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Transcription
00:00 On accueille tout de suite David Rigolet-Rose. Bonsoir à vous. Vous êtes rédacteur en chef de la revue "Orient stratégique".
00:05 Deux extraits de discours, deux discours contradictoires ce soir.
00:10 D'abord les mots de Benyamin Netanyahou, un discours très martial.
00:13 Et il sape, on peut le dire, les efforts entrepris jusqu'à présent pour tenter d'arracher une nouvelle trêve.
00:19 Oui, le problème c'est que la question de la nouvelle trêve, en fait, elle est négociée par des acteurs extérieurs.
00:27 C'est-à-dire les États-Unis, le Qatar, l'Égypte notamment.
00:31 Et les modalités de cette trêve sont soumises après aux partis concernés.
00:37 En l'occurrence, respectivement à la fois le Hamas et Israël.
00:40 Et on voit bien qu'il y a des obstructions de part et d'autre.
00:44 Et des hypothèques qui sont loin d'être levées.
00:46 Ce qui explique des déclarations contradictoires, notamment du Qatar qui dit que, sur le principe, le Hamas a avalisé l'idée d'une trêve.
00:54 Et que le cadrage général est accepté par le Hamas.
00:59 C'est de voir le verre, d'une certaine manière, à moitié plein.
01:03 Mais de l'autre côté, les États-Unis, notamment Anthony Blinken, considèrent qu'il y a encore beaucoup de travail à faire avant de parvenir à la finalisation d'une éventuelle trêve.
01:12 Tout simplement parce que les paramètres des deux côtés ne sont pas réunis.
01:15 Il y a des prérequis des deux côtés qui sont antagonistes, contradictoires.
01:21 Le Hamas veut préalablement assesser le feu qui soit pérenne.
01:25 Ce que ne peut pas accepter Israël.
01:27 Et on le voit bien avec la déclaration du Premier ministre qui parle d'une offensive sur Arafat.
01:31 Avec tous, évidemment, tous les problèmes que ça peut induire.
01:35 Et impossible massacre à venir.
01:37 David Rigolero, on le rappelle, plus d'un million de personnes sont passées à Arafat.
01:41 Parce que l'essentiel, effectivement, des réfugiés sont aujourd'hui concentrés dans le sud.
01:46 Donc ça expose de manière exponentielle, évidemment, les populations civiles encore plus qu'auparavant.
01:53 Et puis du côté israélien, il y a la question, effectivement, de la liste des otages.
01:58 Avec un flou qui est entretenu de la part du Hamas concernant le nombre d'otages encore en vie.
02:05 Et en réalité, on pense du côté d'Israël qu'il y aurait moins d'une centaine d'otages, possiblement, encore en vie.
02:12 Des vies qu'il faut tout de même tenter de sauver.
02:15 Je reviens à ce que vous disiez quant à Netanyahou.
02:17 Il est tout de même sous pression internationale, pression interne aussi.
02:21 Les familles de ses otages continuent d'espérer le retour de ceux qui sont vivants.
02:25 Ou au moins le rapatriement des corps pour pouvoir entamer un deuil.
02:29 Au regard de cette pression exercée sur lui autour du Premier ministre israélien,
02:33 elle n'est pas là l'occasion à saisir ?
02:36 Oui, mais l'argumentaire qu'il a développé, c'est celui qui est depuis le début.
02:41 A savoir que seule la pression militaire, de son point de vue, sera à même de favoriser la libération des otages en question.
02:52 Donc il y a des contradictions qui sont pour l'instant insurmontables.
02:56 C'est ce qui explique qu'il n'y a pas de finalisation d'un accord de trêve,
02:59 puisqu'il y a eu une contre-proposition du Hamas en trois étapes, dont certaines clauses sont jugées irrescevables par Israël.
03:06 Donc des deux côtés, en réalité, il y a une obstruction.
03:09 Et c'est ce qui pose problème évidemment aux négociateurs qui font tous les efforts possibles pour y parvenir depuis les derniers jours.
03:18 Avant de revenir sur le nouveau cycle de tractation prévu demain au CAIR,
03:23 je voudrais simplement avoir votre analyse à vous sur le double discours.
03:27 Netanyahou a tenu ce discours assez martial, je le disais tout à l'heure, des mots très durs,
03:30 au moment où Antony Blinken engage sa cinquième visite dans la région.
03:34 Est-ce qu'il n'y a pas aussi là une façon d'humilier les Américains ?
03:38 Humilier le Premier ministre, c'est qu'il ne faut pas aller trop loin quand même.
03:44 Parce qu'il a rappelé, il y a eu des déclarations intempestives de certains membres de son gouvernement,
03:49 critiquant justement un supposé manque de soutien américain.
03:54 Et il a été obligé de faire un recadrage en disant que non, non, les Américains étaient un pays ami,
04:01 qui était un soutien indispensable.
04:03 Donc il marche sur une ligne de crête parce qu'il est tenu par le discours maximaliste
04:08 d'un certain nombre de membres de son gouvernement.
04:10 Et en même temps, il a évidemment besoin du soutien américain à tout point de vue,
04:14 à la fois sur le plan politique, diplomatique et aussi avec les transferts d'armes,
04:18 puisqu'il y a un usage énorme de munitions que les Américains fournissent aux Israéliens.
04:24 Donc de la part de Netanyahou, évidemment, c'est une position extrêmement compliquée,
04:29 même s'il veut marquer de manière systématique une logique martiale.
04:34 Mais il y a un moment où il y a des limites.
04:36 Et là, on approche du moment de vérité où, effectivement, il va falloir choisir.
04:40 C'est-à-dire ? Quand vous dites moment de vérité, il va falloir choisir ?
04:44 Il va falloir choisir en fonction justement des pressions américaines
04:48 qui demandent un certain nombre de gages pour maintenir un soutien
04:52 qui ne s'est pas démenti jusqu'à aujourd'hui.
04:55 Il y a eu d'ailleurs des mesures de l'administration contre des colons, refus de visa notamment.
05:01 Donc c'était un signal politique ferme adressé au gouvernement.
05:05 Parce qu'en toile de fond, il y a l'idée d'une perspective de sortie de crise
05:09 avec un flou qui persiste sur le devenir,
05:12 alors que les Américains promuevent de toute façon la nécessité de la solution à deux États.
05:18 D'un mot, on revient sur le rendez-vous de demain au CAIR,
05:21 nouveau cycle de tractation entre les États-Unis et l'Égypte notamment.
05:25 Que faut-il attendre de cette nouvelle tentative ?
05:29 Il y aura des efforts renforcés de tous les négociateurs.
05:34 Il y a un consensus des Américains, du Qatar, des Égyptiens pour essayer de finaliser quelque chose.
05:42 Mais évidemment, ça sera conditionné par l'acceptation des partis concernés.
05:46 Et on voit bien que pour l'instant, c'est ce qui explique que ça n'a pas débouché.
05:50 Merci beaucoup David Rigollet-Rose.
05:52 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions sur France 24 ce soir.

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