• il y a 10 mois
Avant même d'ouvrir leur hebdomadaire, les habitués vont sentir la différence. 40 pages en moins !

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 L'éditomédia Cyril, une nouvelle formule bientôt dans les kiosques, donc, pour le magazine Marianne.
00:06 Et avant même d'ouvrir leur hebdomadaire, les habitués vont sentir la différence.
00:10 40 pages en moins, Marianne va diminuer de moitié à partir du printemps.
00:14 Une cure de minceur révélée par un au confrin du Figaro.
00:17 Histoire que le lecteur ne se sente pas floué, le prix aussi va baisser.
00:20 Pas de 50%, mais c'est le geste qui compte, Laurent.
00:23 Mais même avec ce rabais, ça peut être une mauvaise surprise pour les lecteurs de Marianne.
00:27 Dans la presse, il y a ce qu'on appelle la notion de prise en main.
00:31 C'est ce que ressent le lecteur quand il a le journal dans les mains.
00:34 La qualité du papier, sa taille et bien sûr son poids.
00:37 40 pages de moins sur 88, évidemment ça va se sentir.
00:40 Et c'est forcément un gros risque pour le magazine.
00:43 Si celui qui achète sent qu'il n'en a plus pour son argent, vous êtes foutu.
00:47 Alors pourquoi prendre ce risque ?
00:49 Pour commencer, parce que Marianne n'a pas le choix.
00:51 Le prix du papier a explosé depuis trois ans, 85% de plus depuis 2021.
00:57 Conséquence, en janvier, quasiment tous les quotidiens français ont augmenté leur prix.
01:00 Pour Marianne, réduire le nombre de pages, c'est donc déjà réduire le coût de fabrication du magazine.
01:06 Ensuite, il y a aussi besoin de coups de neuf.
01:08 La maquette actuelle à 10 ans, c'est toujours bien de la dépoussiérer.
01:12 Et puis, une nouvelle formule, ça sert d'argument, de communication, pour faire parler de soi à moindre frais.
01:17 Le problème, c'est que passer la séquence de com' tous les patrons de presse vous le diront,
01:21 une nouvelle formule, ça ne fait pas vendre un seul numéro de plus dans les kiosques.
01:24 Mais ça va mal pour Marianne en ce moment ?
01:26 Eh bien, disons que ça va quand même moins mal que pour d'autres.
01:28 Mais l'année dernière, ses ventes au numéro ont quand même baissé de 12%.
01:32 Même avec le milliardaire Daniel Kretinsky à son chevet, Marianne ne peut pas laisser la situation s'envenimer.
01:38 Et c'est l'autre raison de ce très gros pari.
01:40 Le problème, c'est de savoir qui est encore prêt à payer pour un hebdo.
01:43 Dan Figuero, Natacha Polony, qui dirige la rédaction de Marianne, dit un truc intéressant.
01:47 Qu'elle est en concurrence avec toute la presse, bien sûr, mais aussi avec Netflix et avec Deezer.
01:51 Une concurrence sur le temps de cerveau disponible, mais aussi sur la quantité d'argent disponible.
01:56 L'enveloppe dont on dispose pour les loisirs n'est pas extensible et en ce moment a la même tendance à se réduire.
02:01 Alors comment convaincre les gens de payer ?
02:03 Eh bien, pour qu'une personne accepte de s'abonner en ligne, il faut une plus-value.
02:06 Évidente, on paye contre un service haut de gamme, pour ce qu'on ne voit pas ailleurs.
02:10 En France, les gens s'abonnent au Figaro, au Monde, aux Echos, parce que ce sont des marques prestigieuses.
02:15 Pour Marianne, c'est une autre équation.
02:17 La même que pour le parisien d'ailleurs.
02:19 Ce sont des titres qui revendiquent d'être populaires.
02:21 Or, populaire, ce n'est pas un argument de vente, c'est même exactement l'inverse.
02:25 Vous m'avez compris, ce n'est pas juste une nouvelle formule que doit se trouver Marianne, il doit se réinventer.
02:31 Alors, est-ce que c'est possible ?
02:32 C'est très compliqué, mais on leur souhaite.
02:34 Oui, on leur souhaite.

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