• il y a 6 mois
Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00France Inter, le 7-10.
00:06L'éditomédia, Cyril Lacarrière.
00:09Cyril, ce matin, ces interventions médiatiques qui parasitent la dernière ligne droite des européennes.
00:15Alors, cette fois-ci, ce sera à 20h, pas 20h15.
00:18Emmanuel Macron, demain soir, sur TF1, sur France 2, sur BFM, sur LCI et sur France Info.
00:24Officiellement, le sujet, c'est le 80e anniversaire du débarquement et l'actualité internationale.
00:28Mais bien sûr, il parlera des européennes.
00:30Et c'est là que ça coince.
00:32Cinq chaînes, rien que pour le Président de la République, à une heure de très grande écoute, à 24h de la fin de la campagne officielle.
00:38Comme l'a demandé Raphaël Glucksmann.
00:40Dans quel autre pays européen ça pourrait se passer comme ça ?
00:43Bonne question.
00:44Alors, sans avoir fait le tour de toutes les grilles des programmes de toutes les chaînes européennes,
00:48disons que ça fait partie de l'exception audiovisuelle française.
00:52Le Président de la République qui s'invite à la télé.
00:54Et est-ce que les chaînes peuvent refuser ?
00:56Oui, Nicolas. Elles peuvent, bien sûr.
00:58Elles pourraient refuser, car elles pourraient se dire que ça percute la campagne des européennes.
01:03Que ce n'est pas équitable pour les autres candidats.
01:05Oui, elles pourraient, mais elles ne le font pas.
01:07D'ailleurs, si TF1 et France 2 avaient dit non, Emmanuel Macron aurait bien sûr fait son interview ailleurs.
01:12Mais ce qui gêne dans cette opération, c'est le brouillage.
01:15Le brouillage politique et médiatique.
01:17Donc, sans surprise, les autres parties ont saisi l'arcom.
01:20Et alors, quelle a été sa réaction ?
01:22Une réaction au maximum de ce qu'elle peut faire.
01:24C'est-à-dire prévenir et mettre en garde.
01:26Prévenir que ce que dira Emmanuel Macron pourrait être pris en compte au titre de la campagne électorale.
01:31Et mettre en garde les deux chaînes pour les appeler au strict respect des règles du pluralisme politique.
01:37Je dis que l'arcom a fait son max.
01:39Car, je le rappelle, l'arcom ne peut pas interdire un débat ou une interview avant sa diffusion.
01:44Comme le régulateur italien n'a pas interdit un débat entre Giorgia Meloni et son adversaire.
01:49Malgré ce que répètent en boucle quelques candidats français.
01:53Est-ce que cette alerte va changer quelque chose ?
01:55Difficile à imaginer au fond.
01:57Et si on se fie simplement aux faits, c'est même l'inverse.
02:00Jeudi soir, je vous l'ai dit, il y a donc Emmanuel Macron à 20h.
02:03Mais avant ça, jeudi matin, Gabriel Attal sera l'invité des 4 vérités encore sur France 2.
02:09Est-ce que la chaîne publique aurait pu ne pas recevoir le Premier ministre ?
02:12Oui, elle aurait pu.
02:13Mais un Premier ministre, c'est difficile à refuser.
02:16Même quand il débarque sans être invité à une audition de la candidate européenne Valérie Ayé.
02:21Et c'est un peu le problème de tout ça.
02:23C'est comme si le Président et le Premier ministre disposaient des médias comme bon leur semble.
02:27Et pire encore, qu'ils disposent comme ils veulent des chaînes de l'audiovisuel public.
02:32Vous savez ce qu'ils ont dit sur BFM ?
02:34Que les invités là-bas, ils ne sont pas ici chez eux.
02:37Comprendre, sur France Télé et Radio France, ils le sont.
02:40Même si ce n'est pas vrai, évidemment que ce n'est pas vrai.
02:42C'est le sentiment que ça peut donner à ceux qui regardent ça.
02:45Tout ça en plein projet de fusion de l'audiovisuel public.
02:48Un projet auquel personne ne comprend rien.
02:51Donc oui, à la fin, tout ça, c'est du brouillage politique et médiatique.

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