• il y a 11 mois
Alors que la colère monte dans le monde agricole, BFMTV propose ce jeudi une émission spéciale LE FORUM BFMTV “Agriculteurs & écologie: la fracture” pour permettre le dialogue entre paysans et écologistes, mais aussi avec des acteurs de la grande distribution et des représentants de la majorité 

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Transcription
00:00 Aujourd'hui, les agriculteurs sont dehors parce qu'en fait, ça fait des années qu'on vit tous des injonctions contradictoires
00:06 et qui ne se traduisent jamais en revenus.
00:08 C'est qu'on a fait des efforts et des efforts et on a le sentiment qu'ils ne sont jamais valorisés,
00:15 jamais mis en avant et que quand on arrive au bout d'un cycle d'efforts, qu'on nous en redemande encore
00:20 et qu'à chaque fois, en termes de revenus, ça ne se traduit jamais en rien.
00:24 Et qu'on nous demande de courir un 100 mètres avec 50 kg de boulet au pied gauche et au pied droit.
00:30 Pourquoi je dis ça ? Parce qu'on nous demande souvent de respecter des normes qu'on ne demande pas à nos importations.
00:39 Donc aujourd'hui, la difficulté qu'on a, et les éleveurs aussi sur le terrain,
00:43 moi j'étais hier soir à Strasbourg avec les gars de chez nous, c'est que je prends mon secteur de la volaille.
00:49 Nous, on importe un poulet sur deux. Donc on n'est plus du tout autosuffisant.
00:55 Qu'est-ce qu'on vit ? On a vécu des accords de libre-échange qui font qu'aujourd'hui,
00:59 on importe un million de tonnes de poulet du Brésil, de Thaïlande et d'Ukraine.
01:04 Et moi, ça fait cinq ans que je me bats pour dire qu'il y en a marre de tous ces accords de libre-échange,
01:09 il faut qu'on rééquilibre les choses. Et plus j'en parle, pire ça devient.
01:13 Parce que depuis qu'on importe un million de tonnes, qu'est-ce qui se passe ?
01:16 On a eu un droit de douane zéro qui a été mis en place avec l'Ukraine,
01:20 alors qu'il faut bien sûr soutenir au niveau de sa population.
01:22 C'était une mesure de solidarité.
01:23 Mais là, on soutient un oligarque qui nous envoie et qui nous déverse du poulet à bas prix sur le marché européen.
01:31 Donc encore du volume d'importation. Hier, le commissaire au commerce dit
01:35 « Ah, on va peut-être boucler l'accord avec le Mercosur ». Donc encore 180 000 tonnes de poulet.
01:40 Et là, moi, éleveur, et ceux sur le terrain, ils disent « Mais punaise, nous, on a des normes, salmonelle, pas d'usage d'antibiotiques,
01:48 il faut qu'on gère super bien nos élevages. » C'est quoi le merci que nous envoie l'Union européenne ?
01:52 C'est qu'on continue à importer, à importer, à importer des poulets à bas prix.
01:56 Et aujourd'hui, on importe presque 30% des blancs de poulet qui ne viennent plus d'Europe.
02:01 Et ils ne sont tellement pas chers qu'on n'arrive plus à prendre la place pour nourrir notre population.
02:06 Parce qu'on cherche une fierté, on cherche à gagner notre vie et on veut aussi être fiers d'être paysans.
02:12 Et en même temps, autre injonction contradictoire, on nous a demandé de monter en gamme.
02:16 Nous, la filière française, on fait 20% de poulet plein air. Il n'y a aucun pays en Europe qui fait ça.
02:22 Et aujourd'hui, les bâtiments sont vides, de plus en plus vides, parce que le consommateur,
02:27 nous, on a les attentes du citoyen, mais nous, la réponse, elle ne peut pas venir du citoyen.
02:33 Elle vient du consommateur qui achète le produit. Et aujourd'hui, sur les produits montés en gamme, on n'en vend plus.
02:40 Et en plus, pour construire des poulaillers, on a une directive européenne qui va encore nous rajouter des normes,
02:47 ce qui est complètement scandaleux. Donc là, il faut absolument qu'on revienne en arrière.
02:50 Alors qu'on importe des poulets de sites d'élevage de 2 millions de poulets.
02:53 – Allez-y, vous liez et réagir, prenez la parole.
02:55 – Là, ça ne marche plus.

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