2027 : grand peur et petits calculs

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 16 février, il revient sur les prétendants pour la campagne présidentielle de 2027. Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.

00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:07 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.

00:09 Ce matin dans Le Figaro, Vincent, un sondage Odoxa Backbone teste les prétendants du Bloc Central pour 2027.

00:16 Alors Edouard Philippe reste devant, mais il est désormais talonné par Gabriel Attal qui opère une percée

00:21 et passe devant Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ainsi que François Bayrou.

00:24 Bon c'est parti Vincent, l'après Macron a commencé.

00:27 On a pu le croire avec la nomination de Gabriel Attal, certains dont je fais partie y ont vu l'adoubement de l'héritier

00:33 et donc l'annonce d'un retrait progressif du président et c'est en fait l'exact contraire qui s'est passé.

00:38 Pour les nominations, pour les décisions, pour les commémorations, le patron c'est Macron.

00:43 Flaubert disait que l'auteur devait être dans son œuvre comme Dieu dans l'univers, présent partout, visible nulle part.

00:50 Emmanuel Macron lui a choisi d'être présent partout, visible partout.

00:53 Et pour sa succession, l'histoire politique et la connaissance de la nature humaine nous indiquent que le président sortant sera l'arbitre de la partie de petits chevaux de 2027,

01:01 partie qu'il peut être tenté de perturber jusqu'au dernier moment.

01:05 Mais cette partie de petits chevaux, comme vous dites Vincent, va durer trois ans, c'est long.

01:09 C'est très long et il est temps de dire la vérité sur les petits chevaux, c'est un jeu très ennuyeux.

01:14 Les enfants le sentent, les parents le vérifient, les grands-parents le supportent.

01:18 Trois ans à attendre de savoir si les dés serviront le destin de Bruno Le Maire ou de François Bayrou, c'est intenable.

01:24 Donc il vaut mieux se pencher sur le fond.

01:27 Mais que voit-on ? Un nuancier de banalité, en général inopérante, et le plus souvent maquillé en nouveauté.

01:33 Je vous fais un bref résumé.

01:34 Alors oui, il faudra un jour s'occuper des déficits publics.

01:37 Sur l'immigration, on ne peut rien faire, mais on a déjà fait beaucoup.

01:41 Sur l'école, entre le choc des savoirs et le chamboule-tout des ministres, il finira bien par se passer quelque chose.

01:45 La sécurité, c'est d'abord un sentiment, presque une nostalgie, et puis vous savez c'était pire avant.

01:51 Quant au Green Deal européen, c'est vrai que ce n'est pas idéal, mais on l'ajustera en fonction du nombre de manifestants.

01:57 Voilà, rien de neuf, rien d'original, comme si le génie du centre était de réinventer l'eau tiède.

02:03 - C'est vrai que pour le moment c'est un casting, on ne connaît pas les thèmes de campagne.

02:07 - On devine quand même le thème central, c'est la peur.

02:11 La majorité agit déjà les épouvantails Poutine, Trump, en pensant que les grands méchants

02:17 rabattront les électeurs vers le centre protecteur.

02:20 L'idée de pratiquer ce que l'on reproche aux populistes, jouer sur les peurs, c'est le retour de l'anxiocratie.

02:26 L'anxiocratie, c'est une forme supérieure de cynisme qui dissimule le plus souvent une immense paresse.

02:32 Le slogan des anxiocrates est simplissime, Dimitri, la démocratie c'est nous,

02:36 et tout ce qui n'est pas nous menace la démocratie.

02:39 Ce qui est curieux c'est que cette majorité, ce gouvernement, toujours en alerte sur les poussées autoritaires hors de nos frontières,

02:45 sont curieusement silencieux quand une liberté, par exemple la liberté d'informer, est menacée dans notre pays.

02:51 Depuis la décision du Conseil d'État sur CNews, le silence du Bloc central est assourdissant.

02:57 Imaginez un peu les réactions si le patron des états généraux de l'information hongrois

03:02 s'en était remis au juge administratif pour que l'on muselle une chaîne de télévision

03:06 trop critique sur Victor Orban et RSF, Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et Stéphane Séjourné

03:12 seraient en boucle pour crier à la démocratie en danger et ils auraient raison.

03:16 Mais là, rien. Que pense le président, le premier ministre, et Rachida Dati, notre ministre de la culture chargée des médias,

03:23 qu'on a connue plus inspirée et plus courageuse ?

03:25 Que pense-t-il ? On ne sait pas. Tout le monde est aux abris.

03:28 Les stratèges de la majorité cherchent sans doute un introuvable en même temps.

03:32 Il se trompe, moralement et politiquement. 2027 opposera la doxa épuisée au réel survolté

03:38 et nos petits chevaux feraient bien de ne pas se tromper de camp.

03:41 - Thierry, qu'est-ce qu'il va faire Emmanuel Macron après 2027 ?

03:45 Dans le Figaro, on apprend qu'il pourrait, le président de la République, figurer en 2026

03:50 sur la liste aux élections municipales de celle qui est pressentie comme LA candidate macroniste à Marseille dans deux ans,

03:57 Sabrina Agresti-Roubach. - C'est une des possibilités, Marseille.

04:01 - Très intéressant. L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Vincent Tremolet de Billard.

04:05 Vous n'aimez donc pas les petits chevaux. Y a-t-il un jeu de société qui vous plaît davantage, Vincent ?

04:09 - Monopoly, s'il faut jouer avec les enfants. - Et c'est très long aussi.

04:13 - Merci beaucoup Vincent. Là, une du Figaro se la signale.

04:17 Non, je ne l'ai pas noté. Vincent est parti.

04:20 - On a la recomposition. - Oui, voilà.

04:23 - Parle-moi en revient. - C'est le fameux sondage dont nous parlions à l'instant.

04:27 Merci Vincent, bon week-end.

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