• il y a 9 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 C'est vrai que quand on voit votre parcours, on se dit, lui, c'est une success story incroyable, double médaillé olympique.
00:06 Vous avez quel âge aujourd'hui ?
00:07 Je vais avoir 45 ans samedi.
00:09 Exactement. On reviendra à l'anniversaire.
00:11 Et vous avez, après tous ces succès, qu'est-ce qui s'est passé ? Je sais que vous avez eu des problèmes d'alcool, c'est ça ?
00:19 C'est ça. En fait, je vais dire un mot, c'est éphémère.
00:23 En fait, je sais que moi, j'ai toujours voulu être connu, avoir de la reconnaissance et je me disais, les stars réalité, c'est éphémère.
00:32 En fait, tu sors d'une télé réalité, moi maintenant, mais moi, je vous parle d'il y a 24 ans en arrière.
00:38 Moi, j'ai fait ma première médaille olympique. J'étais pas préparé, même si je voulais être connu.
00:44 Et ensuite, j'ai enchaîné, j'ai été champion du monde, j'ai été vice champion olympique.
00:48 J'ai été pris dans le roulement de la fête, de la nuit, de gagner de l'argent.
00:55 Vous avez gagné beaucoup d'argent ?
00:58 Oui, j'ai gagné beaucoup d'argent.
01:00 Parce qu'on se rend pas compte pour un combat comme un championnat du monde, on touche combien ?
01:04 Non, après, il y a les amateurs et les pros.
01:06 Bien sûr, c'est ça.
01:07 Moi, j'étais amateur.
01:08 C'est pour ça, après.
01:09 Moi, je faisais à l'époque, en plus, j'ai la prescription, je peux en parler.
01:14 Je faisais 10 000 euros par mois.
01:17 C'est pour ça que je suis jamais passé professionnel.
01:20 D'accord.
01:21 J'étais civil de la défense, j'étais sponsorisé par Adidas, la ville de Saint-Quentin où j'habite.
01:26 La région, le département, tout ça réuni.
01:29 Donc, vous viviez très bien.
01:30 Voilà.
01:31 Malheureusement, vous avez commencé à boire.
01:33 C'est quoi, c'est lors de soirée que vous avez commencé à boire ?
01:35 C'était à 16 ans, ma première soirée avec les grands, comme j'appelle ça, les seniors.
01:40 On était en Thalasso à Saint-Jean-de-Luz.
01:43 On est sortis parce qu'on travaillait beaucoup.
01:46 Et puis, j'ai fait comme les grands, j'ai voulu essayer.
01:49 Je m'en rappellerai toujours toute ma vie parce que je n'ai jamais rebu cet alcool.
01:53 C'était du dine.
01:54 Alors, justement, après, quand on devient un grand sportif, vous avez continué à boire ?
01:59 Non, en fait, l'alcool, c'est festif.
02:01 C'est 3 semaines que tu t'entraînes, 3-4 jours que tu fais la compétition.
02:05 Tu gagnes, tu perds, tu festois.
02:07 D'accord. Et quoi, vous étiez déchiré ?
02:09 Tu te la colles, quoi.
02:11 Puis tu manges, tu reprends 3-4 kilos.
02:13 Parce qu'il faut savoir que je boxais en 51 kilos.
02:15 Donc, ce n'est pas un poids, c'est une température.
02:17 Et j'étais poids mouche.
02:19 Et donc, les régimes secs, il faut les faire.
02:23 C'est privé de manger, ce n'est pas évident.
02:25 C'est les mauvaises fréquentations, c'est les sorties aussi, c'est ça ?
02:27 Non, je suis… Voilà, j'étais adulte.
02:29 J'assume tout ce que j'ai fait, voilà, quoi.
02:33 Mais quand tu es dans le tourbillon, c'est mort.
02:37 C'est courant, ce genre d'addiction et de dérive, dans le monde du sport professionnel ou pas ?
02:41 Apparemment. Maintenant, j'en fais partie.
02:43 Les entraîneurs ou les sportifs, après leur carrière, font tous une petite dépression, on va dire.
02:49 Et moi, ça fait 11 ans que ça dure.
02:51 Vous attendez ? 12 ans.
02:53 Vraiment, quoi ? Dépression, vous la métallisez, ça se métallise comme votre dépression.
02:57 Je pleure, j'en veux à la terre entière.
03:00 Pourquoi ? Vous en vouliez quoi ?
03:02 Je ne sais pas, parce que j'ai tout gâché.
03:04 Tout ce que j'ai construit, j'ai gâché.
03:06 Racontez-nous, c'est quoi ? Vous aviez construit quoi ?
03:08 Une belle vie, une belle maison sur les bords de Marne.
03:12 Une vie de famille, même si je n'ai pas d'enfant.
03:15 Vous étiez marié ? Non, non.
03:17 Vous aviez une compagne ?
03:18 J'avais une amie, voilà.
03:20 Et voilà, je pense que j'ai tout détruit, même encore aujourd'hui.
03:24 Comment vous avez tout détruit ? Parce que quand on vous écoute au début du témoignage,
03:27 on se dit bon, c'est un mec qui faisait un peu la fête, qui s'est entraîné,
03:30 et puis quand il avait fait finir ses combats, il faisait la fête.
03:32 Mais quand vous dites "j'ai tout détruit", comment vous avez tout détruit ?
03:34 Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:36 Parce que je n'ai pas été entouré. J'étais un assisté de la vie.
03:39 J'étais à l'INSEP, à l'époque.
03:41 Centre d'entraînement.
03:42 Voilà, tu as 16 ans, tu as mal aux cheveux, tu vas chez le coiffeur en face.
03:48 Tu as mal au ventre, tu vas chez le médecin.
03:50 Et après, tu te retrouves dans la vraie vie, comme j'appelle ça.
03:53 À payer des factures, à payer un loyer.
03:56 Et quand tu as de moins en moins les moyens, tu ne gagnes plus d'argent.
03:59 Moi, je suis fonctionnaire à la ville de Saint-Quentin.
04:01 - Vous faites quoi maintenant ?
04:03 - Je suis ambassadeur des Jeux olympiques pour la ville.
04:05 Je me déplace dans les collèges, lycées.
04:08 - Et vous gagnez combien, maintenant ?
04:10 - Non, on ne parle pas d'argent, je n'aime pas ça.
04:13 - Mais...
04:14 - Mais je gagne... Voilà, je suis fonctionnaire.
04:17 Donc voilà, c'est 1 700 euros.
04:21 - Alors, qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, vous dites que vous avez tout perdu ?
04:25 C'est quoi votre rapport aux femmes ?
04:27 - Non, mon rapport aux femmes, c'est que moi, je suis dans le...
04:30 C'est tout ou rien.
04:31 C'est que j'aime ou je n'aime pas, je fais ou je ne fais pas.
04:34 Voilà, si je deviens là, je viens là.
04:36 - D'accord.
04:37 - J'aurais pu faire un demi-tour avec mon frère, je lui aurais dit "ramène-moi".
04:40 En fait, je ne veux pas.
04:42 Je suis comme ça, je dois être bipolaire, peut-être.
04:45 - C'était quoi, vos addictions à part l'alcool ?
04:47 - C'était que l'alcool.
04:49 Alcool, alcool, alcool.
04:51 Matin, midi, soir.
04:52 - Matin, midi, soir, déjà ?
04:53 - Oui.
04:54 J'ai dormi à l'alcool, je vivais à l'alcool.
04:56 Je ne mangeais pas pour avoir assez de place pour boire.
04:59 - Ah ouais ?
05:00 - Oui.
05:01 J'étais à fond.
05:02 Je fais tout, je ne fais rien.
05:04 Je bois ou je ne bois pas.
05:06 Donc aujourd'hui, je ne bois plus, c'est bon pour ma santé.
05:08 - Qu'est-ce qui a fait que vous avez arrêté ?
05:10 - J'étais prêt.
05:12 - Il n'y a pas eu un déclic ?
05:13 - Un déclic.
05:14 J'aime ma famille, j'aime ma copine, que j'appelle mon assistante.
05:18 J'aime mes parents, je n'ai pas envie de partir à l'envers.
05:21 - Sauf si tu fais le plaisir.
05:23 - De ?
05:24 - Que vous l'applaudissez, votre assistante.
05:25 - Non mais c'est un terme...
05:26 - Non, c'est notre note.
05:27 - C'est le terme, parce qu'elle l'aide beaucoup, je pense.
05:29 - Elle m'aide beaucoup et puis voilà.
05:31 - Ouais.
05:32 - On la laisse dans l'ombre.
05:34 - Aujourd'hui, vous avez pu mettre de l'argent de côté ou pas du tout ?
05:36 - Non, j'avais une maison à 475 000 euros, sur les bords de Marne.
05:41 Voilà quoi.
05:43 - Comme pro.
05:44 Qu'est-ce qui a fait que vous avez dû la vendre ?
05:46 - Parce que j'ai eu une séparation difficile et voilà quoi.
05:49 Elle a préféré racheter ma part.
05:51 On était à deux dessus.
05:52 - D'accord.
05:53 Et là, aujourd'hui, vous...
05:55 De l'argent de la maison, il vous reste quoi ?
05:57 - En survie.
05:58 - Il vous reste quoi de l'argent de la maison ?
05:59 - Ah, rien.
06:00 - Rien.
06:01 - Non, je préférais les voitures et boire.
06:03 - C'est vrai ? Ah ouais ?
06:04 - Ouais.
06:05 - Vraiment quoi, les voitures, vous faisiez plaisir ?
06:06 - Ça fait rire.
06:07 - Vous faisiez plaisir, les voitures ?
06:08 Ça, les voitures, vous faisiez plaisir ?
06:09 - Ah, mais ça délire.
06:10 Je me gratifie, quoi.
06:11 - Ouais.
06:12 - Là, je suis là, je me gratifie.
06:13 - Bah oui.
06:14 - Je suis content, je bois plus.
06:15 Je m'invite.
06:16 Boum !
06:17 - C'est ça ?
06:18 Ah ouais.
06:19 Non, mais c'est fou parce que c'est vrai que...
06:20 C'est drôle de...
06:21 - De personne.
06:22 - C'est intéressant d'entendre le témoignage de Jérôme
06:24 parce que c'est fou.
06:25 Parce que moi, voilà, on vous connaît tous.
06:26 Et c'est vrai que nous, dans notre tête, on se dit...
06:28 Et je suis sûr que les téléspectateurs, c'est pareil.
06:30 Eux, ils ont une vie de fous.
06:31 C'est incroyable.
06:32 Ils doivent être payables, ils doivent prendre beaucoup d'argent.
06:33 Et ils doivent être...
06:34 Et aujourd'hui, toi, t'as la vie de...
06:35 T'as la vie de...
06:36 Voilà, t'as une vie...
06:37 - Non, mais je suis...
06:38 Voilà.
06:39 - Tu ne t'écoutes pas tous les jours.
06:40 - Je sais que vous avez reçu...
06:41 Voilà, je ne suis pas dehors.
06:42 J'ai un toit.
06:43 J'ai un boulot.
06:44 Maintenant, j'ai une stabilité.
06:45 J'avais un problème, c'était l'alcool.
06:46 - Ouais.
06:47 - Et voilà, c'est une maladie.
06:48 C'est une maladie chronique.
06:49 Ça ne se soigne pas.
06:50 - Ouais.
06:51 - Ça ne se guérit pas.
06:52 Ça veut dire que demain, je peux rechuter.
07:03 - Ah, vraiment, vous en avez conscience ?
07:04 - Bah, il faut être...
07:05 Pourquoi j'ai réussi dans le sport ?
07:06 Parce que je suis objectif, je suis hanté.
07:07 Je me remets en question.
07:08 Je sais pourquoi je gagne.
07:09 Je sais pourquoi je perds.
07:10 Je sais pourquoi mon boss, il est gentil avec moi ou pas.
07:11 - Mais aujourd'hui, est-ce que vous essayez d'éviter complètement
07:13 de voir des gens qui boivent à côté de vous ?
07:14 - Ah, du tout.
07:15 - De vous sortir ?
07:16 - Ah, du tout.
07:17 - Même quand il y a des gens qui boivent à côté de vous ?
07:18 Même quand vous allez faire...
07:19 - Non, non, non.
07:20 - Vous...
07:21 Ça ne vous fait rien ?
07:22 - J'étais même déçu que dans la loge,
07:23 il n'y ait pas de champagne.
07:24 - Non, c'est vrai ?
07:25 - Il n'y a pas d'alcool.
07:26 - Quoi ?
07:27 Juste pour ne pas le boire ?
07:28 - Ouais, juste pour dire à mon frère, tu as vu, c'est de la merde, ça.
07:29 - Et vous dites que si vous rebuvez, vous mourrez.
07:30 - Non, mais ça, c'est une image.
07:31 Il n'y a pas de médicaments qui font que tu bois, tu vas mourir.
07:32 Enfin, ça serait trop bien et trop facile.
07:33 Si je rebois, ça veut dire que je sais que c'est la fin pour moi.
07:34 Je ne pourrais pas me relever une deuxième fois.
07:35 - Vous êtes sûr que vous allez vous réveiller ?
07:36 - Dans les cannibaux, je serais mort.
07:54 - Vous avez peur ?
07:55 - De reboire ?
07:56 - Ouais.
07:57 - Non, j'ai peur de la vie, surtout.
07:58 J'ai peur de demain, déjà.
07:59 - Et de reboire, non ?
08:00 - Non.
08:01 Non, ça, c'est dans ma tête.
08:02 C'est une conviction.
08:03 - Votre papa, vous dites que votre papa est mort.
08:04 - Oui.
08:05 - Vous dites que votre papa, il est parti parce qu'il était alcoolique, ce que vous avez dit.
08:10 - Il était alcoolique, il était sous titel, il vivait à Nice.
08:13 On l'a retrouvé devant sa chambre d'hôtel avec des bleus.
08:18 Et je n'avais plus trop de nouvelles parce que quand il m'appelait,
08:21 c'était tout le temps pour me vendre de l'argent.
08:23 À un moment, je lui ai dit stop, prends mes nouvelles d'abord.
08:26 Et on l'a retrouvé comme ça.
08:27 Après, on a fait une autopsie, on l'a remonté chez nous, dans le Nord, à Saint-Quentin.
08:32 Et finalement, il avait le cancer du poumon.
08:35 - C'est ça qui vous a marqué aussi ?
08:38 - Peut-être, je ne sais pas.
08:39 Non, moi, je suis un effronté.
08:41 Enfin, je suis un handicapé, moi, déjà.
08:43 J'ai le syndrome de Paulande.
08:45 C'est une maladie rare.
08:46 Si je serais une femme, je n'aurais qu'un sein.
08:47 Je n'ai qu'un pec, là.
08:48 - D'accord.
08:49 - Et je suis né avec une main de canard qui était collée.
08:52 On m'a opéré sept fois.
08:54 Voilà.
08:55 - Champion de boxe.
08:56 - Et j'étais, voilà, je ne suis pas...
08:58 Je suis, voilà, je suis dans les vadides.
09:01 - Non, mais votre histoire est folle.
09:02 C'est pour ça, c'est vraiment...
09:03 C'est une histoire incroyable.
09:04 - Je vais écrire un livre, un deuxième, parce que j'en ai déjà fait un.
09:07 - C'est vrai que son histoire est folle.
09:08 Et c'est vrai que vous êtes handicapé, ça, on dit.
09:11 - Encore, c'est vrai.
09:12 - Et il est champion de boxe.
09:14 Je sais que vous avez, financièrement, vous avez pris des crédits à la consommation.
09:20 Ce que vous avez déclaré aussi.
09:22 C'est ça, vous avez 30 000 euros de dettes, à peu près.
09:25 - C'est la facilité, voilà.
09:27 - C'est ça, 30 000 euros de dettes.
09:29 - C'est comme ça, c'est le prix à payer pour mes conneries.
09:32 - C'est quoi, vos conneries ?
09:34 - D'avoir acheté des trucs qui ne me servent à rien.
09:36 - C'est quoi, ces trucs ?
09:37 - Des conneries.
09:39 - Des quoi ? Dites-moi.
09:40 - J'ai honte de le dire.
09:41 - Mais avec moi, il n'y a aucune honte.
09:42 - Je ne sais pas, des perroquets, des... Voilà.
09:45 - Vous avez fait un crédit pour acheter un perroquet ?
09:47 - C'est cher.
09:48 - C'est cher, hein.
09:49 - C'est 10 000 francs pour un perroquet.
09:50 - A quel moment vous dites, je vais faire un crédit pour acheter un perroquet ?
09:53 - C'est génial.
09:54 - C'est la maladie du mal-aimé.
09:55 - L'incarnation.
09:56 - Vous avez dit, je veux un perroquet.
09:57 - Acheter les gens.
09:58 - Ah ouais, un perroquet.
09:59 - Combien ça coûte, un perroquet ?
10:00 - Cher.
10:01 - Le hara rouna, il m'a coûté 2 008.
10:03 - Et le hara africain ?
10:04 - Celui-là, il reste à Bamako.
10:08 - Et puis, le gris du Gabon, c'est 2 005.
10:12 - Ah ouais, et vous n'aviez pas l'argent pour acheter un perroquet,
10:15 vous avez acheté un perroquet.
10:16 - Vous avez eu les lois pour les aliments.
10:17 - Ouais, je trichais un peu sur mes revenus de salaire, on va dire.
10:21 - Ah ouais, auprès de qui ?
10:23 - De Cochiti, Cetelèm, même la banque, la banque prête.
10:28 - Et vous avez acheté quoi comme autre truc fou ?
10:30 - Non, c'est bon.
10:33 - Franchement, maintenant, c'est ça qui est intéressant aussi,
10:36 parce que je pense que ce que vous allez dire,
10:37 ça va parler à beaucoup de monde qui nous regardent,
10:39 et ils vont se dire, on ne va pas faire les mêmes bêtises que Thierry Herau,
10:43 parce que vous en parlez très bien,
10:45 et en fait, on voit que vous avez complètement conscience
10:50 que vous avez déconné.
10:52 Moi, j'aime bien quand vous dites mes conneries.
10:54 - Oui, il faut assumer, c'est fait.
10:55 - Oui, mais c'est hyper important pour les gens qui nous regardent aujourd'hui en direct,
10:57 parce que, comme vous l'avez dit, l'alcool, c'est une maladie,
10:59 c'est une addiction très, très difficile, et c'est très difficile de s'en sortir.
11:03 Et aujourd'hui, moi, je suis heureux de vous voir comme ça,
11:05 et d'en parler comme ça avec autant de détachement,
11:08 parce que je vous trouve détaché.
11:09 Et c'est vrai que quand vous dites, voilà, des conneries que j'ai faites,
11:11 j'ai acheté un perroquet, c'est vrai qu'on a envie de savoir.
11:13 Vous avez acheté quoi ?
11:14 C'est quoi ? Des films de cinéma, des conneries ?
11:17 - Non, non, non, pas ça.
11:19 Non, c'est des voyages, c'est des déplacements.
11:23 Justement, par rapport à mon addiction, je n'ai pas de voiture, moi.
11:25 - Oui.
11:26 - Parce que je n'ai pas envie de donner du danger aux gens.
11:28 - Oui.
11:29 - À escrinter quelqu'un ou tuer une famille.
11:31 - D'accord.
11:32 - Donc je me suis dit, je n'ai pas de voiture.
11:33 Soit je prends le taxi, soit on m'emmène.
11:35 Donc, quand je fréquentais du côté de Bordeaux ou quoi,
11:39 j'ai loué une voiture, la plus belle qui soit, quoi.
11:42 - Ah oui, quoi ?
11:43 - Non, c'est pas des trucs de ouf, mais genre, je ne sais pas, 3008.
11:46 Non, mais vraiment, pas les… discrets.
11:48 - Français, quoi.
11:49 - Français, ouais.
11:50 - Citroën.
11:51 - C'est quoi ?
11:53 Vous aviez…
11:54 C'est les femmes aussi qui vous ont fait faire des dépenses, des trucs,
11:57 ou pas du tout ?
11:59 - Non, mais j'aime faire plaisir.
12:00 - Ah ouais ?
12:01 - J'aime faire plaisir.
12:02 - Vous faisiez plaisir quoi ?
12:03 Tous vos potes et tout ?
12:04 - Bah, je rinceais tout le monde, c'est clair.
12:06 J'aime pas faire la fête seule.
12:07 - On entend souvent ça chez les sportifs aussi.
12:09 On entend, ils rincentaient tout le monde.
12:11 Voilà.
12:12 - Vous êtes pas un peu de neuf, vous aussi, après, quand vous étiez…
12:14 - Bah, quand t'es connu, t'as les passes.
12:15 Tu rentres partout.
12:16 - Ouais.
12:17 - Voilà, tu…
12:18 Il y a la parité, mais ça n'existe pas quand t'es connu.
12:20 - Ouais.
12:21 - Non, t'as pas besoin de nanas.
12:22 T'as 10 mecs, tu rentres.
12:23 - T'as raison.
12:24 Exactement.
12:25 - Tu mets des bouteilles.
12:26 - Ah ouais ?
12:27 - T'as raison.
12:28 - C'est vrai ?
12:29 - Non, mais c'est vrai.
12:30 - Donc là, vous faisiez des soirées, quoi ?
12:31 2 000 euros, 1 000 euros, 1 000 euros, moins ?
12:32 - J'avais pas une notion de l'argent.
12:33 - Ah ouais ?
12:34 Et donc, vous rinciez tout le monde.
12:35 C'était la…
12:36 - Et le problème, c'est que j'ai continué de vivre, comme si je gagnais encore cet argent.
12:40 - Exactement.
12:41 Comme si vous gagnez encore 10 000 euros, mais sauf que vous en gagnez 1 800.
12:43 - Voilà.
12:44 J'étais par le banquier, je lui dis « Fais-moi une blague ou une gode ».
12:46 Il me dit « Attention, M. Thomas ! ».
12:47 - Ouais.
12:48 - Elle dit jamais non.
12:49 - Ouais, c'est vrai.
12:50 - Et notamment, elle a jamais dit non.
12:51 - Ah bah, ouais.
12:52 - J'arrivais à 12 000, il m'a appelé, il m'a dit « M. Thomas, vous n'aurez pas fait voler votre carte ? »
12:55 - Non.
12:56 - Je disais oui, oui, oui.
12:57 - Il fallait dire oui.
12:58 - Non, mais c'est vrai.
12:59 - C'est le pire hockey qu'il a bouffé.
13:00 - C'est le pire hockey qui s'est barré de la carte.
13:03 - Jérôme, moi j'aimerais savoir aussi votre apport, parce que vous êtes une énorme star.
13:06 Moi qui suis fan de boxe.
13:07 - Ah, je suis…
13:08 - Si, si, bah si.
13:09 - Bah oui.
13:10 - Un des plus gros champions français, je te le dis.
13:11 Un des plus grands champions français, je connais bien la boxe, je le sais,
13:13 il est aussi d'accord avec moi.
13:14 - C'est un…
13:15 - Vous nous avez fait rêver.
13:16 - Comment c'est…
13:17 C'est quoi le changement ?
13:18 Avec tous les gens ?
13:19 Parce que tu dois avoir plein de gens autour de toi.
13:21 Tu devais avoir tous les mecs qui te passaient la pommade.
13:24 - Eh bien, je suis…
13:25 - Pas du retour.
13:26 - Je suis lucide en fait.
13:27 Alors déjà, pas grand monde m'intéressait.
13:29 - Ouais.
13:30 - Avec la lucidité, il y a encore moins de monde qui m'intéresse.
13:32 - C'est vrai.
13:33 Et t'as senti que les mecs, voilà, les mecs qui étaient derrière toi,
13:35 t'as senti que t'avais beaucoup, beaucoup de monde autour de toi
13:37 et qu'après, beaucoup moins ?
13:38 - C'est clair.
13:39 Quand tu…
13:40 Maintenant, tu vas…
13:41 Moi, il faut que je voie du monde, parce que je suis vachement dans la solitude.
13:43 - Ouais.
13:44 - Je suis seul, mec du monde.
13:45 - Ouais.
13:46 - Donc, il faut que je sorte.
13:47 Si je reste chez moi, je ne suis pas bien.
13:49 - Ouais.
13:50 - Donc, tu vois un diabolo fraise, t'intéresses déjà moins de monde.
13:53 - Ah ouais.
13:54 - Donc, t'as vite fait le tri en fait.
13:55 - Ouais, c'est ça.
13:56 Et même les mecs que tu rinces plus, tout ça, tu les vois plus ?
13:58 Tous les mecs que tu rinces à l'époque, tu les vois toujours ou pas ?
14:00 - Ah mais moi, j'avais pas d'amis, j'en ai encore moins.
14:02 - Ah vraiment ?
14:03 - Ouais.
14:04 - Peut-être que tu es entouré de qui aujourd'hui ?
14:06 - Mon assistante et puis mes frères qui m'ont tendu la main
14:10 et qui m'ont sauvé la vie surtout.
14:11 - C'est vrai ?
14:12 - Ouais.
14:13 - Tes frères, ils étaient là quand ça cartonnait pour toi ?
14:15 - Ouais, ouais, ouais.
14:16 - Ils ont toujours été là et derrière, ils ont vu.
14:17 Est-ce qu'à un moment, il y a un de tes frères ou quelqu'un de ta famille
14:20 ou un de tes proches qui t'a dit
14:21 "Jérôme, je crois que tu es en train de partir en cacahuète
14:24 et que tu vas aller dans le mur."
14:25 - Ils n'ont jamais osé me le dire parce que sinon, je me braque.
14:27 - Ouais, c'est ça.
14:28 - Et je les vois plus.
14:29 - Ouais, t'es comme moi, toi.
14:30 - Ouais.
14:31 - Je me braque vite.
14:32 - Ouais, je me braque vite.
14:33 - Et puis un jour, j'ai appelé.
14:34 J'ai dit "Il faut venir, là."
14:35 - Ah ouais ?
14:36 - Ouais.
14:37 - Parce que t'es extrêmement fier.
14:38 Tu t'es dit "Là, je ne peux plus parce que si je ne les appelle pas, ils restent ici."
14:43 - Ouais, j'étais au bout.
14:44 J'étais au bout des choses.
14:45 - Tu leur as dit quoi ?
14:46 Tu les as appelés.
14:47 - J'ai dit "Il faut venir."
14:48 - Ils t'ont dit "Il faut venir."
14:49 - Ils sont arrivés tout de suite.
14:50 - Tu leur as dit quoi ?
14:51 - Ils m'ont vidé le frigo.
14:52 Mon petit frère qui est infirmier m'a dit
14:53 "Demain matin, je vais faire une prise de sang."
14:54 - Ouais.
14:55 - Il est venu, il m'a enfermé chez moi.
14:57 Ensuite, il est revenu à 11h.
15:01 Il avait déjà…
15:02 Il fallait peut-être 6 à 8 mois d'attente.
15:06 Il m'a dit "Voilà, je t'ai pris un rendez-vous.
15:07 Est-ce que tu veux y aller ?"
15:09 J'ai dit "Oui."
15:10 Et la femme m'a tellement mis en confiance que moi, je me suis fait entre guillemets "interné"
15:16 par mon…
15:17 Enfin, c'est moi, c'est mon souhait.
15:18 - Bien sûr.
15:19 - Ce n'est pas mes frères.
15:20 - Ouais.
15:21 - Et j'ai dit "Il faut que je me soigne."
15:22 - Tu n'étais pas addict au jeu aussi ?
15:23 - Ouais, mais ça, c'est le poker.
15:24 Mais c'est tout le monde.
15:25 - Tu ne me dis pas tout, là.
15:26 - Beaucoup, là.
15:27 - Mais sinon, ça va être long.
15:28 Il n'y aura plus assez de temps.
15:29 - Non, mais le poker, ce n'est pas tout le monde.
15:30 Toi aussi, tu aimes jouer au poker.
15:31 Tu vois, tu me dis pas tout.
15:32 - Ouais, parce que je suis vice-lard.
15:33 Comme j'étais dans la boxe, j'ai ce vice qui fait que j'aime les choses que je ne peux pas,
15:40 limite, toucher.
15:42 - Tu préfères ta vie d'avant ou ta vie de maintenant ?
15:45 - Je ne sais pas.
15:46 Maintenant que je suis lucide, je suis triste, quoi.
15:48 - Tu es triste, là.
15:49 - J'ai plus l'alcool pour m'alcooliser, pour oublier que je suis triste.
15:53 - Maintenant, tu as une fiancée, tu as des frères qui t'entourent, tu as un métier.
15:58 Pourquoi tu es triste comme ça ?
15:59 - Je ne sais pas.
16:00 J'ai toujours été triste.
16:01 - Même quand tu étais champion du monde ?
16:03 - Ouais, c'est vrai.
16:04 - Champion olympique, quoi.
16:05 - Vous savez, il n'y a pas longtemps, j'ai contacté un priseur.
16:08 - Mais ce n'est pas rien.
16:09 - Un priseur.
16:10 - Ce n'est pas rien.
16:11 - Viro, tu ne te rends pas compte.
16:12 - Tu ne vends pas mes médailles parce que ça me dégoûte.
16:13 - C'est pas n'importe qui.
16:14 - Tu as appelé quelqu'un pour vendre tes médailles, tu as dit que ça te dégoûte.
16:17 Pourquoi ça te dégoûte ?
16:18 C'est incroyable ce que tu as fait.
16:19 - Parce que je ne sais pas, c'est comme si j'étais au chômage
16:22 et je regardais mon baccalauréat sur le mur encadré.
16:27 J'ai le même sentiment.
16:28 - Tu ne veux plus voir ces médailles, tu ne veux plus voir ces images de toi
16:30 quand tu as été champion olympique ?
16:31 - Je n'ai plus rien de chez moi.
16:32 Chez moi, je n'ai plus rien des jeux.
16:33 J'ai tout donné, tout.
16:34 - Mais tu n'en es pas fier quand même d'avoir été champion du monde.
16:36 Tu en es fier.
16:37 - Normal, c'était mon genre.
16:38 - C'est pas normal.
16:39 - La boxe, ça ne te plaît plus ?
16:40 - C'est pas normal.
16:41 - Vous ne regardez plus les combats, tout ça, ça ne vous intéresse pas ?
16:43 - Non, très peu parce que j'ai encore mon frère qui boxe.
16:45 Mais non, ça ne m'intéresse pas.
16:47 - Jérôme, c'est incroyable ton témoignage.
16:49 Je suis très content de t'avoir rencontré en tout cas.
16:51 - C'est gentil.
16:52 - Il ne faut pas que tu sois triste.
16:55 Tu es un immense champion.
16:56 Il y a beaucoup de gens qui sont fiers de toi
16:58 et de ce que tu as amené à la France.
17:00 Et donc vraiment, tu ne te rends pas compte.
17:01 Je pense que tu minimises beaucoup ce que tu as fait.
17:04 Et quand tu dis "boxer, c'est mon métier",
17:06 on peut boxer, il y a plein de boxeurs qui ne sont pas champions du monde.
17:09 Il y en a moins qui sont champions du monde que des mecs qui se font.
17:12 - Oui, je sais bien.
17:13 - Et surtout, des Français, il y en a peu.
17:14 Et tu es un immense champion.
17:16 Je te le dis, au contraire, pour moi, toi, tu ne dois que profiter de la vie
17:19 et te dire "ce que j'ai fait, c'est incroyable
17:21 et aujourd'hui, je veux profiter autrement".
17:23 Et vraiment, tu es un mec exceptionnel.
17:25 - Tu es un champion.
17:26 - Merci, tu es un énorme champion.
17:27 [Musique]

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