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La bande de "Julie jusqu'à minuit" évoque Guillaume Caillet, dit "Jacques Bonhomme", à l'origine du terme qui désigne les révoltes paysannes

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Transcription
00:00 Il y a toujours des figures qui se détachent dans ces mouvements sociaux.
00:04 On parlait d'ailleurs de Jérôme Bale qu'on a eu tout à l'heure en début d'émission,
00:06 qui devient l'une des figures de ce mouvement de gilets verts.
00:10 Vous vouliez remonter un peu le temps, Christophe, et nous parler de la genèse des Jacqueries, justement.
00:15 Je voudrais rendre hommage, et je le dédie à Fabien Roussel, à Guillaume Calais,
00:18 que le chroniqueur Jérôme Froissart a baptisé "Jacques Bonhomme".
00:22 Nous sommes en 1358, il prend la tête de la première Jacquerie.
00:26 C'est une statue, évidemment, faite par quelqu'un plus tard qui ne l'a pas rencontrée.
00:30 Jacques Bonhomme va mener cette grande révolte, cette grande Jacquerie au nord de Paris.
00:34 Quelques mois plus tard, il sera exécuté par Charles le Mauvais, Charles de Navarre,
00:38 qui était en concurrence pour la couronne de France,
00:40 qui lui posera, puisqu'il s'est déclaré roi des paysans,
00:43 une couronne en fer rougi au feu sur la tête, et il sera décapité.
00:47 Voilà comment ça a commencé les Jacqueries.
00:48 C'est un avertissement pour Fabien Roussel.
00:49 1358, 2023.
00:53 Il y aura Étienne Marcel qui va suivre peu de temps après.
00:54 Étienne Marcel a essayé de faire la jonction avec eux, ça n'a pas marché.
00:58 Étienne Marcel a été assassiné par un des bourgeois commerçants qui au départ avait soutenu,
01:03 parce qu'il avait pris le parti des Anglais,
01:04 et le patriotisme économique des commerçants les a amenés à assassiner Étienne Marcel.
01:08 Ceci pour dire aussi qu'à l'époque, ça se réglait beaucoup plus dans le sang qu'aujourd'hui,
01:12 on a fait des progrès.
01:12 Christophe, on a quand même coupé la tête du roi le 21 janvier 1793,
01:16 que le pouvoir s'en souvienne.
01:17 Quelques mois, quelques années...
01:19 Et la Bastille peut tomber.
01:20 Quelques années après la loi et la guerre des Farines,
01:23 c'est-à-dire sur la libéralisation du commerce des blés,
01:25 donc c'était presque une révolte communiste,
01:27 et la marche des femmes à Versailles,
01:28 où on a ramené le boulanger, la boulangère, le petit mitra, le petit mitra.
01:31 Voilà, comme quoi, la nourriture, c'est toujours au premier moment.
01:34 Ça commence par là.
01:35 Donc Fabien Roussel, demain, Beauvais pour vous, vous allez voir les manifestants.
01:39 Comment vous sentez les choses ?
01:40 Est-ce que vous pensez que ça peut prendre la même ampleur que les Gilets jaunes en 2018 ?
01:45 Je dirais que c'est entre les mains des agriculteurs.
01:48 Eux, c'est la base aujourd'hui qui est à l'origine de ce mouvement.
01:52 Et c'est eux qui ont les clés de la suite, comme à chaque fois.
01:57 Et le gouvernement, s'il veut bien faire appel à l'ucidité.
01:59 Et bien sûr, le gouvernement.
02:00 Le premier appel que je ferai,
02:03 ce n'est pas aux agriculteurs d'élargir le mouvement,
02:05 mais c'est d'abord au gouvernement d'entendre la colère
02:07 et de revenir sur ses projets d'augmentation de taxes, etc.
02:11 De revenir, d'abandonner, de tout remettre à plat.
02:13 On arrête.
02:14 Donc on gèle les taxes.
02:15 Voilà, on gèle.
02:16 Et puis si le gouvernement s'entête,
02:18 eh bien, ce sera aux agriculteurs de décider de la manière
02:21 dont ils entendent poursuivre le mouvement.
02:22 Et moi, je leur dis déjà, nous sommes prêts.
02:25 Prêts à vous rejoindre.
02:27 Prêts à participer à ce combat pour, quelque part,
02:31 la dignité du monde du travail.
02:33 Ouvriers et paysans, la faucille et le marteau.
02:36 C'est un petit peu ça.
02:37 Mais ouvriers et paysans, unissons-nous.
02:41 Défendons notre dignité.
02:42 Respectez-nous.
02:44 Et vous allumez le barbecue.
02:45 On ramène le vin et la bière.
02:47 Et on va résister ensemble.
02:49 On en revient toujours au barbecue.
02:50 Et on va résister ensemble.
02:51 Tout se passe autour d'un barbecue.
02:52 Et on peut faire ça sans décapitation.
02:55 Oui, c'est mieux.
02:56 Et on a peur de la traite conviviale.
02:58 Dans la non-violence.
02:59 C'est une révolution conviviale à laquelle nous avons besoin.
03:02 Et ça changera, Christophe.
03:04 Et ça changera du communisme, le mauvais communisme,
03:07 qui a causé l'une des plus grandes famines en Union soviétique,
03:09 au début des années 20.
03:11 Mais ce n'était pas le vôtre.
03:12 Ça, je vous le conseille.
03:13 Et nous l'avons dénoncé dans notre histoire.
03:17 La révolution est encore à terminer.
03:18 Mais vous voyez, en termes de révolution,
03:22 il y a eu en France une révolution verte.
03:24 Dans les années 60-70,
03:26 où on a transformé notre agriculture.
03:29 Et nous l'avons fait avec eux.
03:31 Nous avons besoin aujourd'hui d'une deuxième révolution verte.
03:35 Mais elle doit se faire en accompagnant les agriculteurs.
03:38 Il faut qu'ils s'y retrouvent.
03:39 Sinon, qu'ils doivent vivre mieux.
03:41 Parce qu'aujourd'hui, ils vivent difficilement.
03:43 Sinon, on aura les chemises vertes.
03:44 Et ça, c'était un mouvement d'extrême droite
03:46 dans les années 30 avec Henri Dorgère.
03:48 La colère paysanne est allée vers l'ultra droite et il faut éviter cela.

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