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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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00:00 C'est l'histoire d'une chanson. Au début, ça faisait ça.
00:02 Connaissez-vous Nené ?
00:12 Nené le charcutier qui vend des saucisses plates et des boudins carrés.
00:16 J'avais un père qui m'a montré la guitare au début.
00:20 Et après, il faut s'acharner.
00:23 Je suis un chariot qui passe par, comme Lady Godiva.
00:27 Je vais y aller, aller, aller.
00:29 Je ne t'ai pas laissé, pas laissé, pas laissé.
00:33 Je ne t'ai pas laissé.
00:35 Ça me passionne l'amour.
00:37 Ça me touche trop pour que je n'en parle pas.
00:39 Ne me tuez pas, ne me tuez pas, ne me tuez pas.
00:41 Hey, hey, hey !
00:42 Ne me tuez pas, ne me tuez pas.
00:44 Ouh, ouh, ouh, ouh.
00:45 Ne me tuez pas, ne me tuez pas.
00:47 Passez un bon moment, un bon moment.
00:48 Ne me tuez pas, ne me tuez pas.
00:50 Merci à chacun de vous qui m'avez porté pendant tout ce chemin-là.
00:53 Passez un bon moment.
00:57 Quelle arrivée !
01:05 Quel plateau ! Ça va ?
01:07 - Oui, merci beaucoup. - Bienvenue, Vianney.
01:09 Merci. Merci, merci.
01:11 J'avais très envie qu'on ait l'occasion de ne parler que tous les deux.
01:14 Bienvenue dans cette nouvelle version de Clique.
01:16 Nouvel album qui s'appelle 2A3.
01:19 Ça sortira le 10 novembre prochain avec des collaborations dans tous les sens.
01:22 Des duos avec Zazie, Ed Sheeran, Big Fleo, Lee et Mika.
01:25 Mais également, il faut le révéler, MC Solar, Renaud.
01:29 Des légendes.
01:30 - Des légendes. - Des légendes.
01:31 Eh oui, mon patron.
01:32 Est-ce que finalement, être entre MC Solar et Renaud,
01:35 c'est pas ça la pop aujourd'hui ?
01:37 On est héritier de ces gens-là, par-dessus tout.
01:42 Mais on est héritier de Brassens et d'encore plus loin, d'Eddie Piaf.
01:48 L'autre soir, je pensais à ça.
01:49 Il y avait une chanteuse, elle avait 16 ans.
01:51 Je voyais une amatrice, là.
01:52 Elle chantait comme Eddie Piaf.
01:54 Et donc, on est pétri de tout ça.
01:57 Claude, il se trouve que...
01:59 - Solar. - Voilà, Solar, bien sûr.
02:01 Quand on regarde, oui, aujourd'hui, ce qui est écouté en France,
02:05 sans Claude, c'est pas la même histoire.
02:07 C'est une évidence.
02:09 Moi, j'étais resté sur décembre 2022.
02:11 Bien dit, je vais commencer à lever le pied.
02:13 Je vais aller me reposer.
02:15 Moi, j'ai plus de tournée.
02:17 Voilà, ça s'est décidé.
02:19 Ça faisait un temps que j'y pensais,
02:21 mais j'ai eu besoin de quelques années sans être sur la route
02:25 et en dormant à la maison.
02:27 C'est un truc qui me manquait.
02:29 Franchement, on a fait, je pense, entre 800 et 1 000 concerts, peut-être.
02:33 Et c'est beaucoup.
02:35 Donc là, j'ai besoin d'être plus à la maison.
02:38 Je vais sacrifier trop de choses dans ma vie de tournée.
02:41 - Sacrifier quoi ? - En fait, si tu veux,
02:43 t'as plusieurs manières de faire des tournées.
02:45 T'as des trucs où tu sacrifies peu de choses, finalement.
02:47 Tu arrives, tu fais ton concert et tu repars.
02:50 Moi, si tu veux, je dors avec les gars dans le bus.
02:53 Je me lève avec eux.
02:55 Je passe la journée avec eux.
02:57 Je suis là pour eux.
02:58 Pendant le montage, on discute, machin.
03:00 Et puis je fais le concert, 2h.
03:01 Et derrière, je vois les invités, 2h.
03:03 Et puis je vois les gens pendant 2h sur les parkings qui attendent.
03:07 Donc je me couche à 4h.
03:09 Et puis, rebelote, dès 7h du mat', le lendemain, je donne tout.
03:12 Donc, je peux...
03:14 Physiquement, c'est pas compatible.
03:17 Sauf que c'est comme ça que je veux vivre la tournée.
03:19 Donc, c'est ça ou rien. C'est tout ou rien.
03:22 - Y a eu un élément déclencheur ou une anecdote
03:24 où tu t'es dit "Ça y est, c'est le truc de trop."
03:27 - Ouais, mon fils. C'est sûr, j'ai eu un petit bébé.
03:30 - Félicitations. - Ouais, merci.
03:33 Et il a débarqué au début de la tournée.
03:35 Et dans ma tête, c'était largement compatible, tu vois.
03:39 Et ça l'a été de fait,
03:41 parce que je me suis débrouillé. Mais c'est trop violent.
03:44 Je partais sur scène, j'oubliais tout, j'étais heureux.
03:47 Mais d'être parti, je voyais pas le sens, du coup.
03:50 J'avais l'impression d'avoir fait un mauvais choix.
03:52 Je disais "Je comprends pas, on fait un enfant, c'est pour être avec lui."
03:55 Sinon, vraiment, on a fait un choix qui était pas le bon.
03:59 Et donc...
04:02 Et là, je me disais que je faisais un truc qui était pas dans l'ordre des choses.
04:05 Donc la tournée, voilà, pour l'instant, c'est fini.
04:09 - Toi, t'as grandi dans une famille assez soudée ?
04:11 Avec beaucoup d'enthousiasme, t'étais le petit garçon très enthousiaste.
04:14 Toi, étant musicien connu,
04:18 producteur, chanteur, certes qui a arrêté les tournées,
04:22 est-ce que tu te vois fonder une famille ?
04:25 Et quelles conditions il faut avoir pour donner ça aujourd'hui à un enfant ?
04:28 - En fait, ne pas passer à côté de la vie de famille,
04:36 je trouve que c'est vraiment...
04:38 Arriver à remettre l'église au centre du village,
04:41 en ce qui concerne notre égo, notre manière de fonctionner.
04:44 On ne peut pas être individualiste.
04:48 C'est fini, ça, à partir du moment où t'as un enfant.
04:51 Et surtout, quand t'as un enfant, tu réalises que tu vivais beaucoup pour ta gueule.
04:55 Et même moi, je pensais vraiment être tourné vers les autres.
04:58 Mais j'ai réalisé en ayant un enfant que, non, l'air de rien,
05:02 je faisais quand même un peu tout pour moi.
05:04 C'est pas une autocritique, c'est comme ça.
05:07 Tant que t'as pas d'enfant, tu vis pour ta vie
05:10 et ce que tu construis pour toi, finalement, ton héritage, c'est toi.
05:14 Sauf que d'un coup, t'as un petit bonhomme qui lui va rester derrière
05:18 quand toi, tu partiras.
05:20 Tout change, ta perspective change.
05:22 Donc je crois qu'en tout cas, de vouloir avoir des enfants...
05:26 Après, tous les schémas peuvent s'entendre.
05:30 Moi, j'ai ma vision.
05:33 Ma vision, c'est que si tu fais des enfants, c'est pour t'en occuper.
05:36 Être là pour eux, les accompagner jusqu'à ce qu'ils partent.
05:39 C'est un tiers de leur vie, ils vont la passer avec toi.
05:42 Donc pendant ce tiers, les armer, les équiper,
05:46 et pour ça, faut être présent.
05:48 -Est-ce que tu comprends mieux chez tes parents maintenant que tes parents ?
05:52 -Alors, tu sais quoi ? Là, j'ai fait un clip récemment,
05:55 où je me suis plongé dans mes archives.
05:57 J'ai vu plein d'images de quand j'étais enfant et tout.
06:00 Et en fait, on oublie tout l'amour que nous ont donné nos parents.
06:06 Et moi, heureusement que j'ai ces vidéos,
06:08 parce que leur amour, il est en moi, tout ça,
06:10 mais en fait, être parent, c'est donner beaucoup
06:13 et accepter de pas avoir énormément en retour.
06:16 L'enfant, il oublie, parce qu'il grandit, il est petit,
06:19 quand tu lui donnes tout cet amour.
06:20 Le bébé, il se souvient de rien.
06:21 Mon fils fait déjà 2 ans,
06:22 et il se souviendra de rien de ce que je lui ai donné, là.
06:25 Donc, il faut vraiment... C'est un don, que d'être parent.
06:30 Ça, je l'ai vraiment...
06:32 Je le prends évidemment plus en considération aujourd'hui.
06:38 -Les images qu'on voit sont issues du clip avec Renaud.
06:41 C'est réalisé par Loris Giuliano.
06:43 Comment ça s'est fait, la connexion avec Loris ?
06:45 Quelqu'un qu'on aime énormément chez Clique,
06:47 un des plus grands youtubeurs français,
06:50 la personne la plus intéressante.
06:51 Pour moi, c'est le meilleur.
06:53 -Pour moi aussi, en fait.
06:55 Pour moi aussi, parce que c'est pas qu'un youtubeur, c'est ça.
06:58 C'est un mec très profond,
07:02 et on sait pas, mais c'est ça qu'on reçoit dans sa vidéo.
07:04 On rigole bien, sauf qu'au fond, il y a toujours une double lecture,
07:07 il y a quelque chose de fort.
07:09 Et c'est un gars...
07:10 Ouais, voilà, Loris, je l'ai toujours suivi.
07:13 Ça fait des années.
07:14 Je lui avais écrit, et puis on a juste discuté.
07:17 Et on s'est mis à sympathiser, à se voir.
07:20 Donc c'est de la pure amitié depuis quelques années, maintenant.
07:24 Et cet été, quand j'ai vu, je lui ai fait écouter mon duo avec Renaud,
07:27 il m'a dit "Mec, je sais que je vais avoir une idée,
07:30 est-ce que je peux te proposer un truc ?"
07:31 Mais on avait jamais prévu de travailler ensemble.
07:33 Et un jour, il est venu avec une idée, il m'a dit
07:36 "On va monter tes archives, on va montrer le temps qui passe,
07:39 par contre, il faut que tu me dises un peu où tu veux,
07:41 quel que doit être le message."
07:43 Donc on s'est mis là-dedans ensemble, c'est des centaines d'heures.
07:46 -Et le résultat, ça donne un clip avec un morceau avec Renaud.
07:49 Il y a des gens à la rédaction qui ont pleuré en l'écoutant.
07:51 -Ah, ça me fait plaisir.
07:52 -Le morceau, ça les fait chialer, vraiment, comme ça.
07:54 "Qu'est-ce qu'il y a ? Ça va pas ce matin ?
07:56 Non, c'est Renaud et Ibiane ?"
07:58 On écoute.
07:59 -Je suis prêt à me battre encore mille ans
08:02 Je vais le faire pour mes enfants
08:05 Avant, j'avais jamais peur
08:07 Puis je suis devenu parent
08:09 J'ai peur de l'avenir
08:10 Non pas du mien, mais du leur
08:11 Non pas des liens, mais du pire
08:13 Monte les mers, fane les fleurs
08:15 -Est-ce que t'as l'impression...
08:18 Je sais que c'est toujours dur de dire ça à un artiste,
08:20 d'avoir ton classique.
08:22 Parce que ça, ce morceau, je te le dis, c'est un classique.
08:24 Il est entré dans la chanson française.
08:27 -Oui, il vient de sortir.
08:28 -D'office, comme ça, il est entré, boum, boum, Renaud, Ibiane.
08:30 -Ah oui ? Bah, ça me fait plaisir, mais...
08:33 Ça, on me voit surtout en concert.
08:34 Malheureusement, j'ai plus de tournée,
08:36 donc je peux pas le voir, mais...
08:37 Mais je sais qu'en concert, il y a des chansons,
08:40 je suis obligé de les faire.
08:41 Donc j'en ai deux que je suis vraiment obligé de faire.
08:44 Voilà.
08:45 C'est "Je m'en vais" et "Beau papa".
08:47 Et peut-être que si un jour je refais une tournée,
08:49 il y aura celle-là, mais c'est un peu tôt.
08:50 Franchement, je sais pas du tout.
08:52 -Parce que dans ce morceau, ce qui est dingue,
08:53 c'est qu'il y a la peur de la mort,
08:56 qui est quelque chose que t'avais jamais évoqué de cette manière-là.
08:59 -Alors franchement, c'est pas la peur de la mort.
09:00 Non, non, il y a la...
09:02 Ouais, c'est testamentaire,
09:03 dans le sens où, en effet, je parle vraiment de la faim,
09:05 mais j'ai pas peur du tout.
09:07 Justement, je dis tout ce que je veux,
09:09 par contre, c'est au moment où je pars,
09:11 je veux avoir vécu.
09:13 -Il y a cette phrase qui est folle,
09:14 "J'ai peur de l'avenir, non pas du mien, mais du leur."
09:16 -Ouais, exactement.
09:17 Ça, c'est...
09:19 C'est pour mes enfants, c'est-à-dire que réellement,
09:21 je me sens à toute épreuve, si tu veux.
09:24 J'ai peur de rien, vraiment.
09:27 Mais mes petits, par contre, si.
09:29 Évidemment que je m'inquiète pour eux.
09:31 -Dans le monde actuel, qu'est-ce qui te fait peur pour eux ?
09:33 -Bah...
09:35 Purement et simplement, la violence,
09:38 et puis le repli sur soi.
09:40 C'est de dire...
09:41 Tu sais, même dans la musique,
09:43 parce que c'est ça que je connais le mieux.
09:44 Moi, pourquoi je fais cet album, aussi ?
09:47 C'est que j'aime vraiment qu'on se mélange
09:50 et qu'on aille vers celui qui ne nous ressemble pas.
09:53 Et...
09:56 Et c'est le faire, mais avec une volonté de progresser,
09:59 d'apprendre, d'en tirer quelque chose.
10:00 Moi, j'ai essayé à chaque fois, avec chaque personne,
10:03 que ça soit MC Solar ou Ed Sheeran ou Kenji,
10:06 ou... Qu'importe.
10:08 Je voulais aller chercher ce qu'il y a pas chez moi
10:10 et voir en quoi ça me touchait,
10:13 et je pouvais m'y retrouver.
10:14 Et...
10:16 Et je pense que, nous, il y a quand même toujours
10:19 des grossissions de musique de jeunes,
10:22 musique de darwon, du rap, de la variété et tout.
10:26 Moi, je suis pas trop dans ces trucs de clochés.
10:29 J'aime pas qu'il y ait des cérémonies rap,
10:32 des cérémonies variétés et tout.
10:34 J'aime pas ça du tout, en fait.
10:36 Et je pense que...
10:39 J'aime pas ça, mais que c'est un peu le reflet, en effet,
10:41 d'une tendance un peu actuelle.
10:44 Évidemment... -Il y a aussi des gens
10:46 qui font leur fête parce qu'ils sont pas invités à la grande fête.
10:48 -Ouais, ouais. -Il y a aussi un problème de base.
10:51 -Ouais, mais c'est pas si simple.
10:53 Pour ce sujet-là, c'est pas si simple.
10:55 Et Dieu sait, comme je suis pas un fan de la grande fête.
10:57 Mais c'est pas si évident,
11:01 parce qu'à la fois, ceux qui triomphent à la grande fête,
11:04 ils sont du rap.
11:05 Donc, tu peux pas... C'est assez compliqué.
11:07 Il y en a certains qui sont pas invités.
11:09 Et c'est pas normal.
11:11 Mais c'est pas que des mecs du rap.
11:13 Kenji, Victoire de la musique, bon, il a jamais existé.
11:19 Je sais pas combien de millions d'albums il a vendus, Kenji.
11:21 C'est un chanteur, je l'ai vu.
11:23 Il chante mieux que nous tous.
11:25 Bon, je pense à lui.
11:27 Matt, pourquoi ? On peut aimer ou pas ?
11:29 Bon, il y a des millions de gens qui le suivent.
11:32 Mais il est pas invité.
11:34 Mais c'est pour ça que je te dis,
11:35 il faut pas se victimiser non plus et dire "Nous, on y est pas."
11:38 Il y a plein de gars qui n'y sont pas et qui méritent, vraiment.
11:40 Et c'est pas que des gars du rap.
11:42 Il faut regarder.
11:43 En musique classique,
11:45 ils ont les Victoires de la musique classique, du coup.
11:47 C'est dommage.
11:48 C'est dommage.
11:49 Les Flames, les Victoires de la musique classique,
11:51 Victoire du jazz.
11:52 Voilà.
11:53 -Je reviens sur le morceau avec Renaud.
11:55 Tu dis "Certains voudraient vivre vieux.
11:57 C'est une erreur, faut vivre mieux."
11:59 Est-ce que toi, t'as l'impression de commencer à être vieux ?
12:03 -Forcément, un peu, mais...
12:06 Mais en fait, j'y pense pas du tout.
12:09 Voilà.
12:10 Ça ne m'intéresse pas, en fait.
12:12 Et même, tu vois, mon public,
12:14 j'allais dire, on n'a pas d'âge, parce qu'il y a vraiment tous les âges.
12:17 T'as des bébés, t'as des tout-petits, t'as des moins de 10 ans,
12:21 t'as des ados, t'as des mecs de mon âge, des vingtenaires,
12:23 des grands-parents.
12:25 J'ai vu une dame de 100 ans, une fois.
12:28 Elle était là avec toute sa famille.
12:30 Et je pense que mon public, il ressent ça.
12:34 Moi, ça ne m'intéresse pas.
12:35 L'âge, c'est même pas un truc qui compte.
12:39 Il y a le vécu, l'expérience.
12:41 Je trouve que ça peut être un truc qui se valorise,
12:43 ce qui est intéressant.
12:44 Mais ça donne pas tout le temps raison, forcément, aux anciens.
12:48 Donc c'est pas si déterminant, finalement.
12:51 -On sait que t'as arrêté le live.
12:52 T'as quand même une guitare à côté.
12:54 -Toujours pas.
12:55 -Tout à l'heure, on aura la chance d'avoir un petit live de Vianney sur le plateau.
12:58 Cette guitare, elle va servir au Téléthon.
13:00 -Ouais.
13:01 -Tu vas être le parrain du Téléthon.
13:02 C'est une cause qui est très importante.
13:04 Je sais que tu t'engages dans plein de causes,
13:06 notamment contre le froid, contre les gens qui sont à la rue,
13:09 que t'es quelqu'un de très, très présent.
13:11 Et j'ai l'impression que t'es en train de prendre une place,
13:14 malgré toi, mais juste en faisant les choses, pas en déclarant,
13:17 comme l'avait laissé un peu Jean-Jacques Goldman.
13:19 C'est-à-dire que là, sur cet album, tu commences à être beaucoup plus produceur.
13:23 On voit que t'adores faire ça, que t'adores écrire, composer pour les gens,
13:26 mais que t'adores être à la fois dans l'ombre, mais dans l'action.
13:29 Dans l'ombre, musicalement.
13:30 C'est-à-dire que t'as envie de moins te montrer,
13:33 mais t'as envie d'être dans l'action, de se dire, voilà,
13:35 ma notoriété, les gens que je peux connaître,
13:37 mon talent de composition ou ma capacité à fédérer des gens,
13:40 je veux qu'elles servent à des causes.
13:43 -Ouais, t'as dit ce que j'essaye, en effet, de mettre en place dans mon quotidien.
13:50 Quand je fais l'album de duo, c'est pour partager un peu la fiche,
13:53 parce que j'ai adoré le faire tout seul, beaucoup,
13:56 mais je sais bien que ce que je préfère, finalement,
13:59 c'est quand même d'écrire pour d'autres ou comme ça, avec les autres.
14:04 C'est des périodes, mais globalement, j'aime bien ça.
14:07 Et puis après, le fait que ça serve à quelque chose,
14:10 c'est plutôt que ça soit fertile.
14:13 D'autres choses que notre réussite perso,
14:15 c'est d'en faire profiter, en effet, à des causes qui nous touchent.
14:19 Et ça, après, c'est l'éducation avec Jean-Jacques, quand même,
14:23 que je connais, que j'aime profondément.
14:27 On n'est pas de la même génération, pour le coup,
14:32 mais on a eu, je crois, des éducations assez semblables.
14:36 On est pourtant très différents,
14:39 mais il y a quand même un truc sur ce qu'on a reçu,
14:42 mais ce qu'on peut pas enlever de nous.
14:45 Il y a des choses en commun, je peux pas le rogner, ça, c'est sûr.
14:49 Et j'en suis même fier.
14:51 -Il y a aussi un point commun, c'est un rapport distancié à la politique.
14:54 C'est-à-dire d'être dans l'action, dans le concret,
14:57 de pas vouloir être forcément dans le débat d'idées,
15:00 mais de dire "on va juste prendre les problèmes concrets et on va agir".
15:03 -Ouais, et d'autant que je trouve que la politique, elle est partout.
15:07 Elle prend beaucoup de place dans notre humeur quotidienne.
15:11 T'as vu, en ce moment, en vrai,
15:13 il y a des gens qui me répondent vraiment,
15:15 quand je demande s'ils savent, ils me disent "ouais",
15:17 parce qu'ils sont atteints par ce qui se passe.
15:20 Tu vois, Israël-Palestine,
15:22 ça atteint vraiment beaucoup de gens, profondément.
15:25 C'est pas anecdotique.
15:27 -Il y a personne qui se réveille en répondant "ça va" depuis que ça a démarré.
15:32 -Et je crois vraiment que notre rôle, il est quand même de...
15:36 Alors, on est là pour véhiculer des valeurs, des messages, évidemment,
15:40 mais pas faire le jeu de la politique, pas rentrer là-dedans.
15:44 Tu sais, parfois, il y en a qui chantent pour un candidat à une élection,
15:49 un truc comme ça.
15:50 Je crois vraiment que c'est une erreur,
15:52 parce qu'on n'a pas à leur faire cet honneur-là.
15:54 Eux ont des comptes à nous rendre, à nous organiser une vie
15:58 où on est plus en sécurité, et financièrement, et physiquement.
16:02 Ils ont un rôle, si tu veux, qui est déjà compliqué.
16:05 Visiblement, ils se dépatouillent pas très bien depuis un petit bout de temps.
16:10 Nous, notre mission, c'est d'essayer un petit peu de se proposer un soupape.
16:13 Tu vois ?
16:14 Donc oui, on parle de valeurs, et de projets, et de concrets,
16:17 mais je vais certainement pas rentrer dans la politique,
16:21 parce que les gens, on leur a donné trop de leçons trop longtemps.
16:24 Pardon, mais ça marche pas.
16:26 L'idée, c'est plutôt que les gens aillent bien, se sentent mieux avec eux-mêmes,
16:30 et ça, ça passe par la culture,
16:32 parce que la culture, ça leur apporte un truc...
16:35 extérieur.
16:39 C'est presque pas le monde réel.
16:41 On est là pour apporter quelque chose d'impalpable sur ce qu'ils vont ressentir,
16:45 et ça va les faire avancer, réfléchir, progresser.
16:48 Voilà, et je crois que la politique viendrait polluer tout ça.
16:52 Donc c'est vrai que moi, j'ai fait le choix de pas me politiser.
16:57 -Non, mais là, on le voit avec le conflit, il suffit simplement de dire,
17:00 "Nous, tout ce qu'on veut, c'est un cessez-le-feu, c'est la paix",
17:03 tout de suite, ça devient une position clivante,
17:08 parce que c'est soit un camp qui réclame quelque chose, soit l'autre,
17:10 alors qu'on est tous victimes de la situation.
17:13 On condamne tout, on peut rien valider,
17:15 mais on n'a pas envie d'être piégés par la politique, en fait.
17:18 -Et puis je crois que c'est important de faire preuve d'humilité
17:22 quant à ce qu'on sait et maîtrise sur ce sujet-là,
17:25 quel que soit le camp, je crois qu'en tout cas sur ce sujet-là,
17:28 il y a quand même quelque chose qui nous dépasse.
17:31 Je pense qu'on n'a pas la grille de lecture, toi et moi.
17:35 On a grandi dans un pays où, globalement, l'info,
17:37 parfois, il y a de l'intox, tout ça,
17:39 mais globalement, on sait à peu près la vérité sur la longueur.
17:43 Là, on sait vraiment pas tout le temps tout ce qui se passe,
17:46 les étapes, tout est compliqué.
17:49 Donc on est loin, il y a plein de gens qui n'y sont jamais allés, là-bas.
17:53 Donc moi, j'ai eu la chance d'aller là-bas.
17:57 C'est un voyage qui m'a bouleversé.
18:01 Et bref, même en y étant allé, en m'y étant vraiment intéressé,
18:05 je considère que je suis complètement ignorant sur le sujet.
18:09 -Qu'est-ce qui t'a bouleversé, là-bas ?
18:11 -Ça m'a bouleversé, parce que je me suis réellement dit
18:14 que c'était le berceau de tout ce que je connaissais,
18:17 du fonctionnement de ma société, de ma vie.
18:21 J'étais à Jérusalem, un bon bout de temps.
18:24 Alors là, Jérusalem, c'est l'inverse, finalement,
18:27 de tout ce qu'on entend en ce moment.
18:30 Quand j'y étais, il y avait un mélange qui était criant.
18:34 Tu avais le mur des lamentations, tu avais la mosquée,
18:38 puis tu avais le tombeau du Christ, mais ça à quelques pas.
18:42 Et puis chacun qui venait rendre visite à l'autre.
18:45 C'est complètement dingue.
18:47 La réalité, c'est quand même ça, à la base.
18:49 De cet endroit, il y a quelque chose de surréaliste.
18:53 Et puis quand on grandit dans ce pays,
18:56 on entend quand même parler d'écrits d'Anciens Testaments
19:00 et de Père Nouveau, ces endroits, ils sont là.
19:03 Le prophète Jésus pour les musulmans, il était là-bas.
19:07 Il se trouve que c'était le fils de Dieu pour les chrétiens.
19:11 Et voilà, je trouve ça assez bouleversant
19:15 sur, finalement, le berceau de toutes nos civilisations.
19:20 C'est là-bas que ça se passe.
19:22 Et finalement, moi, par rapport à la situation,
19:26 j'ai de la tristesse, mais j'ai pas d'attache là-bas.
19:30 En tout cas, je n'en ai pas, apparemment, familiale.
19:33 Mais j'ai de la tristesse parce que j'ai vu, de mes yeux vus,
19:37 comme, finalement, on était tous héritiers de cette zone.
19:41 C'est peut-être pour ça qu'on se déchire alors qu'on en est si loin.
19:44 Mais voilà, on peut ressentir de la tristesse,
19:47 mais de là à essayer de résoudre le problème soi-même
19:50 avec un tweet, c'est ambitieux et c'est compliqué, très compliqué.
19:55 -Et c'est impossible, malheureusement.
19:57 -Ouais. Notre rôle, c'est, avec ce que tu fais,
20:01 d'emmener les gens ailleurs.
20:02 Quand tu fais ton interview de Wembi, de N'Gi Jol, machin,
20:05 moi, quand je regarde ça, en ce moment,
20:08 le bien que ça me fait, en fait.
20:10 Je me dis, le gars, il me parle juste de sa passion.
20:13 Un truc d'humain, là. Un truc bourré d'humanité,
20:17 une vie de rêve, je veux dire, une vie qu'il a rêvée,
20:21 qu'il a construite, un projet.
20:23 C'est beaucoup plus intéressant, en ce moment.
20:26 C'est plus de bien que le reste de l'actualité.
20:29 Donc il faut les deux avoir conscience du monde réel,
20:33 mais savoir s'évader.
20:35 Et il faut qu'on puisse continuer à être cette source d'évasion.
20:39 -On allait faire un tour sur tes réseaux, Vianney.
20:41 C'est le clic sûr.
20:42 -On a cliqué sur vous, Vianney.
20:49 Et je crois qu'au début, entre le rythme de la quotidienne,
20:52 la fatigue, tout ça, on s'est planté.
20:54 On a quand même vérifié, le pâté est super bon,
20:56 mais c'était clairement pas vous.
20:57 Alors on a retrouvé vos réseaux,
20:58 et on a vu votre passion pour la musique,
21:00 avec des mélodies qui donnent un peu envie de...
21:03 de chialer.
21:04 Vous jouez et chantez partout.
21:11 -La montagne, ça vous gagne.
21:15 -Vous squattez les terrasses,
21:17 ce qui est hyper galère en happy hour.
21:19 -Il faisait le deuil à sa façon.
21:24 -Et s'il y a des bouchons à Paris,
21:25 c'est pas de la faute d'Hidalgo, c'est de la faute de Vianney.
21:27 En cliquant sur vous, on a vu que sur vos réseaux,
21:34 vous partagez vos aventures à Tahiti,
21:36 où vous avez montré qu'il y avait une raison
21:37 pour laquelle vous étiez dans le jury de The Voice
21:39 et pas celui de Danse avec les Stars.
21:41 Vous partagez aussi votre périple en Allemagne
21:44 pour la sortie de votre album.
21:45 Et on sent que l'accent allemand, vous le tenez super bien.
21:48 -Je sais très bien que si vous avez le code de mon réseau Wi-Fi,
21:51 vous pouvez me pirater.
21:53 -Mais vous partagez aussi des moments plus douloureux,
21:55 comme cette gastro foudroyante.
21:57 -Parce qu'un diarrhée n'arrive jamais au bon moment.
21:59 -Et l'histoire de Christelle.
22:00 -On m'a pété la vitre avant de la voiture.
22:01 Les diables, on m'a rien volé, sauf mon CD de Vianney.
22:04 -Et à qui vous êtes allés racheter un album dans le plus grand des calmes ?
22:07 -Je vais acheter mon album pour Christelle,
22:10 qui s'est fait voler le sien dans une voiture, dans sa voiture.
22:12 -D'ailleurs, Vianney, moi, je suis tombé sur le voleur sympa.
22:14 Il m'a laissé votre album.
22:15 Par contre, j'ai plus de bagnoles.
22:16 Si vous pouvez faire quelque chose...
22:17 -Merci.
22:18 -Mais c'est pour ça que t'es fatigué.
22:20 -J'aime bien quand ça bouge, moi.
22:24 J'aime bien faire des trucs différents.
22:26 -Vianney, l'émission touche bientôt à sa fin.
22:27 Tu vas nous faire un cadeau.
22:28 Je sais que t'as arrêté les lives, mais tu as une guitare avec toi.
22:31 On va faire une interview en chanson.
22:33 C'est parti ? -Yes, let's go.
22:34 -Première question.
22:35 Qu'est-ce que t'inspire le mot "click" ?
22:37 -J'ai trouvé mes clics et mes claques
22:42 Contre des cloques, c'est des flaques
22:46 Mon sac à dos pour oublier
22:48 Qu'avant, c'est toi qui me pesais
22:51 Et tourne, tourne dans ma tête
22:54 Les images du long métrage
22:57 Où tu es belle et moi, la bête
23:00 Et la peine n'est jamais sage
23:03 Quand tu diras que c'est ma faute
23:06 Que je n'ai jamais su t'aimer
23:09 Ô diable, toi et tes apôtres
23:13 Je m'en vais
23:15 -Qu'est-ce que tu réponds quand on te dit ça ?
23:18 -Dieu, tu viens plus aux soirées, là ?
23:21 -Tu viens plus aux soirées ?
23:23 -Bah non, parce que...
23:25 Mais j'étais où ? Pas là
23:28 Mais t'es pas là
23:29 Mais t'es où ? Pas là
23:31 Mais t'es pas là
23:32 Mais t'es où ? Oh
23:34 Mais t'es où ? Oh
23:37 -Tu les trouves comment, les filles d'aujourd'hui ?
23:40 -Oh, les filles d'aujourd'hui ?
23:42 -Hm
23:43 Elles sont déroutantes, les filles d'aujourd'hui
23:47 Et malheureusement, j'en fais partie
23:51 Elles sont trop hésitantes, les filles d'aujourd'hui
23:55 Elles savent pas ce qu'elles veulent, elles savent pas dire
23:58 Oui
24:00 -Et maintenant ? Comment tu te sens maintenant ?
24:03 -Oh
24:05 Je suis prêt à me battre encore mille ans
24:08 Et je vais le faire pour mes enfants
24:10 Avant, j'avais jamais peur
24:13 Puis je suis devenue parent
24:15 J'ai peur de l'avenir
24:17 Non pas du mien, mais du leur
24:19 Non pas des liens, mais du pire
24:21 Montent les mers, fanent les fleurs
24:24 Les anciens nous enseignent
24:26 Les gamins les emmerdent
24:27 Et tout ça ne changera pas
24:29 C'est fini les lèvres, fini les rêves
24:31 Fini les "dis, papa"
24:33 Toi qui as vécu mille vies, qu'est-ce que t'en dis ?
24:36 Est-ce que la vie se vit au paradis ?
24:38 Oui, si pas
24:41 C'est maintenant, mais pas après
24:45 Chérie, l'instant balaie le passé
24:50 Certains voudraient vivre vieux
24:54 C'est une erreur, faut vivre mieux
24:58 -Je vous le dis, ce morceau, c'est...
25:02 C'est quoi le morceau de rap que tu chantes en cachette ?
25:05 -Oh, oh...
25:07 Claude, MC, prends le micro
25:09 J'ai un love story radiam fine
25:10 Pour te parler d'une amie qu'on appelle Caroline
25:12 Elle était ma dame, elle était ma camelle
25:14 Elle était ma vie, ta mine
25:15 Elle était ma drogue, ma dougue, ma cofond
25:16 Quand tu m'envoies, fais ta mine, Caroline
25:19 Je suis l'as de trèfle qui pique ton coeur
25:33 L'as de trèfle qui pique ton coeur
25:35 L'as de trèfle qui pique ton coeur, Caroline
25:40 -Merci beaucoup Vianney, bravo
25:42 -Merci à toi
25:43 -Merci pour ce gros cadeau, le dernier album, ça s'appelle A2/A3
25:45 Ça sort le 10 novembre
25:47 >> Merci à tous.