Toutes les émissions de Clique sont à voir gratuitement et en intégralité sur myCANAL : https://can.al/CliquemyCANAL
Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
Category
📺
TVTranscription
00:00 [Musique]
00:02 Si on t'organise...
00:04 The winner is...
00:06 Flavie !
00:08 Ce jour-là, grâce à OK Magazine, une nouvelle vie commençait pour Flavie.
00:12 Qu'est-ce que t'as envie de faire plus tard ?
00:14 Journaliste.
00:16 [Musique]
00:18 Côté animatrice, voici l'allure de la petite dernière, Flavie Flamand, qui va co-présenter Exclusive.
00:24 [Musique]
00:26 [Musique]
00:32 J'ai pas l'air, mais je me concentre.
00:34 [Musique]
00:36 Je sais que je rentre 15h et 16h, on vous envoie de bonnes ondes.
00:40 [Musique]
00:42 Ça change tout de pouvoir partager une douleur.
00:44 Ça a libéré ma parole, mais ça a aussi libéré celle des autres.
00:48 [Musique]
00:55 Je me souviens de m'être dit "Ok, maintenant, tu peux reprendre ta vie".
01:00 Donc à un moment donné, c'était la télé ou moi.
01:02 Pardonnez-moi, mais la question ne s'est pas posée.
01:05 C'était moi.
01:07 [Musique]
01:13 Voilà !
01:14 Ça fait tellement bizarre, toutes ces images.
01:17 Ça va Flavie ?
01:18 Et toi ?
01:19 Bienvenue.
01:20 Merci de me recevoir.
01:21 Tu peux t'asseoir comme tu veux.
01:22 Très bien.
01:23 Sur ces fameux fauteuils qui posent question quand on regarde.
01:26 On se dit "mais comment ?"
01:27 Exactement.
01:28 On te retrouve sur RTL avec l'émission "Jour J".
01:30 C'est du lundi au jeudi de 20h à 21h.
01:33 Un carton.
01:34 C'est des grands entretiens d'actualité, une heure d'analyse et d'archives
01:37 pour comprendre l'actualité, je le dis, avec beaucoup de nuances.
01:40 Et c'est rare en ce moment.
01:41 Merci, c'est ce qu'on voulait faire.
01:43 Tous les samedis matins, tu animes "Ça va beaucoup mieux".
01:45 Un magazine santé-bien-être avec le médecin généraliste Jimmy Mohamed.
01:49 Les deux émissions, c'est des cartons.
01:51 200 000 auditeurs tous les soirs, 1,5 million tous les samedis.
01:55 Des émissions très différentes de ce qu'on a pu voir à l'époque sur TF1.
01:58 Et là, dans les images qu'on a vues, on te voit dire "c'était la télé ou moi".
02:02 Oui, c'était la télé ou moi, mais c'était surtout en fait tout ce tourbillon dans lequel j'étais ou moi.
02:09 Et j'ai fait un choix, c'était moi, parce qu'il fallait que justement,
02:13 tu vois, je prenne cette direction, ce chemin finalement que j'ai emprunté il y a maintenant quoi ?
02:18 13 ans, 14 ans, en quittant la surexposition, en faisant de la radio,
02:23 et en ayant enfin cette occasion tout à coup de faire des choses qui me ressemblent.
02:27 Et ça, c'est quelque chose d'hyper important parce que quelque part,
02:32 à un moment donné, si tu veux, quand les choses vont tellement vite,
02:34 comme ce qui est un petit peu décrit finalement dans les images qu'on vient de voir,
02:38 eh bien, il y a un petit peu erreur sur la personne.
02:40 Qu'est-ce qui ne te ressemblait pas à la télévision ?
02:42 Ce qui ne me ressemblait pas, c'était cet univers de paillettes,
02:47 c'était cette idée, si tu veux, on me parlait de moi à cette époque-là,
02:50 en disant que c'est la petite fiancée des Français, et on racontait un conte de fées.
02:54 Or, je ne vivais pas du tout un conte de fées.
02:57 C'était d'abord du travail, ça n'était pas si facile,
03:00 et puis je devais composer avec cette image que j'avais, que je renvoyais,
03:04 ce que l'on attendait de moi, et mes aspirations profondes,
03:07 parce que finalement, quand j'étais gamine, je rêvais pas de ça.
03:10 Tu rêvais de quoi ?
03:11 Je rêvais d'être écrivain.
03:13 Je me voyais, tu sais, dans une grande maison, au milieu de nulle part,
03:16 entourée de chats, et à écrire des livres, en espérant qu'ils fonctionnent.
03:22 C'est encore possible ?
03:23 Oui, c'est quelque part maintenant une partie de ma vie, si tu veux.
03:26 Alors, je suis dans une petite maison, j'écris des livres,
03:28 Mais les livres marchaient.
03:29 Mais il m'a fallu du temps, tu vois.
03:30 J'ai des plans chats, je connais des chats super, ils peuvent venir dans ma maison.
03:33 C'est très bien, je veux bien, je récupère les chats, si tu veux.
03:36 Mais voilà, j'ai mis du temps à l'obtenir, cette vie,
03:39 et puis j'avais besoin aussi d'être connue et reconnue,
03:44 surtout pour ce que je suis et pour ce que je fais.
03:47 Parce que parfois, on fait des émissions qui sont regardées par des millions de Français.
03:51 À l'époque, la télé, c'était vraiment regardé par des millions de Français.
03:54 Et qu'on ne fait pas ce qu'on aime, comment on se sent ?
03:56 On a l'impression d'être à la fois une imposture,
04:00 et on a l'impression de ne pas être comprise,
04:03 et surtout d'être...
04:05 On a vraiment ce sentiment d'être une erreur, tu vois,
04:08 quand il y a erreur sur la personne.
04:10 J'ai toujours dit qu'en plus, j'avais reçu une éducation, moi,
04:12 pour être une bonne graine d'animatrice de TF1 à cette époque-là,
04:16 parce que j'avais un besoin éperdu d'amour, d'étreinte, de plein de choses.
04:22 Et comme les choses se sont presque écrites malgré moi,
04:25 finalement, la notoriété, tu vois, le tourbillon dans lequel j'étais,
04:28 m'empêchait à la fois de penser
04:30 et me donnait le sentiment d'être prise dans les bras.
04:34 Il n'y avait même pas un petit peu de temps de cerveau disponible ?
04:38 Il y en avait assez peu, tellement le rythme était dingue.
04:40 Et puis, c'était une période en plus où, tu sais,
04:42 ta vie est exposée à la une des magazines.
04:45 C'était... Les stars...
04:47 Enfin, les personnes du petit écran étaient des stars.
04:50 Leur vie était étalée.
04:52 C'était l'avènement de la presse People.
04:54 Enfin, tu vois, c'était hyper violent,
04:56 donc j'avais assez peu de temps pour me poser.
04:58 C'était quoi le moment le plus violent ou le plus marquant
05:00 où tu t'es dit "Non, mais je veux pas cette vie" ?
05:03 Oui, il y en a eu plein, tu sais.
05:06 Un matin, je suis arrivée sur un plateau de variété
05:10 et je venais de vivre un drame personnel, familial, dans ma maison.
05:15 Quelque chose d'extrêmement violent.
05:17 Et n'importe quelle femme aurait passé sa journée
05:21 à pleurer, à s'isoler et à demander un arrêt de travail
05:24 parce que ce qui s'était passé était grave.
05:26 Et je suis arrivée sur le plateau
05:28 et j'ai tenu un enregistrement de Prime pendant 10 à 12 heures,
05:32 perché sur des talons, en souriant et en nourrissant,
05:36 finalement, l'image que l'on attendait de moi.
05:38 Et puis sur la surexposition, j'ai souvenance d'être avec mes enfants
05:41 un jour à la terrasse d'un restaurant,
05:43 et puis ça devenait vraiment l'enfer.
05:45 Et de voir, tu sais, une voiture passer devant le restaurant,
05:47 une vitre se baisser, mais c'était vraiment ça, c'était un truc...
05:50 Et de voir un objectif sortir, un gros zoom sortir,
05:54 et de me pencher et de protéger mes enfants.
05:57 Comme si c'était une arme, en fait.
05:59 Et c'en était une, finalement.
06:01 C'était une arme braquée sur ma vie, sur mon intégrité,
06:04 sur le peu de choses qui m'appartenaient.
06:07 Donc ça, voilà, ce sont des moments où je me suis dit
06:10 "T'es obligée de faire ton émission
06:13 alors que t'as pleuré toute la nuit
06:15 et ce que tu viens de vivre est très grave."
06:17 Et voilà, en même temps, ta vie, elle est exposée
06:20 à la une des magazines, et puis surtout,
06:23 on invente une vie, ça n'est pas la réalité.
06:25 - Comment tu t'es consolée ?
06:27 - Je me suis consolée en décidant de quitter cette vie,
06:31 au moment où tout allait super bien,
06:33 au moment où j'étais au top, au moment où...
06:35 Et en fait, j'ai quitté cette vie,
06:38 mais je me suis aussi enfuie, en règle générale.
06:40 J'ai changé complètement de vie privée,
06:42 j'ai... En l'espace de deux ans, si tu veux,
06:44 je me suis enfuie de ma vie privée,
06:46 j'ai quitté la télévision, tu vois,
06:50 en fait, j'étais en train d'exploser, quoi.
06:53 Et puis je suis allée faire de la radio,
06:55 j'ai écrit des livres, et puis je me suis battue
06:57 pour être reconnue pour ce que je suis,
06:59 et puis j'ai vécu une aventure personnelle incroyable,
07:03 qui est la consolation, et qui m'a permis, tout à coup,
07:06 d'embrasser l'existence et de plus avoir peur de grand-chose.
07:10 - C'est quoi, ce tatouage ?
07:11 - Ça, ce tatouage, c'est un serpent.
07:13 Tu sais ce que c'est ?
07:14 Alors, il va très haut.
07:16 Il y a un monte, là.
07:17 Et en fait, c'est un tatouage que je voulais faire
07:19 à l'époque où je présentais des "Primes" sur TF1,
07:23 et à cette époque-là, je rendais compte
07:25 de pas mal de choses, même parfois, tu vois,
07:28 de ma coupe de cheveux, de plein de trucs, quoi.
07:30 Et en fait, j'ai mis cette idée d'avoir un serpent sur la main,
07:35 et en fait, on m'en a empêchée, on me l'a interdit,
07:37 donc je l'ai fait plus tard.
07:39 Et sur un conseil de mon fils, j'étais là,
07:41 "Tiens, j'aimerais bien avoir un nouveau tatouage."
07:42 Et Enzo m'a dit, "Mais vas-y, vas-y,
07:44 fais ce que t'as envie de faire."
07:46 - C'est drôle parce que tu parles d'une maman,
07:48 mais comme si t'avais pas eu d'enfance, en fait,
07:50 qui fait ses choix d'ado tard.
07:52 - Oui, finalement, qui...
07:54 Je ne sais pas, tu sais, si ce sont des choix d'ado
07:57 que je fais tard.
07:58 Je pense qu'il y a plein de gens qui, finalement,
08:01 se reconnectent à leurs rêves
08:03 après en avoir été détournés par la vie,
08:05 par des décisions professionnelles.
08:07 Sauf que moi, si tu veux, ça a été ultra violent
08:11 et ultra médiatique.
08:12 Mais il y a plein de gens qui, à l'âge de, je sais pas,
08:15 35, 40 ans, se disent, "Mais..."
08:17 Tu vois, je sors d'une émission que j'ai faite
08:19 sur l'émigration, l'expatriation.
08:21 T'as, en fait, presque un tiers des Français
08:23 qui ont envie d'aller vivre à l'étranger
08:25 parce qu'ils ont envie de se reconnecter
08:27 avec leurs envies profondes.
08:28 - Je reviens sur cette histoire du paparazzi qui te braque.
08:31 Toi, t'as décidé de braquer les gens
08:34 qui t'envoyaient de la méchanceté et du fiel
08:36 sur les réseaux sociaux.
08:37 - Oui. - Et t'as posté ça.
08:38 J'aimerais qu'on en parle.
08:39 Est-ce que tu peux me raconter ?
08:41 - Oh, bah, écoute, c'est éloquent.
08:43 - Moi, je vois un coeur.
08:44 - L'image... Tu sais pourquoi il y a un coeur ?
08:46 Parce qu'en fait, je voulais poster...
08:48 - Et un truc pour chauffer les serviettes.
08:50 - Non, mais c'est super utile, ce truc.
08:52 - Alors, j'étais dans un hôtel,
08:54 c'était à la fin de l'année dernière,
08:56 et en fait, je sors de ma douche
08:59 et je vois mon popotin,
09:01 il y avait une super lumière et tout,
09:02 et je vois mes fesses et je me dis
09:03 "Waouh, pas mal ! Un bon pétard, mais pas mal."
09:06 J'étais plutôt contente de mon cul.
09:08 Et en fait, j'ai fait la photo,
09:09 ce que je ne fais jamais
09:10 parce que je voulais garder une trace
09:12 de mes fesses ce jour-là.
09:14 Et j'ai failli l'effacer.
09:15 Et il se trouve que, à la faveur
09:18 de quelques messages qui ont été diffusés
09:22 sur les réseaux sociaux,
09:24 j'ai eu envie d'écrire,
09:25 parce que maintenant, c'est mon mode de fonctionnement,
09:27 et j'ai eu envie d'écrire un texte.
09:28 Et puis, il se trouve que j'avais cette photo
09:30 sur mon téléphone et je me suis...
09:31 Eh bien voilà, je l'ai prise.
09:33 Et moi, j'aime bien ces histoires qui s'écrivent
09:35 avant même qu'on s'en rende compte nous.
09:37 La vie m'a fait prendre cette photo
09:39 et cette photo, aujourd'hui,
09:40 elle a quoi, 160 000 likes sur Instagram ?
09:43 - C'est fou. Le message aurait pu être
09:45 "Parlez à mon cul, votre tête est malade."
09:47 - C'est une façon aussi de le dire comme ça, bien sûr.
09:51 Mon postérieur vous contemple.
09:53 Mais c'est surtout, en fait, au-delà de faire
09:56 fermer leur bouche à des gens
09:57 qui ne sont pas très bienveillants,
09:59 c'était surtout, en fait, la réflexion
10:01 que ça a généré chez moi.
10:04 Je me suis dit, mais c'est dingue, quoi.
10:06 On est dans un monde où on prône le body positif,
10:09 où on a des injonctions, si tu veux,
10:11 dans tous les sens, quoi.
10:12 - Mais on ne veut pas regarder les femmes vieillir.
10:13 - Et en fait, on ne veut pas regarder les femmes mûrir,
10:16 où les femmes vieillir.
10:17 On ne veut pas regarder les rondeurs et les formes.
10:20 Et en fait, c'était surtout un message universel
10:22 en disant, mais juste, ouais, on vieillit.
10:26 Oui, le temps passe, mais on fait quoi ?
10:29 On lutte contre ça ou on profite, justement ?
10:32 On vit, on rit.
10:33 C'est pour ça que je dis, ce sont des fesses de joie,
10:36 des fesses de vie, parce qu'il y a plein
10:38 de jolies choses dans ces fesses.
10:39 - C'est justement la question qu'on s'est posée.
10:41 Regardez.
10:42 - L'agisme, c'est le mot dont on entend
10:44 beaucoup parler en ce moment.
10:45 Il fait référence aux stéréotypes préjugés
10:47 et discriminations liées à l'âge et au fait de vieillir.
10:50 Mais alors, pourquoi on en parle autant dernièrement ?
10:52 Eh bien, c'est notamment grâce à ça.
10:54 Un post Instagram où l'art de transformer
10:58 la paire de fesses d'une femme de 49 ans
10:59 en un véritable mouvement de contestation.
11:01 Et ça fait du bien.
11:02 - Moi, j'ai bien l'intention de ressembler
11:05 à toutes les femmes du monde qui vont avoir 50 ans bientôt.
11:08 - Car vieillir, c'est compliqué dans notre société,
11:10 d'autant plus quand on est une femme
11:12 et d'autant plus à l'écran,
11:13 à tel point qu'on se retrouve dans des situations
11:15 totalement absurdes,
11:16 comme dernièrement avec Mélissa Joan Hart,
11:18 Sabrina l'apprentie sorcière pour les fins connaisseurs,
11:20 qui se retrouve à jouer une grand-mère à 47 ans.
11:23 Et comme l'ont fait remarquer certains internautes,
11:33 47 ans, c'est aussi l'âge de Céliane Murphy,
11:35 Ryan Reynolds ou Colleen Farrell.
11:37 Vous avez du mal à les imaginer papis dans des films ?
11:39 Eh bien, nous aussi.
11:40 - Quel âge as-tu ?
11:42 - 7 ans.
11:43 - Car même si les femmes de plus de 50 ans
11:45 représentent 42% de la population en France,
11:47 on ne les voit quasiment nulle part,
11:49 ni à la télévision, ni au cinéma et encore moins sur scène.
11:51 Et avec les années qui passent,
12:03 il y a donc celles qui optent pour la chirurgie esthétique
12:05 et qui sont pointées du doigt,
12:06 celles qui décident de rester naturelles
12:08 et qui sont aussi pointées du doigt,
12:09 leur point commun, c'est très certainement
12:11 de n'avoir demandé leur avis à personne
12:13 et de l'avoir eu quand même.
12:14 Alors il serait peut-être temps de leur lâcher la grappe
12:17 et de se demander pourquoi, au juste,
12:19 on a autant de mal à voir les femmes vieillir.
12:21 - J'adore !
12:24 Pourquoi est-ce qu'on a autant de mal à voir les femmes vieillir ?
12:28 D'abord parce que je pense qu'elles ont été
12:30 très longtemps invisibilisées,
12:32 parce que je pense qu'on vit dans un monde de filtres,
12:35 dans un monde d'images,
12:37 dans un monde où tout doit être parfait,
12:40 alors que je trouve qu'il n'y a rien de plus beau.
12:43 Et ça, c'est un message à faire passer,
12:45 parce que, tu vois, cette photo de moi,
12:47 je l'ai diffusée,
12:48 c'est pas simplement pour l'âgisme ou les haters,
12:52 mais c'est pour m'adresser aussi à des plus jeunes,
12:54 en disant "mais en fait, si déjà tu te filtres à 15 ans
12:58 pour essayer de correspondre à ce que l'on attend de toi,
13:01 tu vas être malheureuse, ma chérie,
13:03 parce que le temps passe".
13:05 Et moi, je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma vie,
13:08 aussi belle et aussi heureuse,
13:12 et ça n'a rien à voir avec la circonférence de mon postérieur,
13:14 tu vois, qui va très bien d'ailleurs.
13:17 Aussi... Non mais pardon, je te coupe la partie !
13:19 - Elle est magnifique !
13:20 - Non mais au-delà de ça, oui !
13:21 Mais ce que je veux te dire, c'est que...
13:23 Une femme qui a des formes,
13:25 c'est aussi une femme qui appelle à la sensualité,
13:27 c'est aussi une femme qui peut avoir une super vie.
13:30 J'ai jamais été aussi heureuse et épanouie qu'aujourd'hui.
13:33 - Et ça se voit.
13:34 - Ouais !
13:35 - Elle est dans le kiff, elle est arrivée, elle rigolait et tout ça.
13:37 "Ouais, ouais, ouais, ouais, je suis là, je fais vie".
13:39 J'aimerais qu'on écoute Sophie d'avant et que tu réagisses.
13:42 - Ouais.
13:43 - J'ai regardé beaucoup d'entretiens avec vous,
13:46 et souvent, j'ai vu un véritable sexisme.
13:49 Vous êtes l'exemple parfait qu'on peut continuer sa carrière
13:52 en étant une femme et qu'on n'est pas quelqu'un
13:54 qui doit disparaître après 50 ans.
13:56 Comment vous avez tenu face à ça ?
13:58 - Moi, j'ai tenu par des pirouettes, par l'humour.
14:01 Je m'en suis toujours sortie dès que je sentais des attitudes
14:06 ou des réflexions sexistes.
14:08 Je m'en sortais en devenant la bonne copine.
14:11 J'ai jamais cherché à me battre sur l'égalité des égaux,
14:17 mais je m'en sortais par des pirouettes.
14:19 Mais c'est vrai que je suis...
14:21 J'ai un peu l'impression d'avoir essuyé quelques plâtres
14:24 et d'avoir ouvert des voies de la même manière
14:27 que d'autres grandes journalistes l'ont fait avant moi.
14:32 - Alors, je comprends tout ce que...
14:36 Mais je pense qu'on a tous et toutes nos parcours.
14:40 Moi, je n'ai pas été confrontée au sexisme, véritablement,
14:45 même si j'ai été hyper sexualisée, tu vois, le temps de TF1.
14:49 Moi, j'ai souvenance qu'on choisissait mes fringues
14:52 et si on pouvait prendre des fringues qui étaient un peu sexies,
14:55 c'était quand même mieux.
14:57 Mais je n'ai pas eu ce sentiment-là, si tu veux.
15:01 En revanche, je sais que, par exemple, dans un choix de carrière,
15:04 et maintenant, je le réalise encore plus,
15:07 c'est que je suis allée faire de la radio
15:09 parce que j'aime profondément mon métier
15:11 et que j'y parle de choses dont je ne peux pas parler à la télévision,
15:15 c'est-à-dire d'actualité.
15:17 J'essaie de faire des choses intelligentes, vraiment, à la radio.
15:20 Et ça, on ne m'a pas encore corné un cerveau à la télé.
15:23 Enfin, maintenant, on s'y, mais à cette époque-là, c'était plus compliqué.
15:26 Mais néanmoins, je sais que, quelque part, dans mon inconscient,
15:29 il y avait cette stratégie pour pouvoir avoir une carrière qui dure.
15:33 Tu vois ?
15:34 - Mais il y a eu une déflagration dans votre carrière.
15:36 C'est lorsque vous avez publié le livre "La Consolation".
15:38 - Oui. - De quoi ça parle ?
15:40 - Ah, "La Consolation", ça parle de ça.
15:43 Ça parle d'une étreinte, qui est le titre de mon livre d'après,
15:45 parce que c'est... "La Consolation", c'est un...
15:48 En fait, je n'ai pas eu d'autre choix.
15:50 "La Consolation", c'est une urgence que j'ai ressentie,
15:53 d'écrire et de pouvoir désigner du doigt
15:58 l'homme qui m'avait violée quand j'avais 13 ans.
16:01 - C'était le photographe David Hamilton.
16:03 - C'était le photographe David Hamilton,
16:04 et en le soupçonnant, et j'avais bien raison,
16:07 d'avoir violé énormément de jeunes filles qu'il photographiait,
16:10 et c'était son fond de commerce.
16:12 Et donc, j'ai écrit ce livre, "La Consolation",
16:14 pour ça, pour vraiment le montrer du doigt, avant qu'il ne meure.
16:18 Je voulais surtout pas qu'il meure sous les hommages.
16:20 Et puis, j'ai écrit aussi "La Consolation",
16:22 parce que je voulais dénoncer une injustice profonde
16:26 dans la loi française, qui sont les délais de prescription.
16:30 Et voilà, et ce livre a amené à un combat politique
16:34 dont vous avez parlé tout à l'heure dans le magnéto,
16:36 et a amené à un changement de loi le 2 août 2018.
16:39 Donc là, pour le coup, je suis très heureuse
16:42 de tout avoir quitté pour ça.
16:44 - Il y a eu des prises de parole récemment,
16:46 je pense notamment à Judith Godrech,
16:48 qui a parlé de l'emprise dont elle était victime
16:50 par le réalisateur Bonois Jacot.
16:52 La parole commence à se libérer encore.
16:54 Pourquoi est-ce que ça prend autant de temps ?
16:56 Et qu'est-ce que vous pensez de ces témoignages-là ?
16:58 Est-ce que ça résonne chez vous ?
17:00 - Moi, je suis toujours très touchée
17:02 par cette libération de la parole.
17:04 Je suis très impressionnée par le flot de témoignages qu'il y a.
17:10 Et je regarde tout ce mouvement-là avec à la fois attendrissement
17:14 et parfois une forme d'inquiétude aussi.
17:16 Parce que c'est un sujet, je trouve,
17:18 qui est inquiétant de par ce qu'il dénonce,
17:21 de par l'ampleur, et puis de par...
17:24 J'ai peur, si tu veux, que ce sujet devienne
17:28 presque comme une news banale.
17:30 Tu vois ce que je veux dire ?
17:32 Je trouve ça formidable de parler,
17:34 mais je pense qu'il y a eu la parole,
17:36 il y a eu des dégueulis, il y a eu des...
17:39 Enfin, il y a beaucoup de choses maintenant.
17:41 On voit des tribunes et on s'entrechoque à coups de tribunes.
17:45 Il y a quelque chose, parfois, qui me fait peur dans la façon dont...
17:48 Par exemple, tu vois la consolation.
17:50 J'ai essuyé les plâtres, comme Sophie Davant,
17:52 dans un autre registre,
17:54 parce que c'était un an avant Weinstein,
17:56 c'était un an avant #MeToo.
17:58 Mais je sais que cette parole,
18:00 parce qu'elle était seule et que c'était la mienne,
18:02 elle était organisée.
18:04 Et parfois, je m'inquiète et j'ai peur
18:06 de la façon dont elle se libère,
18:08 parce que c'est une nécessité,
18:10 mais j'ai peur qu'elle ne soit pas entendue ou pas comprise.
18:13 Ce mot, il est important, "consolation",
18:15 parce qu'on l'entend pour le coup très, très peu dans les dernières affaires.
18:18 Comment vous, vous vous êtes consolée ?
18:20 Comment on se remet d'un tel drame ?
18:22 Mais parce que je n'ai pas eu d'autre choix,
18:25 sinon, là, pour le coup, sinon j'en mourrais de ce que je vivais.
18:28 Comment je me suis consolée ?
18:30 Je me suis consolée en...
18:32 D'abord, parce que j'ai été profondément aidée.
18:35 Je me suis consolée par l'écriture,
18:38 je me suis consolée par la documentation.
18:41 Voilà, je me suis consolée par la...
18:46 En fait, j'ai organisé, si tu veux, ma propre survie.
18:50 Donc, j'ai vraiment eu une sorte de team autour de moi,
18:53 en leur disant, écoutez, je vais crever, donc aidez-moi.
18:56 Ça a été ma manière à moi, donc je suis suivie par un psy,
18:59 j'ai fait plein de choses, et ça m'a pris 10 ans, Mouloud.
19:02 On a le sentiment, tout à coup, que ça a été comme ça.
19:04 -C'était un long travail. -C'est un très long travail.
19:06 Et c'est encore un travail actuel.
19:08 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je ris, je vis, je fais l'amour,
19:11 je baisse, je bois, je mange,
19:13 et je veux être totalement moi-même et j'emmerde le monde.
19:16 Mais en même temps, j'ai des moments de chagrin qui sont abyssaux,
19:20 où finalement, tout ça remonte encore.
19:23 Donc, j'ai aussi appris à vivre avec ça et à pactiser avec ça.
19:28 Quel conseil, en tant que Flavie Flaman,
19:31 qui, à 13 ans, a été abusée par un photographe,
19:35 tu peux donner à une jeune fille ou à un jeune garçon qui nous regarde ?
19:38 Parce qu'on est très suivis, nous, par les jeunes, sur les réseaux.
19:41 C'est très délicat, parce que chaque histoire, en fait,
19:45 si j'avais une personne en face de moi,
19:47 déjà, je l'écouterais, ce serait la première chose,
19:49 et je répondrais en fonction de ce qu'elle est.
19:52 Alors, évidemment, il y a cette idée, tu vois,
19:54 il y a l'injonction à parler, à libérer la parole.
19:57 Je ne pense pas qu'il faille en faire une injonction.
20:00 Je pense qu'il faut un temps pour que la parole puisse se libérer.
20:04 Donc, j'aurais tendance à l'accompagner,
20:07 ce jeune, cette jeune, en lui expliquant
20:10 qu'il y a forcément autour d'elle des gens
20:12 qui vont pouvoir recueillir les mots
20:14 qu'il ou elle a envie de dire maintenant.
20:16 - C'est dit. - Ça n'est pas simple.
20:18 Mais tu vois, le côté dire "parle, parle, parle",
20:21 c'est pas si simple.
20:22 Et d'ailleurs, c'est pour ça aussi que ça met autant de temps.
20:25 C'est que c'est très, très difficile de parler.
20:28 Mais je rassurerais en tout cas cette jeune ou ce jeune
20:32 sur l'environnement bienveillant qu'elle peut trouver.
20:35 Parce que parfois, tu parles, mais tu parles pas aux bonnes personnes.
20:38 Et c'est ce que j'ai fait, moi, à une époque.
20:40 Flavie Flamand, on va faire un petit jeu ensemble.
20:43 Toute la télévision française a des questions à te poser.
20:45 C'est la foire aux questions.
20:46 - Ah ouais ? - Ouais.
20:47 Pourquoi la Normandie et Tony Parker
20:50 vont accueillir Taylor Swift
20:52 avec un pesto maison ?
20:53 Quel signal ça donne ?
20:54 Première question de Julien Bugier.
20:58 Les Français font de moins en moins d'enfants.
21:01 Alors, comment l'expliquer ?
21:02 Oh là là, c'est l'un des sujets que je dois aborder.
21:05 C'est très, très vaste.
21:06 Mon dossier est comme ça, justement, pour une émission de radio.
21:09 Je pense que les temps sont difficiles.
21:11 Je pense qu'il y a une société qui, parfois, nous inquiète.
21:13 En tout cas, un avenir qui est incertain.
21:15 L'écologie, l'économie.
21:17 Je pense que, parfois, on nous ressasse tellement, tellement d'infos
21:20 qu'on n'a pas spécialement envie de faire l'amour
21:22 quand on rentre le soir.
21:23 Et je pense qu'il y a, aujourd'hui,
21:25 dans la volonté d'être parent,
21:28 une pensée responsable
21:31 à côté d'une pensée qui...
21:33 Moi, quand j'ai eu envie de faire des enfants,
21:34 j'ai dit "J'ai envie de faire des enfants", quoi.
21:36 Voilà, c'était un truc, tu vois, viscéral.
21:38 Je pense qu'à l'émotion
21:40 vient s'ajouter, aujourd'hui, la réflexion.
21:42 Question de Faustine Bollard.
21:44 Sur une échelle de 1 à 10, vous vous aimez comment ?
21:46 Quoi ?
21:47 Écoute...
21:50 Aujourd'hui, je m'aime à 8.
21:55 Voilà.
21:56 Parfois, je m'en taille 9, tu vois.
21:58 Parfois, je me surkiffe à 10.
22:00 Parfois, je descends,
22:02 mais je fais en sorte de me kiffer, quoi.
22:04 Question de Bruce Toussaint.
22:06 Notre espérance de vie continue d'augmenter.
22:09 Pour la première fois,
22:11 celle des hommes atteint les 80 ans.
22:13 Nous, les femmes, vivons toujours plus longtemps.
22:16 On s'est demandé pourquoi, comment expliquer cet avantage.
22:19 Il a changé, Bruce.
22:21 Oui, il a changé.
22:22 C'est pas possible.
22:23 Mais oui, mais c'est fait comme c'est...
22:24 Oui, il a changé, Bruce.
22:26 Ça lui va bien, là.
22:27 Alors, pourquoi les femmes vivent plus longtemps ?
22:29 Écoute, je ne sais pas.
22:30 Est-ce qu'il y a cette idée de la conservation, tu sais,
22:32 parfois un peu, je ne sais pas, de l'espèce,
22:35 de faire gaffe et tout.
22:37 J'en ai aucune idée.
22:38 Moi, ça me va bien, quoi.
22:39 Enfin, tu vois, plus longtemps que les mecs, je m'en fous,
22:41 mais le plus longtemps possible, quoi,
22:42 parce que j'ai du temps à rattraper.
22:44 Merci à tous !
22:46 [SILENCE]