• il y a 11 mois
Karine Le Marchand, animatrice de l'émission "L'Amour est dans le pré" sur M6, s'est rendue sur un point de blocage de Seine-et-Marne pour soutenir les agriculteurs mobilisés

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Transcription
00:00 Je me souviens que vous aviez promis de monter sur les tracteurs, d'aller voir les agriculteurs dont vous parlez, de leur condition de vie depuis près de 20 ans maintenant.
00:09 Pourquoi est-ce que c'était si important pour vous d'être auprès d'eux aujourd'hui ?
00:15 D'abord, ma parole, c'est un engagement. C'est comme ça que je suis faite. J'avais promis, je tiens.
00:19 Et ensuite, il me semble que c'est important de soutenir cette corporation qui, je pense, pour la première fois, a des chances de faire entendre sa voix.
00:29 C'est pas la première fois que les agriculteurs manifestent, mais jamais autant qu'aujourd'hui, la population française ne les a soutenus.
00:36 Donc voilà, moi, j'en fais partie. Je suis une consommatrice. Et c'était très important d'être là auprès d'eux.
00:42 Mais Karine, qu'est-ce qu'ils vous disent, ces agriculteurs, lorsque vous les rencontrez sur ce point de blocage sur l'autoroute A4 ?
00:51 D'abord, ils me parlent souvent quand même. Je suis un petit peu habituée à leur parler. Mais ils sont déterminés et ils sont calmes.
00:57 C'est-à-dire que c'est un point de blocage ici qui est sans violence. Et ça change aussi des différentes manifestations.
01:06 Ils sont indignés. C'est une colère rentrée. C'est pas des gens qui s'expriment souvent. C'est plutôt des taiseux d'habitude.
01:15 Et donc je pense qu'ils ont à cœur de faire entendre leur voix avec calme et détermination. Et ils ont tout fait pour durer le temps qu'il faudra.
01:24 Dans votre émission, vous avez senti monter cette colère et même parfois ce désespoir sur leurs conditions de vie.
01:30 Alors leurs conditions de vie amoureuses, on le sait. Mais aussi tout simplement la difficulté de pouvoir vivre de son travail.
01:40 Nous, dans l'émission « L'amour est dans le pré », on a plein de façons d'être agriculteurs.
01:48 On a des agriculteurs qui sont riches, d'autres qui ne le sont pas. Des gens qui ont compris le système du business,
01:53 qui savent jouer avec les aides. Le prix du blé, il est déterminé à la bourse de Chicago. Donc ils ont tout sur leur ordinateur.
02:00 Ils vont arriver à garder leur grain jusqu'au bon moment, etc. Et d'autres, notamment les éleveurs et les maraîchers,
02:08 sont les parents pauvres de la PAC et sont les gens qui sont les moins aidés. Et voilà. Mais tous me disent à quel point la paperasse devient insupportable.
02:17 Les contrôles aussi les empêchent de travailler. Et à quel point ils ne sont plus les mains dans la terre comme ils voudraient le faire,
02:23 mais ils sont dans d'autres problématiques qui n'existaient pas auparavant.
02:28 Mais tout à l'heure, je vous ai entendu dire que les consommateurs peuvent aussi changer la donne. À un moment donné, il faut arrêter, je vous cite,
02:35 d'acheter de la merde.
02:38 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous savez, on est sur un marché du libre-échange. Alors je ne parle pas de la partie de la population qui est
02:45 dans mode survie et pour qui chaque centime compte. Je parle de la majeure partie des Français qui, quand ils vont dans un supermarché,
02:53 ont souvent le choix – je prends l'exemple des endives assez souvent parce que c'est vraiment un produit assez français –
02:57 et ils ont le choix entre 2, 3 types d'endives. Ils ne regardent pas forcément d'où l'endive vient. Ils vont regarder au prix.
03:04 Et pourtant, si on rajoute quelques centimes d'euros, mais pas au supermarché, aux producteurs, on peut sauver la vie des producteurs.
03:13 La différence, c'est la transparence. Et aujourd'hui, à chaque fois qu'il y a une promotion, c'est aux producteurs qu'on fait payer les baisses de prix.
03:21 Il y a une loi qui n'est pas appliquée qui s'appelle la loi Egalim où les prix des producteurs doivent être à la base. Et encore aujourd'hui,
03:27 malgré cette loi, ça n'est pas appliqué et ça n'est pas normal.
03:31 – Oui, mais Karine Lemarchand, je regarde un peu les réactions à votre venue sur les réseaux sociaux.
03:35 « Ah, Karine Lemarchand, elle s'est fait une opération de com', une opération de pub facile. Et puis en plus, elle a fait Madame Jean
03:40 avec ses croissants, je viens distribuer les croissants aux paysans. »
03:47 – Qu'est-ce que vous voulez que je réponde ? Je m'en fous. C'est vous qui me demandez une interview, c'était même pas prévu,
03:53 j'ai dit non à tout le monde. – Non, non, c'est pas ça, c'est votre venue.
03:56 – Moi, je suis venue voir les agriculteurs. – C'est votre venue tout à l'heure.
03:59 – Non, non, mais tout va bien. – Auprès des agriculteurs, c'est ça.
04:05 Et donc, il ne faut pas venir, j'ai pas compris, il ne fallait pas venir pour deux, trois rageux.
04:11 J'ai besoin de faire de la com', en fait, vous pensez à mon âge ?
04:14 Je n'ai pas besoin de faire de com' en venant ici et je me fous complètement de ces gens-là.
04:19 – C'est une bonne réponse. – Merci Karine Lemarchand.
04:23 – Vous avez le soutien de notre agriculteur qui est sur le plateau.
04:27 – Il faut leur demander, vous savez, je pense qu'il faut leur demander à eux,
04:31 je pense qu'il faut leur demander à eux, savoir s'ils pensent que je fais de la com' ou pas.
04:35 C'est eux qui sauront la réponse.
04:37 – Merci Karine, Johan Barbe, vous voulez la remercier en direct.
04:40 – Merci à vous pour le soutien Karine Lemarchand,
04:42 mais surtout moi derrière, je ne vois pas un esprit de com',
04:45 je vois quelque chose, un vrai soutien de votre part,
04:47 c'est du temps pris sur votre temps pour les agriculteurs,
04:50 et pour nous il est important qu'on soit soutenu par l'ensemble de la population
04:54 et tous les corps de métier, donc merci d'être présent à nos côtés,
04:57 dans ce barrage que vous l'avez… – Avec grand plaisir.
04:59 – Merci, à bientôt.

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