• il y a 10 mois
Des centaines de femmes souffrent de graves complications après la pose de bandelettes contre les fuites urinaires. Pourtant, les chirurgiens français opèrent toujours beaucoup, au mépris des règles qui encadrent cette pratique. Dans d’autres pays, ces interventions ont été suspendues.

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Transcription
00:00 Ce sont les rares moments où Annabella reste debout, lors des visites de sa kinésithérapeute.
00:05 Car sinon, depuis trois ans, elle passe la plupart de son temps dans son lit médicalisé.
00:09 "Vous voyez, là il faut que j'arrête parce que je commence à avoir la tête qui tourne."
00:12 C'est en 2021 que sa vie bascule.
00:14 Après avoir fait une descente d'organes, Annabella se fait opérer dans une clinique de peau.
00:18 Pour éviter des fuites urinaires, le chirurgien propose de lui poser cet implant vaginal.
00:23 Annabella accepte.
00:24 "Mon réveil a été terrible, puisqu'en fait j'avais mal entre les jambes,
00:27 comme si j'avais un étau, avec des douleurs terribles, des douleurs d'accouchement,
00:30 de lame de rasoir entre les jambes."
00:32 Interdite en Nouvelle-Zélande et en Écosse,
00:34 cette intervention requiert depuis 2020 l'accord d'une équipe médicale.
00:38 Cela n'a pas été le cas pour Annabella.
00:39 "J'ai pas eu de consentement éclairé en fait, parce que je ne savais pas que c'était ça.
00:47 Je ne savais pas non plus comment elle allait être mise dans mon corps."
00:50 Et surtout, les risques de complications.
00:52 Pendant un an, Annabella va enchaîner les IRM et les antibiotiques,
00:56 sans qu'aucun médecin ne trouve la cause de sa douleur.
00:59 "Le 20 septembre 2022, c'est là où ma vie a basculé.
01:03 J'ai fait un appel sur Facebook, là je suis tombée des nuits,
01:06 parce qu'en fait je n'étais pas toute seule."
01:07 Elles sont 80, apportées plaintes collectivement contre X,
01:10 pour défaut d'information et blessures volontaires.
01:12 Une plainte déposée il y a plus de 3 ans.
01:15 "Une justice qui est moins bien rendue pour les femmes,
01:17 et aujourd'hui on est optimiste,
01:19 parce qu'il y a un service spécialisé qui a été saisi,
01:23 et les choses avancent bien plus.
01:25 Mais malheureusement, on pense que la cause,
01:28 et la véritable raison pour laquelle aujourd'hui les choses avancent,
01:32 c'est parce que l'une d'elles souffrait tellement,
01:34 et elle a mis fin à ses jours."
01:36 La Haute Autorité de Santé estime à 2,8%
01:39 la part des patientes sujettes à des complications.
01:42 Le collectif de victimes l'évalue plutôt à 10%.

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