• il y a 7 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour, bienvenue dans votre best-of extralocal du printemps.
00:03 Vous connaissez le principe, deux invités, trois journalistes, un extralocal.
00:07 C'est tout de suite.
00:08 [Musique]
00:23 Quelle est votre loi emblématique, votre personnage politique préféré ?
00:26 Ce sont nos petites questions du questionnaire de Proust dans Extralocal.
00:29 Une personnalité politique qui est importante pour moi et qui a marqué ma vie politique,
00:34 c'est Nelson Mandela, je pense.
00:36 Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer,
00:38 mais en tout cas, c'est, je pense, la figure qui, pour moi, est une figure modèle,
00:43 parce qu'il a mené un combat emblématique, qu'il a pris des risques pour ce combat
00:48 et qu'il a réussi à le mener à bien à la fin de l'apartheid.
00:51 Je pense que c'est un combat qui, pour ma génération, a été très important.
00:55 L'antiracisme, la lutte contre ces idées de haine,
01:00 c'est quelque chose qui m'habite encore aujourd'hui.
01:02 Je vais vous surprendre, j'ai fait, moi, ce qu'on appelait le TPE de troisième,
01:07 qui est un peu l'exposé de troisième sur Olympe de Gouges,
01:09 une figure que je découvre à cette époque.
01:11 Et c'est à ce moment-là que je trouve ce prénom très joli
01:13 et que j'appelle ma fille Olympe parce que je découvre cette figure d'Olympe de Gouges.
01:17 Je suis filmmaker parce que je suis le fruit de l'immigration.
01:22 Moi, mes parents étaient marocains, ils sont nés au Maroc.
01:24 Ils sont arrivés en France, je suis née en France, j'ai été naturalisée.
01:26 Et Joséphine Baker a choisi la France, la France comme projet.
01:29 Comme moi, je suis tombée amoureuse de mon pays.
01:33 Et aujourd'hui, j'ai envie de le chérir.
01:35 Et c'est comme ça que Joséphine Baker, pour moi, est aussi un modèle.
01:39 – Harriet Tubman, elle était fille d'esclave.
01:43 À cinq ans, elle a été louée par son maître à une famille
01:46 où elle devait s'occuper d'un bébé.
01:48 Et dès que le bébé pleurait, elle était fouettée.
01:50 Donc ça arrivait très souvent, vous pouvez l'imaginer.
01:53 Elle a réussi à s'enfuir, elle a refait 20 fois le vaillage
01:55 où elle a réussi à sauver 300 esclaves.
01:58 Puis ensuite, elle s'est engagée pour les droits des femmes
02:00 et notamment le droit de vote des femmes.
02:02 Et je trouve que cette femme est très inspirante.
02:04 – Si je devais citer la figure politique qui me marque le plus
02:07 dans l'histoire de la politique, je dirais certainement Winston Churchill
02:11 qui m'accompagne depuis très longtemps, que j'ai beaucoup lu,
02:14 dont j'ai beaucoup médité aussi les enseignements.
02:19 Et je crois que ce qui est très marquant dans la vie de Churchill,
02:21 c'est le fait qu'il fait la démonstration
02:23 que la politique peut agir sur l'histoire.
02:26 Et à notre mesure, dans les situations où nous nous trouvons aujourd'hui,
02:30 nous avons aussi à lutter contre une forme de fatalisme et de résignation.
02:34 Sans aucun doute, c'est le moment de repenser à l'héritage qu'il nous laisse.
02:39 – Le général de Gaulle, moi je viens du gaullisme.
02:40 Et pourquoi le général de Gaulle ?
02:41 Parce que je crois que c'est, d'abord il a su protéger la souveraineté de la France
02:45 et il a su allier l'essor économique et le progrès social,
02:48 deux choses qui nous manquent aujourd'hui.
02:50 C'est quoi la loi emblématique pour vous ?
02:53 – Je dirais que la loi qui m'a le plus marqué,
02:56 c'est la loi sur le mariage pour tous.
02:58 À la fois parce que c'était un combat très fort,
03:01 un combat qui a d'ailleurs suscité des oppositions violentes,
03:05 que j'ai d'ailleurs y compris moi-même vécu assez difficilement, enfin douloureusement.
03:10 Je me souviens d'ailleurs que j'ai célébré un mariage de deux garçons
03:15 et le lendemain je me mariais moi-même.
03:16 Donc du coup ça faisait une coïncidence assez sympathique.
03:19 – Je vais vous prendre la loi sur le mariage pour tous,
03:22 qui je pense a été une loi de liberté qui aujourd'hui fait consensus
03:28 et qui est peut-être l'une des dernières grandes lois
03:31 qui a apporté quelque chose de plus.
03:33 – La liberté de la presse ?
03:35 – 1881.
03:36 – Ah bah fondamentale.
03:38 J'ai l'impression qu'il y a des gens qui ont envie de jouer avec cette loi aujourd'hui.
03:41 Quand on parle de valeur de la République, ça veut en général rien dire.
03:46 Pour moi, la démocratie et donc la République, ça veut dire la liberté.
03:51 Et pour qu'il y ait liberté, il faut la liberté d'informer,
03:53 sinon il n'y a pas de liberté.
03:55 – Une citation préférée ?
03:56 – Oui, que vous utilisez de temps en temps.
04:00 – "Prends parce qu'on ne te donnera rien."
04:03 Et je crois qu'en politique c'est important.
04:05 – C'est de qui ?
04:06 – Je ne peux pas vous dire de qui.
04:07 – De vous ?
04:08 – Non je ne crois pas, je sais que ça a été beaucoup utilisé.
04:14 – Mon livre préféré c'est "La conjuration des imbéciles".
04:16 J'envise ceux qui ne l'ont pas lu, parce que ce sont des centaines de pages de délice
04:21 et c'est un des rares livres que j'ai été obligé parfois de poser,
04:25 tellement c'est drôle parfois, cruel et drôle.
04:31 Le titre pourrait avoir des analogies avec le moment qu'on vit,
04:34 mais je vous assure que c'est vraiment mon livre préféré.
04:36 – Mais on ne sait toujours pas votre philosophe préféré.
04:38 – Mon philosophe préféré, je dirais bien sûr,
04:40 je pense que finalement il faut toujours revenir à Platon.
04:42 Vous savez, Whitehead disait que toute la philosophie occidentale
04:45 est une succession de notes de bas de page en bas des œuvres de Platon.
04:48 Et je pense que revenir à la pensée platonicienne,
04:52 à sa conception de l'exigence de justice et de vérité
04:55 comme étant au cœur de la vie de la cité,
04:57 c'est sans aucun doute une tâche qui est encore devant nous aujourd'hui.
05:02 – On termine par ma question rituelle sur votre région de prédilection.
05:05 Alors, dans Balançoux ?
05:07 – Non, mais La Moselle, sans l'ombre d'un doute.
05:10 C'est un département passionnant, très beau d'ailleurs,
05:14 j'invite les touristes à y aller, parce que assez méconnu,
05:16 riche d'une histoire sociale, industrielle, d'une histoire tout court d'ailleurs,
05:20 avec différentes annexions et différentes dépendances.
05:24 Et je crois avec quelque chose de social aujourd'hui très fort,
05:28 ce qui fait qu'il y a une solidarité,
05:29 il y a un nombre d'associations à La Moselle incroyable,
05:32 il y a encore des fanfares qu'on appelle des harmonies,
05:34 il n'y en a plus beaucoup dans les départements,
05:35 où les gens aiment se retrouver, faire de la musique.
05:37 Ça, ça vient du milieu ouvrier, ça vient de la sidérurgie.
05:40 – Ma région de tous les qualificatifs, c'est évidemment la Bretagne,
05:45 d'autant plus que c'est un ancrage qui libère,
05:48 et j'insiste beaucoup là-dessus, comme beaucoup de Bretons,
05:51 c'est-à-dire que quand vous êtes Breton,
05:52 vous êtes nécessairement ouvert sur le monde,
05:54 c'est l'une des très grandes forces de notre région.
05:56 – J'ai un rapport particulier à la Bretagne,
05:58 et notamment au Finistère, parce que je suis dans les campagnes rouges.
06:01 Parce qu'on a souvent l'image de la Bretagne comme un grand tout,
06:04 mais la Bretagne est une région très politique,
06:06 moi j'ai grandi dans les campagnes rouges,
06:09 au sens où c'était très républicain,
06:12 il y avait des grandes figures montagnardes qui se sont réfugiées là,
06:15 quand ça a commencé à mal tourner.
06:18 Premier grenadier de la République, la tour d'Auvergne,
06:20 décorée par Napoléon, donc j'ai grandi au milieu de tout ça.
06:23 Et aussi, ça m'a beaucoup appris à comprendre le fonctionnement,
06:25 notamment des enjeux agricoles,
06:26 puisque j'ai grandi au milieu des agriculteurs.
06:29 – Quand on est agriculteur, on a un peu des racines,
06:31 donc quand on est entre agriculteurs,
06:32 chacun est très cocardier de son territoire.
06:34 Moi, ma région, c'est une petite région naturelle,
06:38 qui s'appelle le Mulsien, qui est juste derrière la petite France,
06:41 où se trouve Roissy, l'aéroport, qu'on connaît bien.
06:43 – Région d'agriculture intensive quand même.
06:46 – Région de grande culture, mais vous me direz ce que vous mettez derrière intensive.
06:50 Alors, pas complètement, parce que moi j'ai une petite rivière
06:52 qui coule dans ma commune, qui s'appelle la Terre Ouen,
06:54 mais je vous invite à venir et vous verrez
06:55 qu'on est loin des clichés de l'open field,
06:58 mais en tous les cas, c'est là où j'habite depuis que je suis né,
07:00 ce sont les racines de ma famille,
07:02 j'ai déjà ma place au cimetière,
07:04 donc vous voyez, c'est là où je suis attaché.
07:06 – Et voici à présent les meilleures petites phrases,
07:09 les fameuses punchlines d'extralocal.
07:11 – Même quand vous mettez des personnes de grande valeur,
07:13 parce qu'Olivier Klein c'est quelqu'un de très bien,
07:15 et qu'ils n'ont pas de pouvoir, ça ne conduit à rien.
07:20 La réalité c'est que les manettes, elles sont du côté de l'Elysée,
07:23 un peu aussi du côté de Bercy,
07:25 mais que les ministres ont pour l'essentiel,
07:27 je dis pour l'essentiel, une fonction décorative.
07:30 Je suis frappé par le fait que le gouvernement aujourd'hui
07:32 n'ait même pas nommé de ministre du logement
07:34 pour s'occuper d'un sujet pareil.
07:37 – Si vous vous appelez, vous accepteriez ?
07:38 – Non.
07:39 Aujourd'hui, on ne peut plus être de gauche,
07:43 revendiquer de la gauche,
07:44 quand on siège dans un gouvernement macroniste,
07:46 dont on sait très bien que le pouvoir de décision
07:48 il n'est même pas à Matignon, il est à l'Elysée,
07:50 et que la ligne politique, François Béroud lui-même s'en émeut.
07:53 – Ce qui est bien avec les signes d'appartenance syndicaux,
07:57 c'est qu'ils ont quand même permis de mesurer
07:59 que certains étaient venus aussi pour faire plus de politique
08:01 que de syndicalisme.
08:03 C'est le jeu, c'est un moment comme un salon
08:06 à quelques mois d'élection européenne,
08:08 ça y participe, mais enfin, il faudrait être de mauvaise foi
08:12 pour considérer qu'il n'y avait que des gens
08:14 qui étaient là pour parler.
08:15 Il y en a aussi qui étaient là pour huer
08:17 et qui ne cherchaient pas ni le dialogue,
08:20 ni même la confrontation,
08:22 qui cherchaient seulement à montrer leur colère.
08:26 – Alors je vais vous dire, cet homme-là
08:28 est en train de mettre le pays par terre, mais par terre.
08:32 – Ah, aucun en vrai alors ?
08:33 – Ah mais jamais, aucun.
08:36 J'aurais pu négocier comme d'autres en 2017,
08:39 j'ai préféré partir parce que je ne sentais pas le truc du tout.
08:43 La France a besoin d'un débat politique clair,
08:46 il faut des Martine Aubry et il faut des Xavier Bertrand.
08:49 – L'an 1905, ils en ont fait une loi anti-musulman,
08:52 ils n'ont rien compris, ils en ont fait un athéisme d'État
08:55 qui en plus s'appliquerait particulièrement
08:56 à une religion en particulier.
08:58 C'est une dérive identitaire à un usage de la laïcité.
09:01 – J'ai une boussole,
09:03 c'est le rassemblement de la gauche et de l'écologie.
09:05 J'ai une obsession, c'est de battre le rassemblement national.
09:09 Et j'ai un impératif, c'est qu'on voit aujourd'hui
09:13 que la majorité présidentielle devient un marchepied
09:18 pour le rassemblement national.
09:19 Et la gauche et les écologistes doivent se rassembler
09:22 et travailler ensemble pour trouver les voies et les chemins
09:25 d'avoir un candidat unique à l'élection présidentielle.
09:27 – On rassemble tous les patriotes d'où qu'ils viennent,
09:30 qu'ils soient de la gauche, de la droite, du centre ou d'ailleurs.
09:34 Et parmi ces patriotes, il y a effectivement des nostalgiques du gaullisme,
09:38 des nostalgiques du RPR, mais d'un certain RPR.
09:42 RPR de Séguin, RPR de Pasquois,
09:45 un RPR qui, excusez-moi l'expression,
09:48 qui était un petit peu couillu si vous voyez ce que je veux dire.
09:50 – Nous n'avons pas les bagages d'Europe Écologie et Verts
09:52 parce que l'on porte une écologie radicale mais une écologie pratique.
09:55 Je parle notamment d'une écologie où on ne parle pas de sortir du nucléaire
09:58 puisqu'aujourd'hui nous avons besoin de sortir du nucléaire
10:00 mais de sortir des énergies fossiles en premier lieu.
10:03 On parle aussi d'engagement, on parle de démocratie
10:08 et c'est un peu moins évoqué chez d'autres listes.
10:11 – Nous sommes devant des dangers immenses,
10:13 nous sommes face à des menaces inouïes.
10:15 Notre pays est en train de s'enliser dans la crise
10:19 par tous les faits nous le montrent
10:22 et notre Parlement délibère sur la discrimination capillaire.
10:27 C'est affligeant.
10:29 Et on divise le pays, on fait durer le plaisir,
10:33 regardez normalement, un mois pour rien quoi.
10:35 – Là où Emmanuel Macron voulait manifestement jouer au chef de guerre,
10:40 il n'a fait non seulement qu'isoler la voie de la France
10:42 mais même affaiblir, j'ai envie de dire, la voie européenne
10:45 puisqu'il a prouvé à Vladimir Poutine
10:47 que la France était bien seule à vouloir envoyer potentiellement des troupes.
10:50 – Et dans Extra Locale, il y a extra, ce qui va au-delà du local.
10:54 Voici tout de suite.
10:55 [Générique]
10:59 – Dès 4h30 du matin, c'est une marée de klaxons et de lumières oranges
11:03 qui s'engouffrent sur la rocade bordelaise,
11:06 bien déterminée à prendre possession des lieux.
11:09 – Et je ne sais pas jusqu'à quelle heure on sera là,
11:11 peut-être la journée, deux jours, trois jours, quatre jours, un mois.
11:16 – Une colère noire, longuement enfouie, synonyme d'une action historique.
11:21 Plus de 200 tracteurs venus des quatre coins de la Gironde
11:24 viennent de bloquer la circulation entre les échangeurs 26 et 27,
11:28 point stratégique à hauteur d'Arctique près Bordeaux,
11:30 entraînant une dizaine de kilomètres de bouchons.
11:33 – On est là parce qu'on en a ras-le-bol,
11:36 il faut que l'État se rende compte
11:38 que son agriculture est en train de mourir dans ce pays.
11:41 C'est plus supportable, on n'arrive plus à supporter les charges,
11:45 on n'arrive plus à supporter les contraintes, ce n'est pas possible.
11:48 On ne peut plus continuer comme ça,
11:49 on ne partira pas tant qu'on n'aura pas de réponse forte.
11:52 – La première des choses c'est total soutien à nos agriculteurs,
11:54 total soutien au combat qui est en train d'être mené,
11:57 la négociation qui est en train d'être menée avec le gouvernement.
12:00 Ils doivent impérativement être entendus,
12:02 il en va de leur survie à eux,
12:04 parce que je rappelle quand même qu'il y a deux agriculteurs par jour qui se suicident,
12:07 et il en va de notre survie à nous, il n'y a pas de pays sans paysans.
12:11 Il faut leur redonner de l'oxygène aux agriculteurs,
12:13 ils ne demandent pas de vivre d'aide et de perfusion,
12:15 ils demandent de vivre de leur travail et de leur métier.
12:17 – Dans cette crise, il faut être très clair,
12:19 l'enjeu principal c'est la juste rémunération des producteurs et des agriculteurs.
12:23 Et on le voit bien, on a un gouvernement qui finalement a mis…
12:26 – Vous avez bien dit qu'il va multiplier les contrôles sur le…
12:28 – Mais oui mais ça fait…
12:29 – Doubler le nombre d'agents de la DGC-CRF,
12:31 donc du coup vous saluez son volontarisme ?
12:33 – Non mais sauf que ça fait des mois que les uns et les autres on le dit,
12:37 ça fait des mois et donc il a fallu que des tracteurs bloquent des autoroutes
12:40 pour que Bruno Le Maire et le gouvernement se réveillent enfin,
12:44 ça n'est pas sérieux.
12:45 Encore une fois, les agriculteurs, les organisations professionnelles,
12:47 nous étions avec aussi d'autres élus locaux etc.,
12:50 nombreux à dire que les lois EGalim n'étaient pas suffisamment respectées.
12:53 – L'écologie sur les agriculteurs français, elle est totalement hypocrite.
12:58 On ne peut pas prendre des règles, édicter des normes,
13:02 se réjouir qu'elles soient très très belles une fois qu'elles sont écrites
13:05 avec de l'encre sèche et constater à la fin qu'elles font reculer
13:08 la part de l'agriculture française en France.
13:10 Si vous avez une augmentation des importations et un recul des exploitations agricoles,
13:15 c'est que vous avez un système qui est ou inefficace ou hypocrite.
13:18 C'est la raison pour laquelle vous m'avez entendu revendiquer la nécessité
13:23 de simplifier les règles sur les haies, revendiquer la nécessité sur ce qu'on appelle
13:27 le L411, le débroussaillement, expliquer qu'on avait désormais
13:31 tellement de textes qu'on a des sujets où l'écologie contredisait l'écologie.
13:35 On est capable d'aller expliquer au printemps à des gens
13:38 qu'ils ont l'obligation de débroussailler pour éviter les départs de feu
13:40 et qu'ils ont l'interdiction de débroussailler pour permettre la reproduction des espèces.
13:44 Comment voulez-vous à la fin qu'on s'y retrouve ?
13:46 On n'a toujours pas répondu à un point de la colère qui est un point essentiel,
13:49 qui est celui de dire que les agriculteurs, comme l'ensemble du peuple français,
13:53 veulent pouvoir vivre de leur travail.
13:55 Il se trouve que dans notre dernière niche parlementaire, le 30 novembre 2024,
14:00 nous avions proposé une proposition de loi pour faire en sorte
14:03 qu'il y ait des prix garantis pour assurer un revenu digne aux paysans
14:07 avec un encadrement des marges parce qu'il est inacceptable
14:10 que les paysans n'aient pratiquement pas de vacances.
14:12 C'est la profession qui travaille le plus avec un taux de suicide
14:17 qui est parmi le plus élevé de toutes les professions.
14:20 On dit entre un suicide tous les deux jours, voire un suicide tous les jours,
14:23 et qu'ils ne puissent pas vivre correctement et dignement.
14:26 Qui on attend ? Macron.
14:27 Monsieur Macron, il faut venir avec du concret, il faut venir avec du signé.
14:32 C'est un face-à-face musclé,
14:34 avec des forces de l'ordre progressivement débordées.
14:37 Des dizaines d'agriculteurs venus barrer la route au président.
14:44 Cette année, la Ferme France, comme il l'appelle, l'attendait de pied ferme.
14:49 C'est du pipeau, c'est du pipeau ce qu'il a annoncé.
14:52 On veut des prix.
14:53 Nous on veut des prix, on est la coalition rurale.
14:54 On veut des prix, on ne veut pas des primes.
14:56 Il y a une responsabilité politique, je balaye devant ma porte,
14:59 sur des textes qui se sont ajoutés,
15:01 sur un code de l'environnement qui a été multiplié par 6, par 8,
15:04 en l'espace de 20 ans, par une frénésie des mots.
15:07 Mais attention, que tout le monde prenne sa part.
15:09 Ce que je veux dire, c'est que j'attends aussi des organisations syndicales.
15:12 Qu'elles ne pointent pas l'écologie comme étant un problème,
15:14 alors que dans beaucoup de cas, on a le même souci.
15:17 L'agriculteur, le dérèglement climatique, il ne le lit pas dans les rapports du GIEC.
15:20 Il le vit dans le fait que la récolte, elle est plus tôt.
15:23 Elle le vit dans le fait que la terre, elle est plus sèche.
15:25 La sèche-trêche, ce n'est pas un concept.
15:27 Il n'attend pas d'avoir l'avis du BRGM pour savoir si les sols sont secs.
15:31 Il le constate.
15:32 La PAC d'aujourd'hui, elle a amené nos agriculteurs dans une économie
15:36 surveillée, contrôlée et qui ne leur permet pas de vivre.
15:40 Donc oui, il faut une PAC.
15:42 Cette PAC-là, aujourd'hui, est excessivement décevante.
15:44 Vous savez, la France, elle a été très longtemps
15:47 un exportateur net en produits agricoles.
15:49 Elle l'est toujours d'ailleurs, 10 milliards par an.
15:51 Mais si vous enlevez les vins et les spiritueux…
15:52 – Elle est toujours en Europe, pour effectuer.
15:54 – Oui, si vous enlevez les vins et les spiritueux de la balance agricole extérieure…
15:58 – Vous enlevez toutes vos spécificités françaises, là, pardon.
16:00 Mais ça fait facile ce que vous faites.
16:02 – Je me permets de terminer.
16:03 Vous êtes en déficit de 15 milliards.
16:05 Ça veut dire que, hors vins et spiritueux,
16:07 l'agriculture française est déficitaire.
16:09 Ça veut dire, là où on était très fort quand même,
16:11 le lait, les céréales, etc.
16:13 On a créé nous-mêmes une concurrence.
16:14 Et d'ailleurs, on est aujourd'hui en train de courir après l'Allemagne
16:18 qu'il y a encore 15 ans n'était pas un pays essentiellement agricole.
16:21 – Alors, il faut arrêter avec le libre-échange.
16:23 Je veux dire, à quoi ça sert d'envoyer une pomme
16:25 qui fait 20 000 km dans un cargo pendant 42 jours ?
16:28 – Donc, les circuits courts.
16:29 – Mais il faut avoir les moyens pour la Nouvelle-Zélande,
16:30 ce que les Macronistes ont voté.
16:31 – Mais le consommateur doit avoir des sous pour acheter près de chez lui,
16:34 il faut caler les salaires.
16:35 – On doit respecter exactement les mêmes règles.
16:38 Si vous interdisez un pesticide à un agriculteur français,
16:41 il faut que le produit qui vient d'Amérique du Sud,
16:43 qui vient du Canada, qui vient de Nouvelle-Zélande,
16:45 respecte la même interdiction.
16:47 Sinon, vous tirez une balle dans le pied de nos agriculteurs.
16:50 Ça, c'est une proposition que l'on fait.
16:51 Faire un moratoire aujourd'hui sur les traités de libre-échange,
16:54 tant qu'ils ne sont pas à niveau.
16:56 – Une des mesures annoncées hier, c'est la mise sur pose du plan "Eco-FITO".
16:59 Ça a fait beaucoup réagir, notamment chez les défenseurs de l'environnement,
17:02 qui voient là la promesse du quinquennat Macron,
17:05 une politique sur l'écologie qui ne sera pas totalement torpillée, coulée.
17:09 Comment vous réagissez à ça ?
17:11 – Les agriculteurs sont aussi les premiers écologistes de France,
17:14 puisqu'ils font de l'écologie appliquée.
17:16 Ce plan va trop loin.
17:17 Ce plan qui prévoit que tous les agriculteurs,
17:20 à partir du 1er janvier 2026, doivent noter de façon informatique
17:27 et instantanée toute intervention,
17:30 ce qui aujourd'hui est compliqué pour nous autres agriculteurs,
17:32 sachant qu'on est beaucoup en zone blanche.
17:35 – Eco-FITO, ça existe depuis 2008.
17:37 Qu'est-ce qui s'est passé entre 2008 et 2012 ?
17:39 Rien.
17:40 Qu'est-ce qui s'est passé entre 2012 et 2018 ?
17:43 Rien.
17:43 Qu'est-ce qui s'est passé entre 2018 et maintenant ?
17:46 On a eu, pour la première fois, une baisse, non pas sur les volumes,
17:50 sur la dangerosité, puisque 96% des produits FITO pharmaceutiques
17:55 classés "cancérigènes", les CMR1, ont été éradiqués.
17:59 – Moi je voulais revenir sur le Nodu, d'abord, si vous le permettez.
18:03 Gabriel Attal a annoncé en conférence de presse mercredi,
18:05 le Nodu s'est terminé, c'est un indicateur français
18:08 qui permet d'évaluer l'utilisation des pesticides.
18:11 Donc le gouvernement choisit d'utiliser un indicateur européen
18:14 moins contraignant, même dans vos rangs,
18:17 tout le monde n'est pas forcément d'accord avec ça,
18:19 c'est tant pis pour l'environnement.
18:21 – Je constate que cet indicateur Nodu,
18:24 tout le monde le décrit depuis 16 ans que le plan éco-FITO a commencé.
18:28 – Sauf les écologistes.
18:29 – Même pas, même pas, vous pouvez lire, voilà,
18:31 ils vous diront que cet indicateur, en tous les cas,
18:33 que le plan éco-FITO n'a pas marché, voilà.
18:36 Donc tout ça ne fonctionne pas, nous qu'est-ce qu'on dit ?
18:39 On dit qu'il y a des efforts qui ont été faits depuis 16 ans,
18:42 notamment sur les matières actives les plus dangereuses,
18:45 ce qu'on appelle CMR1, dont on a réduit depuis 20 ans 96% de l'utilisation.
18:51 – Faire entrer l'Ukraine au sein de l'Union Européenne,
18:53 c'est faire entrer l'Ukraine dans le marché commun européen,
18:56 c'est-à-dire mettre mécaniquement en concurrence nos agriculteurs
18:59 en particulier avec la super production agricole de l'Ukraine.
19:03 Je rappelle que le salaire moyen en Ukraine, c'est à peu près 340 euros
19:06 et le salaire minimum, c'est autour de 200 euros.
19:08 [Musique]
19:11 – Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair,
19:15 tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies, tu défies l'autorité,
19:19 on t'apprend à la respecter.
19:20 [Applaudissements]
19:24 – Et voilà.
19:24 – D'un côté, vous avez l'extrême droite qui est très forte
19:27 pour dénoncer les problèmes, mais rarement au rendez-vous
19:30 pour apporter les solutions.
19:32 Je prendrais juste un exemple, dans notre région,
19:34 la région de Lille-de-France, on a mis en place des solutions
19:35 type un bouclier sécurité pour aider les villes à se sécuriser,
19:39 ils ont voté contre.
19:41 Au Parlement européen, toutes les mesures qui permettaient
19:43 de mieux contrôler nos frontières ou de sécuriser nos beaux pays,
19:47 ils ont voté contre.
19:47 Donc les problèmes, ils savent en parler, les solutions, ils ne les apportent pas.
19:51 – Je pense qu'on doit passer à des lois d'exception.
19:53 Et ce qui me fait dire cela, c'est notamment les auditions
19:56 réalisées par les magistrats, sous serment,
19:58 souvenez-vous, devant la représentation nationale,
20:00 magistrats qui expliquaient eux-mêmes qu'on était en train de perdre la guerre
20:04 face aux narcotrafics.
20:06 Moi-même, j'ai rencontré en septembre des policiers de Bac Nord, Bac Sud à Marseille
20:10 qui, eux, disaient carrément que nous avions perdu Marseille
20:13 et qu'on est en train d'arriver à un gangrénage de la société,
20:17 pas seulement… – En fait, vous ne dites toujours pas
20:18 ce que vous vous feriez.
20:18 – Oui, j'arrive, mais je pose le contexte, je vais vous répondre tout de suite.
20:21 Et pourquoi je vous dis ça ?
20:22 – Et loi anti-influence.
20:23 – Exactement, on est en train d'arriver à un gangrénage,
20:26 pas seulement, évidemment, des territoires à travers les dealers,
20:28 mais d'après les magistrats, de policiers, de greffiers,
20:31 de la justice et peut-être de l'ordre du politique.
20:33 Et donc, en effet, c'est ce que j'ai défendu cette semaine,
20:36 on est en train d'arriver vers un modèle qui est un modèle mafieux.
20:39 Et donc, je crois que la meilleure réponse à travers une législation d'exception,
20:43 c'est d'aller voir ce que font notamment nos voisins italiens
20:48 et de les inspirer des lois anti-mafia en Italie.
20:51 – À chacun son opération place nette.
20:56 Après Emmanuel Macron à Marseille, voici Gérald Darmanin à Roubaix.
21:01 Avec le printemps, le gouvernement fait fleurir ce type d'opération
21:05 pour afficher sa mobilisation face aux trafiquants de drogue.
21:08 – Nous avons depuis plusieurs mois travaillé avec un ensemble de services
21:11 de renseignement et de police et de gendarmerie.
21:13 Nous faisons un travail international parce que souvent,
21:15 ceux qui tiennent la drogue dans l'agglomération lilloise,
21:18 dans l'agglomération lyonnaise, marseillaise ou parisienne
21:20 n'habitent plus en France, ils ont des mandats d'arrêt
21:22 et nous faisons procéder à leur interpellation à l'étranger.
21:26 – Et on voit bien que le gouvernement fait de cette opération place nette
21:29 une grande opération de communication, caméras à tout va, déplacements ministériels,
21:35 mais dans les faits, rien n'est réglé, dans les faits, les dealers sont toujours là.
21:40 D'ailleurs, après la visite du président de la République à Marseille,
21:43 on a bien vu que lui était parti mais que les dealers restaient sur place,
21:48 les points de deal se reforment.
21:49 – Je considère que cet homme-là a totalement raté,
21:53 il est élu uniquement par un business qui s'appelle Marine Le Pen,
21:57 c'est son assurance vie électorale, il gouverne grâce à ça.
22:01 L'alternative c'est Madame Le Pen, mais c'est tragique
22:03 parce que le gouvernement il est nul, nul.
22:05 [Musique]
22:09 – Quand, via les politiques migratoires, vous dites aux gens "venez comme vous êtes",
22:13 finalement la France est un hall de gare,
22:16 vous pouvez garder votre langue, votre culture.
22:19 – Vous parlez comme Éric Zemmour qui avait pris ce…
22:21 – Non, je parle comme Julien Audoule déjà, d'une.
22:24 – Et Éric Zemmour parle beaucoup comme Jordan Bardella et Marine Le Pen aussi.
22:30 Les Républicains sont-ils les cocus de cette séquence vis-à-vis de la loi immigration ?
22:35 – Les cocus c'est les Français parce que la décision du Conseil Constitutionnel
22:38 que je me garderais bien de contester parce que nous sommes quand même Républicains,
22:43 enfin on peut porter une appréciation en disant que d'avoir retiré de cette loi
22:48 une partie importante des solutions que nous avions proposées
22:52 a été mal ressentie et quand vous interrogez maintenant,
22:56 quand vos journaux interrogent la population,
22:58 on voit bien que les sondages montrent que 70%,
23:01 je crois que c'était le sondage la semaine dernière,
23:02 ne font pas confiance, ne font toujours pas confiance aux élus,
23:05 quels qu'ils soient, pour régler ce problème de l'immigration.
23:08 – J'ai relu toute une partie des "Misérables" de Victor Hugo
23:12 qui a siégé, vous le savez, dans la Haute Assemblée
23:16 et où il disait à quel point quand le danger pour une société
23:22 c'est d'essentialiser l'étranger, tout ce qui peut relever de la suspicion,
23:27 de considérer que l'étranger, dans le débat en ce moment,
23:30 l'immigré est une menace et comment ça conduit à la haine.
23:32 Il a des phrases absolument magnifiques pour dire à quel point quand on est humaniste,
23:38 l'étranger ce n'est pas le juif, le noir, l'arabe,
23:41 l'étranger c'est l'oppression, l'étranger c'est la persécution,
23:45 l'étranger c'est la remise en cause des libertés fondamentales.
23:49 Et quand il parle du nationalisme, il dit combien, au fond,
23:54 le nationalisme tout en prétendant défendre des frontières géographiques
23:58 viole surtout les frontières morales.
24:00 [Musique]
24:03 – Je me souviens aussi très bien du jour où l'Union Européenne
24:05 a reçu le prix Nouvelle de la Paix.
24:07 Et c'est des journées comme ça, on se souvient ce qu'on faisait.
24:10 On était en réunion, on s'est tous regardés, on s'est dit…
24:15 On sait pourquoi on travaille,
24:16 ça nous a donné beaucoup d'émotion et beaucoup d'élan.
24:18 Vous savez, il y a une phrase de Poutine dont il faut se souvenir,
24:23 "la Russie n'a pas de frontières".
24:26 Donc ça veut dire que tout est possible et il faut faire très attention.
24:30 Moi, je dirige la délégation du Sénat à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN,
24:36 on va avoir des réunions assez importantes sur ce sujet,
24:38 parce qu'il ne faut pas être dans la politique de l'endormissement,
24:42 comme on l'a été à la veille de l'Ukraine en disant
24:44 "non, non, ça n'arrivera pas, c'est pas possible,
24:45 ils ne vont pas faire une folie comme ça".
24:47 Malheureusement, on s'aperçoit que tout cela arrive.
24:50 Et moi, je ne souhaite pas que plus tard on dise
24:52 "mais vous étiez en responsabilité quand tout ça est arrivé, qu'avez-vous fait ?"
24:55 – Notre responsabilité aujourd'hui,
24:58 c'est de faire que l'Ukraine gagne cette guerre,
25:03 que la paix revienne en Europe.
25:05 C'est ça la réalité, c'est ça notre objectif, pas d'autre.
25:08 – Quitte à s'isoler du reste de l'Europe.
25:11 – À aucun moment on s'isole.
25:12 Aujourd'hui, la France, pour qu'elle soit forte, il faut qu'elle soit souveraine.
25:16 Il ne faut pas qu'elle dépende.
25:18 Dépendent, évidemment, je pense aux hydrocarbures,
25:20 je pense aux blés, je pense à l'agriculture,
25:26 je pense à notre alimentation, je pense évidemment à toutes ces dépendances.
25:29 Et c'est pour ça que notre combat, il est d'abord en termes de souveraineté.
25:32 Mais la responsabilité de la France, c'est aussi d'être
25:34 aux côtés des grandes démocraties.
25:37 Et aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est que les agressions,
25:40 la guerre que mène la Russie contre l'Ukraine,
25:43 c'est un combat contre un modèle occidental et démocrate.
25:47 Et là, il ne faut pas se tromper.
25:48 La France, elle sera toujours du bon côté, pour le coup, de la barrière.
25:53 Et on sera aux côtés de nos amis et de nos voisins ukrainiens
25:56 parce que c'est une condition de notre avenir
25:58 et la condition que l'Europe reste en paix.
26:00 – Jamais dans l'histoire, même pendant la guerre froide,
26:04 et peut-être surtout pendant la guerre froide,
26:06 les forces conventionnelles françaises, ni celles de l'OTAN d'ailleurs,
26:09 des États-Unis, ne se sont retrouvées en situation de guerre directe
26:13 face aux forces conventionnelles d'une autre puissance nucléaire.
26:16 Et en l'occurrence, à l'époque, l'Union soviétique est désormais la Russie.
26:18 Ce serait donc une première.
26:20 Il faudrait peut-être rappeler aux Français les enjeux là-dessus.
26:22 Ce n'est pas Arnaud Le Galle seulement qui parle.
26:24 C'est Jean-Pierre Chevènement qui a dit que les propos de Macron
26:27 étaient irresponsables.
26:28 C'est Dominique de Villepin qui dit qu'il faut rétablir
26:31 le principe de responsabilité, ce qui, en gros,
26:33 ça veut dire la même chose en plus poli.
26:34 – Si on entre en guerre, déjà, est-ce que tout le monde est prêt à assumer
26:37 que demain on se prenne un missile russe sur la tête pour une guerre
26:39 qui n'est pas directement la nôtre ?
26:40 Très bien, mais alors dans ce cas-là, qu'ils le disent aux Français
26:42 et qu'ils l'assument politiquement.
26:44 Et ensuite, si on va en guerre, il faut être capable de la gagner.
26:48 Je vous le dis aujourd'hui, la France produit à peu près
26:50 2 000 obus par mois, quand l'Ukraine en consomme 60 000 par mois.
26:54 On a à peu près 200 chars aujourd'hui en France,
26:56 10 par jour sont détruits en Ukraine.
26:58 Donc aujourd'hui, aller expliquer que la France toute seule,
27:01 avec ses gros bras, pourrait stopper la Russie, ça n'est pas vrai.
27:05 [Générique]
27:09 – À la base, je n'étais pas du tout censée venir.
27:10 – Vous êtes là pour vous appartient et vous avez le droit d'en disposer à votre place.
27:15 Mesdames et messieurs les parlementaires…
27:16 – Impossible de repartir.
27:17 – Le progrès est collectif, je l'ai dit.
27:19 – Dans un moment où il y a des reculs un peu partout dans le monde,
27:23 l'accès à l'abortion, cette liberté fondamentale,
27:28 pour moi c'est le point de départ d'une société d'illégalité.
27:31 Je suis aujourd'hui très heureuse.
27:33 La suite c'est se donner les moyens,
27:36 avoir les moyens pour que l'IVG, ça se passe correctement en France,
27:39 pour que les femmes et toutes les personnes qui demandent des IVG
27:43 puissent le faire dans des conditions faciles, simples,
27:47 sans avoir besoin de quémander.
27:49 – On a mis dans la Constitution le droit à l'IVG
27:52 et je suis maman d'une jeune fille, d'un petit bébé,
27:55 et je suis très fière qu'elle grandisse dans un monde où on lui dit
27:58 "ce droit-là, il est important et il est protégé".
28:00 – C'est une loi essentielle, en particulier au moment
28:03 où le recours à l'IVG est remis en question dans un certain nombre de pays.
28:08 Et nous voyons aussi que même dans notre pays,
28:10 parfois, certaines communications met en avant l'IVG
28:15 comme étant la première raison de décès des populations.
28:20 Je trouve que c'est une présentation éhontée
28:22 et effectivement je me battrai toujours
28:24 pour que les femmes aient le droit de disposer de leur corps,
28:27 mais aussi contre les violences sexuelles et sexistes.
28:29 – Quelle est la position du RN sur la constitutionnalité ou pas de l'IVG ?
28:35 Est-ce qu'on la place dans la Constitution à votre avis ?
28:38 – Nous, notre position est très claire, la loi Veil doit être évidemment maintenue,
28:43 elle correspond bien à la question, aux problèmes que rencontrent certaines femmes
28:47 et il n'est pas question de la remettre en cause.
28:50 D'ailleurs, je crois qu'aucun groupe à l'Assemblée nationale,
28:52 ni même au Sénat, ne remet en cause la loi Veil.
28:55 La question de la constitutionnalisation, c'est autre chose.
28:58 – Etait-ce vraiment nécessaire, dans la mesure où cette loi n'est aujourd'hui pas contestée ?
29:02 – Mais elle n'est pas contestée aujourd'hui, elle peut l'être demain
29:05 et c'est peut-être ça qui peut la protéger.
29:06 – En tout cas, je ne vois pas par qui elle le serait,
29:08 on n'est pas aux Etats-Unis d'Amérique,
29:10 parce que je vois bien la transposition qui est faite aujourd'hui,
29:12 une fois encore dans les groupes politiques.
29:15 Dans les groupes politiques qui sont présents et qui comptent dans la vie politique,
29:18 aucun ne le demande.
29:18 – La constitution, c'est les grandes libertés fondamentales qui nous rassemblent,
29:23 c'est le pacte social qui nous unit, c'est l'organisation institutionnelle,
29:27 ce n'est pas censé être le réceptacle de droits sociaux et progressistes divers et variés.
29:35 – C'est aussi d'une liberté quand même.
29:37 – Oui, mais la différence avec cette liberté-là,
29:39 c'est qu'elle ne s'adresse qu'à une partie des citoyens,
29:41 c'est la première fois d'ailleurs dans la constitution,
29:43 normalement les libertés fondamentales qu'on met dans la constitution,
29:45 elles s'adressent à tous les citoyens, sans différence justement de sexe, d'origine,
29:50 et donc là c'est une liberté qui ne s'adresse en effet qu'aux femmes.
29:54 – Mon chien, il est là en soutien, il est là.
29:59 J'ai Loki, mon compagnon de travail, il apporte beaucoup au service,
30:04 il apporte beaucoup aux patients, aux soignants, aux familles.
30:08 [Toc toc toc]
30:10 – Allez Loki !
30:12 Monsieur bonjour, tu viens ?
30:14 – Bonjour, bonjour le chien.
30:16 Alors, tu viens voir ta malade préférée ?
30:19 Elle est là, elle est là.
30:21 Il permet de développer des sensations autres que la sensation de la maladie
30:27 et de penser à autre chose, et donc ça permet de s'évader.
30:30 Ça me fait du bien et ça lui fait sûrement du bien,
30:33 il est autant soignant que sa maîtresse.
30:35 – On se trouve à l'unité de soins palliatifs qui se trouve sur la ville d'Antibes
30:40 et je suis infirmière dans ce service depuis 10 ans à peu près.
30:43 Alors, j'ai Loki, mon compagnon de travail, un chien, du coup, âgé de 5 ans,
30:50 qui m'accompagne quand je vais travailler.
30:54 Or, on s'accompagne dans les randonnées, on fait des grandes balades,
30:59 et puis sinon il vient travailler avec moi.
31:01 Il apporte de la joie et je pense qu'il a un rôle de médiateur, je dirais,
31:07 et il apaise les gens, je trouve.
31:09 – La culture palliative en France, au CHU de Poitiers,
31:14 il y a un centre qui fonctionne parfaitement bien,
31:18 mais est à développer très fortement.
31:21 Et je crois qu'aujourd'hui, développer à l'hôpital,
31:24 développer dans les structures médico-sociales,
31:27 mais développer aussi à domicile.
31:30 Ce n'est pas le choix entre la vie et la mort.
31:33 La mort, elle est là.
31:35 La question qui se pose pour certaines personnes,
31:40 c'est choisir le moins pire des chemins.
31:45 Et est-ce que la question qui se pose pour le Parlement,
31:49 le Sénat et l'Assemblée,
31:51 est-ce que la société doit prendre en compte cette demande ?
31:54 Et tout le sujet qu'il y a, c'est trouver un équilibre
31:57 entre la solidarité de la société,
32:00 la société vis-à-vis des personnes les plus vulnérables,
32:04 c'est les soins palliatifs, c'est l'accompagnement,
32:06 mais c'est aussi l'autonomie de la personne.
32:10 Autonomie et solidarité ne s'opposent pas,
32:14 c'est un équilibre, un chemin qu'il faut trouver.
32:16 La loi Léonetti aujourd'hui,
32:18 qui exprime l'unanimité de la volonté nationale,
32:21 elle n'est pas appliquée en France.
32:22 Vous avez en France 21 départements
32:25 où il n'y a pas un seul service de soins palliatifs tous les jours,
32:28 et les soignants le disent,
32:29 qui s'opposent à cette loi d'une manière écrasante.
32:31 Aujourd'hui, vous avez 500 Français chaque jour
32:35 qui auraient besoin de soins palliatifs
32:36 et qui n'y ont pas accès alors qu'ils y ont le droit,
32:38 par faute d'investissement.
32:40 Et donc, je crois que les Français, vous savez,
32:41 ils se poseraient la question très différemment sur cette loi,
32:44 sur la fin de vie,
32:45 s'ils avaient la certitude que la souffrance est accompagnée
32:48 comme il le faudrait dans notre pays.
32:50 On en a les moyens, on sait le faire,
32:51 on a des soignants dont le dévouement est extraordinaire,
32:54 mais on ne leur donne pas tout ce qu'il faut,
32:57 tout ce dont ils auraient besoin pour pouvoir faire leur travail.
32:59 Nous accueillons dans le groupe près de 1000 personnes
33:02 qui sont en soins palliatifs, dans nos unités de soins palliatifs,
33:04 à l'intérieur du groupe VIVRE.
33:06 Et vraiment, j'en fais un élément précieux,
33:08 et je n'oppose pas la question de renforcer,
33:12 d'armer notre pays sur des unités de soins palliatifs de qualité,
33:16 mais aussi le fait de pouvoir, face à des impasses thérapeutiques,
33:19 de pouvoir répandre à travers la nouvelle loi
33:21 qui sera, je l'espère, proposée et adoptée.
33:23 La signature d'extralocale, c'est désormais territoire hebdo,
33:26 concocté par Roselyne Pagès.
33:28 Pour faire court, qu'est-ce qu'une bouffe au final ?
33:34 Parce que moi, je bouffe les oeufs.
33:35 Au PS, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas rigolé.
33:39 Peut-être que je serais plus con que les autres encore,
33:41 mais que par contre, ce combat-là,
33:43 je le mènerais toute mon existence pour une raison simple,
33:45 c'est que je ne conçois pas mon existence sans ce combat.
33:49 Conbatif donc, Raphaël Glucksmann est venu prêcher à Saint-Brieuc
33:53 la bonne parole d'une gauche qui aime l'Europe.
33:56 Candidat pour la seconde fois,
33:57 il a écouté et échangé autour de l'humanisme et la démocratie.
34:02 On a beaucoup plus entendu l'extrême droite,
34:04 qui a un discours extrêmement puissant en ce moment.
34:07 Mais moi, je suis convaincu qu'il y a des millions et des millions de Français
34:10 qui croient encore dans les principes humanistes.
34:12 Ces mois vont nous permettre justement de nous faire entendre
34:15 et de montrer que ces citoyens-là
34:17 peuvent aussi se faire entendre à travers nous.
34:19 Alile Martine Aubriel n'est pas candidate,
34:26 mais elle ironise sur les autres candidats,
34:28 ceux de 2027.
34:30 J'ai entendu dire aujourd'hui
34:32 qu'un certain nombre de LR disent que si la droite modérée
34:35 se mettait derrière Xavier Bertrand, ça irait peut-être mieux.
34:37 Voilà, je ne voterais pas.
34:40 Enfin, on verra, parce qu'on ne sait pas où on en sera.
34:42 J'entends dire que dès ce matin,
34:45 des gens de droite modérée disent
34:49 « Bon, enfin, on va peut-être sortir des Ciotti et autres ».
34:52 Cette saison, après les agriculteurs, les taxis,
35:00 c'est au tour des infirmiers libéraux de lâcher leur blouse,
35:03 comme lors de cette opération Escargot à Bordeaux.
35:06 Notre voiture, c'est notre bureau.
35:08 On a tout notre matériel dedans.
35:10 C'est de là qu'on passe nos appels téléphoniques.
35:13 Donc c'était aussi le symbole de montrer
35:15 que c'est notre voiture, c'est notre quotidien.
35:17 Cloué à quai jusqu'au 20 février.
35:24 Nicolas n'a pas eu de chance.
35:26 Ce pêcheur l'orienté s'apprêtait à partir
35:28 dans le golfe de Gascogne.
35:30 Mais le Conseil d'État y a interdit la pêche pour un mois,
35:34 afin de protéger les dauphins des captures accidentelles.
35:37 Partout où on va, on n'a plus le droit de rien faire.
35:40 Il faut vous dire, même les dauphins sont venus me narguer
35:42 au glénant avant-hier.
35:44 Même constat de dépit au port d'Arcachon.
35:47 Tu commences ton année, tu te prends ça dans la tronche.
35:49 Je ne sais pas.
35:50 On vous a parlé de subvention peut-être,
35:52 mais on ne veut pas vivre de subvention,
35:54 on veut travailler, c'est tout.
35:55 Gains, or, l'uniforme !
36:00 Eux aussi ont donné de la voix.
36:03 Presque une action de classe dans cette école publique
36:05 près de Guingamp.
36:07 Les enfants de Plouisy ont uni leur voix à celle de leurs parents
36:11 pour refuser d'expérimenter la tenue unique.
36:14 Nous sommes contre l'uniforme car nous savons pertinemment
36:17 que cela ne permettra jamais de faire disparaître
36:19 les inégalités, les discriminations et le harcèlement.
36:22 Face à la contestation, le maire de la commune
36:25 a dû abandonner le projet.
36:27 Ça nous permet de garder en mémoire,
36:30 de voir comment ça fonctionne ici à Plouisy,
36:33 comment ça fonctionne avec le Parti Renaissance
36:36 d'une façon générale.
36:37 C'est-à-dire que ça se décide en haut et puis on impose en bas.
36:42 C'est la fin d'un combat et d'un feuilleton.
36:47 Celui du château d'Amboise contre l'installation
36:50 de quatre éoliennes à 15 km de son promontoire.
36:54 L'implantation aura bien lieu à Ousewer en Touraine.
36:57 Je suis un peu en colère du fait que tous les élus,
37:02 les maires, le député sont contre ce projet.
37:05 Ils ont tous voté contre et il se fait quand même.
37:10 Pour moi, il y a un déni de démocratie,
37:12 là c'est pas normal.
37:14 Depuis ce test de janvier, le vent n'a pas vraiment tourné
37:17 pour le château d'Amboise.
37:19 Ce jour-là, une simulation était effectuée
37:22 pour mesurer l'impact éventuel d'éoliennes dans le paysage.
37:26 Déjà, le préfet se montrait favorable à demi-mot.
37:30 Ce que je souhaite surtout, c'est qu'on voit ensemble ce qu'on voit.
37:35 Il y a des inquiétudes, mais moi je ne vois pas les ballons.
37:39 L'une de nos traditions aussi dans l'extralocal,
37:40 c'est le choix des unes de notre presse quotidienne régionale.
37:45 20 minutes, l'ultra-droite qui souffle sur la braise.
37:50 Est-ce qu'il y a rapidement une une sur laquelle vous souhaiteriez réagir ?
37:55 Sur l'ultra-droite ?
37:58 Je ne vais pas spécifiquer la Bretagne.
38:00 Mais on a en Bretagne, entre autres,
38:03 qui a une grande tradition d'accueil,
38:05 qui est une région qui est historiquement assez hermétique à l'extrême droite,
38:08 à part des tout petits groupes radicalisés,
38:11 mais qui électoralement était une région relativement hermétique
38:14 à l'extrême droite.
38:15 On a typiquement les méthodes classiques des réseaux d'extrême droite,
38:19 Zemmouriste ou Le Peniste.
38:21 Ils arrivent depuis l'extérieur, ils viennent créer un problème
38:25 et ils font croire que c'est la population locale qui le demande.
38:27 Typiquement, c'est ce qu'ils ont fait sur le projet d'accueil de réfugiés
38:32 à Calac en centre-Bretagne.
38:33 Ce n'est pas la population locale qui s'est mobilisée.
38:36 On a un président de la République qui s'est fait élire en 2017
38:39 avec une promesse de modernité.
38:40 Il parlait de la "startup nation".
38:42 Franchement, je l'écoute aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir…
38:45 Vous vous souvenez de cette émission d'AM6 qui s'appelait "Le pensionnat de Chavagne" ?
38:48 Qui faisait suite…
38:50 - Vous faites référence à l'uniforme…
38:54 - Je trouve que tout ça sent quand même sacrément le renfermé et la naphtaline.
38:59 Au fond, j'ai le sentiment d'un président de la République
39:02 qui n'a aucune espèce de conviction.
39:04 - J'ai trop de respect pour l'indépendance des journalistes
39:06 pour écrire à leur place les titres, pour les commenter.
39:09 Je pense que ce sont trois versions de ce qui s'est passé.
39:12 Il y a eu de la tension, il y a eu une forme de chaos parfois dans l'organisation.
39:16 Mais il y a un président qui a été au contact, qui ne s'est pas défilé.
39:20 Je pense que d'autres auraient pu décider de sortir du salon dans ces conditions,
39:24 d'abréger l'échange ou au contraire de ne pas le prolonger.
39:27 Le président n'imaginait pas qu'il allait être accueilli par des pétales de rose.
39:32 Il a été au contact parce que je pense que c'est aussi la conception qui se fait de sa fonction.
39:35 - Et Sud-Ouest qui titre sur l'école publique privée, la lutte des classes.
39:40 Rapidement, quel est votre choix pour réagir ?
39:43 Et le journaliste en question choisit.
39:46 Rebondir.
39:46 - Je vais choisir la une de Sud-Ouest.
39:50 Mais peut-être pas forcément sur l'angle public-privé,
39:53 mais sur l'angle ville-ruralité.
39:57 On a aujourd'hui dans notre pays un drame social
40:00 qui est celui des fermetures de classes dans les écoles rurales.
40:04 - On en parle beaucoup ici.
40:06 - Dans mon département de Lyon, c'est 177 depuis que M. Macron est au pouvoir.
40:10 C'est un drame à la fois pour les enfants qui ne sont pas traités comme les autres.
40:13 C'est-à-dire qu'on dédouble les classes dans les quartiers dits prioritaires,
40:16 on les ferme quand il y a plus d'élèves dans les communes rurales.
40:20 C'est un drame pour les communes qui perdent l'attractivité.
40:23 - Dans Extra-Local, il y a Extra, mais il y a aussi Local.
40:27 Voici la plongée dans les régions maintenant.
40:32 Le Dyle-Binec, une commune paisible de 2700 habitants.
40:36 Pourtant, début janvier, voilà ce qu'a découvert la femme du maire à leur domicile.
40:40 Une fenêtre brisée par un coup de marteau.
40:43 L'édile ne cache pas sa surprise après la dégradation de son logement.
40:46 - Je pense que ce fait est le fait d'un imbécile.
40:51 Donc j'aimerais qu'on ne donne pas plus de poids à cette affaire.
40:54 Sinon j'aimerais qu'elle ajuste et que ça aille plus loin.
40:58 C'est justement pour mieux prendre en charge ses atteintes contre les élus
41:01 que les maires ont signé une nouvelle convention avec la gendarmerie du Finistère.
41:06 - C'est une formation qui a été faite par le GIGN
41:08 et qui est dispensée par des négociateurs et par les commandants de compagnie
41:12 pour aider les élus à gérer une situation conflictuelle.
41:18 - À chaque fois on me dit "mais comment on protège mieux les élus ?"
41:20 Moi à chaque fois je leur ai dit "mais en fait, pardon,
41:22 je ne crois pas que ce soit la demande".
41:24 La demande c'est comment on protège mieux nos citoyens.
41:26 Moi j'ai d'abord envie d'être protégé en tant que citoyen
41:28 avant d'être protégé en tant que maire.
41:30 On a de moins en moins d'outils et de moyens
41:32 pour pouvoir être le premier magistrat de la ville.
41:34 Il nous en reste un, c'est les polices municipales.
41:36 Et on a, avec des collègues maires,
41:38 objectivement de toutes tendances politiques confondues,
41:40 demandé des choses qui sont juste, pour moi, du bon sens et de l'évidence,
41:43 notamment le fait qu'un policier municipal à qui on fait quand même confiance,
41:48 pour être armé dans la rue, qu'on lui fasse confiance
41:51 pour qu'il ait accès à tous les fichiers,
41:53 comme par exemple le fichier des personnalités recherchées,
41:56 le fichier des plaques d'immatriculation,
41:59 qu'il ait le droit d'ouvrir un coffre,
42:00 qu'il ait le droit de faire un contrôle de l'identité.
42:02 Vous vous rendez compte dans quel pays on vit ?
42:04 On leur fait confiance pour être armé devant les écoles et dans les rues,
42:06 mais on ne leur fait pas confiance pour savoir si,
42:08 oui ou non, la personne est recherchée.
42:09 – C'est la volonté du gouvernement.
42:10 – Ça fait très peur.
42:11 – Pour le sujet du statut de l'élu,
42:13 je l'ai proposé à David Lissnard, donc AMF,
42:17 au mois de mars, au mois d'avril.
42:19 Depuis, nous avons travaillé ensemble,
42:21 on a fait une convention nationale de la démocratie locale,
42:23 on a abouti avec une cinquantaine de propositions.
42:26 On voit à quel point le sujet, le gouvernement,
42:27 l'Assemblée et le Sénat sont en saisie de ce sujet.
42:30 Je suis extrêmement heureuse.
42:32 Pourquoi ?
42:32 Tout simplement parce qu'à horizon 2026,
42:34 on a des élections municipales et que mon ambition,
42:38 c'est qu'on ait des candidats partout, bien sûr.
42:40 – L'enjeu, c'est l'autonomie plus globale des collectivités,
42:44 d'ailleurs on parle de la libre-administration,
42:46 l'autonomie fiscale et financière, des moyens d'agir,
42:50 prenant en compte les singularités des régions.
42:52 Évidemment, nous appartenons à un même pays
42:54 et nous sommes profondément républicains.
42:56 Quand nous sommes bretons, nous sommes également profondément européens.
42:59 Mais aujourd'hui, la reconnaissance plus générale
43:02 des collectivités locales, des singularités territoriales
43:05 et donc des politiques publiques qu'il convient
43:07 de mettre en place de façon spécifique,
43:09 oui, aujourd'hui, ça c'est un combat que je porte au Sénat
43:13 et que je continuerai à porter,
43:15 même si en effet, il y a une inertie jacobine, on le voit bien.
43:19 – Alors vous savez, nous, on a été des opposants farouches de la fusion.
43:21 On avait prévenu que ça allait être un désastre financier,
43:24 que ça allait être un foutoir au niveau des compétences,
43:29 que ça allait éloigner les concitoyens de la collectivité,
43:32 ce qui est tout à fait le cas.
43:33 Donc on est d'accord sur le constat qui est cataclysmique.
43:37 En revanche, je pense que ce n'est pas la priorité aujourd'hui
43:40 pour nos concitoyens.
43:41 Moi, je préfère une grande région gérée par le Rassemblement national
43:44 plutôt que deux petites régions gérées par le Parti socialiste.
43:47 [Musique]
43:50 – L'Europe au service de tous les territoires,
43:52 après la promesse "Place au concret",
43:54 le Centre de santé des Rives-du-Cher à Tours
43:57 profite de fonds européens pour fonctionner depuis début avril 2023.
44:01 – La mise en place nous permet justement la création de centres de santé,
44:05 le recrutement de médecins salariés,
44:07 pour justement répondre à la pénurie de médecins généralistes
44:11 que nous avons sur la région centre.
44:12 Avec ce centre de santé, nous avons quatre médecins
44:15 mis à disposition de l'ensemble de la population.
44:18 – Une initiative financée en partie par l'Europe
44:20 à hauteur de 2,8 millions d'euros.
44:23 Et concrètement, ça donne 14 centres de santé supplémentaires
44:26 répartis dans la région en trois ans.
44:29 – Alors, est-ce qu'il faut imposer aux médecins
44:31 leur installation dans certains endroits mal dotés ?
44:35 – Là, nous sommes très clairs avec les collègues
44:38 du groupe socialiste écologiste et républicain,
44:39 oui, il faut réguler l'installation des médecins.
44:41 Vous l'avez rappelé, nous sommes à un moment
44:43 où nous devons en réalité gérer la pénurie.
44:46 Et donc, pendant encore plusieurs années, il faut gérer cette pénurie.
44:48 J'ai eu l'occasion, il y a quelques jours,
44:50 d'interroger le gouvernement sur l'avenir
44:52 du centre hospitalier du centre Bretagne,
44:54 un territoire rural comme beaucoup d'autres en France,
44:56 qui ne sont pas soutenus, voire qui sont abandonnés,
45:00 et où les chances d'être soigné en bonne santé,
45:04 ou l'espérance de vie, sont beaucoup plus faibles
45:06 que dans les autres territoires.
45:07 Quand on est républicain, quand on est attaché à la République,
45:10 on ne peut pas accepter cela, devoir faire une heure de route.
45:13 Le matin même, et je m'en arrêterai là,
45:15 la ministre me dit "non mais ne vous inquiétez pas,
45:18 le SMUR fonctionne très bien".
45:19 Manque de bol, la veille, le SMUR ne fonctionnait pas,
45:23 faute de médecins.
45:23 C'est les urgences, oui.
45:24 Un sondage qui disait que 87% de la population
45:28 vit dans un désert médical selon un baromètre qui date de 2023.
45:32 Qu'est-ce qu'on fait pour les territoires
45:34 et qu'est-ce qu'on fait pour avoir plus facilement accès à la santé ?
45:38 Par exemple, sur la mobilité solidaire,
45:40 j'ai 90 millions dans France Ruralité
45:42 pour accompagner les territoires ruraux
45:45 dans un projet qu'ils porteraient pour de la mobilité solidaire.
45:49 Donc c'est vraiment une difficulté que moi je rends compte
45:53 parce que je ne suis ministre que 20 mois.
45:55 Alors vous avez de l'argent ?
45:56 J'ai de l'argent d'emploi, 90 millions, 30 millions par an.
45:59 Donc moi j'invite les élus locaux et c'est intéressant
46:02 que vous me donniez l'occasion de le dire,
46:03 que tous les élus locaux écrivent au préfet une page.
46:06 J'ai un projet de mobilité sur mon département,
46:09 sur mon territoire, sur mon bassin de vie.
46:11 Et là, on a de l'ingénierie gratuite et on a de l'investissement.
46:15 Des interventions du SAMU sans médecin.
46:17 Autrement appelée UMHP,
46:19 cette unité mobile intervient rapidement sur le terrain,
46:22 en cas d'urgence.
46:23 Avant, quand on faisait des sorties avec le SMUR,
46:26 le médecin régulateur choisissait d'envoyer une équipe SMUR
46:29 et il y avait systématiquement un médecin.
46:31 Maintenant, grâce aux nouvelles technologies,
46:34 on peut envoyer un infirmier et les sorties SMUR seront hyper sécurisées
46:39 parce que le médecin régulateur est en direct
46:42 avec l'infirmier du SMUR en régulation
46:45 et il voit le scope et le patient comme s'il était auprès du patient.
46:49 Et il peut faire des prescriptions à l'infirmier.
46:51 La présence physique du médecin urgentiste ne se justifie pas toujours.
46:55 Dans ce cas, c'est l'UMHP qui intervient.
46:58 Avec l'aide de l'infirmier sur place,
47:00 le médecin reçoit les informations du patient grâce au corps pulse
47:03 et peut établir un diagnostic à distance.
47:05 Je salue cette initiative.
47:06 On en expérimente une à Bordeaux, sur un de nos établissements à Pessac,
47:10 avec une expérimentation sur un SMUR qui est un SMUR paramédical.
47:14 Je crois beaucoup que ça apportera des éléments d'économie,
47:16 mais plus encore pour désengorger les hôpitaux,
47:19 c'est-à-dire à travers des prises en charge qui peuvent se faire
47:22 directement au domicile ou en tout cas vers l'orientation des soins de ville.
47:25 Donc je trouve ces expérimentations importantes.
47:28 On a aujourd'hui l'hôpital le plus suradministré d'Europe.
47:31 Vous savez ce que c'est que les dépenses de l'hôpital aujourd'hui ?
47:33 C'est 34% de dépenses administratives.
47:37 Au Danemark, c'est 20%.
47:39 Donc quel est le résultat de tout ça ?
47:40 Le résultat, c'est que vous avez des soignants en première ligne
47:43 qui sont trop peu nombreux, trop mal payés,
47:45 qui sont en permanence exposés à des besoins de reporting,
47:49 de contrôle, de surveillance,
47:50 alors qu'au contraire on devrait leur faire confiance.
47:52 C'est à eux qu'on devrait donner les moyens de faire leur travail.
47:54 Ma maison est toujours sous l'eau, je ne peux même plus la vendre.
48:02 Alors, c'est quoi vos réponses ?
48:05 Mais quelques interrogations, notamment sur le système d'alerte Vigie-Cru
48:08 à un moment donné, pendant ces trois jours de cru,
48:11 du côté de Chinon, sur la hauteur de la rivière Vienne,
48:16 il y a eu quelques incertitudes.
48:18 Est-ce que la hauteur allait être à ce point important
48:20 qu'il fallait évacuer beaucoup de gens ou pas ?
48:23 Il y a eu un moment un peu tiers.
48:25 Est-ce qu'il faut revoir, à votre avis, le système d'alerte Vigie-Cru
48:29 et peut-être investir pour mettre d'autres stations,
48:32 de mesures, un peu plus sur le territoire,
48:34 pour affiner un peu plus dans la dentelle
48:37 ces prévisions de cru qui vont se multiplier de fait ?
48:39 Ce changement climatique fait qu'il y a des inondations partout.
48:41 Moi qui suis la région Occitanie,
48:43 voyez-vous, je souffre de la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales
48:46 et j'ai des inondations dans le Gard une semaine après.
48:49 Donc on a des feux qui arrivent très tôt.
48:50 Donc tout ça, c'est d'une violence extrême.
48:52 Pour répondre à votre question, oui, il y a un groupe de travail
48:54 qui a été mis en place sous l'autorité du ministre de l'Intérieur
48:56 pour voir comment on pourrait peut-être mieux prévenir, tout simplement.
49:00 La crise, pour un maire, elle ne fait que commencer.
49:03 Gérer la reconstruction, gérer l'adaptation du réseau hydraulique,
49:07 sortir plus fort d'une telle crise,
49:10 gérer les frustrations de la population,
49:13 c'est très difficile, très compliqué.
49:15 Moi je l'ai vécu dans ma commune à deux reprises
49:17 avec des inondations très meurtrières le 3 octobre 2015.
49:21 Et c'est pourquoi à l'AMF, dès qu'on m'a confié cette mission,
49:24 nous avons créé un groupe de travail spécialisé dans la gestion du risque.
49:28 Faire des retenues d'eau, des réserves de substitution,
49:32 ce n'est pas pour la majorité des agriculteurs.
49:34 Alors pourquoi est-ce que vous allez vers une simplification
49:37 de ces constructions-là ?
49:38 Alors, peut-être deux choses.
49:40 Ce que vous posez comme question,
49:42 c'est la question du partage de l'eau et du partage des usages.
49:45 Ça, c'est quelque chose qui se gère au niveau des agences de bassins,
49:49 avec une gouvernance qui doit évoluer.
49:51 Et effectivement, cette idée que l'agriculture doit avoir une priorité
49:56 sur d'autres usages, peut-être à part, évidemment,
49:59 l'alimentation en eau pour notre survie, j'allais dire,
50:04 mais par rapport à d'autres usages,
50:06 et le fait que tous les agriculteurs doivent avoir un accès à l'usage de l'eau.
50:11 Moi, je faisais référence aux procédures qui encadrent la construction
50:15 d'un certain nombre d'équipements de stockage d'eau.
50:19 Et dans ces procédures, dès lors qu'on les décide,
50:21 dès lors qu'on met en place du stockage d'eau,
50:24 il n'est pas illégitime de faire en sorte qu'elles soient simplifiées,
50:27 de ne pas perdre des années dès lors qu'on s'est mis d'accord
50:29 sur le fait qu'on veut construire ensemble des lieux de stockage d'eau.
50:33 Les bassines telles qu'elles ont été proposées aujourd'hui,
50:36 c'est des bassines qui vont servir à un modèle agricole intensif
50:39 basé sur de la monoculture.
50:40 Alors, ce n'est pas le cas des protocoles signés dans la Vienne et les Deux-Sèvres ?
50:43 Alors…
50:43 Il y a un volet agroécologie à chaque fois.
50:44 Alors, tant mieux, tant mieux.
50:45 Donc nous, sur le principe, on n'est pas contre, effectivement,
50:47 tous les systèmes de rétention d'eau si on en a besoin,
50:50 pourvu qu'on réponde à un enjeu d'appropriation de la ressource en eau qu'il y a derrière,
50:53 et pourvu qu'on étudie de manière globale où est-ce qu'on enlève cette eau.
50:58 Parce que cette eau qui va se retrouver dans les bassines,
51:00 c'est de l'eau en moins dans les nappes phréatiques.
51:01 Il y a tout un cycle de l'eau,
51:02 et il va falloir analyser de manière très sérieuse cela
51:05 avant de prôner des projets de bassines partout.
51:07 Face au recul du trait de côte, l'État ne recule pas.
51:13 C'est le message affiché par les autorités à travers ces coups de pioche symboliques.
51:18 Ici, à Lacanau, la Commune a déjà déboursé 10 millions d'euros
51:21 pour lutter contre l'érosion du littoral.
51:24 Et la bonne pioche, c'est que la moitié est financée par l'État.
51:28 Si on désinperméabilise, on permet à l'eau de s'infiltrer,
51:32 mais on permet de revégétaliser des espaces qui étaient complètement bétonnés
51:35 et qui sont à l'abandon depuis une période d'à peu près 30 ans.
51:38 Objectif, remodeler le littoral pour qu'il s'adapte aux changements climatiques.
51:43 J'espère que dans les années qui viennent,
51:45 on regardera le zéro artificialisation nette
51:48 comme on a regardé la loi littorale.
51:51 Et je m'arrête un mot parce que c'est totalement en lien avec ce qui se passe ici.
51:54 Aujourd'hui, avec le zéro artificialisation nette, qu'est-ce qu'on dit ?
51:58 On dit qu'il faut qu'on limite l'étalement urbain.
52:00 Parce que si on continue, d'abord,
52:03 on mange des espaces agricoles dont on a besoin pour notre souveraineté,
52:07 mais on se prive d'endroits, on bouge des nappes phréatiques
52:10 et on se prive de lieux qui nous permettent de capter du carbone
52:12 et de faire vivre la biodiversité.
52:14 Voilà, c'est la fin de ce Best-of extralocal spécial printemps.
52:18 On se retrouve la semaine prochaine.
52:20 D'ici là, très bon week-end.
52:22 [Musique]

Recommandations