• il y a 9 mois
Depuis l’arrivée de Nicolas Charbonneau aux commandes du quotidien, en interne, des journalistes commencent à se plaindre des choix du directeur de la rédaction.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 Et c'est l'édito-média, Cyril Lacarrière, ce matin des remous aux parisiens aujourd'hui en France.
00:05 Le Parisien est-il en train de devenir un journal de droite ? Que vous aimerez, Léa Salamé.
00:10 Vous remarquez ?
00:11 Oh le rabot ! Non mais tous les jours je me prends un truc ! Qu'est-ce qui se passe ?
00:16 Hier c'était Rachida Dati !
00:17 Vous revendiquez, vous revendiquez.
00:19 Bon bref, le Parisien n'a jamais été un journal de gauchiste énervé.
00:23 Mais depuis l'arrivée de Nicolas Charbonneau aux commandes du quotidien en interne,
00:27 des journalistes se plaignent des choix du directeur de la rédaction.
00:30 Lundi, la société des journalistes du Parisien a donc rencontré son patron,
00:33 30 minutes, montre en main, pour lui dire qu'ils n'ont pas aimé son édito pour défendre Rachida Dati.
00:38 Ils ont trouvé que Charbonneau reprenait tous ses éléments de langage.
00:41 Qu'ils n'ont pas aimé la une avec Laurent Wauquiez.
00:43 Alors que la veille, le gouvernement s'était fait retoquer une grande partie de sa loi immigration
00:48 par le conseil constitutionnel.
00:50 Ou encore qu'ils ont trouvé étonnant que le Parisien en fasse si peu sur les affaires d'Amélie Oudea Castera.
00:55 Bref, c'est pas la joie aux Parisiens.
00:57 Et qu'est-ce que le patron a répondu à ça ?
00:58 Eh bien, on croit à la SDJ, le plus souvent il s'étonne des critiques.
01:01 Concernant la une avec Laurent Wauquiez, Nicolas Charbonneau se justifie en disant que le Parisien ne fait pas,
01:06 je le cite, le journal de la veille, mais le coup d'après.
01:10 Un mantra qui n'est pas une règle intangible.
01:11 Par exemple, quand Emmanuel Macron fait une conférence de presse le mardi,
01:15 le Parisien en fait bien sa une dessus le mercredi.
01:17 Même chose avec le discours de politique générale de Gabriel Attal,
01:21 c'était la une du Parisien le lendemain, avec à chaque fois des titres positifs.
01:25 Le reproche sous-jacent, mais je pense que vous l'avez compris,
01:28 c'est que Nicolas Charbonneau fasse du journal un organe de presse dédié à la Macronie.
01:32 Ces tensions en tout cas ne sont pas nouvelles.
01:35 Effectivement, en avril dernier, la rédaction a déjà voté une motion de défiance contre son directeur.
01:40 A l'époque, la direction s'était engagée à clarifier la ligne éditoriale.
01:44 À en croire Nicolas Charbonneau, ce travail a été fait.
01:47 A la fin de l'année, il a dit à ses équipes, je le cite,
01:49 qu'il se félicitait de s'être doté d'une ligne éditoriale claire et partagée par la rédaction.
01:54 Ce à quoi ses équipes répondent clair, oui, partagée de moins en moins.
01:58 Et pour vous Cyril, ce virage éditorial est en fait plus vaste.
02:02 Oui, c'est celui de tout le groupe Les Echos, le Parisien, propriété du groupe de luxe LVMH.
02:07 Bernard Arnault a insufflé une inflexion éditoriale au sein de ses deux quotidiens,
02:11 à ce stade avec plus ou moins de succès.
02:13 Si au Parisien, il a installé un directeur qui suit sa ligne, aux Echos ça se passe moins bien,
02:17 je vous en ai déjà parlé, le journal économique n'a plus de patron depuis presque un an
02:21 parce que la rédaction a bloqué le candidat de son actionnaire.
02:25 Et si les journalistes des Echos se sont mobilisés, c'est parce qu'ils voient ce qui se passe aux Parisiens
02:29 et qu'ils veulent préserver leur indépendance.
02:31 Et encore une fois, aux Echos, ce n'est pas un repère de marxiste.
02:35 Le Parisien, aujourd'hui en France, est depuis toujours un journal populaire et sans étiquette.
02:39 C'est ce qui a toujours fait sa force.
02:40 C'est aussi un quotidien qui fait l'actu du jour.
02:43 Espérons qu'il le reste.

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