BE SMART - Emission du samedi 20 janvier

  • il y a 8 mois
Samedi 20 janvier 2024, BE SMART reçoit Xavier Duportet (CEO, Eligo Bioscience) et Olivier Wajnsztok (Directeur Associé, AgileBuyer)

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00:00 [Musique]
00:08 Salut à tous, c'est Bismarck. On est reparti pour une nouvelle demi-heure de discussion
00:13 autour des grandes thématiques de l'actualité économique du moment.
00:18 Au programme, il vient tous les ans Olivier Vanstock, Agile Buyers,
00:23 c'est la façon dont les acheteurs voient les évolutions de leur métier.
00:28 Tous les ans c'est intéressant, là c'est quand même particulièrement intéressant,
00:32 avec, je dois avouer, de sacrées surprises quand même.
00:36 En tout cas des évolutions qu'on n'attendait peut-être pas, je vais le dire comme ça.
00:40 Donc on va démarrer là-dessus et puis ensuite, un entrepreneur que l'on suit depuis de nombreuses années,
00:46 entrepreneur scientifique d'ailleurs, Xavier Duportet.
00:49 Il se battait il y a une dizaine d'années autour de la question des antibiotiques
00:52 et de la résistance aux antibiotiques. Il avance, il développe des solutions.
00:57 Il est vraiment de la biotech ultra performante et dans l'infiniment petit.
01:02 On racontera ça dans la deuxième partie de cette émission. C'est parti, c'est Bismarck.
01:06 Mais donc c'est Olivier Vanstock qui commence avec nous. Salut Olivier.
01:15 Bonjour Stéphane. Agile Buyers, directeur associé d'Agile Buyers.
01:18 L'étude est annuelle. 870 directions achats, c'est ça qui ont répondu.
01:24 Et c'est notre 15e édition de l'étude tendance Agile Buyers SENA.
01:29 Conseil, cabinet de conseil en achats opérationnels et évidemment en partenariat avec le Conseil national des achats.
01:36 Alors on va y aller. Le premier truc qui est très intéressant, c'est entente illicite et situation de monopole chez les fournisseurs.
01:43 Là tu m'as appris un truc. Donc le chiffre, toi tu le connais par cœur, je le donne.
01:47 56% des directions achats pensent faire face à des situations d'entente illicite et toi-même tu as décidé de mettre ça à la une.
01:55 J'ai décidé de mettre ça à la une parce qu'en fait c'est quelque chose de silencieux. C'est quelque chose qu'on ne voit pas.
02:00 Et puis même le mot cartel, le mot cartel il n'est pas toujours vu comme quelque chose de négatif.
02:04 Je prends un exemple l'OPEP. L'OPEP c'est le cartel légal, officiel. Pourquoi ?
02:09 Parce que c'est des pays qui s'entendent alors que si c'est des entreprises c'est illégal.
02:14 Sauf qu'il y a eu des condamnations absolument incroyables. La dernière elle date de septembre.
02:19 Il y a eu une condamnation dans les travaux et le nucléaire en France. Ils sont 6 acteurs à cette mise d'accord et ils ont pris une amende de 32 millions d'euros.
02:27 Mais quand on regarde l'historique, il y a un nombre de cartels qui se sont fait condamner. C'est juste fou.
02:34 Je prends un exemple. En 2019 et en 2020, il y a eu le cartel de la charcuterie.
02:40 On en a entendu parler de celui-là. Celui du nucléaire il m'a échappé à 32 millions d'euros.
02:45 Il y a eu aussi un cartel de la compote. Pour ceux qui auraient mal entendu, pas du caviar, de la compote.
02:52 Il y avait une entente de tous les acteurs. Ils ont été condamnés.
02:55 Mais ce qui est étonnant c'est qu'ils sont condamnés en général quasiment 10 ans après les faits.
02:59 Ça prend beaucoup de temps. Vous savez il y a cette espèce d'effet "ça coûte quand même cher mais on ne sait pas pourquoi".
03:05 Il y a quand même des fois où on peut se poser des questions. Je ne vais pas cibler des gens ou d'autres.
03:10 Mais il y a quand même quelque chose d'étonnant. Il y a certaines usines de concurrents.
03:14 On a l'impression que leurs maintenances sont très simultanées, très organisées.
03:19 C'est important que les maintenances soient organisées parce que ça veut dire qu'il y a toujours du volume.
03:25 Mais il y a moins de volume et donc les prix restent plus élevés. C'est exactement ce qui se passe.
03:30 - Je ne comprends pas. Ils organisent à plusieurs la pénurie ?
03:35 - On peut le penser oui. Sauf qu'ils ne disent pas qu'ils font une pénurie, ils disent qu'ils font des maintenances.
03:39 - Sauf que la maintenance est chez l'ensemble des fournisseurs du secteur ?
03:43 - Elle est très synchronisée. Elle est adaptée pour qu'il y ait quand même des produits sur le marché.
03:48 Donc ça peut-être que c'est par bienveillance sur le marché ou peut-être qu'il y a des questions qui peuvent se poser.
03:55 - Qu'est-ce qui explique 56% des directions à charge ? Je dois dire que je n'ai pas regardé les chiffres précédents.
04:01 - C'est la première fois que tu poses la question.
04:03 - C'est la première fois parce qu'on s'est dit qu'il y avait quelque chose d'étonnant.
04:06 Pourquoi est-ce qu'ils ont regardé ?
04:08 - Et pourquoi maintenant ?
04:10 - D'abord les condamnations se multiplient. Il y a eu un historique il y a 15 ans où c'était les constructeurs de camions lourds
04:18 qui se sont pris une amende d'entre 2 et 3 milliards d'euros pour entente.
04:22 Et les choses se multiplient. On les voit arriver de plus en plus souvent.
04:25 Elles enfreignent très clairement la libre concurrence.
04:28 Pourquoi les directions à charge, on regarde ça de plus près ?
04:31 Parce que sur les trois dernières années, avec les situations de pénurie, avec les monopoles, on s'est dit comment est-ce qu'on peut travailler sur les monopoles ?
04:39 Sauf que le monopole c'est visible. C'est très très très visible quand vous êtes en monopole.
04:44 Le cartel, non. Et le cartel peut être très ponctuel. Il peut être très local.
04:49 Il peut être pour une situation où il peut être organisé sur un certain nombre de marchés pendant longtemps.
04:56 Donc effectivement les cartels ça fait augmenter les prix des industriels et des particuliers.
05:01 - Parce que je voyais ça en lien. Donc là on va pas en parler parce qu'on en a déjà énormément parlé.
05:05 Mais l'inflation est toujours présente etc. On va parler réduction de coût.
05:08 Mais l'inflation est effectivement pour certains acheteurs, la proportion est d'ailleurs assez faible quand même, raisonnable.
05:14 Mais un certain nombre de leurs fournisseurs ont été opportunistes. On va dire ça comme ça.
05:18 Et sans doute ont augmenté les prix au delà de ce qu'imposait la seule inflation.
05:22 Donc ce serait lié à ça finalement. C'est à dire si je vais prendre un petit risque et être un peu opportuniste avec l'inflation,
05:29 c'est pas mal si je m'assure que mes concurrents font la même chose et si on se met d'accord pour y aller discrètement ensemble finalement.
05:34 - C'est un peu ce qu'on est en train de dire qu'il n'y a plus de capital. - Voilà c'est ça.
05:37 - C'est ce qu'est plus arrivé effectivement. - Ça veut dire que c'est intéressant.
05:40 Ça veut dire qu'il y a en plus un aspect quasi macroéconomique.
05:43 Puisqu'on sait, on en a déjà beaucoup parlé, que la deuxième phase d'inflation, on va dire ça comme ça, a été dénoncée par la Banque Centrale Européenne
05:50 comme une phase d'inflation assez largement opportuniste de la part des entreprises.
05:55 Bon pas mal. Alors deuxième élément, la dépendance chinoise remise en cause.
05:59 - Oui. - Alors là, vœu pieux Olivier.
06:03 - Attention, on n'a pas dit qu'ils allaient sortir de la Chine. - Non.
06:06 - Ils disent qu'ils s'allègent. Parce qu'en fait, il n'y a pas besoin d'être un expert en géopolitique pour se dire qu'il y a quand même un petit risque avec la Chine.
06:12 - C'est clair. - Donc l'idée c'est de se dire, ok, comment est-ce qu'on s'allège ?
06:16 Et d'ailleurs, on explique comment est-ce qu'il s'allège par ce qu'on appelle le double sourcing.
06:19 Double sourcing c'est dire, je vais prendre deux sources, d'accord ? Je vais être extrêmement concret.
06:23 Ce qui vient de se passer il y a quelques jours en mer Rouge, ou ailleurs avec des bateaux, où il y a eu des problèmes d'approvisionnement, les Tesla, les...
06:30 Mais je suis persuadé qu'il y a beaucoup plus de gens qui auraient été impactés s'ils n'avaient pas créé des doubles sourcings.
06:36 C'est évident qu'il y a eu cette situation.
06:39 Donc c'est ce qu'on a appelé à un moment "Chine +1", je crois que c'est Apple d'ailleurs le premier qui a employé ce terme-là.
06:44 En l'occurrence, Apple a été explicite sur le fait que c'est ce qu'il voulait faire.
06:48 Exactement. Et ils choisissent l'Inde et le Vietnam d'ailleurs, en partie comme alternative.
06:52 Donc en tout cas, c'est la logique, et c'est logique de se dire on va se prendre une deuxième source.
06:57 Le problème c'est qu'effectivement, on sait que ça coûte plus cher.
07:00 Mais oui.
07:01 Mais évidemment que...
07:03 Et puis t'as une imbrication de chaîne de valeur sur tout ce qui est, bon on va pas la prendre à notre audience, sur tout ce qui est électronique en public etc.
07:10 Enfin tu peux pas finalement...
07:13 C'est pour ça que je peux pas le faire sur tout. Par contre tu allèges ta dominance.
07:18 On n'a pas dit, on n'a jamais dit qu'ils allaient sortir.
07:20 On a dit qu'on allège, et puis quand on voit tous les problèmes qu'il y a pu avoir, qu'on a certains n'ont pas été anticipés,
07:26 la gestion du risque, on en parle bien dans l'étude, les directions achats, tu vas sans doute parler des réductions de coût,
07:32 mais la gestion du risque c'est une obsession.
07:34 Parce que ça sert à rien d'avoir un produit moins cher s'il est pas livré et qu'il arrête une usine.
07:38 Donc effectivement la gestion du risque c'est fou.
07:41 Tiens, juste sur la gestion du risque, je m'arrête deux secondes.
07:43 Vas-y, vas-y, je t'en prie.
07:44 J'ai une question pour toi, pour une fois c'est moi qui la pose.
07:47 A ton avis, quel est le fournisseur de l'informatique des JO 2024 ?
07:54 Atos, malheureusement.
07:57 Voilà.
07:58 Ouais mais je crois que c'est sécurisé ce contrat-là Olivier.
08:01 J'entends bien, je prends cet exemple pour dire que...
08:03 Et Atos est historiquement un fournisseur des...
08:05 Oui, oui, tout à fait.
08:06 Pour dire que la gestion des risques c'est des choses qui peuvent être, même si elles sont très organisées,
08:10 qui vont se gérer au jour le jour, c'est sans doute sécurisé.
08:14 J'ai aucun doute qu'il y en a qui en a sur froid dans son mort.
08:17 T'as raison, et t'as raison de... alors c'est pas notre sujet, mais j'y pensais pas.
08:20 Et ça donne la mesure de la rapidité avec laquelle une situation peut se détériorer
08:27 et une boîte de la taille d'Atos s'effondrer.
08:29 Parce que s'il y avait eu le moindre doute, il y a, j'en sais rien, 4 ou 5 ans, quand ils ont passé le contrat,
08:34 le comité des JO n'aurait pas passé évidemment ce contrat.
08:38 Donc c'est... ouais, t'as raison, c'est intéressant.
08:40 Et c'est vrai qu'on voit aujourd'hui des coups de boutoir, on va dire ça comme ça, qui sont...
08:45 Bon, mais attends, parce que ce qui m'intéresse, donc effectivement,
08:48 géopolitique et stratégie HA, là aussi, j'ai décidé de faire un peu l'impasse là-dessus,
08:52 on en parlait beaucoup l'année dernière, c'est très présent, tu le dis.
08:54 Mais, ce qui est surprenant, et on va le voir sur l'un des graphes que je voulais présenter,
09:02 l'un de tes graphes que je voulais présenter, c'est sur le Made in France.
09:05 Ce qui est surprenant, c'est que ça veut pas dire relocalisation ou insister sur une stratégie Made in France.
09:12 Alors, sur le Made in France, c'est intéressant, c'est un peu complexe.
09:15 Faut qu'on le voit, on le verra, on le voit le graphe là, parce que c'est une rechute quand même.
09:19 Donc voilà, qu'est-ce qu'on dit ? On dit qu'il y a un désintérêt, pour la première fois depuis longtemps,
09:23 pour le Made in France. Je vais vous l'expliquer d'une façon extrêmement simple.
09:26 Le Made in France, ça a été une valeur refuge pour, en cas de pénurie.
09:31 On achetait français parce qu'il y avait de la pénurie, on disait on va acheter local,
09:34 comme ça, ça nous permet d'avoir les produits.
09:37 Et donc, cet intérêt pour le Made in France, qui était conjoncturel, a eu lieu pendant 2 ou 3 ans.
09:43 Donc la retombée qu'on a est liée à la valeur sécurisation du Made in France.
09:47 C'est pas qu'il y a un désintérêt structurel, mais...
09:50 - Attends, moi j'ai lu l'étude à Gilles Bayeurs, que tu connais un peu.
09:55 - Tu as eu raison.
09:56 - Question, très bonne question.
09:58 Votre entreprise a-t-elle prévu une politique volontariste sur les aspects de relocalisation en France ?
10:04 71% répondent non.
10:07 - Oui, c'est sur le volontariste le mot.
10:11 - Oui, mais tu es obligé d'être volontariste.
10:13 Si tu veux relocaliser ou travailler, on va dire ça comme ça, faire du sourcing en France,
10:19 tu es obligé d'être volontariste, Olivier.
10:21 - Il y a des endroits où ça peut être intéressant parce qu'il y a des marchés.
10:24 - Non, mais même tu es obligé de tordre les appels d'offres.
10:26 Au niveau des règles, et ça tu le sais mieux que moi,
10:28 même au niveau des règles aujourd'hui des appels d'offres,
10:30 c'est compliqué de privilégier le Made in France.
10:32 Donc tu es obligé d'être volontariste.
10:34 - Oui et non, si tu es dans le B2C, comme la valeur pour le client final,
10:37 pour la consommatrice, ça a une valeur, tu es prêt à payer plus cher,
10:42 si c'est de valeur, tu peux la remettre en aval.
10:44 Ça fait du sens.
10:45 Sauf que, surtout ce qu'on dit là, c'est que c'est la première fois
10:48 où le Made in France est considéré comme étant aussi cher.
10:51 Il y a cinq ans, on disait que le Made in France n'était pas considéré comme cher,
10:54 tout le monde disait "mais c'est pas possible", c'était le cas.
10:56 Et l'autre point, c'est qu'il y a beaucoup de contraintes à acheter Made in France.
11:00 Il y a de plus en plus de contraintes à acheter Made in France.
11:03 Et on va en reparler sans doute de la partie RSE,
11:07 mais plus on a des contraintes RSE en France, que les autres n'ont pas,
11:10 plus il y a un coût associé.
11:11 Je ne suis pas en train de dire que la RSE c'est mauvais,
11:13 je suis en train de dire qu'il y a un coût associé.
11:15 Ce qui fait qu'effectivement, le coût et les contraintes
11:17 peuvent devenir plus importants sur Made in France.
11:19 - Alors on n'a pas donné le chiffre sur la Chine, je m'en excuse,
11:23 mais en fait c'est plus de la moitié des directions à achat interrogées,
11:27 donc 51% veulent réduire leur dépendance à la Chine,
11:31 enfin réduire la dépendance à la Chine est un de leurs axes stratégiques pour 2024.
11:37 Et donc ça nous amène à ce qui est pour moi le plus intéressant finalement,
11:40 enfin avec effectivement l'histoire des cartels,
11:43 mais on attendra d'avoir un petit peu de...
11:45 Je ne savais pas que c'était la première fois que tu posais la question,
11:47 donc on va attendre d'avoir un peu de retour de track record.
11:50 C'est l'augmentation des objectifs de réduction de coût.
11:55 Donc là aussi c'est le deuxième graph, le deuxième slide que je voulais montrer.
12:01 Comment votre direction évalue-t-elle en priorité la performance achat ?
12:08 Économie réalisée, boum, pulvériste tout, vous voyez c'est la grande barre bleue,
12:14 donc c'est 59%, et derrière, c'est des miettes.
12:18 Donc gestion de la relation fournisseur quand même,
12:20 il y a encore un élément à deux chiffres,
12:22 et puis ensuite risque contractuel,
12:24 contribution au chiffre d'affaires, qualité des fournisseurs,
12:28 et donc on arrive à 4% pour la RSE.
12:32 Stéphane, il ne faudrait pas nous la faire à l'envers.
12:35 Ah mais moi qu'est-ce que je fais toujours sur ce sujet ?
12:38 Ça fait deux ans que les prix augmentent d'une façon incroyable.
12:43 Il y a une inflation qui est insupportable pour tout le monde,
12:45 là on est en train de dire que les directions achats vont essayer de minimiser le coût.
12:49 Alors qu'en même temps, on a un PIB qui ne progresse plus trop,
12:53 donc le fait que les entreprises veuillent restaurer leurs marges,
12:56 c'est normal et c'est même sain,
12:59 et on est dans un environnement où il y a toujours les prix qui augmentent.
13:03 Donc effectivement faire attention à l'évolution du prix c'est important.
13:06 Ce qui est intéressant aussi, et qu'on aurait pu montrer,
13:09 c'est comment est-ce qu'ils réduisent les coûts.
13:11 Il y a, certes la négociation, mais il y a de plus en plus de leviers intelligents de réduction de coûts.
13:15 Par exemple, une meilleure gestion de panel,
13:17 ça veut dire qu'il y a un endroit où on a trois fournisseurs,
13:20 et bien on passe à deux fournisseurs,
13:22 ça veut dire que ces deux fournisseurs en donnent plus de volume,
13:24 et donc ils peuvent baisser les prix.
13:26 Après on n'ira pas pleurer sur les cartels si on a cette logique-là.
13:30 Je referme la parenthèse, vas-y.
13:32 Et donc il y a plein d'outils intelligents pour réduire les coûts,
13:38 le travail sur les spécifications,
13:40 je ne sais pas si tu te souviens...
13:42 Non mais on est d'accord Olivier,
13:44 on n'est plus dans les équipementiers automobiles des années 2000.
13:48 Ok, là-dessus j'ai aucun problème.
13:50 Non, c'est juste que...
13:52 il y a quand même une harlaysienne
13:57 qui raisonne depuis deux-trois ans
14:00 sur les critères RSE
14:02 au sein aujourd'hui de la performance achat.
14:05 Allez, on va dire que les choses ne bougent pas beaucoup,
14:08 voilà, pour être raisonnable.
14:10 Je ne sais pas pourquoi naturellement tu veux opposer systématiquement
14:12 l'ARSE avec les critères de réduction de coûts.
14:15 Il y a des fois où ça va très très bien.
14:17 Non, Olivier, ce n'est pas vrai.
14:19 Non, je suis désolé.
14:21 Non, je pense que ça n'est pas vrai.
14:23 C'est comme la croissance verte,
14:25 je pense que c'est des mythes qu'on se raconte,
14:27 toutes ces histoires-là.
14:28 Non, ça coûte plus cher.
14:29 Ça coûte forcément plus cher.
14:31 Je prends un exemple.
14:33 Réduire les matières.
14:34 Réduire les matières plastiques.
14:36 Ça, c'est typiquement un critère
14:38 qui fait que ça coûte moins cher.
14:40 Mais pourquoi tu les remplaces si tu réduis les matières plastiques ?
14:42 L'épaisseur dans les produits, classiquement.
14:44 C'est un classique.
14:46 Mais sinon, tout ce qui est massif,
14:49 Arcelor, on vient d'annoncer un plan de décarbonation de l'acier d'Arcelor
14:54 à combien ? 3, 4 milliards d'euros, là ?
14:56 Formidable, bravo.
14:57 À quel prix va sortir l'acier ?
14:59 Forcément plus cher.
15:00 Obligatoirement plus cher.
15:02 Dans ce cas-là, on est d'accord.
15:04 Mais je suis prêt à dire que ce n'est pas systématique.
15:07 En tout cas, le sujet réduction de coûts économiques...
15:11 Non, non, mais parce qu'on parle aussi aux acheteurs.
15:13 Le post-achat, il prend de la valeur pour les directions générales
15:17 à partir du moment où, j'ai presque envie de dire, il fait son boulot.
15:20 C'est-à-dire qu'il achète au meilleur coût.
15:21 En ce moment.
15:22 En ce moment, c'est son sujet.
15:23 Et ça dépend de...
15:24 C'est toujours son sujet.
15:25 Mais non, en phase de croissance...
15:27 Tu as raison, je suis d'accord avec toi.
15:28 Ils ont le droit d'être intelligents, mais c'est toujours le sujet.
15:30 Non, c'est pas toujours le sujet.
15:31 Ça change.
15:32 Et il n'y a pas de honte à dire qu'ils peuvent réduire les coûts en ce moment.
15:34 Mais franchement, là vraiment, ça n'a pas m'arraché une larme
15:38 quand on voit les hausses qu'on s'est prises.
15:40 Les hausses qui sont répercutées.
15:42 Le fait qu'il y ait eu tellement de hausses,
15:46 que le fait qu'ils veuillent réduire un petit peu...
15:48 Si il y a une année où tu ne peux pas me dire ça, Stéphane,
15:50 c'est cette année, après les hausses qu'on s'est prises.
15:52 Bon.
15:53 Ah oui, je me disais...
15:56 Non, c'était sur cette histoire RSE.
15:59 C'est un sujet qui revient assez régulièrement de la part des directeurs RSE, en fait.
16:03 Dans cette discussion au cœur de l'entreprise.
16:05 Et il n'est absolument pas question de caricaturer tout ça.
16:08 C'est une discussion passionnante.
16:09 Ce sont des entreprises qui, quasiment toutes, de toute façon contraintes,
16:12 ou choisissant de le faire, se sont engagées dans une forme de décarbonation.
16:17 Et le sujet, c'est le sujet de la formation des acheteurs.
16:20 Et j'aimerais bien que l'année prochaine, tu soumettras le truc au Conseil national des achats,
16:25 s'ils sont d'accord.
16:27 Mais est-ce que les acheteurs passent, j'en sais rien,
16:32 moins 5, 10, 15, 20 heures à se former ?
16:34 Jean Covizzi dit qu'il faut 30 heures.
16:36 Sur le sujet carbone, tu vois.
16:40 Sur le sujet réchauffement.
16:41 Effectivement, ça arrive et ça va ensemble.
16:43 On a de la chance, je parle de la France spécifiquement,
16:45 on a beaucoup de très bonnes écoles d'achat qui existent depuis longtemps.
16:48 Les premières écoles d'achat se sont créées il y a à peu près 45 ans.
16:51 Ce qui est assez étonnant.
16:53 Où la RSE est étudiée d'une façon extrêmement extensive.
16:57 Bon, super.
16:58 Bon, ben merci pour tout ça.
17:00 On a fait le tour.
17:03 Alors oui, on n'a pas le temps, mais digital, intelligent, artificiel.
17:08 De toute façon, la question que tu poses, c'est "on va voir".
17:12 C'est un peu ça la réponse.
17:14 Oui, mais ça commence.
17:15 Ça commence d'une façon un peu significative.
17:17 Mais effectivement, ça commence.
17:19 Ce sera la grande thématique de l'année prochaine ?
17:21 Ça peut.
17:22 Bon, on se retrouvera l'année prochaine pour parler hors vie.
17:25 Avec plaisir.
17:26 Merci Olivier.
17:27 On peut retrouver l'étude sur le site Agile Bayeur.
17:30 Sur le site Agile Bayeur et j'imagine Conseil National des Achats aussi ?
17:33 Sans doute.
17:34 Sans doute, oui.
17:35 Mais ce n'est pas ton sujet.
17:36 Ton sujet, c'est Agile Bayeur.
17:37 Olivier Van Stok qui était avec nous.
17:40 Et on continue cette session de Bismarck.
17:43 Donc on repart avec Xavier Duportet.
17:51 Salut Xavier.
17:52 Fondateur de Eligo Biosciences.
17:55 Je sais que c'est français, ce n'est pas "Bio-science" ?
17:58 Ça se dit...
17:59 Ça se dit...
18:00 Comme on veut.
18:01 J'ai été regarder sur le site, je me suis dit "en fait, il est vraiment français".
18:04 Oui, Avenue de France en plus.
18:06 Nos racines sont américaines.
18:08 Oui, tes racines sont américaines.
18:10 On est revenu en France, mais on est une boîte avant tout internationale.
18:14 Plus de 60% de nos employés sont internationaux.
18:18 Et donc ça veut dire, parce que...
18:20 Je regarde, c'est très bien foutu d'ailleurs le site.
18:22 C'est très chouette.
18:23 Et ça, pour le coup, en termes d'attractivité.
18:26 Malheureusement, je ne suis pas biologiste, mais ça donne envie de rejoindre le truc.
18:31 Et c'est fait de manière assez simple.
18:34 Il n'y a plus de base.
18:35 Ce n'est pas un espèce de délire, de création, etc.
18:37 Non, c'est très simple, mais on voit des gens avec qui on a envie de travailler.
18:40 Je referme la parenthèse.
18:41 Ça veut dire que la moitié de ces gens-là, ils sont...
18:43 Enfin, ces gens-là sont tous en France.
18:45 Mais ils viennent d'horizons de pays très variés.
18:49 Xavier, je crois qu'on s'était parlé dans une autre vie en ce qui me concerne.
18:52 Et visiblement, toi aussi, parce qu'à l'époque, tu te battais contre la résistance aux antibiotiques.
18:59 Exactement.
19:00 Sujet...
19:01 Majeur.
19:02 Majeur, voilà.
19:03 Et qui reste majeur aujourd'hui.
19:04 Est-ce que ce dont on va parler là, ces espèces de petits vecteurs qui vont aller attaquer les bactéries,
19:14 c'est dans la droite lignée de la bataille contre la résistance aux antibiotiques
19:19 ou est-ce que tu as pivoté ?
19:21 Parce qu'à un moment, il faut faire un produit qui puisse se vendre.
19:24 C'est une très bonne question.
19:26 Je pense qu'il y a eu des avancées technologiques.
19:28 Et puis, il y a eu une confrontation au marché, évidemment.
19:31 C'est ça.
19:32 Au potentiel de marché aussi.
19:33 Aujourd'hui, je pense...
19:35 Enfin, la biotech, l'antibioresistance, c'est un peu comme le changement climatique.
19:38 En gros, on sait que ça va arriver.
19:39 On sait que ça va être désastreux, mais on ne met pas beaucoup d'argent.
19:42 Aujourd'hui, les boîtes qui développent des antibiotiques,
19:45 si on regarde quasiment toutes celles qui sont arrivées jusqu'à la fin de développement d'un antibiotique,
19:50 qui a été approuvé par les autorités de réglementation,
19:53 en gros, leurs valeurs boursières ont complètement dégringolé, ont fait faillite.
19:59 Parce que juste le système de santé aujourd'hui ne valorise pas l'antibiotique.
20:04 C'est un peu plus de 2 euros ou quelques centimes.
20:07 Et ça sauve une vie, alors que le cancer, on a des...
20:11 Y compris de nouveaux antibiotiques ultra efficaces contre les infections nosocomiales, des choses comme ça.
20:17 Justement, que le plus ils sont efficaces, le plus on les garde pour les tout dernières...
20:22 On appelle ça des antibiotiques de dernière ligne.
20:24 Pour qu'il n'y ait pas d'accoutumance à ces trucs.
20:27 Exactement.
20:28 Je comprends.
20:29 Et donc, en fait, nous, on s'est focussé sur les antibiotiques pour les premières années de la boîte,
20:36 sur l'antibioresistance, sur les maladies infectieuses, avec de super résultats,
20:42 puisqu'on a arrivé à des résultats sur des... On développait un médicament pour traiter les diarrhées sanglantes du nourrisson.
20:49 Tu as peut-être entendu parler, il y a deux ans, il y a des gamins qui sont morts,
20:52 il y a deux gamins en France qui sont morts après avoir mangé des pizzas buitoni.
20:55 Ah ben oui, bien sûr.
20:56 Voilà. Et donc, c'est cette bactérie-là qui produit une toxine dans l'intestin et c'est terrible.
21:02 Mais en fait, le marché est tout petit, mais ça nous a permis de prouver notre technologie.
21:05 En fait, on est arrivé à pouvoir démontrer que ça marchait dans des modèles animaux infectieux.
21:10 On donnait notre médicament, on sauvait les animaux.
21:12 On est arrivé à pouvoir montrer qu'on pouvait produire à très grande échelle notre nouvelle modalité,
21:17 notre nouveau type de médicament.
21:19 On est arrivé à discuter avec les agences réglementaires pour comprendre le chemin qu'il fallait pour aller en clinique.
21:24 Et en fait, ça nous a permis de convaincre des investisseurs, pas pour aller sur ce chemin-là de l'antibioresistance.
21:32 Aujourd'hui, ce programme, il est mis on ice, sur la glace,
21:36 mais on discute avec des boîtes qui sont dans le domaine de l'anti-infectieux, que ça pourrait intéresser.
21:40 Mais nous, là, on est une biothèque.
21:43 Aujourd'hui, dans le monde de la biothèque, le but, c'est d'arriver très vite en clinique sur des gros marchés.
21:47 Et il se trouve que notre technologie a une application toute tracée dans une maladie assez importante,
21:54 avec un énorme marché qui touche 3% de la population mondiale.
21:57 C'est l'acné modéré sévère. Donc, ce n'est pas l'acné cosmétique.
22:01 Oui, c'est ça. Je tiens à te le dire. C'est l'acné qui défigure vraiment.
22:04 C'est l'acné où on a plus de 40 lésions inflammatoires sur le visage.
22:08 Avant d'aller sur l'acné, je veux juste marquer un point, parce que j'aime bien faire ça quand même.
22:12 Ce que tu viens de décrire là, c'est vraiment le chemin de l'innovation.
22:15 Et c'est vraiment le chemin de l'entrepreneuriat dans l'innovation, quel que soit le secteur.
22:20 Y compris, d'ailleurs, je n'en sais rien moi, nouvelles technologies.
22:24 Les gars qui ont développé des outils pour travailler avec les cookies,
22:28 puis tout à coup, les cookies disparaissent, mais l'outil reste là.
22:31 On le fait basculer, je pense à Critéo par exemple, on le fait basculer sur le Retail Media.
22:35 Et hop, on repart dans une nouvelle histoire.
22:37 Mais le fond, le socle, ça reste quand même une technologie propriétaire.
22:42 Complètement. Et on reste au cutting edge. On continue à faire évoluer cette technologie aujourd'hui.
22:48 On sait que des compétiteurs qui étaient nos compétiteurs ne sont pas arrivés au même endroit,
22:52 ne sont pas arrivés à faire ce qu'on fait. On décrochait en cours de route.
22:56 Et on continue d'avancer. Et on est plutôt content et très fier de cette équipe.
23:01 Donc là, on rentre dans le détail et c'est des trucs absolument fascinants.
23:03 Parce que donc, un, c'est la thérapie génique. Déjà la thérapie génique, c'est fascinant.
23:06 Donc, je le dis très très rapidement, c'est envoyer en fait un espèce de petit robot médicament
23:11 qui va réparer le gène. Mais toi, c'est presque le stade au-dessus.
23:16 C'est-à-dire que toi, t'envoies un outil sur la bactérie pour détruire.
23:24 Alors en fait, maintenant, on fait plus que les détruire.
23:26 En fait, aujourd'hui, donc la thérapie génique, en effet, on délivre, on essaie de corriger des gènes
23:32 dans nos propres cellules, les cellules humaines, qui sont défectueuses et qui sont associées à plein de maladies.
23:38 Et nous, en fait, on s'intéresse à corriger des gènes, pas dans nos propres cellules à nous,
23:44 mais dans les cellules de notre microbiome. Donc c'est les bactéries qui vivent en symbiose avec nous.
23:48 Et en fait, on se rend compte que certains gènes qu'ils expriment sont associés à plein de maladies.
23:53 On parle de l'inflammation de l'intestin, on parle de comment réagissent les tumeurs aux médicaments,
23:58 comment les tumeurs grossissent, des maladies inflammatoires de la peau, des maladies du cerveau.
24:03 Et en fait, nous, ce qu'on a développé, c'est une technologie qui nous permet de délivrer, en effet, des outils dans ces bactéries
24:08 pour soit découper et détruire leur génome et les tuer, soit modifier de façon très spécifique leur génome
24:15 ou la troisième chose qu'on a développée, et ça c'est assez chouette,
24:18 c'est de pouvoir les utiliser comme des petites usines de production locale.
24:23 Donc en fait, au lieu de prendre un médicament, on le fait produire par nos bactéries.
24:26 Et donc c'est produit de façon très locale, ça limite les effets systémiques et ça c'est assez intéressant.
24:29 Et ces outils, c'est alors ces fameux...
24:31 Ils sont devenus fameux depuis que Emmanuel Charpentier a eu le prix Nobel de...
24:37 Médecine ?
24:38 Médecine ? Non ! Justement j'ai un doute.
24:40 C'était chimie.
24:41 Chimie, je crois. Oui, chimie, chimie, chimie, chimie.
24:44 Et ils sont devenus, et ça je pense qu'on n'en parle pas assez en France,
24:48 mais ils sont devenus encore plus fameux parce qu'il y a la première thérapie avec CRISPR
24:51 qui a été approuvée il y a quelques semaines, mois, sur les patients de la bêta thalassémie.
24:56 Donc maintenant on sait...
24:58 Donc on le dit, ce qu'on a dit, c'est des ciseaux, c'est ça ? C'est vraiment l'image qu'on peut prendre ?
25:02 Exactement, c'est des petits ciseaux qui peuvent découper l'ADN, c'est ça,
25:06 qui peuvent découper en fait notre code génétique et le modifier...
25:09 Mais donc à l'intérieur de la bactérie ?
25:10 À l'intérieur de nos cellules et nous on le fait dans la bactérie.
25:13 Dans la bactérie ?
25:14 C'est ça, et nous on le fait dans la bactérie.
25:15 En fait on a été promis à montrer qu'on pouvait l'utiliser en dehors de nos cellules, qu'on pouvait l'utiliser dans les bactéries.
25:19 Et c'est plus intéressant...
25:21 On peut le faire dans les bactéries que dans la cellule humaine ?
25:23 Non, tu pourrais la détruire cette bactérie.
25:25 Alors en fait oui, nous on peut la détruire, en fait selon le CRISPR qu'on utilise,
25:30 on peut le programmer pour la détruire ou pour modifier la bactérie et pas la détruire.
25:35 Donc en fait en fonction des indications thérapeutiques...
25:37 Parce qu'elle peut être utile cette bactérie en fait.
25:39 Parce qu'elle peut être utile, exactement.
25:40 Si on corrige son mauvais fonctionnement.
25:42 Exactement.
25:43 Il y a des bactéries qu'on ne veut pas tuer en fait, des bactéries qui sont vraiment importantes pour notre santé.
25:47 Et il y a juste un gène qui fait dans certaines personnes, selon leur propre background génétique,
25:56 leur environnement va causer des maladies, donc on ne veut pas la tuer parce qu'elle est bonne pour plein de choses,
25:59 mais on veut juste la modifier.
26:01 Je marque un silence parce que c'est fascinant quand même.
26:04 C'est fascinant.
26:05 C'est extraordinaire.
26:07 C'est très très très très compétitif, mais c'est fascinant.
26:10 Et donc là, focus business, donc tu as ce sujet autour de l'acné sévère encore une fois,
26:16 modéré à sévère.
26:18 En plus, le truc, ça va se présenter sous forme de crème, c'est ça ton...
26:24 Oui c'est topique, c'est ça, ça va être un gel.
26:26 Et en fait, dans le gel, il y aura un optivecteur qui va venir injecter les outils dans les bactéries de la peau,
26:33 puisque c'est les bactéries de la peau qui sont une sous-population des bactéries de la peau
26:37 qui est responsable de l'inflammation dans les follicules pileux.
26:39 Qu'est-ce que je...
26:42 Il nous reste peu de temps, mais comment est-ce que tu vois...
26:46 Parce qu'on a beaucoup dit là qu'il y avait un coup d'arrêt sur l'ensemble de l'écosystème, etc.
26:51 Bon, tu avances, tu progresses.
26:54 C'est quoi ? En fait, est-ce que c'est un coup d'arrêt de financement ?
26:57 Oui, sans doute un peu, mais est-ce que c'est pas aussi une forme de coup d'arrêt d'innovation ?
27:00 Ou en tout cas d'un certain nombre de sujets sur lesquels on espérait beaucoup
27:05 et qui, derrière, ont du mal à passer au marché, justement ?
27:08 Alors, je vois pas moi du tout ça comme un coup d'arrêt de l'innovation.
27:12 Au contraire, je vois ça comme...
27:15 On finance de là beaucoup plus de l'innovation ancrée dans le réel et dans les besoins,
27:21 plutôt que des choses qui sont...
27:25 À plus long terme.
27:27 Qui manquent de concret, en fait. Je pense qu'il y a eu un peu une vague de...
27:31 La biotech, ça change le monde. Oui, ça change le monde.
27:35 Mais, en fait, il faut le faire bien. Et c'est compliqué.
27:38 On peut pas financer n'importe quoi.
27:40 Typiquement, nous, on a passé du temps sur l'antibioresistance.
27:43 Et puis, c'est pas forcément le marché qui va faire que la boîte va cartonner.
27:47 Là...
27:48 C'est une forme d'âge de raison, tu dirais ?
27:50 Ouais, d'âge de raison. Et c'est tant mieux, en fait.
27:54 Nous, on est arrivés à lever nos 30 millions avec Sanofi Ventures.
28:01 C'est pas un miracle, mais ça a été dur, ça a été long.
28:04 Mais on y est arrivés.
28:05 Et je pense que c'est parce qu'on a justement une véritable innovation.
28:10 Et puis, on a montré un chemin vers la profitabilité.
28:15 C'est compliqué en biotech, c'est dans très longtemps.
28:17 Mais en tout cas, qu'on a su pivoter sur un des marchés intéressants
28:21 qui permettait de créer de la valeur au court terme.
28:23 Et donc, pour en générer encore plus par la suite.
28:26 Merci Xavier Duportet qui nous accompagnait pour cette session de Bismarck.
28:32 Le fondateur de Eligo Biosciences.
28:35 Et nous, on se retrouve la semaine prochaine.
28:37 [Musique]

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