Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00 Bonjour, soyez les bienvenus. 12h, 14h, vous connaissez le rendez-vous.
00:00:04 C'est Mini News Week-end, deux heures d'informations non-stop.
00:00:07 Et on va commencer par cette information que l'on a apprise juste avant le début de notre émission.
00:00:12 La mort, oui, la mort de l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter.
00:00:16 Il est décédé cette nuit à l'âge de 95 ans.
00:00:19 On va consacrer une bonne partie de ce Mini News au décès de Robert Badinter.
00:00:23 Avec moi pour commenter cette actualité, évidemment, Naïma M. Fadel, essayiste.
00:00:28 Soyez là. Bienvenue.
00:00:29 Bonjour Thierry.
00:00:30 Pierre Lelouch, ancien ministre spécialiste de la politique internationale.
00:00:34 Bonjour Thierry.
00:00:35 Bonjour. Céline Pina, politologue, journaliste à Causeur.
00:00:38 Soyez les bienvenus. Denis Deschamps, conférencier géopolitologue.
00:00:41 Et évidemment, Florian Tardif, journaliste politique CNews.
00:00:46 C'est une vraie figure de notre monde politique qui a disparu à l'âge de 95 ans.
00:00:53 Florian.
00:00:54 On connaît tous Robert Badinter de près ou de loin.
00:00:57 Avec une figure politique qui est associée, et on aura l'occasion d'y revenir,
00:01:03 avec un acte politique de l'époque, l'abolition de la peine de mort,
00:01:06 qui a été l'un de ses grands combats.
00:01:08 Il s'est battu pour l'abolition de la peine de mort
00:01:12 avant même d'entrer au gouvernement Mitterrand, lorsqu'il était avocat.
00:01:17 Et ensuite, ça a été l'un de ses premiers faits d'armes,
00:01:20 c'est-à-dire qu'il est rentré au gouvernement, je crois, en juin 81.
00:01:23 Et l'abolition de la peine de mort, c'est septembre 80.
00:01:29 Et il a fait cela alors que... Et il le raconte assez bien.
00:01:32 Je ne sais pas si on aura l'occasion de revoir quelques archives.
00:01:35 Oui, on aura quelques archives.
00:01:36 Mais il raconte que ça a été un combat politique assez compliqué,
00:01:40 même si l'abolition de la peine de mort a été votée par une large majorité au Parlement.
00:01:46 Mais c'était compliqué dans la rue.
00:01:47 C'est-à-dire que quelques jours avant l'abolition de la peine de mort,
00:01:51 les sondages d'opinion n'étaient pas favorables à cela.
00:01:53 Donc, c'est toujours compliqué.
00:01:55 On l'a vu dans l'histoire récente de parfois porter des combats sociétaux.
00:02:00 Là, c'était un combat sociétal contre la volonté, entre guillemets,
00:02:05 d'une majorité de la population.
00:02:07 Naïma Mfadel.
00:02:08 Oui, moi, j'ai vécu cette période et je me souviens, comme vous l'avez dit...
00:02:11 Et on prend ça pour acquis aujourd'hui.
00:02:12 C'est même plus...
00:02:14 Ça ne prête même plus à la discussion.
00:02:15 Mais c'est vrai qu'en cette période, la majorité de l'opinion publique française était contre.
00:02:20 Donc, il a dû se battre, effectivement, mener ce combat pour faire accepter.
00:02:24 Et dernièrement, il disait que ça restait la cause la plus chère à son cœur,
00:02:29 c'est d'avoir permis d'abolir la peine de mort.
00:02:33 Et puis, dernièrement, je l'ai écouté.
00:02:34 Alors, c'est fou parce qu'il y a juste une semaine,
00:02:38 je l'ai écouté sur une interview qui datait un petit peu,
00:02:42 où il parlait de sa grand-mère parce qu'il a été élevé par sa grand-mère Yidish,
00:02:47 lui et son frère, et on voyait bien longtemps après le décès de sa grand-mère,
00:02:52 tout l'amour qu'il avait pour elle et combien il lui était gré de les avoir élevés
00:02:57 avec beaucoup d'amour et beaucoup de valeur.
00:03:00 Et je rajouterais juste une chose.
00:03:02 Il était de gauche, mais c'est vrai que quand je le voyais,
00:03:05 j'avais l'impression vraiment que c'était plutôt quelqu'un du gaullisme social.
00:03:10 Une remarque intéressante, Naïm Fadel-Pierre.
00:03:12 Pierre Lelouch, que retenez-vous de Robert Benatar,
00:03:15 évidemment, avec cette abolition devant le Parlement en 1980 de la peine de mort ?
00:03:21 Ben, d'abord, c'était un grand avocat.
00:03:22 Il a passé sa vie à faire du droit.
00:03:24 Il s'est intéressé à beaucoup de sujets en matière de droit.
00:03:29 Très respecté, dans la profession d'avocat, très respecté.
00:03:36 Après, il a eu, naturellement, le combat,
00:03:38 c'était celui de l'abolition de la peine de mort.
00:03:42 Bon, moi, ça me fait un peu sourire, cette affaire,
00:03:44 parce que, évidemment, c'est un tournant sociétal.
00:03:47 Il y a peu de pays aujourd'hui qui concernent la peine de mort.
00:03:50 Aux États-Unis, c'est encore un des quelques États,
00:03:53 souvent d'ailleurs de façon assez...
00:03:55 - Donc, t'es l'un des derniers, en Europe.
00:03:57 - Exactement, avec l'Irlande.
00:04:00 - Bon, son patron de l'époque, François Mitterrand,
00:04:04 c'est là que ça me fait sourire un peu.
00:04:06 Quand François Mitterrand était ministre de l'Intérieur pendant la guerre d'Algérie,
00:04:12 il a fait procéder à 46 décapitations.
00:04:16 Une fois arrivé au pouvoir, il a pris Bannater
00:04:21 pour marquer un changement sociétal.
00:04:23 C'était de la communication de très, très haut niveau
00:04:26 et faire oublier son passé,
00:04:28 que Benjamin Astora raconte, d'ailleurs,
00:04:29 dans l'histoire de Mitterrand et de la guerre d'Algérie.
00:04:33 C'est pour ça que je souris.
00:04:35 - Et Bannater disait de Mitterrand que c'était un Picasso de la politique.
00:04:38 Et bien évidemment, s'il l'a pris en tant que garde des Sceaux,
00:04:43 et j'en parlais à l'instant, au bout de trois mois seulement,
00:04:48 il a aboli la peine de mort.
00:04:49 C'était justement à dessein.
00:04:51 - C'est ce que j'essaye de dire.
00:04:52 - On va continuer, évidemment, avec...
00:04:54 On aura beaucoup de témoignages, évidemment,
00:05:00 dans "We Need You" de ce week-end, vous vous en doutez.
00:05:02 Première réaction, Emmanuel Macron,
00:05:04 je vous propose de découvrir à l'instant sur notre antenne,
00:05:08 qui a tweeté Emmanuel Macron, je vous lis son communiqué,
00:05:12 son texte, son tweet.
00:05:13 "Avocat d'un garde des Sceaux, homme de l'abolition de la peine de mort,
00:05:17 Robert Bannater ne cessa jamais de plaider pour les Lumières.
00:05:20 Il était une figure du siècle, une conscience républicaine,
00:05:24 l'esprit français."
00:05:26 C'est de la résonance quand on voit la situation
00:05:29 dans laquelle nous vivons aujourd'hui, en 2024.
00:05:33 - Il avait apporté son soutien à Emmanuel Macron.
00:05:35 - Oui, il avait apporté, et c'est important de le rappeler aussi,
00:05:38 mon cher Florent.
00:05:39 - Ça me touche énormément parce que je me dis
00:05:42 que Robert Bannater est parti dans un moment
00:05:46 où finalement cet humaniste voyait tous les combats
00:05:49 qu'il avait portés en train de s'effondrer.
00:05:52 Autrement dit, il part à un moment où l'explosion de l'antisémitisme
00:05:58 est un choc qu'on a du mal à encaisser, à anticiper.
00:06:02 Il part alors que les pogroms reviennent.
00:06:05 Il part alors qu'un crime contre l'humanité
00:06:07 vient d'être commis contre les Juifs
00:06:09 et que cela n'a suscité que très peu de solidarité
00:06:14 et que très peu de réaction en Europe ou ailleurs.
00:06:18 Donc, ce grand humaniste part au moment où l'humanisme
00:06:22 semble quelque part partir de notre monde.
00:06:25 Et c'est d'autant plus touchant qu'il a payé un prix très, très cher
00:06:29 à ce qu'ont été les horreurs du XXe siècle
00:06:33 parce que son père a été déporté, je crois son frère aussi,
00:06:37 et un certain nombre de personnes de sa famille
00:06:40 ne sont jamais revenues de déportation.
00:06:42 Lui-même a dû se cacher.
00:06:45 Il a été extrêmement protégé,
00:06:47 il est extrêmement reconnaissant vers le village qu'il a abrité.
00:06:51 Mais cet homme a connu finalement tous les effondrements du XXe siècle
00:06:55 et il part au moment où le XXIe siècle
00:06:57 semble nous promettre un retour, et pas façon farce,
00:07:02 des horreurs qu'on a déjà connues.
00:07:05 Ça me fait mal, j'aurais aimé qu'il parte en emportant de l'espoir
00:07:11 plutôt qu'une part de désespoir,
00:07:13 parce que pour un homme aussi lucide, il n'a pas pu se crever les yeux
00:07:15 face à ce qui se passait.
00:07:16 On perçoit très fortement votre émotion, ma chère Céline.
00:07:21 Robert Bannater, c'est une vie, parcours de cette vie,
00:07:25 avec Viviane Hervier et je vous fais réagir évidemment d'une idée des champs.
00:07:29 Et on sera également avec Philippe Bilger, ancien juge d'instruction,
00:07:32 visage bien connu de CNews, qui réagira à la disparition de Robert Bannater.
00:07:36 Mais d'abord, parcours d'une vie avec Viviane Hervier.
00:07:39 Ce 17 septembre 1981, Robert Bannater monte à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:07:45 Devant 491 députés, il présente son projet de loi
00:07:48 pour l'abolition de la peine de mort.
00:07:51 J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République,
00:07:56 de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France.
00:08:02 Le tout nouveau ministre de la Justice a été nommé
00:08:04 trois mois plus tôt par François Mitterrand.
00:08:06 Le combat est loin d'être gagné.
00:08:08 Les Français sont attachés à la guillotine.
00:08:10 Les sondages le prouvent.
00:08:12 Le matin de l'abolition, c'était 64 pour la peine de mort,
00:08:16 32% des Français pour l'abolition.
00:08:19 Donc, à cet égard, nous étions sans illusion.
00:08:24 Ça veut dire en clair quoi ?
00:08:27 Qu'il fallait du courage politique.
00:08:29 Après deux jours de débat, le texte est adopté à une large majorité,
00:08:32 363 voix contre 117.
00:08:35 C'est une victoire pour celui qui, depuis dix ans,
00:08:38 se bat en tant qu'avocat pour sauver la tête de ses clients.
00:08:41 Beaucoup convaincus comme avocats dans les prétoires,
00:08:45 et je me rappelle encore des foules autour du palais de justice
00:08:49 qui crient à mort, à mort, lorsqu'arrivaient les accusés.
00:08:54 Tout au long de sa vie, Robert Badinter s'est battu
00:08:56 contre toutes les formes d'injustice.
00:08:58 Une vocation développée très tôt,
00:09:00 peut-être lorsqu'il assiste impuissant à l'arrestation
00:09:03 de son père juif par la Gestapo en 1943.
00:09:06 Il a 15 ans.
00:09:08 Son père meurt dans le camp d'extermination de Sobibor en Pologne.
00:09:11 Un drame qui a décidé de toute sa vie.
00:09:13 Robert Badinter ne se retrouvera jamais du côté des bourreaux.
00:09:19 En 1986, Robert Badinter est nommé président du Conseil constitutionnel
00:09:23 par François Mitterrand.
00:09:24 À ce poste, qu'il occupera jusqu'en 1995,
00:09:28 il va s'opposer à la nouvelle majorité de droite,
00:09:30 annulant notamment plusieurs articles de la loi Pascua de Bray
00:09:33 sur l'immigration.
00:09:34 Puis il est élu sénateur PS des Hauts-de-Seine.
00:09:38 Réélu en 2004, il exercera la fonction pendant 16 ans.
00:09:42 Discret sur sa vie privée, Robert Badinter a épousé en 1966 Elisabeth,
00:09:46 la philosophe et femme de lettres, et la fille de Marcel Blochstein Blanchet,
00:09:50 le fondateur de Publicis.
00:09:52 Le couple aura trois enfants.
00:09:55 - Voilà, je disais, parcours de vie de Denis Deschamps.
00:09:59 On le voit à travers ce rappel des faits et de cette histoire
00:10:02 de Robert Badinter et de Viviane Hervier.
00:10:04 - Moi, j'aurais trois regards.
00:10:08 Le premier, c'est que quand on voit ces images,
00:10:11 on voit la gauche à son apogée.
00:10:14 La gauche triomphante, la gauche puissante,
00:10:17 avec des personnages puissants.
00:10:20 Ça nous renvoie en miroir avec le temps présent,
00:10:22 comme le disait Céline, avec la gauche d'aujourd'hui,
00:10:25 qui est en dessous de tout, notamment par rapport au fait
00:10:28 que vous avez souligné, où la gauche, elle est lamentable
00:10:33 par rapport à ce qui s'est passé en Israël.
00:10:36 Et puis, surtout, moi, ce qui me frappe,
00:10:39 c'est que ça fait partie des derniers très grands personnages de la politique.
00:10:43 Quand on voit la politique aujourd'hui,
00:10:45 on voit le remaniement qui a eu lieu hier.
00:10:48 Ça fait partie des très, très grands personnages
00:10:50 qui ont construit ce pays.
00:10:52 Bon, il y a l'abolition de la peine de mort, bien sûr,
00:10:55 mais tout ça, enfin, il y avait un gouvernement à l'époque
00:10:58 qui était très puissant.
00:11:00 On avait des personnages qui ont connu la guerre.
00:11:02 Donc, ça a forgé leur caractère et leur vision de la France.
00:11:08 Ils ont connu la guerre.
00:11:09 Donc, c'était une autre génération.
00:11:11 Et donc, ils avaient la France dans les tripes.
00:11:13 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:11:14 Donc, c'est pour ça que c'est assez émouvant de le voir partir.
00:11:18 Bonjour, Philippe Bilger.
00:11:20 Merci d'avoir accepté d'apporter votre témoignage dans BiliNews Weekend.
00:11:25 On vient de voir ce parcours de vie de Robert Bannater,
00:11:28 qui vient de nous quitter.
00:11:31 Que retenez-vous de ce parcours de vie ?
00:11:33 Évidemment, on évoquait l'abolition de la peine de mort
00:11:36 devant le Parlement en 80.
00:11:37 Mais il n'y a pas que ça non plus.
00:11:39 Que retenez-vous, mon cher Philippe ?
00:11:41 Vous avez raison, Thierry.
00:11:43 Il n'y a pas que ça.
00:11:44 En réalité, pardon pour cette banalité,
00:11:48 toute mort est inéluctable,
00:11:50 mais il est des disparitions qui touchent non seulement les chers et les proches,
00:11:56 mais profondément la conscience publique.
00:11:59 Et il n'est pas le lieu aujourd'hui, vous le comprendrez,
00:12:02 d'émettre des réserves, des critiques, des réticences
00:12:07 sur le parcours de Robert Bannater,
00:12:10 qui a été clairement une grande conscience,
00:12:13 mais qui aussi a assumé un rôle politique comme sénateur
00:12:18 et un rôle remarquable de grand juriste quand il enseignait
00:12:24 et quand il présidait le Conseil constitutionnel.
00:12:28 C'est ma première réflexion,
00:12:31 et sur la peine de mort,
00:12:32 je rejoins ce qu'a dit très finement Pierre Lelouch tout à l'heure.
00:12:37 Évidemment, Robert Bannater a eu un rôle décisif
00:12:41 dans l'abolition de la peine de mort,
00:12:43 mais il faut bien voir que sans le soutien exceptionnel
00:12:48 et paradoxal par certains côtés de François Mitterrand,
00:12:52 cette abolition n'aurait sans doute pas pu avoir lieu.
00:12:56 Alors qu'est-ce que je retiens de Robert Bannater ?
00:12:59 C'est la plénitude et la richesse d'une carrière exceptionnelle,
00:13:04 le grand professeur, le grand avocat,
00:13:07 qui avait une cause de plus en plus centrale et essentielle.
00:13:12 Il ne discutait plus profondément la culpabilité de ses clients,
00:13:17 il ne le pouvait pas,
00:13:18 mais menait un combat contre la peine de mort.
00:13:22 Le président du Conseil constitutionnel,
00:13:25 la grande confiance humaniste,
00:13:28 qui n'oubliait pas à certains moments qu'il avait été sénateur socialiste.
00:13:33 Au fond, si vous le permettez Thierry,
00:13:36 je voudrais résumer ma pensée en disant,
00:13:39 et j'ai bien connu Robert Bannater,
00:13:42 puisque j'ai eu l'honneur d'être au parquet de Paris,
00:13:46 sous son autorité,
00:13:48 et évidemment c'était véritablement un honneur pour un magistrat
00:13:53 d'être dirigé par un garde des Sceaux,
00:13:56 à l'égard duquel on avait de l'estime et je dirais de l'admiration,
00:14:01 quoiqu'on ait pu penser de sa politique pénale.
00:14:04 Mais profondément, il me semble que Robert Bannater
00:14:09 appartient à ces catégories infiniment rares de personnalités
00:14:15 qui vont susciter de toute manière le respect et l'admiration,
00:14:20 en tout cas je l'espère,
00:14:22 et dont les polémiques à son sujet viendront le plus tard possible.
00:14:27 Et au fond, il n'est pas une fonction qu'ait exercée Robert Bannater,
00:14:34 et comme sa vie intellectuelle, judiciaire, politique, juridique a été multiple,
00:14:41 il n'est pas une fonction qu'il a exercée
00:14:44 où il n'est pas marqué de son saut inimitable
00:14:49 la tâche qui lui avait été confiée.
00:14:51 Rien que cela fait qu'en définitive,
00:14:55 Robert Bannater demeurera dans nos esprits et dans nos âmes
00:15:00 de manière indépassable.
00:15:02 Philippe, il a été garde des Sceaux, je le rappelle, de 80 à 86,
00:15:06 depuis un grand nombre de gardes des Sceaux se sont succédés,
00:15:10 mais s'il y a bien un homme qui a incarné ce ministère,
00:15:14 c'est bien Robert Bannater.
00:15:17 Absolument, parce que Robert Bannater, contrairement à d'autres gardes des Sceaux,
00:15:23 était passionné par la justice.
00:15:26 Il la considérait comme une exigence fondamentale,
00:15:31 et même s'il la traduisait parfois dans son action et dans sa pensée,
00:15:38 d'une manière avec laquelle je n'étais pas très modestement forcément en accord.
00:15:44 Je l'ai dit tout à l'heure, Thierry, c'était un honneur,
00:15:48 et presque un bonheur aussi, de savoir que sous les vides judiciaires
00:15:54 dans lesquelles j'étais, une pensée comme la sienne veillait sur nous.
00:15:59 Merci pour ce témoignage, Philippe Bilger, ancien juge d'instruction.
00:16:04 Merci beaucoup. Les réactions, vous l'imaginez, se succèdent.
00:16:07 Je vous propose d'en découvrir un certain nombre,
00:16:09 mais je vous donne la parole juste après, Naïma M. Fadel.
00:16:11 D'abord Renaud Muselier, qu'on va découvrir à l'écran.
00:16:16 Renaud Muselier, qu'on ne voit pas, ou Karl Olive peut-être.
00:16:25 Bon, Naïma M. Fadel, en attendant que l'on voit les différentes réactions.
00:16:28 Je vais rebondir sur ce qu'ont dit Céline et Jean-Marc.
00:16:32 Renaud Muselier, Robert Badinter, artisan de l'abolition, de la peine de mort,
00:16:36 nous a quittés, inoubliable, puissant, éternel.
00:16:38 Son combat aura longtemps été celui de la vie et de la mémoire.
00:16:42 Je veux rendre hommage au nom de toute la région sud à cet immense français.
00:16:46 Est-ce qu'on a d'autres réactions dans la foulée ?
00:16:48 Karl Olive, député, ce vendredi matin, nous apprenons avec tristesse
00:16:52 le décès de Robert Badinter, l'homme qui mit fin à la peine de mort.
00:16:55 Évidemment, ses combats contre l'antisémitisme et l'homophobie
00:16:58 ont été des exemples pour toute une génération.
00:17:01 Je rends hommage à la mémoire d'un grand nom.
00:17:04 Ça fait 100, ça c'est un propos que vous teniez, ma chère Céline.
00:17:08 Et Gabriel Attal, évidemment, le Premier ministre a réagi.
00:17:11 Toute sa vie, il a fait tonner la voix de la justice,
00:17:14 homme de droit et de valeur, avocat, ministre, homme d'État.
00:17:17 Robert Badinter nous a quittés depuis les prétoires
00:17:21 jusqu'aux tribunes de l'Assemblée nationale et du Sénat
00:17:23 et au Conseil constitutionnel.
00:17:25 Il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre
00:17:28 pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales.
00:17:32 L'abolition de la peine de mort sera jamais sans lègue pour la France.
00:17:36 Nous lui devons tant nos droits et nos libertés,
00:17:38 lui doivent tant. Je pense à sa famille, je pense à ses proches.
00:17:41 Notre douleur est immense.
00:17:43 Le pays des Lumières perd l'un de ceux qui a continué à les faire briller.
00:17:48 Ainsi s'exprime le Premier ministre Gabriel Attal.
00:17:52 Et nous avons une dernière réaction peut-être.
00:17:55 Et on va écouter Robert Badinter, justement,
00:17:57 qui s'exprimait sur la peine de mort.
00:17:59 Et je vous donne la parole juste après, Naïmah M'Fadel.
00:18:04 Grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue.
00:18:14 Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune,
00:18:21 des exécutions furtives à l'aube sous le denoir dans les prisons françaises.
00:18:29 Le mot de ministère, c'est le service.
00:18:32 J'ai le sentiment de l'assumer.
00:18:36 Demain, c'est l'abolition.
00:18:40 Législateur français, de tout mon cœur, je vous remercie.
00:18:45 Naïmah M'Fadel, vous souhaitiez réagir ?
00:18:51 Oui, je voulais rebondir sur ce qu'a dit Céline,
00:18:52 parce que je trouve qu'elle a eu juste.
00:18:54 Moi, je pense qu'il est décédé en ayant perdu ses illusions,
00:19:00 parce qu'il avait été un grand combattant, si je puis dire,
00:19:04 des valeurs républicaines et de la laïcité.
00:19:06 Le dernier combat qu'il avait mené avec son épouse, Elisabeth Badinter,
00:19:10 concernait la crèche Babylou à Chanteloup-les-Vines,
00:19:14 qui est une crèche remarquable, ouverte 24h/24,
00:19:18 dans un quartier qui rendait beaucoup de service
00:19:20 au moment où il allait travailler,
00:19:21 notamment la nuit, puisqu'il pouvait mettre leurs enfants.
00:19:25 Et je crois vraiment, avec tristesse,
00:19:29 qu'il a vu ce délitement de notre société, cette fracture,
00:19:32 alors que lui, il était même dans les combats,
00:19:35 combats, je vais dire, avec un peu d'illusion aussi.
00:19:39 Pierre Rouche.
00:19:41 Moi, je voudrais réagir à ce que vous avez dit tout à l'heure, monsieur,
00:19:44 sur cette époque, ces gouvernements, ces grands hommes politiques, etc.
00:19:48 Bon, moi, j'ai beaucoup de respect pour Badinter lui-même et pour son épouse,
00:19:53 qui a écrit des livres importants et qui mène des combats importants.
00:19:59 Donc, je voudrais séparer son combat d'avocat pour les causes qu'il croyait justes,
00:20:04 son combat pour la fin de la peine de mort,
00:20:07 qui est aussi une chose très importante dans le monde des démocraties.
00:20:13 Mais en même temps, je ne voudrais pas que l'occasion de cet hommage,
00:20:18 on en vienne à idéaliser les gouvernements de l'époque.
00:20:24 Nous payons aujourd'hui les conséquences de ces gouvernements,
00:20:30 soi-disant peuplés d'immenses personnages
00:20:33 et qui ont amené la France à l'état de ruine,
00:20:36 où elle se trouve aujourd'hui sur le plan économique,
00:20:39 sur le plan de l'école, sur le plan de sa défense.
00:20:43 Regardez, un certain nombre de ces personnages, je les ai croisés dans ma vie,
00:20:49 encore une fois, personnellement, beaucoup sont dignes de grande estime.
00:20:53 Je pense à Roland Dumas, par exemple.
00:20:55 Mais quand je regarde l'impact de la période Mitterrand sur la France
00:21:00 et sur ce que nous vivons aujourd'hui,
00:21:02 si je me mets deux secondes à la place de Robert Badinter,
00:21:06 je quitte ce monde en laissant derrière moi une France vraiment très abîmée.
00:21:12 Et donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:21:14 Tous ces gens, y compris moi d'ailleurs, parce que j'en ai fait partie,
00:21:17 cette classe politique-là,
00:21:18 je n'ai pas fait partie de cette génération de 81,
00:21:22 mais la génération suivante, 10 ou 15 ans après,
00:21:25 on est collectivement responsable.
00:21:27 - C'est désolé de votre part de reconnaître ça, mais il n'y a plus d'hommes politiques.
00:21:29 - Surtout la gauche, parce que c'est quand même...
00:21:32 On parlait hier de ces crimes sexuels, crimes sexuels, etc.,
00:21:36 contre les petits-enfants, les adolescentes, etc.
00:21:38 Mais tout ça, c'était en 68 quand même.
00:21:41 C'est dans cette intelligentsia, cette espèce de droit
00:21:44 d'aller violenter des enfants au nom de la liberté, etc.
00:21:47 Après, il y a eu Mitterrand.
00:21:50 Badinter a été celui qui a redonné un peu de vigueur
00:21:55 à des principes de la République,
00:21:57 mais tout le système a conduit à là où nous sommes aujourd'hui.
00:22:00 C'est pour ça que je sépare l'estime que je porte à l'homme et à son épouse,
00:22:05 qui est une grande estime, et l'œuvre politique derrière,
00:22:09 franchement, je suis atterré.
00:22:11 - On va marquer une première pause dans ce "Mini-News the Week-end".
00:22:14 On reviendra évidemment sur cette information
00:22:15 que je vous donnais dès le début de notre émission,
00:22:18 le décès et la mort de Robert Badinter.
00:22:20 Il est décédé cette nuit à l'âge de 95 ans.
00:22:23 Nous aurons un certain nombre de réactions tout au long de cette émission,
00:22:25 mais il y a également d'autres sujets sur lesquels
00:22:28 j'aimerais vous faire réagir, évidemment,
00:22:30 à un tardif et là.
00:22:31 Donc, vous devinez bien qu'on va parler remaniement
00:22:33 avec Nicole Belloubet, cette passation de pouvoir
00:22:36 entre l'ancienne ministre et la nouvelle ministre de l'Éducation.
00:22:40 Et puis, on parlera également de la situation à Mayotte.
00:22:42 Beaucoup d'actualités dans ce "Mini-News the Week-end".
00:22:45 A tout de suite, on se retrouve dans quelques instants.
00:22:47 Bonjour, merci de nous accueillir.
00:22:55 C'est "Mini-News the Week-end".
00:22:56 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:22:57 On fait un tour d'horizon de l'information avec Michael Dorian.
00:23:01 - Robert Badinter pleuve depuis l'annonce de son décès.
00:23:05 Le président de la République a immédiatement réagi sur X.
00:23:08 Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières.
00:23:11 Il était une figure du siècle, une conscience républicaine,
00:23:14 l'esprit français, l'ancien garde des Sceaux,
00:23:17 et décédé la nuit dernière à l'âge de 95 ans.
00:23:20 L'Assurance maladie ouvre la voie à une hausse du prix
00:23:22 de la consultation des médecins généralistes.
00:23:24 Elle pourrait ainsi passer de 26,50 à 30 euros.
00:23:28 Elle propose aussi des revalorisations
00:23:30 pour les consultations et actes des médecins spécialistes
00:23:32 et en particulier pour les moins rémunératrices
00:23:35 comme la pédiatrie ou la psychiatrie.
00:23:37 Et puis une défaite de la Russie en Ukraine est tout bonnement impossible.
00:23:40 C'est ce qu'a affirmé Vladimir Poutine pendant une interview menée
00:23:43 par l'animateur américain Tucker Carlson.
00:23:45 Le président russe a également écarté l'idée d'envahir la Pologne et la Lettonie.
00:23:50 - Merci Michael. J'ai même oublié de vous dire bonjour.
00:23:52 Vous m'envoyez désolé.
00:23:53 - Bonjour, mon cher Thierry.
00:23:55 - Rebonjour mon cher Michael.
00:23:56 Allez, je vous présente le plateau de grands témoins
00:23:58 qui m'accompagnent depuis 30 minutes.
00:24:00 Naïmah M. Fadel, Céline Pina, Pierre Lelouch,
00:24:02 Denis Deschamps, Florian Tardif et Estelle Youssoufa
00:24:06 qui vient de nous rejoindre, députée de Mayotte.
00:24:08 Merci chère Estelle d'être avec nous.
00:24:10 On parlera de ce qui se passe chez vous.
00:24:14 C'est la haute, haute, haute tension.
00:24:16 On en a déjà beaucoup parlé.
00:24:18 On en parlera évidemment dans le cours de cette émission.
00:24:20 Mais on va commencer puisque Florian Tardif est avec nous.
00:24:22 On va parler du remaniement.
00:24:24 Le nouveau gouvernement Attal est donc connu.
00:24:27 Je serais tenté de dire tout ça pour ça, évidemment.
00:24:29 - Vous pouvez le dire.
00:24:30 - Je ne prends pas grand risque.
00:24:32 - Même au sein du gouvernement, on estime tout ça pour ça.
00:24:34 - Tout ça pour ça. Donc nous sommes d'accord.
00:24:36 Donc la seule information qui retient notre attention,
00:24:39 évidemment, c'est Nicole Belloubet, qui est nommée à l'éducation
00:24:42 à la place d'Amélie Oudéa Castellar,
00:24:45 qui garde les sports et les Jeux olympiques.
00:24:48 Quel scoop !
00:24:48 Et ce matin, évidemment, je vous le disais, c'était la passation entre les deux.
00:24:52 On voit tout cela avec Thomas Bonnet et Goderic Bey.
00:24:55 Et évidemment, on ouvre le débat sur ce grand remaniement.
00:25:00 Et je regarde avec attention Pierre Lelouch.
00:25:03 Évidemment, je pense que Pierre Lelouch a quelques petites choses à nous dire.
00:25:07 - Après un passage éclair de moins d'un mois, Amélie Oudéa Castellar
00:25:11 a donc quitté le ministère de l'Éducation nationale.
00:25:14 Dans son discours de passation de pouvoir,
00:25:17 elle a remercié à plusieurs reprises la communauté éducative
00:25:21 qu'elle dit avoir eu la chance d'approcher.
00:25:23 Merci de ne pas avoir douté en dépit de ce que vous avez pu lire ou entendre.
00:25:29 Amélie Oudéa Castellar, qui affirme qu'elle a été à la tâche
00:25:31 malgré la tempête, elle a parlé de ses enfants,
00:25:34 elle a dit la fierté qu'elle a pour ses enfants, l'amour qui nous lie.
00:25:38 Le plus grand des boucliers, avant de citer Nelson Mandela,
00:25:42 "Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends".
00:25:45 Elle est donc remplacée au ministère de l'Éducation nationale
00:25:48 par Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux,
00:25:51 mais aussi ancienne professeure d'université,
00:25:54 "L'éducation est mon milieu naturel".
00:25:57 Elle a donc détaillé ce qui ressemblait à une feuille de route,
00:26:00 notamment en mettant l'accent sur le respect et l'autorité.
00:26:03 Les mesures récemment annoncées vont dans ce sens
00:26:06 et j'assumerai leur mise en œuvre, déclare notamment Nicole Belloubet,
00:26:11 qui a été interrogée, est-ce qu'elle va avoir une ligne différente
00:26:14 de celle de Gabriel Attal ?
00:26:16 "Non, si ça avait été le cas, je n'aurais pas accepté d'être ministre",
00:26:19 a répondu Nicole Belloubet.
00:26:21 Allez, à la demande de Pierre Lelouch, je vous propose d'écouter
00:26:24 le "Au revoir" d'Amélie Oudéa Castellar.
00:26:29 Et je suppose que vous allez réagir sur cet "Au revoir".
00:26:34 Merci à vous, chers collaborateurs, qui n'avez jamais faibli.
00:26:39 Merci notamment à Morgane, ma directrice de cabinet.
00:26:45 Merci à vous tous de n'avoir jamais douté,
00:26:49 en dépit de ce que vous pouviez lire ou entendre,
00:26:52 de qui j'étais vraiment, de ce qu'étaient mes valeurs
00:26:57 et du sens de mon engagement.
00:27:00 Pierre, je vous vois en pleine...
00:27:04 Je suis complètement...
00:27:06 Je réagis comme citoyen.
00:27:08 C'est vrai que j'ai derrière moi cette expérience politique,
00:27:10 mais c'est comme citoyen.
00:27:12 Je veux dire, mais où on est là ?
00:27:14 On a un pays qui ne va vraiment pas bien, d'accord ?
00:27:18 Mais vraiment pas bien.
00:27:19 Il y a un problème de sécurité, d'économie, de croissance à plat,
00:27:23 de dettes à 3 000 milliards.
00:27:25 On a des problèmes de guerre tout à côté de chez nous,
00:27:27 en Orient, en Ukraine.
00:27:30 La situation est vraiment problématique.
00:27:32 Il y a un mois, on nous a promis la jeunesse, un truc...
00:27:36 -Vous allez voir ce que vous allez voir.
00:27:37 -Le réarmement ici, le réarmement là-bas,
00:27:40 le réarmement au Plumard.
00:27:41 Et on a...
00:27:43 Ben oui, démographique.
00:27:45 -Ah, pardon.
00:27:47 On a tous marqué un petit ton d'arrêt.
00:27:50 -Non, il n'y a que les filles.
00:27:51 -Non, non, non.
00:27:52 -On vous a subi.
00:27:53 -Il y en a qui étaient désarrainés.
00:27:54 -Non, mais je...
00:27:55 -Mais pas tous.
00:27:56 -On a perdu Pierre-Louche, mais...
00:27:58 -Et à l'arrivée, on a quoi ?
00:28:00 À l'arrivée, on a quoi ?
00:28:01 On a une bande d'inconnus, la plupart,
00:28:04 ou à voir les mêmes.
00:28:05 On a ce sketch incroyable avec Mme Moudet à Casterain,
00:28:10 qui est la grande bourge, qui s'est complètement plantée.
00:28:12 Au premier instant, je dis "elle est morte".
00:28:15 Je me souviens de...
00:28:15 -Ca va, il a eu une fausse plateau.
00:28:16 -Cette femme, elle est morte.
00:28:18 Elle ne se rend pas compte.
00:28:20 -De toute façon, elle ne pouvait pas tenir.
00:28:21 -Elle est dans une autre planète.
00:28:22 -Non, mais tout ça, vu d'en bas,
00:28:25 vu de...
00:28:26 Pas seulement de Paris,
00:28:27 petit monde des journalistes politiques, etc.,
00:28:29 ça, c'est des trucs,
00:28:30 mais vu d'en bas, c'est aberrant.
00:28:32 On vient d'avoir une crise agricole très grave.
00:28:34 Il y a eu, au mois de juillet, une crise des banlieues très grave.
00:28:36 Le pays est à fleurs de peau
00:28:40 et on joue pendant un mois à faire traîner des remaniements à la noix,
00:28:43 où il n'y a rien de nouveau à l'arrivée,
00:28:45 où il y a une dame qui explique
00:28:48 que finalement, elle va retourner au sport.
00:28:51 Un peu de dignité, on s'en va, on est viré, on s'en va.
00:28:53 L'autre qui dit qu'elle est complètement en désaccord
00:28:56 avec la position d'Assad.
00:28:58 Mais quand elle est une femme de gauche
00:29:00 qui a toujours dit que les syndicats avaient raison...
00:29:04 Là, elle dit "non, non, non, je vais faire autre chose,
00:29:06 ça correspond à mes convictions".
00:29:07 Mais je suis...
00:29:10 Comment dire ? Je suis vraiment très inquiet.
00:29:14 Comment ils peuvent continuer comme ça pendant trois ans
00:29:16 à balader les gens avec des gimmicks de communication
00:29:21 et aucune politique sérieuse sur le fond ?
00:29:24 - Allez, on va s'intéresser... - C'est extrêmement sérieux.
00:29:26 - ...sur l'éducation nationale. - Très énervant.
00:29:28 Amélie Odea Castera, c'est, je dirais, le passé.
00:29:31 L'avenir, c'est Nicole Belloubet, mais on va en parler, évidemment.
00:29:35 Est-ce que c'est un bon choix ou un mauvais choix ?
00:29:37 - Dommage que Guinness n'était pas là ce matin,
00:29:39 tout simplement parce que c'est tout de même,
00:29:41 et ça restera, la ministre la plus éphémère de la Ve,
00:29:44 au moins à la tête de l'éducation nationale.
00:29:46 C'est-à-dire qu'elle avait critiqué Benoît Hamon,
00:29:48 qui était resté quatre mois, et à juste titre,
00:29:50 là, c'est un mois à peine.
00:29:53 Elle remerciait ses collaborateurs.
00:29:54 Je pense qu'elle n'était pas capable de citer...
00:29:57 - Le nom des collaborateurs. - Oui, 20 % d'entre eux.
00:29:59 - Un mot sur ces lignes et on revient sur
00:30:00 est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée
00:30:02 d'avoir nommé Nicole Belloubet ?
00:30:04 On va pouvoir se poser la question en vertu de ce qu'elle a pu dire.
00:30:07 - Bien sûr, tu as fait un contrat avec... - Ah ben, ça va.
00:30:10 - Ce qui est très intéressant quand même,
00:30:12 c'est qu'on a effectivement, comme disait Pierre Lelouch,
00:30:15 une situation absolument dramatique.
00:30:17 Et qu'est-ce qu'on voit ?
00:30:18 Une actrice de "Plus belle la vie" qui vient,
00:30:21 qui tortille ses cheveux autour de son petit doigt en disant
00:30:24 "Merci, vous, vous savez que j'ai un coeur,
00:30:27 qu'en fait, je ne suis pas un petit être tout sec."
00:30:29 Mais à la limite, on n'en a rien à faire.
00:30:32 C'est-à-dire que ce qu'on demande à un homme politique,
00:30:34 ce n'est pas d'être notre meilleur pote,
00:30:36 ce n'est pas qu'on ait super envie de partir en vacances avec lui.
00:30:39 Ce qu'on lui demande, c'est de faire le travail.
00:30:41 Et s'il fait le travail, s'il a 50 collaborateurs,
00:30:45 ça ne posera aucun souci.
00:30:47 S'il remonte l'éducation nationale,
00:30:49 s'il vraiment redonne un avenir à nos enfants,
00:30:52 on lui pardonnera quasiment tout.
00:30:54 Donc, qu'est-ce que c'est que ces gens
00:30:56 qui viennent nous faire du sentimentalisme à la petite semaine,
00:30:59 qui ne travaillent pas, qui en plus arrivent,
00:31:02 je ne sais pas, à ce côté "je ne perds jamais,
00:31:05 soit je gagne, soit j'apprends", mais...
00:31:08 Et les autres ?
00:31:09 Et ceux qui doivent subir le résultat de tes bêtises, eux,
00:31:13 est-ce que tu sais combien ils payent pour ça ?
00:31:15 Est-ce que tu sais combien notre pays est en train de payer
00:31:19 pour que vous appreniez à vous tenir droit
00:31:21 et à faire les choses comme elles doivent être faites ?
00:31:24 Voilà où on en est.
00:31:25 Et je pense que ce genre de scène est absolument dramatique
00:31:29 et devrait être évité.
00:31:30 Naïma, Estelle, si vous voulez réagir aussi,
00:31:32 vous pouvez réagir, évidemment.
00:31:33 Naïma.
00:31:34 Oui, enfin moi, c'est surtout la nomination de Nicole Béloubet.
00:31:38 Oui, on va y venir justement, avec Florian.
00:31:41 On a cru à Gabriel Attal, en tout cas, j'y ai cru,
00:31:44 je me suis dit "waouh, fermeté, autorité, méritocratie,
00:31:49 mettre fin au collège unique, la question de l'uniforme, etc."
00:31:55 Alors que Nicole Béloubet, clairement, elle l'a dit
00:31:58 plusieurs reprises qu'elle était contre, et pire,
00:32:00 qu'elle trouvait que Najat Vallaud-Belkacem
00:32:02 a été une bonne ministre et qu'elle avait raison.
00:32:04 Vous vous rendez compte, là c'est incroyable,
00:32:06 parce que même les professeurs reviennent sur le collège unique.
00:32:10 Donc on se dit "mais ce discours de politique générale,
00:32:14 vous allez voir ce que ça va... vous allez voir."
00:32:17 Vraiment, comme disait, moi je réagis comme monsieur le ministre,
00:32:21 comme une citoyenne, où je me dis "je vais y croire",
00:32:24 sauf qu'aujourd'hui, on n'y croit absolument plus.
00:32:27 Et on se dit "mais il y a même le syndrome de l'essuie-glace,
00:32:30 vous savez, au niveau de l'éducation nationale,
00:32:33 c'est un coup à droite, un coup à gauche,
00:32:36 un coup à droite, un coup à gauche pendant cinq mois
00:32:39 pour finir avec quelqu'un qui est foncièrement de gauche,
00:32:42 et en plus...
00:32:43 Plus proche de Papin de Gaulle, avec une perruque.
00:32:45 Non mais comme vous l'avez dit monsieur le ministre,
00:32:48 comment elle peut venir...
00:32:49 En grande forme.
00:32:50 Nous on a envie, en fait on a envie,
00:32:52 vous voyez, on a envie de personnes qui sont dans un engagement,
00:32:55 qui sont dans leur valeur, qui ne trichent pas.
00:32:57 Elle, elle vient, en ayant tenu le discours qu'elle a tenu
00:33:00 sur la laïcité, sur l'uniforme, sur le collège unique,
00:33:03 et elle vous dit "ah non non, moi je vais faire ce qu'a décidé
00:33:06 le président de la République".
00:33:08 Non mais c'est pas possible.
00:33:09 Regardez le zigzag, regardez le zigzag.
00:33:12 Pardon monsieur Lelouch, mais je vais juste...
00:33:13 Estelle.
00:33:14 Moi je suis députée dans l'opposition,
00:33:16 dans la description de ce que vous avez fait d'un pays
00:33:18 qui ne va pas bien, je vous avais oublié quand même
00:33:20 un territoire qui a feu à sang,
00:33:21 et pas de manière abstraite,
00:33:24 voilà, pas de manière abstraite.
00:33:25 Donc moi en fait je suis impatiente qu'on puisse enfin travailler,
00:33:29 parce que le gouvernement incomplet,
00:33:31 c'était un gouvernement qui ne pouvait pas travailler.
00:33:34 Vraiment, pour le coup, le casse-tigues m'indiffère.
00:33:37 Très franchement, moi j'ai des vies humaines,
00:33:40 mais c'est pas la question.
00:33:41 Non, ils sont maintenant en capacité de travailler
00:33:44 institutionnellement, parce que tant que le gouvernement
00:33:46 n'était pas au complet, ce n'était pas possible.
00:33:49 Vraiment, c'est-à-dire...
00:33:50 C'est-à-dire que vous n'aviez pas d'interlocuteur du tout ?
00:33:52 On ne pouvait pas, on ne pouvait pas par exemple,
00:33:54 s'il n'y a pas de ministre du budget,
00:33:55 on ne pouvait pas terminer les comptes publics.
00:33:56 Enfin je veux dire, c'est des choses très très concrètes
00:33:58 de ne pas avoir un gouvernement complet.
00:34:01 C'est une vacance du pouvoir depuis plus de six semaines,
00:34:04 puisque à partir du moment où on sait que la ministre,
00:34:07 la première ministre Borne ne peut plus travailler,
00:34:09 on avait quand même un très long vacuum
00:34:12 au niveau de l'exécutif.
00:34:14 Et maintenant, il faut juste se mettre au travail.
00:34:16 Ça urge.
00:34:18 Vraiment, je vous assure, les petites querelles de personnes,
00:34:20 voilà, tout le monde va à la soupe quand on voit l'exécutif.
00:34:23 Tout le monde va à la soupe quand on voit l'exécutif en difficulté.
00:34:26 Enfin je veux dire, moi, personne ici ne fait le casting.
00:34:29 Je voudrais juste qu'on avance.
00:34:30 C'est-à-dire que je pense que c'est, pour nos concitoyens,
00:34:33 c'est de se dire mais en fait, au boulot.
00:34:35 Ce n'est pas qui fait quoi, pourquoi on va les juger sur place ?
00:34:39 Non mais on va les juger, mais le cas, il changera.
00:34:41 Et puis, ce n'est pas grave.
00:34:42 Le sujet, c'est qu'ils s'y mettent.
00:34:43 Mais en fait, on ne peut pas continuer à faire de la com',
00:34:46 on ne peut pas être dans le vacuum.
00:34:47 Un problème comme vous le pose.
00:34:49 Mais la personne qui a éliminé la Vita,
00:34:51 pour les hommes, c'est quelqu'un que vous connaissez ?
00:34:53 Non, mais...
00:34:54 Qui a la moindre compétence, qui connaît ces départements ?
00:34:57 Mais je ne suis pas dans le commentaire,
00:34:59 parce qu'en fait, nos concitoyens se moquent complètement des personnalités.
00:35:02 Ce qu'ils veulent, c'est des gens qui bossent.
00:35:04 Allez, on va parler de Mayotte en quelques instants, Pierre.
00:35:06 Je pense que perdre le fil de ce qu'est l'exécutif,
00:35:11 c'est une branche qui décide.
00:35:13 Tant qu'elle n'est pas au complet, elle ne peut pas décider.
00:35:16 Le Cap, vous êtes comme moi,
00:35:17 vous découvrez à la télé, qui n'a pas arrêté de changer ?
00:35:19 Il changera encore.
00:35:20 Et en plus, on est en période électorale jusqu'aux européennes.
00:35:23 Le psychodrame autour de Bayrou,
00:35:26 tout le monde est allé ergoter sur 2027,
00:35:29 mais en fait, le cœur du sujet, c'est les européennes.
00:35:32 C'est la recomposition au Sénat et à l'Assemblée
00:35:35 qui suivra selon l'effondrement du DLR.
00:35:38 C'est ça, le sujet.
00:35:39 Et que l'exécutif est en train de travailler avec les centristes du DI
00:35:43 au lieu de travailler avec les centristes de Bayrou.
00:35:45 Ce n'est pas juste un caca nerveux.
00:35:47 Et donc maintenant, nous, dans nos rangs à l'Assemblée nationale,
00:35:50 c'est de savoir que va-t-il advenir du groupe du Modem ?
00:35:52 Quand même, vous avez lu la sortie du président Bourlange,
00:35:57 qui est membre de la Commission des affaires étrangères.
00:35:59 Quand il va s'opposer frontalement à M. Bayrou,
00:36:02 vous comprenez que ça va swinguer.
00:36:04 Et que quand M. Bayrou explique "je vais voter ou pas",
00:36:07 ben non, on s'en fout.
00:36:08 On s'en fout quand même beaucoup moins que des petites histoires de Mme Belloubet.
00:36:11 Qu'est-ce qu'elle a fait dans son avenir ?
00:36:12 Parce qu'on est dans un pays...
00:36:14 Non, non, on est dans un pays d'amnésie.
00:36:17 Non, parce qu'on est pour M. Bourlange et le groupe Modem.
00:36:21 Eux, ils vont voter ou pas les textes.
00:36:23 Et alors, sur une minorité gouvernementale...
00:36:26 Mais enfin !
00:36:27 Je vous assure qu'on verra,
00:36:28 parce que nous, on voit des choses assez intéressantes.
00:36:30 Je voulais qu'on parle avant la pause.
00:36:32 Moi, je suis d'accord et je pense que par contre, je rejoins ce que vous dire Pierre.
00:36:36 Non, mais l'incarnation, c'est important en politique.
00:36:39 On a commencé cette émission par Robert Bennater.
00:36:43 Si l'incarnation, c'est important.
00:36:46 Et le problème...
00:36:46 On n'est pas du tout dans la même discussion.
00:36:50 Mais pour vous donner un exemple,
00:36:51 à quel point l'incarnation, tout de même, en politique, c'est important.
00:36:53 Et vous allez très vite comprendre.
00:36:55 Et d'ailleurs, ça a été le sujet de très vives discussions.
00:36:57 Et c'est pour cela que le gouvernement aussi,
00:36:59 la liste officielle a mis du temps avant d'être publiée
00:37:03 et qu'on a connu, comme c'est régulièrement le cas tout de même,
00:37:06 les nouveaux membres du gouvernement à la télévision,
00:37:09 par nos informations, par les informations de nos confrères.
00:37:12 Tout simplement parce que Marie Guevenou, excusez-moi,
00:37:15 y compris au sein de la place Beauvau, on ne comprend pas ce choix.
00:37:19 C'est-à-dire qu'on ne comprend pas ce choix.
00:37:22 C'est quelqu'un qui vient de la région parisienne,
00:37:25 tout de même, pour s'occuper des Outre-mer.
00:37:27 Alors, bien évidemment, elle peut être compétente,
00:37:29 mais il y a un moment où on comprend le...
00:37:30 C'est des sujets qui sont extrêmement compliqués.
00:37:32 Extrêmement compliqués.
00:37:33 Extrêmement compliqués.
00:37:34 À Mayotte, il y a une urgence.
00:37:37 Mais en Calédonie, c'est un problème extraordinairement complexe
00:37:42 qui touche à la Constitution, à l'avenir de notre présence en Asie.
00:37:46 Je ne vous parle pas de ce qui se passe à Kourou,
00:37:48 où nous avons énormément de problèmes en Guyane,
00:37:50 avec la drogue, avec l'orpaillage, avec l'avenir de l'espace.
00:37:54 Ensuite, nous avons les Antilles.
00:37:56 C'est un ministère qui est...
00:37:57 - Loin de moi l'idée de... - Attendez, madame, je termine.
00:38:00 Je dis que c'est un ministère extrêmement difficile.
00:38:03 Extrêmement difficile.
00:38:04 Il ne suffit pas d'aller se montrer...
00:38:06 Et à Mayotte, il y a un problème de droit du sol,
00:38:08 de nationalité, de contrôle des frontières,
00:38:10 absolument urgent.
00:38:12 On va prendre quelqu'un comme ça du chapeau
00:38:14 et on jette ça sur des sujets aussi complexes.
00:38:18 Ça n'est pas sérieux.
00:38:19 Vous voyez, on s'amuse avec du casting à Paris
00:38:21 et pendant ce temps-là, à l'autre bout,
00:38:23 il y a effectivement des urgences dans tous les Asimuts.
00:38:25 Ça, c'est grave.
00:38:26 - Allez, on referme cette page Romanimant.
00:38:29 On va retrouver tout de suite Miquel Derriand pour un tour de l'info.
00:38:32 Ensuite, on prendra la direction de Mayotte avec vous,
00:38:35 Estelle Youssoupha, évidemment.
00:38:37 Miquel.
00:38:38 - Une policière agressée devant les grilles du ministère de l'Intérieur.
00:38:41 Hier soir, un homme a tenté de l'étrangler
00:38:43 alors qu'elle était en service.
00:38:45 Le suspect a essayé d'entrer dans la cour du ministère
00:38:47 avant d'être interpellé.
00:38:48 On ne connaît pas ses motivations,
00:38:50 mais il souffrirait de troubles psychiatriques.
00:38:52 Faut-il craindre une grève des trains pendant les vacances de février ?
00:38:56 Le PDG de la SNCF promet des embauches
00:38:58 et des hausses de rémunération pour éviter ce scénario.
00:39:02 Depuis mercredi, plusieurs réunions ont lieu
00:39:04 entre la direction du réseau ferroviaire et les syndicats,
00:39:06 mais pour le moment, le préavis déposé pour le week-end du 17 et 18 février
00:39:10 n'a pas été levé.
00:39:12 Et puis, Washington hausse le ton
00:39:13 et juge excessive la riposte d'Israël contre le Hamas.
00:39:17 Anthony Blinken a conclu hier une tournée dans la région
00:39:20 pour tenter d'obtenir une trêve
00:39:21 ainsi que la libération des otages israéliens.
00:39:23 Le chef de la diplomatie américaine a également exhorté Israël
00:39:26 à protéger les civils dans ses opérations à Gaza et notamment à Rafah.
00:39:31 Merci beaucoup mon cher Michael.
00:39:32 On se retrouve dans 15 minutes.
00:39:34 Je vous le disais, Estelle Youssoupha est notre invitée dans Minutes Week-end.
00:39:38 On va prendre la direction justement de Mayotte
00:39:40 où la situation est très tendue.
00:39:41 Regardez ce qui se passe avec Amy Guédon et Juliette Sadat
00:39:43 et on poursuit le débat évidemment avec nos grands témoins.
00:39:47 Des barrages érigés par des citoyens excédés à Mayotte.
00:39:51 Signe de protestations contre l'insécurité
00:39:53 et la présence de migrants africains sur l'île.
00:39:56 Une situation devenue invivable pour les habitants.
00:39:59 Il y a effectivement des agressions quotidiennes.
00:40:03 Il y a des quartiers qui sont mis à sang et à feu tous les jours.
00:40:07 Régulièrement aussi des gens qui sont agressés.
00:40:10 En fait, on doit respecter de nous-mêmes comme un couvre-feu.
00:40:14 Il faut effectivement faire attention aux endroits où on se rend
00:40:19 et comment on s'y rend.
00:40:21 On ne peut pas se promener librement.
00:40:23 Donc ces barrages sont faits pour que tout ça cesse.
00:40:26 Pénurie, insalubrité, entreprises sans salariés,
00:40:29 les conséquences de ces barrages sont nombreuses
00:40:32 mais nécessaires selon les Mahorais
00:40:33 pour se faire entendre du gouvernement français.
00:40:36 Les Mahorais en ont marre de voir leur belle île
00:40:39 qui est mise grosso modo à feu et à sang et laissée à l'abandon.
00:40:42 Donc voilà, même les élus locaux ne sont pas écoutés.
00:40:46 C'est le seul moyen qu'ils ont trouvé finalement
00:40:49 pour essayer de se faire entendre.
00:40:50 Mercredi, Gabriel Attal a demandé une accélération
00:40:53 du démantèlement du camp installé dans le quartier de Cavani,
00:40:56 devenu une source de tension à Mayotte.
00:40:59 Estelle Dussoupha, merci encore une fois d'avoir accepté cette invitation.
00:41:02 Ce n'est pas la première fois que vous répondez à notre invitation sur CNews.
00:41:06 Souvent vous dites "mon paradis est devenu un enfer"
00:41:09 mais en fait, depuis le nombre de fois où j'ai pu vous interviewer,
00:41:13 rien ne change.
00:41:15 On voit cette situation, ça empire, rien ne change.
00:41:18 Ça empire et là, en fait, c'est compliqué pour moi d'être face à vous
00:41:23 parce que oui, j'ai appelé à l'aide depuis mon élection de juin 2022
00:41:28 et en fait, c'est une descente aux enfers, on est dans un toboggan.
00:41:33 Et là, la situation à Mayotte, elle est gravissime,
00:41:37 gravissime, on ne l'a jamais connue
00:41:39 parce que le mouvement social sert de rampe de lancement
00:41:45 aux bandes criminelles qui sèment la mort à Mayotte.
00:41:48 Donc, quand la population paralyse l'île,
00:41:53 on la prive de son droit de manifester
00:41:56 parce que se mêlent à eux des gangs.
00:41:59 Et là, on est quand même à trois morts violentes à Mayotte
00:42:03 en l'espace de quelques jours qui sont inexpliquées,
00:42:06 on trouve des corps.
00:42:08 Donc, en fait, c'est une situation qui est insurrectionnelle, littéralement.
00:42:13 C'est très compliqué pour les forces de l'ordre de ramener le calme
00:42:16 parce qu'en fait, distinguer le manifestant de la bande violente,
00:42:21 c'est compliqué.
00:42:23 Donc, c'est des pluies de gaz lacrymogènes dans les zones habitées.
00:42:29 Moi, c'est des familles qui m'appellent avec des bébés
00:42:32 qui sont des heures durant avec des gaz lacrymogènes
00:42:36 pour essayer de disperser les rassemblements violents tous les soirs.
00:42:40 Et donc, la population...
00:42:41 - Il y a l'impression qu'il n'y a pas beaucoup de médias qui parlent de la situation de Mayotte.
00:42:44 Personne n'en parle.
00:42:45 - Parce que c'est la focale, c'est le remaniement,
00:42:48 c'est la grève de l'agriculture,
00:42:51 c'est d'autres sujets qu'il y a aussi une lassitude,
00:42:55 mais que vous voyez, ces news prouvent qu'on peut quand même se pencher sur le sujet.
00:43:00 En fait, c'est une multicrise qui est aussi difficile à prendre
00:43:06 parce que Mayotte, c'est la crise de l'eau,
00:43:08 la crise de l'immigration qui est avec la crise comorienne,
00:43:11 qui est une revendication territoriale,
00:43:13 et maintenant, une nouvelle route migratoire qui arrive directement du continent
00:43:17 avec des migrants qui, eux, ne sont pas des migrants économiques ou des migrants politiques.
00:43:21 C'est des demandeurs d'asile.
00:43:22 Donc, eux, c'est totalement différent des migrants comoriens
00:43:26 qui sont dans une logique...
00:43:27 - Ils arrivent comment d'Afrique ?
00:43:28 - Là, ce qu'on est en train de découvrir, c'est qu'ils arrivent par bateau
00:43:31 et puis les Comores leur servent de point de transit.
00:43:35 - Ah, ils transitent par les Comores ?
00:43:37 - Et maintenant, on a compris, ou en tout cas, ils affirment
00:43:39 qu'ils arrivent directement de la corne de l'Afrique
00:43:41 parce qu'ils arriveraient de Somalie directement.
00:43:44 Et là, j'aime autant vous dire que c'est totalement un autre problème.
00:43:46 La Somalie, c'est quand même une zone de guerre.
00:43:48 Donc, c'est des migrants somaliens qui sont arrivés en hurlant à la Ouagbar
00:43:52 avec des machettes en plein centre-ville.
00:43:54 - C'est fou.
00:43:55 - Vous voyez, c'est quelque chose qui est complètement inimaginable.
00:43:59 Moi, je pense qu'il est important de comprendre
00:44:01 que ça fait plus de 15 jours que ça dure,
00:44:04 cette situation d'extrême violence et de tension sociale maximale
00:44:07 sur le territoire.
00:44:08 Il n'y a plus d'activité économique.
00:44:11 Alors, vous vous dites "oui, c'est logique, il n'y a pas d'activité économique".
00:44:14 Oui, mais il n'y a pas d'activité économique qui suive six mois de coupure d'eau,
00:44:18 qui suive un conflit social précédent, plus ce Covid.
00:44:22 Donc, en fait, moi, j'ai une économie à genoux, mais littéralement, plus d'activité.
00:44:27 Il y a eu une interruption des lignes maritimes entre les deux îles.
00:44:31 Donc là, vous allez me dire "c'est les 7 plais d'Égypte".
00:44:35 Vous savez, quand vous avez les routes maritimes qui sont interruptues
00:44:38 à cause des attaques des Houthis au large du Yémen,
00:44:42 en fait, c'est une route maritime qui dessert Mayotte pour son approvisionnement.
00:44:46 Et donc, on a maintenant des ruptures alimentaires dans les supermarchés
00:44:50 parce qu'il y a rupture des lignes maritimes.
00:44:51 Quand je vous dis que c'est une multicrise,
00:44:53 c'est un département qui est en train de s'effondrer.
00:44:55 La population bloque toute l'île.
00:45:00 Il y a beaucoup de gens qui ne le comprennent pas.
00:45:02 Et en fait, j'avais, parce que je suis toujours en lien avec les concitoyens,
00:45:06 qui me disent "ces barrages, c'est une automutilation parce qu'on est en train de mourir".
00:45:12 Et je le dis avec beaucoup d'émotion parce que c'est très dur.
00:45:16 On est tous désespérés de ne plus pouvoir vivre normalement.
00:45:21 Et on veut sortir de cette logique de survie.
00:45:24 Mais c'est une survie immédiate, c'est-à-dire qu'on a un désert sanitaire.
00:45:29 On est en train de devenir un désert économique.
00:45:31 Tous les fonctionnaires qui doivent nous aider à construire l'île fuient
00:45:35 parce que cette vie est invivable.
00:45:37 Que quand vous avez vos enfants qui vont à l'école sous protection des gendarmes,
00:45:41 qui ont des gaz acrymogènes dans la cour, qui ont des affrontements,
00:45:45 mais tous les jours, je veux dire, c'est plus possible.
00:45:48 Et c'est ça, en fait, cette crise.
00:45:50 Donc, pour revenir sur l'actualité, Mégane...
00:45:53 - Mais on va gérer ça très bien. Estelle Youssoupha...
00:45:56 - Moi, pardon, mais les petites querelles politiciennes, pour moi,
00:46:00 ce n'est plus le sujet.
00:46:01 Moi, j'ai une urgence de vies humaines qui sont en jeu.
00:46:04 J'ai besoin qu'on trouve des solutions.
00:46:06 J'espère que le ministre de l'Intérieur, avec sa nouvelle ministre de l'Outre-mer,
00:46:10 pourra se rendre sur place rapidement.
00:46:12 Je l'espère.
00:46:13 - On va suivre le dossier en tous les cas.
00:46:15 Merci d'avoir accepté.
00:46:16 On perçoit évidemment votre émotion.
00:46:19 On voulait absolument parler de la situation de Mayotte.
00:46:20 C'est important dans cette actualité.
00:46:22 Faut qu'on bien riche en ce vendredi.
00:46:24 Merci mille fois.
00:46:25 On va marquer une première pause dans ce mini-news week-end,
00:46:28 avec beaucoup de sujets encore pour la deuxième heure.
00:46:30 Et je vous rappelle que toutes les infos, toutes les actus, toutes les chroniques,
00:46:32 tous les éditos, tous les replays et plus encore,
00:46:36 sont disponibles, bien sûr, sur l'appli CNews.
00:46:38 Et pour ceux qui ne l'ont pas encore, un QR code s'affiche
00:46:41 et permet de télécharger cette application sur votre smartphone.
00:46:45 Voilà, n'hésitez pas à le faire.
00:46:47 On marque une pause et on se retrouve pour la dernière heure
00:46:50 de mini-news week-end avec beaucoup de sujets encore.
00:46:51 A tout de suite.
00:46:52 Il est 13h.
00:46:57 Merci de nous accueillir.
00:46:58 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:47:00 C'est mini-news week-end.
00:47:01 Vous connaissez le rendez-vous.
00:47:03 On va faire dans quelques instants une représentation
00:47:06 de nos grands témoins du jour,
00:47:07 mais tout de suite le sommaire de cette deuxième heure,
00:47:09 avec tout d'abord un feu d'hiver qui nous interpelle à Aubagne,
00:47:12 dans les bouches du Rhône.
00:47:14 Une personne âgée a été blessée, victime collatérale d'une fusillade.
00:47:18 Le reportage de mini-news week-end.
00:47:21 Et puis à Toulon, oui, un ras-le-bol,
00:47:23 le ras-le-bol de SES Médecins.
00:47:25 SES Médecins a carrément décidé de ne plus intervenir
00:47:28 dans certains quartiers suite à l'agression d'un praticien.
00:47:31 Drôle d'époque.
00:47:32 Le reportage de notre correspondante dans le Sud, Stéphanie Rouquier.
00:47:35 Enfin, on parlera également de la situation en Israël.
00:47:37 Des milliers d'Israéliens se rassemblent à Jérusalem
00:47:40 pour s'opposer à tout accord avec le Hamas.
00:47:42 On verra le reportage de notre envoyée spéciale,
00:47:45 Régine Delfour.
00:47:46 Voilà, vous savez tout, presque, de ce sommaire de cette deuxième heure.
00:47:49 Je propose un tour d'horizon du reste de l'actualité
00:47:52 avec Michael Dorian, que je re-salue.
00:47:55 Re-bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:47:57 Il restera dans l'esprit des Français
00:47:58 l'homme qui a porté sous François Mitterrand
00:48:01 l'abolition de la peine de mort.
00:48:02 Robert Badinter est décédé la nuit dernière.
00:48:05 L'ancien garde des Sceaux avait 95 ans et les hommages pleuvent.
00:48:08 Depuis l'annonce de son décès,
00:48:09 on y revient dans un instant avec Thierry
00:48:11 dans la suite de Midi News.
00:48:13 Nouvelle passation de pouvoir au ministère de l'Éducation nationale.
00:48:17 Amélie Oudéa-Casterat sera restée seulement 29 jours
00:48:20 à l'hôtel de Rochechouart,
00:48:21 mais conserve tout de même son portefeuille
00:48:23 des sports et des Jeux olympiques.
00:48:25 Elle est remplacée à l'éducation par l'ancienne garde des Sceaux,
00:48:27 Nicole Belloubet, que je vous propose d'écouter.
00:48:30 L'éducation nationale, c'est mon milieu d'origine par vocation,
00:48:35 par passion pour le plus noble des métiers,
00:48:38 celui d'enseigner.
00:48:40 Je reviens aujourd'hui vers vous, acteur de l'éducation nationale,
00:48:46 dans un esprit de dialogue et d'écoute,
00:48:50 et avec la ferme volonté de faire évoluer notre système éducatif.
00:48:56 La situation totalement hors de contrôle à Mayotte.
00:48:59 Dix mois après l'opération Wambushu,
00:49:01 le quotidien des habitants est toujours le même.
00:49:03 Certains installent des barrages sur les routes pour protester
00:49:06 contre l'insécurité et l'immigration illégale
00:49:09 qui persistent sur l'île.
00:49:10 Grégoire raconte ne plus sortir de chez lui la nuit.
00:49:14 Écoutez.
00:49:15 Les Maorais en ont marre de voir leur belle île,
00:49:18 qui est mise grosso modo à feu et à sang,
00:49:19 est laissée à l'abandon.
00:49:20 Les familles n'osent plus sortir.
00:49:23 On peut être pris à partie dans n'importe quel endroit de l'île,
00:49:26 que ce soit sur grande terre ou petite terre.
00:49:28 Donc à partir de 18h, dès qu'il commence à faire nuit,
00:49:31 tout le monde reste chez soi.
00:49:32 On est toujours un petit peu à la merci
00:49:33 de ce qui peut se passer dans les rues.
00:49:36 Dans le reste de l'actualité,
00:49:37 l'assurance maladie ouvre la voie à une hausse du prix
00:49:40 de la consultation des médecins généralistes.
00:49:43 Elle pourrait ainsi passer de 26,50 à 30 euros.
00:49:47 Elle propose aussi des revalorisations
00:49:48 pour les consultations et actes des médecins spécialistes,
00:49:51 en particulier pour les moins rémunératrices
00:49:54 comme la pédiatrie ou encore la psychiatrie.
00:49:56 Alors qu'en pensez-vous ?
00:49:58 Nous sommes allés vous poser la question.
00:50:00 Mauvaise nouvelle pour les comptes de la Sécu.
00:50:02 Bonne nouvelle pour les médecins généralistes.
00:50:04 C'est jamais bon qu'on se compte.
00:50:05 Il y a bien quelqu'un qui va payer.
00:50:06 Et ça met toujours le pays un peu plus dans la merde, c'est tout.
00:50:09 Comme ça, on dirait que c'est que 5 euros,
00:50:11 mais 5 euros + 5 euros + 5 euros,
00:50:14 ça commence à...
00:50:15 ça fait beaucoup à la fin.
00:50:16 Très bonne nouvelle.
00:50:17 Depuis des années, les médecins réclament
00:50:19 une augmentation de leur zone horaire.
00:50:21 Le médecin a quand même un certain nombre d'études derrière lui.
00:50:24 5 euros, ça reste 5 euros, ça reste un repas,
00:50:26 voire deux ou trois repas.
00:50:27 Mais pour des personnes dans des situations précaires
00:50:29 ou même des étudiants, c'est compliqué.
00:50:32 Et puis, je n'ai pas de problème de mémoire.
00:50:34 C'est ce qu'a assuré cette nuit Joe Biden
00:50:36 lors d'une allocution surprise.
00:50:38 Le président américain est revenu sur le rapport d'un procureur
00:50:41 qui met en cause ses facultés mentales et précisions
00:50:44 de notre correspondante à New York, Elisabeth Guedel.
00:50:47 Joe Biden voulait rassurer les Américains sur son état de santé
00:50:50 en improvisant une conférence de presse
00:50:52 après la sortie du rapport d'enquête
00:50:54 sur sa gestion de documents confidentiels retrouvés chez lui.
00:50:57 Le procureur qui a enquêté le disculpe dans cette affaire,
00:51:00 ce qui est une bonne nouvelle,
00:51:01 sauf qu'il parle d'une façon alarmante
00:51:04 de l'état de santé mental du président américain.
00:51:06 Il décrit un homme âgé à la mémoire défaillante
00:51:09 qui ne se souvenait même plus, écrit-il,
00:51:12 de la date de la mort de son fils.
00:51:13 Beau Biden décédé d'un cancer en 2015.
00:51:17 Joe Biden était manifestement très en colère,
00:51:19 agacé par la remise en cause de ses facultés mentales.
00:51:23 Pourtant, cette semaine, sa mémoire lui a joué des tours.
00:51:26 Deux reprises, il a confondu des dirigeants européens
00:51:28 avec leurs prédécesseurs.
00:51:30 Il a dit qu'il avait rencontré François Mitterrand en 2021,
00:51:33 c'était Emmanuel Macron,
00:51:34 ou encore l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl,
00:51:37 alors que c'était Angela Merkel.
00:51:39 Et hier, lors de cette conférence de presse,
00:51:41 interrogé sur le Proche-Orient,
00:51:42 il a à nouveau fait une confusion entre le président mexicain
00:51:46 et le dirigeant égyptien.
00:51:48 Un des problèmes de mémoire qui pèse de plus en plus
00:51:51 sur la campagne pour sa réélection.
00:51:54 Merci Elisabeth Guédel, correspondante CNews à New York.
00:51:57 Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:52:00 Je vous dis à tout à l'heure.
00:52:01 A tout à l'heure, dans 15 minutes, pour être très précis mon cher Michael.
00:52:04 Je vous présente mon plateau de grands témoins du jour
00:52:07 en ce vendredi, puisque nous sommes ensemble jusqu'à 14h,
00:52:10 avec moi Naïmah Mfadel, essayiste, Céline Pina, politologue
00:52:13 et journaliste à cause heure, Pierre Lelouch, ancien ministre,
00:52:15 spécialiste de politique internationale en grande forme,
00:52:17 Pierre Lelouch en ce vendredi,
00:52:19 Denis Deschamps, conférencier, géolie, politologue,
00:52:21 Estelle Youssoupha, députée de Mayotte,
00:52:24 et Florent Tardif, journaliste politique à CNews.
00:52:28 Je vous propose de revenir sur cette information
00:52:31 que je vous donnais au tout début de notre émission.
00:52:32 Évidemment, on l'a appris il y a une heure,
00:52:34 c'est la mort de l'ancien ministre de la Justice, Robert Badinter.
00:52:38 Il est décédé cette nuit à l'âge de 95 ans.
00:52:40 Nouveau témoignage, je vous propose de retrouver immédiatement
00:52:44 Noémie Schultz, notre journaliste police-justice
00:52:46 que vous connaissez évidemment.
00:52:48 Bonjour Noémie, c'est important de vous avoir
00:52:51 pour témoigner ce que l'on peut dire sur ce grand parcours de vie
00:52:55 de Robert Badinter, c'est qu'il était avant tout un grand avocat aussi.
00:53:00 Bonjour Noémie.
00:53:00 Oui, Robert Badinter, bonjour Thierry,
00:53:03 a été avocat pendant 30 ans.
00:53:04 Alors, je n'ai pas eu la chance de le voir plaider,
00:53:07 mais on le connaît bien sûr parce que c'est lui qui a plaidé
00:53:12 et a obtenu à plusieurs reprises que des personnes condamnées à mort
00:53:15 échappent à la guillotine.
00:53:16 Je voulais vous parler de deux affaires qui l'ont profondément marqué.
00:53:20 Cet homme qui à la base ne se dessinait pas tellement
00:53:22 à se retrouver devant une cour d'assises,
00:53:23 c'était d'abord un avocat spécialisé en droit des affaires,
00:53:26 en droit de la presse.
00:53:26 Il a d'ailleurs plaidé qu'une vingtaine de fois devant une cour d'assises
00:53:29 et cette fois dans des affaires où la peine de mort était en jeu.
00:53:33 Défendre, disait-il, c'est aimer défendre et non aimer ce qu'on défend.
00:53:38 En 1972, il est profondément marqué, il est l'avocat d'un homme,
00:53:43 un détenu qui, lors d'une prise d'otage à la prison,
00:53:46 à la centrale de Clairvaux, a tué un surveillant et une infirmière,
00:53:51 Claude Buffet et Roger Bontemps.
00:53:53 Alors lui défend Roger Bontemps, qui n'a pas lui-même égorgé les deux victimes,
00:53:57 mais qui était complice de cette prise d'otage
00:53:59 et qui est donc, lors du procès, condamné à la peine de mort, à la guillotine.
00:54:03 Robert Badinter était convaincu qu'il obtiendrait la grâce pour son client,
00:54:07 puisqu'il estimait que son client lui-même n'avait pas de sang directement sur les mains.
00:54:11 Mais à l'époque, Georges Pompidou avait refusé cette grâce
00:54:16 et donc en novembre 1972, Robert Badinter assiste à l'exécution de son client
00:54:21 dans la cour de la prison de la santé.
00:54:23 Il en était ressorti profondément marqué, il avait écrit un livre,
00:54:25 "L'exécution" qui avait été lu par des générations d'avocats,
00:54:29 et pas seulement d'ailleurs d'avocats,
00:54:30 et ce moment avait marqué vraiment un tournant dans sa vie.
00:54:32 "J'étais passé de la conviction intellectuelle à la passion militante",
00:54:35 c'est un abolitionniste convaincu.
00:54:37 Quelques années plus tard, en 1977, vous vous souvenez de cette affaire
00:54:42 qui traumatise la France.
00:54:43 Roger Gickel avait ouvert son journal télévisé en disant
00:54:46 "La France a peur, l'enlèvement d'un petit garçon, Philippe Bertrand",
00:54:50 qu'on retrouve au bout de quelques jours mort.
00:54:53 Un homme est pointé du doigt,
00:54:56 identifié comme étant celui qui a enlevé le petit garçon qu'il a tué,
00:54:59 il s'agit de Patrick Henry, un homme que la France déteste d'autant plus
00:55:05 qu'il est d'abord soupçonné, placé en garde à vue, remis en liberté,
00:55:07 et qu'à sa sortie de garde à vue, il va répondre à des interviews en disant
00:55:10 "J'espère que l'affaire sera vite réglée",
00:55:11 en fait c'était lui qui avait enlevé le petit garçon.
00:55:14 Cette affaire avait eu un impact sur tous les Français
00:55:17 qui s'étaient identifiés aux parents de Philippe Bertrand,
00:55:19 et tout le monde, c'était unanime, tout le monde, y compris les politiques,
00:55:23 voulait la mort pour Patrick Henry.
00:55:26 Robert Badientère le défend, et dans cette affaire, il va plaider,
00:55:31 non pas pour sauver Patrick Henry dont il sait qu'il n'y a pas grand-chose à faire,
00:55:34 qu'il sera de toute façon condamné, mais il va plaider contre la peine de mort.
00:55:38 Il a raconté à plusieurs reprises dans des entretiens
00:55:40 comment il avait cherché la clé pour faire vaciller les jurés,
00:55:43 il a compris qu'il devait les mettre devant leurs responsabilités individuelles,
00:55:47 c'est-à-dire pas leur dire "ce sera vous en tant que jury",
00:55:49 mais c'est vous, chaque personne individuellement.
00:55:51 Si vous votez comme M. l'Avocat général vous le demande,
00:55:54 vos enfants sauront que vous avez un jour condamné à mort un jeune homme,
00:55:57 et vous verrez leur regard.
00:55:59 Il avait aussi cette formule très connue,
00:56:01 "on prend un homme vivant et on le coupe en deux morceaux, c'est cela, guillotiner",
00:56:06 et effectivement Robert Badientère avait obtenu
00:56:08 que Patrick Henry ne soit pas condamné à la peine maximale,
00:56:12 mais uniquement à la prison à vie.
00:56:14 À la suite, il avait obtenu des résultats comparables
00:56:17 pour cinq autres personnes qui risquaient la peine de mort.
00:56:20 Et j'appartiens à une génération qui n'a pas oublié
00:56:21 cette phrase de Roger Gickel, "la France a peur", évidemment.
00:56:25 Autre fait marquant, évidemment, c'est 1981,
00:56:28 où il devient garde des Sceaux et il mène le combat sur cette fameuse peine de mort, Noémie.
00:56:33 Oui, et là, bien sûr, on est dans la lignée de cet engagement,
00:56:36 on l'a dit, un abolitionniste convaincu qui en a fait un combat.
00:56:40 Ce sera son combat d'ailleurs jusqu'à la fin de sa vie,
00:56:42 alors pas en France évidemment,
00:56:43 puisqu'il avait obtenu il y a plus de 40 ans l'abolition de la peine de mort,
00:56:46 mais il était pour l'abolition universelle de la peine de mort
00:56:50 et il continuait de se battre pour cela.
00:56:52 Il est nommé garde des Sceaux en 1981.
00:56:54 Alors, je vous le rappelle parce que je l'avais moi-même oublié,
00:56:58 pas dès l'élection de François Mitterrand,
00:57:00 il doit attendre un peu plus d'un mois pour être désigné garde des Sceaux.
00:57:04 C'est Maurice Fort qui lui est préféré dans un premier temps
00:57:06 et puis après les législatives de juin 1981, il est désigné garde des Sceaux
00:57:10 et bien sûr, il va le rester un 56 mois, 5 ans, c'est presque un record.
00:57:14 Et bien sûr, on se souviendra de cette loi.
00:57:17 Le 10 octobre 1981, au journal officiel,
00:57:20 paraît la loi numéro 81908 qui a été votée la veille
00:57:25 dont l'article 1er déclare la peine de mort est abolie.
00:57:28 Voilà, c'était une mission remplie pour Robert Badinter.
00:57:32 Il y a en 2007, il avait notamment obtenu, 25 ans plus tard,
00:57:37 que l'abolition soit inscrite dans la Constitution.
00:57:39 Pour cela, le Parlement avait été réuni en congrès à Versailles.
00:57:42 La peine de mort est douée à disparaître dans ce monde comme la torture
00:57:45 parce qu'elle est une honte pour l'humanité.
00:57:47 Voilà ce qu'avait notamment dit à l'époque Robert Badinter.
00:57:49 Merci beaucoup pour ce rappel et ce parcours de vie de Robert Badinter,
00:57:53 ma chère Noémie Schultz, notre spécialiste police-justice.
00:57:56 Céline, vous souhaitiez apporter une petite précision,
00:58:00 une petite réaction évidemment, puisque vous avez connu Robert Badinter et son épouse.
00:58:06 En fait, je l'avais croisée au Sénat quand je travaillais là-bas
00:58:10 et quand vous prenez position sur l'islamisme,
00:58:12 que vous êtes très attaquée, très menacée,
00:58:15 vous pouvez toujours compter sur le soutien de quelqu'un
00:58:17 qui s'appelle Elisabeth Badinter, qui se tient à vos côtés réellement
00:58:21 et qui prend les coups avec vous.
00:58:23 Donc oui, ce sont des gens qui me touchent énormément,
00:58:27 mais ce que je voulais surtout dire, c'est que cet humaniste
00:58:31 assiste à la fin de l'humanisme et que cet homme qui est forgé
00:58:36 suite à la Deuxième Guerre mondiale, qui a vu son père être massacré
00:58:41 par les nazis, être envoyé en compte concentration,
00:58:44 cet homme part au moment où revient cet esprit du nazisme
00:58:48 qui a à ce point-là abîmé l'humanité,
00:58:50 qui nous a fallu presque la moitié d'un siècle pour nous en remettre.
00:58:55 Et aujourd'hui, on montre simplement qu'on a oublié
00:58:58 toutes les leçons de la Deuxième Guerre mondiale,
00:59:00 qu'on a oublié tout ce que nous nous devions à nous-mêmes,
00:59:03 qu'on a oublié tout ce que nous devions à l'humanité.
00:59:05 Et un massacre digne des nazis a pu se commettre
00:59:08 dans l'indifférence générale alors qu'on se lave les mains.
00:59:11 Et le seul résultat qu'on obtient en Europe,
00:59:13 c'est l'explosion de l'antisémitisme.
00:59:15 Moi, penser qu'un homme aussi digne et aussi important que Robert Badinter
00:59:20 part de la vie dans cette ambiance-là, ça me fait mal.
00:59:24 Et puis, ce que ça dit de notre avenir, ça me fait mal aussi.
00:59:27 - La sallue du Souffra, je ne vous ai pas interrogé
00:59:29 sur la disparition de Robert Badinter.
00:59:30 - Je pense que c'est un homme qui incarne effectivement
00:59:34 le courage d'aller contre l'opinion publique,
00:59:37 de se battre pour ses idées, de se tenir droit,
00:59:40 de mobiliser toute son intelligence, sa culture,
00:59:44 de se donner corps et âme pour des idées.
00:59:48 Et que d'en faire le combat d'une vie,
00:59:51 je pense qu'on est tous admiratifs.
00:59:54 Certains de nos compatriotes ne sont pas d'accord avec son engagement
00:59:56 et pour autant, il a un respect immense.
01:00:00 Et je pense que ça, c'est quelque chose qui nous manque
01:00:03 cruellement dans la période qu'on traverse,
01:00:05 qui est extrêmement tourmentée, où tous nos principes sont questionnés.
01:00:11 De voir des lumières comme ça pour la République,
01:00:14 des personnes qui se dressent et qui vont au bout de leurs convictions,
01:00:18 ça nous inspire beaucoup d'admiration.
01:00:20 Et je pense qu'effectivement, en venant sur votre plateau,
01:00:23 il y avait dans les témoignages qui racontaient,
01:00:28 oui, ce descendant, survivant de la Shoah,
01:00:32 de me dire qu'il y avait,
01:00:34 parce qu'il était visiblement tout à fait clairvoyant
01:00:37 et lucide sur la fin de sa vie,
01:00:39 compris ce qu'il se passait en Terre sainte.
01:00:43 Je pense que d'avoir été témoin du massacre du 7 octobre,
01:00:47 je pense que ça a dû être profondément traumatisant.
01:00:50 Et je me dis que pour le trajet d'une vie,
01:00:52 c'est aussi à l'image de ce que vit nos compatriotes juifs.
01:00:55 C'est un traumatisme énorme qui se répète,
01:00:58 une histoire qui ne s'arrête pas de violences contre une confession,
01:01:03 contre une partie de notre population.
01:01:05 Et ça, je pense que ça doit être extrêmement dur.
01:01:08 Et pour autant, je me dis que c'est une page qui se tourne pour notre République.
01:01:12 Je pense effectivement à sa femme.
01:01:14 Et c'est des combats qui honorent notre pays.
01:01:20 Et de se dire en fait, à qui va reprendre le flambeau ?
01:01:24 Parce qu'en fait, le combat doit continuer.
01:01:25 Il a toujours su qu'il y avait un antisémitisme rampant.
01:01:29 Malheureusement, qui éclate au grand jour depuis quelques mois maintenant,
01:01:32 mais qui existe et qui a toujours existé.
01:01:35 Il avait d'ailleurs dit cette phrase à François Mitterrand.
01:01:39 Ça fait partie des anecdotes qu'on exhume depuis quelques heures.
01:01:45 François Mitterrand qui potentiellement l'imaginait
01:01:48 de prendre sa succession en 1995.
01:01:51 Il a refusé tout simplement parce qu'il lui a dit pour trois raisons.
01:01:54 Je suis riche, j'ai aboli la peine de mort et je suis juif.
01:01:58 Mais ceci étant, même sur la question de l'antisémitisme,
01:02:02 il faut quand même noter un point, c'est que les Juifs sont extrêmement
01:02:06 surpris de la violence de cet antisémitisme et de son importance
01:02:10 et du nombre de gens qui le partagent et surtout du silence de tous ceux
01:02:14 qui ont passé leur temps à se présenter comme des grandes consciences morales.
01:02:18 Ça, ça fait mal.
01:02:19 Ce n'est pas tellement les attaques, c'est le silence, c'est la lâcheté.
01:02:23 Et c'est tous ces gens qui utilisent la cause palestinienne
01:02:27 pour en fait cracher sur les Juifs,
01:02:30 même si effectivement la cause palestinienne mérite qu'on s'y intéresse.
01:02:33 Naïma, très rapidement.
01:02:34 Pierre Bédard a effectivement été un grand homme.
01:02:36 Il n'y a pas de souci.
01:02:37 Mais ce que je voudrais juste dire, c'est que quelque part,
01:02:42 ces illusions ont si nourri ce qui se passe aujourd'hui.
01:02:46 Et d'ailleurs, le combat, le dernier combat qu'il avait mené grandement
01:02:50 avec Elisabeth Bainter, j'en ai parlé tout à l'heure,
01:02:53 concernant Jean-Claude Lévin, cette crèche extraordinaire
01:02:57 où justement il y avait le dogmatisme religieux qui avait pénétré cette crèche.
01:03:02 Et malheureusement, il y a eu un combat justement pour la laïcité.
01:03:07 Ça a été très difficile pour lui.
01:03:09 Et je pense qu'à un moment, je le regrette de le dire comme ça,
01:03:13 mais il a été aussi piégé par son idéal de société
01:03:17 et que quelque part, en étant piégé,
01:03:20 il n'a pas osé peut-être aussi remettre en cause
01:03:23 peut-être un certain idéal qu'il portait.
01:03:27 Voilà ce qu'on pouvait dire sur la disparition de Robert Bainter.
01:03:30 On va faire un tour d'horizon du reste de l'actualité avec vous,
01:03:33 Mickaël Dorian.
01:03:34 Une policière agressée devant la grille du ministère de l'Intérieur.
01:03:37 Hier soir, un homme a tenté de l'étrangler alors qu'elle était en service.
01:03:41 Le suspect a essayé d'entrer dans la cour du ministère avant d'être interpellé.
01:03:45 On ne connaît pas ses motivations, mais il souffrirait de troubles psychiatriques.
01:03:49 Faut-il craindre une grève des trains pendant les vacances de février ?
01:03:53 Le PDG de la SNCF promet des embauches et des hausses de rémunération
01:03:56 pour éviter ce scénario.
01:03:58 Depuis mercredi, plusieurs réunions ont lieu entre la direction du réseau ferroviaire
01:04:01 et les syndicats, mais pour le moment, le préavis déposé
01:04:04 pour le week-end du 17 et 18 février n'a pas été levé.
01:04:07 Et puis Washington hausse le ton vis-à-vis d'Israël
01:04:09 et juge excessive la riposte contre le Hamas.
01:04:13 Hier, Anthony Blinken a conclu une tournée dans la région
01:04:15 pour tenter d'obtenir une trêve ainsi que la libération des otages israéliens.
01:04:19 Le chef de la diplomatie américaine a également exhorté Israël
01:04:22 à protéger les civils dans ses opérations dans la bande de Gaza et notamment Arafat.
01:04:27 Merci beaucoup, mon cher Mickaël.
01:04:29 On retrouve dans 15 minutes.
01:04:30 Allez, on poursuit les différents thèmes que je souhaitais évoquer
01:04:33 dans Vini News le week-end.
01:04:36 On va évoquer ce fait divers qui aurait pu tourner au drame.
01:04:40 Ça s'est passé dans les bouches du Rhône avec une dispute qui a dégénéré
01:04:45 avec un échange de tirs.
01:04:46 Ça s'est passé mercredi dernier dans la cité du Charel à Aubagne.
01:04:49 Une femme de 76 ans a été touchée par une balle perdue
01:04:53 alors qu'elle se trouvait chez elle.
01:04:54 Un rappel des faits avec Claudie Payet et on en parle juste après.
01:04:59 21h30, alors que Daniel regarde la télévision dans son canapé,
01:05:03 un bruit fracassant la surprend.
01:05:05 Elle croit d'abord à une explosion de gaz avant de s'apercevoir
01:05:08 qu'une balle a traversé la fenêtre de son salon.
01:05:11 Cette septuagénaire s'en tire avec quelques blessures
01:05:13 causées par les débris de verre.
01:05:15 Mais l'incident aurait pu lui être fatal.
01:05:18 La balle est rentrée pas loin de ma tête, un peu plus bas,
01:05:21 je l'avais dans la tête.
01:05:23 Voilà, il y a eu un ricochet là, il y a eu un ricochet sur le tableau là-bas.
01:05:27 Des tirs de balles, Daniel en a déjà entendu plus d'une fois à Charel.
01:05:31 Ici ça tire moins de deux ou trois fois par mois au Charel,
01:05:36 donc il faut bien prendre conscience qu'on n'est pas en sécurité.
01:05:40 Dans ce quartier, l'insécurité est permanente.
01:05:43 Entre règlements de compte, feux de poubelle et bruit incessant,
01:05:47 la vie des habitants du quartier est devenue insupportable.
01:05:50 C'est horrible parce que ça nous arrive des coups de fusil,
01:05:53 des coups de revolver, mais ça se passe plutôt vers l'alimentation.
01:05:57 C'est le Far West tout simplement, on n'est en sécurité nulle part.
01:06:00 On cherche à être en sécurité, mais quand mon fils de 6 ans me dit
01:06:04 "je ne me sens pas en sécurité", ça donne vraiment envie de partir.
01:06:07 Suite à cet incident, une enquête a été ouverte.
01:06:10 Les policiers ont retrouvé un étui de munitions de calibre 9mm à proximité.
01:06:15 Naïma, on n'est pas à Marseille, on est à Aubagne, on n'est pas très loin.
01:06:21 Mais triste constat, et quel reflet de notre société aujourd'hui ?
01:06:25 Oui, on sait très bien que dans les quartiers de la politique de la ville,
01:06:31 malheureusement, il règne l'insécurité, les agressions multiples,
01:06:35 notamment contre nos policiers, contre les pompiers.
01:06:39 Les policiers sont obligés d'intervenir pour les protéger, les ambulanciers, etc.
01:06:44 On le sait depuis des années, ce n'est pas d'aujourd'hui,
01:06:47 ça a commencé il y a une quarantaine d'années.
01:06:49 Mais force est de constater qu'on n'a pas vraiment mis en place une politique
01:06:52 pour empêcher que la situation aujourd'hui, notamment en Marseille ou à Aubagne…
01:06:57 – À Marseille, on l'a évoqué je ne sais combien de fois,
01:06:59 avec des moyens, un déplacement des monnaies de Macron…
01:07:01 – Voilà, ce qui est terrible, c'est que on peut attendre l'État de droit
01:07:07 qui nous protège, qui protège notre sécurité, etc.
01:07:10 Mais on voit qu'il est défaillant, puisque même la police,
01:07:13 comme je le disais tout à l'heure, ne peut même plus rentrer dans un quartier.
01:07:17 Et puis on voit même qu'au sein de son domicile, on n'est plus protégé.
01:07:21 Rappelez-vous la petite Soukaina à Marseille,
01:07:24 qui était tout simplement étudiante dans sa chambre,
01:07:28 qui faisait ses devoirs et qui s'est fait tuer.
01:07:32 Rappelez-vous aussi le monsieur qui dormait,
01:07:35 qui dormait et qui a reçu une balle et qui en est décédé.
01:07:39 Donc voilà, c'est cette situation-là qui devient insupportable.
01:07:43 Et moi je l'ai à plusieurs reprises dit sur vos plateaux Thierry,
01:07:46 c'est que les premiers à souffrir de cette délinquance,
01:07:49 de cette insécurité au quotidien,
01:07:51 qu'ils ne peuvent plus laisser leur gamin jouer
01:07:54 au bas de l'immeuble comme on a pu jouer, nous, il y a 30 ans, 40 ans.
01:07:58 - Ça c'est fini ça.
01:07:59 - Aujourd'hui c'est fini, les rodéos, etc.
01:08:02 Les provocations.
01:08:04 Moi, quand j'étais déléguée du préfet, on le savait,
01:08:06 il y avait des gays tapants.
01:08:08 Aujourd'hui la police dit "Allez, alors on va envoyer la CRS 8, ok."
01:08:12 - Elle ne fait que passer la CRS 8, elle n'est pas la policée,
01:08:14 c'est pas elle le problème.
01:08:16 - Fait un petit tour et s'en va.
01:08:17 À quel moment on va enfin mettre en place une brigade de police
01:08:22 dans le quartier et qu'on n'ait plus peur de ces délinquants ?
01:08:25 Aujourd'hui, il en va de la sécurité et de l'équité de traitement du citoyen.
01:08:31 - Pierre ?
01:08:32 - Céline, Pierre ?
01:08:33 - Au bagne d'Asiata, je le connais bien, c'est juste à côté de Marseille.
01:08:38 - Marseille, c'est pas très loin.
01:08:39 - Ces villes nouvelles ont été construites après l'indépendance
01:08:45 de l'Algérie, Tunisie, Maroc pour accueillir les pieds noirs.
01:08:49 Ça s'est bien passé pendant fort longtemps.
01:08:52 Puis après, les populations ont changé.
01:08:54 On a maintenant, c'est complètement noyé sous l'immigration
01:08:58 et donc l'insécurité, la drogue, elle reste.
01:09:01 Et donc vous avez ça comme tableau général à Marseille.
01:09:06 Mais tous mes amis, vous savez, j'ai de la famille,
01:09:08 je vais très souvent là-bas, c'est consternant.
01:09:11 - C'est de faire Ouest.
01:09:12 - C'est consternant, la ville n'est pas tenue.
01:09:16 En plus, vous avez une situation où Marseille, la banlieue est dans la ville,
01:09:20 pas à l'extérieur, dans la ville.
01:09:22 Et voilà, tout ça est grave et demande une reprise en main très forte.
01:09:28 C'est pour ça que tout à l'heure, j'étais un tout petit peu énervé
01:09:30 par rapport à ces histoires de remaniement.
01:09:32 On fait du casting, on s'amuse, on fait des roues, des machins,
01:09:37 des trucs pendant des semaines et des semaines.
01:09:39 Et pendant ce temps-là, les problèmes, ils sont là.
01:09:41 Les gens se sont tirés dessus chez eux.
01:09:44 Pas un spécial.
01:09:44 - Céline, très rapidement.
01:09:45 - Très rapidement pour dire, en fait, des tentatives de réponse,
01:09:49 il y en aurait, on le sait.
01:09:51 C'est arrêter, virer les gens, par exemple,
01:09:55 quand vous avez des personnes qui font du trafic de drogue.
01:09:58 Vous les sortez de la cité quand quelqu'un y nourrit,
01:10:00 c'est que vous le prenez.
01:10:01 - Deux personnes éclatées, ça aurait été annoncé.
01:10:03 - Non, mais en fait, des choses définitives.
01:10:06 Autrement dit, vous perdez votre logement social,
01:10:08 vous perdez votre titre de séjour.
01:10:10 Des choses un petit peu, vous avez des amendes
01:10:13 qui vous handicapent, vraiment, ce n'est pas 50 euros.
01:10:15 Et on va vous les ponctionner jusqu'à ce que vous ayez tout payé,
01:10:19 même si ça doit être très douloureux pour vous.
01:10:21 Aujourd'hui, on n'a pas ça.
01:10:23 Tant qu'on n'aura pas décidé, finalement, de faire respecter la loi
01:10:29 et de le faire par la sanction, on ne s'en sortira pas.
01:10:31 Donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:10:33 On a des politiques qui, par absence de courage, absence de vision,
01:10:38 qui, parce qu'ils veulent garder une belle image d'humanistes,
01:10:41 mettent toute une population qui n'a ni leurs moyens,
01:10:45 ni leur capacité à s'en sortir
01:10:47 et dont les enfants vont payer le prix de cet abandon.
01:10:49 Ils les laissent dans des situations impossibles.
01:10:52 Je pense que, franchement, après, ils viennent tous pleurer en disant
01:10:56 "on ne comprend pas cette population, c'est bizarre,
01:10:58 elle vote très à droite tout de même".
01:11:01 - Allez, on va marquer une pause.
01:11:03 Merci Céline, on va se retrouver dans quelques instants.
01:11:05 On va parler d'Emrick Caron, qui était présent, vous le savez,
01:11:09 aux Invalides pour l'hommage rendu par Emmanuel Macron
01:11:12 aux victimes françaises du Hamas et qui, là, a pris position,
01:11:16 estimant que, évidemment, les athlètes israéliens
01:11:20 devraient concourir sous bannière neutron.
01:11:23 On sera avec Jean-Philippe Lustig, journaliste, évidemment,
01:11:27 grand spécialiste de la boxe et membre du Conseil représentatif
01:11:31 des institutions juives de France et membre de la commission Sport.
01:11:35 On lui posera la question, quelle est sa réaction ?
01:11:37 Voilà, encore Emmerick Caron avec une nouvelle déclaration.
01:11:42 - Et après, il nous explique qu'ils sont anti-Séministes.
01:11:44 - Et après, il nous explique...
01:11:45 Enfin bon, je suppose que vous aurez plein de choses à dire.
01:11:47 Restez avec nous, c'est sur C News que ça se passe,
01:11:50 et nulle part ailleurs. À tout de suite.
01:11:52 Merci de nous retrouver. Il est 13h30, C News Week-end.
01:11:59 On va retrouver tout de suite en direct Emmanuel Macron.
01:12:01 On a mis près de quatre années à mener les investissements,
01:12:06 conduire ces chantiers, et depuis décembre dernier,
01:12:08 ici à Bordeaux, est expérimentée la plainte en ligne.
01:12:12 Vous savez que ces dernières années, on avait fait la pré-plainte en ligne
01:12:14 qui vous permettait de remplir et qui évitait beaucoup de paperasse
01:12:17 dans les commissariats comme à la gendarmerie.
01:12:20 Et bien maintenant, avec la plainte en ligne qui est expérimentée ici,
01:12:22 on va pouvoir, pour tous nos compatriotes qui le souhaitent,
01:12:26 porter plainte depuis chez soi, grâce à son identifiant numérique.
01:12:30 Vous avez, par vos impôts, on l'a vu à l'instant,
01:12:34 ce qui vous évite de vous déplacer, ce qui vous permet de le faire à toute heure,
01:12:37 et ce qui permet en particulier pour toutes les plaintes contre risque,
01:12:41 quand on dérobe tel ou tel objet, le petit contentieux,
01:12:44 si je puis m'exprimer ainsi, ce dont vous avez besoin
01:12:46 pour votre assureur ou telle ou telle obligation.
01:12:50 Les affaires les plus simples. Au total, sur 3,5 millions de plaintes par an,
01:12:54 2 millions de plaintes sont éligibles à cette procédure.
01:12:56 Voilà, c'était Emmanuel Macron qui s'exprimait en direct
01:13:00 sur CNews. On va reprendre le cours de nos sujets.
01:13:04 On va parler, je vous le disais, d'Emeric Caron, le député LFI,
01:13:08 qui fait encore parler de lui.
01:13:11 C'était mardi sur France Info, il évoquait les sportifs israéliens
01:13:15 aux Jeux Olympiques de Paris.
01:13:17 Alors, je vous dis, voilà ce qu'il a déclaré.
01:13:20 Je ne souhaite pas qu'il soit exclu.
01:13:22 Je souhaite que les athlètes israéliens concoursent aux bannières neutres.
01:13:26 Le comité international olympique devrait leur appliquer le même traitement
01:13:31 qu'ils appliquent aux athlètes russes et biélorusses.
01:13:33 C'est injuste, anormal, illogique.
01:13:36 Il ne prononce pas de la même manière pour Israël.
01:13:39 Ce sont des crimes de guerre qui sont commis par l'armée israélienne à Gaza.
01:13:43 Avec 250 morts par jour, on se retrouve dans la guerre la plus meurtrière du siècle.
01:13:46 Voilà, Adrien Quintenza lui a emboîté le pas.
01:13:50 Évidemment, nous sommes, je vais vous faire réagir dans quelques instants,
01:13:53 mais nous sommes avec Jean-Philippe Lustig, un journaliste bien connu que l'on ne présente plus,
01:13:58 grand connaisseur de la boxe, grand spécialiste.
01:14:02 Je suis ravi de vous accueillir, mon cher Jean-Philippe.
01:14:05 Je voulais vous avoir non pas en tant que journaliste,
01:14:07 croit que, mais en tant que membre de la commission sport du CRIF,
01:14:10 le conseil représentatif des institutions juives de France,
01:14:13 que vous inspire cette sortie d'Emmerick Caron et de ses compères.
01:14:18 Écoutez, pour reprendre les termes d'une décision de justice tristement célèbre il y a quelques années,
01:14:24 j'ai l'impression que certains députés de la France insoumise et comme Emmerick Caron
01:14:29 souffriraient tout simplement de bouffées délirantes
01:14:32 quand on entend ce type de propos qu'il tient,
01:14:35 cet acharnement qu'il y a toujours condamné,
01:14:38 et à souhaiter donc que, tout simplement,
01:14:41 l'équipe d'Israël ne défile pas sous sa bannière, premier élément,
01:14:45 et que les athlètes ne représentent pas leur pays,
01:14:48 et donc de faire la comparaison avec les athlètes russes ou biélorusses
01:14:51 au lendemain de l'attaque de la Russie qui avait envahi l'Ukraine,
01:14:54 on s'en souvient, en février 2020.
01:14:56 Je rassure ceux qui nous écoutent, c'est le CIO qui va décider,
01:15:01 le comité international olympique, ce ne seront pas les propos
01:15:03 tenus par certains députés, parce qu'il n'est pas le seul, comme vous l'avez précisé,
01:15:07 qui prendront la décision, c'est le comité, et il est hors de question,
01:15:10 il est même inenvisageable, au-delà d'être hors de question,
01:15:12 c'est-à-dire que pas une seule fois le CIO a eu l'intention d'évincer l'équipe d'Israël
01:15:17 et qu'elle ne soit pas représentée sous son drapeau.
01:15:19 D'ailleurs, la présidente du comité olympique israélien,
01:15:23 qui est l'ancienne médaillée olympique Yaël Arad,
01:15:26 a fait une déclaration il y a quelques jours,
01:15:27 en précisant bien que les athlètes seront présents aux environs de 80 à 90,
01:15:31 qu'ils défileront, qu'ils seront au village olympique,
01:15:34 protégés par, bien entendu, la sécurité de l'organisation de Paris 2024,
01:15:39 et également par la propre sécurité israélienne.
01:15:41 Voilà l'état des lieux.
01:15:43 Merci, vous nous rassurez en nous disant que ce n'est pas Émouick Caron qui prend cette décision,
01:15:47 on n'en doutait pas évidemment.
01:15:49 Émouick Caron qui était, pourtant je le disais,
01:15:51 présent aux Invalides pour l'hommage rendu par Emmanuel Macron,
01:15:54 victime française du Hamas, on n'est pas à une contradiction près ?
01:15:57 Non, mais ça c'est toute l'ambiguïté de ce personnage,
01:16:00 et comme d'autres malheureusement, qui sont réellement des hurluberlus,
01:16:03 tout simplement, voilà.
01:16:05 Donc on va un petit peu sourire,
01:16:07 même si parfois on peut être choqué,
01:16:08 et on peut considérer que ses propos soient dramatiques,
01:16:11 c'est une évidence,
01:16:12 mais non, vous savez,
01:16:16 vous l'évoquez régulièrement sur ces news,
01:16:18 il y a les experts politiques et sociétaux qui sont sur les plateaux,
01:16:22 et qui s'expriment parfaitement avec beaucoup de clarté,
01:16:24 voilà, il y a cet enjeu présidentiel,
01:16:26 on en vit avec cet électorat de faire plaisir,
01:16:28 donc on est prêt à tout,
01:16:29 et à s'acharner de façon choquante,
01:16:31 et complètement injuste,
01:16:32 qui dérange,
01:16:34 qui dérange, bien entendu.
01:16:35 Vous savez, il y a eu hier, si vous me permettez une petite parenthèse,
01:16:38 hier, il y a eu un événement sportif fort intéressant,
01:16:41 au Grand Palais FMR,
01:16:42 un championnat du monde de kickboxing,
01:16:44 vous voyez ce sport qui met cher,
01:16:45 il y avait 3000 personnes dans ce cadre magnifique,
01:16:47 prestigieux de ce Grand Palais,
01:16:49 qui laissera place au nouveau Grand Palais,
01:16:51 dans quelques mois,
01:16:52 après donc ses travaux.
01:16:54 Plus de 3000 personnes pour une grande soirée,
01:16:56 dans un cadre magnifique,
01:16:57 festif, de nombreuses personnalités,
01:16:58 du monde du sport et du spectacle,
01:17:00 et il y avait une Israélienne qui combattait contre une Belge,
01:17:04 il y a eu les hymnes nationaux,
01:17:05 il y a eu une atmosphère de fête,
01:17:07 il y a eu une atmosphère de paix.
01:17:09 Dans ce contexte d'extrême tension,
01:17:11 de violence, de haine,
01:17:13 il s'avère que justement,
01:17:14 dans un cadre sportif,
01:17:16 tout s'est apaisé,
01:17:17 tout s'est passé dans la plus belle ambiance,
01:17:21 et tant mieux.
01:17:22 Donc au-delà de ces déclarations qui ne font qu'attiser le feu,
01:17:25 qui dérangent et qui sont complètement injustifiées,
01:17:27 on montre que des sportifs en complète conscience
01:17:30 restent avant tout des citoyens, des êtres humains,
01:17:32 et qu'on oublie ce qui peut se passer
01:17:35 à quelques milliers de kilomètres,
01:17:37 et qui n'a strictement rien à voir,
01:17:39 après on sait très bien,
01:17:40 l'agression et l'attaque du Hamas
01:17:42 sur Israël le 7 octobre.
01:17:44 - Vous restez avec nous Jean-Philippe,
01:17:45 on ouvre le débat avec mes grands témoins
01:17:47 si vous en êtes d'accord ?
01:17:49 - Avec plaisir, voilà.
01:17:50 - Pierre,
01:17:51 quelle réaction à cette prise de position
01:17:55 d'Emeric Caron et de ses camarades de LFI ?
01:17:58 - J'ai beau savoir que ces gens-là n'ont pas de limite,
01:18:00 mais à chaque fois je...
01:18:01 - Aïe !
01:18:02 - Je suis toujours un petit peu surpris
01:18:04 par leur capacité à inventer de nouveaux fronts.
01:18:09 Moi quand j'entends parler de Jeux Olympiques et d'Israël,
01:18:13 ce qui sort dans ma mémoire c'est 1972, Munich,
01:18:18 et le massacre des athlètes israéliens,
01:18:21 toujours au sujet de la cause palestinienne.
01:18:24 Les commandos ont massacré l'équipe d'Israël.
01:18:27 C'était il y a 52 ans.
01:18:31 Maintenant qu'on aille ressortir la présence d'athlètes israéliens
01:18:35 dans des Jeux Olympiques en France
01:18:38 par un député français,
01:18:41 après qu'on mette sur le même plan
01:18:44 l'attaque de Poutine contre l'Ukraine,
01:18:47 24 février 2022.
01:18:50 Il y a toute une histoire, mais il y a quand même un agresseur.
01:18:52 Et le fait qu'Israël ait été attaqué il y a quatre mois,
01:18:58 et que par conséquent il y a des réponses
01:19:00 que le gouvernement français lui-même a dit qu'il fallait se défendre.
01:19:04 Ensuite qu'on demande un cessez-le-feu, tout ce qu'on veut.
01:19:06 Mais de là à aller utiliser la symbolique des Jeux Olympiques
01:19:11 pour donner encore un coup de tape de main dessus sur l'état d'Israël,
01:19:15 qui est diabolisé, contraint devant l'Incorporation internationale de justice
01:19:19 pour avoir commis des crimes contre l'humanité,
01:19:21 tout ça est une honte.
01:19:22 - Et puis d'être présent.
01:19:23 - C'est une honte.
01:19:24 - Il va vous invalider alors que les amis ne voulaient pas.
01:19:27 - On est dans la provoque permanente.
01:19:29 Il parle à son électorat en banlieue.
01:19:33 Ils n'ont aucune limite dans l'abaissement.
01:19:36 J'ai honte, moi j'ai été député quand même pendant longtemps.
01:19:39 J'ai honte de ces gens qui sont au Parlement aujourd'hui.
01:19:42 Je ne comprends pas.
01:19:44 - Céline, Céline Pinard.
01:19:44 - En fait, ce qu'il faut dire et être très clair, c'est dire voilà,
01:19:48 le Hamas, ce sont des gens qui agissent
01:19:51 et qui ont une idéologie qui est semblable aux nazis,
01:19:54 qui d'ailleurs ont été les alliés des nazis en leur temps,
01:19:57 et ont aujourd'hui encore une véritable révérence à l'égard d'Hitler.
01:20:02 Ces gens sont aujourd'hui les alliés revendiqués de la France insoumise.
01:20:07 Et que fait la France insoumise ?
01:20:08 Elle prend le narratif du Hamas et elle essaie de l'imposer
01:20:12 dans la vision que peuvent avoir les citoyens en France.
01:20:15 Pour cela, qu'est-ce qu'elle fait ?
01:20:16 Elle évacue le 7 octobre.
01:20:18 Pourquoi ?
01:20:19 Parce que le 7 octobre, c'est un crime contre l'humanité.
01:20:22 On a vu des hommes, des femmes, des bébés être brûlés vifs, être torturés,
01:20:26 les enfants torturés sous les yeux des parents,
01:20:28 les parents torturés sous les yeux des enfants,
01:20:30 des enlèvements, mais même pire que ça,
01:20:33 c'est-à-dire la haine même pas éteinte par la mort.
01:20:35 Une fois mort, il fallait encore mutiler les cadavres.
01:20:38 Il fallait arriver jusque dans l'humiliation la plus totale.
01:20:42 On est donc face à un crime contre l'humanité.
01:20:45 Donc ça, il faut le faire oublier.
01:20:46 Et qu'est-ce qu'il faut faire à la place ?
01:20:48 Il faut inverser l'accusation.
01:20:50 Il faut que les Juifs soient accusés de génocide
01:20:53 et que ce soit eux qui deviennent les nouveaux nazis.
01:20:56 Et LFI fait son travail pour imposer ce narratif-là.
01:21:00 Il a Aymeric Caron qui monte en flèche sur ces sujets.
01:21:05 Pourquoi ?
01:21:06 - Il n'y a pas le seul, hein, chez LFI.
01:21:07 - Mais parce qu'à la fin, leur électorat est en partie soit islamiste,
01:21:13 soit dominé par les islamistes, soit sous emprise,
01:21:16 donc ayant une vision de l'avenir qui est celle des islamistes,
01:21:19 que donc ils ont un électorat d'antisémites
01:21:22 et que des Juifs, il n'y en a pas beaucoup,
01:21:24 et qu'ils ont très clairement choisi leur camp contre la morale.
01:21:28 Que ces gens-là puissent fermer les yeux sur un crime contre l'humanité
01:21:32 et continuer à nous faire la morale est inadmissible.
01:21:36 Qu'ils se taisent bon sang ou qu'ils payent pour les horreurs qu'ils ont en train.
01:21:42 Ces gens finiront avec du sang sur les mains
01:21:44 s'ils continuent à verser dans ce type de narratif
01:21:48 et à exciter la haine et la violence.
01:21:50 Il serait qu'en même temps, aujourd'hui, de les mettre en face de la responsabilité.
01:21:55 - Ecoutez, ils ne se taisent pas.
01:21:56 Je vous donne la parole dans quelques instants, mon cher Denis Deschamps, évidemment.
01:22:00 Jean-Phil Bustic est toujours en direct avec nous.
01:22:03 Je propose d'écouter Emmanuel Bompard, qui était invité de France Info.
01:22:07 Il persiste et il signe, évidemment.
01:22:10 - Je suis de manière générale,
01:22:13 pas très à l'aise avec la sanction contre les athlètes, de manière générale.
01:22:17 Ce que je dis et ce qu'a dit, je crois, Adrien Quatennens,
01:22:20 c'est qu'à partir du moment où on a sanctionné les athlètes russes
01:22:24 en raison de la guerre qui avait été déclenchée par la Russie contre l'Ukraine,
01:22:29 il était légitime, effectivement, de poser la question d'éventuelles sanctions
01:22:33 contre les athlètes israéliens.
01:22:35 Et la France, sur ce sujet, fait l'objet d'un double standard,
01:22:39 d'un double discours qui est insupportable.
01:22:42 - Jean-Phil Bustic, il persiste et il signe, Emmanuel Bompard.
01:22:46 Il n'y a pas de souci.
01:22:48 - Non, mais ils sont comme cela, ils sont liés entre eux
01:22:51 et ils s'acharnent continuellement, continuellement à vouloir condamner.
01:22:54 D'ailleurs, on remarque qu'Israël, dans leurs propos,
01:22:57 est le seul pays dans le domaine sportif à être condamné par eux.
01:23:00 D'ailleurs, on oublie tout ce qui peut se passer,
01:23:02 mais simplement Israël est responsable de tous les maux de la planète aujourd'hui.
01:23:06 Donc, il faut à tout prix s'acharner sur elle et oublier.
01:23:08 Et on le sait, alors que la réalité historique est là,
01:23:10 ça a été expliqué partout, clairement,
01:23:13 ce qui s'est passé depuis le mois d'octobre.
01:23:15 Comment peut-on comparer ce qui se passe aujourd'hui
01:23:18 dans cette partie du monde au Moyen-Orient
01:23:20 et ce qui se passe entre la Russie ou l'Ukraine ?
01:23:23 Donc, c'est absolument sidérant.
01:23:25 Mais c'est lourd de symboles que d'empêcher un pays de pouvoir défiler
01:23:30 et donc que les Athènes représentent leur couleur.
01:23:34 C'est terrible d'inciter.
01:23:35 Les boycottes dans l'histoire olympique ont toujours eu un symbole très fort, les boycottes.
01:23:40 Là, on a évoqué le drame de Munich avec l'attentat de septembre noir,
01:23:43 lorsque ce groupe terroriste palestinien assassine onze athlètes israéliens.
01:23:49 Le drapeau olympique était en berne pour la première fois dans l'histoire de l'Olympisme.
01:23:53 Mais quand on remonte l'histoire, il y a eu des boycottes,
01:23:56 mais les boycottes ont un symbole fort au moment d'événements tragiques.
01:24:00 Lorsque l'URSS envahit l'Afghanistan en 1980,
01:24:02 cela entraîne donc 14 pays, dont l'Allemagne,
01:24:08 à ne pas être présents aux Jeux de Moscou.
01:24:10 Inversement, je crois qu'il y a eu une cinquantaine de pays
01:24:16 qui ont été inversés sur les Jeux de Los Angeles,
01:24:18 lorsque l'Union soviétique refuse en réaction d'aller participer aux Jeux olympiques.
01:24:22 Quand on remonte l'histoire, encore en 1956,
01:24:25 au jeu de Melbourne, au moment des événements du canal de Suez,
01:24:28 il y a eu des pays comme l'Irak qui ne sont pas allés à Melbourne.
01:24:32 Et quand même en Europe, au moment des événements en Hongrie,
01:24:34 à Budapest, lorsque l'URSS envahit la Hongrie,
01:24:38 il y a eu des réactions, notamment de la Suisse, de l'Espagne,
01:24:39 qui n'ont pas envoyé de délégation.
01:24:41 On est dans un autre contexte aujourd'hui.
01:24:43 Il y a donc eu une volonté politique d'un pays de ne pas envoyer ses athlètes,
01:24:47 premièrement, donc de boycotter cet événement,
01:24:49 comme la Corée du Nord avait boycotté la Corée du Sud
01:24:51 en n'envoyant pas son équipe nationale aux Jeux de Séoul en 1988.
01:24:55 On connaît la relation ou la non-relation entre les deux pays ennemis,
01:24:59 mais là, on est dans une situation qui finalement,
01:25:01 les députés de la France insoumise poussent à cela.
01:25:06 Tout simplement, c'est "et Vincent, et Vincent les sportifs israéliens
01:25:09 qui n'ont rien à faire dans ce rendez-vous de paix et d'humanité
01:25:13 que sont les Jeux olympiques".
01:25:14 Et on trouve un moyen très habile, comme ils sont capables de le faire,
01:25:17 même s'ils sont à visage découvert aujourd'hui,
01:25:19 de dire "ben non, on les empêche juste,
01:25:21 simplement, ils ne représentent pas leur pays, ils sont sous couleur neutre".
01:25:23 Donc le pays n'existe pas.
01:25:24 C'est un moyen de nier l'existence du pays,
01:25:27 en obligeant, mais fort heureusement sans aucune incidence,
01:25:31 à moins d'un événement dramatique qui pourrait se passer dans les mois prochains.
01:25:35 Mais je ne peux pas imaginer que le comité international olympique,
01:25:39 je précise bien, l'organisation des Jeux de Paris 2024,
01:25:42 n'a pas le pouvoir de prendre une décision.
01:25:47 Jean-Philippe, Pierre Lelouch a une question à vous poser très rapidement.
01:25:51 Juste, pourquoi est-ce que, si vous avez l'occasion de parler à ce monsieur Caron,
01:25:57 à tous ses petits camarades, je me demande alors pourquoi
01:26:01 il ne demande pas le boycott aussi de l'équipe chinoise à cause de ce qu'ils font au Ygor,
01:26:08 et au Soudan à cause de ce qu'ils font au Sud-Soudan,
01:26:12 et aux Somaliens et aux Érythréens, etc.
01:26:15 Il y a au moins autant de morts dans ces pays-là,
01:26:20 bien plus d'ailleurs qu'ailleurs, et tout le monde se tait.
01:26:23 Pourquoi est-ce qu'il faut toujours enfoncer le même clou ?
01:26:26 C'est ça la question qu'il faudrait leur poser, si vous avez l'occasion.
01:26:29 Jean-Philippe, une réponse très très très rapide.
01:26:31 - Vous pouvez poser une question ?
01:26:32 - Non, très rapide Jean-Philippe.
01:26:35 Je n'ai pas l'occasion de croiser l'ex-journaliste,
01:26:39 mais je n'hésiterai pas.
01:26:41 Bien entendu c'est le grand point d'interrogation, l'acharnement uniquement,
01:26:44 et d'ailleurs toutes leurs déclarations et les tweets de tous ces…
01:26:48 je les appelle les yeux verlus, mais même le mot est un petit peu léger
01:26:51 pour leur extravagance et la violence,
01:26:53 et ce sont toujours tous leurs tweets sur la politique internationale à 90%.
01:26:57 Il y a des tweets qui vont sortir prochainement,
01:26:59 sont exclusivement réservés à la condamnation d'Israël.
01:27:02 On oublie les drames qui se passent, et ils sont nombreux, malheureusement.
01:27:05 Les meurtres, les assassinats, les guerres qu'il y a dans d'autres régions
01:27:10 qui ne sont jamais condamnées par ces députés, certains députés, et d'autres.
01:27:17 - Dernière question, c'est Nadia Mas.
01:27:19 - J'avais juste une question monsieur,
01:27:20 parce qu'on sait très bien que les filles sont dans la provocation et dans la manipulation.
01:27:26 Et ce qui me gêne un peu moi, c'est qu'aujourd'hui ils parlent,
01:27:28 soit disant, au nom de supposées personnes qui soutiennent cette haine d'Israël.
01:27:35 Sachant qu'aujourd'hui, nous avons dans notre pays 8 millions environ de musulmans.
01:27:39 Il ne me semble pas qu'il y ait eu des émeutes ou des appels à la vindique contre Israël,
01:27:44 bien qu'effectivement, de toute façon, c'est très bien un départ d'antisémitisme.
01:27:49 Mais ce que je voulais vous poser comme question,
01:27:52 le kickboxing est beaucoup pratiqué par justement les jeunes des quartiers populaires.
01:27:57 Et vous avez dit que lors de cette manifestation, il y avait 3000 personnes,
01:28:01 et bien ça s'est très bien déroulé.
01:28:03 Donc je voulais juste vous confirmer cela.
01:28:04 - Deux secondes Jean-Philippe, deux secondes.
01:28:07 - Mais vous avez raison de reprendre mes propos.
01:28:10 J'insiste bien, il y a une énorme population musulmane
01:28:13 qui pratique le kickboxing ou la boxe anglaise,
01:28:15 et tout se passe dans le meilleur des mondes.
01:28:16 Mais on est très loin de tout cela.
01:28:18 Il y a vraiment cette fraternité, ce respect, ces valeurs-là,
01:28:21 ces vertus qui sont venues en exergue, il faut bien insister.
01:28:23 On oublie cette haine et tout se passe de façon respectueuse.
01:28:27 Et c'est très émouvant ce qui s'est passé hier,
01:28:29 mais comme ça peut se passer dans beaucoup de soirées sportives,
01:28:32 où justement il y a cette mixité et tout se passe le mieux possible.
01:28:36 Et on est très loin de ces déclarations tellement dérangeantes,
01:28:38 tellement méchantes qui ne font qu'attiser le feu,
01:28:40 et qui peuvent être lourdes de conséquences.
01:28:42 - Et c'est important de le mettre en avant,
01:28:44 parce que justement il ne faut pas laisser ces attiseurs de haine.
01:28:47 - Merci beaucoup Jean-Philippe Lustig, journaliste,
01:28:51 et évidemment merci de ce témoignage.
01:28:54 Je vous rappelle que vous êtes membre de la commission sport du Clif.
01:28:56 Ainsi se termine ce Mini-News Week-end.
01:28:59 Merci pour votre grande fidélité.
01:29:02 Merci à nos grands témoins, merci à l'équipe qui m'a entouré
01:29:04 pour préparer ces deux heures d'information.
01:29:06 Benjamin Bouchard, Laura Baccard, Margot, David Brunet, Abiba, M. Guizou, Naomi Benhamou.
01:29:11 Merci à la programmation, Marc-Daniel Dervich.
01:29:14 Merci aux équipes en régirisation.
01:29:16 Nicolas Bayet, Auxson, Jean-François Couvelard.
01:29:19 Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:29:23 Vous pouvez charger d'ailleurs le QR code
01:29:25 qui doit s'afficher sur votre écran.
01:29:26 Cela vous permet de télécharger l'application sur votre téléphone.
01:29:29 Tout de suite, 180 minutes infos avec Anthony Favali.
01:29:34 A demain, 12h.
01:29:35 Merci pour votre attention.
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