• il y a 9 mois

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00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver dans Extra Locale.
00:02 Cette semaine beaucoup d'actualités, notamment en fin de semaine avec un deuxième remaniement
00:06 et la mort de Robert Bannater pour en parler avec nous.
00:08 Deux invités, l'ancien ministre Pierre Lelouch, ainsi que le nouveau sénateur du Morbihan,
00:14 Simon Huzda, il est notre premier invité.
00:16 [Générique]
00:33 Bonjour Simon Huzda.
00:34 Bonjour.
00:34 Sénateur PS du Morbihan, j'aurais dû ajouter.
00:38 Merci d'être avec nous pour cette première partie.
00:40 Merci à vous.
00:40 Vous serez interrogé par trois journalistes, dont deux de nos régions, vous connaissez la formule.
00:44 Je vous les présente tout de suite.
00:45 Alors cette semaine, nous avons Luc Bourriane.
00:48 Bonjour Luc, rédacteur en chef de La Nouvelle République,
00:52 qui incarne ici le centre Val-de-Loire et la Nouvelle Aquitaine.
00:55 Bonjour Monsieur Huzda.
00:56 Bonjour.
00:57 La Nouvelle Aquitaine également représentée par Julien Rousset cette semaine de Sud-Ouest.
01:02 Bonjour Marie, bonjour Monsieur Huzda.
01:03 Bonjour.
01:04 Bonjour Julien.
01:05 Et Quentin Calmet, journaliste politique et parlementaire à Public Sénat,
01:09 qui a ici son rond de serviette, évidemment.
01:11 C'est un habitué.
01:12 Bonjour Marie.
01:13 Bonjour Quentin.
01:13 Bonjour Monsieur Huzda.
01:14 Vous connaissez la formule, on a toujours un petit questionnaire de Proust,
01:18 qui va peut-être être marqué par l'actualité, on va en reparler.
01:21 Je vous propose la première question de Christian de Proust avec Luc.
01:24 Oui Monsieur Huzda, j'étais chargé de vous poser une question
01:26 sur votre personnalité politique emblématique.
01:29 Peut-être allons directement en ce jour du décès de Robert Baninter.
01:33 Parlez-nous de ce que représente la mémoire de Robert Baninter.
01:38 J'ai appris la nouvelle avec beaucoup d'émotion, je ne vous le cache pas.
01:42 Pas simplement parce que Robert Baninter était membre de ma famille politique,
01:47 pas simplement parce qu'il a été un très grand ministre de la justice,
01:51 qui apportait une réforme emblématique pour notre pays,
01:54 l'abolition de la peine de mort,
01:56 mais parce qu'au regard de son parcours de vie,
02:00 des valeurs qu'il a défendues jusqu'à la dernière minute,
02:03 c'était, je le crois, un exemple pour toutes et tous,
02:06 quelles que soient les sensibilités politiques.
02:08 J'ai eu la chance de l'entendre ici et de le croiser
02:12 dans les couloirs du Sénat entre 2007 et 2011.
02:16 Je me souviens que lorsqu'il prenait la parole,
02:19 le silence se faisait dans la seconde.
02:21 Et à chaque fois, ces prises de parole ciselées,
02:24 à l'aide à l'essentiel, la défense des droits,
02:29 la défense des libertés, encore une fois au service d'un projet
02:34 qui nous dépasse dans le moment, qui nous dépasse aussi en tant que pays.
02:40 Et ces convictions-là, moi, m'ont beaucoup nourri,
02:43 comme elles ont nourri de nombreuses générations.
02:46 Je suis né en 1985, donc je n'étais pas encore là
02:49 lors de l'adoption de la réforme.
02:51 Mais ça fait partie des figures tutélaires, évidemment.
02:55 Alors après, parmi les autres figures qui comptent beaucoup
03:00 dans mon parcours, je citerai, il est malheureusement lui aussi
03:04 décédé il y a peu, Jacques Delors, un grand artisan du projet européen.
03:10 Et Simone Veil, également, au regard de son parcours,
03:13 mais on le voit bien entre Robert Badinter, Simone Veil et Jacques Delors,
03:16 il y a évidemment des points communs, ça n'est pas un hasard.
03:19 Simone Veil qui s'est battue très largement aussi
03:22 pour les droits des femmes, on parle beaucoup de l'IVG en ce moment.
03:25 Donc voilà, je pourrais en citer évidemment bien d'autres,
03:28 mais parmi ces trois personnes-là, oui.
03:30 Il y a une résonance, effectivement.
03:32 – Julien, deuxième question du questionnaire de Proust.
03:35 – Oui, pour revenir au questionnaire de Proust,
03:37 question très classique, mais quel est le livre qui compte le plus pour vous,
03:40 qui a façonné un peu votre vision du monde, de la politique ?
03:44 – Alors, est-ce que j'ai le droit d'en citer plusieurs ?
03:45 – Absolument.
03:47 – Bon alors, si je remonte un peu les années,
03:49 parce que le temps passe, hélas, Primo Levi, si c'est un homme,
03:55 j'ai découvert ce livre à l'âge de 12 ans.
03:58 En fait, il était dans la bibliothèque des parents
04:01 et je l'avais pris, j'étais curieux.
04:04 Et j'ai évidemment pas tout compris sur le coup,
04:09 mais c'était une année où, avec mes parents,
04:12 nous allions découvrir le camp de concentration de Bourg-en-Valle.
04:17 C'est un moment sans doute parmi les plus importants
04:21 qui m'est marqué dans ma vie.
04:24 Et la lecture de ce livre continue à m'habiter
04:27 au moment où je vous parle très clairement,
04:29 avec le parcours aussi humain de Primo Levi.
04:33 Encore une fois, on pourrait se dire que c'est un livre sombre,
04:36 bien évidemment, parce qu'il retrace une période de l'histoire
04:39 qui est particulièrement dramatique.
04:42 Mais c'est aussi un livre sur la capacité de résilience de l'humanité
04:46 et de ce qu'elle a de meilleur aussi à proposer dans ces épreuves-là.
04:51 Plus récemment, évidemment, des auteurs comme Fabrice Caro,
04:58 dans un tout autre registre, le discours,
05:00 ou là, je suis en ce moment sur Sors-Chalondon,
05:04 l'ouvrage "Enfant de Salaud".
05:07 Alors là aussi, il y a des liens avec cette période de l'histoire.
05:11 Et puis, un auteur aussi emblématique pour moi, c'est Stéphane Zweig.
05:15 Alors, je pense en particulier au monde d'hier.
05:18 Encore une fois, on est dans une année d'élection européenne,
05:20 mais c'est constitutif de mon engagement.
05:23 – Il y a des échos entre le monde d'hier de Stéphane Zweig
05:25 et l'Europe aujourd'hui ?
05:27 – Oui, ça, évidemment.
05:30 Évidemment, ces sujets-là, aujourd'hui, sont au croisement.
05:35 Moi, si je reviens très rapidement sur mon parcours,
05:38 en fait, moi, je suis venu à l'engagement politique par le sujet européen.
05:43 Ce qui m'a beaucoup frappé, c'est la capacité, en particulier,
05:46 des pères fondateurs du projet européen à se dire que non,
05:51 les divisions et les oppositions, en particulier entre la France
05:54 et l'Allemagne, n'étaient pas indépassables
05:58 et que nous pouvions faire beaucoup plus et beaucoup mieux.
06:01 Donc, c'est en lien avec l'actualité que nous avons aujourd'hui,
06:05 je crois, un message qu'il convient de faire passer.
06:08 – Allez, troisième question, Lucien Lebrusque, Anta.
06:10 – Voilà, moi, chaque semaine, quand je suis dans cette émission,
06:12 je pose cette question de cette loi emblématique.
06:16 Alors, aujourd'hui, ça fait particulièrement un coup avec l'actualité,
06:19 ce sera l'abolition de la peine de mort en 1981
06:22 qui, aujourd'hui, nous marque tous.
06:24 – Oui, très clairement.
06:26 Je relisais le discours de Robert Badinter devant l'Assemblée nationale.
06:32 C'est cette capacité à démontrer que nous pouvions,
06:37 parce qu'à l'époque, il faut le rappeler,
06:37 les Français étaient majoritairement contre,
06:40 nous pouvons gagner en dignité, gagner en humanité,
06:43 sans rien retirer aux devoirs, à l'exigence de justice que nous avons.
06:51 Il rappelait que la justice n'était pas infaillible
06:53 et donc, cette réforme-là, oui, extrêmement importante.
06:57 J'aurais pu citer également la loi de séparation des Églises et de l'État
07:01 parce que là aussi, nous sommes sur des questions de principe.
07:03 – J'ai une dernière question sur Robert Badinter,
07:05 il a été sénateur entre 1995 et 2011 et au moment de partir,
07:09 il avait fait un grand discours pour dire aussi adieu à ses collègues
07:13 et il déclarait alors à la tribune,
07:15 "heureux celui dont on pourra dire en s'en allant",
07:17 il emporta avec lui la peine de mort.
07:19 Est-ce qu'il faut panthéoniser Robert Badinter ?
07:25 – Écoutez, alors là, pour le coup,
07:26 c'est vraiment une question à laquelle je ne m'attendais pas.
07:29 – Déjà un hommage national.
07:31 – Tout à fait, tout à fait.
07:33 Je pense que ça pourrait tout à fait s'envisager,
07:37 alors encore une fois, après, il faudra en discuter,
07:39 comme d'habitude, avec la famille,
07:41 mais au regard de son leg, qui est quand même extrêmement important,
07:45 parce qu'en tant que ministre de la Justice,
07:47 il a porté cette réforme qui est sans doute la plus emblématique,
07:50 mais il a également, au cours de ses cinq ans,
07:53 fait évoluer considérablement,
07:55 c'est sans doute l'un des gardes d'essau qui a le bilan le plus important,
07:58 et puis il a également été président du Conseil constitutionnel,
08:01 une vigie essentielle pour la garantie de nos droits et de nos libertés,
08:06 donc évidemment, en tant que parlementaire socialiste,
08:10 je n'y verrais aucune opposition, bien au contraire.
08:12 – Justement, en tant que parlementaire socialiste,
08:15 on parle de l'abolition de la peine de mort,
08:16 c'était une grande cause, quelle est la grande cause ?
08:18 Est-ce que ce n'est pas ce qui manque à la gauche aujourd'hui ?
08:20 Quelle est la grande cause que vous avez envie de porter ?
08:21 – Aujourd'hui, c'est qui le nouveau Robert Madinterre ?
08:23 Profil lettré, éloquent…
08:25 – Mais au-delà de l'incarnation,
08:26 quelle est la grande cause que vous souhaiteriez que la gauche porte ?
08:29 – Je crois qu'aujourd'hui, le sujet absolument central,
08:39 parce qu'on voit nos sociétés,
08:40 pas simplement en France ou en Europe, mais à travers le monde,
08:43 malgré tout, se déliter, se rapetisser.
08:47 Alors, vous allez me dire que c'est un concept un peu large,
08:50 mais je crois que c'est celui de la dignité humaine.
08:53 Et à travers la dignité humaine, on en a des illustrations récentes
08:58 avec ce projet de loi, et cette loi qui était pour nous,
09:01 en tout cas, très clairement une loi de la honte,
09:02 celle autour de l'immigration.
09:06 Nous avons le devoir, nous, en tant qu'élus,
09:08 particulièrement en tant que parlementaires,
09:10 d'être à la hauteur du moment,
09:12 parce que nos sociétés, globalement, ne vont pas bien.
09:15 Et si nous n'y prenons pas garde,
09:18 les années qui viennent pourraient être particulièrement sombres.
09:21 Et là, je refais le lien avec ce que j'ai pu dire en début d'émission.
09:23 Donc, ce combat pour la dignité,
09:25 qui passe par une défense absolue des valeurs de la République,
09:29 c'est, je crois, l'un des grands combats de la gauche aujourd'hui.
09:33 – Et je termine, c'était un peu long le questionnaire de Crousse aujourd'hui,
09:36 par votre région de prédilection.
09:39 – Évidemment, la Bretagne, je suis né à Nantes.
09:41 Voilà, je suis né à Nantes, donc la Bretagne historique.
09:45 Je suis arrivé à l'âge de 13 ans dans le pays de Vannes.
09:48 Oui, ma région de cœur, ma région de tous les qualificatifs,
09:53 c'est évidemment la Bretagne,
09:55 d'autant plus que c'est un ancrage qui libère,
09:58 et j'insiste beaucoup là-dessus, comme beaucoup de Bretons.
10:01 C'est-à-dire, quand vous êtes Breton,
10:02 vous êtes nécessairement ouvert sur le monde.
10:04 C'est l'une des très grandes forces de notre région.
10:07 – Allez, je vous propose un petit jingle extra-local,
10:09 et on passe à la question cash.
10:13 [Générique]
10:17 Ça aussi, c'est une de nos figures à poser.
10:20 Vous connaissez la question cash.
10:22 Cette semaine, c'est un spécialiste du Sénat qui va vous la poser,
10:25 c'est Quentin Calmet.
10:26 Question cash.
10:27 – Mais ce n'est pas une question sur le Sénat,
10:28 c'est une question sur la Bretagne.
10:30 Vous êtes élu au Conseil régional.
10:31 – Ce n'est pas coutume.
10:32 – Exactement, vous en parliez à l'instant.
10:34 Alors, j'ai une question cash.
10:36 Faut-il une région Bretagne autonome,
10:39 comme cela est en train de se négocier en ce moment avec la Corse ?
10:43 On a vu que votre président de région avait sauté sur l'opportunité
10:47 lorsqu'il y a eu ce débat qui a été relancé.
10:49 – Louis-Xanazira.
10:50 – Voilà, de la Corse dans la Constitution.
10:52 Est-ce que c'est une vraie proposition que vous faites ?
10:54 Est-ce que c'est quelque chose que vous…
10:56 – Oui, alors, peut-être pas dans la façon dont vous l'avez formulée,
11:00 parce que Bretagne autonome, j'imagine,
11:03 des téléspectateurs qui pourraient nous regarder
11:05 pourraient très vite rentendre une Bretagne indépendante.
11:09 Ce n'est pas le cas.
11:11 L'enjeu, c'est l'autonomie plus globale des collectivités,
11:14 d'ailleurs, on parle de la libre-administration,
11:16 l'autonomie fiscale et financière, des moyens d'agir,
11:20 prenant en compte les singularités des régions.
11:22 Évidemment, nous appartenons à un même pays
11:24 et nous sommes profondément républicains quand nous sommes Bretons,
11:27 nous sommes également profondément européens,
11:29 mais aujourd'hui, la reconnaissance plus générale des collectivités locales,
11:34 des singularités territoriales et donc des politiques publiques
11:37 qu'il convient de mettre en place de façon spécifique,
11:40 oui, aujourd'hui, ça c'est un combat que je porte au Sénat
11:43 et que je continuerai à porter,
11:45 même si, en effet, il y a une inertie jacobine,
11:48 on le voit bien, y compris dans nos partis politiques.
11:51 – On parle de la Bretagne, allez, on va élargir un peu le champ,
11:54 parlons au plan national avec quand même l'autre actualité de la semaine,
11:57 c'est le remaniement, 35 nouveaux ministres,
12:01 quelqu'un veut prendre la main sur cette question ?
12:02 Allez Luc ?
12:04 – Prenons le cas de la nomination de Nicole Belloubet, ancienne socialiste,
12:08 que ce soit à la région midi-Pyrénées ou…
12:10 – À l'Éducation nationale qui remplace donc…
12:12 – Amélie Oudéa-Casterra.
12:13 – Amélie Oudéa-Casterra.
12:15 – Est-ce que du coup c'est un bon signal ?
12:16 Est-ce que vous, quand même, vous, le socialiste,
12:18 vous y voyez une petite inflexion de ce gouvernement ?
12:22 Comment vous voyez ça ?
12:23 – Non, absolument pas, absolument pas,
12:24 je note au passage qu'il a fallu quasiment un jour pour choisir un ministre,
12:29 au global, pour choisir finalement quasiment les mêmes,
12:32 quand on regarde 28 jours, 35 ministres,
12:36 c'est vraiment, c'est même pas un non-événement, c'est en dessous de ça,
12:40 vous parlez de Mme Belloubet,
12:41 alors oui, elle a eu une histoire avant de devenir ministre,
12:45 une première fois, mais elle est depuis le début de l'aventure macroniste,
12:50 donc il faut assumer ce que nous sommes les uns les autres,
12:54 même si évidemment dans un parcours politique on peut évoluer,
12:57 aujourd'hui on ne peut plus être de gauche, se revendiquer de la gauche,
13:02 quand on siège dans un gouvernement macroniste,
13:04 dont on sait très bien que le pouvoir de décision,
13:06 il n'est même pas à Matignon, il est à l'Élysée,
13:08 et que la ligne politique, François Béroud lui-même s'en émeut,
13:11 alors vous vous doutez bien qu'à gauche,
13:13 on ne va pas voir le moindre signal positif,
13:16 en particulier quand on regarde l'actualité assez récente des derniers mois.
13:19 – La ligne politique sur l'éducation nationale se situe même à Matignon,
13:22 c'est ça pour le coup ?
13:24 – Oui, mais en réalité, je crois que tout se décide à l'Élysée,
13:28 on en a encore une fois la démonstration avec ce remaniement.
13:31 – On parlait de Nicole Belloubet,
13:32 il y a une autre nomination qui a accueilli diversement,
13:36 c'est celle de M.Casbarian, au logement,
13:39 ça fait partie des sujets sur lesquels vous travaillez, le logement,
13:42 comment vous percevez le choix de M.Casbarian,
13:44 qui avait donc porté cette loi anti-squat ?
13:47 Vous comprenez que ça suscite comme ça une levée de boucliers
13:51 dans les associations où vous vous dites finalement
13:53 que cette loi était demandée par les propriétaires, elle était légitime ?
13:56 – Là encore, je pense qu'il y a une forme de cohérence dans ce gouvernement
14:01 qui est un gouvernement de droite, très clairement,
14:03 l'entrée de Rachid Haddati l'illustre parfaitement,
14:07 alors évidemment les LR poussent des cris d'or frais,
14:10 mais on sait très bien que c'est un gouvernement de droite
14:13 qui mène une politique clairement de droite,
14:15 et donc avoir dans ce contexte-là un ministre du logement
14:18 qui ait pu porter une telle loi, c'est finalement,
14:22 encore une fois, une cohérence assumée.
14:24 Du point de vue politique, ça s'entend et ça peut se défendre,
14:28 mais ce qui est clair, c'est que le signal, il est mauvais,
14:30 il est particulièrement mauvais après les annonces,
14:33 en particulier du président de la République et surtout du Premier ministre,
14:37 avec la remise en cause de la loi SRU,
14:39 c'est tout ces sujets de fond aujourd'hui,
14:41 et donc ce ministre du logement, s'il acceptait de l'être,
14:44 c'est pour bien mettre en œuvre cette politique
14:46 qui est profondément antisociale,
14:48 qui ne permettra pas de répondre aux besoins du pays en matière de logement.
14:51 Pendant plusieurs semaines, on n'avait même pas de ministre,
14:53 c'est un sujet majeur, particulièrement en Bretagne, il est vrai,
14:56 mais aujourd'hui, encore une fois, la ligne politique, elle est claire,
14:59 et ceux qui l'incarnent l'assument sans vergogne,
15:02 donc le signal, là aussi, ne prête pas à contestation.
15:07 Je vous propose notre autre rubrique, le choix des unes,
15:11 un triptyque sur nos unes de la presse quotidienne régionale,
15:15 et le journaliste du journal Afférents vous pose la première question,
15:20 suivant la une que vous choisissez, vous, alors je vous propose,
15:24 Sud-Ouest a fait une une récente sur l'arrachage des vignes,
15:29 également l'enveloppe qui a été posée sur les vignes,
15:33 Nouvelle-République revient sur les fermetures de classes,
15:37 et la crise de l'école, la grève des enseignants,
15:40 et le bien public incarné ici par Quentin Calmet,
15:42 même si c'est le groupe Hébra, a fait une une récente sur les déserts médicaux,
15:47 Simon Usna, sur quelle thématique, quelle une souhaitez-vous réagir ?
15:52 Trois sujets majeurs, au passage, la viticulture se développe aussi en Bretagne,
15:57 mais très clairement sur la lutte contre les déserts médicaux,
16:01 c'est un combat en tout cas que je porte.
16:03 Quentin.
16:03 Effectivement, la presse régionale sait toujours aussi compliqué
16:06 de se soigner dans de nombreux départements.
16:09 En France, même si à la fin du numerus clausus,
16:12 devrait améliorer les choses, mais pas avant 2030,
16:15 alors est-ce qu'il faut imposer aux médecins leur installation
16:18 dans certains endroits mal dotés ?
16:22 Là, nous sommes très clairs avec les collègues du groupe socialiste,
16:24 écologiste et républicain, oui, il faut réguler l'installation des médecins.
16:28 Vous l'avez rappelé, nous sommes à un moment où nous devons en réalité gérer la pénurie.
16:32 Et donc pendant encore plusieurs années, il faut gérer cette pénurie.
16:34 Le nombre de médecins va continuer à baisser jusqu'en 2026.
16:38 Donc, gérer cette pénurie, ça veut dire limiter les écarts
16:43 entre des territoires qui sont très bien dotés
16:45 et d'autres sur lesquels il n'y a plus d'offres de santé.
16:48 Donc oui, il faut assumer cette volonté politique.
16:52 Et quand j'ai entendu le président de la République dire clairement,
16:56 là encore, il a sa ligne, non à la régulation,
16:59 c'est pour nous une erreur et une faute.
17:01 Une erreur et une faute parce que j'ai eu l'occasion,
17:03 il y a quelques jours, d'interroger le gouvernement
17:06 sur l'avenir du centre hospitalier du centre Bretagne,
17:08 un territoire rural comme beaucoup d'autres en France,
17:11 qui ne sont pas soutenus, voire qui sont abandonnés,
17:14 et où les chances d'être soigné en bonne santé,
17:18 ou l'espérance de vie, sont beaucoup plus faibles
17:20 que dans les autres territoires.
17:21 Quand on est républicain, quand on est attaché à la République,
17:24 on ne peut pas accepter cela, devoir faire une heure de route.
17:27 Le matin même, et je m'en arrêterai là, la ministre me dit
17:31 "Non, mais ne vous inquiétez pas, le SMUR fonctionne très bien".
17:34 Manque de bol, la veille, le SMUR ne fonctionnait pas,
17:37 faute de médecins.
17:38 Et c'est les urgences.
17:39 Oui, mais sauf que là, nous avons besoin sur l'ensemble de la chaîne,
17:43 parce que l'enjeu, c'est évidemment la présence de la médecine libérale
17:46 pour limiter l'afflux aux urgences.
17:48 Ensuite, il faut quand même des effectifs aux urgences
17:50 parce que les besoins sont là.
17:52 Et enfin, il faut des lits d'hospitalisation.
17:54 Aujourd'hui, vous avez les services d'urgence
17:56 qui servent d'hospitalisation.
17:57 Vous avez des lits fermés dans l'ensemble de nos territoires,
17:59 notamment pour le grand âge.
18:01 Donc, il faut des moyens politiques et des moyens financiers,
18:03 aller les chercher là où il faut, notamment en termes de recettes.
18:06 Nous l'avons défendu dans le cadre du PLFSS.
18:08 Là aussi, rejet, opposition totale du gouvernement.
18:12 Dans le budget de la Sécurité sociale, oui.
18:14 Très, très clairement, ça n'est pas à la hauteur.
18:15 Ça n'est pas à la hauteur.
18:16 Et donc, il va falloir poursuivre ce combat-là.
18:18 En tout cas, moi, j'y m'implorerai.
18:20 Alors, autre thématique à la une récemment de la Presse quotidienne régionale,
18:23 c'était évidemment l'agriculture après la révolte agricole
18:26 et les mesures gouvernementales.
18:28 J'ai d'ailleurs une petite question mobile
18:29 qui nous vient de la Bretagne pour vous.
18:32 Christophe Boucher de TBO/TBSUD a une question pour vous.
18:34 Écoutez.
18:35 Bonjour, Simon Husna.
18:36 Christophe Boucher, rédacteur en chef de TBO/TBSUD,
18:38 de la télévision du Finistère et du Morbihan.
18:41 Les agriculteurs manifestaient il y a peu contre le millefeuille administratif.
18:45 Vous avez publié au Sénat en juin dernier un rapport pointant du doigt
18:48 les lourdeurs administratives et la surtransposition des normes.
18:52 Véritable cancer pour certains, garde-fou pour d'autres.
18:55 Cette accumulation de normes abondit de 653% dans le Code de l'environnement
19:00 et 364% pour le Code du commerce.
19:04 Une lourdeur qui coûte cher selon l'OCDE, 60 milliards au niveau national.
19:09 N'est-ce pas à vous, jeune sénateur, de prendre à bras-le-corps
19:12 le dossier de la simplification administrative,
19:14 maintes fois évoquée par les précédents chefs d'État et jamais appliquée ?
19:18 Merci.
19:20 Eh oui, l'éternel millefeuille.
19:22 Qu'est-ce qu'on en fait ?
19:23 Alors sur le sujet de la simplification et de l'efficacité des normes.
19:27 Évidemment, c'est un enjeu.
19:28 J'ai eu l'occasion, comme beaucoup d'autres élus,
19:30 d'aller à la rencontre des agriculteurs ces dernières semaines.
19:33 Évidemment, c'est une question importante,
19:36 notamment quand on parle de surtransposition.
19:38 Oui, il faut veiller à cette simplification.
19:41 Alors, il ne vous aura pas échappé que je n'ai pas directement les manettes,
19:45 mais en tant que parlementaire, évidemment,
19:46 il nous revient aussi d'éviter d'être dans une forme de schizophrénie permanente
19:50 en disant simplification et être les premiers à multiplier les amendements, etc.
19:54 Donc ça, ça commence là, évidemment.
19:56 Mais oui, sur cette simplification et efficacité des normes.
19:59 Pour autant, dans cette crise, il faut être très clair,
20:02 l'enjeu principal, c'est la juste rémunération des producteurs et des agriculteurs.
20:07 Et on le voit bien, on a un gouvernement qui, finalement, a mis…
20:10 Vous avez bien dit qu'il va multiplier les contrôles sur le logistique,
20:13 doubler le nombre d'agents de la DGC-CRF.
20:15 Donc, du coup, vous saluez son volontarisme ?
20:17 Non, mais sauf que ça fait des mois que les uns et les autres, on le dit.
20:20 Ça fait des mois.
20:21 Et donc, il a fallu que des tracteurs bloquent des autoroutes
20:24 pour que Bruno Le Maire et le gouvernement se réveillent, enfin.
20:27 Ça n'est pas sérieux.
20:28 Encore une fois, les agriculteurs, les organisations professionnelles,
20:31 nous étions, avec aussi d'autres élus locaux, etc.,
20:33 nombreux à dire que les lois EGalim n'étaient pas suffisamment respectées.
20:36 Donc, c'est pour ça qu'avec les collègues,
20:37 nous avons demandé la création d'une commission d'enquête
20:40 sur le revenu des agriculteurs, sur les relations commerciales.
20:42 Une grande unité socialiste, effectivement.
20:43 Voilà.
20:43 Pour déconstruire le coût de l'agriculture.
20:45 C'est ce qu'attendent les agriculteurs aujourd'hui,
20:47 qu'on lance une commission d'enquête sur six mois ?
20:49 On ne peut pas tout de suite prendre des mesures plus rapides ?
20:51 Si, évidemment, évidemment.
20:52 Mais encore une fois, il faut mettre chacun devant ses responsabilités.
20:56 Chacun devant ses responsabilités.
20:57 On a un gouvernement qui est quand même dans une forme d'opacité.
21:00 Dans une forme d'opacité, il faut le dire.
21:02 Parce qu'il a le droit des affaires, il justifie ça comme cela aussi.
21:04 Oui, mais il trouve toujours toutes les justifications,
21:06 comme sur le scandale des eaux minérales,
21:09 à nous expliquer que finalement, en catastrophe,
21:12 ils ont lancé une procédure judiciaire pour éviter d'avoir à expliquer le fait
21:15 qu'ils avaient gardé un secret, un rapport de ligace.
21:17 Mais on le voit bien, il faut être à la hauteur
21:20 et il faut être suffisamment volontaire sur ces sujets-là.
21:24 Encore une fois, dire oui, on multiplie les contrôles,
21:26 ça aurait dû être fait déjà depuis très longtemps.
21:28 Donc, juste rémunération des agriculteurs
21:30 et accélération des transitions agroécologiques
21:33 avec, très clairement, du protectionnisme écologique au niveau européen.
21:38 Il faut l'assumer.
21:39 - Mais comment comptez-vous convaincre, on entend beaucoup les socialistes,
21:41 c'est-à-dire à Bordeaux ou à Lainroucet,
21:43 s'inquiéter de la pause induite dans la transition écologique,
21:46 selon lui, par la réponse gouvernementale à cette crise ?
21:48 Que comptez-vous répondre aux agriculteurs,
21:52 hier aux Gilets jaunes, aux chauffeurs de taxi,
21:55 qui aujourd'hui ne voient dans cette transition écologique que des contraintes ?
21:59 - Alors, ils ne voient pas tous que des contraintes.
22:03 - Vous avez entendu les agriculteurs ?
22:06 - Oui, mais bien sûr, bien sûr.
22:08 Sauf que, si je prends l'exemple de la Bretagne,
22:12 par exemple, aujourd'hui, sur toutes les installations
22:15 qui sont réalisées dans notre région, 40% sont en bio.
22:18 Voilà, ça c'est une réalité.
22:21 Et d'ailleurs, nous renforçons cet accompagnement-là.
22:23 Les mesures agro-environnementales et climatiques,
22:25 elles ont été au-delà de nos espérances,
22:27 à tel point que, pendant plusieurs mois,
22:29 l'État n'était plus en mesure de financer.
22:31 Il a fallu qu'on se batte pour que l'État tienne ses engagements.
22:34 Donc, en fait, sur l'accélération des transitions agro-écologiques,
22:36 il y a deux leviers.
22:37 C'est à la fois la juste rémunération...
22:39 - Ça vous paraît populaire, ça.
22:40 Vous sentez qu'il y a une adhésion populaire ?
22:42 - Non, mais parce que les agriculteurs sont les premières victimes,
22:44 aujourd'hui, des dérèglements écologiques,
22:46 du dérèglement climatique,
22:47 de la dégradation de la qualité de l'eau, etc.
22:50 Donc, ils savent très bien,
22:51 ils sont les premiers à vouloir préserver les ressources.
22:53 Il faut qu'on leur en donne les moyens,
22:55 notamment en revalorisant et en rémunérant
22:58 les services écosystémiques.
23:00 Et, de l'autre côté, la juste rémunération
23:02 est le fait de ne pas faire venir dans nos pays
23:04 des produits qui ont été fabriqués
23:06 dans des conditions qui ne sont pas du tout compatibles
23:08 avec ce que nous défendons.
23:10 - Vous avez aussi évoqué rapidement la transition énergétique.
23:12 J'ai lu que vous étiez membre de la Commission d'aménagement
23:14 du territoire et du développement durable.
23:16 Vous connaissez l'hydrogène vert ?
23:18 Oui, il y en a, désormais, en Bretagne.
23:20 Regardez.
23:21 Au pied des éoliennes de Bulleyon,
23:23 la première station bretonne de production d'hydrogène vert.
23:27 Un gaz obtenu à partir d'énergies renouvelables.
23:30 - Aujourd'hui, on dit qu'on a beaucoup d'hydrogène gris disponible,
23:33 qui est produit en cassant des molécules de gaz naturel,
23:36 et donc qui émet beaucoup de CO2.
23:38 Nous, on va produire de l'hydrogène renouvelable
23:40 en utilisant de l'électricité renouvelable et de l'eau.
23:43 L'hydrogène vert pour décarboner l'industrie,
23:46 mais aussi les transports.
23:47 L'Orient-Hagelaud est le premier territoire breton à se lancer.
23:51 Mais pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de son réseau,
23:55 elle a fait le choix de la diversification.
23:57 D'ici 2030, 80% de la flotte va rouler au biogène vert
24:01 et 20% à l'hydrogène vert.
24:03 - Le coût d'accès au bus hydrogène
24:06 est quand même très supérieur à celui qui correspond au biogène vert.
24:11 Donc on pense aussi que c'est la complémentarité
24:13 de plusieurs sources d'énergie décarbonées
24:16 qui nous permettront de répondre au mieux aux besoins importants.
24:20 Et on ne souhaite pas miser sur un seul vecteur unique.
24:24 À terme, 19 bus et 2 navires Transrad
24:27 fonctionneront grâce à de l'hydrogène vert
24:29 produit à moins de 70 km.
24:32 Une première étape dans le déploiement de cette énergie
24:34 sur le Grand Ouest.
24:36 À l'Orient, les premiers bus à hydrogène vert
24:38 devraient entrer en circulation au premier trimestre 2024.
24:43 - Petite réaction ?
24:44 - Écoutez, je suis évidemment très près
24:47 de ces projets qui se déroulent dans ce beau département du Morbihan.
24:50 C'est un enjeu évidemment important.
24:52 Il y a les motorisations électriques.
24:54 J'ai eu l'occasion il y a plusieurs années,
24:56 je siégeais dans une intercommunalité justement,
24:59 de pousser pour que la transition du parc se fasse en ce sens.
25:04 Avec évidemment des charges lentes la nuit, etc.
25:06 pour ne pas surcharger le réseau.
25:08 Là, l'hydrogène, à partir du moment où il est produit
25:11 dans des conditions soutenables comme c'est le cas
25:14 à l'Orient, évidemment, ça va dans le bon sens.
25:16 La région Bretagne accompagne également ces projets
25:19 qui essaiment dans des territoires y compris ruraux.
25:21 Donc oui, ça va dans le bon sens.
25:23 - Ça va dans le bon sens.
25:24 - Évidemment, on sait que ça va prendre du temps.
25:25 - Et la transition au PS ?
25:27 - Oui. - Rapidement ?
25:28 - Tout d'abord, une question rapide.
25:29 Les européennes en juin,
25:31 les Sondages donnent le PS,
25:33 les Gloucemêles à 10%,
25:35 les écologistes à 8 ou 9%.
25:36 Est-ce qu'il ne faut pas qu'ils s'unissent ?
25:37 Anne Hidalgo le demande.
25:38 Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:40 - Écoutez, on est démocrate, donc par nature,
25:42 on respecte les décisions des partis politiques.
25:45 Les écologistes ont été les premiers à dire
25:47 qu'ils voulaient porter et défendre leurs couleurs.
25:50 Les communistes de la même façon.
25:52 Eh bien, les Français auront le choix.
25:54 - Donc on aura le choix entre le PS gris ou le PS vert,
25:56 pour en prendre l'hydrogène.
25:57 - Non, non, le PS est vert, Marie.
25:59 Le PS est vert. - L'hydrogène vert.
26:00 Merci beaucoup, Simon Huizda. - Merci à vous.
26:02 - Merci d'avoir été nous, d'être avec nous.
26:05 J'en perds mon français.
26:06 On passe à la deuxième partie de l'émission
26:08 avec un ancien ministre, Pierre Lelouch.
26:10 Mais avant, voici Territoire Hebdo,
26:12 l'actualité des régions vues par Roselyne Pagès.
26:16 Merci.
26:16 Premier coup de pelleteuse et énième coup au moral.
26:26 - C'est vraiment un crève-cœur de voir finalement
26:30 tous ces tas de pieds de vignes et de fils de fer
26:33 qu'on a mis des années à faire pousser
26:35 et qui sont arrachés en si peu de temps.
26:38 C'est vraiment une désolation totale.
26:40 Des vignes ancestrales, 7 hectares à arracher
26:43 pour rétablir l'offre et la demande.
26:45 Ce viticulteur girondin n'a pas eu le choix.
26:48 - Ça va être brûlé et par la suite,
26:52 il ne restera que la partie métallique
26:54 qui sera récupérée pour être recyclée.
26:56 Un tiers de son exploitation va donc partir en fumée.
27:00 En Gironde, 8000 hectares de vignes
27:02 devraient être arrachés cette année
27:04 et des parcelles qui seront renaturées ou reconverties.
27:07 Pour cette opération, l'Etat intervient
27:10 à hauteur de 30 millions d'euros.
27:12 Sur les ronds-points, la mer.
27:17 Du bassin au carrefour, chemin inhabituel pour ces huîtres.
27:21 Il faut dire que la crise du norovirus est passée par là.
27:24 24 jours d'interdiction de vente,
27:27 alors il faut retrouver la confiance et alerter les passagers.
27:31 - Nos huîtres aujourd'hui sont retournées sur les salages
27:33 et qu'elles sont consommables et très bonnes.
27:35 Il faut vraiment aussi que la consommation reprenne.
27:40 - Pour l'instant, rien n'a été fait.
27:41 On paie les charges plein pot,
27:43 il n'y a eu aucune exonération, aucune aide sur les charges.
27:46 On paie tout plein pot et on ne rentre pas d'argent.
27:49 Comment voulez-vous qu'on fasse ?
27:50 Selon les austréiculteurs,
27:52 le manque à gagner s'élèverait à 5 millions d'euros.
27:55 - Pour faire court, qu'est-ce qu'on bouffe au final ?
28:01 C'est comment on bouffe les austréaliens ?
28:02 Au PS, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas rigolé.
28:06 - Peut-être que je serais plus con que les autres encore.
28:08 Mais que par contre, ce combat-là,
28:10 je le mènerais toute mon existence pour une raison simple,
28:12 c'est que je ne conçois pas mon existence sans ce combat.
28:16 - Conbatif donc, Raphaël Glucksmann est venu prêcher à Saint-Brieuc
28:20 la bonne parole d'une gauche qui aime l'Europe.
28:23 Candidat pour la seconde fois,
28:24 il a écouté et échangé autour de l'humanisme et la démocratie.
28:29 - On a beaucoup plus entendu l'extrême droite,
28:31 qui a un discours extrêmement puissant en ce moment.
28:34 Mais moi, je suis convaincu qu'il y a des millions et des millions de Français
28:37 qui croient encore dans les principes humanistes.
28:39 Ces mois vont nous permettre justement de nous faire entendre
28:42 et de montrer que ces citoyens-là
28:44 peuvent aussi se faire entendre à travers nous.
28:47 - Selon les sondages,
28:48 Raphaël Glucksmann est actuellement crédité de 8 à 10 % d'intention de vote.
28:53 Alile Martine Aubriel n'est pas candidate,
28:59 mais elle ironise sur les autres candidats, ceux de 2027.
29:03 - J'ai entendu dire aujourd'hui qu'un certain nombre de LR disent
29:07 si la droite modérée se mettait derrière Xavier Bertrand,
29:10 ça irait peut-être mieux.
29:11 Voilà, je ne voterais pas.
29:13 Enfin, on verra, on ne sait pas où on en sera, mais bon.
29:17 Mais en tout cas, un, il a le droit, deux, aujourd'hui, il défend
29:20 plutôt un modèle, je ne dirais pas du tout de gauche,
29:23 mais plus social, disons.
29:26 Et en tout cas, j'entends dire que dès ce matin,
29:30 des gens de droite modérée disent,
29:33 bon, enfin, on va peut-être sortir des Ciotti et autres.
29:37 - Bonjour Pierre Lelouch, merci d'être avec nous.
29:44 Vous avez vu notre petite sélection de reportages,
29:47 une petite réaction, notamment sur, je ne sais pas,
29:50 Raphaël Glucksmann ou Martine Aubrie, bientôt à droite peut-être ?
29:53 - Alors, Glucksmann, je vous l'ai dit pendant que...
29:55 - Oui, que ça tournait.
29:57 - La première fois que je l'ai vu, enfin, l'une des premières fois,
29:59 je connaissais bien son père, bien sûr,
30:01 et le jeune Glucksmann, je l'ai croisé en Géorgie,
30:04 il y a fort longtemps, quand il travaillait
30:06 pour le président Saccagilli, voilà.
30:09 Quant à Xavier Bertrand, c'est mon ami,
30:11 c'est quelqu'un que j'apprécie énormément,
30:13 que je soutenus et que je vais re-soutenir.
30:15 Voilà, donc je sais bien que Martine...
30:17 - Vous le soutenirez en 2027 ? - Oui, oui.
30:18 - Oui, ça serait votre candidat, vous,
30:20 pour les élections présidentielles ?
30:21 - Je vais vous dire, je pense qu'après les macronades,
30:23 la France a besoin de gens qui ont les pieds dans la glaise,
30:27 dans le Pays profond, qui soient...
30:29 - Mais Laurent Wauquiez ne les a pas,
30:31 les pieds dans la glaise, dans le Pays profond ?
30:33 - J'aime bien Laurent, mais bon, je pense qu'il...
30:36 Je sais pas, je crois qu'il est très absent,
30:39 il y a un gars qui laboure tout le temps.
30:42 J'étais désolé que la dernière fois, il aille aux primaires,
30:44 je lui avais conseillé de ne pas le faire.
30:47 Voilà, il s'est fait avoir par le système interne.
30:49 Mais c'est un bon gars, il ferait un bon président,
30:52 un peu à la Pompidou, vous voyez, quelqu'un qui est réel.
30:56 - C'est le même territoire, l'Auvergne.
30:58 Je vous présente tout de suite, justement...
30:59 - Ça tombe bien d'ailleurs, pour le territoire, aujourd'hui.
31:01 - Exactement.
31:02 Je vous présente les journalistes de nos territoires,
31:05 et pas seulement, qui vont vous interroger aujourd'hui.
31:08 Donc autour de cette table, nous avons Luc Bourgianne,
31:11 qui représente La Nouvelle République,
31:12 et qui va vous poser la première question du questionnaire de Proust.
31:14 C'est aussi une de nos figures imposées.
31:16 - Et une figure imposée qui est un peu remaniée,
31:18 évidemment, par l'actualité, avec le décès de Robert Ballinter.
31:22 Une réaction quand même à cette grande figure,
31:24 j'allais dire, de l'histoire française ?
31:25 - J'ai beaucoup d'estime pour lui et pour son épouse,
31:28 pour leur combat, tous les deux.
31:32 Après, il aura marqué l'histoire par cette loi
31:35 qui interdit la peine de mort, et c'est une bonne chose.
31:40 Ça me fait un peu sourire quand je pense que Mitterrand,
31:45 ministre de l'Intérieur pendant la guerre d'Algérie,
31:48 a fait guillotiner 46 personnes quand même.
31:51 Donc en arrivant au pouvoir, on envoie Ballinter sur ce créneau-là
31:55 pour effacer tout ça. C'était très mitterrandien, ça.
31:58 - Et vous la souteniez à l'époque, l'abolition ?
32:01 Vous étiez jeune homme.
32:05 - Je n'étais pas encore en prison.
32:06 - Mais le jeune citoyen que vous étiez était plutôt favorable à l'abolition ?
32:09 - Oui, oui.
32:10 Je ne voudrais pas que ces commémorations autour de Ballinter
32:17 servent à nettoyer le bilan de cette gauche qui a eu des grands hommes,
32:22 en effet, mais qui a même laissé l'héritage de la gauche
32:25 aujourd'hui dans le pays, on le voit bien,
32:27 de l'éducation à la sécurité en passant par l'immigration,
32:30 dont Ballinter est en partie responsable
32:32 puisqu'il était au Conseil constitutionnel pour censurer les lois pasquois.
32:36 Donc le bilan est plus que négatif de mon point de vue.
32:40 Mais bon, l'homme lui-même, son parcours, son histoire,
32:43 c'est quelqu'un que je respecte et son épouse aussi.
32:47 - Julien Rousset, qui venait de prendre la parole,
32:49 qui représente Sud-Ouest ici et qui vous pose la deuxième question.
32:52 - Oui, on revient plus au questionnaire de Proust traditionnel.
32:55 Le livre qui a compté dans votre vie, votre livre de chevet ?
32:58 - Oh oui, beaucoup.
33:00 Mais en ce moment, je suis en train d'écrire un livre sur l'Ukraine.
33:03 Et l'un des livres, il y a beaucoup de livres,
33:06 "La cavalerie rouge" de Babel.
33:08 Essayez de lire ça, vous allez voir.
33:10 - Je n'ai pas lu.
33:12 - Il faut le lire, c'est un très très beau livre.
33:16 "Les âmes mortes" de Gogol.
33:20 Je restais dans le côté russe avec Vassily Grossman
33:25 et ses "Mémoires de guerre" qui sont absolument extraordinaires.
33:27 - Et il y en a beaucoup d'autres.
33:30 - Russophone ?
33:31 - Non, malheureusement.
33:32 C'est un de mes regrets.
33:35 J'y étais pour rien, j'étais petit.
33:37 Disons que le quartier où j'étais ne s'y prêtait pas.
33:40 - Quentin, pour la troisième question.
33:42 - Voilà, c'est une question rituelle, là encore.
33:44 Quelle est la loi emblématique ?
33:46 On a déjà parlé de la loi de 1981 sur l'abolition de la peine de mort.
33:49 Est-ce qu'il y en a une autre, une loi emblématique,
33:50 qui a vos yeux, qui a marqué la République ?
33:53 - La liberté de la presse ?
33:55 - 1881 ?
33:56 - Ah bah, fondamentale.
33:57 J'ai l'impression qu'il y a des gens qui ont envie de jouer avec cette loi aujourd'hui.
34:01 Donc attention, attention, attention.
34:04 - Notamment, vous parlez de cette proposition de loi
34:06 qui est en train d'être examinée à l'Assemblée nationale
34:08 et qui vise à permettre une loi différente pour les élus ou les candidats.
34:14 Ça vous gêne, cette loi ?
34:15 - Oui, bien sûr.
34:16 - La prescription de la diffamation.
34:17 - Voilà.
34:18 - Il ne faut pas toucher à ça.
34:20 Ça, c'est un des piliers.
34:22 Quand on parle de valeur de la République, ça veut en général rien dire.
34:26 Pour moi, la démocratie, et donc la République, ça veut dire la liberté.
34:31 Et pour qu'il y ait liberté, il faut la liberté d'informer,
34:34 sinon il n'y a pas de liberté.
34:35 Donc c'est cardinal.
34:37 Ça tient à tout le reste.
34:38 C'est le pivot qui tient à tout le reste.
34:40 - Bon, et je termine par ma question rituelle.
34:42 Votre région de prédilection, France ?
34:44 - Oh, j'en ai beaucoup.
34:45 Figurez-vous que j'ai une maison en Méniloire,
34:48 donc je suis au milieu des paysans,
34:50 mais que j'adore faire de la plongée sous-marine,
34:52 donc c'est plutôt du côté de Cassis en Provence,
34:55 que j'adore le littoral atlantique, l'île d'Orée, la Bretagne.
35:01 La France, c'est un pays magnifique, on ne s'en va jamais.
35:03 Et ma femme vous dirait que...
35:06 Il faudrait que j'aille plus à la montagne, mais...
35:08 - Moins, pas de Chmer que Montagne.
35:10 - Oui, voilà, disons les choses.
35:12 - Allez, question cash.
35:14 Et c'est Julien qui vous la pose.
35:16 - On se demandait, est-ce que vous ne regrettez pas
35:19 de ne pas avoir rejoint Emmanuel Macron en 2017 ?
35:20 Est-ce que ce n'est pas lui le président dont la droite rêvait, finalement ?
35:24 - Alors, je vais vous dire, cet homme-là est en train de mettre le pays par terre.
35:29 Mais par terre.
35:30 - A aucun angoisse, alors ?
35:31 - Ah mais jamais, aucun.
35:34 J'aurais pu négocier comme d'autres en 2017,
35:37 j'ai préféré partir parce que je ne sentais pas le truc du tout.
35:41 La France a besoin d'un débat politique clair.
35:44 Il faut des Martine Aubry et il faut des Xavier Bertrand.
35:47 - La femme du Goujard gauche-droite, c'est une mauvaise chose.
35:49 - C'est terrible.
35:51 Regardez ce qui se passe sur l'éducation, les zigzags permanents.
35:54 On commence par Blanquer, on passe par...
35:57 - Papendaye.
36:00 - On remonte à Attal qui dit complètement autre chose
36:03 et là on redescend sur encore autre chose.
36:05 Mais ce n'est pas possible de gouverner un pays comme ça.
36:07 Ce n'est juste pas possible.
36:08 - Est-ce que c'est encore plus à droite que le premier que Nicolas Sarkozy a dit ?
36:12 - Il y a du ton à droite, mais il n'y a pas le contenu.
36:16 Ils ont le ton, mais regardez la loi immigration.
36:18 Est-ce que les lois d'immigration changent quoi que ce soit
36:21 au nombre d'arrivées en France aujourd'hui ?
36:22 Parce que c'est ça le problème.
36:24 Le contrôle des frontières.
36:25 Si on n'est pas capable de contrôler les entrées,
36:28 on en est à un demi-million de personnes par an.
36:31 Le système est complètement saturé.
36:34 C'est pour ça qu'on ne gère plus rien.
36:36 Donc on fait des effets de manche, on annonce en deux ans.
36:39 Et à la fin, c'est moitié de souris.
36:42 Idem pour les retraites.
36:44 Et on divise le pays, on fait durer le plaisir.
36:47 Regardez normalement un mois pour rien.
36:50 Moi, je suis très énervé parce que je constate
36:54 que nous avons une guerre en Europe.
36:56 Il y a une guerre au Broche-Orient.
36:57 Il y a une économie qui ne va pas du tout, mais pas du tout.
37:00 On a une crise agricole, tout récemment.
37:02 Une crise des banlieues épouvantable au mois de juillet,
37:05 avec des trucs insupportables.
37:08 500 villes attaquées.
37:10 Avant ça, il y avait eu les gilets jaunes,
37:12 on a une crise sur les retraites.
37:14 Le pays ne va pas bien.
37:15 Les gens se sentent en insécurité économique et physique.
37:19 Et de quoi on parle ?
37:20 On étale un remaniement pendant un mois,
37:23 on arrive au bout avec soit les mêmes,
37:24 soit des nouveaux qui n'y connaissent rien.
37:26 Je pense à cette nouvelle dame-là, que je ne connais même pas,
37:30 qui sort de Paris, qu'on va parachuter dans les Dom-Tom.
37:33 Mais les Dom-Tom, c'est un dossier ultra compliqué.
37:36 Pour ceux qui connaissent un peu la Calédonie,
37:39 l'état de Mayotte aujourd'hui, la Guyane,
37:43 avec les problèmes de drogue, d'orpaillage.
37:45 On a affaire à des trucs sérieux.
37:48 Et j'ai l'impression qu'ils sont dans la com'.
37:51 – Ces problèmes-là ne sont pas arrivés en 2017.
37:53 – Pardon ?
37:54 – Ces problèmes-là ne sont pas nés en 2017, ils existaient auparavant.
37:56 – Non mais attendez, moi je suis devenu,
37:58 alors aujourd'hui je suis comme vous, je suis un citoyen,
38:01 et en plus libre.
38:02 Alors ne me demandez pas de justifier tel ou tel truc.
38:05 Je considère que cet homme-là a totalement raté.
38:09 Il est élu uniquement par un business qui s'appelle Marine Le Pen.
38:13 C'est son assurance vie électorale.
38:15 Il gouverne grâce à ça.
38:18 L'alternative c'est Madame Le Pen.
38:19 Et c'est tragique parce que le gouvernement il est nul.
38:22 – Et vous dites…
38:23 – Et je trouve ça inquiétant pour notre pays.
38:25 – Vous espérez le retour d'un clivage droite-gauche,
38:28 vous disiez que vous aviez Bertrand Martineau-Brit,
38:29 mais les Français ne se reconnaissent pas dans cette situation.
38:31 – Peu importe, non, il nous faut deux structures mentales,
38:34 politiques, avec deux itinéraires pour le pays,
38:41 plutôt que cette espèce de confusion permanente
38:43 où on ne sait jamais où on va sur aucun sujet,
38:47 y compris en politique étrangère.
38:48 – Dans ce contexte, comment comprendre cette brouille avec François Bayrou ?
38:52 Qu'est-ce qui s'est joué selon vous cette semaine ?
38:54 C'est juste le fait que le président du MONDEM
38:56 est amer sur le deal qui lui avait été proposé
38:58 ou il y a quelque chose d'idéologiquement plus profond dans cette cassure ?
39:01 – Idéologiquement, il n'y a rien du tout.
39:03 Bayrou, son truc, c'est sa carrière depuis toujours.
39:06 Il est tout le temps candidat à la présidence, sauf la dernière fois.
39:09 Je pense qu'il n'a pas apprécié d'avoir été nommé à la justice,
39:14 puis géré après pour une mise en examen,
39:16 alors que plus tard, les mises en examen restaient au gouvernement.
39:19 Rien que là, déjà, en plus de l'opération qu'il lui a fait
39:22 d'aller voir Attal, qu'il ne supporte pas pour essayer de trouver un deal.
39:26 Tout ça, c'est très macronien, c'est très pervers comme truc.
39:30 Donc tout ça, ça servait à créer de la tension.
39:36 Maintenant, ça n'a aucune importance parce que Bayrou, il ne pèse rien.
39:40 Ce n'est pas lui qui va sauver la France.
39:41 – Un état anti-critique.
39:42 Un état anti-critique, là, c'est vraiment un portrait très noir,
39:44 très sombre que vous faites du pouvoir actuel.
39:47 Est-ce qu'il n'y a pas un risque, vous avez parlé tout à l'heure de Marine Le Pen,
39:50 est-ce que justement, il n'y a pas un risque de pousser les Français,
39:52 on voit qu'il y a quand même,
39:54 ils sont en caracole en tête des sondages aux européennes,
39:56 de pousser les Français vers Marine Le Pen et vers l'Europe.
39:58 – Oui, il y a un risque d'autant plus grand que je ne sais pas du tout
40:00 si ces gens-là sont prêts à gouverner, pas du tout.
40:03 J'ai même l'impression, la conviction, ah ben oui.
40:06 – Non mais un doute que ça pourrait marcher.
40:08 – Qu'ils puissent être élus.
40:09 – Non, qu'ils puissent être efficaces.
40:11 Non, je vous dis que j'ai un gros doute s'agissant de ce que ça ferait au pays.
40:17 – Je pensais que l'ancien gaulliste que vous étiez
40:19 était convaincu qu'il ne saurait pas gouverner.
40:21 – Mais moi, je ne peux pas faire de procès d'intention à quiconque.
40:25 Ce que je constate, c'est que je n'ai pas vu des progrès,
40:28 ils se rapprochent du pouvoir sans le corpus intellectuel
40:34 qui permettrait d'exercer le pouvoir.
40:37 Donc, on a quelqu'un qui se sert de ces gens-là pour rester au pouvoir,
40:41 se faire réélire, durer en faisant peur, parce que l'alternative,
40:45 on voit bien, toute sa campagne européenne,
40:47 c'est le progressisme contre l'extrême droite.
40:51 Tout ça, ça permet de faire ce qu'ils appellent des séquences,
40:55 c'est-à-dire de tenir, semaine après semaine, vers quoi on ne sait toujours pas.
41:00 Il y a un mot que Macron utilise tout le temps, c'est le mot "cap".
41:04 Le problème de ce gouvernement, c'est qu'il n'y a pas de cap.
41:07 Il n'y en a pas.
41:08 Pour une raison simple, c'est qu'idéologiquement, il n'y a rien.
41:12 Il n'y a rien. C'est du vent, c'est de la com', bien faite,
41:16 "machinisée" depuis le début, la campagne du jour.
41:19 Tout est pesé au trébuchet en termes de com', mais il n'y a pas de fond.
41:23 – À droite, il y aurait qui ? Avec du fond ?
41:26 – Je vous ai dit que j'aime bien notre ami Bertrand,
41:30 parce qu'il a cette fibre à la fois gaullienne et sociale.
41:34 – Il pourrait être président.
41:36 – Oui, je pense qu'il a les qualités qu'il faut.
41:38 C'est d'écouter des Français, de connaissance du terrain,
41:42 que n'a pas Macron. Il n'avait jamais été élu nulle part, ça se sent.
41:46 – Emmanuel Macron est hors-sol, Marine Le Pen n'est pas compétente,
41:48 mais comment vous expliquez que finalement,
41:49 une majorité de Français se reconnaissent dans ces deux discours
41:52 et qu'il n'y a pas de discours alternatifs qui percent ?
41:55 – Parce qu'il n'y a pas la qualité.
41:56 – Comment vous l'expliquez ça ?
41:57 – D'abord, j'explique par une chose simple que j'ai écrite
42:02 lorsque j'ai décidé de ne pas me représenter en 2017.
42:06 Nous sommes collectivement responsables de l'échec de ce pays
42:09 dans la mondialisation. On n'a pas su le moderniser.
42:12 Pendant quatre décennies, la droite et la gauche ont alterné au pouvoir.
42:16 Il y avait des grands défis pour notre économie,
42:19 pour notre tissu social, on n'a pas su le refaire.
42:22 Et donc on s'est fait virer, petit à petit, ça a fondu.
42:26 Un gros malin est passé par là en disant
42:29 "je fais un peu de tchak avec McKinsey".
42:32 Pas mal de talent, la jeunesse, la gueule, est dépassée entre les deux.
42:38 En plus, malheureusement, François Fillon a été exécuté en une semaine.
42:42 Je note que, dans le cas de M. Béroux, 7 ans de procédure quand même.
42:46 Fillon, une semaine.
42:49 Donc, Fillon dégagé, il a pu avoir ce trou de souris,
42:53 comme il l'a dit à l'époque, une effraction.
42:57 J'ai pris le pouvoir par effraction, Macron, il est lucide.
43:00 Mais donc, on a payé notre échec collectif, la droite et la gauche,
43:04 et depuis, on n'a pas le personnel ni la force mentale
43:08 de fabriquer une alternative.
43:11 Et c'est ça que nous payons.
43:12 Et c'est pour ça que Mme Le Pen, qui elle n'a pas écort été testée
43:16 par les Français, apparaît comme l'alternative possible,
43:20 d'autant qu'elle est constamment encouragée par les gens de Macron
43:24 qui y voient l'ennemi parfait.
43:28 C'est comme ça que le pays s'est bloqué.
43:30 – Vous critiquez beaucoup le président,
43:31 vous vantez peut-être ses qualités oratoires qu'on a entendues
43:34 ce mercredi pour l'hommage aux victimes du Hamas ?
43:37 – Il est très bon en com'.
43:39 – C'est de la com'.
43:39 – Très bon en com'.
43:40 – Ce trou aurait été important, non ?
43:43 – Vous savez ce qui aurait été important ?
43:46 C'est qu'il soit, dès le 12 novembre, à la manif contre l'antisémitisme.
43:51 Que ces communicants…
43:53 – Il y a Elbron-Pivet et Gérard Larche.
43:54 – Où moi j'étais, où il y avait trop de juifs et pas assez de non-juifs.
44:00 Parce que cette affaire n'intéresse pas que les juifs,
44:02 ça intéresse tous les Français, quelle que soit la religion.
44:05 Et le président, sa place, c'était là ce jour-là.
44:08 Deuxièmement, est-ce qu'il fallait traîner quatre mois
44:10 avant de faire un hommage ?
44:12 – Il faut le faire tout court.
44:13 – C'est quand même exceptionnel.
44:16 – Oui, non mais je lui rends hommage là-dessus, il fallait un hommage.
44:19 – Mais attendez, on est le pays qui a le plus de nationaux massacrés ce jour-là.
44:24 – Il a parlé de l'antisémitisme rampant,
44:27 vous vous souscrivez sûrement à son constat.
44:29 – Non, ce discours était bien.
44:30 – Et comment lutter contre cet antisémitisme rampant ?
44:32 – À l'école, d'abord à l'école.
44:34 Quand vous pensez qu'il est interdit de parler de la Shoah à l'école,
44:38 qu'on assassine des professeurs d'histoire…
44:39 – Non, il n'interdit pas de parler de la Shoah à l'école.
44:42 – Non, il est interdit, il est interdit.
44:44 On s'auto-interdit, les professeurs ont peur.
44:49 Et ils ont raison d'être peur parce qu'ils sont attaqués.
44:52 Ça commence à l'école, le premier combat, il est là,
44:56 lié à l'arrêt de l'immigration.
44:58 Je veux dire, si on continue à transformer ce pays
45:01 et à changer le peuple français en ayant une moitié de population musulmane,
45:05 ne vous étonnez pas si les musulmans s'identifient aux palestiniens,
45:09 ce que je trouve pas surprenant.
45:11 Après, est-ce qu'il faut aller…
45:14 Attention après à l'antrisme des frères musulmans et de la violence,
45:17 mais je ne suis pas surpris que dans un pays
45:19 où il y a une telle diversité maintenant de population,
45:23 le peuple français a changé, nous sommes en train de changer de peuple.
45:27 Je le dis, je l'ai écrit il y a 30 ans, on est en train de changer de peuple.
45:31 Ça n'est pas sans conséquence,
45:32 ni sur notre politique intérieure, ni sur notre politique extérieure.
45:36 – Ça fait référence un peu au grand remplacement.
45:38 – Non, on n'est pas remplacés, on est en train de…
45:41 L'image du remplacement, c'est pas ça le sujet.
45:45 Le sujet, c'est que vous avez des communautés qui augmentent d'un côté,
45:51 qui se rétrécissent de l'autre par la démographie,
45:53 qui vont progressivement s'équilibrer en termes de nombre,
45:56 mais certains s'en réjouissent, comme Mélenchon,
46:00 il parle de créolisation, M. Héran ne dit pas autre chose.
46:05 – C'est comme si Sarkozy à un certain temps
46:06 a fait l'apologie du communautarisme, un peu à l'image de la vie.
46:09 – Mais il a eu tort.
46:11 – Les musulmans, c'est quand même une minorité.
46:15 – Mais il a tort.
46:16 – On en revient un peu sur les régions, Charles-Édouard.
46:18 – Combien vous dites ?
46:19 – 6 millions de personnes ?
46:20 – Non, on est bien plus que 6 millions de personnes.
46:22 C'est une des hypocrisies de notre système que de ne pas vouloir compter,
46:27 donc savoir qui est qui, comme le ferait une démocratie
46:30 un peu solide sur ses pattes.
46:32 Moi, je serais heureux…
46:33 – Donc statistique ethnique.
46:35 – Bien sûr, c'est indispensable pour qu'on sache qui est qui.
46:39 – Monsieur le ministre, on enchaîne un petit peu,
46:40 puisque vous le savez, on est dans une émission régionale,
46:44 donc on va regarder un peu vos titres de presse quotidienne régionale récents.
46:49 Sud-Ouest récemment a titré sur les vignes,
46:52 on peut évoquer donc l'agriculture et la viticulture.
46:55 La Nouvelle-République, elle, a titré récemment sur des fermetures de classes,
46:58 également sur la grève des enseignants.
47:00 Et le bien public sur les déserts médicaux,
47:02 est-ce qu'il y a une une qui vous inspire davantage
47:04 et sur lesquelles vous souhaiteriez réagir avec un journaliste ici ?
47:07 – Les trois sont importantes.
47:09 – Allez, une.
47:11 – Bon, je vais parler d'agriculture et de viticulture,
47:14 parce que j'ai beaucoup travaillé sur ces deux sujets.
47:16 – Ah, Julien Rousset.
47:18 – Vous trouvez que Gabriel Attal, il est nommé Premier ministre,
47:22 il y a cette crise qui explose, on sait que les racines sont très profondes.
47:26 Il a trouvé les réponses quand même, dans un temps limité, en urgence ?
47:31 – Il a lâché là où c'était assez facile, c'est-à-dire sur le GNL,
47:35 le gazole il pouvait faire, il a lâché un peu sur le phytosanitaire,
47:40 ce qui fait plaisir surtout aux gros agriculteurs et pas aux petits,
47:44 ça il pouvait à peu près le faire, mais sur le fond,
47:49 évidemment il a annoncé des choses, Macron aussi,
47:54 mais en fait on s'aperçoit qu'il ne peut rien faire,
47:55 puisque la politique agricole commune elle est fédéralisée.
47:58 – Pour vous le fond c'est le revenu des agriculteurs ?
48:01 – C'est-à-dire la PAC, c'est-à-dire les accords de libre-échange,
48:07 c'est-à-dire le marché intérieur lui-même,
48:10 quand vous pensez que nous sommes envahis de tout ce qui est maraîchage,
48:14 fruits et légumes d'Espagne avec des normes phytosanitaires différentes,
48:19 des plantes qui ne voient jamais le soleil,
48:22 qui sont toutes élevées en serre grâce à l'industrie hollandaise
48:25 et à la chimie hollandaise, vous voyez,
48:26 et puis après il y a le respect de la loi EGalim,
48:29 alors là ils ont annoncé quelques contrôles,
48:32 mais fondamentalement les problèmes de structure de notre agriculture
48:35 et de notre viticulture, surtout le bas de l'échelle,
48:38 ne sont pas réglés et sont vraiment graves,
48:42 parce que nous étions un grand pays agricole,
48:44 nous sommes venus d'un pays déficitaire, ce n'est pas normal.
48:46 – Un grand pays aussi culturel, d'éducation nationale,
48:50 vous savez où je veux en venir, avec les fermetures d'écoles,
48:53 les grèves d'enseignants, ça continue, regardez ce mix régional.
48:56 – Nous on s'est encore mobilisés aujourd'hui
48:59 pour dénoncer les conditions de travail dans l'éducation nationale,
49:02 premièrement les classes surchargées à tous les niveaux,
49:05 pour dénoncer les salaires, pour exiger des augmentations de salaires,
49:09 et la troisième raison, bien évidemment,
49:11 la réforme des groupes de niveau au collège
49:14 qui organise une forme d'apartheid entre les élèves.
49:17 [Bruit de casserole]
49:18 – Le choc des casseroles contre le choc des savoirs.
49:21 Deuxième journée de grève en une semaine pour les enseignants,
49:24 ce mardi, c'est aux portes d'un collège à Mienoa
49:27 que se sont rassemblés les personnels de l'éducation.
49:29 Dans le bruit, ils entendent faire barrage à la création
49:32 des groupes de niveau pour les 6ème et 5ème,
49:34 jugés stigmatisants pour les élèves et impossibles à mettre en place.
49:38 Résultat d'une carte scolaire, elle aussi décriée,
49:41 notamment en milieu rural.
49:42 Dans cette commune de 200 habitants près d'Apeville,
49:45 la seule classe de l'école est elle aussi menacée de fermeture.
49:48 Incompréhensible pour les parents d'élèves
49:50 qui, toute la journée, ont bloqué l'établissement.
49:52 [Bruit de casserole]
49:53 Les banderoles sont accrochées,
49:54 plus d'une vingtaine d'élèves et parents d'élèves
49:56 sont ici, dans l'école mignonne de Jouet-les-Tours.
49:59 Ils ont investi les lieux depuis la fin d'après-midi.
50:01 Tout est fait pour manifester contre l'éventuelle fermeture
50:04 d'une classe de moyenne section au sein de l'établissement
50:07 à la rentrée prochaine,
50:08 d'autant plus que l'école a déjà fermé une classe à la rentrée 2023.
50:11 On continue en fait,
50:12 et à la fin on va arriver à une fermeture de l'école.
50:14 Je pense que si aujourd'hui on n'agit pas,
50:17 j'ai peur que les conséquences soient beaucoup plus importantes.
50:19 Des classes plus chargées,
50:20 donc des maîtresses qui vont avoir plus de travail,
50:23 donc des enfants qui vont être mis de côté.
50:25 Je pense que là on est en train de mettre en échec
50:28 les futurs citoyens de demain.
50:30 Ce lundi soir, les parents d'élèves ne décolèrent pas.
50:33 Ils sont prêts à rester et à canter ici
50:35 jusqu'à ce que la mairie ou les forces de l'ordre interviennent.
50:38 Comment ?
50:38 Voilà, je vous passe la main Luc Boryan,
50:40 TV Tour, c'est votre chaîne, la Nouvelle République.
50:43 Merci Marie.
50:44 Beaucoup de sujets, beaucoup de thématiques.
50:46 Vous avez vous-même, déjà dans la première partie de l'émission,
50:48 évoqué plusieurs sujets autour de l'école.
50:49 Alors c'est quoi l'enjeu principal ?
50:50 C'est une question de moyens,
50:51 c'est une question de sécurité,
50:53 c'est une question de niveau,
50:54 parce qu'on sait que les élèves français sont dégradés.
50:58 Pour vous, c'est quoi l'enjeu principal ?
51:00 Je trouve que Gabriel Attal, quand il était à l'éduc,
51:03 a dit les choses très correctement.
51:06 Il a identifié le problème et il a montré le chemin
51:08 sur beaucoup de ces choses, y compris les groupes de niveau.
51:11 Le problème, c'est qu'il a contre lui
51:14 beaucoup d'organisations de parents d'élèves de gauche
51:17 qui sont contre tout contrôle, etc.
51:19 Et puis une fonction publique
51:21 qui est encore extraordinairement conservatrice.
51:24 Il faut faire bouger tout ça.
51:25 Moi je regrette qu'il soit parti de l'éduc.
51:28 Je pense que Belloubet sera incapable de faire ça.
51:30 De toute façon, idéologiquement,
51:32 elle défendait les thèses exactement inverses.
51:35 Donc je ne sais pas comment on va y arriver.
51:37 Mais c'est urgent, parce que c'est vraiment tout commence à l'école.
51:40 Mais quelle est la priorité pour vous ?
51:41 Vous n'avez pas répondu.
51:43 Sur l'autorité.
51:45 L'autorité et la sélection.
51:48 Le mot maudit de 68.
51:50 Donc vous regrettez le départ d'Amélie O'Dea-Casterreur ?
51:52 Moi, oui, parce que c'est indigne de sa part d'être resté.
51:58 Bon, on reste là-dessus.
51:59 Merci beaucoup.
52:00 La dignité, c'était de partir.
52:02 Merci beaucoup, Pierre Lelouch.
52:04 Merci à vous trois.
52:05 Merci à vous derrière les écrans.
52:07 On se retrouve la semaine prochaine.
52:08 Très très bon week-end d'ici là.
52:11 A bientôt.
52:12 [Musique]

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