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Plus d'un français sur deux dit qu'il éprouve ce qu'on appelle désormais de la fatigue informationnelle.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 Cyril, l'édito consacré aujourd'hui à notre journée spéciale, portes ouvertes sur l'info,
00:04 l'info qui fatigue les français.
00:07 Plus d'un français sur deux dit qu'il éprouve ce qu'on appelle désormais de la fatigue
00:11 informationnelle.
00:12 Pour la faire simple, les gens saturent de l'actualité.
00:14 Le baromètre annuel du journal La Croix, publié ce matin, donne trois raisons à ce
00:18 sentiment de trop-plein.
00:19 La première, c'est que les médias parlent toujours des mêmes sujets.
00:22 Ensuite, parce que les gens se sentent impuissants face à tout ce qu'on leur raconte.
00:26 Et dernier argument, sur le podium, ils ne font tout simplement pas confiance aux médias.
00:30 Près d'un tiers des français affichent leur défiance, un chiffre qui a grappé en
00:34 un an.
00:35 Plus généralement, le fossé se creuse entre les français et les médias de manière générale.
00:38 Et c'est pas bien enjouissant.
00:39 Plus d'un français sur deux dit qu'il faut se méfier de ce que disent les médias sur
00:43 les grands sujets d'actualité.
00:44 Et ça ne va pas en s'arrangeant.
00:46 Le nombre de ceux qui nous font confiance baisse et celui de ceux qui ne nous croient
00:50 pas augmente.
00:51 Pour celles et ceux qui y croient encore, les "believers", dans l'ordre, les gens font
00:54 confiance aux journaux télévisés, médias de masse par excellence, à la presse régionale,
00:58 médias de proximité, les journaux à la radio, médias de l'intime, du rendez-vous et la
01:02 presse écrite nationale, le média historique.
01:05 Un équilibre qui ne bouge pas tellement au fil des ans.
01:07 Mais ceux en qui les gens ont le plus confiance, vous ne les avez pas cités, Cyril.
01:10 Et non, car ce qui arrive tout en haut de la liste, ce sont vos proches.
01:14 71% des français disent faire confiance à leurs proches pour s'informer, plus donc
01:18 qu'à n'importe quel autre média.
01:19 Ce n'est pas nouveau, on fait confiance à notre entourage pour savoir ce qui se passe.
01:23 Sauf que la notion de proche s'élargit désormais.
01:27 Nos proches, c'est notre famille, nos copains, nos boulots.
01:29 Et puis, ce sont aussi les copains qu'on s'offrait dans le monde virtuel.
01:32 C'est comme ça que les groupes Facebook sont d'abord devenus des lieux de ralliement.
01:36 Lors du mouvement des Gilets jaunes, les gens pouvaient s'exprimer et se soutenir.
01:39 Et puis ces groupes sont devenus des repères à fake news et aux théories du complot.
01:43 Et c'est là que le truc commence à dérailler.
01:45 Et pourquoi ça ?
01:46 Et bien parce qu'à l'heure de la désinformation de masse, on ne peut plus considérer nos proches
01:51 comme des sources d'informations fiables.
01:53 Tout simplement parce que les fake news sont partout et que personne n'y est imperméable.
01:58 Je ne vous dis pas qu'il faut se méfier de tout le monde tout le temps, juste de faire
02:01 gaffe, de vous renseigner un poil plus qu'avec un simple lien sur internet.
02:05 Combien d'entre nous se sont retrouvés à partager un truc drôle, choquant, étonnant,
02:10 sans avoir vérifié d'où ça venait, qui était concerné et si on faisait bien de
02:14 participer à cette grande chaîne de partage ? Chacun, à notre échelle, on participe
02:18 à donner le goût du vrai à une fake news.
02:20 Et Cyril, pour conclure, un dernier renseignement.
02:23 Dans ce baromètre de la Croix, 60% des français disent qu'ils ne sont pas prêts à payer
02:27 pour s'informer.
02:28 Soit, c'est l'endroit, mais attention.
02:30 On ne peut pas à la fois se plaindre des fake news, du manque de diversité de l'info,
02:34 tout reprocher aux réseaux sociaux et en même temps en faire des usages immodérés
02:38 et penser que tout doit être gratuit et nous tomber tout cuit dans le bec.
02:41 Être bien informé, c'est aussi la responsabilité de chacun.
02:44 Merci Cyril.

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