Mort d'une agricultrice en Ariège : "C'est un drame humain qui s'ajoute à un drame social", se désole Nicolas Dupont-Aignan

  • il y a 8 mois
Le président de Debout la France et député de l'Essonne était l'invité du 18h20 franceinfo, mardi 23 janvier 2024.

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00:00 Bonsoir Nicolas Dupont-Aignan. Bonsoir Jean-François Aquilier.
00:03 La mobilisation des agriculteurs en France, en deuillée par ce décès d'une éleveuse en Ariège,
00:08 percutée par une voiture en fin de nuit, son mari, sa fille adolescente, grièvement blessée.
00:12 Vous diriez quoi ? Que la peine s'ajoute à la colère ?
00:15 C'est un drame humain qui s'ajoute à un drame social.
00:18 Et que quand on laisse pourrir les problèmes, et bien ça revient en boomerang.
00:23 Le président de la République a nommé Gabriel Attal, soi-disant, pour tout arranger, le renouveau.
00:30 Mais en vérité c'était une opération de pure communication.
00:33 Et maintenant la réalité revient. Ils vivent dans un monde parallèle, et bien la réalité revient.
00:38 Qu'est-ce que vous appelez un monde parallèle Nicolas Dupont-Aignan ?
00:41 Un monde parallèle où il croit que les slogans de communication vont résoudre les problèmes des Français.
00:45 Mais ça fait des mois, des années, que personnellement en tout cas, et d'autres, je ne suis pas le seul, alertent.
00:51 On ne peut pas signer à Bruxelles, l'Union Européenne, avec la complicité du gouvernement français, des accords de libre-échange.
00:58 Qui permettent d'importer toujours plus de produits, qui ne respectent aucune norme sanitaire, environnementale, du bout du monde.
01:07 Et de l'autre côté, en même temps, pour le coup, imposer à nos agriculteurs des contraintes délirantes.
01:15 Avec notamment maintenant celle qui a fait déborder le vase, ce qu'on appelle la jachère.
01:19 C'est-à-dire que l'Union Européenne, avec l'accord du gouvernement français, accepte que l'on interdise à des agriculteurs de cultiver une partie de leur terre.
01:28 Et au même moment, accord avec le Kenya sur les fleurs, accord avec la Nouvelle-Zélande,
01:34 imaginez que des agneaux font 18 000 km dans des cargos, dans des sacs de plastique d'azote, pour arriver sur le marché français deux fois moins cher.
01:45 Et on dit aux producteurs français "vous n'êtes pas des bons écologistes, on va d'ailleurs vous supprimer l'avantage fiscal pour le gazole".
01:53 Mais en revanche, le cargo qui fait 18 000 km, lui, il a l'avantage fiscal.
01:57 Comment ne pas imaginer la colère d'agriculteurs qui sont interdits de travailler, et qui voient déferler des produits moins chers, qui ne respectent aucune norme écologique ?
02:08 Nicolas Dupont-Aignan, sur les accords de libre-échange, l'argument du ministre de l'agriculture Marc Fesneau, qui est en Ariège ce soir, était de dire à l'Assemblée Nationale, vous y étiez,
02:17 "Ottier, pendant les questions au gouvernement, nous vous ouvrons des marchés". En retour ?
02:21 C'est complètement faux, il ouvre des marchés à Mercedes, BMW, les voitures allemandes, aux services financiers français, et en échange on sacrifie l'agriculture.
02:30 Voilà la réalité. Peut-être le champagne. C'est vrai qu'on a un excédent spiritueux.
02:35 Mais sur le reste, la France, qui avait gagné son autosuffisance alimentaire, est en train de la perdre. Nous sommes déficitaires.
02:44 Et la réalité, c'est que tout ça est habillé d'un discours hypocrite sur l'écologie.
02:50 On demande à nos agriculteurs, qui sont les meilleurs écologistes du monde, en faire toujours plus, alors qu'on importe des produits de pays où des pesticides interdits sur notre sol
03:02 sont autorisés, déversés, mille fois plus qu'en France. Mais où est la cohérence ?
03:08 Le résultat, c'est que la production européenne est en décroissance. C'est le fameux "paquet vert" européen.
03:13 Décroissance de la production, au moment où le monde est en sous-alimentation.
03:18 Mais on marche sur la tête. On vit avec des fous qui nous dirigent.
03:23 Mais c'est vrai qu'ils échangent l'agriculture européenne contre des exportations de services financiers ou d'industries automobiles.
03:30 Voilà la réalité. Ils sacrifient l'agriculture. Et le gouvernement est complice de cela.
03:35 Et il fait semblant de s'apitoyer. Il nous raconte n'importe quoi.
03:39 N'importe quoi. Cet après-midi à l'Assemblée, c'était n'importe quoi.
03:42 Quand Emmanuel Macron, le président, sur Twitter, qui a présenté ses condoléances à la famille de la victime,
03:49 demande au gouvernement d'être pleinement mobilisé pour apporter des solutions concrètes aux difficultés,
03:54 ce sera la mission du Premier ministre Gabriel Attal qui est attendue sur le terrain.
03:59 Quelles peuvent être, à vos yeux, pour vous, les bonnes solutions tout de suite ?
04:02 Annuler la jachère. Dire à l'Union Européenne, comme avait fait le général de Gaulle...
04:06 Ça, c'est pas tout de suite.
04:07 Mais c'est tout de suite. C'est dire "nous ne respecterons pas cet accord, nous le refusons".
04:12 Le général de Gaulle avait fait la politique de la chaise vide. "Nous n'accepterons pas de produire moins". C'est absurde.
04:17 Annuler la jachère, vous dites.
04:19 Annuler les mesures de réduction de l'avantage fiscal pour les tracteurs.
04:25 Parce que c'est colossal pour un agriculteur. Il ne peut plus vivre.
04:29 Il gagnait 800 euros par mois, avec 70 heures de travail, 80... Et il n'a pu gagner rien du tout.
04:35 Troisièmement, bloquer l'accord Mercosur.
04:39 Mercosur, c'est l'accord entre l'Union Européenne qui l'a signé,
04:42 et le Brésil, l'Argentine et ses différents pays qui va amener encore des dizaines de milliers de tonnes de viande
04:50 sur le marché européen et concurrencer nos éleveurs.
04:53 Mis à part l'hygiénaire, le gazole, ce sont des décisions qui passent par Bruxelles. Vous êtes d'accord avec ça ?
04:57 Mais c'est pour quoi il faut dire "stop" ?
04:59 Mais oui, mais c'est tout de suite.
05:01 C'est une négociation.
05:03 Non, c'est pas une négociation, c'est l'intérêt vital de la France.
05:06 Est-ce que le gouvernement est prêt à défendre les intérêts de la France ?
05:10 Je remarque que ce n'est pas simplement les intérêts de la France.
05:14 C'est l'intérêt des éleveurs allemands,
05:16 c'est l'intérêt, regardez la révolte qu'il y a eu en Allemagne,
05:19 dont on a peu parlé dans les médias français, on en a parlé à la fin.
05:22 L'Allemagne est bloquée depuis des semaines parce que les éleveurs allemands sont en train de crever.
05:28 Les Pays-Bas, donc c'est pas un phénomène simplement français.
05:32 Mais vous avez une oligarchie qui gouverne l'Europe,
05:35 de dirigeants complètement coupés de toute réalité.
05:37 Alors ça, ils ont été à Davos, ils sont entre eux,
05:40 mais ils ne se rendent pas compte que ça casse de partout
05:43 parce que vous ne pouvez pas condamner des personnes qui travaillent à l'injustice.
05:48 Vous pouvez, à la rigueur, on peut imposer des normes écologiques,
05:51 mais à ce moment-là, il faut interdire les importations qu'ils ne respectent pas.
05:54 Ou alors, on autorise les importations, mais on ne surcharge pas de normes nos agriculteurs.
05:59 Ce que je reproche, c'est l'incohérence.
06:01 Et c'est ça que nos agriculteurs ne comprennent pas, l'incohérence.
06:04 - Un dernier mot rapidement, très vite, Nicolas Dupont-Aignan,
06:07 il aura un discours de politique générale du Premier ministre bientôt.
06:09 - C'est quand même extravagant.
06:11 Augmentation des franchises, les Français vont payer plus cher leurs médicaments.
06:15 Augmentation de 10% de l'électricité, ça fera 40% en deux ans.
06:19 Décision première du gouvernement sans qu'il y ait eu un discours de politique générale,
06:23 alors qu'on nous avait dit que c'était pour défendre les classes moyennes, Attal.
06:27 Mais on se moque de qui ?
06:29 Donc en fait, il n'y a pas de Premier ministre.
06:31 Gabriel Attal est une marionnette d'Emmanuel Macron
06:34 qui décide tout seul et qui vit dans un monde parallèle.
06:37 C'est ça la réalité, ça ne durera pas trois ans.
06:39 Ce n'est pas possible. Le danger, c'est une grave explosion sociale.
06:42 Il faut changer tout ça, il faut une dissolution, il faut rebattre les cartes.
06:45 C'est le peuple qui doit arbitrer, c'est la seule solution.
06:47 - Merci à vous Nicolas Dupont-Aignan.
06:49 Je rappelle à la députée de l'Essonne, président de Debout la France,
06:52 d'être venu ici dans le 18-20 France Info.
06:55 - Merci de votre invitation.

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