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00:07 Bonjour, chef Babinot, bienvenue dans votre numéro d'Espace littéraire.
00:11 Merci à vous, monsieur Abale, de nous faire l'honneur d'être avec nous.
00:16 Aujourd'hui, c'est cet auteur qui sera de la partie.
00:19 Ingénieur en logistique et transport diplômé de l'Institut national polytechnique de Yamoussoukro, INPHB,
00:26 il est actuellement cadre dans une organisation internationale humanitaire à Dublin.
00:31 Blogueur et passionné de littérature, à l'ombre de l'heure est sa deuxième œuvre publiée,
00:37 et c'est d'elle que nous parlerons ce jour.
00:39 Bonjour, monsieur Abale, bienvenue dans Espace littéraire sur Abidjan.net.
00:44 Bonjour, Rachel, merci pour l'accueil.
00:47 Je veux profiter de l'occasion pour dire bonne et heureuse année à toute l'équipe d'Abidjan.net
00:52 et merci de me donner l'opportunité de parler du livre.
00:55 Merci beaucoup.
00:56 À l'ombre de l'heure, la première question qui me vient, c'est pourquoi l'heure sans le E ?
01:01 L'heure sans le E, ce n'est pas une erreur, mais c'est un mot qui existe et qu'on dit à ses vieux.
01:10 Alors j'ai voulu l'utiliser pour montrer que ce que nous lisons, la littérature ancienne est encore utile aujourd'hui.
01:18 Donc l'heure, ça veut dire, c'est la racine du mot bonheur et malheur.
01:22 Donc à l'origine, l'heure, ça avait dit bonne fortune, chance.
01:27 Donc c'est juste pour attirer l'attention des lecteurs, en voyant l'heure, poser des questions, savoir qu'est-ce que c'est.
01:33 Le titre pourrait être un leurre, mais l'heure en tant que telle n'est pas un leurre.
01:37 Vous avez fait le choix de faire une œuvre miroir, un livre rétroviseur qui projette les tards de notre société,
01:44 précisément sur le nerf de la guerre. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?
01:48 Alors les textes qui ont été publiés sont écrits depuis 2011, 2012, donc ce n'est pas…
01:54 Bien que le livre soit édité en 2021, publié en 2021, mais c'est un ancien texte,
02:01 il est inspiré quand même de ce que je vois partout, comment notre société aujourd'hui se comporte vis-à-vis de l'argent.
02:08 On a l'impression que tout est guidé par l'argent, sans argent on n'est rien.
02:12 Et j'ai voulu quand même en parler pour montrer à la population qu'on ne doit pas être serviteur de l'argent,
02:20 mais l'argent doit plutôt nous servir.
02:23 Ne dit-on pas que l'argent ne fait pas toujours le bonheur ?
02:26 En effet, l'investissement lié à l'argent, véritable destructeur des valeurs morales de notre société,
02:31 est l'élément déclencheur de pénibles périples et amène tous à faire des choix ignobles.
02:36 Je pèse mes mots. Qu'est-ce qui vous a motivé à faire le choix de montrer cet aspect de l'argent ?
02:41 Nous sommes dans une société dite capitaliste.
02:45 Aujourd'hui, on voit que tout l'état que cela crée, comme ce qui mène aujourd'hui la jeunesse,
02:54 comme les brouteurs, même des cadres de société, même des guides spirituels, tout est basé sur l'argent.
03:04 Il faut en parler, il ne faut pas se taire.
03:07 On sait ce à quoi cela mène, mais ceux qui sont riches aujourd'hui se retrouvent demain pauvres,
03:11 parce qu'ils ont mis l'argent au centre, ils n'ont pas mis l'homme au centre,
03:14 alors que c'est l'homme qui doit être au centre et non l'argent.
03:17 Je crois qu'il faut en parler, nous devons en parler.
03:20 On crée aujourd'hui dans notre administration des agences de lutte contre la corruption, la bonne gouvernance.
03:28 Je pense que c'est justement pour ça.
03:31 Malheureusement, ces agences ne font pas toujours leur travail comme il se doit.
03:36 Pour moi, on ne devait même pas créer une agence de lutte contre la corruption.
03:39 Créer une agence de lutte contre la corruption, pour moi, c'est comme si on promeut quelquefois la corruption,
03:45 parce que ces agences-là ne font pas leur travail.
03:48 Donc, il faut en parler, parler à la jeunesse, parler aux adultes, parler partout,
03:54 pour que la discipline qui nous caractérise et l'honnêteté caractérisent davantage les Ivoiriens.
04:01 Il y a un proverbe qui dit que l'amour de l'argent est la racine de tous les maux.
04:06 Vous l'avez utilisé dans l'œuvre. Expliquez-nous votre ressenti face à cette assertion.
04:11 L'amour de l'argent est la racine de tous les maux. Et ça, c'est vrai.
04:16 Quand tu aimes l'argent, ça veut dire que l'humanité, l'homme n'a plus rien devant toi.
04:22 Et tu es prêt à tout pour l'argent.
04:25 Être riche, avoir de l'argent, se montrer, c'est ce qui te guide.
04:30 Et cela peut te mener là où tu n'y attends pas.
04:34 Et c'est pourquoi l'argent, comme on l'a dit tout à l'heure, c'est le nerf de la guerre.
04:41 C'est l'argent qui engendre la guerre. Et ce n'est pas évident que l'argent va engendrer la paix.
04:46 Donc, je pense qu'aujourd'hui, pour moi, il faut plutôt mettre l'accent sur l'homme plutôt que la guerre.
04:53 Je ne cesserai jamais de le dire.
04:56 Corrompu, l'université des tropiques, sergent Boison, à l'ombre de l'heure, Oka Nyeze,
05:03 ces récits de nouvelles sont ciblés. Dans ceux-ci, vous avez mis en avant la cupidité des hommes,
05:09 de Dieu, des dirigeants politiques, des agents de services publics,
05:13 un choix qui démontre vraisemblablement que personne n'est effectivement épargné par le trop d'argent qui met à mal.
05:20 Que voulez-vous démontrer précisément ?
05:23 Tout simplement que personne n'est à l'abri.
05:26 Le plus grand guide spirituel n'est pas à l'abri de ce que l'argent peut causer.
05:30 La plus grande autorité administrative ou politique n'est pas à l'abri de ce que l'argent peut causer.
05:35 Quand on pense que c'est l'argent qui est au centre, personne n'est à l'abri.
05:38 Même le plus généreux, à l'image de Oka Nyeze, il n'est pas à l'abri.
05:44 Donc, encore là, Oka Nyeze, il met au centre l'homme.
05:48 Donc, il espère, mais ceux qui ont mis au centre l'argent ne sont pas sûrs qu'il y ait eu de l'espérance ou de l'espoir.
05:56 Les personnes avides ne diront-elles pas que le manque d'argent rend les autres aigris ?
06:01 Raison pour laquelle on est traite de cupides.
06:04 Je ne pense pas.
06:06 Je ne pense pas.
06:09 Le manque d'argent ne devait pas rendre aigris.
06:12 Je pense plutôt que la jalousie, mais aussi ce que la société nous a montré.
06:17 La société nous montre aujourd'hui que sans argent, on n'est rien.
06:21 Dans notre société traditionnelle, ce n'était pas le cas.
06:23 La parole avait de la valeur.
06:25 L'homme avait de la valeur.
06:27 Aujourd'hui, ce qu'on nous montre à la télé, sur Internet, partout,
06:32 ces grands footballeurs qui, aujourd'hui, montrent leurs richesses, leurs grosses voitures,
06:38 nous montrent aujourd'hui à nos enfants que sans argent, on n'est rien.
06:42 Pourtant, cela ne devait pas créer de l'aigreur de voir ton ami réussir.
06:49 Parce que la réussite de l'autre, ne dit-on pas que nous, les Africains, sommes solidaires.
06:53 La réussite de l'autre devait être notre réussite.
06:56 Donc, normalement, cela ne devait pas créer de l'aigreur.
06:59 Mais c'est parce qu'aujourd'hui, on s'est dit que si tu n'as pas d'argent, tu n'es rien du tout.
07:03 Du coup, celui qui n'en a pas se trouve rejeté, bafoué par la société.
07:07 Il se dit « Qu'est-ce que je peux faire ? »
07:09 « Que dois-je faire pour avoir de l'argent, pour qu'on me considère aussi ? »
07:13 Dans certaines familles, c'est le plus riche qu'on attend pour faire la réunion.
07:17 Ce n'est même plus le plus sage qu'on attend.
07:19 Ce n'est même plus le grand frère, ce n'est plus l'aîné.
07:21 On attend le dernier de la famille qui a la grosse voiture, qui doit venir d'Abidjan,
07:26 avant de faire une réunion.
07:27 Mais non, ce n'est pas ce qui devait se faire.
07:30 On a besoin d'écouter ceux qui vont nous donner de bons conseils, qui ont de la sagesse.
07:36 L'argent, ce n'est pas de la sagesse.
07:38 Vous invitez les lecteurs aux sorties de cette œuvre à un retour vers le cardinal tel que la dignité,
07:44 l'altruisme et l'humanisme.
07:46 De vos dires, elles ont quitté le monde et l'humain.
07:48 Comment les retrouver selon vous ?
07:50 Bonne question.
07:52 Je pense que tout part de la famille, des autorités.
07:57 Dans une société où il y a de l'impunité, devant la malhonnêteté, devant la corruption,
08:04 il est clair qu'on ne fait pas de bons renseignements.
08:08 On dit que le poisson ne pourrit toujours pas la tête.
08:10 Tout doit partir de la tête.
08:12 Dans une famille, il y a la tête.
08:14 Dans une société, il y a une tête.
08:16 Nous devons montrer le bon exemple.
08:20 En écrivant, il est vrai qu'on ne donne pas de solution,
08:25 mais on essaie d'orienter la population sur les bonnes attitudes, les attitudes à promouvoir.
08:32 Mais pour nous, la tête dans une famille, dans une administration, dans une société, doit jouer de l'exemple.
08:42 Il faut donner de l'exemple et être prêt à punir les mauvais comportements.
08:46 Quand on ne les punit pas, on en fait la promotion.
08:48 Merci beaucoup M. Maglo Abale d'être passé à Bijan.net pour nous faire découvrir et redécouvrir à l'ombre de l'heure.
08:55 Un plaisir de vous avoir reçu.
08:57 Cher Babinoth, à très prochainement pour une nouvelle émission.
09:00 Merci.
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