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00:00A 13h49, l'autre sujet que je voulais aborder avec vous, il concerne ce procès qui s'est ouvert, on en a parlé dans le journal à Pontoise.
00:06Cette enseignante, cette professeure de français jugée pour harcèlement moral à l'encontre d'Evael, 11 ans, cette collégienne qui s'était suicidée il y a bientôt 5 ans.
00:16Écoutez, maître Delphine Meillet, avocate des parents d'Evael, elle s'est exprimée ce matin sur cette enseignante poursuivie pour sa responsabilité dans le suicide de la jeune collégienne.
00:26C'était une enseignante qui avait une méthode propre à elle, qui était d'humilier régulièrement les élèves.
00:31Elle les humiliait, elle les stigmatisait, elle en choisissait 2 ou 3 par classe, tous les ans, dans toutes ses classes, et nous avons malheureusement une infinité de témoignages qui évoquent cette humiliation.
00:42Nous souhaiterions que ça serve d'exemple, mais le sujet c'est surtout que cette enseignante réalise qu'elle a commis des erreurs, réalise qu'elle a commis un harcèlement scolaire à l'égard d'Evael, et que ce harcèlement scolaire peut tuer.
00:55Vous avez une petite fille de 11 ans qui s'est suicidée. Le harcèlement scolaire tue.
01:00Voilà, le harcèlement scolaire tue, c'est dur. 1,2 millions d'enseignants, Olivier d'Artigolle, et c'est à l'enseignant que je m'adresse maintenant.
01:09Elle avait déjà fait l'objet de signalement pour ses méthodes particulières en classe, et il y a seulement 457 sanctions disciplinaires.
01:17J'ai lu avec émotion les articles consacrés à Evael et à ce qu'elle a vécu dans le cadre de ce qui devrait être un enseignement qui protège les enfants.
01:26C'est rare, je le rappelle, qu'une enseignante soit au tribunal pour du harcèlement moral. Habituellement c'est pour des violences physiques.
01:31Oui, mais là il y a vraiment du harcèlement moral, consistant par exemple, regardez combien c'est vicieux, à consacrer une journée et un cours éducatif sur le harcèlement moral,
01:42en demandant à Evael de se tenir debout, et les harceleurs d'Evael lui posaient des questions, et elle devait répondre et se justifier.
01:52C'est l'horreur, et avec toujours ce continuum qui va jusqu'au drame, sans que la puissance publique puisse à un moment donné voir les signaux faibles ou les signaux lourds,
02:05et dire stop, avec toujours ce processus qui fait que la personne harcelée quitte l'établissement, les harceleurs restent là,
02:15et en plus, là, ce qui pose un vrai problème, un membre de l'équipe pédagogique, l'enseignant, qui normalement est l'autorité, qui doit faire régner l'ordre et la justice,
02:25et se retrouve dans une situation de harcèlement, elle aussi.
02:31La petite Evael avait quitté ce collège en février, avant de mettre fin à ses jours en juin.
02:35Yvon-Henri Houffold, ça pose aussi la question de la méthode d'enseignement, parce qu'elle se défend à l'enseignante en disant,
02:41je suis désolée de vous dire, c'était dans les colonnes du Parisien ce matin, que je gère ma classe et ma pédagogie comme je l'entends.
02:47On a quand même une liberté d'enseignement. J'ai pensé que l'enfant était en difficulté, elle avait un classeur, elle avait regroupé toutes ses matières, elle était perdue parce qu'elle s'était blessée.
02:57Je suis très gêné par ce genre d'affaires, parce qu'on n'a pas les éléments, il faut prouver en droit le lien de causalité entre le suicide de cette petite fille et les erreurs peut-être de cet enseignant,
03:07l'enseignant dit qu'elle n'a pas commis d'erreur, qui suis-je pour dire qu'elle en a commis, je ne sais pas, même le tribunal pour l'instant ne le sait pas.
03:13La qualification, Yvon, c'est qu'elle est devant un tribunal pour harcèlement sur mineur.
03:18Oui, pour la qualification, mais enfin, elle n'a pas été jugée.
03:20Il y a semble-t-il beaucoup de témoignages qui disaient que les années précédentes, chaque année, elle prenait des élèves.
03:24Je ne suis pas un tribunal, je ne suis pas un juge, je suis incapable d'avoir une opinion là-dessus, je suis vraiment horrifié par le sort de cette petite fille,
03:30mais peut-être y a-t-il d'autres conditions qui l'ont amenée à ce geste-là.
03:34En tout cas, je trouve qu'il est peut-être trop facile de tomber toujours sur des boucs émissaires.
03:38Moi, j'ai toujours peur des injustices, et l'injustice serait dans...
03:40Mais ce qui est nouveau, Yvon Yoffol, c'est qu'on vienne, quelque part, juger les méthodes d'enseignement.
03:45Jugeons les méthodes, je ne sais pas, je n'ai pas les éléments pour savoir si c'était des bonnes ou des mauvaises méthodes.
03:49J'ai entendu ce professeur dire qu'elle pensait que c'était des bonnes méthodes, elle s'est peut-être trompée.
03:53Il faut voir, c'était la justice, et ce seront les débats qui montreront, si oui ou non,
03:57il y a eu des méthodes telles que l'hypersensibilité de cette petite fille a été perturbée à ce point qu'elle se soit suicidée.
04:04Mais trois mois plus tard, ce n'était pas non plus constitutivement.
04:07La qualification judiciaire reconnue, c'est harcèlement sur mineur.
04:11On ne lit pas directement l'attitude de l'enseignante avec le suicide de la jeune fille.
04:17C'est important de le préciser sur le plan judiciaire.
04:19Après, concernant cette enseignante, et en effet, la justice doit faire son travail,
04:24les témoignages recueillis par la presse, par les parents, par les élèves, etc.,
04:31montrent quelque chose de véritablement toxique,
04:36et qui pose vraiment un problème, notamment sur l'académie, la hiérarchie de l'établissement.
04:42Voilà, d'une certaine manière, il n'y a pas d'aspect vague dans tout ça.
04:46Oui, parce qu'il y avait des signes amants, je le rappelle, qui ont été faits l'année précédente.
04:49Ce n'est pas du tout le pas de vague. Je suis pour les vagues et même les tempêtes.
04:53Mais simplement, je trouve que pour l'instant, il faut avoir un minimum de prudence et de réserve
04:57face à des dossiers que l'on nous présente comme étant évidents, alors qu'ils ne le sont peut-être pas.