• l’année dernière
L'animateur de télévision (66 ans) publie son autobiographie, "Sans transition", un livre qui se lit d'une traite où il raconte sa vie, ou plutôt ses vies. On y découvre un bout d'histoire de la télé, les coulisses de "Ciel mon mardi", "Coucou c'est nous", et des anecdotes sur les patrons, la célébrité, les femmes, l'argent, les potes, la course automobile...
Regardez L'invité de RTL Soir du 23 janvier 2024 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié, Marion Calais et Cyprien Sini. RTL bonsoir.
00:09 Allez RTL bonsoir à la deuxième heure avec la joyeuse bande, avec Cyprien, avec Marion, avec Isabelle et tous ensemble on vous propose maintenant de
00:17 passer un moment avec notre grand invité. Bonsoir Christophe Dechavannes. Alors je suis très grand, c'est vite dit, mais invité souvent.
00:23 Et joyeux anniversaire aussi.
00:26 Merci.
00:27 Joyeux anniversaire. Ah ça fait un choc.
00:30 Moi je suis à 37, vous voyez, je redoute les 38.
00:33 Vous allez voir l'année prochaine.
00:34 Ça va être compliqué. Merci d'être avec nous, d'avoir la sortie de votre autobiographie "Sans transition".
00:40 C'est un livre qui se lit d'une traite où vous racontez votre vie ou plutôt vos vies.
00:44 Et on y découvre aussi un bout d'histoire de la télé, les coulisses de "Ciel, Mans, Mardi".
00:48 Du "Coucou c'est nous" entre autres.
00:49 Alors les patrons, la célébrité, les femmes, l'argent, les potes, la course automobile, vous vous livrez.
00:53 Dites-nous, pourquoi vous avez voulu partager vos souvenirs ?
00:56 Vous dites que vous avez l'impression que le public a une image de vous à l'opposé de votre vraie vie.
01:00 C'est ce qui vous a motivé ?
01:02 Oui, entre autres.
01:03 Mais je crois que c'est arrivé à un moment où j'avais envie...
01:06 Il y a eu tout un tas de concours de circonstances évidemment.
01:09 Et puis c'est un moment où j'avais envie de...
01:12 On sait très bien quand on fait mon métier, les gens imaginent que vous vivez dans des endroits fastueux,
01:18 entourés de nymphes, de dauphins, de grappes de raisins, quand on vous dépose des trucs en or...
01:24 Et c'est totalement vincent.
01:25 Et c'est ma vie !
01:27 Non, non, voilà, je voulais montrer un peu qui j'étais.
01:29 On m'a traité de tout depuis 35 ans.
01:33 Et je trouvais intéressant de raconter des choses qui sont un peu rigolotes quand même,
01:37 parce que ça fait partie de mon vécu.
01:39 Quand vous dites "je raconte des choses professionnelles", ce n'est pas vraiment des coulisses.
01:42 Il y a de tout.
01:43 Il y a du professionnel, il y a du personnel.
01:44 Oui, mais ce n'est pas vraiment des coulisses professionnelles,
01:45 c'est plus des trucs qui font partie de ma vie.
01:46 J'ai fréquenté ces gens, par exemple, le Lé Mougeot, je les ai fréquentés plus de 20 ans.
01:50 Donc c'est vraiment des moments lourds, à vivre parfois, de conséquences quelques fois,
01:56 ou très agréables d'autres fois, mais c'est une vraie partie de ma vie.
01:59 Ce n'est pas juste les coulisses de mon taf.
02:02 Et puis mon boulot, ça a été ma vie pendant 30 ans.
02:05 On y découvre aussi que tout gamin, vous aviez une fascination pour la télé,
02:09 chez vous, enfin chez vos parents, vous aviez fabriqué une antenne avec une fourchette pour la télé.
02:14 Oui, c'était pas une fascination pour la télé, c'était une fascination pour le cinéma noir des années 50 d'Hollywood.
02:20 Mais pour voir l'objet, quoi.
02:22 Non, c'était pour voir les films qui étaient interdits,
02:25 parce que ça passait le dimanche soir très tard ou le vendredi soir très tard.
02:28 C'était le cinéma de minuit.
02:29 Voilà, alors à ne pas confondre, ça c'était le vendredi soir, le cinéma de minuit,
02:33 et le ciné-club le dimanche, et le vendredi soir, le cinéma de minuit.
02:37 C'est un peu comme ça que j'ai appris ma filmo,
02:40 ma filmo est d'ailleurs une petite chose, si jamais on est réédité, on remettra dans l'ordre,
02:45 parce qu'il y a une petite erreur dans ce bouquin, je crois, c'est la seule.
02:48 Mais oui, j'avais pas le droit de regarder la télé après 9h,
02:52 donc je m'étais fait une antenne avec une fourchette que j'avais gaulée à la cantine de l'école.
02:58 Et c'est à la radio que vous avez commencé, avec un coup de pouce de quelqu'un qu'on connaît bien,
03:03 ici, c'est notre patron de l'info, et il était là il y a encore quelques mois,
03:07 un certain Jacques Esnou que vous rencontrez un jour...
03:11 - Je suis pas au courant de tout le monde... - Vous pouvez dire du mal, c'est bon.
03:14 - Je suis pas sûr qu'il écoute en même temps. - Si il nous écoute, j'en moins ça.
03:18 Lors d'un dîner chez un ami, écoutez ces cadeaux, c'est notre instant vintage.
03:21 Et à la fin du dîner, il est venu me voir et il m'a dit,
03:31 "Moi, journaliste, c'est mon rêve, c'est ce que je veux faire."
03:34 Donc comme on n'avait pas bu que de l'eau, j'ai dit, "Bien évidemment."
03:38 Mais il n'a pas lâché l'affaire et il était tellement insistant que,
03:42 quelques temps plus tard, je lui ai obtenu un stage à France Inter.
03:45 Quelques temps plus tard, il a réussi à se faire embaucher
03:48 comme "Monsieur Nouvelle Technologie" à Canal+, mais Canal+ de la grande époque,
03:52 avec l'escure de greffe de Nizot, alors qu'il n'y connaissait rien du tout.
03:57 Et je me souviens, je le revois débarquer chez moi l'après-midi,
04:02 avec des cartons, avec des ordinateurs derniers écrits,
04:05 et on ne comprenait rien, on essayait de décrypter les modes d'emploi.
04:08 Alors je ne sais pas si ce dîner a changé le cours de sa vie,
04:11 mais en tout cas, son parcours, il ne le doit qu'à lui-même, à son talent.
04:16 - En fait, comme Julien et Cyprien écrivent, vous devez votre carrière à Jacques Astou ?
04:20 - Non, il a un petit peu... Je pense qu'il dit, "Ce soir-là, il n'y avait pas que de l'eau."
04:24 Ben, visiblement, le jour où il n'a pas rien non plus, parce que...
04:26 Non, non, non, il a un peu tout mélangé, mais...
04:29 Non, je l'ai rencontré en jouant au tarot, il a osé le dire, je pense.
04:33 Et au bout de plusieurs semaines, je lui ai dit, "Mais qu'est-ce que tu fais ?"
04:35 parce qu'on s'entendait bien.
04:37 Et il m'a dit, "Je travaille à France Inter, en fait, pas du tout à RTL."
04:40 - À l'époque, ouais. - Ah ben, on n'est pas connu !
04:42 - Voilà, donc c'est là où je l'ai connu.
04:44 Et après, je suis allé le voir bosser tous les week-ends,
04:47 puis à force de grenouiller là-dedans, j'ai fini par emprunter un agra,
04:51 et puis j'ai fait une espèce de scoop d'interview de Depardieu,
04:54 qui était bien, lui non plus...
04:56 - Pas calo, pas calo.
04:58 - En sortant de César, où il a vomi sur les Césars,
05:02 en disant que c'était de la merde et tout ça.
05:04 Et ça a été diffusé chez Denis Astagneau,
05:06 qui a dit un autre nom que le mien,
05:08 parce qu'en fait, il a dit "Sophie Dumoulin",
05:10 qui était là, la grande journaliste prêtresse du cinéma depuis 30 ans.
05:14 Et donc, là, je me suis rhabillé, je suis retourné à France Inter.
05:18 Enfin, voilà, c'était le début de...
05:20 J'avais mis les doigts dans quelque chose, je pouvais pas le lâcher.
05:23 - Et après, c'était parti.
05:24 Ce livre, c'est une plongée dans la télé des années 90,
05:26 c'est un monde pas toujours merveilleux,
05:28 même assez violent, pour évoquer la gestion des ressources humaines.
05:31 On parlait de Patrick Lelay, d'Étienne Mougeot tout à l'heure à TF1.
05:34 Vous dites que ça ressemblait un peu à "Shining".
05:36 Un jour, vous avez failli vous battre, vous le racontez, avec Lelay.
05:38 Vous êtes remonté en voiture, parce qu'il vous avait déprogrammé.
05:42 - J'ai fait 550 km assez vite, oui.
05:44 Oui, oui, parce que j'ai appris par le journal que,
05:46 alors que tout ce que j'avais préparé,
05:48 tout était prêt pour la rentrée, et tout d'un coup,
05:50 ben non, c'était plus moi.
05:52 Et donc, oui, j'ai surmonté pour qu'on m'en parle,
05:54 et il ne voulait pas me parler,
05:56 donc il a fallu... enfin, au téléphone, je n'arrivais pas à les avoir,
05:58 donc je suis remonté en voiture, puis je me suis planté là,
06:00 et puis on a fini par se voir,
06:02 et puis le ton est monté, mais le ton...
06:04 Quand Patrick Lelay avait tort,
06:06 il parlait fort.
06:08 - C'est une technique.
06:10 - Donc, oui, c'est pour ça que je raconte ça.
06:12 Ce n'est pas vraiment des coulisses,
06:14 mais ça fait partie d'une vie qui était très étrange à l'époque,
06:18 violente, oui, on peut dire que c'est violent,
06:20 maintenant, est-ce que tout le monde est très chaleureux
06:22 et confraternel dans toutes les...
06:24 - Non, pas forcément.
06:26 - ... partout, que ce soit les médias ou ailleurs,
06:28 la télé c'est un peu loupe, donc tout est un peu grossi,
06:30 et même, comment dirais-je,
06:32 même les humeurs, et même les tensions,
06:34 et eux, ils avaient l'attention des actionnaires,
06:36 les trucs, les machins, bon.
06:38 Moi, il se trouve que j'avais une émission qui disparaissait
06:40 pour des raisons qui m'échappaient,
06:42 et que je voulais qu'on m'explique,
06:44 mais c'est des métiers...
06:46 en gros...
06:48 Tu sais, c'est comme quand on fait de la course automobile,
06:50 on fait un sport assis.
06:52 - C'est pas fatigant ? - C'est vrai, c'est assis.
06:54 - Ce que vous racontez dans le livre, ça a l'air un peu plus fatigant.
06:56 - Oui, oui, c'est très chaud.
06:58 Non, mais je veux dire, voilà, la télé c'est un métier difficile,
07:00 le cinéma, j'imagine, c'est un métier...
07:02 difficile, voilà.
07:04 - Mais c'est vrai que dans ces métiers-là,
07:06 je parle de la télé, vous étiez confronté à des personnages
07:08 quand même assez... - L'époque était...
07:10 - ... ou en couleur, par exemple, Berlusconi,
07:12 il veut vous recruter pour la 5, il vous propose 7 fois
07:14 votre salaire, et vous refusez.
07:16 - Pourquoi ? - Alors déjà parce que l'argent n'est pas le moteur
07:18 de mes choix, donc ça c'est mon...
07:20 c'est mon code, c'est comme ça, et j'ai fait des boulettes
07:22 pour ça, et j'ai perdu
07:24 quelques sous. - Des regrets ? - À cause de ça.
07:26 Des regrets, ce serait idiot, hein, parce que
07:28 en revanche, des réflexions en me disant
07:30 "pauvre con", oui !
07:32 Non, mais à l'époque, non, à l'époque, non, parce que j'avais pas du tout
07:34 envie d'aller faire le pingouin en smoking
07:36 sur de la selle. - Il voulait absolument vous porter
07:38 un smoking. - Et c'est pour ça que j'ai refusé.
07:40 Ça a été la raison principale de mon refus, c'est que
07:42 il m'a dit "ma tu portes le smoking"
07:44 J'ai dit "oui, enfin, le 31,
07:46 peut-être, ou à Noël, mais
07:48 voilà, non, tu portes le smoking.
07:50 Je te donne, il te donne
07:52 un déli-chaud et tu portes le smoking tous les jours à l'antenne."
07:54 Non ! Bah non, je veux pas présenter
07:56 un smoking, "tro smoking, tu le smoking"
07:58 je crois que c'est ce que j'ai écrit.
08:00 Et il a mal pris, en fait,
08:02 parce que c'était pas un mec à qui les gens
08:04 disaient non, visiblement, surtout pour une bricole
08:06 de tissu.
08:08 Donc voilà, et celui qui m'a accompagné,
08:10 en revanche, je lui faisais un peu la gueule parce que
08:12 il a dit sûrement
08:14 "pardonnez-moi, j'ai perdu
08:16 tous mes réflexes professionnels"
08:18 ça me tapait dans le micro.
08:20 Celui qui m'avait accompagné, il avait dû dire "Berlusconi,
08:22 celui-là il est très bien, il faut le prendre, machin"
08:24 moi, je ne suis pas allé. En même temps, ceux qui
08:26 y sont allés, ils sont pas restés 2 000 ans non plus.
08:28 - Alors l'épisode a été assez... - Rapide.
08:30 - Rapide, on va dire. - Comme quoi, le karma...
08:32 - Vous avez eu du bon karma, là.
08:34 Et puis il y a cette anecdote sur Tapie aussi, qui s'invite
08:36 dans "Ciel, mon mardi", il vous promet un scoop,
08:38 vous essayez d'aller gratter avant l'antenne,
08:40 il vous dit rien, et en fait, il n'y a jamais eu de scoop.
08:42 - Ah oui, non, il me promet, oui, enfin il me promet,
08:44 il dit... - Reportez la parole de Mitterrand.
08:46 - Non, non, il était ministre de la Ville, il dit "je sors
08:48 de chez qui tu sais, j'ai quelque chose
08:50 de sa part, il a choisi
08:52 "Ciel, mon mardi", il veut dire ça
08:54 aux Français, et il veut le dire
08:56 dans ton émission, donc on était
08:58 chez lui avec Patrice Hermos, genre...
09:00 Il disait ça très bien,
09:02 donc il n'y a aucune raison de ne pas le croire.
09:04 Il disait ça parfaitement bien. - Mais jusqu'au bout, il dit rien.
09:06 - Et jusqu'au maquillage,
09:08 "donne-moi deux, trois biscuits, s'il te plaît, que je te pose
09:10 des questions que j'ai pas l'air de... Non, non,
09:12 embargo, on peut pas". - Mais il dit "ça va
09:14 être énorme", il dit "enfin, on va". - "Ça va être énorme,
09:16 je vais te mettre sur feu". - "Ça va être énorme".
09:18 - Ah oui, ça a été énorme. C'est à dire qu'à chaque fois
09:20 que quelqu'un qui avait 2 km de barrettes
09:22 à gauche, et 1 km
09:24 de barrettes à droite, donc il savait vraiment de quoi il parlait
09:26 pour l'armée, un autre qui avait fait 25
09:28 bouquins sur le Moyen-Orient, un autre qui avait fait
09:30 les stratégies militaires au Proche-Orient
09:32 ou ailleurs, à chaque fois que cet homme parlait,
09:34 lui il disait "pfff, n'importe quoi".
09:36 Et en fait...
09:38 - Il n'a jamais rien dit. - Bah non, j'avais beau lui dire
09:40 "mais vous avez un truc à nous dire ?
09:42 Oui, il n'y aura pas
09:44 d'appelé". "Ah oui, mais ça c'est dans le journal depuis
09:46 un mois, mais sinon, à part ça". Non, non, enfin
09:48 voilà, donc il voulait
09:50 un cielment mordi, quoi. - Et il l'a eu.
09:52 - Ah, il l'a eu. Ah mais il était très fort.
09:54 - Ah bah on l'a compris. - Mais personne n'a dit le contraire.
09:56 - Christophe Dechavanne, vous restez avec nous, sans transition,
09:58 votre autobiographie sort demain,
10:00 elle est truffée donc de souvenirs
10:02 assez savoureux, on vous retrouve avec toute la bande dans quelques
10:04 secondes. RTL Bonsoir revient juste après ça.
10:06 - Merci.
10:08 - RTL Bonsoir.
10:10 - RTL Bonsoir. - Julien Célier, Marion Calais
10:12 et Cyprien Sinon. - Et on vous
10:14 accompagne avec le sourire jusqu'à 20h,
10:16 la deuxième heure continue avec notre
10:18 grand invité, Christophe Dechavanne. - Avec le
10:20 sourire. - L'autobiographie sans
10:22 transition, sort demain. - Et on voudrait
10:24 évoquer un moment téléhistorique avec vous
10:26 maintenant, le 7 avril 1994,
10:28 le premier CidAction,
10:30 vous l'avez impulsé, présenté,
10:32 et plus tard, un jour, à la sortie d'une
10:34 soirée CidAction, il y a une file de personnes qui
10:36 vous attendaient pour vous remercier
10:38 d'avoir brisé les tabous, je crois que vous avez
10:40 été submergé ce soir-là
10:42 par l'émotion. - Oh, j'ai même été submergé,
10:44 j'ai mis du temps, j'ai mis plusieurs années à pouvoir raconter
10:46 cette histoire sans avoir la larme à l'œil, ouais.
10:48 Oui, oui, parce que...
10:50 parce qu'il y avait une espèce de boîte éphémère
10:52 dans laquelle je suis allé boire un coup,
10:54 il y avait plein plein de gens,
10:56 il n'y avait que des garçons qui étaient tout sympas,
10:58 donc il n'y avait que des garçons, donc je suis sorti
11:00 pour prendre l'air, boire un verre de l'or,
11:02 et puis tout à coup, il y avait une file d'attente qui s'est mise à côté de moi,
11:04 et puis j'ai regardé derrière moi, je pensais
11:06 que les attentés, les toilettes,
11:08 ou quelqu'un, ou...
11:10 Et en fait, non, ils attendaient pour me serrer la main
11:12 et me dire "c'est peut-être grâce à toi que je suis vivant",
11:14 je pense que c'est le plus beau compliment
11:16 qu'on ait pu me faire dans ma vie,
11:18 parce que ces 35 ans
11:20 de combat, la prévention contre le CidA,
11:22 de ce que je fais,
11:24 on a fabriqué 80 millions de capotes
11:26 avec mon copain Patrick Pisa, qui est à
11:28 les laboratoires police, sans demander
11:30 un euro à quiconque, jamais,
11:32 on a toujours fait des capotes
11:34 à... ça a commencé à aller capote
11:36 à un franc, en 92,
11:38 mais oui, quand je suis venu, j'ai ma gorge
11:40 qui serre.
11:42 Et après, on a fait
11:44 des trucs, Patrice était...
11:46 on a fait un lancement d'un train qui a traversé la France,
11:48 qui a fait toutes les grandes villes, Patrice étant chef de gare,
11:50 Gare de Lyon, en direct, dans "C'est le Montmardi",
11:52 voilà, on a... et puis, je dirais,
11:54 en 2019, sortait couvert,
11:56 le préservatif est devenu remboursé par la Sécu,
11:58 et cette année, grâce à
12:00 Brigitte Macron et son mari, surtout,
12:02 les préservatifs sont
12:04 gratuits pour les mineurs jusqu'à
12:06 26 ans, et
12:08 je pense que c'est une mesure qui est
12:10 pour toujours, je vois pas quel gouvernement
12:12 se permettrait d'enlever ça, enfin,
12:14 c'est pour les mômes, c'est pour tout le monde,
12:16 c'est pour éviter que des mineurs tombent enceintes,
12:18 c'est pour éviter les IST pour les jeunes,
12:20 parce que, quand on voit
12:22 l'état des finances des étudiants aujourd'hui,
12:24 quand on voit qu'ils ont du mal à bouffer et qu'ils sautent un repas sur deux
12:26 pour certains d'entre eux, avoir des préservatifs
12:28 gratuits, on se rend compte à mon âge
12:30 que les jeunes sont bien vaillants,
12:32 et qu'ils en utilisent plusieurs, parfois,
12:34 et que donc, c'est utile,
12:36 c'est très utile que ce soit gratuit,
12:38 et puis voilà,
12:40 c'est pas la fin d'eux, mais
12:42 c'est pas 35 ans
12:44 de bagarre pour rien, je me rappelle
12:46 de mes premiers rendez-vous avec les syndicats de pharmaciens
12:48 dans un appartement du 9ème
12:50 où ils disaient
12:52 "non, non, nous on continue,
12:54 on s'en fout, on a des préservatifs de toutes les marques
12:56 qui sont
12:58 évidemment beaucoup plus intéressants pour eux,
13:00 et tout ça, et où j'ai fini en disant
13:02 "ok les gars, si vous voulez pas m'aider, moi j'ai scellé mon mardi,
13:04 je vais parler de vous tous les mardis,
13:06 on va faire comme ça,
13:08 j'étais obligé, et puis après,
13:10 ils sont devenus de plus en plus formidables, et je les incite
13:12 tous, toutes les officines de France,
13:14 ils doivent être 24 ou 25 000, à prendre des préservatifs
13:16 sortez-couverts, ils sont chez les grossistes
13:18 répartiteurs, même si quelqu'un vous dit
13:20 l'inverse, ça n'est pas vrai, toutes les pharmacies
13:22 de France peuvent être équipées des préservatifs
13:24 sortez-couverts gratuits pour
13:26 les mineurs, parce qu'il y a un autre
13:28 monsieur qui s'est installé sur le créneau,
13:30 mais qui lui, nous on le fait à but humanitaire,
13:32 et lui il le fait à but commercial, donc
13:34 je suis pas très content, il avait même déposé
13:36 à un moment donné la marque
13:38 sortez-couverts, ce qui m'a foutu les boules, parce qu'on était suffisamment
13:40 cons pour pas le faire nous-mêmes, parce qu'on n'y a pas
13:42 pensé, quelqu'un oserait faire ça,
13:44 donc ça m'a coûté deux ans d'énergie
13:46 de procès notamment, pour
13:48 que ça s'arrête, parce que
13:50 le monsieur me dit "non non, c'est pas pour m'en servir du tout"
13:52 mais si ! Donc voilà,
13:54 les moins chères et les plus
13:56 les plus
13:58 celles qui ont 35 ans
14:00 de combat derrière elles, c'est les sortez-couverts, voilà.
14:02 Et je suis plutôt fier de ça, parce qu'au moins
14:04 ça, c'est sûr, ça restera.
14:06 - Dans ce livre, Christophe Dechaune, vous racontez aussi
14:08 des moments personnels, des moments qui sont très émouvants,
14:10 on les lit, la disparition de copains, la disparition
14:12 de votre maman, la maladie de votre papa
14:14 aussi, qui souffrait d'alcoolisme.
14:16 - D'alcoolodépendance.
14:18 - Vous avez choisi de vous livrer totalement,
14:20 c'est aussi pour raconter à quel point la boisson
14:22 ça peut détruire une famille,
14:24 une vie ? - Oui,
14:26 ça c'est le moins qu'on puisse dire, parce qu'il est mort
14:28 à 54 ans, donc moi j'ai attendu
14:30 cette barrière
14:32 avec impatience,
14:34 et j'ai remarqué quand j'ai rencontré
14:36 pas mal de gens qui ont perdu des gens assez jeunes,
14:38 ce qui était mon cas, et il y a
14:40 cette espèce de
14:42 de target,
14:44 il faut que je passe cette barrière,
14:46 c'est un drôle de truc. Non, non, l'alcoolodépendance,
14:48 oui, oui, bah écoutez, c'est une drogue légale,
14:50 donc c'est un truc contre lequel
14:52 il faut se prémunir,
14:54 il ne faut pas s'en empêcher, il faut vivre sa vie,
14:56 mais il faut faire très attention. Donc si on a
14:58 à côté de soi quelqu'un dont on a l'impression qu'il a
15:00 la descente un peu
15:02 le col du moment tout, c'est peut-être pas mal
15:04 de parler avec lui, pour voir
15:06 si ça va,
15:08 qu'il n'y a pas trop de déni,
15:10 parce que c'est terrible.
15:12 J'ai des copains dictologues, évidemment,
15:14 j'ai des copains médecins dans tous les domaines,
15:16 - Oui, vous êtes un peu hypochrono,
15:18 - Un peu, très peu,
15:20 on va m'en pitié d'une main, parce que je me suis griffé.
15:22 (rires)
15:24 En revanche,
15:26 on réduit les budgets des services
15:28 d'addictos dans l'hôpital public,
15:30 qui sauvent des milliers de vies humaines,
15:32 parce que quand quelqu'un sort de
15:34 l'alcoolodépendance, à ma foi,
15:36 un accident de voiture, ça peut être un drame,
15:38 ça peut être un drame avec
15:40 des gars collatéraux, avec des fortunes
15:42 dépensées en santé, etc.
15:44 Mais le pays continue
15:46 à réduire
15:48 les budgets des services d'addictos.
15:50 - Donc, vision un peu court-termiste.
15:52 - Il y a des choses qui m'échappent un peu parfois,
15:54 oui, qui m'échappent beaucoup.
15:56 - On l'a compris, donc vous êtes hypochondriaque,
15:58 en même temps, on peut dire que vous avez presque des raisons
16:00 de l'être, vous avez quand même failli mourir
16:02 sur le billard, on vous posait
16:04 un stent et ça ne s'est pas passé
16:06 exactement comme prévu. - Pas tout à fait.
16:08 - C'est un sacré chapitre, ça, dans le livre.
16:10 - Oui, c'est un sacré chapitre.
16:12 - De votre vie aussi, oui. - Oui, oui,
16:14 parce qu'a posteriori, j'ai bien vu
16:16 que ça s'agitait un petit peu autour de moi,
16:18 mais on vous garde
16:20 un peu avec vous, même si t'es pas là, t'es là quand même,
16:22 mais t'es pas là, mais t'es là quand même.
16:24 Donc je voyais bien que c'était le bordel,
16:26 autour de moi, ça s'agitait beaucoup,
16:28 le lit qui tourne,
16:30 je ne vais pas vous raconter les détails, mais il a fallu
16:32 passer par ailleurs pour aller chercher ce petit truc
16:34 qui était pété, en fait, et qui se baladait
16:36 dans mon circuit,
16:38 dans mon circuit de sang.
16:40 Donc lui, le gars était
16:42 absolument épatant, il avait des doigts de fée,
16:44 donc il empêchait le petit bout d'aller
16:46 juste à un centimètre
16:48 ou deux près, il serait parti dans le courant ascendant,
16:50 alors là, une fois que ça monte au cerveau, je...
16:52 "Eh, mais vous racontez mon livre !"
16:54 C'est beaucoup moins drôle. - C'est moins drôle,
16:56 effectivement. - Oui, c'est moins drôle, mais ça arrive.
16:58 - Avant de terminer notre discussion, on a une dernière surprise
17:00 pour vous, le public vous retrouve tous les
17:02 week-ends dans l'émission "Quelle époque", vous avez comme
17:04 collègues sur votre plateau de télé incertain
17:06 Philippe Cavre-Rivière. - Qui ? Qui ?
17:08 - Un petit jeune qui débute, il n'est pas très drôle.
17:10 - Ah, c'est un gars qui a des bracelets.
17:12 - Et des gros tatouages. - Et des tatouages.
17:14 - Et des gros muscles, mais il vient du Sud.
17:16 Écoutez, il a un petit message pour vous. - Christophe Dechavanne
17:18 m'a gentiment offert son livre,
17:20 j'ai commencé à le lire. "Tu dis que ton papa
17:22 ressemblait à James Dean, et c'est vrai,
17:24 il y a une photo de ta maman qui était
17:26 superbe, donc ma question est simple,
17:28 qu'est-ce qui s'est passé ?
17:30 Pourquoi plus par plus,
17:32 ça fait pas toujours plus ?
17:34 Voilà, je vous embrasse tous, bisous Christophe.
17:36 - Et bien, malgré
17:38 ces gros muscles, qui va prendre un coup de boule
17:40 dès samedi,
17:42 c'est pas un drame, je suis bien plus
17:44 nerveuse. - On l'a compris, Christophe
17:46 Dechavanne, vous restez avec nous, vous êtes le grand
17:48 invité de la deuxième heure, sans transition,
17:50 votre interview gratuite sort demain,
17:52 et sans transition, RTL Bonsoir continue,
17:54 le dîner arrive, avec la guinguette
17:56 d'Angèle Ferromac, salut Angèle !
17:58 - Bonsoir tout le monde ! - Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?
18:00 - Alors je sais pas si comme moi,
18:02 vous êtes des dingues de la galette des rois, et que vous sentez
18:04 que ça commence un peu à s'essouffler, qu'on en met un peu moins
18:06 dans les boulangeries. - Et bien je vous en ai refait une !
18:08 - Ah tout à fait, j'ai fait une recette qui nous
18:10 permet d'avoir le goût de la galette,
18:12 sans la galette, avec de la poudre d'amande.
18:14 - Très bien, on va écouter aussi de la musique,
18:16 la playlist de Steven Bellery, salut Steven.
18:18 - Bonsoir à tous ! - Le programme ce soir. - Comment les jeunes
18:20 artistes font-ils pour faire parler
18:22 leur musique, aujourd'hui c'est pas toujours facile.
18:24 Un pianiste qui s'appelle Alban Clodin
18:26 vient jouer chez vous, et il tourne des petites vidéos
18:28 pour internet, un super concept qu'on détaille
18:30 en reportage avec lui. - Allez à tout de suite !
18:32 Julia Seylier, Marion Calais, Cyprien Cygni, RTL Bonsoir.
18:36 [SILENCE]

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