• il y a 10 mois

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00:00 7h15, la colère des agriculteurs retombe. L'heure est au bilan ce matin pour les secteurs d'activité qui ont été perturbés ces deux dernières semaines.
00:07 On parlera des transports routiers tout à l'heure à 7h45 et on évoque l'un des chantiers dans l'éco d'ici, Thomas Cognac,
00:13 avec le trésorier de la Fédération française du bâtiment en Gironde.
00:16 Bonjour Stéphane Jauré.
00:18 Bonjour.
00:18 Quel impact il a eu alors ce mouvement des agriculteurs sur le bâtiment dans notre département ?
00:23 Vous savez, il est très difficile de le mesurer, une des caractéristiques de notre profession est de toujours s'adapter face à l'adversité.
00:31 En revanche, en tant que représentant de la FFB Gironde, je voudrais souligner la gravité de notre situation.
00:37 Une baisse de 38% des mises en chantier, une chute de 50% des ventes, notre secteur est en crise profonde.
00:44 La décision du gouvernement de maintenir des avantages fiscaux sur le GNR, sans équivalent pour le bâtiment.
00:51 On reconsectualise le gasoil non routier.
00:53 Les agriculteurs qui demandaient l'arrêt des taxes sur ce gasoil, ils l'ont obtenu, et vous non.
00:59 Vous vous retrouvez à payer le gasoil non routier plein.
01:01 Absolument, et donc pour les engins de chantier, tout un secteur de notre profession qui est impacté par cette fiscalité,
01:08 tout cela exacerbe nos difficultés à être reconnus dans l'impact direct de nos entreprises.
01:13 Et alors quoi ? Parce qu'on l'a vu avec les agriculteurs, pour obtenir des choses, il faut aller bloquer des routes.
01:18 C'est ce que vous avez prévu de faire ?
01:20 Ecoutez, ça n'est pas forcément la tendance de la profession.
01:24 En revanche, cette situation est quand même préoccupante.
01:29 Nos adhérents grognent, je peux le dire, c'est le mot.
01:34 C'est d'autant plus incompréhensible que face à la situation, 70 000 logements non pourvus sur le département,
01:44 48 000 sur la seule métropole, alors qu'on doit faire face à un afflux de 18 000 nouveaux arrivants par an,
01:52 c'est une situation que nous ne comprenons pas.
01:54 Des chantiers bloqués depuis 6 mois, des élus qui, dans certains articles de presse,
02:00 nous annoncent leur intention de production de logements, et des situations qui n'évoluent pas.
02:05 Il y a eu une petite reprise en décembre ?
02:07 Très faible, très faible, très faible.
02:11 Pour le moment, pas suffisamment signifiante.
02:13 Il y a pas d'espoir pour 2024 que ça s'améliore ?
02:15 Écoutez, nous allons voir dans les dispositions que nous réclamons et que nous avons demandées
02:20 par le biais de notre instance nationale et dans les rendez-vous qui sont normalement affichés
02:26 à partir du 15 février avec notre ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut.
02:31 7h17 sur France Bleu, Jérôme Stéphane Jauret, trésorier de la Fédération française du bâtiment Jérôme,
02:35 et notre invité dans l'éco d'ici.
02:37 Vous allez peut-être avoir un nouveau ministre, d'ailleurs ministre du logement, les annonces sont attendues.
02:41 Nous le saurons peut-être aujourd'hui, oui.
02:42 Ça fait longtemps qu'il n'y en a pas, depuis la nomination du gouvernement.
02:46 Ça aussi, ça pèse dans le manque de dialogue avec le gouvernement ?
02:51 Complètement, c'est une des dispositions que notre président Olivier Salron réclame.
02:55 De la même façon que nous attendons un conseil national de la construction,
02:59 ce sont des choses absolument essentielles qui pourraient pallier à ces tensions,
03:04 avec une écoute pour bien entendre nos revendications.
03:08 Pour autant, Gabriel Attal en a parlé du logement dans son discours de politique générale.
03:12 Près de 2 milliards d'euros, simplification, ça va dans le bon sens quand même ?
03:16 Alors, ça va dans le bon sens. Sur le mot simplification, beaucoup à dire.
03:20 On a aujourd'hui une complexité du dispositif MaPrimeRénov'.
03:25 Nous le voyons bien, une carence considérable des auditeurs, accompagnateurs MaPrimeRénov',
03:32 notamment dans la région, très peu d'opérateurs.
03:34 Tout ceci bloque le dispositif. C'est pratiquement 30 à 40% de risques de chantier non réalisables
03:42 par rapport à ces retards de gestion d'agréments de dossiers.
03:45 Et beaucoup de gens qui pourraient y prétendre et qui ne se lancent pas
03:49 parce qu'ils n'ont pas suffisamment d'informations ?
03:51 Complètement. Qui n'a pas un voisin, un ami, un parent qui souhaiterait faire des travaux
03:55 de rénovation énergétique dans son logement et qui n'y arrivent pas,
03:58 faute de pouvoir d'obtenir l'agrément.
04:00 Alors qu'effectivement, vous le disiez, quand on voit les chiffres des logements sociaux en France,
04:04 2 600 000 ménages qui attendent un logement social, comment on s'en sort ?
04:09 Il faudrait lancer un vrai choc de construction là, maintenant, tout de suite ?
04:12 Complètement. C'est ce que nous demandons.
04:15 Je rappellerai que nous ne sommes pas réellement dans une crise économique.
04:19 Nous sommes dans un déni de réalité de nos politiques.
04:21 Et forcément, nous allons vers une crise sociale profonde.
04:25 Des pertes d'emploi qui sont liées aujourd'hui à ce manque de logements lancés.
04:30 Mais également une crise essentielle,
04:34 qui est la privation d'un droit fondamental pour les gens,
04:38 qui est celui de se loger.
04:39 Et on entend les mots très forts que vous prononcez ce matin.
04:42 Stéphane Jauré, trésorier de la Fédération française du bâtiment en Gironde,
04:45 merci d'avoir été avec nous ce matin.
04:46 Merci.

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