Avec Nicolas Meilhan, membre des Éconoclastes, ingénieur en énergie.
Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##NOEPISODE##
Retrouvez Alexis Poulin sans réserve tous les vendredis de 12h à 13h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##NOEPISODE##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04 Et on se retrouve avec notre invité Nicolas,
00:08 m'ayant ancien conseiller scientifique auprès de France Stratégie,
00:11 vous êtes aussi membre de l'ASPO France, une association pour l'étude des pics pétroliers et gaziers,
00:15 et vous venez de sortir en fait une tribune dans le Figaro à propos du charbon,
00:20 notamment, qui explique que depuis 2000, en réalité,
00:25 la part du charbon dans le mix énergétique n'a quasiment pas baissé, de 87 à 83%,
00:31 et pourtant, 6000 milliards de dollars ont été investis en 15 ans dans les énergies renouvelables.
00:37 Alors, comment on explique cette persistance du charbon,
00:40 et puis après on va parler des solutions que vous envisagez pour sortir de cette énergie très carbonée.
00:46 Bonjour Alexis, bonjour à tous.
00:48 Alors, c'est les énergies fossiles, c'est pas que le charbon.
00:51 La part qui a diminué c'est 87 à 83%, c'est l'énergie fossile, donc c'est le charbon,
00:55 plus pétrole, plus hausse gaz, mais effectivement depuis 2000,
00:58 ce qui est surprenant c'est que, vous savez, on se revoit toutes les ans,
01:02 dans ces fameuses copes, des sortes d'apéros géants,
01:05 avec des dizaines de milliers de personnes, du champagne et des petits fours,
01:08 pour faire baisser les émissions de CO2,
01:10 et depuis qu'on fait ces apéros, les émissions de CO2 n'ont jamais autant augmenté.
01:16 Ah oui, c'est quand même particulier, puisque le but des copes c'est de diminuer.
01:20 Le but des copes c'est de diminuer, et ça n'est pas que les émissions de CO2,
01:23 des jets qui permettent d'aller à ces copes.
01:26 Donc, pourquoi est-ce que ça n'a fait qu'augmenter ?
01:28 Parce que en même moment, en même temps,
01:31 vous avez eu la Chine qui a rejoint l'OMC en décembre 2001,
01:36 et donc un grand mouvement de délocalisation,
01:39 notamment des usines, des pays riches, OCDE, Etats-Unis, Europe, vers la Chine,
01:46 donc en gros, pour résumer, en France, on fabriquait des choses avec du nucléaire,
01:50 pas de CO2, et maintenant on le fabrique au charbon et on l'apporte de Chine.
01:54 Et donc forcément, c'est un petit peu l'éléphant dans la pièce,
01:57 vu que la Chine aujourd'hui, il y a un article paru récemment,
02:01 c'est un tiers de la production mondiale,
02:04 forcément ça fait monter les émissions de CO2,
02:06 et en 2023, on a encore battu un record mondial d'émissions de CO2,
02:12 et un record mondial de consommation de charbon.
02:15 Donc, un constat est clair, si on essaie de faire quelque chose depuis 20 ans, ça ne fonctionne pas.
02:20 - Mais on parle, les COP s'enchaînent, se suivent et se ressemblent, et rien ne se passe,
02:25 - Il y a toujours un accord historique à chaque fois.
02:27 - Oui, un accord historique, et le CO2 ne fait qu'augmenter.
02:29 Là, selon un économiste britannique, Nicolas Stern,
02:34 il parle d'un transfert de 2500 milliards de dollars qui serait nécessaire des pays riches
02:38 vers les pays pauvres, qui sont plus dépendants du fossile,
02:41 c'est 4% du PIB de l'OCDE, c'est impossible en réalité de faire ça.
02:45 Quelle est la solution ? Parce qu'on a l'impression qu'on parle beaucoup.
02:49 Est-ce que cet objectif carbone, c'est un leurre ?
02:52 Est-ce qu'on peut faire quelque chose ?
02:54 Ou bien est-ce que c'est pillé d'avance le match, on peut dire ?
02:57 - Alors, c'est effectivement...
02:59 C'est vrai que nous, typiquement en Europe,
03:01 on passe beaucoup de temps à discuter entre nous
03:04 de faire baisser nos émissions de CO2,
03:06 mettons des panneaux solaires, des éoliennes, etc.
03:08 - En taxant les SUV à Paris, etc.
03:10 - En fermant toutes les usines, en délocalisant.
03:12 Alors quand on ferme les usines, effectivement, ça marche assez bien,
03:14 notamment en France. Mais en fait, l'enjeu, il n'est pas là.
03:17 L'enjeu, il est surtout en Chine.
03:20 Il est en Inde, où on ajoute des centrales à charbon tous les jours.
03:25 Si vous voulez, vous pouvez mettre quelques panneaux solaires sur votre toit.
03:28 Si de l'autre côté, il rajoute une centaine de centrales à charbon,
03:30 l'impact va être minime.
03:32 Et c'est pour ça que ça continue à augmenter.
03:34 - Mais la Chine prévoit un pic jusqu'en 2050 pour sa consommation de fossiles.
03:38 - Oui, vous savez, c'est assez compliqué de se projeter sur les pics.
03:44 Mais ce qui est sûr, c'est que si on a la moindre ambition
03:48 de faire baisser les émissions de CO2,
03:50 mais c'est un signe qui est important,
03:52 puisque a priori, à date, ça n'est pas prouvé,
03:54 eh bien, il faut faire baisser la consommation de charbon.
03:57 Alors, je reviens sur Nicolas Stern, que vous avez cité,
04:00 2 500 milliards de dollars par an,
04:02 c'est ce qu'il avait dit pour pouvoir permettre cette transition écologique
04:05 au niveau mondial.
04:07 Les COP, elles ont acté 100 milliards de dollars par an,
04:10 donc 25 fois moins,
04:12 et la réalité, c'est 10 milliards de dollars par an,
04:15 donc c'est 250 fois moins.
04:17 Vous voyez, il y a un écart entre 10 et 2 500 milliards.
04:21 - Oui, mais 10 milliards, pour quoi faire ?
04:23 Pour investir dans des énergies renouvelables ?
04:25 - Donc nous, on a essayé de réfléchir à si c'est bon.
04:27 Le problème, c'est le charbon.
04:29 Alors, on a regardé qui consomme du charbon,
04:31 et notamment, qui consomme du charbon pour fabriquer son électricité.
04:34 On est tombé sur 14 pays.
04:36 14 pays, je ne vais pas tous les lister,
04:38 mais on va retrouver dedans la Chine, l'Inde,
04:40 les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud,
04:42 la Russie, l'Allemagne,
04:44 et ces pays-là,
04:46 ils consomment plus de 100 TWh d'électricité à base de charbon.
04:50 Ça, c'est 95% de l'électricité mondiale
04:53 à base de charbon,
04:55 et c'est un quart des émissions de CO2.
04:57 Et on s'est dit, ces gens-là,
04:59 on va essayer de mettre en place un mécanisme vertueux.
05:01 On va mettre en place,
05:03 on va faire une taxe,
05:06 comme ça, ça s'appelle,
05:08 sur leurs exportations.
05:10 Quand nous, on apporte ça chez nous,
05:12 ils vont avoir cette taxe-là.
05:14 Et on s'est dit, on va dimensionner cette taxe
05:16 pour qu'elle leur permette, à eux,
05:18 de se débarrasser du charbon.
05:20 On ne va pas juste les taxer
05:22 et prendre l'argent pour financer notre incompétence chez nous.
05:25 On va leur rendre l'argent
05:27 pour qu'ils puissent remplacer leur centrale à charbon
05:29 par une centrale nucléaire,
05:31 une centrale hydraulique, une éolienne,
05:33 un panneau solaire, une économie d'énergie.
05:35 Et on a fait le calcul,
05:37 et en mettant une taxe moyenne,
05:39 grosso modo, sur ces 14 pays,
05:41 de 10%
05:43 sur leurs exportations,
05:45 qui représentent quand même plus de la moitié des exportations mondiales,
05:47 on arrive à financer
05:49 1250 milliards de dollars par an.
05:51 Donc on arrive à la moitié
05:53 de ce que proposait Nicolas Stern,
05:55 on arrive à plus de 10 fois plus de ce que proposaient les Camps,
05:57 et plus de 100 fois plus de ce qu'on fait.
05:59 Donc on a un mécanisme vertueux.
06:01 - Il y a déjà l'inflation, tout coûte cher,
06:03 si vous taxez des produits qui viennent de Chine
06:05 qui sont censés être peu chers,
06:07 vous allez les rendre encore plus chers,
06:09 c'est un peu difficile à mettre en place
06:11 quand on voit la difficulté
06:13 qu'ont les Français aujourd'hui d'acheter.
06:15 - Il y a un débat, effectivement,
06:17 mais je peux vous donner un exemple
06:19 d'un produit que vous importez en France.
06:21 Il faut voir à quel niveau on met la taxe.
06:23 Est-ce qu'on la met sur le prix à l'importation
06:25 ou est-ce qu'on la met sur le prix final ?
06:27 - Souvent, un T-shirt que vous payez en France,
06:31 on va dire 20 euros.
06:33 Combien il coûte en Chine ? 2 euros.
06:35 Vous l'avez acheté 2 euros.
06:37 Donc si vous mettez une taxe de 10% sur 2 euros,
06:39 ça fait 2,20 euros.
06:41 C'est pas beaucoup, a priori.
06:43 Donc l'inflation, non. Il y a un tel écart
06:45 entre les prix chinois. C'est sûr que si on le met,
06:47 au lieu de le mettre sur le 2 euros, on le met sur le 20 euros,
06:49 ça va être un petit peu plus cher.
06:51 Donc il y a un juste milieu, mais nous, notre objectif,
06:53 avec cette tribune qu'on a publiée avec Philippe Charlesz
06:55 et avec Bruno Figaro, c'est
06:57 "d'ouvrir les débats", de jeter un papier dans la main
06:59 et de voir ce qui peut être fait parce que
07:01 tant qu'on ne s'attaque pas au problème,
07:03 il n'y a aucune chance qu'on le résolve.
07:05 Et ça, il n'y a pas besoin d'avoir fait Polytechnique
07:07 pour le comprendre.
07:09 - Alors justement, phosphorer,
07:11 proposer des solutions,
07:13 c'est ce que vous faites. Vous étiez aussi,
07:15 en ce début de semaine, auditionné par...
07:17 ou la semaine dernière, je ne sais pas,
07:19 auditionné par une commission d'enquête au Sénat
07:21 sur l'augmentation des prix de l'électricité
07:23 et tout ça, c'est formidable. Bruno Le Maire nous explique
07:25 que ça n'augmente pas plus de 10%
07:27 et donc ça augmente de 9,8%.
07:29 On apprend également la semaine dernière
07:31 que le gaz augmentera en juillet.
07:33 Qu'est-ce qui se passe
07:35 avec le prix de l'énergie en France, gaz et électricité ?
07:37 C'est la taxe qui fait que ça augmente
07:39 aujourd'hui, puis il y a bien sûr le problème
07:41 du marché européen de l'énergie.
07:43 - Aujourd'hui, sur...
07:45 Ce que j'ai dit aux sénateurs, déjà,
07:47 j'ai essayé de leur expliquer comment on en était arrivés là.
07:49 Bon, ça m'a quand même pris 10 minutes,
07:51 j'ai du mal à le régimer là en quelques secondes.
07:53 Mais en gros, pour faire simple,
07:55 l'Union...
07:57 En 1986, acte unique
07:59 de l'Union Européenne, on va tout libéraliser,
08:01 y compris l'électricité et le gaz.
08:03 Première directive en 1996.
08:05 Et nous, on dit "Ok,
08:07 on libéralise, mais on garde
08:09 quand même nos tarifs régulés",
08:11 ce qui, a priori, va pas ensemble.
08:13 Et donc, tant que ces tarifs étaient plus élevés
08:15 que les prix du marché, ça posait problème à personne.
08:17 Et quand nos tarifs réglementés
08:19 étaient moins élevés,
08:21 parce qu'on a quand même l'électricité qui était 2 fois moins chère
08:23 que tous les autres pays européens,
08:25 et bien, certains pays européens ont commencé
08:27 à se plaindre et ont ouvert une enquête
08:29 à l'Union, pour suspicion
08:31 d'aide d'État, distorsion de concurrence,
08:33 et donc,
08:35 en gros, ce qui pesait sur nous,
08:37 c'était une amende de 20 milliards d'euros.
08:39 Donc, soit
08:41 on prenait risque de l'amende,
08:43 ou soit on se pliait aux injonctions,
08:45 et donc on a créé un mécanisme qui s'appelait
08:47 "la reine", qui n'était pas si mal
08:49 fixé que ça à l'époque, et qui permettait de garder
08:51 nos tarifs régulés, et en même temps
08:53 d'ouvrir la concurrence, parce qu'il fallait
08:55 absolument ouvrir la concurrence. - Donc, en fait,
08:57 la France s'est fait braquer par l'Union Européenne pour ouvrir la concurrence.
08:59 - On avait un pistolet sur la tempe, et Nicolas Sarkozy
09:01 a signé en bas, parce qu'il ne voulait pas
09:03 payer 20 milliards d'euros. - Ouais, d'accord.
09:05 - Et donc, on se récupère ce mécanisme, qui pose pas trop de problèmes,
09:07 jusqu'en 2020,
09:09 mais dès que les prix du marché ont explosé,
09:11 la construction même du mécanisme
09:13 de la reine, grosso modo, la reine, ça permettait
09:15 que, dans notre facture,
09:17 70% soient du nucléaire,
09:19 et 30% seulement le marché. Donc, on réduisait
09:21 notre exposition au marché.
09:23 - Mais c'est un marché fictif, parce qu'en réalité, tous ces acteurs
09:25 privés de l'électricité
09:27 achètent leur électricité à EDF.
09:29 - Alors, c'est pas un marché fictif,
09:31 mais effectivement, le marché tel quel ne représente
09:33 que un quart de l'électricité
09:35 qu'on consomme. Donc, c'est
09:37 pas grand-chose, et en gros, ça permet
09:39 de passer les pointes,
09:41 et ça permet de s'échanger
09:43 l'électricité entre différents pays.
09:45 Ce qui s'est passé quand les prix
09:47 de l'électricité ont augmenté,
09:49 c'est que, le mécanisme étant
09:51 mal ficelé, n'ayant pas évolué,
09:53 il aurait dû évoluer, eh bien, on se retrouve
09:55 avec la part du nucléaire qui est passée de
09:57 67% à 45%,
09:59 donc, presque divisé par 2,
10:01 et, en même temps, la part
10:03 du marché avait été multipliée par 4.
10:05 Donc, en fait, on fait x8 sur la part du marché
10:07 qui faisait 1/3, donc x3 sur le prix de l'électricité.
10:09 Alors que le coût
10:11 de l'électricité, 80% nucléaire
10:13 et hydraulique, n'a pas bougé.
10:15 C'est amorti, ultra-amorti,
10:17 et donc, ce que j'ai proposé aux sénateurs,
10:19 c'est de simplement corriger
10:21 les problèmes
10:23 de ce dispositif,
10:25 et j'ai d'ailleurs appris après que c'était ce qui était...
10:27 Les corrections que je propose étaient ce qui
10:29 était prévu au départ,
10:31 en 2009, mais dont le gouvernement
10:33 n'a pas voulu. Alors, c'est quoi les corrections ?
10:35 C'est-à-dire, au lieu de se baser que sur le nucléaire
10:37 pour se protéger du marché,
10:39 on fait nucléaire + hydraulique,
10:41 parce qu'en France, on est des champions de l'hydraulique,
10:43 comme ça, 80% de la facture,
10:45 ça va être nucléaire, hydraulique, donc moins de
10:47 50€, 60€, et puis
10:49 après aussi, on a eu, depuis
10:51 cette libéralisation, on est le pays où il y a le plus de fournisseurs
10:53 d'électricité. - Oui, c'est ça. - Alors, on a
10:55 le pays avec le gros monopole, et on a plus de
10:57 100 fournisseurs d'électricité. Et donc,
10:59 alors, il y en a certains qui ont joué le jeu,
11:01 qui ont investi dans des capacités de production,
11:03 notamment renouvelables, et il y en a
11:05 d'autres qui ont juste produit des factures.
11:07 Donc, les producteurs de factures, ils sont sympas,
11:09 mais eux, on va leur demander de produire au moins
11:11 un quart de ce qu'ils vendent. Comme ça, ils vont
11:13 vendre un peu moins, et on n'aura pas ce phénomène,
11:15 je n'en ai pas parlé, et c'est compliqué
11:17 à expliquer, le phénomène d'écrêtement,
11:19 qui fait que, grosso modo, en 2012,
11:21 on a dit, les fournisseurs
11:23 alternatifs qu'on va créer ont le droit à
11:25 un quart de la production d'EDF.
11:27 Sauf que, ces gens-là,
11:29 comme ils ont peu investi dans des moyens de production,
11:31 ben en fait, ils ont demandé
11:33 plus que ce dont ils avaient le droit, et c'est ça
11:35 qui, à cause de notre calcul un peu
11:37 mal foutu, a fait que les prix ont explosé.
11:39 Mais quand je dis les prix explosés, je veux juste
11:41 redonner quand même un ordre de grandeur.
11:43 Grosso modo, nous, l'électricité, le coût,
11:45 le coût, c'est 60 euros
11:47 du mégawatt-heure. C'est la Creux, la commission
11:49 de régulation d'énergie qui l'a dit,
11:51 le coût du nucléaire existant, 60 euros,
11:53 et l'hydraulique, c'est moins cher.
11:55 La commission de régulation
11:57 d'énergie pour 2023 a recommandé
11:59 un coût pas à 60 euros, mais à 240 euros.
12:01 D'accord ? Donc,
12:03 quatre fois plus cher.
12:05 Et donc ça, ce coût qui sort de nulle part.
12:07 Alors, on ne l'a pas senti
12:09 au niveau des ménages, parce qu'il y a eu le bouclier artificiel,
12:11 le bouclier, pas artificiel, si, le bouclier artificiel tarifaire.
12:13 En grosso modo,
12:15 un transfert d'argent du contribuable
12:17 vers EDF, bon, tant mieux, parce que
12:19 ils avaient perdu 20 milliards d'euros l'année précédente.
12:21 Vous allez voir les résultats d'EDF,
12:23 j'annonce à tout le monde, mais dans les prochaines
12:25 semaines, il ne faudra pas être surpris qu'ils gagnent
12:27 plus de 20 milliards d'euros, c'est normal, c'est le bouclier
12:29 tarifaire. Et puis,
12:31 après,
12:33 le problème, c'est les entreprises.
12:35 Moi, j'essaie d'alerter sur ce sujet régulièrement,
12:37 c'est que les entreprises, elles ne sont pas
12:39 protégées, parce que justement, la Commission
12:41 européenne... - On a vu les résultats de de nombreuses
12:43 petites entreprises qui payent plus de 20 milliards d'euros. - La Commission européenne, c'est ce qu'elle voulait, c'était de supprimer
12:45 les boucliers tarifaires. Et donc, elle y est
12:47 arrivée, c'est ce sur quoi on s'est engagé,
12:49 et ça a été le 1er janvier 2016, plus de
12:51 tarifs jaunes, plus de tarifs verts, et
12:53 nos PME, aujourd'hui,
12:55 je le dis et je le répète, on est
12:57 au niveau de défaillance, 400 PME par mois,
12:59 c'est ce qui se passait pendant la crise financière
13:01 de 2008. On en est là, et...
13:03 - Et comment ça se fait qu'on a un ministre de l'économie
13:05 qui est ultra optimiste ?
13:07 - On a aussi un ministre délégué qui s'appelle
13:09 Olivier Grégoire, qui, pour elle, elle voit pas
13:11 les défaillances... J'ai l'impression
13:13 qu'il regarde pas les bons chiffres. - Ouais. - Mais c'est pas grave,
13:15 moi, je suis à leur disposition,
13:17 il suffit de prendre les chiffres de la Banque de France,
13:19 qui est pas non plus une sorte d'ONG,
13:21 écolo-bobo, ou quoi que ce soit, de les retraiter,
13:23 parce qu'il faut quand même enlever les
13:25 micro-entreprises qui faussent les chiffres, parce que
13:27 c'est 95% des défaillances, donc il faut faire une soustraction,
13:29 je sais pas si c'est... - On va parler...
13:31 - ... à la portée de Bruno Le Maire, une soustraction,
13:33 on enlève les micro-entreprises, on ne garde que
13:35 les TPE, puis on regarde ce qui se passe,
13:37 et quand on regarde les données historiques, c'est des données de la Banque de France,
13:39 tout le monde peut y avoir accès, bah on est au niveau
13:41 de 2008-2009, donc il faut se réveiller.
13:43 - Est-ce que ça va se réveiller,
13:45 parce que les sénateurs vous entendent, mais
13:47 on a l'impression que Bruno Le Maire, lui, reste dans une réalité parallèle,
13:49 est-ce qu'à un moment,
13:51 les pouvoirs publics vont comprendre
13:53 l'urgence qu'il y a
13:55 à éviter une explosion
13:57 ou une augmentation encore supérieure des prix
13:59 de l'énergie, électricité et gaz,
14:01 puisque le gaz augmente encore en juillet ?
14:03 - Ouais, alors on voit quand même... le gaz, il augmente aussi
14:05 pour des problèmes de... enfin, des histoires de réseau,
14:07 parce que ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que
14:09 l'augmentation du prix de l'électricité
14:11 ou du gaz, c'est aussi
14:13 en partie parce qu'on veut mettre des
14:15 électricités renouvelables,
14:17 et du gaz renouvelable.
14:19 Une question que j'ai posée aux sénateurs, c'est de se dire
14:21 "Bon, alors c'est très bien, 100 milliards
14:23 d'euros pour l'électricité renouvelable,
14:25 mais pour faire quoi ? C'est quoi le
14:27 service rendu au réseau ?"
14:29 Moi, quand je regarde typiquement l'électricité,
14:31 il y a des très bons sites internet pour voir ça,
14:33 depuis 4 mois, ce qu'on voit, c'est que
14:35 quand il y a beaucoup de vent, en fait,
14:37 on l'exporte. Et donc, quand on l'exporte,
14:39 en fait, on l'exporte aussi à la place du nucléaire.
14:41 Et donc,
14:43 ça nous a aidés, c'est vrai.
14:45 L'an dernier, quand on a eu un souci
14:47 un peu historique sur le nucléaire,
14:49 effectivement, les renouvelables
14:51 ont contribué, c'est indéniable.
14:53 Mais là, la situation est revenue à la normale,
14:55 et donc,
14:57 quand le vent souffle,
14:59 on l'exporte, et à la place du nucléaire. Donc, on baisse
15:01 le nucléaire, qu'on paie quand même.
15:03 C'est pour ça que j'ai dit aux sénateurs, en fait,
15:05 quand il y a du vent, vous payez l'électricité deux fois.
15:07 Donc, posez-vous la question. C'est pas le cas en Allemagne.
15:09 En Allemagne, ça permet de remplacer du charbon,
15:11 la lignite, donc c'est une bonne chose, c'est indéniable.
15:13 Ça coûte cher, 500 milliards, il faut les mettre.
15:15 Et c'est les ménages
15:17 qui payent, mais ça permet de faire ça.
15:19 Donc ça, c'est des questions que doivent se poser
15:21 les sénateurs. J'ai été agréablement surpris
15:23 par leur niveau de connaissance.
15:25 Les questions qu'ils ont posées, ça montre que c'est
15:27 un sujet qui les intéresse. - Au moins, c'est bien.
15:29 - C'est la suite d'une commission d'enquête qui a eu lieu
15:31 l'an dernier. Donc,
15:33 c'est mon naturel optimiste qui parle,
15:35 mais voilà, on va s'intéresser de près
15:37 à ce qui s'est passé sur les prix de l'électricité.
15:39 On a conscience
15:41 que c'est l'avantage
15:43 compétitif historique de la France,
15:45 ces prix de l'électricité. - Bien sûr.
15:47 - Espérons qu'il en sorte quelque chose de concret.
15:49 - OK, merci beaucoup Nicolas Méhan
15:51 d'avoir essayé de raccourcir
15:53 cet un sujet complexe, mais important
15:55 et qui inquiète tous les Français.
15:57 Le prix de l'électricité, du gaz
15:59 et des énergies. Merci. - Merci.
16:01 - On se retrouve dans un instant pour parler
16:03 de l'interview de Poutine avec
16:05 Tucker Carlson. Vous êtes sur
16:07 Sud Radio 0800 26 300 300.
16:09 A tout de suite.
16:11 Sud Radio. Midi 13h.
16:13 Alexis Poulin. Sans réserve.
16:15 [Musique]