Israël : la stratégie de Benjamin Netanyahu à Gaza critiquée

  • il y a 7 mois

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00:00 Nous pensons qu'une solution à deux États imposés de l'extérieur peut apporter la paix.
00:08 Je voudrais insister sur le fait que même si Israël le nie, ils ont eux-mêmes créé le Hamas.
00:14 Et oui, le Hamas a été financé par le gouvernement israélien pour tenter d'affaiblir l'autorité palestinienne du Fatah.
00:24 Mais si nous n'intervenons pas fortement, la spirale de haine et de violence se poursuivra de génération en génération,
00:33 d'enterrement en enterrement, où les germes de la haine qui sont semés à Gaza aujourd'hui prospéreront.
00:43 On va tout de suite à Jérusalem retrouver notre envoyé spécial Ludovic de Foucault.
00:47 Bonsoir Ludovic. On voit que Joseph Borrell revient sur le financement par Israël du Hamas.
00:53 Bonsoir Stéphanie. Oui, effectivement, après plutôt que de parler d'un financement direct par Israël du Hamas,
01:02 je crois qu'on peut parler du fait qu'Israël ait encouragé le financement du Hamas via le Qatar.
01:08 Et ça, c'est une stratégie qui a été complètement assumée par Benjamin Netanyahou et qui est parfaitement documentée.
01:14 C'est une stratégie qui reposait sur l'idée qu'il fallait renforcer le Hamas dans la bande de Gaza
01:19 pour que le Hamas soit suffisamment fort pour diriger l'enclave palestinienne,
01:23 mais qu'il reste suffisamment faible pour ne pas oser mener d'attaques d'ampleur contre Israël.
01:28 Ça, on voit déjà que cette stratégie a totalement échoué, évidemment, étant donné l'ampleur des attaques, des massacres du 7 octobre.
01:36 Le but recherché était effectivement de nourrir la division, la rivalité entre le Hamas dans la bande de Gaza
01:45 et le Fatah, l'autorité palestinienne en Cisjordanie, pour créer une situation dans laquelle Israël n'aurait pas d'interlocuteur unique,
01:53 de partenaire fiable pour négocier une solution à deux États et donc repousser encore et toujours,
01:58 et ça c'est l'obsession et ça a toujours été le cas de Benjamin Netanyahou, repousser l'éventualité de l'établissement d'un État palestinien.
02:06 C'est une stratégie qui a été très fortement critiquée à l'époque puisque les premiers versements directement par des porteurs qataris
02:14 dans la bande de Gaza remontent, je crois, à 2018, ça avait provoqué la démission d'un ministre, Avigdor Liberman,
02:19 ça avait provoqué des critiques en interne, notamment de la part des services de renseignement qui ont été balayés à l'époque
02:25 et ce sont des critiques qui, évidemment, poursuivent le Premier ministre israélien aujourd'hui,
02:30 de manière encore plus vivace, 104 jours après le déclenchement de cette guerre.
02:35 Ludovic Benjamin Netanyahou a rejeté hier, très clairement en tout cas, la création d'un État palestinien pour l'après.
02:42 Cette stratégie de Netanyahou est-elle critiquée au sein du cabinet de guerre ?
02:46 Oui, ce qui est critiqué au sein du cabinet de guerre et au sein de la société israélienne,
02:54 c'est la stratégie adoptée par Benjamin Netanyahou et son intransigeance, son jusqu'au-boutisme
03:00 parce que lui s'accroche toujours à son objectif militaire qu'il répète à l'envie
03:04 et qui est la destruction totale, complète, absolue du Hamas.
03:08 Et beaucoup de gens pensent que c'est simplement impossible.
03:12 Son propre ministre de la Défense disait il y a deux jours
03:14 "il n'y a pas de solution complète au problème que pose le Hamas dans la bande de Gaza,
03:18 particulièrement au nord où il y a toujours des poches de résistance".
03:22 Et hier, et ça s'est extrêmement commenté dans les médias israéliens,
03:25 un ministre de la guerre au sein du cabinet de guerre, donc issu de l'opposition,
03:31 critiquait aussi cette approche en disant "prétendre, comme le fait Benjamin Netanyahou,
03:36 qu'une victoire totale, complète, absolue d'Israël contre le Hamas est possible est un mensonge".
03:42 Et c'est donc mentir à l'opinion publique.
03:45 Donc vous ajoutez à ça des manifestations quasi quotidiennes pour critiquer la stratégie,
03:50 pour demander la libération des otages et donc pour appeler éventuellement à des négociations
03:54 ou à l'éventualité d'une trêve, et bien vous avez une situation où de plus en plus de gens
03:59 considèrent que Benjamin Netanyahou a perdu prise avec la réalité
04:03 et de plus en plus de gens appellent à la tenue de nouvelles élections.
04:07 Merci Ludovic de Foucault.

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