La majorité des blocages d’agriculteurs ont été levés ce vendredi, après l’appel des syndicats majoritaires (FNSEA et Jeunes Agriculteurs) qui a suivi les dernières annonces de Gabriel Attal. Le gouvernement s'est notamment engagé à mettre "en pause" le plan Écophyto visant à réduire l'usage des pesticides. Un "recul inacceptable" pour les élus écologistes
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00:00 Je résume, et vous me dites si j'ai raison de résumer la situation comme ça, on oppose souvent fin du mois contre fin du monde.
00:07 Est-ce que selon vous, sur cette question, le gouvernement a choisi ?
00:11 Le gouvernement, il est quand même dans une posture.
00:16 Moi, ce que je trouve assez incroyable, c'est que le gouvernement, il a choisi les lobbies plutôt que l'écologie.
00:21 Je rappelle deux choses. C'est que depuis le Grenelle de l'environnement, c'est-à-dire 2007, sous M. Sarkozy,
00:29 qui avait prévu l'objectif de réduire de 50% les pesticides en 10 ans.
00:35 Je me souviens très bien, puisque dans le Grenelle de l'environnement, autour de la table, il y avait tout le monde,
00:42 notamment tous les syndicats. Tout le monde a signé la feuille de route. Qu'est-ce qui s'est passé en 10 ans ? Rien.
00:49 Ensuite, on a eu deux plans successifs, Ecofit 1 et Ecofit 2.
00:55 Et aujourd'hui, on nous dit quoi ? Il faut se suspendre. Mais de qui se moque-t-on, en fait ?
01:00 La biodiversité, vous savez ce que ça veut dire ? Ces 30 dernières années en Europe, on a perdu 75% de nos oiseaux.
01:08 En France, les oiseaux dans les champs, on les voit plus. 30% ont disparu. Et l'État, il nous dit quoi ?
01:15 Il nous dit qu'il s'en fout de toute manière. Il parle de 2035, mais il sera plus là. Mais nos oiseaux, ils seront là.
01:20 — Je vous interromps plus, Camélie, parce qu'il y a une question, et j'ai entendu ça à la fois dans la bouche des agriculteurs
01:25 et aussi du gouvernement, c'est qu'on ne peut pas interdire un produit sans solution de remplacement.
01:30 Et ça, on peut le comprendre, c'est-à-dire interdire quelque chose et sans remplacement. Mais s'il n'y a pas de remplacement,
01:35 les agriculteurs disent « Mais comment on fait ? Comment on fait ? Comment on peut traiter et répondre aux normes
01:39 alors qu'on n'a pas de remplacement ? » — Le problème aujourd'hui des agriculteurs, c'est pas la question des normes,
01:44 c'est la question qu'ils ne peuvent pas vivre de leur travail. Donc ça, c'est la première chose.
01:48 La deuxième chose, on peut accompagner les agriculteurs s'ils sont bien payés. Ils vont mettre en place les normes avec deux choses.
01:55 Si on faisait vraiment ce qu'on appelle les paiements, notamment des services éco... des services pour notamment
02:04 les services rendus à la nature, vous voyez, il faut payer nos agriculteurs pour rentrer dans la transition. Ça, c'est vrai.
02:10 Et ensuite, eh ben c'est là où le plan des impostures. Et ça, moi, ça me fait hyper rire, quoi.
02:16 Quand je vois la droite et l'extrême-droite qui aujourd'hui... Parce que nous, on se sert de nous comme les gros, les grands boucs émissaires.
02:24 Mais quand je vois la droite et l'extrême-droite, lorsqu'on a dit qu'il fallait voter des clauses miroirs, c'est-à-dire
02:29 « Nous ne pouvons pas travailler avec un pays qui ne respecte pas nos normes environnementales et sociales »,
02:34 est-ce que la droite et l'extrême-droite et même les libéraux ont voté ? Ils n'ont pas voté comme nous. Vous voyez ?
02:40 Ensuite, lorsqu'on dit que la PAC ne répond pas à l'argument premier d'aider nos agriculteurs,
02:46 cette PAC, elle est unique. Elle est à 80 % pour 20 % des plus grands exploitants.
02:52 Lorsqu'on dit ça, tout de suite, on regarde qui a voté quoi. Eh ben c'est toujours les mêmes.
02:58 Cette PAC ne répond pas à la question notamment de l'avenir de nos agriculteurs.
03:03 Ça, c'est la deuxième chose. Et encore une fois, justement, c'est toujours les mêmes,
03:07 la droite, l'extrême-droite et les libéraux, qui ont voté pour cette PAC.
03:11 et je peux vous faire la liste.
03:13 Pour les traités de libre-échange, c'est pareil !