• il y a 9 mois
Louis Picamoles, ancien capitaine du XV de France devenu éleveur de chèvres et candidat Alliance Rurale aux élections européennes, était en direct sur BFMTV ce vendredi. 

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Transcription
00:00 Ce métier m'attirait parce que j'avais envie de retrouver quelque chose qui me rapproche de la terre.
00:06 C'est un métier sur lequel la passion a une grande place et j'ai vécu ma passion pendant énormément d'années.
00:14 Il me fallait que je fasse quelque chose qui pouvait me raccrocher à une passion pour me motiver.
00:19 C'est ma façon de fonctionner.
00:21 Et naturellement, quand j'ai réfléchi à des choses sur lesquelles je pouvais retrouver cette passion,
00:26 le monde de l'élevage est arrivé avec ce projet dans les chèvres.
00:31 Et effectivement, avec cette décision fin août d'arrêter le projet pour des raisons économiques,
00:40 parce que aujourd'hui, ce n'est pas possible entre l'augmentation des prix, le coût des matériaux, les taux bancaires qui ont explosé.
00:50 On va y revenir. Je voudrais juste rappeler, ancien capitaine du 15 de France, on ne doute pas de votre détermination
00:57 et de votre capacité à faire tomber les murs quand il y a des murs face à soi.
01:00 Mais là, vous avez dû abandonner le projet. Vous commencez à nous en parler.
01:03 Concrètement, qu'est-ce qui s'est passé ? À quel moment vous vous êtes dit c'est quoi ?
01:06 Trop de paperasse, trop de difficultés administratives. Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:11 C'est vrai que c'est un ensemble. J'entendais juste avant votre collègue en parler.
01:16 Et un peu la demande aussi du monde agricole d'alléger un petit peu cette partie administrative qui est très, très lourde.
01:23 Elle est très pesante quand on est dans un processus d'installation. On demande énormément, énormément de paperasse.
01:30 Il y a énormément de normes à respecter pour rentrer dans les bonnes cases et pouvoir mener à bien ce projet.
01:35 Et quand on passe toutes ces étapes, choses qu'on avait faites, on arrive face aux difficultés économiques
01:42 qui sont dues déjà au montant des travaux qui ont complètement explosé avec les crises successives.
01:49 On a pris sur certains corps de métier 30, 40 % d'augmentation.
01:53 C'est vrai qu'il y a un moment, la banque vous appelle. Elle vous dit « Là, on ne vous suit pas ».
01:58 La banque, on va dire que moi, de part, j'avais cette chance-là entre guillemets d'avoir des choses qui me permettaient d'assurer ce projet-là.
02:08 Mais ça veut dire que ça hypothéquait les choses que je pouvais avoir à côté. Et pour moi, ce n'est pas concevable.
02:13 En fait, aujourd'hui, j'avais envie de mener à bien ce projet avec une viabilité de mon projet dans son ensemble
02:18 sans me reposer sur d'autres choses pour vivre de cette activité. Et aujourd'hui, on voit que c'est quasi impossible
02:27 d'arriver à ces choses-là en agriculture. Et c'est ça qu'on peut comprendre aujourd'hui, qu'il y ait tous ces agriculteurs dans les rues,
02:38 parce qu'il y a un ras-le-bol. Et moi, je suis l'un parmi tant d'autres à ne pas aller au bout d'un projet qui était familial avec beaucoup d'envie.
02:48 Parce que j'aurais pu m'en têter et dire « Allez, j'y vais ». Mais dans 3-4 ans, je ne sais pas où j'aurais été et dans quelle situation. Et ça, c'est assez dramatique.

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