"

  • il y a 7 mois
Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine, est mort dans sa prison de l'Arctique ce vendredi, selon les autorités russes. Un décès qui intervient à un mois de l'élection présidentielle, alors que l'ancien avocat purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme". La plupart des réactions émanant de la communauté internationale tendent à accuser le Kremlin, qui "condamne à mort" les "esprits libres" selon Emmanuel Macron
Transcript
00:00 On va parler ce soir de la mort d'Alexei Navalny, mort aujourd'hui dans sa prison de l'Arctique.
00:05 C'est ce qu'annoncent les autorités russes.
00:07 Alexei Navalny, opposant numéro 1 à Vladimir Poutine.
00:11 On va en parler avec William Bourdon.
00:12 Vous êtes l'avocat d'Alexei Navalny.
00:14 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:16 Avec Philippe Delara, maître de conférences en sciences politiques à l'université Panthéon-Assas
00:21 et spécialiste de l'Ukraine.
00:23 Bienvenue sur ce plateau.
00:24 Et Ulysse Gosset, éditorialiste politique internationale à BFM TV.
00:28 Juste avant, j'aimerais qu'on aille à l'Elysée retrouver Mathieu Koach, puisqu'il y a eu
00:32 beaucoup de réactions de la part des pays, de la communauté internationale, notamment
00:37 évidemment cet après-midi d'Emmanuel Macron.
00:40 Réaction sur les réseaux sociaux dans un premier temps avec cette condamnation très
00:44 forte.
00:45 Voici ce qu'écrit Emmanuel Macron.
00:47 Dans la Russie d'aujourd'hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne
00:52 à la mort, colère et indignation.
00:54 On a un président de la République qui salue aussi la mémoire d'Alexei Navalny, son engagement,
00:59 son courage et qui adresse ses pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple
01:03 russe.
01:04 Le chef de l'État, vous l'avez entendu, ne nomme pas le président russe, mais un peu
01:07 plus tôt, Stéphane Séjournet, le ministre des Affaires étrangères, l'avait fait en
01:11 parlant de la réalité du régime de Vladimir Poutine.
01:14 Alors, il y aura très certainement une autre réaction tout à l'heure d'Emmanuel Macron.
01:19 Cette fois, ce sera de vive voix aux côtés de Volodymyr Zelensky lors d'une conférence
01:23 de presse commune prévue à 19h30 parce que le président ukrainien est attendu dans un
01:28 peu plus d'une heure ici au Palais de l'Elysée pour la signature d'un accord bilatéral
01:33 et un dîner de travail.
01:34 Merci beaucoup Mathieu.
01:36 Avec Nils Cambier, j'aimerais vous lire le communiqué des autorités russes sur le décès
01:40 d'Alexei Navalny.
01:41 Voilà ce qu'il dit.
01:42 Le 16 février 2024, dans le centre pénitentiaire numéro 3, le prisonnier Navalny s'est senti
01:49 mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance.
01:53 Tous les gestes de réanimation nécessaires ont été pratiqués mais n'ont pas donné
01:57 de résultat positif.
01:58 Les médecins urgentistes ont constaté la mort du patient.
02:01 Les causes de la mort sont en train d'être établies.
02:04 William Bourdon, je disais, vous êtes l'avocat d'Alexei Navalny.
02:08 Vous croyez déjà à sa mort ?
02:10 Moi, les autorités russes, on ne peut pas prendre le risque de dire qu'il est mort s'il
02:15 n'est pas mort.
02:16 Bien sûr qu'il est mort.
02:17 Il est mort à petit feu.
02:20 Après, Poutine l'est loupé avec sa tentative d'empoisonnement.
02:24 Il est mort au trousse et il est mort à petit feu dans une cruauté absolue.
02:30 Souvenez-vous, il y a peu de temps, les vidéos où on le voyait bravache derrière les barreaux,
02:35 continuant à narguer, à interpeller, provoquer, de certaine façon, celui qu'il avait désigné
02:42 comme son ennemi numéro 1.
02:43 C'est-à-dire Vladimir Poutine.
02:45 Mais c'est une perte énorme pour le peuple russe, parce qu'il a été le seul, ces dernières
02:56 années, à incarner une possibilité d'alternance libre, indépendante, en dehors des logiques
03:01 de servitude et de clan imposées par Vladimir Poutine.
03:03 Si je vous pose la question, c'est parce qu'il y a cette vidéo qui circule, qui
03:07 semble dater d'hier, d'Alexei Navalny, on va la voir.
03:10 Il assiste à une audience.
03:13 Il est en visioconférence.
03:16 Et il a l'air, malgré le fait qu'il soit amaigri, il a l'air en forme.
03:19 On regarde.
03:20 Une vidéo qui semble dater du 15 février d'hier.
03:49 Il a l'air plutôt en forme.
03:51 C'est ça qui me doute.
03:52 Parfois, la réalité dépasse ce que notre imaginaire nous pousse à penser.
04:00 Tout est possible dans le cas de Poutine.
04:02 Il peut l'avoir empoisonné une deuxième fois et demander à des médecins de complaisance
04:07 de faire un certificat ou n'importe quoi sera dit.
04:10 Tout est possible.
04:11 Il était quand même très fragilisé par des conditions de détention extrêmement
04:15 rudes.
04:16 Il était extrêmement bravache et digne.
04:18 Il avait des problèmes de santé.
04:21 Encore une fois, tout est possible.
04:22 Donc juste, en cas où j'en sais jeu, si je peux dire mon émotion, je suis quand même
04:27 bouleversé.
04:28 Je l'ai vu longuement en octobre 2021 à Berlin avec Agnès Calamard, qui était à
04:32 l'époque rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires de l'ONU.
04:36 J'avais missionné pour faire une enquête.
04:38 C'est une des rencontres les plus bouleversantes de ma vie.
04:42 C'est ce qu'on appelle dans la littérature, injuste.
04:47 C'était injuste, dans la communauté, déjuste.
04:50 C'est quelqu'un qui pousse l'engagement jusqu'à son paroxysme, c'est-à-dire le
04:54 sacrifice de sa vie, au nom de la lutte contre l'injustice.
04:57 Et en plus, je termine là-dessus, parce qu'il faut parler de l'homme.
05:01 C'était quelqu'un qui, à l'envers d'un certain nombre de combattants de la liberté
05:04 que j'ai pu rencontrer à travers le monde, qui parfois sont tellement pris comme ça
05:08 par leur engagement qu'ils en deviennent un peu autistes aux autres.
05:10 Il était extrêmement gentil, extrêmement sympa, extrêmement attachant, délicat.
05:17 Attentif aux autres, plein de reconnaissance pour ses avocats, son équipe.
05:21 C'était quelqu'un qui n'était pas sympa pour l'humanité à mi-temps, ni courageux
05:25 à mi-temps.
05:26 Il était à plein temps au service des autres, du plus intime au plus collectif.
05:32 Donc ça en fait injuste.
05:33 Alexeï Navalny qui est donc décédé dans sa prison de l'Arctique, selon les autorités
05:38 aujourd'hui.
05:39 Je me tourne vers vous Philippe Delara sur les hypothèses concernant son décès, puisqu'effectivement
05:45 les autorités indiquent qu'il s'est senti mal après une promenade, qu'il a presque
05:49 immédiatement perdu connaissance.
05:51 Mais effectivement, il faut être prudent, peut-être aussi, dont il a assassiné.
05:55 Il n'y a aucune raison de croire ce que racontent les autorités russes sur quelque sujet que
06:02 ce soit.
06:03 Je ne connais pas évidemment les détails de ce qui s'est passé.
06:09 Mais si je puis dire, ce qui est certain, c'est que Poutine a assassiné Alexeï Navalny.
06:16 Monsieur Bourdon a dit que c'était injuste.
06:21 J'ajouterais que c'était un héros.
06:24 C'est un héros victime d'un assassinat politique.
06:27 Oui, absolument.
06:28 Et cette scène que vous avez rappelée, quand il décide de rentrer en Russie, alors qu'il
06:33 a été victime d'une tentative d'empoisonnement, il réussit pour une fois, l'Allemagne se
06:40 comporte bien, à partir en Allemagne pour être soigné.
06:46 Il se rétablit et il décide de rentrer en Russie.
06:51 En Russie, c'était le 17 janvier 2021, alors qu'il aurait pu rester en Allemagne.
06:56 Ce jour-là, il fait le sacrifice de sa vie.
07:03 Et je voudrais ajouter un mot, c'est que je pense que ce décès intervient maintenant
07:09 à cause de l'élection présidentielle qui arrive.
07:15 Dans un mois.
07:16 Dans un mois.
07:18 C'est que Navalny avait le génie politique de, même s'il était interdit de candidature
07:24 en prison, d'organiser avec ses soutiens des événements, des manifestations, de perturber
07:36 les processus électoraux.
07:40 Et je pense que Poutine a très peur de Navalny.
07:45 Si la candidature de Nadezhdin avait été validée, nul doute que Navalny l'aurait
07:55 soutenue.
07:56 Vous vous souvenez que...
07:57 Nadezhdin qui était l'opposant de Vladimir Poutine.
07:59 On ne savait pas si c'était un vrai ou un faux, mais ça devait être un vrai puisqu'il
08:04 a été interdit.
08:05 Ulysse, là-dessus, alors effectivement, est-ce que ça a un lien avec cette élection
08:11 dans un mois ?
08:12 D'ailleurs, est-ce que vraiment il faisait peur à Vladimir Poutine ?
08:15 On les connaît d'avance les résultats de cette présidentielle.
08:18 Oui, il était menaçant pour le régime parce que c'était l'un des rares à pouvoir
08:21 mobiliser autour de lui la jeunesse, certes des grandes villes, mais une bonne partie
08:25 de la jeunesse de Russie.
08:27 Il l'avait démontré à plusieurs reprises, notamment en 2013 lorsqu'il avait été candidat
08:31 à la mairie de Moscou.
08:32 Il était arrivé deuxième.
08:33 C'était un score étonnant compte tenu du régime.
08:36 Il avait voulu se présenter à la présidentielle en 2018.
08:38 Sa candidature avait été écartée.
08:40 Mais il avait toujours réussi à organiser des manifestations dans tout le pays.
08:44 Et surtout, il s'était fait connaître pour sa lutte contre la corruption en diffusant
08:48 des films sur les palais de Poutine et avec, si vous voulez, une détermination absolument
08:52 sans équivalent.
08:53 Vous parliez de son empoisonnement.
08:55 Il a été victime d'une tentative d'empoisonnement.
08:57 Il a été emprisonné et il est mort sous Poutine.
08:59 Mais lorsqu'il s'est réveillé en Allemagne après avoir été soigné là-bas après
09:03 sa tentative d'empoisonnement, il a dit "dès l'instant où je me suis réveillé,
09:07 je savais que je reviendrai en Russie".
09:08 Et il savait qu'en Russie, il allait probablement être arrêté.
09:12 C'est-à-dire que c'était un homme courageux, extrêmement charismatique.
09:15 Et c'est ça qui sans doute inquiétait Poutine.
09:18 Il allait jusqu'au fond des dossiers.
09:20 Parce que l'un des grands secrets du régime, c'est la corruption, c'est la fortune
09:24 de Poutine.
09:25 Des chiffres qui ne sont pas connus et que dévoilait jour après jour avec Constance Navalny.
09:30 Il avait dévoilé l'un de ses palais, l'une de ses résidences secondaires.
09:33 Tout à fait.
09:34 À Sochi.
09:35 Voilà, à Sochi, extrêmement luxueuse.
09:36 Alors, si vous voulez, maintenant, ce que je retiens aussi, c'est qu'il avait de l'humour.
09:40 Et lorsqu'on a vu cette vidéo qui apparemment est exacte d'hier, il était confronté en
09:46 vidéoconférence à un juge et il plaisantait avec le juge.
09:49 Alors certes, il était amaigri, le visage émacié.
09:51 Il souffrait physiquement de son isolement, de son internement dans l'Arctique, dans
09:56 le Grand Nord, avec -40°C à l'extérieur l'hiver, les moustiques l'été.
10:00 Donc c'était vraiment… c'est le houlag, moderne, n'est-ce pas ?
10:03 Par contre, il avait de l'humour.
10:04 Et il disait au juge, il faudra que je vous donne mon compte en banque parce que je n'ai
10:08 plus d'argent pour m'alimenter, je ne pourrai plus m'alimenter correctement.
10:11 Et il riait, il riait.
10:13 Et il est mort.
10:14 Donc aujourd'hui, il y a des vidéos de surveillance de la prison.
10:17 On verra si le régime les diffuse.
10:19 Apparemment, si vous voulez, il peut y avoir eu un incident cardiaque, une névrose ou
10:24 quelque chose qui a provoqué sa mort.
10:26 Ce n'est pas à proprement parler, je dirais, un assassinat commandité par Poutine, mais
10:30 il est clair qu'il était victime d'un acharnement depuis 15 ans en réalité.
10:37 Et le responsable, c'est Vladimir Poutine.
10:38 Et que d'une certaine manière, il était condamné.
10:41 Alors pas forcément à mort, mais il était condamné et Poutine voulait absolument le
10:46 réduire au silence.
10:47 Et à l'instant, le Kremlin s'en prend aux Occidentaux.
10:51 Les accusations occidentales sur la mort de Navalny sont absolument inacceptables.
10:55 Ulysse, on vous libère parce que vous allez suivre l'arrivée de Vladimir Zelensky.
11:00 Et visiblement, l'arrivée est avancée.
11:02 Ça va être à 18h15.
11:03 Ça sera un petit peu plus tôt.
11:05 Avec la mort de Navalny, ça prend une dimension, je dirais, tragique supplémentaire parce
11:08 que l'Ukraine en ce moment est en difficulté.
11:10 Et Vladimir Zelensky vient chercher à Paris comme à Berlin un soutien réaffirmé avec
11:17 notamment la signature d'un pacte de sécurité.
11:19 C'est extrêmement rare de voir la France signer un pacte de sécurité alors que l'Ukraine
11:24 et le pays sont en guerre.
11:25 Et ça, évidemment, on va beaucoup en parler aujourd'hui.
11:27 Merci beaucoup Ulysse.
11:28 J'aimerais revenir sur le parcours d'Alexei Navalny avec vous, Karine de Ménonville.
11:34 Il s'est battu depuis toujours et jusqu'au bout.
11:38 Alors, il s'est fait connaître, je dirais, du grand public et des Russes en particulier
11:43 parce que c'est ça qui est important à 34 ans.
11:45 C'est en 2011 qu'il devient l'opposant numéro un de Vladimir Poutine.
11:49 C'est un avocat.
11:50 Il est connu depuis des années pour son combat anti-corruption et joue un rôle central dans
11:54 la contestation contre Vladimir Poutine, plus particulièrement contre le résultat des
11:59 élections législatives de 2011 remporté par le parti de Poutine, Russie-Uni, parti
12:04 qu'il qualifie des voleurs et des escrocs.
12:07 Tout est dit, c'est en 2011.
12:08 Il est arrêté pour la première fois, condamné à 15 jours de prison.
12:12 Il devient alors le visage de l'opposition et il ne cesse de défier Vladimir Poutine,
12:17 publiant des enquêtes sur la corruption du régime.
12:19 Là, vous voyez ces images.
12:21 Nous sommes le 5 avril 2013.
12:22 Il annonce vouloir devenir président.
12:24 Forcément, ça ne plaît pas à Poutine.
12:26 Et dans une première étape, il est candidat aux élections municipales de Moscou.
12:29 On l'a dit, il va arriver deuxième.
12:31 En 2016, il annonce vouloir se présenter à l'élection présidentielle de 2018.
12:36 Il ne pourra pas.
12:37 Il est déclaré inéligible.
12:39 C'est facile, en raison de ses condamnations, des condamnations qui vont se multiplier,
12:43 tout comme les séjours en prison.
12:44 Autre date marquante, le 20 août 2020.
12:48 Il tombe dans le coma alors qu'il est dans un avion, dans un vol qui se pose en Sibérie.
12:52 Son entourage suspecte un empoisonnement.
12:54 On l'a dit, il est transféré à Berlin.
12:57 Il reste dans le coma artificiel pendant deux semaines.
12:59 Il faudra un mois avant qu'il publie cette photo sur un réseau social.
13:03 Salut, c'est Navalny.
13:04 Vous me manquez tous.
13:05 On retrouve son ton, son humour.
13:08 Pour les labos européens, le poison utilisé est un produit militaire neurotoxique de type Novitchok.
13:14 Évidemment, il accuse Vladimir Poutine d'avoir voulu le tuer.
13:16 Pour autant, vous l'avez dit, il va retourner en Russie le 17 janvier 2021.
13:22 Et là, c'est une suite d'incarcérations.
13:24 Il est interpellé, tenez-vous bien, pour non-respect de son contrôle judiciaire.
13:28 Bah oui, il était à l'hôpital en Allemagne.
13:30 Il ne sortira plus.
13:31 Il est condamné une première fois à trois ans et demi de prison,
13:33 donc pour non-respect du contrôle judiciaire.
13:35 Les condamnations s'enchaînent.
13:37 Mars 2022, il est à nouveau condamné, cette fois-ci à neuf ans pour escroquerie.
13:41 Dernière condamnation en date, c'est en juillet 2023.
13:44 Il est condamné pour extrémisme, cette fois-ci à 19 ans de prison.
13:49 Il est donc mort, selon Moscou, à 47 ans aujourd'hui.
13:52 Merci beaucoup, Karine de Ménonville.
13:54 William Bredon, je le rappelle, vous êtes l'avocat d'Alexei Navalny.
13:56 Vous nous disiez, vous l'avez vu pour la dernière fois en octobre 2021.
13:59 En fait, en octobre 2020, pardon.
14:00 Octobre 2020.
14:02 Est-ce qu'il avait le moral ?
14:04 Il y a peu de personnes qui seraient capables de supporter ce qu'il supporte.
14:08 Oui, il y a une part de mystère, là.
14:09 Qu'est-ce qui fait qu'un humain peut être porté comme ça par une ferveur,
14:12 une foi d'une telle intensité dans ses convictions,
14:18 dans les valeurs qu'il porte ?
14:19 Il y a quelque chose qui est totalement bouleversant.
14:24 Il y a un mot qui s'impose quand on parle d'Alexei Navalny,
14:28 c'est la dignité.
14:29 C'est la dignité.
14:30 Il était l'incarnation de la dignité.
14:34 S'il y avait un panthéon mondial,
14:36 panthéon pour l'humanité, il y aurait toute sa place.
14:39 Mais c'est important de rappeler qu'il y a toute une génération
14:44 qui est orpheline maintenant à Moscou,
14:46 et dont les espaces d'expression et de liberté
14:51 se sont réduits absolument en peau de chagrin.
14:54 On déclame un petit poème de soutien à Navalny
14:57 contre l'invasion en Ukraine,
14:58 et on est embastillés pour des années et des années
15:00 dans des conditions atroces.
15:01 Moi, ce que je souhaite,
15:05 c'est qu'avec bien d'autres,
15:07 c'est qu'un jour Poutine soit redevable de cette ignominie.
15:09 Est-ce que c'est possible, justement ?
15:10 Ulysse Gosset disait, ce n'est pas un assassinat politique.
15:13 Moi, je pense que c'est un assassinat à minima,
15:15 à petit feu politique.
15:16 Il a dit à plusieurs reprises qu'il craignait d'être empoisonné en prison.
15:21 Et puis, s'il y a bien un lieu où ce n'est pas très compliqué d'empoisonner,
15:24 c'est bien la prison.
15:25 Donc, c'est une hypothèse qui est sur la table.
15:28 Il faut évidemment être prudent,
15:29 mais c'est une hypothèse qui est sur la table.
15:30 Encore une fois, avec Poutine, tout est possible.
15:32 Il avait une détestation pour lui
15:34 qui était proportionnelle à sa popularité,
15:37 à son charisme et à sa capacité,
15:39 s'il se relevait de cette épreuve,
15:40 d'incarner une alternance aujourd'hui tragiquement manquante en Russie.

Recommandée