• il y a 10 mois
Journaliste et réalisatrice franco-algérienne.
Dorothée-Myriam Kellou s’est mise à creuser du côté de l’oubli, du côté du père qui ne disait rien de son enfance algérienne.
Elle emmène son père dans ce hameau où il a grandi pendant la guerre et qu’il n’a pas revu depuis son exil à Nancy. Tous deux partent sur les traces d’une histoire qui a du mal à se raconter, pour ceux qui sont restés, comme pour ceux qui ont quitté leur pays.
Ce récit singulier croise et recouvre celui d’une déportation massive, d’un regroupement et d’un contrôle de la population.

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Transcription
00:00 Une fois je t'avais appelée en pleurs et toi tu m'avais dit "mais tu sais on a survécu"
00:04 Au départ j'avais le sentiment d'un vide dans la transmission,
00:18 de ne pas connaître ni la langue arabe ni la langue kabyle,
00:21 de ne pas connaître l'histoire de ma famille en Algérie.
00:25 Quand j'ai interrogé mon père qui m'a invité à lire ce projet de film qu'il avait écrit
00:30 et que j'ai découvert l'histoire des camps de regroupement,
00:33 des déplacements forcés de populations et l'histoire de ce déracinement en masse
00:37 qui est peu connu, ça m'a vraiment ébranlé.
00:40 Ouais, tu vois c'est les mêmes histoires, c'est les quêtes en fait.
00:44 Quête et enquête.
00:46 Toute une génération qui enquête, qui veut savoir.
00:49 Toute l'histoire est partie d'un scénario que j'ai écrit,
00:51 appelé "L'être améphite". Ce scénario parle de mon retour de mon village
00:56 et je décris mon village améphite et j'essaie d'instaurer un dialogue.
01:01 Moi j'ai eu beaucoup de mal, ma femme est française,
01:03 je ne vais pas raconter les déchirements qu'il y a eu entre la France et l'Algérie.
01:07 J'ai essayé de coconiser un petit peu ma femme et il la protégeait quelque part.
01:11 En France, j'avais une espèce de déséquilibre
01:14 et finalement ces récits m'ont permis de mieux m'ancrer,
01:18 de connaître cette part algérienne.
01:20 Une fois je t'avais appelée en pleurs et toi tu m'avais dit
01:23 "mais tu sais on a survécu, on a survécu".
01:25 Là j'ai l'impression que le récit est ancré en moi,
01:27 que maintenant je peux le transmettre et que la ligne n'est pas cassée en fait.
01:31 Ce n'est pas seulement une quête, mais c'est un souffle de libération.
01:34 Je suis très fier d'elle, c'est ça le plus important.
01:37 Je lui dis bravo.
01:38 ♪ ♪ ♪

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