«Il fallait que l'on change nos programmes» : pourquoi la Coordination rurale du 47 veut bloquer le marché de Rungis

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00:00 se diriger vers Paris et bloquer le marché de Rungis, c'est donc ce que désire le syndicat coordination rurale.
00:06 Bonsoir Serge Bousquet-Cassagne.
00:10 - Bonsoir.
00:11 - Vous êtes président du syndicat coordination rurale du 47,
00:15 qu'est-ce qui a motivé cette décision de votre syndicat de se diriger vers Paris ?
00:19 - On a tout épuisé à Lotte-Garonne, comme vous l'avez vu sur vos radios et sur les chaînes de télé.
00:26 On a fait trois fois le tour de la préfecture, on l'a critiqué quatre fois, il fallait que l'on change nos programmes,
00:33 et c'est bien tombé. Le week-end on va se reposer, recharger les accus,
00:38 et dès lundi matin à 9h on va partir pour Paris en tracteur, en essayant de passer les autoroutes
00:46 et de rassembler autour de nous toute une colonne de tracteurs en traversant les départements et en montant vers Paris.
00:55 - Vous savez combien vous allez être au départ lundi à 9h ?
00:59 - Au départ lundi à 9h on est à peu près une centaine de tracteurs au départ de Lotte-Garonne,
01:04 mais très rapidement notre train de tracteurs sera, comment dire,
01:14 gonflé et rempli par d'autres amis de la coordination rurale et des autres syndicats en traversant les départements.
01:21 - Vous êtes en discussion d'ailleurs avec les autres syndicats pour rejoindre ce mouvement ?
01:25 - Bien sûr, on va être accueilli par le syndicat FNSOA d'Île-de-France,
01:33 et on sera logistique accompagné par tous les paysans d'Île-de-France.
01:41 - Serge Bousquet-Cassagne, on peut parler d'un mouvement intersyndical à l'heure qu'il est ?
01:46 - Bien sûr, bien sûr, sur le terrain tout le monde est mélangé,
01:50 personne ne regarde la carte de chacun pour mener une action.
01:55 Et donc là où la coordination rurale est un peu plus puissante, c'est nous qui menons les débats et les actions.
02:02 Et là où c'est la FNSOA, on sera lié à la FNSOA bien sûr, et à Paris on sera aux côtés de la FNSOA.
02:09 - Votre action principale en arrivant en région parisienne, vous l'avez dit, ce sera de bloquer le marché de Rungis,
02:15 qu'est-ce qu'il symbolise pour vous ce marché de Rungis ?
02:18 - Il nourrit quasiment toute la France et au-delà la région parisienne, et donc Paris.
02:25 Et donc pour être entendu, il va falloir mener des actions fortes et le blocage du mine en est une, en est une en Rungis.
02:36 - L'objectif c'est finalement que le gouvernement réagisse avant votre arrivée sur la capitale,
02:42 qu'il vous fasse des annonces supplémentaires, vous essayez de mettre la pression au gouvernement
02:46 pour le pousser à faire de nouvelles annonces assez rapidement ?
02:50 - Bien sûr, ça a été les annonces de Gabriel Attal, le Premier ministre, il y a eu du positif,
02:57 notamment dans la reconnaissance de notre travail, et dans la reconnaissance, il a enfin reconnu
03:02 qu'on nous emmerdait à Saint-Soudeleur avec les normes tout au long de l'année.
03:08 Et que son administration, puisqu'il a bien chargé les préfets, de corriger le tir
03:13 et de faciliter la vie des agriculteurs, alors que jusqu'à présent les préfets et les administrations
03:20 départementales et régionales ne faisaient que nous entraver et nous mettre bâton dans les roues.
03:26 Donc ça, moi je trouve que c'est super positif, mais encore faudra-t-il qu'au fil de l'eau, ça soit réalisé.
03:35 Mais il en manque encore beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de simplification administrative,
03:41 et surtout de faire sauter toutes ces normes environnementales qui nous contraignent à un point qui est inimaginable.
03:50 - Il y a aussi des points sur la rémunération qui bloquent de votre côté, ou sur les retraites par exemple ?
03:54 - Alors je vais vous dire, si les normes venaient à sauter, la rémunération remonterait quasiment naturellement.
04:03 Parce qu'à chaque contrainte, évidemment, nous perdons de l'argent.
04:07 Nous perdons de la productivité et nous perdons de l'argent.
04:11 Donc pour nous, plus on nous fera sauter de normes environnementales et autres, plus on se retrouvera avec du revenu.
04:22 - Pour terminer Serge Bousquet-Cassagne, votre message c'est quoi ?
04:26 C'est "on va bloquer Rungis, on va bloquer Paris si le gouvernement ne nous répond pas rapidement" ?
04:31 - Tout à fait, et surtout le vrai message que je voudrais faire passer au gouvernement,
04:37 il se résume à une phrase qui est un slogan par chez nous, c'est "foutez-nous la paix et laissez-nous travailler".
04:44 "Foutez-nous la paix et laissez-nous travailler".
04:47 Venez pas nous administrer.
04:49 On est capables, c'est nous qui connaissons la terre, et on est les meilleurs écologistes et jardiniers de la terre.
04:56 Et donc, foutez-nous la paix et laissez-nous travailler.
04:59 - Merci Serge Bousquet-Cassagne, président du syndicat coordination rurale du 47 d'avoir accepté l'invitation d'Europe.

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