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Dans son édito du 22/01/2024, Gauthier Le Bret revient sur les manifestations contre la loi immigration qui ont eu lieu dans plusieurs villes de France dimanche 21 janvier. 

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Transcription
00:00 La mobilisation d'hier n'a pas fait le plein, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:04 Gauthier Lebrecht, on peut parler d'un flop ?
00:06 C'est le risque quand vous manifestez contre une loi populaire,
00:08 puisque vous le disiez Romain, 7 Français sur 10 sont favorables.
00:12 Et ils demandent même, quand vous faites des enquêtes d'opinion, des sondages,
00:15 des mesures plus strictes, les Français majoritairement.
00:17 Donc évidemment, il n'y a pas un grand écho dans la population
00:20 pour se mobiliser contre la loi immigration.
00:23 Donc on va faire un point sur les chiffres et on va comparer avec d'autres mobilisations.
00:27 Donc hier en France, vous allez voir sur le carton qui s'affiche,
00:31 vous aviez, selon la CGT, 150 000 personnes, 75 000 selon la police.
00:37 À titre de comparaison, puisqu'on est à la veille de la décision du Conseil constitutionnel
00:41 qui tombera jeudi sur la loi immigration.
00:43 À la veille de la décision du même Conseil sur la réforme des retraites,
00:47 la CGT revendiquait 10 fois plus de monde, 1 500 000,
00:52 quand la police dénombrait 380 000 manifestants.
00:56 Et c'était tout de même la douzième journée de mobilisation.
00:59 On parlait d'essoufflement et on parlait d'une journée à moitié réussie.
01:03 Il y a une différence, 70 % des Français étaient opposés à la réforme des retraites.
01:08 C'est l'exact inverse concernant la loi immigration.
01:11 Alors quand la France Insoumise organise une manif, il y a un an pile,
01:15 contre la réforme des retraites sans l'intersyndical,
01:17 il y avait à Paris entre 12 000 et 14 000 manifestants.
01:20 Ça avait été vu comme un énorme flop.
01:23 Hier, ils étaient à peine plus, 16 000 selon la police à Paris.
01:26 C'est une manifestation en décalage total avec une très large majorité des Français.
01:30 Exactement, c'est ce qu'on se disait.
01:32 Alors cette mobilisation, vous savez, fait suite à un appel de plus de 200 personnalités
01:36 dans les colonnes notamment du journal communiste l'Humanité,
01:39 alors évidemment des politiques de gauche, de Jacques Toubon aussi,
01:42 ancien garde d'Essoe de Jacques Chirac et ancien défenseur des droits.
01:45 Il est passé de 13 à droite, c'était l'aile droite du RPR,
01:49 à manifester avec l'extrême gauche.
01:50 Alors ça, c'est un sacré revirement, mais il y a aussi des acteurs évidemment
01:53 qui ont signé cet appel, Josiane Balasco, Pierre Arditi, Marina Feuss, Julie Gayet.
01:58 Ce n'est pas la première fois que ces personnalités seront en décalage total
02:01 avec les Français, à la limite, ce n'est pas très grave.
02:03 Le plus embêtant, c'est pour les responsables politiques de gauche,
02:06 car à gauche, sur la question migratoire, l'électorat est très divisé,
02:10 quasiment coupé en deux dans les enquêtes d'opinion.
02:13 Et il y a parfois un décalage entre les sympathisants et leurs représentants.
02:17 Alors cette manifestation s'est déroulée sans heure,
02:20 mais je voulais vous montrer un autre décalage.
02:22 Fabien Roussel y était, le chef de file du Parti communiste français,
02:26 ancien candidat à la présidentielle.
02:28 Et regardez comment il a été accueilli par certains manifestants.
02:32 Il y avait même aussi ceux qui se dénomment les antifas.
02:35 [Cris de la foule]
03:02 Il a été exfiltré.
03:05 Basiquement exfiltré à l'auteur de critiquer la ligne de Jean-Luc Mélenchon,
03:08 de ne pas jeter devant tout le monde les policiers,
03:13 de parfois les défendre même les policiers.
03:15 Et on attend le coup près du Conseil constitutionnel.
03:18 C'est pour jeudi Romain.
03:19 On attend l'avis du Conseil constitutionnel sur plusieurs points précis.
03:24 Est-ce que le coup près va tomber sur les délais rallongés
03:28 pour toucher les prestations sociales quand on est étranger,
03:30 sur les règles plus strictes concernant le droit du sol,
03:33 sur les quotas d'immigration votés par le Parlement chaque année,
03:36 sur la caution pour les étudiants étrangers
03:38 et sur le retour du délit de séjour irrégulier ?
03:41 Emmanuel Macron a clairement formulé le souhait de voir les points
03:45 les plus à droite du texte censurés par le Conseil constitutionnel.
03:48 C'est inédit, un président qui souhaite la censure d'une loi votée par sa propre majorité.
03:54 Encore une fois, contrairement à la réforme des retraites
03:57 où la majorité tremblait à l'idée de voir le Conseil constitutionnel
04:00 censurer cette loi.
04:01 7 Français sur 10 sont favorables à une loi.
04:04 Emmanuel Macron espère sa censure partielle.
04:07 7 Français sur 10 sont contre une réforme.
04:09 Le même passe en force et espère que le Conseil constitutionnel valide son texte.
04:13 C'est le même président qui, il y a quelques jours,
04:16 reprenait un slogan d'Éric Zemmour pour que la France reste la France,
04:19 pour envoyer des signaux à l'électorat de droite à la veille des européennes.
04:23 Des mots, toujours des mots, rien que des mots.
04:25 [Musique]
04:29 [SILENCE]

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