• il y a 6 minutes
Consultant défense, le général Bruno Clermont s'est exprimé sur une potentielle refonte du Service national universel (SNU) : «Le SNU ne touche pas les jeunes français réellement visés».

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Alors, le service national universel, ce n'était pas une mauvaise idée.
00:03C'était d'ailleurs une des priorités du candidat Macron.
00:05Il avait prévu de le rendre obligatoire pour tous les jeunes Français qui sont en classe de troisième.
00:10Soyons clairs, ce n'est en aucune manière un service militaire.
00:13Concrètement, c'est une période bloquée de 15 jours sous la forme d'un camp encadré par des anciens militaires
00:19avec des activités essentiellement sportives et civiques.
00:22En réalité, ce sont des colonies de vacances pour adolescents en uniforme civil.
00:26Cette période est accompagnée d'actions civiques tout au long de l'année.
00:29Le SNU est copiloté par le ministre des Armées et de l'Éducation nationale.
00:34Il n'a touché que quelques dizaines de milliers de jeunes volontaires car il coûte très cher.
00:38Donc, six ans après son lancement, il fonctionne toujours en mode expérimental et sur la base du volontariat.
00:43En fait, ce qui pose le problème, ce n'est pas le SNU qui, sous la forme du volontariat, a une certaine utilité.
00:48C'est le fait qu'il ne touche pas la partie des jeunes Français qui sont réellement visés.
00:51Pour cela, il faut le rendre obligatoire.
00:53Un caractère de l'éleveur posait alors plusieurs problèmes.
00:55Au son coup, 5 milliards par an pour un bénéfice discutable.
00:58Il se pose aussi la question de l'autorité parentale, parce qu'on parle de mineurs de 16 ans.
01:03Il faut donc attendre pour savoir s'il sera maintenu et si oui, quelle sera sa nouvelle forme.
01:09Dans cette même interview, le président de la République a en revanche balayé l'idée d'un retour du service militaire classique.
01:16L'option n'est pas réaliste, ce que dit Emmanuel Macron.
01:19Vous êtes d'accord avec lui ?
01:21Je crois qu'il a raison et tout ça n'est pas contradictoire.
01:23Parce que oui, il y a une menace russe réelle.
01:26À la fois parce que les Russes nous mènent des cyberattaques,
01:28des attaques sur les réseaux sociaux et de l'ingérence dans de nombreux domaines.
01:32Ils visent à déstabiliser notre économie, notre démocratie.
01:34C'est une guerre invisible, mais une guerre réelle.
01:36On appelle cela, les militaires, la guerre hybride.
01:39Bien sûr, il n'existe aucun risque d'avoir des chars russes dans Paris,
01:42mais c'est beaucoup moins vrai pour des pays comme les Pays-Bas ou la Pologne,
01:45qui sont nos alliés dans l'UE et dans l'OTAN.
01:47Alors revenons au service militaire, que les hommes depuis 50 ans ont connu sur ce plateau.
01:51Peut-être, Jonathan ?
01:52Non.
01:53Le président Macron a raison.
01:55Les armées n'ont pas besoin de 800 000 jeunes garçons et filles tous les ans.
01:59Cela coûterait une fortune et c'est totalement inutile.
02:01Par contre, il est indispensable d'augmenter le nombre de soldats d'actifs,
02:05qui est aujourd'hui de 200 000 et surtout de réservistes opérationnels,
02:08qui avec 45 000 est un nombre très insuffisant.
02:10À ce titre, je me permets une proposition.
02:12Il serait très intéressant de développer le service militaire volontaire,
02:16qui existe déjà, mais qui concerne trop peu de jeunes français.
02:19Cela permettrait de former des milliers de jeunes
02:21qui rejoindront ensuite les rangs de l'armée de l'active
02:23et surtout de permettre de faire une large réserve opérationnelle.
02:27Cela permettrait d'adapter en permanence les effectifs au besoin.
02:30C'est la formule qui a retenu l'Allemagne, qui elle aussi a décidé de se réarmer.
02:34Une formule qui pourrait aussi être utilisée par la police,
02:37la gendarmerie et la sécurité civile.
02:39Bref, en tout état de cause, le réarmement moral et militaire de la France
02:43nécessite de nouvelles initiatives, pas pour faire la guerre,
02:46mais pour garantir la paix.
02:49Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations