• l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit Karl Olive, député Renaissance des Yvelines et Jean Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale et député RN de la Somme, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous Europe 1C News.
00:05 Les échos, deux invités, deux élus, deux visions différentes en ce dimanche.
00:11 À partir de 10h30, le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy,
00:15 il dénonce les mesurettes de Gabriel Attal pour défendre les paysans
00:19 et s'insurge d'un double discours à la fois à Paris et à Bruxelles.
00:23 Mais tout d'abord, il est député Renaissance des Yvelines,
00:26 il est un proche d'Emmanuel Macron, ancien maire de Poissy.
00:30 Bonjour à vous, Carl Olive.
00:31 Bonjour Sonia Babouk.
00:32 Et merci de votre présence, vous connaissez bien les enjeux et les défis de la paysannerie française.
00:37 Vous soutenez l'action de l'exécutif qui fait face à une crise désormais qui s'installe.
00:42 Pour vous interroger sur tous ces sujets, je suis entourée de mes camarades,
00:45 Stéphane Dupont des échos, bonjour à vous Stéphane.
00:47 Bonjour.
00:48 Et Mathieu Bockcôtter bien sûr, bonjour à vous Mathieu.
00:50 Bonjour.
00:51 Carl Olive, la colère des agriculteurs ne retombe pas,
00:53 Gabriel Attal sera tout à l'heure dans une exploitation bovine en Indre et Loire,
00:57 dans un village, mais rien n'y fait.
00:59 La FNSEA et les jeunes agriculteurs promettent un siège de la capitale
01:03 pour une durée indéterminée à partir de demain à 14h,
01:06 et également le blocage de Rungis.
01:08 Comment l'élu que vous êtes, le député, l'ancien maire,
01:12 jugent ces actions et ce regain de tension aujourd'hui ?
01:15 J'ai envie de dire que Gabriel Attal qui a été nommé il y a 15 jours,
01:19 on est en période d'épiphanie, c'est une fève tous les jours dans la galette.
01:22 La première chose c'est que souhaitent les agriculteurs en France ?
01:25 On peut se rappeler qu'il y a 150 agricultures différentes en France.
01:29 Ils souhaitent être payés au juste prix.
01:31 Et je le dis en connaissance de cause, puisque je suis issu d'une famille fermière
01:35 dans le Finistère Sud, à Spézet, ils souhaitent être finalement payés au juste prix.
01:41 Ils souhaitent qu'il y ait de la réciprocité entre les droits et les devoirs,
01:44 que les règles soient les mêmes en France et en Europe.
01:47 Et ils souhaitent surtout, pardonnez-moi l'expression,
01:50 qu'on arrête de les emmerder avec les normes qui sont comme des bottins.
01:54 Alors est-ce que cet argumentaire est bien compris par l'exécutif ?
01:58 Est-ce que selon vous le gouvernement mesure l'ampleur de la crise ?
02:02 Parce que là imaginez-vous Paris ou d'autres villes bloquées pour plusieurs jours.
02:07 Quel spectacle cela va-t-il donner ?
02:09 D'abord, moi je veux aussi balayer devant notre porte, il est temps,
02:13 et ce n'est pas depuis hier que je le réclame, vous le savez Sonia Mabrouk,
02:17 il est temps de changer de logiciel dans ce pays, d'aller sur le terrain.
02:20 Je le disais l'été dernier dans une tribune, allons sentir le cul des vaches,
02:23 allons prendre la température du terrain.
02:25 Et force est de constater que depuis 15 jours c'est ce que Gabriel Attal fait,
02:29 ce n'est pas simple.
02:30 Ça ne marche pas ?
02:31 Bien sûr que ça fonctionne.
02:32 Ça ne marche pas puisque le blocage continue, le mouvement continue.
02:35 Non mais monsieur Dupont, vous savez, ce n'est pas un claquement de doigts,
02:37 ce n'est pas quelque chose qu'il a dit hier, ça ne date pas de 10 ans, ça fait 20 ans.
02:40 Les agriculteurs ils sont au bout du rouleau, ils sont au bout du rouleau.
02:44 Il faut arrêter de mettre le mot défiance avant le mot confiance dans ce pays,
02:48 dans ce monde agricole comme sur d'autres sujets.
02:50 Allez les voir c'est bien, mais manifestement les mesures qui ont été annoncées vendredi
02:53 ne satisfont pas une grande partie.
02:55 Monsieur Dupont, excusez-moi, ça fait 48 heures que les mesures ont été annoncées.
02:58 Il y a des mesures malgré tout qui vont dans le bon sens.
03:01 Et je vais vous donner un exemple, je vais essayer d'être très clair.
03:03 J'ai eu le préfet de la Nièvre encore ce matin, Michael Galli,
03:06 qui m'expliquait que les mesures annoncées vendredi
03:09 étaient exactement celles que lui-même avait eues en retour de la part des agriculteurs
03:14 qu'il avait rencontrés il y a deux et trois semaines.
03:16 Donc ça va dans le bon sens, tout n'est pas parfait.
03:18 Et vous allez voir que le Premier ministre va annoncer un certain nombre de mesures,
03:21 certainement aujourd'hui, demain lors de la politique générale,
03:25 le ministre Marc Fesneau continue d'être à la rencontre.
03:28 Tout n'est pas parfait, ça ne va pas se faire en un claquement de doigts.
03:30 Mathieu Bocoté.
03:31 Alors j'entends que vous dites votre solidarité des agriculteurs,
03:34 vous dites que les mesures viennent, mais pour l'instant l'enjeu,
03:37 vous me pardonnerez de le rappeler, c'est la possibilité que Paris soit assiégé,
03:40 ce sont les termes, pendant plusieurs jours, de manière à ce qu'il ait terminé.
03:45 Pour vous, un tel siège serait légitime ?
03:48 Ce ne sont pas des voyous les agriculteurs, ce sont des gens responsables.
03:52 Qu'est-ce qu'ils ont à perdre ?
03:53 Vous voyez les agriculteurs, les tracteurs défiler,
03:56 aller comme ce fut un temps avec les Black Blocs, défoncer des vrilles, etc.
04:01 Ce n'est absolument pas le cas.
04:03 Qu'est-ce que vous entendez alors par un siège responsable de Paris ?
04:05 Je dis simplement qu'il faut prendre la mesure de la situation et c'est ce qui est fait.
04:09 Il faut encore une fois qu'on arrête, je vais vous donner des exemples précis,
04:13 d'emmerder les agriculteurs.
04:14 Un exemple, la taille des haies, la famille Gousseau,
04:18 qui est agriculteur, osait lui et le roi dans ma circonscription,
04:21 m'expliquait, on n'ose même plus planter un arbre.
04:24 Vous connaissez le jeu des sept familles ? Il y a 14 réglementations.
04:27 Donc c'est deux fois le jeu des sept familles, avec le code de l'urbanisme,
04:30 le code du patrimoine, le code de l'environnement.
04:32 Est-ce qu'on peut faire confiance dans ce pays avant d'être systématiquement
04:35 en présomption de culpabilité ? C'est ça qu'attendent notamment les agriculteurs.
04:38 J'entends ce que vous dites, vous parlez sur la question de fond,
04:41 mais là il y a un enjeu politique qui n'est pas un état,
04:43 à moins que vous pensez que ce soit le cas.
04:45 Plusieurs disent, nous allons assiéger Paris.
04:47 Vous me dites, ce ne sont pas des Black Blocs.
04:49 Très bien. Je vous pose la question, qu'est-ce qu'un siège responsable ?
04:51 Qu'est-ce que ça veut dire un siège qui serait tolérable pour vous ?
04:54 Je dis simplement qu'il faut respecter effectivement ce qui se passe,
04:58 parce qu'encore une fois, le monde agricole est au bout du rouleau.
05:01 On a besoin de notre agriculture en France, et c'est bien de le rappeler
05:06 avant qu'il y ait des circonstances.
05:08 Pour être très clair par rapport à ça, il faut faire preuve de responsabilité.
05:11 J'entends le fait d'aller sur un gis, c'est 30 % de la distribution
05:16 dans les commerces et dans les restaurations.
05:18 Il faut être vigilant. Et je pense qu'il faut aussi que chacun,
05:21 d'une autre, des groupements politiques d'ailleurs,
05:25 comme du côté du monde agricole, que chacun soit responsable,
05:28 comme c'est le cas actuellement.
05:31 On entend votre appel à la responsabilité, c'est le cas actuellement.
05:33 Qu'est-ce que vous pensez, car le livre de ceux,
05:35 on va arriver sur le fond des mesures et des doléances des agriculteurs,
05:38 à gauche qui dénonce un deux poids, deux mesures,
05:42 après la prise de parole du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
05:44 qui a dit "il y a des coups de sang légitimes, et je ne vais pas envoyer
05:47 les CRS et les forces de l'ordre". Est-ce que vous dites oui ?
05:50 On ne peut pas envoyer ces forces de l'ordre face à des agriculteurs
05:53 qui travaillent, comme vous le dites, et qui depuis des années,
05:57 poussent ce coup de gueule ?
05:59 Moi, je veux juste dire que la gauche, c'est formidable,
06:01 parce qu'elle est toujours dans les commentaires.
06:03 Ils ont une culture qui est magnifique, c'est la culture du Yaka Faucon.
06:05 À ça, pour commenter, ils sont là. La gauche, l'extrême gauche,
06:08 ils sont toujours là pour bien commenter. Mais quand il s'agit
06:10 de passer aux travaux pratiques, ils sont bien plus absents.
06:13 Moi, j'aimerais qu'on fasse aussi preuve de responsabilité
06:15 à cet endroit-là. Pourquoi ?
06:17 Parce que ce sont eux les irresponsables.
06:20 Non, je ne dis pas que ce sont les irresponsables,
06:22 mais on est tous, encore une fois, moi, je ne cherche pas
06:25 des responsabilités des uns et des autres, on est tous.
06:27 Et je le dis, on balaye devant notre porte, y compris
06:29 sur la majorité présidentielle.
06:30 Je vais juste terminer, M. Dupont, s'il vous plaît.
06:32 Simplement, je dis qu'il faut aussi arrêter.
06:35 On parle, par exemple, du bio, avec la gauche et l'extrême gauche
06:38 et ces écolos qui se prennent pour des cow-boys,
06:40 qui veulent systématiquement empiler des normes supplémentaires.
06:43 Formidable. Qu'est-ce qui se passe ?
06:45 Le prix de la tomate en Espagne est deux fois plus important,
06:47 ou presque, que celui de la France.
06:49 Aujourd'hui, vous avez des agriculteurs qui n'osent même plus
06:52 avoir le label bio. Pourquoi ?
06:55 Parce que c'est des emmerdes à la clé.
06:57 Il faut avoir des normes qui vont s'empiler.
07:00 Et derrière, vous croyez que ce sont...
07:02 - Carles Oly, pourquoi on a tellement attendu ?
07:05 Là, on voit Gabriel Attal avec une botte de foin
07:07 qui énonce ses mesures. Tout à l'heure, il sera dans ce village.
07:10 Vous, vous aviez alerté, au mois d'août, dans une tribune
07:13 au JDD. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas anticipé
07:16 cette crise alors qu'on voyait que tout cela s'émet en Europe ?
07:20 - D'abord, je pense qu'il faut qu'on soit écouté en stéréo
07:22 et pas en mono, y compris dans la verticalité du pouvoir,
07:26 premièrement. Deuxièmement, il faut qu'on arrête
07:28 avec cette technocratie qui veut nous inventer
07:31 la machine à courber les bananes,
07:33 d'être un tout petit peu plus près du terrain.
07:35 Vous voyez ce que fait Gabriel Attal ?
07:37 Lui, il vient sentir le cul des vaches, là.
07:39 Lui, il vient écouter.
07:40 - Ça veut dire que sa prédécesseure ne le faisait pas assez ?
07:42 - Je ne dis pas ça. On est tous responsables, M. Dupont.
07:44 Ça fait sept ans que j'explique au président de la République
07:47 qu'il y a eu les Gilets jaunes, qu'a fait le président de la République.
07:49 Il est derrière à aller faire le grand débat national,
07:52 le Tour de France. Il continue les séquences.
07:54 C'est ça, la vérité du terrain.
07:55 - C'est une critique en creux de l'exercice du pouvoir depuis 2017,
07:57 que vous êtes en train de nous faire d'un pouvoir
07:59 qui est déconnecté, qui est technocratique.
08:01 - Mais M. Dupont, pas depuis 2017. Depuis 20 ans.
08:03 Vous pensez que la prise agricole date depuis avant-hier ?
08:06 Mais ça fait 20 ans que ça dure.
08:08 Et on pourrait prendre le sujet de l'immigration,
08:09 on pourrait prendre le sujet des retraites.
08:11 À un moment donné, il ne faut pas fuir ses responsabilités.
08:14 Oui, il faut aller en prendre plein la figure sur le terrain.
08:16 Et c'est ce qui se passe. Et ça fonctionne.
08:18 Et puis s'inspirer un peu de ce que font les maires.
08:20 Vous voyez, les maires, ce sont les personnes les plus plébiscitées de ce pays.
08:23 Ils ne sont pas écoutés ou peu écoutés. Il est temps que ça change.
08:25 - Alors, Carl, pour être très concrète, puisque le Gabriel Attaï,
08:28 on va suivre ce déplacement, va arriver dans quelques instants.
08:30 On va voir ses images. Il est attendu sur place
08:33 dans cette exploitation bovine en Indre-et-Loire.
08:35 C'est le village de Chisso, c'est 500 âmes.
08:38 S'il y avait une mesure, une mesure à annoncer pour vous, l'élu, l'ancien maire, le député,
08:44 quelle serait-elle ? Quelle mesure aujourd'hui est de nature à apaiser cette colère ?
08:48 Et puis on passera au cadre européen dans quelques instants.
08:50 - Que le monde agricole soit payé au juste prix.
08:55 Je reprends cet exemple.
08:57 Un litre de lait produit à Spézet, Finistère Sud, 49 centimes.
09:01 Revendu, 42 centimes.
09:04 Dans les rayons de marché, la vente du litre au lait, à peu près 1,20 euro.
09:09 Mais vous ne pouvez pas vivre à crédit comme ça toute la vie.
09:13 Avant même d'avoir commencé la partie, vous savez que vous l'avez déjà perdue.
09:16 Les agriculteurs en France ne réclament pas d'être mieux traités ou moins bien traités.
09:20 Ils veulent être traités normalement, avec des règles qui soient les mêmes pour tout le monde.
09:25 Et là, c'est vrai que nous, il faut qu'on se serve un peu,
09:27 l'écoute un peu plus et qu'on ne s'affranchisse pas des règles
09:30 et qu'on ne soit pas... Bruno Le Maire, à juste titre, a fait une proposition avec les acteurs économiques
09:36 d'être dans la suggestion, puis derrière, d'être dans la prévention.
09:40 Aujourd'hui, il faut être dans la punition de ces industriels.
09:45 - Dans la punition de ces industriels. Il faut passer à la vitesse supérieure.
09:48 - Bien sûr qu'il faut passer à la vitesse supérieure.
09:50 - On a trop tardé.
09:51 - Bien sûr qu'on a trop tardé. On a trop tardé parce qu'on a été dans un contrat gagnant-gagnant.
09:54 On a été dans un pacte de confiance.
09:56 Et certains n'ont pas joué le jeu. Je pourrais parler aussi, non pas des super profits, mais des super profiteurs.
10:01 - Des super profiteurs ? Vous pouvez les citer ?
10:03 - Non mais...
10:04 - Les industries... Non mais je sais qu'il ne s'agit pas de les pointer du doigt,
10:06 mais enfin, si vous dites chacun doit balayer devant sa porte...
10:08 - Je pense que dans ce pays...
10:09 - Qui doit le plus balayer aujourd'hui ?
10:10 - Sonia Mabouk. Dans ce pays, où on est capable de faire un contrôle,
10:14 un contrôle quasiment tous les ans ou les ans et demi sur les 230 000 fermes,
10:19 on doit être quand même capable de faire quelques contrôles pour les 6 centrales d'achat qui existent dans ce pays.
10:24 Ça ne va pas être compliqué. Mais ce n'est pas justement de jouer les voyous.
10:28 C'est simplement de dire la confiance n'exclut pas le contrôle.
10:31 - Alors, vous avez évoqué une mesure payée au juste prix.
10:34 Vous avez aussi évoqué l'empilement normatif.
10:37 C'est imaginable à court terme d'engager une dynamique de réduction normative
10:43 pour redonner de l'oxygène aux agriculteurs ?
10:45 - C'est marrant ce que vous me dites, monsieur, parce que quelqu'un m'a dit la complexité de la simplification.
10:49 Non mais, ça va être compliqué de simplifier.
10:51 Mais il n'y a rien de compliqué du tout.
10:53 Il y a un choc de simplification qui va durer.
10:55 - Le premier choc de simplification, Carl Oly.
10:58 - Oui, alors moi, je veux bien qu'on se donne rendez-vous dans un mois,
11:01 parce que Gabriel Attal, là, a décidé pendant ce mois-ci, avec les préfets et les remontées de terrain,
11:06 d'être dans la simplification.
11:08 Et on va avoir un choc de simplification qui va se mettre en place.
11:11 Et on sera jugé sur les résultats. On sera jugé sur les résultats.
11:14 Enfin, excusez-moi, encore une fois, ce n'est pas un magicien, Gabriel Attal.
11:18 En revanche, il retrousse les manches, il va sur le terrain, il va écouter, il va s'en prendre comme les mères.
11:22 Il va être à portée d'Angulade, comme le dit le président Larcher.
11:25 Et je pense que ça va nous faire tous du bien.
11:27 Et puis, j'appelle aussi les collègues ministres, j'appelle les collègues députés,
11:30 j'appelle les collègues élus, pareil, de se retrousser les manches.
11:33 Ça fait du bien de sentir qu'on n'est pas tout seul de temps en temps, lorsqu'on n'est pas champion olympique.
11:38 - Il faut monter au front auprès de ce Premier ministre que l'on voit ici à l'image, en direct,
11:42 en déplacement dans cette exploitation bovine en Indre-et-Loire, dans ce village de Chisso.
11:47 On écoutera dans quelques instants les échanges.
11:50 Est-ce que tout cela peut intervenir sans rien toucher au cadre européen ?
11:54 Car le livre, on va en parler en détail, vous dites que Gabrielle Lettal n'est pas un magicien,
11:58 mais elle est où la baguette magique ? Est-ce qu'elle n'est pas à Bruxelles aujourd'hui ?
12:01 - Bruxelles a aussi sa part de responsabilité, et on a aussi notre part de responsabilité
12:06 par rapport à ce que veut nous infuser, je dirais l'Europe.
12:11 Mais pour autant, oui, moi je suis favorable à la politique agricole commune.
12:16 On bénéficie de 7,5 milliards ou 9 milliards d'octroi de l'APA, c'est plus important.
12:23 - Effectivement, pardonnez-moi, c'est ce qu'a dit le Premier ministre, il a dit "sortir de l'Europe".
12:27 C'est vous, privé, en parlant aux agriculteurs, de 9 milliards d'euros par an.
12:31 Vous reprenez exactement ce discours ?
12:34 - Non, ce sont des faits. Je dis simplement que ce privé de l'Europe, c'est derrière aussi ce privé d'exportation.
12:40 Lorsque la filière bovine représente 35%, la filière laitière représente 55%
12:46 - Le problème, c'est pas l'Europe ?
12:49 - C'est un des sujets, l'Europe, M. Dupont, c'est un des sujets, notamment par rapport aux hachères,
12:54 où on vient imposer aux agriculteurs 4% de leur surface totale, alors qu'on pourrait éventuellement s'en priver.
13:01 Je vous donne un autre exemple, soyons concrets, sur l'obligation de déclaration des retournements de prairies
13:09 qui ont plus de 5 années d'existence, anti-économique, anti-écologique.
13:15 - On dirait que vous êtes en train de dire, et peut-être à raison, il faut dire merci à l'Europe pour la PAC,
13:22 mais la France est un grand contributeur aussi de l'Europe. Pourquoi ? Est-ce qu'on ne le rappelle pas également ?
13:27 - Il faut le rappeler, vous avez raison. Il faut le rappeler.
13:30 Il faut rappeler aussi que si demain on veut surprotéger, on veut effectivement fermer les frontières,
13:36 je vais vous rappeler juste que dans le Médoc, il y a une bouteille sur deux qui part à l'exportation.
13:41 Qu'est-ce qu'on fait demain ? On vire une rangée de vignes ?
13:46 - De côté, il y a la PAC, mais ensuite il y a ce qu'on appelle le fameux Green Deal,
13:48 il y a l'appel à presque la décroissance pour les agriculteurs européens.
13:51 L'Europe, ce n'est pas que la PAC dans les circonstances.
13:54 Les normes qui s'empilent qu'on évoquait, ça vient beaucoup de l'Europe en tant que telle.
13:58 Donc peut-être que la critique de l'Europe, des agriculteurs même quelquefois,
14:01 ce n'est pas contre la PAC, mais contre le côté très technocratique.
14:06 - On en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, M. Pock.
14:08 C'est-à-dire que les agriculteurs, ils veulent aussi mettre fin à toutes ces normes
14:11 où on a l'impression qu'on vient compliquer, là on pourrait faire plus simple.
14:15 C'est ça leur volonté.
14:16 - Est-ce que vous êtes en train de faire, par le livre,
14:19 parce qu'il faut faire pression dans ce cas-là à Bruxelles,
14:22 est-ce qu'aujourd'hui on a les moyens et la volonté politique de bousculer le cadre européen ?
14:26 - Alors écoutez bien, je pense que dans les prochains jours,
14:29 il y aura également des éléments de réponse sur ce que vous dites
14:32 de la part du gouvernement et du président de la République.
14:35 On ne peut pas rester les bras croisés.
14:37 J'entendais ce matin sur vos ondes le fait qu'aujourd'hui,
14:42 nos génies pharmaceutiques dispensent des antibiotiques pour les poulets
14:48 qu'on interdit ici, mais qu'on va envoyer par exemple au Brésil.
14:52 Et le Brésil importe des poulets ici en France
14:54 qui sont effectivement "prémunis" grâce aux antibiotiques françaises.
14:58 Mais on marche sur la tête.
14:59 Même si les jambes vont bien, on marche sur la tête.
15:01 - Stéphane Dupont ?
15:03 - Oui, vous parliez de l'Europe, vous disiez que le gouvernement
15:06 veut se faire entendre à Bruxelles, mais sur l'accord de libre-échange
15:09 qui est en négociation avec le Mercosur, la France dit depuis des années
15:13 que c'est un mauvais accord, qu'il ne faut pas le signer.
15:15 Pourtant les négociations continuent comme si de rien n'était.
15:17 - Pas comme si de rien n'était, monsieur Dupont, mais encore une fois,
15:20 je pense que c'est trop facile, encore une fois, le Yaka Faucon,
15:23 c'est pas en un claquement de doigts.
15:25 Effectivement, et on s'aperçoit aujourd'hui parce que ça nous saute
15:28 comme ça en pleine figure, et d'autres sujets nous tomberont en pleine figure.
15:31 Mais de grâce, on se met autour de la table, on discute franchement,
15:35 mais on met un autre logiciel en place, et on va d'abord écouter
15:38 les principaux acteurs.
15:39 - Est-ce que la France est entendue à Bruxelles ?
15:41 Est-ce que la France pèse encore aujourd'hui à Bruxelles ?
15:43 - Mais bien sûr qu'elle pèse à Bruxelles, peut-être pas suffisamment,
15:45 mais elle pèse à Bruxelles, et encore une fois, quand vous êtes
15:47 avec 25 ou 26 alliés autour de la table, c'est pas une imposition
15:52 qui va faire que du jour au lendemain, vous allez pouvoir obtenir
15:54 ce que les Français souhaitent.
15:55 - L'exécutif affirme justement que le traité du Marcosur n'aboutira pas,
15:59 car lui, on est un peu dubitatif, c'est-à-dire qu'on nous dit
16:01 qu'il y a des pressions qui sont exercées, les négociations se passent
16:04 en ce moment, je rappelle que c'est le traité de libre-échange
16:06 avec l'Amérique du Sud, où est-ce qu'elles sont ces pressions ?
16:10 Est-ce qu'en ce moment, on est en train de tenter de trouver
16:13 une coalition de pays pour faire échouer ces accords, ces négociations ?
16:18 - Je pense qu'à l'heure où on se parle, y compris en coulisses,
16:21 il y a des réunions qui ont lieu pour trouver, je dirais,
16:25 le consensus qui satisfasse le plus grand nombre, effectivement.
16:29 On aura peut-être des nouvelles d'ici la fin de semaine,
16:32 mais je dis souvent que je ne vais pas donner l'arrivée du tiercé
16:34 avant la fin de la course.
16:35 - Ça veut dire que le président de la République va s'impliquer personnellement ?
16:37 - Je pense que le président de la République, à l'heure où on se parle,
16:40 il s'implique sur le sujet parfaitement.
16:42 - Vous avez utilisé une formule forte, vous avez dit
16:44 "on doit changer de logiciel".
16:45 - Bien sûr.
16:46 - Par lequel ? Quel est le nouveau logiciel ?
16:47 - Eh bien, sortir le cul des vaches, je crois que c'est pas...
16:49 - D'accord, mais ça, c'est une image.
16:50 - Non, c'est pas une image.
16:51 Ah oui, oui, c'est une image, évidemment.
16:52 Oui, oui, c'est une image, vous avez raison.
16:54 - C'est pas un peu court, hein.
16:55 - Pardon ?
16:56 - C'est un peu court, non ?
16:57 Sentir le cul des vaches, c'est bien d'aller dans les exploitations agricoles,
16:59 mais ils attendent autre chose, les agriculteurs, non ?
17:01 - Il y a l'amour et il y a l'épreuve d'amour.
17:03 - Oui, oui.
17:04 - Faut pas dire ça, M. Dupont,
17:05 parce que je trouve que c'est assez condescendant, là, ce que vous dites.
17:07 Quand on parle de sentir de logiciel, j'ai été maire pendant 8 ans,
17:11 deux terrains, je ne suis pas un professionnel de la politique,
17:13 je suis un professionnel du terrain, on a été réélu au premier tour avec 75%.
17:17 Voici, c'est le calque de la France.
17:19 C'est 40 000 habitants, c'est des QPV,
17:21 c'est effectivement y compris des agriculteurs producteurs.
17:25 Faut pas dire ça, faut pas dire ça, c'est un peu court.
17:27 Non, c'est pas un peu court, c'est la réalité du terrain.
17:29 C'est comme ça que ça se passe sur le terrain.
17:30 Moi, il n'y a pas une décision qui n'a été prise
17:32 sans qu'elle soit validée par les acteurs de terrain.
17:34 Quand on prépare nos réunions, nos conseils municipaux,
17:37 dans les quartiers, tous les mois...
17:38 - Je ne vous dis pas qu'il ne faut pas aller sur le terrain,
17:40 mais vous allez nous dire que c'est la réponse à tout.
17:42 - Je pense que ce n'est pas la verticalité,
17:45 ce n'est pas je décide et vous exécutez.
17:47 - C'est très intéressant, car vous dites qu'il faut être au plus près du terrain,
17:50 qu'il faut sentir le cul des vaches, qu'il faut comprendre surtout,
17:54 je veux dire charnellement, la France des paysans.
17:56 - Il faut aimer la France.
17:57 - Il faut aimer la France.
17:58 - Et en même temps, l'Assemblée nationale,
18:01 le bureau de l'Assemblée nationale, et pour être très précise,
18:03 ce n'est pas une augmentation de salaire, mais ce sont des frais de mandat,
18:07 donc opte pour une augmentation de 300 euros des frais de mandat des parlementaires.
18:11 Là, les bras nous en tombent au moment où il y a cette crise.
18:14 Qu'est-ce que le parlementaire que vous êtes en pense ?
18:17 - Je suis tombé à l'inverse.
18:19 Je vous le dis, je suis tombé à l'inverse,
18:20 et je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt.
18:22 Je suis tombé à l'inverse parce que justement, M. Dupont a raison,
18:24 là on parle, c'est un peu court.
18:26 Oui, c'est un peu court de prendre des décisions en réunion de bureau
18:28 sans que les députés soient même sensibilisés en réunion de groupe.
18:33 Si on avait eu cette décision, ou cette potentielle décision en réunion de groupe
18:37 d'augmenter l'avance des frais de mandat de 300 euros,
18:40 on aurait été un certain nombre en disant, est-ce que c'est le bon moment ?
18:43 Parce qu'effectivement, le prix de l'énergie ne s'arrête pas aux frontières de l'Assemblée nationale.
18:48 Moi, j'aurais eu une proposition à faire.
18:50 Plutôt que de mettre 300 euros d'avance de frais de mandat,
18:52 mettez-la dans une petite besace qu'on appelle la réserve parlementaire,
18:55 et j'aurais pu aider pour récupérer des bassins de récupération d'eau de pluie
18:59 dans les écoles comme je peux le faire.
19:00 Je ne peux pas le faire aujourd'hui, parce qu'il n'y a pas de réserve parlementaire.
19:02 Alors oui, je pense...
19:04 - Vous êtes pour le retour de la réserve parlementaire ?
19:06 - C'est une connerie. Je suis pour le retour de la réserve parlementaire.
19:09 Parce que contrairement à tout ce qui a été dit...
19:10 - C'est décrit comme un instrument un peu clientéliste ?
19:13 - Vous voyez, tous ceux qui disent ça sont ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement de cela.
19:16 Nous, je vais vous dire, on a la haute autorité de la transparence de l'avis public.
19:19 On a le déontologue qui est là.
19:21 Moi, je vous garantis que les présidents d'associations qui font des fêtes de village,
19:25 qui ont besoin d'un barnum, aujourd'hui, ils ne peuvent pas se l'offrir.
19:28 Les institutrices, les directrices d'école, et je parle de vécu,
19:32 à Benne, dans la 12e circonscription des Yvelines,
19:36 qui font des jardins partagés, ont besoin de 1000 euros, M. Dupont. 1000 euros.
19:39 On ne peut pas, aujourd'hui, et moi je serai le premier à leur offrir,
19:43 on ne peut pas le faire réglementairement.
19:45 La réserve parlementaire pourrait le faire.
19:47 Et puis derrière, on fait des petits contrôles inopinés.
19:49 Et puis ceux qui mettent les mains dans la confiture, clac !
19:51 On leur retire complètement la réserve parlementaire.
19:53 Ce n'est pas compliqué. C'est un peu court, mais c'est la réalité de terrain.
19:56 - Carles, allons plus loin, vous avez été maire,
19:59 un maire emblématique de la ville de Poissy, vous êtes député.
20:02 Est-ce que certains militent pour le retour du cumul des mandats,
20:06 parce que c'est une manière d'être plus proche du terrain,
20:09 de bien connaître, évidemment, à la fois,
20:11 et d'avoir cette casquette de maire et de parlementaire ?
20:13 Est-ce que vous y êtes favorable ?
20:15 - Non seulement je suis favorable, mais je peux vous dire quelque chose, Sonia Mahbouk.
20:17 Je ne vais rien lâcher sur le sujet.
20:19 Ce n'est pas pour me faire plaisir.
20:21 C'est juste que quand vous avez, en 2012, 250 maires députés à l'Assemblée nationale,
20:25 et qu'aujourd'hui vous en avez zéro, il y a un juste milieu.
20:30 Quand on parle de déconnexion du terrain,
20:32 et je ne montre pas les députés qui viennent de la société civile à ceux qui ont été maires,
20:36 mais encore une fois, toutes les expérimentations que j'ai pu faire en tant que maire,
20:41 et qu'aujourd'hui je tente modestement de mettre en place à l'échelle du pays,
20:44 je vous en donne une.
20:45 Les deux heures de sport aux agents dans le cadre du temps de travail par semaine à Poissy.
20:49 Amélioration des conditions de travail, baisse de l'absentisme,
20:51 2,5 millions d'économies, c'est quelque chose qui est très concret.
20:56 Je pense que le Premier ministre doit pouvoir l'entendre aussi,
21:00 cette expérimentation de terrain avec les maires.
21:02 En tout cas, ce qu'il est en train d'entendre, ce sont les revendications de ces agriculteurs,
21:06 ces paysans. On va l'écouter.
21:07 Ça a été interdit.
21:09 C'est européen l'interdiction ?
21:10 Comment on explique ?
21:11 Ce qu'on a dit, monsieur, c'est qu'il y a des pays...
21:13 C'est une chose de souveraine qui a été mise sur le 10 mW en 2015,
21:16 et depuis 2016, c'est une interdiction européenne.
21:19 On a le même sujet que le Fosmad, parfois il y a peut-être des contournements et de la fraude,
21:24 si on se dit les choses, mais globalement c'est une interdiction européenne.
21:26 C'est-à-dire qu'officiellement, dans les pays qui étaient cités,
21:28 vous citiez l'Italie, je crois, officiellement il est interdit.
21:31 Donc là, c'est plus un sujet de contrôle et de lutte contre la fraude
21:35 qu'un enjeu d'interdiction dans les pays européens.
21:37 Mais j'entends, c'est un sujet dont on parle, moi, partout, je me déplace.
21:40 C'est vrai, on importe 40% de nos fruits et légumes.
21:43 Ça, c'est un vrai problème.
21:45 Ça a été dénoncé, ça. Il faut qu'on avance là-dessus.
21:48 Il y a d'autres molécules où vous êtes...
21:50 Le Basta, par exemple, qui a été interdit.
21:53 Mais tout ça, on a trouvé des solutions.
21:55 Qu'est-ce que vous voulez ? De toute façon, il faut avancer.
21:57 On trouve des solutions par l'absence...
22:00 Enfin, on trouve des solutions. Non, il y a des productions, on ne trouve pas de solutions.
22:04 Certaines productions, par exemple, haricots de semence,
22:07 c'est une molécule qui rentre en interdiction à partir de cette année sur le désherbage.
22:11 Et il est évident qu'on n'a pas de substitution.
22:14 - Que dalle. - Rien.
22:16 Donc, progressivement, ce sont des productions qui quittent le territoire,
22:19 département, région, et qui vont ailleurs.
22:22 Après, le monde s'approvisionne en semences de haricots, par exemple.
22:25 C'est pas le problème.
22:27 Mais ça veut dire que c'est de la valeur ajoutée.
22:29 Ce sont des créneaux sur lesquels on peut développer de la technique
22:33 ou d'autres aspects qui donnent un peu d'attractivité dans le métier, sur cet exemple précis.
22:37 Mais c'est un exemple.
22:39 On a les néonicotinoïdes sur les betteraves. Vous connaissez le problème.
22:42 - D'ailleurs, on a réautorisé pour les betteraves... - Par dérogation.
22:45 De manière dérogatoire.
22:47 Du dérogatoire, c'est pas fait pour durer.
22:50 Et dans le même temps, en Allemagne, on continue à faire des betteraves
22:54 avec des néonicotinoïdes, sans dérogation.
22:57 On est dans cette complexité.
23:00 Sur le terrain, c'est reçu comme des aberrations, des zones de non-compréhension.
23:03 - J'entends totalement. - Pourquoi on nous laisse pas sans solution ?
23:08 Quand la France s'abstient de voter à la réhomologation du glyphosate,
23:12 on comprend pas très bien sur le terrain. On a pas de solution.
23:15 L'INRA a travaillé sur le dossier. OK.
23:17 Mais c'est pas parce qu'on a travaillé sur le dossier qu'on a les solutions.
23:20 Les solutions, c'est très bien que sur ce dossier-là, c'est plus de travail de sol,
23:23 plus d'utilisation de carburant, plus d'émissions de CO2, fertilité des sols.
23:27 Quand on travaille des sols, on s'aperçoit aujourd'hui,
23:30 via l'aspect agroécologique, qu'on diminue la fertilité des sols.
23:33 Donc, en fait, on marche à l'envers.
23:37 C'est incompréhensible sur le terrain. Sur la tête, oui.
23:40 - On peut continuer avec un café.
23:43 - En attendant la réponse du Premier ministre Gabriel Attal, vous l'avez entendu,
23:49 il est interpellé, le Premier ministre, dans cette exploitation bovine,
23:52 sur les produits importés.
23:54 À ce sujet, Karl Olive, au Parlement européen,
23:57 le groupe de la majorité, de votre majorité, Renew, a voté, par exemple,
24:01 pour l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.
24:03 Accord qui va faire arriver massivement des agneaux, du lait, etc.
24:09 Certains vous accusent d'un double langage.
24:11 À Paris, proche des agriculteurs de la paysannerie, à Bruxelles,
24:14 ce n'est pas grave. À Gogo, les accords de libre-échange.
24:17 - Pour autant, ça n'empêche pas que, même s'il y a effectivement ces accords,
24:22 où on va sur du libre-échange, qui est un libre-échange qui est assumé,
24:26 mais il faut que ce soit un libre-échange qui soit assumé, mais conditionné.
24:29 Je regardais un tout petit peu les statistiques.
24:31 70% des cultures de fruits, enfin des récoltes de fruits,
24:35 et 30% des légumes consommés en France, viennent finalement de l'exportation.
24:40 Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, on a un empilement des complexités
24:45 et qu'on impose. Merci les Ayatollahs de l'écologie d'être passés par là.
24:50 - Les Ayatollahs de l'écologie ?
24:52 - Ah bah écoutez, c'est sûr qu'entre l'écmère vert et l'écmère rouge, là...
24:55 - Qu'est-ce que nous avons en France ?
24:57 - Mais il suffit de poser la question aux agriculteurs,
24:59 et vous allez voir leur réponse.
25:02 Encore une fois, on parlait du bio, et c'est très bien le bio,
25:05 mais il faut aussi que nous assumions tout cela.
25:07 - Est-ce que votre gouvernement, il ne fait pas aussi du zèle en matière de transposition ?
25:10 On parle de surtransposition des règles européennes,
25:12 qui, des fois, la France veut en pointe sur un certain nombre de réglementations,
25:16 notamment environnementales.
25:18 Est-ce que le gouvernement n'a pas aussi sa part de responsabilité ?
25:20 - Vous avez raison, M. Dupont. On a notre part de responsabilité,
25:23 et il est temps, effectivement, non plus d'interpréter les règles,
25:26 d'ailleurs c'est ce qui se passe, mais de les appliquer.
25:29 - Sinon, on dirait que vous êtes en train de dire, Carly,
25:31 vous qui avez prévenu, et votre présence est pertinente en ce jour,
25:36 vous aviez alerté sur cette crise agricole,
25:38 sinon que va-t-il se passer ?
25:39 Est-ce que vous pensez qu'on touche là, du doigt, la fin d'un système ?
25:43 Et une colère vraiment prégnante.
25:45 - D'abord, moi, je ne suis absolument pas là en donneur de leçons.
25:47 J'essaie modestement d'apporter la contribution de terrain,
25:50 et c'est l'objectif que je veux partager ici avec vous.
25:54 Oui, de la frustration, et oui, la nécessité absolue,
25:57 et je pense que la présence de Gabriel Attal sur le terrain,
26:00 mais encore une fois, le Premier ministre va être jugé sur ses résultats,
26:03 comme ça s'est passé pendant six mois au niveau de l'éducation nationale.
26:06 Il sera jugé sur ses résultats, il faut que nous soyons jugés sur les résultats.
26:10 Mais encore une fois, le monde agricole en France est au bout du rouleau,
26:13 et ça ne date pas d'hier.
26:15 Une personne qui travaille 70 heures, 80 heures,
26:18 qui est aujourd'hui en retraite, avec 980 euros de retraite,
26:22 c'est compliqué, c'est plus que compliqué.
26:25 Et ces gens-là ne se plaignent pas, ils veulent être simplement payés au juste prix,
26:29 et avoir les mêmes conditions, pas mieux, pas moins bien traités.
26:32 - Mais, simplement, de votre point de vue,
26:34 est-ce que tout est en train d'exploser en ce moment,
26:36 ou il y a encore une possibilité de rattraper la situation ?
26:38 - Alors, vous avez raison, je pense que la prochaine cocotte minute
26:43 qui nous peint au nez, c'est le sujet du logement.
26:47 Le logement, on est en pleine cocotte minute en France.
26:50 Il faut évidemment prendre ce sujet à bras-le-corps.
26:53 Je dis souvent, moi qui adore la mixité sociale,
26:56 celle qu'on a pu mettre en place, notamment à Poissy,
26:59 qu'il n'y a pas de mixité sociale, on en a déjà parlé, monsieur Boc,
27:02 sans mixité de logement, et qu'avant l'urgence du peuplement dans nos quartiers,
27:07 il y a l'urgence du logement, si on peut, encore une fois,
27:09 épargner les constructeurs, les promoteurs,
27:11 si on peut faire un contrat gagnant-gagnant avec les banques,
27:14 ça ira beaucoup mieux dans ce pays.
27:16 Et puis, si on peut arrêter les injonctions paradoxales.
27:18 Il faut construire, mais finalement, on met des normes encore un peu plus importantes
27:21 pour dissuader les constructeurs, les promoteurs et les élus politiques.
27:25 Pour conclure aussi, Carl Olive, le Premier ministre va tenir son discours
27:30 de politique générale dans quelques jours.
27:32 Est-ce que tout cela n'est pas écrasé par cette crise agricole ?
27:36 Vous avez souligné que Gabriel Attal vient d'arriver à Matignon,
27:39 et comme disait Raymond Barr, il faut durer, et en durer,
27:42 déjà une première crise profonde, importante.
27:45 Vous qui le connaissez également, ce jeune Premier ministre,
27:48 est-il justement à la hauteur de ce moment particulier,
27:51 avec face à lui, on le voit sur ces images, une France profonde
27:55 qui exprime des colères déjà depuis bien longtemps ancrées ?
27:59 Madame Mabrouk, quand Gabriel Attal a été nommé à l'Éducation nationale,
28:02 on s'est dit "qu'est-ce que ce gamin va faire à l'Éducation nationale ?"
28:05 En six mois de temps, il a renversé la table.
28:08 Il a réussi à reprendre langue avec le monde enseignant
28:12 et à mettre sur table des décisions qui sont très importantes.
28:15 Et c'est unanimement reconnu.
28:17 Je n'ai aucun doute sur la capacité à Gabriel Attal,
28:20 non pas de contourner les obstacles, la preuve c'est exactement le contraire,
28:23 de se retrousser les manches et d'aller écouter et de prendre le pouls,
28:26 c'est peut-être un peu court, mais de prendre la température du terrain.
28:30 Parce que comme le disait Jean-Jacques Rousseau dans son contrat social en 1762,
28:34 "les maisons font la ville, mais les citoyens font la cité".
28:37 Qu'est-ce que j'attends du discours de politique générale ?
28:39 D'abord de l'engagement et de la réciprocité entre les droits et les devoirs,
28:43 sur la valorisation du travail.
28:45 Il est encore inacceptable, Mme Abrouk, qu'aujourd'hui,
28:48 il y ait toujours un intérêt à rester chez soi plutôt que d'aller travailler.
28:51 Et ça, je veux l'entendre, nous voulons l'entendre, les Français veulent l'entendre.
28:54 Donc vous lui dites qu'il faut qu'il parle à la France qui se lève tôt,
28:56 à la France qui travaille, à la France qui veut être payée, j'allais dire,
29:00 au juste prix. C'est à cette France-là que le gouvernement doit parler aujourd'hui.
29:04 Je veux aussi qu'on explique...
29:06 Et pas à la France métropolisée.
29:08 Oui, oui.
29:09 Parce qu'on l'oppose.
29:10 Oui, oui, vous avez raison.
29:11 Moi, je veux simplement dire que nous avons un beau pays.
29:13 Tout n'est pas parfait, mais la France est un beau pays.
29:16 Et la France, il faut que nous l'aimions, que nous la respections,
29:19 et que nous soyons sans état d'âme lorsqu'il y a des décisions à prendre,
29:23 cette fameuse réciprocité entre les droits et les devoirs.
29:26 Moi, je souhaite que Gabriel Attal soit acteur de son mouvement,
29:31 de son gouvernement, et pas spectateur de ceux des autres,
29:34 y compris de ceux qui nous entourent.
29:35 A bon entendeur, et vous en êtes l'un des premiers soutiens.
29:37 Carl Olive, on vous remercie.
29:38 Dans quelques instants, à votre place, un autre élu,
29:40 vision très différente, bien sûr,
29:42 Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National.
29:44 Je vous remercie.
29:45 Merci aussi pour cette éloge de la France des paysans.
29:48 On va écouter justement Gabriel Attal dans cette exploitation bovine,
29:52 et puis place à notre second invité dans quelques instants.
29:54 Encore merci.
29:55 On a la chance en France d'avoir une agriculture de qualité.
29:57 On veut la garder.
29:58 On en a besoin pour notre pays,
30:00 parce que ce n'est plus l'identité de notre pays si on perd notre agriculture.
30:02 Ça, c'est une évidence.
30:03 Maintenant, je pense qu'il faut en revenir à des choses simples.
30:08 C'est quoi pour nous les priorités pour nos agriculteurs ?
30:12 D'abord, c'est produire.
30:13 Et je le dis parce que c'est un débat politique.
30:16 On le voit, vous avez dit.
30:17 Non, mais c'est un vrai débat.
30:18 Ben oui.
30:19 Il n'est pas tranché.
30:20 En tout cas, de notre point de vue, il l'est.
30:21 Et ça, je vous le dis.
30:22 Je le dis clairement, c'est pour ça que je suis là.
30:24 Je vais y venir ensuite sur ce que ça veut dire concrètement.
30:27 Mais oui, développer notre agriculture, ça veut dire produire.
30:30 Retrouver notre souveraineté agricole.
30:32 Retrouver notre souveraineté alimentaire.
30:33 Absolument.
30:34 Arrêter d'importer des produits qu'on pourrait faire chez nous.
30:36 Arrêter d'habiter des filières.
30:38 Et ceux qui disent que l'objectif, c'est de produire moins,
30:41 c'est une forme de décroissance de notre agriculture,
30:43 on sait qu'ils existent.
30:44 Il y a une offre politique pour ça.
30:46 Il y a des gens qui proposent ça.
30:47 Mais je vais vous dire, non seulement ce n'est pas notre point de vue à nous,
30:50 on a eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises,
30:52 mais je ne crois pas du tout que ce soit le point de vue des Français.
30:54 Ils sont bien conscients que si on veut être autonome,
30:56 si on veut être souverain, il faut produire.
30:58 Ça, c'est la première chose.
30:59 Et deuxième chose, c'est protéger.
31:01 Et protéger, ça veut dire quoi ?
31:02 Protéger nos agriculteurs, nos éleveurs face à la concurrence déloyale.
31:08 Je vais y revenir dans un instant.
31:09 Et protéger aussi face au changement climatique.
31:11 Parce que la réalité, c'est que ceux qui opposent nos agriculteurs et l'environnement
31:15 en expliquant que nos agriculteurs seraient un danger pour l'environnement,
31:18 ils oublient de dire que les premières victimes du dérèglement climatique,
31:21 c'est nos agriculteurs.
31:22 Et vous l'avez dit très bien, le gel, la sécheresse, les canicules,
31:26 les tempêtes comme on l'a vu, les inondations.
31:29 Cette année, les trottoirs, il y en ressemait.
31:31 C'est vous qui en êtes les premières victimes.
31:33 Donc ça n'a aucun sens d'expliquer que vous seriez insensibles au changement climatique.
31:37 Au contraire.
31:38 Par ailleurs, vous êtes des citoyens comme tout le monde.
31:40 Et donc vous voulez protéger la planète et notre pays.
31:43 Mais en plus, c'est vous qui êtes les victimes dans votre travail.
31:45 Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a des chantiers qui prennent un peu de temps.
31:51 Et ça, vous êtes aussi conscients.
31:53 Il y a des choses qui ne peuvent pas changer du jour au lendemain.
31:55 L'important, c'est de changer d'état d'esprit et d'emmener le pays dans une nouvelle direction.
31:59 Et c'est ce qu'on veut faire avec le président de la République.
32:02 J'ai fait des premières annonces vendredi dernier, il y a deux jours.
32:07 Et dans ces annonces, il y a notamment ce changement d'état d'esprit.
32:10 Il faut qu'on sorte d'une organisation où c'est davantage de contrôle que d'accompagnement,
32:16 davantage de sanctions que de soutien, et globalement,
32:19 une vie où vous avez le sentiment de passer plus de temps devant vos écrans
32:22 à remplir des formulaires que dans vos champs.
32:25 Ça, il faut en sortir.
32:26 Vous parliez des contrôles qui se multiplient, etc.
32:28 Qu'est-ce que j'ai annoncé vendredi ?
32:30 Qu'on allait mettre en place une nouvelle organisation
32:32 pour que sur les contrôles administratifs, il n'y ait pas plus d'un contrôle par an.
32:35 Et qu'on allait confier au préfet l'organisation des plans de contrôle
32:38 pour garantir que vous ne vous retrouviez pas avec des contrôles
32:41 tous les 15 jours ou tous les mois, mais qu'il y ait un contrôle administratif par an.
32:44 Ça, c'est un gros chantier. Et on va y arriver.
32:47 Qu'est-ce que j'ai dit ensuite ?
32:48 Que sur tous vos projets, notamment en s'agissant de l'irrigation, de l'eau,
32:52 on a aujourd'hui des possibilités de recours qui s'empilent les unes après les autres.
32:57 Dès qu'il y a un projet qui sort, d'ailleurs pas uniquement sur l'eau,
33:00 mais si vous avez un bâtiment d'élevage que vous souhaitez...
33:02 Il y a un recours systématique.
33:04 Tout est attaqué en agriculture.
33:06 Le projet n'a même pas le temps de sortir.
33:07 Il y a juste l'idée, on a déjà tout le monde sur le dos.
33:09 Et là, qu'est-ce que j'ai annoncé vendredi ?
33:11 J'ai dit, aujourd'hui, le délai pour des gens qui veulent faire un recours
33:14 contre un de vos projets, c'est 4 mois.
33:16 Ils peuvent attendre jusqu'à 4 mois pour faire un recours.
33:18 On divise par 2.
33:19 On passe à 2 mois.
33:21 Qu'est-ce que j'ai dit ensuite ?
33:22 On va supprimer un niveau de juridiction.
33:24 Pour que ça aille plus vite, l'examen des recours.
33:26 Qu'est-ce que j'ai dit ?
33:27 Enfin, et ça c'est la loi, donc ça mettra quelques semaines, quelques mois,
33:30 puisqu'il y a le projet de loi "Orientation agricole" qui arrive,
33:33 donc ça va nous permettre de le faire.
33:35 J'ai dit qu'on allait mettre dans la loi une limitation dans le temps
33:38 de la durée que prennent les recours.
33:40 Aujourd'hui, c'est jusqu'à 2 ans pour bloquer un projet
33:42 en multipliant les recours les uns après les autres.
33:43 On va mettre dans la loi, ça ne peut pas être plus de 10 mois.
33:46 Donc ça va considérablement accélérer tous les projets.
33:50 Et ensuite, il y a un enjeu avec nos administrations,
33:52 il faut qu'elles délivrent aussi les autorisations,
33:54 parce que j'ai eu quelques exemples, quand je me suis déplacé,
33:57 de projets sur l'eau par exemple,
33:59 vous avez tous les recours qui sont épuisés
34:01 et on attend juste la décision de l'administration.
34:04 Donc là, il faut avancer.
34:05 Et globalement, je vais vous dire,
34:07 il faut qu'on soit capable de donner plus de marge de manœuvre
34:09 au niveau local.
34:11 La réalité, c'est que, en Ariège,
34:13 les préoccupations ne sont pas les mêmes
34:15 et les problèmes ne sont pas les mêmes qu'ici, en Indre-et-Loire.
34:17 Et donc, on ne peut pas avoir un cadre uniforme depuis Paris
34:20 qui régit toutes les filières, tous les territoires
34:23 et toutes les régions. C'est une évidence.
34:25 Et même à l'échelle de votre territoire,
34:29 vous travaillez sur du vivant.
34:31 Et donc, la loi n'est pas vivante.
34:34 Les règles administratives ne sont pas vivantes.
34:36 Donc il faut qu'on vous donne plus de marge de manœuvre
34:38 avec les préfets qui contrôlent.
34:39 C'est ça l'état d'esprit.
34:41 Ensuite, il y a un enjeu.
34:43 Là, moi, je veux qu'on clarifie les choses
34:44 et qu'on voit les mesures qu'on peut prendre supplémentaires
34:46 sur ces histoires de concurrence déloyale.
34:48 Ce n'est pas normal que vous soyez empêchés
34:51 d'utiliser certains produits,
34:53 que ça vous empêche de les mettre en place
34:57 dans vos exploitations et donc de produire comme il faut,
35:00 mais que vous ayez des pays voisins, états-Unis ou autres,
35:03 qui, eux, les utilisent et que ça arrive ensuite chez nous.
35:06 Donc là, il faut avancer à la fois au niveau européen
35:08 et on va regarder produit par produit.
35:10 Voilà, moi, c'est cette fameuse transition agroécologique
35:14 que j'appelle le méveux en tant que citoyen.
35:16 Mais à un moment donné, comment on fait ?
35:18 On n'a pas les mêmes contraintes en Italie et en Espagne.
35:20 Là, je reviens sur les fruits et légumes.
35:22 Là-bas, franchement...
35:23 Il répond aux questions et aux interpellations
35:26 de ces paysans agriculteurs.
35:28 Là, nous sommes dans une exploitation bovine
35:30 en Indre-et-Loire.
35:32 On accueille notre deuxième invité.
35:34 Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
35:35 Bonjour Célia Maront.
35:36 Merci de votre présence, député Rassemblement national.
35:38 Justement, on va vous faire réagir.
35:40 Alors là, dans les mots, on a besoin de nos agriculteurs.
35:42 Il faut retrouver notre souveraineté,
35:44 diminuer le recours, donner plus de marge de manœuvre,
35:47 s'attaquer aussi à l'administration.
35:50 Vous diriez la même chose,
35:51 mais est-ce que vous faites confiance, justement,
35:53 dans l'application de ces mots en acte ?
35:55 Non, mais pas du tout.
35:56 Écoutez, franchement, moi, j'admire le calme
35:59 des agriculteurs qui écoutent le Premier ministre.
36:01 Parce que tout ce que décrit Gabriel Attal,
36:03 c'est le macronisme depuis 7 ans.
36:04 C'était avant lui le hollandisme
36:06 avec M. Macron, ministre de l'Économie.
36:08 Et c'est toute la construction européenne
36:10 depuis au moins 1992,
36:12 on ne peut pas dire avant l'acte unique 1986.
36:14 C'est-à-dire, il dénonce la concurrence déloyale.
36:16 La concurrence déloyale,
36:17 elle est inscrite dans les traités européens,
36:19 puisqu'elle consiste à ouvrir,
36:20 à croire que le doux commerce,
36:21 comme disent les macronistes,
36:23 va améliorer le monde
36:24 et va mettre tout le monde entier en concurrence.
36:26 Et donc, nos agriculteurs sont en concurrence
36:29 avec l'Amérique du Sud, avec le Vietnam,
36:31 avec tous les pays qui n'ont évidemment pas eu de normes.
36:33 Et ensuite, les traités européens
36:35 organisent la concurrence déloyale
36:37 au sein de la communauté européenne,
36:39 au sein du marché commun
36:40 qui aurait dû unir les économies entre elles,
36:42 qui aurait dû les harmoniser.
36:43 Mais non, surtout depuis l'élargissement à l'Est.
36:46 Et maintenant, on nous parle,
36:47 M. Attal, M. Séjourné, son ministre,
36:50 nous parle d'élargissement à l'Ukraine.
36:52 Organise la concurrence, non pas déloyale,
36:55 abrupte, sauvage, la plus injuste possible,
36:58 avec des gens qui ne respectent aucune de nos normes,
37:01 mais même qui vivent du fait,
37:03 maintenant, parce que c'est organisé,
37:05 moi j'ai été attentif à ce qu'ils disaient au Brésil.
37:07 Le Brésil aujourd'hui organise en fait
37:09 sa production agricole en sachant
37:11 que l'ancien champion agricole
37:13 qui était la France se désarme.
37:15 Donc on est tellement dirigé par des imbéciles,
37:17 excusez-moi, que nos principaux concurrents
37:20 anticipent les erreurs de nos gouvernements
37:23 pour affaiblir notre agriculture.
37:24 - Qu'est-ce qu'il faut faire, M. Tanguy ?
37:25 Il faut fermer les frontières ?
37:26 - Mais pas du tout, j'entendais,
37:27 j'aime bien Carl Olive,
37:28 vu ce qu'on a en Macronie,
37:30 c'est le meilleur, si je puis dire.
37:32 Mais nous exportons nos vins, par exemple,
37:37 c'est l'exemple qu'il donnait,
37:38 nos vins de Bordeaux, depuis le Moyen-Âge.
37:40 C'est un produit d'excellence reconnu dans le monde entier
37:42 depuis le Moyen-Âge.
37:43 Nous n'avons pas besoin de libre-échange
37:46 pour exporter nos vins, nos cognacs,
37:48 nos champagnes, il n'y en a pas assez,
37:49 vous le savez, de toute façon,
37:50 on n'a même pas assez de cognac et de champagne
37:52 pour satisfaire la demande mondiale.
37:53 Donc tout ça, c'est du baratin.
37:54 La France a des produits d'excellence...
37:56 - Baratin, imbécile, vous y allez fort, hein, Philippe Tocquy.
37:58 Pardonnez-moi, est-ce que c'est dans l'insulte
38:00 qu'il faut trouver des solutions ?
38:02 - Moi, la situation auxquelles font face nos agriculteurs,
38:06 mais tous ceux qui produisent en France,
38:07 c'est une situation où on avait de l'or dans les mains,
38:09 le travail de générations entières,
38:11 qui faisait des produits d'excellence
38:12 reconnus dans le monde entier.
38:13 Il n'y a pas beaucoup de pays
38:15 qui attirent des touristes du bout du monde
38:17 pour venir découvrir la gastronomie d'un pays.
38:19 Il n'y a pas beaucoup de pays.
38:20 Ça, c'est grâce aux agriculteurs,
38:21 ce n'est pas grâce à Emmanuel Macron.
38:23 De l'or dans les mains,
38:24 et ils ont tout saccagé avec des doctrines
38:27 qui non seulement sont incohérentes économiquement,
38:30 qui n'ont aucun sens, je vais les montrer avec l'évent,
38:32 on n'a pas besoin de traités de libre-échange
38:33 pour exporter des produits d'excellence,
38:35 mais qui ont saccagé le travail des autres
38:38 et qui en ont enrichi d'autres.
38:39 - Attendez, vous voulez dire...
38:40 - Parce que l'étape ultime du macronisme,
38:42 c'est à qui sert le macronisme ?
38:43 Ça sert des gens qui s'en mettent plein les poches.
38:46 Et on voit depuis deux ans...
38:47 - Non, non, attendez, Jean-Philippe Tanguy,
38:48 il y a autre chose, pardonnez-moi.
38:49 - On voit depuis deux ans,
38:50 jamais l'alimentation, excusez-moi,
38:51 jamais l'alimentation n'a été aussi chère,
38:53 et jamais les agriculteurs n'ont si peu vécu de leur travail.
38:55 Comment ?
38:56 - L'exécutif joue contre les intérêts de la France ?
38:58 - Bien sûr.
38:59 - Ça vous paraît évident.
39:00 - Il y a des grands groupes agroalimentaires et...
39:03 - Oui, et bien justement,
39:04 avoir des grands groupes agroalimentaires
39:05 dans une autre nation,
39:06 moi je connais parfaitement le Japon,
39:08 les grands groupes japonais,
39:09 c'est au profit des japonais.
39:10 Et bien en France,
39:11 les multinationales françaises,
39:12 c'est au profit de tout le monde,
39:13 sauf des Français.
39:14 Et je redis ma phrase,
39:15 jamais l'alimentation n'a été aussi chère en France,
39:18 et jamais les agriculteurs n'ont si peu vécu de leur travail.
39:20 Ce seul paradoxe explique le désordre économique qu'est la Macronie,
39:23 c'est-à-dire la confiscation du travail.
39:25 Il ne s'agit pas de subvention de chèques,
39:28 la politique du chèque,
39:29 le travail des agriculteurs,
39:31 le travail des pêcheurs,
39:32 le travail des artisans,
39:33 notre industrie est confisquée par des gens
39:35 qui eux, ne travaillent pas beaucoup,
39:36 et qui s'en mettent plein les poches,
39:38 ce que Marine Le Pen avait dit les pro-metteurs.
39:40 - Pardonnez-moi, Mathieu,
39:41 parce que c'est grave,
39:42 qui s'en met plein les poches ?
39:44 On dirait que vous êtes en train d'énoncer
39:46 une sorte de détournement de fond du travail.
39:49 - L'organisation,
39:50 mais la mondialisation sauvage depuis 30 ans,
39:51 pourquoi ça ne fonctionne pas ?
39:52 - Voilà, c'est ça, je veux faire que vous précisiez vos points.
39:53 - Mais bien sûr, pourquoi ça ne fonctionne pas ?
39:54 C'est parce que ce système qui aboli les frontières,
39:56 quand vous abolissez les frontières,
39:58 une démocratie c'est un peuple,
40:00 une loi et un territoire.
40:02 Pour que le peuple fasse appliquer la loi,
40:04 il faut un territoire avec des frontières.
40:05 S'il n'y a plus de frontières,
40:06 la loi ne s'applique plus,
40:07 et le peuple ne peut plus faire appliquer sa volonté.
40:09 C'est ça la souveraineté.
40:10 Il a le mot dans la bouche,
40:11 mais M. Macron fait l'inverse.
40:13 La souveraineté, c'est pouvoir faire appliquer
40:15 la volonté populaire sur son territoire.
40:17 En supprimant les frontières,
40:18 certains ont utilisé le système de la mondialisation
40:20 pour voler, confisquer, je le dis,
40:22 le travail des autres à leur seul profit.
40:24 Ça a détruit la valeur travail,
40:25 ça a détruit notre économie,
40:27 et on se retrouve comme le Covid,
40:28 avec une angoisse, on se dit
40:29 "Mais est-ce qu'on peut encore nourrir la France ?"
40:30 Et moi j'ai cru qu'avec le Covid,
40:31 les gens allaient se réveiller en se disant
40:32 "Ah bah oui, on ne peut pas se passer d'agriculture,
40:34 on ne peut pas se passer d'industrie,
40:36 il y a des biens essentiels qui ne sont pas comme les autres,
40:38 et la France, on ne va pas se nourrir de sacs à main
40:40 et de touristes, voilà."
40:41 C'est très bien, ce sont des beaux secteurs français,
40:43 mais avec la mondialisation de plus en plus dure,
40:45 on peut être ramené à avoir des ruptures d'approvisionnement,
40:47 et aujourd'hui, oui, la France pourrait ne plus manger,
40:50 pourrait ne plus avoir de produits de santé.
40:52 - Ne plus manger, ça c'est la question de la souveraineté alimentaire.
40:54 - Vous avez espéré avec le Covid que les gens se réveillent,
40:57 mais est-ce que pour vous,
40:58 qui devait se réveiller ?
40:59 Les dirigeants ? Les français ?
41:01 Qui est endormi en ce moment ?
41:02 - Mais les dirigeants !
41:03 Moi j'ai entendu M. Macron dire qu'on ne pouvait plus dépendre de l'étranger
41:06 pour notre souveraineté alimentaire.
41:07 Il a fait un très grand discours là-dessus.
41:09 Comme il a dit qu'on ne pouvait plus dépendre de l'étranger
41:11 pour nos produits médicaux.
41:12 Il n'y a jamais eu autant de pénurie de médicaments,
41:15 et on n'a jamais été aussi dépendants des importations
41:18 sur notre alimentation stratégique, voilà.
41:21 Et sur des choses aussi essentielles que le poulet,
41:23 que la viande, des personnes qui n'ont pas beaucoup d'argent.
41:25 Je vous rappelle quand même,
41:26 pouvoir avoir une volaille sur sa table,
41:28 c'est une promesse du rêve français depuis Henri IV.
41:30 Donc ce sont des choses très symboliques,
41:32 parce que l'agriculture c'est le syllabe de la France.
41:34 Et quand les gens se disent,
41:35 "le poulet que je peux offrir à ma famille le dimanche
41:38 ne vient plus de France, il vient plus de Pologne,
41:40 il vient même d'Ukraine",
41:41 eh bien il y a un désordre économique.
41:43 Et nous, avec Marine Le Pen et Jordan Bardet,
41:45 ce qu'on veut, c'est remettre de l'ordre.
41:46 - J'entends.
41:47 Alors on vous accuse, en tous les cas, le gouvernement, l'exécutif,
41:49 vous accuse de récupération politique,
41:51 de surfer sur les colères des agriculteurs.
41:54 Et certains pointent aussi votre double discours avec des votes.
41:58 En tous les cas, pas d'opposition claire
41:59 sur certains traités de libre-échange.
42:01 Par exemple, l'accord de libre-échange UE-Chili.
42:05 Qu'est-ce que vous répondez à cela, Jean-Philippe Tanguy ?
42:07 - Tout le monde peut consulter vote.
42:08 Thierry Mariani, qui était notre représentant à ce vote,
42:10 a voté contre.
42:11 Donc je ne comprends pas cette accusation.
42:13 Nous avons toujours été contre les traités de libre-échange,
42:17 qui sont d'ailleurs très mal nommés.
42:18 Ce ne sont pas des traités de libre-échange,
42:19 ce sont des traités de sauvagerie, de brutalité,
42:23 où on met les plus modestes d'entre nous,
42:25 ou les artisans qui vivent de leur terre, de leur travail,
42:28 face à face dans le monde entier, sans protection.
42:31 Donc ils portent très mal leur nom.
42:33 Nous avons toujours été pour passer au juste échange.
42:35 C'est-à-dire dire que le commerce peut être bénéfique,
42:38 déjà ce n'est pas un objectif en soi,
42:39 mais ça peut être bénéfique s'il est bien organisé,
42:41 si les concurrences sont établies.
42:42 On parle beaucoup des "closed mirroirs", vous savez,
42:44 c'est-à-dire garantir que les règles...
42:46 - Que personne n'a vraiment réussi à imposer ces fameuses "closed mirroirs"
42:49 qui imposent, rappelons-le à nos auditeurs et téléspectateurs,
42:51 les mêmes normes.
42:52 - Il faut qu'ils disent "mais qu'est-ce que ça veut dire les closed mirroirs ?
42:54 Je me souviens du traité avec le Canada, le CETA.
42:56 C'est parce qu'il faut les appliquer.
42:58 - Ce n'est pas si facile à dire en studio qu'à la table du Parlement.
43:02 - En fait, on rassure les gens,
43:04 et on va sans doute le faire encore tout à l'heure.
43:06 On vient rassurer les gens, comme K, vous savez,
43:08 le serpent dans le livre de la jungle.
43:10 On vient rassurer les gens, tout va bien se passer,
43:12 on va mettre des closed mirroirs,
43:13 on va y avoir la concurrence loyale, ta-ta-ti, ta-ta-ta.
43:15 Mais en fait, c'est un objectif qui est en lui-même impossible,
43:18 car compte tenu de la force, de la monstruosité,
43:21 stricte du terme du commerce mondial,
43:23 vous ne pouvez pas aller contrôler les normes.
43:25 Ça a l'air compliqué.
43:26 Souvenez-vous au Bangladesh, ces pauvres ouvrières,
43:28 dont l'immeuble s'est effondré sur elle-même,
43:31 faisant plusieurs milliers de morts.
43:33 Pourquoi ? On ne peut pas contrôler les normes.
43:35 On ne va pas envoyer des...
43:36 - Alors, Jean-Luc, allez-en plus loin.
43:38 - Excusez-moi, déjà.
43:39 On ne va pas envoyer des contrôleurs dans le monde entier
43:40 pour vérifier les conditions de travail.
43:41 - Imaginez que vous arriviez quand même à mettre en place ces closed...
43:45 Qu'est-ce qui interdit les autres pays de nous sanctionner ?
43:48 De mettre en place des contreparties ?
43:49 C'est ce qui était arrivé avec Donald Trump aux États-Unis.
43:52 Comment, vous, vous pourriez protéger les intérêts français dans ce cas-là ?
43:55 - Il faut résister.
43:56 Donald Trump aurait bien pu dire à la télé
43:58 que le champagne français était très vilain.
44:01 Les Américains, ils auraient voulu du champagne français.
44:03 Il faut faire confiance à la valeur de nos produits,
44:06 à la force de nos produits.
44:07 Moi, ce qui m'exaspère dans la façon dont on a délégué
44:09 le commerce international à des gens
44:11 qui ne connaissent pas d'ailleurs la France et qui s'en fichent,
44:13 c'est qu'on ne se fait même pas confiance à nos propres producteurs.
44:15 On le sait pourtant.
44:16 La France est très fière.
44:17 On a fait reconnaître la baguette et la gastronomie
44:19 comme un patrimoine mondial de l'humanité.
44:21 La France est une puissance, une marque française.
44:23 La marque fabriquée en France,
44:25 en particulier pour ce qui est de l'agriculture, de la gastronomie,
44:28 est une marque mondialement reconnue.
44:30 Nous n'avons pas besoin de nous abaisser
44:32 à aller négocier des accords...
44:33 - On a fortement dit que c'était une fangue.
44:34 - Excusez-moi, qu'est-ce qui a plus de valeur ?
44:36 Le poisson vietnamien ou le Bordeaux français ?
44:40 Je crois que, sans insulter le Vietnam,
44:42 la marque de la qualité du vignoble bordelais
44:45 est plus réputée que celle du Vietnam.
44:47 - Jean-Philippe Tanguy, vous marquez votre solidarité
44:49 avec les agriculteurs.
44:50 Plusieurs annoncent leur désir d'assiéger Paris
44:54 dans les prochains jours.
44:55 Êtes-vous solidaire aussi de cette promesse
44:57 et de ce siège possible ?
44:59 - Non, mais le siège, il faut des mots forts
45:01 pour se faire entendre.
45:02 - Il est fort, non ?
45:03 - Oui, il est fort.
45:04 Vous savez, les agriculteurs, moi, j'étais avec eux...
45:06 Moi, je suis élu d'une circonscription agricole.
45:10 D'ailleurs, dès juillet 2022,
45:12 j'avais déposé un amendement
45:13 pour mettre fin à la dérive sur le GNA.
45:15 Nous avions senti, avec le groupe et Marine Le Pen,
45:17 les choses, parce que nous sommes élus de cet étoile.
45:19 Mais je ne vais pas me défausser sur votre question.
45:21 Il y a deux choses.
45:22 Déjà, les Français le savent,
45:23 la violence, elle s'exerce avant tout
45:25 dans le monde agricole.
45:27 Le fait que nous...
45:28 J'entends des gens débattre,
45:29 savoir s'il y a un agriculteur
45:30 qui se suicide tous les deux jours,
45:31 ou deux tous les jours.
45:32 C'est un débat morbide, complètement ignoble.
45:35 Il y a une violence qui s'exerce
45:36 au sein du monde agricole
45:37 contre la difficulté, la terreur
45:40 que représente aujourd'hui
45:41 le fait de ne pas pouvoir vivre de son travail
45:42 de décevoir sa famille,
45:43 de perdre une exploitation
45:44 qui a pu être dans des générations
45:46 et de voir ce rêve familial
45:48 arriver à une fin.
45:49 Donc, il est normal que les agriculteurs
45:51 veuillent se faire entendre.
45:52 Je rappelle que depuis des mois...
45:53 Vous approuvez la méthode ?
45:54 La méthode, c'est pas nous.
45:56 On entend même le ministre de l'Intérieur.
45:57 Il faut que chacun doit rester à sa place.
45:58 C'est normal que les agriculteurs bloquent les routes
46:01 et qu'il est hors de question d'envoyer...
46:02 Parce qu'il le sait, M. Darmanin,
46:03 l'état d'esprit, il le sait,
46:04 il a les renseignements.
46:05 On ne marche pas sur la tête, là.
46:07 Les renseignements.
46:08 Les renseignements, attendez.
46:09 Les agriculteurs se battent
46:10 pour leurs conditions de travail.
46:11 Il y a eu l'essentiel,
46:13 99 % des manifestations se sont très bien passées.
46:15 Ce sont des gens encadrés, responsables,
46:17 ne cherchant pas à créer des problèmes.
46:19 Par ailleurs, les agriculteurs savent
46:21 que le succès de leur mobilisation,
46:23 il est dans le soutien populaire.
46:25 Donc, ils ne vont pas aller dégrader
46:26 ce soutien populaire en faisant n'importe quoi.
46:28 Ils savent très bien ce qu'ils font.
46:30 Et d'ailleurs, pourquoi il y a un soutien populaire,
46:31 98 % selon les sondages ?
46:33 Parce que les Français
46:35 sentent très bien que derrière
46:36 le combat des agriculteurs,
46:37 c'est le combat de tous ceux
46:39 qui veulent vivre de leur travail.
46:41 Et ils se disent que si un agriculteur
46:42 qui a les compétences,
46:43 qui a son outil de travail,
46:44 qui a sa terre,
46:45 n'arrive pas à vivre de son travail,
46:46 eh bien personne n'y arrivera.
46:47 C'est du bon sens, dire à temps.
46:48 Et donc derrière le combat des agriculteurs,
46:50 il y a tous les classes moyennes.
46:51 On sait bien qu'en Occident,
46:52 c'est la crise des classes moyennes
46:53 qu'ils veulent vivre de leur salaire.
46:55 Je suis désolé, c'est vrai que ça me tient à cœur.
46:57 Mais on l'entend comme beaucoup.
46:58 D'ailleurs, Caroline, même chose.
46:59 C'était le pari, si je peux dire, de cette émission.
47:01 C'est d'avoir des élus, des députés
47:03 qui connaissent ces sujets.
47:05 Et pour aller plus loin sur le cadre européen,
47:06 Jean-Philippe Tanguay,
47:07 est-ce que, par exemple,
47:08 il faut en finir avec la politique agricole commune ?
47:10 Le Premier ministre a rappelé
47:11 qu'on vient le rapporter à nos agriculteurs.
47:13 Et certains disent,
47:14 mais on ne peut pas attaquer ainsi l'Europe
47:16 si attaqué la PAC.
47:17 Qu'est-ce que vous répondez à cet argument ?
47:18 Mais je leur réponds qu'une fois plus,
47:20 ils ment au français.
47:21 La PAC, c'est pas une seule politique.
47:23 La PAC, ça veut dire
47:24 on a fait un marché commun agricole,
47:26 donc il doit y avoir des outils européens.
47:27 Mais comment fonctionnent ces outils européens ?
47:29 Donc il ne s'agit pas de critiquer la PAC.
47:31 Il s'agit de savoir
47:32 qu'est-ce qu'on fait de cet argent.
47:33 Je rappelle l'argent des français.
47:34 Les français, cette année, 24 milliards.
47:36 Mais les principes, c'était quoi la PAC ?
47:38 C'était dire au début,
47:39 parce que tout a évolué.
47:40 Au début, c'était
47:41 l'Europe doit être autosuffisante
47:42 de point de vue alimentaire.
47:44 Donc on favorise la production,
47:46 on favorise l'équipement,
47:47 la robotisation, les tracteurs, le remembrement.
47:49 Tout ça fonctionnait.
47:50 L'Europe est devenue autosuffisante alimentaire.
47:52 Mais après, c'est devenu un outil
47:53 de contrition de la production,
47:54 de décroissance, de punition.
47:56 En fait, on a puni les agriculteurs
47:58 pour avoir réussi à nourrir l'Europe.
48:00 C'est ça ce qui est absolument paradoxal.
48:02 Donc la PAC, aujourd'hui,
48:03 ça doit redevenir un instrument d'investissement.
48:05 Par exemple, la recherche.
48:06 Je rappelle que les écologistes
48:07 qui passent leur vie à pleurnicher
48:08 sur le sort des agriculteurs
48:09 sont tellement irresponsables.
48:11 Ils sont allés saccager la recherche.
48:13 Comment vous les qualifiez ?
48:15 Ayatollah Verre, Adil Karl-Oliv et vous ?
48:18 Pour moi, ce sont des petits bourgeois pourrigatés
48:21 qui ont eu la chance, le privilège,
48:23 à l'échelle du monde,
48:24 le privilège à l'échelle du monde,
48:26 d'être nourris.
48:27 Le monopole du bonheur n'est pas seulement chez les écologistes.
48:29 Non, mais attendez,
48:30 moi je vais dire ce que sont ces gens.
48:31 Des gens qui ont le privilège
48:32 d'être bien nourris par nos agriculteurs,
48:33 d'être bien protégés par la santé
48:35 et les progrès de la santé,
48:36 d'être bien éduqués,
48:37 d'avoir la sécurité,
48:38 et qui ont tout ça,
48:39 et qui saccagent tout ce qu'ils ont.
48:41 Moi, vous savez, je viens du monde de l'énergie.
48:43 Et en fait, la Macronie s'est soumise
48:45 à toutes ces dingueries.
48:46 Pas des écologistes,
48:47 mais des petits bourgeois
48:48 qui ne connaissent rien au monde.
48:50 Et de la même manière qu'on a saccagé le nucléaire
48:52 parce qu'on pensait qu'on aurait toujours de l'énergie,
48:54 eh bien on a saccagé l'alimentation
48:55 parce qu'on a cru que la France serait toujours nourrie.
48:57 Eh bien non.
48:58 Dans le monde qui est aujourd'hui,
48:59 le monde qui s'annonce,
49:00 l'alimentation,
49:01 ce sera une condition sine qua non du développement humain.
49:03 Et il n'est pas garanti,
49:04 dans un monde à 9 milliards,
49:06 que tout le monde mange à sa faim, évidemment.
49:08 Après, les bourgeois comme les autres,
49:09 on en a besoin,
49:10 parce qu'on ne peut pas manger les Français.
49:11 Non, non, je n'ai pas dit des bourgeois,
49:12 c'est des petits,
49:13 parce que ce sont des gens
49:14 qui sont étriqués,
49:15 et qui ne voient leur petit monde.
49:16 Et pourquoi ils viennent à Paris ?
49:17 C'est parce qu'ils veulent dire à ces gens-là,
49:19 qui donnent des instructions complètement surréalistes
49:21 à tous les territoires de France,
49:22 que Paris,
49:23 sans les agriculteurs,
49:25 de la même manière que pendant le Covid,
49:26 sans les soignants,
49:27 eh bien ce système qui fonctionne si bien s'effondre.
49:29 Donc je pense que si le Paris éragisse,
49:31 ce n'est pas pour embêter les Français qui travaillent, évidemment.
49:33 Ce n'est pas pour embêter tous ceux qui souffrent,
49:35 autant que les agriculteurs.
49:36 C'est de se dire,
49:37 coucou les dirigeants français,
49:38 sans nous,
49:39 votre système qui est si bien huilé de l'extérieur s'effondre.
49:43 On va revenir sur le terrain,
49:44 écouter la prise de parole de Gabriel Attal,
49:46 qui poursuit ses échanges dans cette exploitation d'Indre et Loire,
49:49 sur Europe 1 et CNews.
49:51 Norme après norme,
49:52 arrêté préfectoral après arrêté préfectoral,
49:54 ce qu'on peut simplifier.
49:55 Ils ont commencé en haut de Garonne,
49:56 il y a quelques jours,
49:57 ils ont déjà abrogé 4 arrêtés préfectoraux.
49:59 Monsieur Attal, faites-le, faites-le.
50:01 Vraiment, faites-le.
50:02 Non, non, mais attend,
50:03 le président Macron avait annoncé une simplification administrative,
50:06 on l'attend encore.
50:07 Ça c'est vrai qu'on a eu beaucoup de discours,
50:10 mais peu d'actes.
50:11 Et le malaise, je vais vous le dire,
50:13 ça sera peut-être en forme de conclusion,
50:14 mais le malaise il est vraiment profond, très profond.
50:17 On a une base qu'on a beaucoup de mal à tenir,
50:19 on est sur un mouvement qui n'est pas le même que d'habitude,
50:22 et il faut vraiment l'avoir en conscience.
50:25 Et on n'a pas...
50:26 Alors l'EGNR c'est très bien,
50:27 mais c'est juste, voilà, c'est la partie émergée de l'Achberg.
50:31 Vous avez bien beaucoup de choses,
50:33 et alors vous héritez d'un dossier pas facile,
50:35 vous venez juste d'arriver et pas de chance,
50:37 c'est là que le moment que ça commence à exploser au niveau agricole.
50:40 Mais ça fait longtemps que ça couvait,
50:42 là on est arrivé au point,
50:44 et traitez-le, et traitez-le,
50:46 et l'enterrez pas, et traitez-le proprement.
50:48 Je suis pas là pour remettre un couvercle.
50:49 Je suis pas là pour remettre un couvercle,
50:50 je suis là pour traiter les...
50:51 Traitez-le proprement,
50:52 parce que là il y a vraiment un beau chantier,
50:54 et il y a une occasion à saisir et de le faire,
50:56 parce qu'on a vraiment besoin nous d'avancer sur ce plan-là.
51:00 Et je vous dis, sur le sujet de la simplification,
51:01 encore une fois, là c'est pas des paroles, c'est des actes.
51:04 En Haute-Garonne, la réunion que le préfet fait avec vous mardi,
51:06 ils en ont fait déjà trois la semaine dernière,
51:08 il y a quatre arrêtés préfectoraux qui ont été abrogés.
51:10 Et pour les agriculteurs là-bas, les éleveurs, c'est très concret.
51:13 C'est des normes, des règles, qui sautent.
51:15 J'ai demandé qu'il y ait ça dans tous les départements de France.
51:18 Ça a démarré, ici c'est mardi,
51:20 dans l'Inde je crois que c'est lundi.
51:22 Et donc ça va avancer.
51:23 Et au niveau national, je ferai la même chose
51:25 avec les représentants de vos syndicats,
51:26 et on a un projet de loi,
51:27 s'il faut changer la loi sur certaines choses,
51:29 qui arrive aussi.
51:30 Donc, voilà, moi je...
51:32 Non mais on reste mobilisés, sachez-le, et voilà...
51:35 — Vous avez raison.
51:36 — Le mot d'ordre, c'est dans le respect des biens de la personne.
51:39 On espère qu'on va réussir à tenir ce mot d'ordre jusqu'au bout.
51:41 — Par contre, on a toujours eu de la chance quand même ici,
51:43 et je vous remercie.
51:44 Je crois que, enfin moi, depuis le début du mandat,
51:46 et les collègues peuvent le dire,
51:48 on a toujours pu rester en dialogue.
51:50 On a toujours échangé, on a toujours...
51:52 — Heureusement, on a continué, et je souhaite que ça continue.
51:54 — Et ça a toujours agi, et...
51:55 — Et le dialogue, c'est apprécié.
51:56 — Non mais, c'est apprécié, je crois qu'on a tous apprécié...
51:59 — Je vais vous dire, moi, c'est ma méthode et c'est ma boussole.
52:03 Je souriais en arrivant et ça vous a agacé...
52:05 — Je sais pas, moi, naturellement...
52:07 — Non mais pourquoi...
52:09 Et ça vous a agacé, pourquoi ?
52:11 Parce que, effectivement, il y a eu un débat sur le fait que je vienne ce matin,
52:14 parce que une partie de mon équipe me disait
52:16 « T'as ta déclaration de politique générale mardi,
52:18 faut que tu restes dans ton bureau à la travailler, etc. »
52:20 Et moi, je leur ai dit « Non, je veux aller sur le terrain,
52:23 même si c'est difficile, même si il me fait engueuler,
52:25 même s'il y a beaucoup d'attentes et de la colère,
52:27 parce que je veux pas perdre ce fil du dialogue. »
52:29 Donc quand vous m'avez dit « Heureusement que vous êtes venus »,
52:31 j'étais content que vous me le disiez, parce que...
52:33 Vous voyez tous les gens en costume derrière,
52:35 qui préféraient que je restais dans mon bureau, l'ont entendu.
52:37 Voilà, moi je suis... Je dialoguerai toujours.
52:39 Sur le terrain, au niveau national,
52:41 le dialogue, il est permanent avec vos représentants,
52:46 on va continuer à échanger. Moi, mon souhait, c'est d'avancer.
52:49 Et je pense que la première chose pour avancer,
52:51 c'est effectivement de changer d'état d'esprit.
52:53 Ce que j'ai essayé de vous dire.
52:55 Vous attendez, et c'est normal, des actes concrets.
52:57 J'en ai annoncé une première série vendredi,
52:59 tout en disant « C'est que le début ».
53:01 Et donc on va continuer, jour après jour,
53:03 semaine après semaine, à avancer.
53:05 Et moi je veux vraiment...
53:07 Et continuer à soutenir nos structures,
53:09 les champs d'agriculture, ça c'est aussi un volet important.
53:12 Quand on voit le budget qui diminue,
53:14 elles sont là pour mettre de l'huile dans les roues.
53:16 Sur Europe 1 et sur CNews, le Premier ministre
53:18 qui tente d'apaiser la colère des agriculteurs,
53:20 on les a entendu l'interpeller.
53:22 « Beaucoup d'actes, beaucoup de paroles et peu d'actes »
53:24 dit l'un d'entre eux, mais un climat plutôt,
53:26 il faut le dire, convivial pour l'accueil du Premier ministre
53:29 qui énonce, Jean-Philippe Tanguy, sa méthode.
53:32 On l'a entendu, pas dans le bureau, mais sur le terrain.
53:35 Est-ce que la volonté politique,
53:37 aujourd'hui le courage, j'allais dire,
53:39 c'est d'aller sur le terrain,
53:41 lors des rencontres des Français, des agriculteurs, des paysans ?
53:43 Je vous en consternais, qu'est-ce qui se passe ?
53:45 C'est-à-dire que c'est compliqué, parce que oui,
53:47 c'est bien d'aller sur le terrain, mais vous savez,
53:49 aller dans son bureau, ça veut dire travailler.
53:51 Il faut aller dans son bureau pour s'enfermer, ne rien faire, oui.
53:53 Mais pour affronter la grande distribution,
53:55 c'est pas en se déplaçant matin, midi et soir que vous allez l'affronter.
53:57 Pour remettre les grandes multinationales de l'agroalimentaire à leur place,
54:01 oui, il y a un moment, c'est elle qu'il faut aller affronter.
54:03 Donc c'est très bien d'aller écouter les agriculteurs.
54:05 Moi, je ne jette pas la pierre au Premier ministre.
54:07 Mais attention, à force de se déplacer sur le terrain,
54:10 les dossiers n'avancent pas.
54:11 Voilà la réalité, les dossiers n'avancent pas.
54:13 Et là, le dossier de l'agriculture, c'est pas juste quelques normes.
54:15 Moi, je suis ravi que la hausse des taxes sur le gazole non routier soit supprimée.
54:18 Je le demande avec Marine Le Pen, le groupe le demande.
54:20 On a même fait le point de notre rentrée dans l'indifférent général,
54:22 il faut bien le dire, en septembre dernier,
54:24 tellement on savait que c'était important.
54:26 Mais dans les bureaux, c'est aussi là qu'on règle les dossiers.
54:29 Et le général de Gaulle ou d'autres hommes ou femmes d'État,
54:32 je parlais tout à l'heure d'Henri IV,
54:34 Sully, qui avait dit "pâturage et labourage" sur les mammettes de la France,
54:37 il travaillait dans son bureau aussi.
54:39 Donc il faut aussi arrêter dans la caricature,
54:41 de faire croire que "règler les problèmes, c'est faire le tour".
54:44 Non mais c'est l'incarnation de la communication,
54:49 comme M. Macron est l'incarnation du blabla qui pense être une action.
54:52 La parole ne fait pas, voilà.
54:54 C'est possible peut-être pour Dieu, je sais que M. Macron se prend pour Dieu,
54:57 mais il n'y a que Dieu pour lequel le verbe est action.
54:59 Pour les humains comme M. Macron, l'action peut être après le verbe.
55:02 On arrive à la fin de l'émission, en tout cas sur Europe 1.
55:04 Je vais remercier nos auditeurs, on va leur souhaiter un bon dimanche.
55:07 On va poursuivre l'émission et puis le suivi du déplacement de Gabriel Attal sur CNews.
55:13 Nous restons en direct sur CNews.
55:16 Vous avez dénoncé tout à l'heure un double langage à Paris et à Bruxelles.
55:20 L'exécutif a affirmé il y a quelques jours qu'ils allaient faire pression
55:23 pour le traité du Mercosur, le fameux traité de libre-échange avec l'Amérique du Sud.
55:27 Est-ce que vous y croyez ? Est-ce que la France peut véritablement peser et faire pression ?
55:31 Il y a deux questions différentes. Est-ce que je pense que la France peut faire pression ?
55:34 Oui. Est-ce que je pense que M. Macron peut faire pression ?
55:36 Pas du tout. Il gagne du temps, il soutient ce traité, c'est son idéologie.
55:39 Mais pourquoi est-ce que la France peut faire pression ?
55:41 La France est le deuxième contributeur net de l'Union européenne.
55:45 Donc si la France ne paie plus, l'Union européenne s'effondre.

Recommandations