Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 avec nous pour écouter Gaspard Proust. Ça va Gaspard, vous avez choisi le fauteuil, tout va bien ?
00:04 - Ouais ouais, bonjour bonjour. - Bonjour.
00:06 Nous sommes le 14 février, jour de Saint-Valentin mon Gaspard.
00:11 - Vous allez pas me lancer là-dessus mais je m'en tape complètement. - Comment ça ?
00:15 - Non mais franchement, est-ce que j'ai une tronche ? J'ai emmené une nana dîner dans le resto ce soir,
00:19 d'un grand hôtel, puis la ramener dans la chambre et lui dire
00:22 "suis donc les pétales de roses que j'ai laissées disperser au sol,
00:25 tu verras, tu arriveras direct dans la chambre, j'ai un cadeau là-bas pour toi,
00:29 je t'ai offert une séance d'hypnose privative avec Gérard Miller."
00:32 Non mais faut arrêter avec la Saint-Valentin, on dirait qu'on la fait débile.
00:36 Rien que le symbole, faut vraiment être câblé bizarre pour avoir envie de se prendre une flèche dans les fesses
00:40 par un bébé cul nu avec des ailes dans le dos.
00:42 Non mais je vais être honnête, en plus je déteste la sensation d'être amoureux.
00:46 - Vraiment ? - C'est le genre de truc déjà vu, déjà fait, que des emmerdes.
00:50 Un jour les gens vont ouvrir les yeux et vont voir que le sentiment amoureux
00:53 ça finira dans les poubelles de l'histoire comme les Game Boy.
00:55 - Ah ouais, à ce point là ? - Oui, très désagréable comme sensation
00:58 parce que tu perds le contrôle.
01:00 J'aime bien, tu vois, jusque là t'étais bien dans ta vie,
01:03 ton agenda de vieux garçon, tes activités, tes courses, ton sport, tes playmobiles.
01:07 D'un coup, tout ça parce que quelqu'un débarque dans ta vie, qui se met à se frotter contre toi.
01:12 Quelqu'un sur lequel tu vivais très bien jusque là et qui commence à te manquer.
01:17 Alors on va me dire "c'est quand même sympa de faire l'amour avec quelqu'un".
01:21 T'as envie de répondre, mais si t'aimes voir des trucs qui s'emboîtent, joue au Lego.
01:25 Ça coûte moins cher et zéro risque de "me too" et de "me cause".
01:28 Et d'ailleurs, tout ça pour qui, pourquoi ?
01:31 Pour avoir une chance sur deux, de finir dans trois ans avec la phrase
01:35 "j'en peux plus de mon ex, arrête pas de me faire des misères avec la garde d'enfants".
01:38 Puis allez, admettons que ça marche bien.
01:42 On sait bien qu'au bout de six mois, un an, au pieu, ça va pas être comme les trois premiers mois.
01:47 Donc non, moi la Saint-Valentin, je vous la laisse.
01:50 Faites-vous plaise, allez engraisser les vendeurs de Roast Sri Lankais.
01:53 Moi rien que l'image de tous ces couples qui vont être là demain matin au brunch d'un hôtel
01:58 de campagne peignoir claquette à étaler leur confiture maison en faisant des miettes avec les croissants.
02:04 "On n'est pas bien bébé ? Là, vas-y, je charge l'assiette, c'est gratuit, c'est open bar, vas-y, on a payé !"
02:10 L'enfer sur terre, franchement, à part Jean-Luc Mélenchon en slip sur un toboggan de la Coix-Boulevard,
02:14 ou Manuel Bompard en smoking, je ne vois pas plus grotesque.
02:17 Surtout qu'il y a une fête beaucoup plus importante aujourd'hui.
02:19 - Ah, laquelle ? - Mercre...
02:21 - Laquelle ? Ah non, bonjour !
02:23 "Mercredi décembre", enfin ça c'est de la teuf !
02:25 - Vous êtes en montée ce matin, dit Baf ! - Il est très énervé !
02:27 - Le jour où on tue des cheveux, de la cente sur la tête, c'est quoi des centes ?
02:31 C'est du squelette de lumière, notez la phrase, on en trouvera dans l'histoire.
02:34 Pour te rappeler la phrase de la Genèse, "tu es né poussière, tu en tourneras poussière", ça c'est de la teuf, ça ça fait sens.
02:39 C'est pas la petite bague en toque glissée dans la madeleine du café gourmand.
02:42 Donc aujourd'hui, début du carême, fini le sucre, fini le vin, fini la viande, fini la branlette.
02:46 A partir de ce matin, ça va être le menu Jean-Louis Baptiste.
02:48 - C'est quoi ça le menu Jean-Louis Baptiste ?
02:50 - Vous connaissez pas le menu Jean-Louis Baptiste ?
02:52 Mais votre culture religieuse... mais c'est un enfer !
02:55 Miel et sauterelles enfin, Dimitri, miel et sauterelles à partir de demain.
02:58 Il manque plus que la culotte en peau de bête.
03:00 Alors je vais faire un tour en ville au bon marché, je sais pas s'ils ont ça cet après-midi.
03:04 - Oui, ce sont des jours de pénitence, je crois, les jours de carême.
03:09 Vous allez faire des efforts, vous ?
03:10 - Oui, oui, je vais remplacer la viande maturée par du turbo, parce que c'est maigre,
03:14 et par du caviar, parce que c'est riche en oméga-3.
03:17 D'ailleurs, pour être honnête avec vous, moi j'ai jamais été fan de caviar,
03:19 je trouve pas le goût dingue, mais quand j'ai appris que c'était riche en oméga-3,
03:22 je fais mes 200 grammes quotidien et c'est vrai que j'ai le meilleur pot.
03:25 D'ailleurs, si le fisc nous écoute, pour info, je mets tout sur ma boîte,
03:28 rubrique "capsule à café et touillette".
03:30 Bon, quoi qu'il en soit, assez parlé religion, parce que ce matin nous recevons avant tout
03:33 une républicaine pétride, comme dirait Elisabeth Borne, la laïcité !
03:38 - Tiens, oui, d'ailleurs, vous avez vu qu'Elisabeth Borne,
03:40 Gaspard a déclaré qu'elle voulait peser dans la nouvelle majorité.
03:44 - La lucidité de ces gens m'impressionnera toujours.
03:46 Peser sur la majorité. Elisabeth Borne, on l'imagine quand même plus peser
03:50 du poisson sur un marché d'Evreux.
03:52 Le mérou, c'est 11 euros le kilo, et il a été pêché dans la baie de la laïcité.
03:57 - Non mais Gaspard, l'idée c'est qu'elle puisse peser sur l'aile gauche de la majorité,
04:01 voilà ce qu'elle veut dire.
04:02 - L'aile gauche, oui, ça c'est logique.
04:03 À une époque, j'avais comparé l'ex-premier ministre à un droïde républicain optionné,
04:07 et c'est vrai que dans la guerre des étoiles, sur le vaisseau de Luke Skywalker,
04:10 il y avait toujours des deux R2 posés sur l'aile gauche, pour équilibrer l'engin.
04:13 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
04:14 - Vous aviez commencé à parler de Sabrina Agresti-Robach, notre invitée.
04:16 - J'y arrive, j'y arrive, madame Agresti-Robach, bienvenue, vous êtes ici, chez vous.
04:20 Alors il faut quand même mesurer que ce matin, on accueille une véritable star.
04:24 - Ah, vous dites ça parce qu'il se dit que Sabrina Agresti-Robach est proche de Brigitte Macron.
04:29 - Rien faire ce tome. Pas du tout.
04:33 - Les gens le savent moins, notre invitée est une star au Portugal et au Brésil, figurez-vous.
04:37 - Au Portugal et au Brésil ?
04:39 - Oui, surtout dans le secteur de la tech, vous n'êtes pas au courant ?
04:41 - Non, non, non, pas du tout.
04:42 - Que ce soit dans un open space de São Paulo ou dans une startup de Lisbonne,
04:45 les gens citent tout le temps son nom de jeune fille, Roubach, Roubach, Roubach.
04:49 - Non mais expliquez-vous.
04:50 - Je vais vous faire une journée typique dans une startup de Porto.
04:53 Discussion typique près de la machine à café, c'est quoi ?
04:56 José, por lo mail, ¿cheque la adreche ? Cristiano Ronaldo, Roubach, Gmail.com
05:01 - Oh non, c'est pas vrai.
05:03 - J'imagine que vous êtes fière de ce calembour.
05:06 - Très fière. A demain.
05:08 - Je ne sais pas si je dois vous remercier aujourd'hui.
05:11 Vous m'avez mis plein la tête, je ne sais pas ce que je vous ai fait ce matin.
05:14 - C'était pour la dynamo.
05:16 - On lui trouve une copine.
05:17 - C'est la perspective d'éprimation. Non, les copines, je crois qu'on a compris.
05:21 Il est anti-romantique, Kaspar.
05:24 - Je suis assez d'accord avec lui sur la scène volontaire.
05:27 - Vous aussi vous êtes anti-romantique ?
05:29 - Pas anti-romantique, vous me faites curieuse !
05:31 - Mais pas le 14 février donc !