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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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00:00 Tout le monde est prêt ? Concentré ? Parce qu'il n'y aura qu'une prise.
00:04 Ma tête a tapé le fond de la piscine, ça fait le coup du lapin,
00:19 ce qui m'a donc rendu paralysé des quatre membres.
00:22 C'était 15 jours avant mes 20 ans.
00:27 Le métier, c'est quand même le symbole du mec debout, c'est une victoire.
00:30 L'écriture, le slam, la scène, la musique, ça a été une nouvelle vibration.
00:38 Bien sûr qu'avec le recul, cette aventure elle est incroyable.
00:44 On a eu énormément d'entrées, au final on est nommé quatre fois au César.
00:48 Bien sûr que quoi qu'il arrive, c'est génial.
00:51 Il dit beaucoup de choses dans ses chansons, parce qu'il a un horizon et qu'il voit les choses.
00:56 Huit albums déjà, j'ai l'impression que tout ça est passé très très vite.
01:09 Grand corps malade, Fabien est dans tout ça.
01:15 Grand corps malade, Fabien est dans Click, nouvel album.
01:21 Déjà j'ai une seule question, comment tu fais ?
01:25 Il y a eu un long métrage, un autre long métrage,
01:29 un album en commun avec Ben Majoué et Gaël Faye,
01:32 et là une tournée et un nouvel album.
01:35 Je le dis vraiment, c'est mon album préféré de Grand corps malade,
01:38 il faut absolument aller l'écouter.
01:40 Ça s'appelle Reflet et c'est classic shit.
01:43 C'est mon album préféré, c'est le plus universel, le plus intemporel,
01:46 le plus transgénérationnel, malgré les déceptions.
01:49 Merci beaucoup, je sais que tu m'as envoyé un petit message à l'écoute de l'album,
01:56 ça fait très plaisir, merci.
01:57 Comment tu fais en vrai ?
01:59 Ça peut être la passion, vraiment en vrai, c'est pas l'impression de travailler,
02:04 on bosse beaucoup entre les albums, les films, les tournées,
02:08 mais c'est génial, les portes sont ouvertes,
02:12 on nous permet de faire ce qu'on aime, on y va à fond.
02:15 Parce qu'il y a plein d'artistes qui parlent de surmenage,
02:17 qui ont un rythme inférieur au tien, et toi à chaque fois, il y a plus de projets.
02:21 Je peux te dire aussi un secret, les artistes sont des feignants.
02:24 Les artistes sont des feignants, j'en connais,
02:26 ils travaillent deux heures dans la journée,
02:28 ils disent "Waouh, là on a bien bossé aujourd'hui".
02:30 Les artistes n'ont pas l'habitude d'avoir des vraies journées,
02:32 le commun des mortels, ils bossent de 9h à 18h,
02:35 9h à 18h, les artistes ils savent pas faire ça.
02:37 C'est quoi pour toi la notion du travail ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:40 Moi c'est d'être… je crois que c'est quand j'écris,
02:43 c'est là où je me sens le plus préparé à la suite.
02:46 Quand j'écris des chansons, je me dis "Voilà, là il y a un futur album,
02:49 une future tournée qui arrive".
02:50 Quand j'écris avec Mehdi, mon pote, un scénario,
02:53 je me dis "Là, voilà, on est en train de préparer la suite".
02:55 Tout démarre de l'écriture en fait.
02:57 Tu es entré sur une présentation avec le morceau de Redman et Methodman,
03:01 et c'est Ben Mazoué qui a choisi ce morceau, on l'écoute.
03:04 Si Fabien devait être une chanson,
03:07 il serait The Rock Wilder de Methodman et Redman
03:10 parce que ça commence par…
03:12 de la pluie, c'est sombre, et puis la chanson avant,
03:16 c'est lumineux, comme lui.
03:18 Et puis parce que c'est une époque et un style de musique qui nous rapproche,
03:22 parce qu'on a un peu le même âge et qu'on a un peu écouté les mêmes sons au même moment.
03:26 Je n'ai pas compris ce qu'il a dit à la fin, mais ça avait l'air cool.
03:29 Pareil, on écoutera image par image,
03:32 Ben Mazoué, Tchelom.
03:35 Il parle de cette époque-là, la fin des années 90.
03:38 Moi, je sais que tu es fan absolu d'un morceau de rap français,
03:41 c'est "Retour aux pyramides" d'Exmen.
03:43 De tête, qu'est-ce que tu as de ce morceau ?
03:45 En termes de lyrics ?
03:47 Attends, laisse-moi juste trouver le début.
03:51 Préparé au big bang.
03:52 Comme Vasco de Gama, je suis à la recherche d'espaces vierges,
03:54 infiltré comme Donnie Brasco dans la mafia.
03:57 Donc je suis parano, speed comme Martin Pence ou cocaïne,
04:00 j'ai la haine jusqu'au jean, Calvin Klein, je représente mon clan.
04:03 J'ai le feeling comme Marvin Gaye, trop de flûteurs.
04:05 Je suis un king comme Martin Luther.
04:07 Pour plein de gens, c'est l'un des meilleurs couplets de l'histoire du rap français,
04:11 couplet de "Hill", c'était extrait de la BO du film "Ma cité va craquer".
04:14 Et il y a eu plein de mystères autour de ce morceau,
04:16 en fait, ils l'ont écrit en dix minutes.
04:17 - C'est vrai ? - Ouais.
04:18 Je ne savais pas.
04:19 Est-ce que toi, il y a des textes comme ça, qui sont arrivés très très vite ?
04:22 "Ma tête, mon coeur et mes couilles",
04:24 qui était l'histoire d'un dialogue entre ma tête, mon coeur et mes couilles,
04:28 sur "Ma tête a du mal au coeur, qu'elle s'en battait les couilles,
04:30 mais mes couilles avaient mal au coeur".
04:31 Je ne vais pas le refaire, mais celui-là, il s'est écrit assez vite.
04:35 Sinon, non, dix minutes, non, non.
04:37 Mais après, il y en a qui s'écrivent en deux heures, ce qui n'est pas énorme.
04:40 Et puis d'autres qui s'écrivent en deux, trois jours.
04:42 En tout cas, ça n'est jamais des semaines.
04:43 Ce n'est pas un bon signe.
04:44 Un morceau qui dure comme ça, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas.
04:47 On a eu la chance de parler avec Francis Cabrel,
04:49 d'écriture et d'inspiration et de travail.
04:51 Il y a plein de points communs entre Francis Cabrel et toi.
04:54 Vous avez d'ailleurs travaillé ensemble.
04:56 J'aimerais qu'on écoute Francis Cabrel sur le travail et l'inspiration.
04:59 C'est quoi l'inspiration ? C'est une récompense ?
05:01 Alors l'inspiration, je pense qu'il faut quand même un peu aller la chercher.
05:08 On est rarement, ou je l'étais peut-être à 20 ans, inspiré comme ça.
05:12 La petite lumière qui vient, qui vous tombe dessus.
05:16 Mais bon, ça, c'est quand même de moins en moins souvent.
05:19 Je pense qu'il faut s'arrêter, réfléchir.
05:23 C'est comme une méditation, en fait.
05:25 Et là, la petite lumière apparaît, mais il faut quand même l'attendre
05:30 et travailler un peu pour aller la chercher désormais.
05:34 Est-ce que ça te parle ?
05:36 Oui, ça me parle, bien sûr.
05:38 Comme il dit, c'est comme de la méditation.
05:40 Ça me fait penser, moi, je n'ai jamais le truc de la feuille blanche,
05:43 de dire qu'est-ce que je vais écrire aujourd'hui,
05:45 parce qu'en fait, je laisse mûrir.
05:47 J'attends que ça mûrisse dans un coin de ma tête.
05:50 Et du coup, quand je me mets à écrire, je sais où je vais.
05:53 Et du coup, ça peut aller assez vite.
05:55 C'est le huitième album.
05:58 Je le dis pour moi, c'est mon préféré.
06:00 Il y a un morceau qui s'appelle "Retient les rêves",
06:03 qui est un classique.
06:04 Il y a des morceaux comme ça, vous les écoutez,
06:06 vous savez que c'est un classique.
06:07 Vous savez que vous pouvez le faire écouter à vos parents, à vos enfants,
06:09 qu'ils le feront écouter à leurs enfants,
06:10 que c'est un morceau qui va rester.
06:12 J'aimerais qu'on regarde.
06:13 J'ai rêvé, c'était une soirée d'été,
06:16 on revenait de votre entraînement.
06:18 J'ai regardé, on vous mine un peu fatigué,
06:21 vos yeux bleus inspirants.
06:23 J'ai aimé, dans la radio ça kiquait,
06:26 vos rappeurs du moment, dans la voiture on chantait,
06:28 comment serait-ce autrement ?
06:30 Le soleil ne voulait pas se coucher, profiter de notre instant.
06:32 J'ai rêvé, est-ce que c'était un rêve ?
06:37 Éveillé, je veux pas que la nuit s'arrête.
06:41 Ça c'est clairement un morceau de mariage.
06:43 Pardon ?
06:44 Ça fait partie des morceaux qu'on écoutera dans les mariages.
06:46 J'espère, c'est un très beau compliment.
06:48 C'est toute la génération qui a grandi sur du rap,
06:50 maintenant qu'on a tous passé la vingtaine.
06:53 Des fois même la trentaine.
06:55 Des fois même la trentaine, voire la quarantaine.
06:57 C'est un morceau qu'on écoutera en fait, qui va nous marquer.
07:01 J'espère, moi c'est un de mes petits préférés, bien sûr.
07:04 Je parle à mes enfants, je parle de mes enfants,
07:07 je leur explique à quel point ces petits moments très classiques,
07:11 un petit moment du matin, l'odeur d'un gris peint,
07:14 ou le soir quand on écoute du rap en revenant de leur entraînement de foot et de basket,
07:18 ces petits moments banals, ils sont pas éternels.
07:20 Du coup on a envie de les retenir un peu,
07:22 comme si c'était des rêves qu'on veut retenir.
07:24 Moi j'aime beaucoup ce morceau, pour moi il restera, en tout cas pour moi.
07:28 Tant mieux si t'as l'impression que ce sera un classique pour les autres,
07:31 ça me fait hyper plaisir.
07:32 Ça l'est déjà, et dans ce morceau il y a cette phrase,
07:34 "Je crois qu'on était des enfants tant qu'on en avait pas".
07:37 Ouais, tu te rends compte, une fois que t'as des enfants,
07:40 que tu vis plus que tu veux pour toi.
07:42 Jusque là, même si t'as l'impression de pas être égoïste,
07:44 en vrai t'es égoïste, tu vis que tu veux pour toi, tu t'en fous.
07:47 Oui, t'as tes parents, tes potes, ta meuf,
07:50 mais c'est quand t'as des enfants que tu dis,
07:52 "Ouais, là je suis plus la priorité",
07:54 et dans l'emploi du temps, il y a un truc avant tout, c'est les enfants.
07:57 - Ils l'ont écouté le morceau ? - Ouais.
07:59 - Alors ? - Ouais, ils ont kiffé, ça m'a fait plaisir.
08:01 - Ils ont pleuré ou... ? - Ouais, il y en a un qui était...
08:04 - Là, il a pleuré. - Je le balance pas lequel des deux.
08:06 - Ouais, je sais c'est lequel. - Ouais, il y a eu des petites larmes,
08:09 ce qui est rare, du coup j'étais hyper ému
08:11 et très content qu'il valide le morceau.
08:13 - Et Madame ? - Ouais, elle a kiffé aussi.
08:16 - Parce qu'il y a aussi un morceau qui lui est consacré. - Ouais.
08:18 - Vous parliez de votre première rencontre, "A Deauville".
08:21 - "A Deauville", ouais, en fait il y a deux morceaux pour elle dans l'album,
08:23 il y a "Je serai là", qui est la vraie chanson d'amour,
08:27 sur un tempo très lent, sur une balade, avec une très belle mélodie.
08:32 Et après, il y a "Deauville". Et là, c'est ma première chanson d'amour funky.
08:35 C'est-à-dire que c'est même un rythme très électro,
08:38 c'est une chanson, je pense que quand on va la faire sur scène,
08:40 j'espère que tout le public va danser.
08:42 Et pourtant, c'est une chanson d'amour où je raconte notre virée à Deauville,
08:47 puisqu'elle m'a demandé de l'emmener à Deauville.
08:49 Je sais pas pourquoi, c'était un délire comme ça.
08:51 - Pour l'embrasser ? - Pour l'embrasser.
08:52 - À minuit ? - Ça faisait quelques mois
08:54 que je galérais pour arracher un baiser, et du coup, je l'ai eue à Deauville.
08:58 - Est-ce que tu savais que c'était elle ? - Ouais, je l'ai sentie, ouais.
09:01 - Tu fais partie de ces gens ? - Ouais, franchement, ouais.
09:03 C'est la seule fois où ça m'a fait ça.
09:05 C'est pour ça que j'ai galéré, j'ai attendu, tout ça.
09:07 Je le sentais bien.
09:09 - Chaque soir, on demande à nos invités une image qui a marqué leur enfance.
09:13 C'est la Madeleine de Clique.
09:15 Fabien, un grand corps malade, a choisi "La petite maison dans la prairie".
09:23 On regarde.
09:24 - Mélissa Gilbert.
09:49 - Bah, bah, bah, bah, bah, bah...
09:52 Elle va se casser la gueule ?
09:54 - Bah oui.
09:55 - La pauvre.
09:56 - Cari.
09:57 Écoute, moi, j'habitais Saint-Denis, tu vois, dans un milieu quelque peu urbain.
10:03 Et ça, c'était tout ce que je connaissais pas.
10:05 C'était... Je sais pas, j'avais... Mais j'étais pas... J'avais pas 5 ans, hein.
10:09 Franchement, je l'ai regardé peut-être jusqu'à 13, 14 ans.
10:11 De toute façon, c'est flippant, presque.
10:13 Mais voilà, regarde, ça, Walnut Grove, le village de Walnut Grove.
10:16 À 3 jours à cheval de Mankato.
10:19 - Moi, j'ai l'impression qu'ils passaient leur temps à faire des corvées.
10:22 - Ah ouais, elle vit pas facile, hein.
10:24 Le père, il a galéré.
10:25 Et puis, voilà, dès qu'il avait enfin labouré son champ,
10:28 il y avait un incendie qui ravageait tout, tout ça.
10:30 Non, vie dure, mais en même temps, je sais pas, j'étais fasciné par le côté...
10:34 Bah voilà, tu vis dans une forêt, dans une prairie.
10:37 C'était tout ce que je connaissais pas.
10:39 Et voilà, j'aimais cette famille.
10:41 J'avais envie que Charlingal, ce soit mon oncle.
10:45 Que les fils, ce soit Mereus.
10:47 Ça, c'est le docteur Baker.
10:50 Le pauvre, on le payait avec des poules, des oeufs.
10:52 C'était une galère pour lui.
10:53 - Ils étaient tous en galère, en vrai.
10:55 - Tous en galère.
10:56 Y en avait pas un qui était tranquille, je te jure.
10:58 - Dans l'album, il y a ce morceau magnifique qui s'appelle "2083".
11:02 C'est une correspondance.
11:03 Il y a plein de morceaux qu'on aime en correspondance.
11:06 Il y a eu Lunatique avec la lettre.
11:07 - La lettre.
11:08 - Il y a eu Al et Fab avec "Correspondance", l'histoire d'un provincial à Dijon.
11:11 Et là, c'est un thème encore plus touchant.
11:14 C'est Grand Corps Malade qui parle à son petit-fils.
11:17 J'aimerais qu'on écoute.
11:18 - Tu ne me connais pas encore, je suis ton petit-fils.
11:20 Je t'écris depuis l'année 2083.
11:23 Je te passe ce message afin que ton époque réagisse.
11:25 Ici, la planète va mal, il faut absolument que tu me crois.
11:28 Jakarta, Lagos, New York ont disparu sous la mer.
11:31 Mais aussi Venise, Londres et un tiers des Pays-Bas.
11:33 Tombouctou et le Nord, Mali ensevelit sous le désert.
11:36 Et le fleuve Niger n'a plus une seule goutte d'eau dans ses bras.
11:39 - Qu'est-ce que tu lui réponds à ton petit-fils qui vient de t'écrire ça ?
11:42 - Je lui réponds que je lis sa lettre avec effroi.
11:46 Mais que malheureusement, je ne suis pas très surpris.
11:48 Parce qu'en 2023, en vrai, on sait à peu près que c'est ce qui nous attend.
11:52 Si on ne réagit pas.
11:53 Et je lui réponds que je ne comprends pas ce que font les grands de ce monde.
11:56 Et je le pense vraiment.
11:57 Voilà, je pense qu'on a beau rouler en hybride et faire du tri sélectif dans nos petits appart,
12:02 ça ne changera pas les choses.
12:04 Et du coup, tant qu'on n'aura pas des lois, mais des lois internationales
12:09 qui nous contraignent dans nos modes de vie, on n'avancera pas.
12:12 - Tu avais conscience de ça avant d'être parent ?
12:14 - Non, non. Déjà parce que je suis parent depuis 13 ans.
12:17 Donc il y a 13 ans, non seulement je n'avais pas d'enfant,
12:19 donc certainement je m'intéressais un peu moins à notre futur.
12:22 Mais surtout, en 13 ans, il s'est passé beaucoup de choses.
12:24 On a appris beaucoup de choses.
12:26 Il y a 15 ans, on connaissait l'écologie, mais c'était beaucoup moins répandu,
12:30 beaucoup moins...
12:32 Enfin, tu vois, c'était beaucoup moins incarné.
12:34 Aujourd'hui, on sait que c'est notre avenir.
12:36 Donc oui, j'avoue que j'ai du mal à comprendre.
12:40 Bien sûr, on imagine la puissance des lobbies,
12:42 que c'est dur d'avoir des lois à une échelle planétaire, etc.
12:46 Et qu'il y a une énorme différence entre les pays pauvres qui disent
12:48 "Attends, nous, on n'a rien consommé".
12:50 Voilà, on sait que... On imagine bien qu'il y ait...
12:53 - Fabien, j'ai un conseil pour toi. T'aimes encore le rap ?
12:56 - Bien sûr.
12:57 - Dans un morceau de l'album qui s'appelle "La Sagesse",
12:59 tu dis que tu écoutes un peu moins de rap.
13:01 Est-ce que tu es réconcilié avec le rap qui sort actuellement ?
13:03 Parce que pour moi, l'un des meilleurs textes,
13:05 pour l'instant en tout cas le meilleur de l'année,
13:07 c'est pas des jeunes de 20 ans qui l'écrivent,
13:09 c'est des gens de notre génération.
13:10 C'est un groupe qui s'appelle La Rumeur.
13:12 Le morceau s'appelle "Ne faisons pas comme si on avait 20 ans".
13:15 Je te fais écouter un extrait. - Super.
13:17 Je sais même plus ce qu'ils prennent, de qui ils tiennent,
13:20 d'où ils viennent, qui sont-ils.
13:23 J'ai plus les codes, je suis passé de mode,
13:26 j'existe aux antipodes et ça me va.
13:29 Mon cœur n'a pas une ride, il n'a que des cicatrices et ça se voit.
13:34 Digérer les temps froids est un métier qu'aucune météo ne prévoit,
13:38 même si la pression je l'ai, t'as même pas idée.
13:41 Dès que je fous un pied dehors, je caresse un arbre,
13:44 je touche du bois, je me dis que je suis un miraculé.
13:48 Pour moi, c'est le texte le mieux écrit dans le rap français cette année.
13:52 Je l'ai écouté tout le temps.
13:54 J'avais envie de te poser la question,
13:56 est-ce que comme eux, t'as l'impression d'être un miraculé ?
13:58 Non, pas un miraculé, mais déjà un ancien.
14:03 C'est vrai que la difficulté dans ce métier-là,
14:07 c'est la longévité de durée.
14:09 Et là, ça y est, c'est la première fois depuis 2-3 ans,
14:11 je me dis que je suis un ancien.
14:12 C'est pas moi qui le déclare, c'est les jeunes qui me le disent.
14:15 Je crois que je croise des jeunes générations de rappeurs
14:18 qui me disent "bravo pour la longévité".
14:20 Je dis "ah ouais, merde".
14:22 Et puis quand, justement, je le dis dans le morceau "La Sagesse",
14:24 qui s'appelle "La Sagesse pour pas dire la vieillesse",
14:26 que c'est tes enfants qui te font découvrir des rappeurs que tu ne connaissais pas,
14:31 parodiés par des youtubeurs que tu ne connaissais pas,
14:33 et ceux qui t'apprennent des raccourcis clavier et tout,
14:35 tu dis que t'as basculé un peu dans ce truc.
14:37 Et que, je dis aussi dans ce texte, quand t'appelles les jeunes,
14:39 les jeunes, déjà c'est qu'il se passe un truc.
14:41 Donc, miraculeux non, mais bon.
14:44 Dans ton équipe, il y a un personnage de l'ombre qui est Jean Rachid,
14:46 manager, producteur.
14:48 Pas tant de l'ombre que ça.
14:49 Pas de l'ombre du tout, même.
14:51 Vu qu'il danse dès qu'il peut ici.
14:53 Et qu'on embrasse très très fort.
14:54 Un jour, il m'a dit cette phrase, il m'a dit "on trinque à l'inespérance".
14:57 J'ai trouvé ça magnifique.
14:59 Souvent, nous, on se dit ça, c'est inespéré.
15:02 On n'est pas des miraculés, mais on est des inespérés quand même.
15:04 Et vu le parcours qu'on fait, vu là où on vient,
15:08 vu nos aléas de vie respectifs,
15:10 des fois on se regarde, quand il nous arrive un truc un peu marrant,
15:13 on dit "ah c'est inespéré".
15:14 Donc, c'est vrai qu'il vient de l'inespérance.
15:16 On va te réconcilier avec la jeune génération.
15:19 Je ne suis pas fâché avec.
15:20 Je sais, je sais, mais on va te mettre dans le coup.
15:22 Si demain tu vois des jeunes, t'as envie de parler avec eux,
15:25 même des très très très très jeunes,
15:26 parce que ce soir, on a cliqué sur vous sur Pat Patrouille.
15:30 Pat Patrouille, la super patrouille, c'est un sale.
15:33 Et comme on sait que vous n'y échapperez pas,
15:35 on voulait vous donner un peu de courage.
15:37 C'est complètement fou.
15:41 Du courage, parce que vous allez devoir encore vous taper ce générique
15:44 dont les rimes sont tellement riches qu'on dirait du Vianney.
15:46 Pat Patrouille, Pat Patrouille, c'est qu'il y a une embrouille.
15:50 Ce petit gimmick pseudo-écolo.
15:52 Plutôt que de jeter, faut recycler.
15:54 Alors que pardon, mais tous les produits dérivés du dessin animé,
15:56 c'est du plastique recyclé dans une ababe du Yunnan peut-être ?
15:59 Non. Alors bon.
16:00 Oui, on est un peu énervés, mais tout nous énerve aussi.
16:02 Même les chats qu'on pourrait trouver cools parce qu'ils sont méchants.
16:04 Regardez-moi cette petite pokéave.
16:06 Elle s'est prise pour Ayana Kamoura ou quoi ?
16:08 Blabla, blabla, poupille.
16:10 Et ça pose des questions débiles en plus, oh là là.
16:13 Mais que font ces petites tortues aussi près de l'eau ?
16:16 Bah elles vont dans la mer,
16:17 encore un qui va s'arrêter au brevet des collèges sans projet professionnel.
16:20 Mais le must du must, c'est quand même ces flics qui s'excusent avant de donner un ordre.
16:24 Désolé pour le petit détour.
16:26 On voit bien que leur ministre de tutelle, c'est pas Gérald Darmanin.
16:29 En plus, il y a quand même des dialogues très très limites pour des enfants de 3 ans je trouve.
16:33 Ce trou est trop petit pour mon bulldozer.
16:35 Titre !
16:36 Ah et puis tout se finit toujours bien aussi.
16:38 Genre là le bateau, paf, sauvé du naufrage en 5 minutes.
16:40 Imagine un crossover "Pas de Patrouille" et "Titanic",
16:42 il n'aurait pas eu la même carrière qu'était Léo, c'est sûr.
16:44 Bref, on comprend vraiment pas pourquoi ce truc est devenu la drogue légale des enfants partout dans le monde.
16:49 Enfin, sauf aux Etats-Unis où on leur prescrit carrément des opiacés.
16:52 Mais bon, ça c'est le sujet du Lion d'or de l'an dernier.
16:54 Toute la beauté est le sang versé.
16:55 Un documentaire qu'on vous conseille vivement
16:57 si jamais vous avez envie de rebrancher votre cerveau après tout ça.
17:00 Bisous !
17:01 En ce moment, le film "Pas de Patrouille" est numéro 1 au box-office dans le monde.
17:04 C'est assez incroyable.
17:05 Ah ouais ?
17:06 Un film qui sera bientôt, je l'espère, numéro 1,
17:08 c'est le prochain film de "Grand Corps Malade" et "Médias Isires".
17:11 Ça s'appelle "Monsieur Aznavour" avec Tahara'im dans le rôle de Charles Aznavour.
17:17 J'ai eu la chance de passer sur le tournage.
17:19 Et j'aimerais... Question très très simple.
17:21 À partir de quand t'as arrêté d'appeler Tahara'im Charles ?
17:25 Dès qu'il s'est mis dedans.
17:27 C'est-à-dire que...
17:28 Voilà, ça y est, le tournage est fini. Je continue de côtoyer Tahara'im.
17:32 Ça me fait bizarre.
17:33 Pour moi, c'était tellement Charles.
17:34 Ça y est, il n'est plus en Charles Aznavour.
17:36 Mais voilà, tu l'as vu, il a tellement bien incarné.
17:38 Il parlait comme lui, même en dehors du tournage.
17:40 Il parlait comme lui, il bougeait comme lui.
17:42 Il a rêvé Aznavour, il a vécu Aznavour comme personne.
17:46 Il fait partie de cette trente d'acteurs qui s'oublient complètement
17:49 et qui vit intensément le personnage.
17:51 Il a pris des cours de chant, de piano, de gestuelle, de danse.
17:55 Il a bossé comme un fou.
17:57 Et voilà, je pense que le résultat est là.
18:00 Il fait une performance exceptionnelle.
18:02 Je pense que c'est la performance de Tahara'im qui va...
18:05 Enfin, il est déjà installé dans le monde.
18:06 C'est incroyable de parler comme ça d'un acteur français.
18:08 Mais il est déjà très, très haut.
18:09 Il est de la trente, pour moi, des cinq plus grands acteurs dans le monde.
18:12 Est-ce qu'il y a une méthode Tahara'im, c'est ce qui t'a bluffé, en fait ?
18:15 C'est une méthode, en fait...
18:18 Enfin, je ne crois pas qu'il y a un truc, c'est tellement large.
18:21 C'est-à-dire qu'avant même de se mettre dans le personnage,
18:23 il l'a étudié, mais il l'a étudié comme personne.
18:25 Il est allé interviewer tous les gens qui l'ont côtoyé au plus proche.
18:30 Il a lu tous ses bouquins.
18:32 Il a étudié chaque vidéo.
18:34 Il a bouffé du hasnavour, mais pendant des centaines d'heures, je pense.
18:38 Il ne laisse rien au hasard.
18:39 Et après, ça ne suffit pas.
18:41 Le travail ne suffit pas.
18:42 Tahara'im, c'est un génie.
18:43 Après, le fait de choper une mimique, de choper l'élocution,
18:47 de savoir comment il bougeait ses bras sur les moindres petits détails,
18:50 là, après, il y a du génie.
18:52 Est-ce qu'il y a eu des moments troublants ou des rencontres
18:55 entre le hasnavour joué par Tahara'im et la famille ?
18:58 Oui, bien sûr, on a la chance d'être proche de la famille d'Hasnavour.
19:01 Les enfants sont venus sur le tournage.
19:03 Et voilà, ils étaient avec nous.
19:06 Souvent, Katia, la fille de Charles Hasnavour, était très souvent à côté de nous.
19:10 Et il y a des moments vraiment où elle nous disait...
19:12 Vraiment, alors qu'elle a connu un peu son père de très, très près.
19:16 Et là, elle nous dit, non, mais là, c'est dingue.
19:18 Là, c'est dingue. Il parle comme lui.
19:19 Là, j'ai l'impression que c'est lui, là, sur ce profil.
19:21 Voilà, quand la propre fille de Charles Hasnavour te dit ça,
19:25 là, ça fait du bien en tant que réalisateur.
19:27 Tu dis, bon, là, on n'est pas en train de passer à côté, quoi.
19:30 Je ne peux rien vous dire, mais ce que je sais, c'est que vous allez tout savoir.
19:33 On allait faire un tour sur les réseaux de Grand Corps Malade.
19:36 On aime bien, comme ça, fouiller, fouiller, fouiller, fouiller,
19:38 parce qu'ici, on est sur "Click", et c'est le "Click" sûr.
19:41 On a cliqué sur vous, Grand Corps Malade, et sur tous vos réseaux.
19:49 On était en embuscade. On a sondé votre âme sur Facebook et Instagram.
19:53 Nous avons enquêté pour dévoiler vos plus sombres secrets.
19:56 Voilà, c'était ma tentative de slam. Fin de carrière. Salut, artistes.
20:00 Grand Corps Malade, vous êtes un artiste complet
20:02 qui manie les mots à la perfection, à la différence de moi.
20:05 C'est du live et du direct. Il n'y a pas deux soirées identiques,
20:07 sans playback et en public. Même le track est authentique.
20:09 Un talent d'écriture que vous mettez à profit de plein de projets.
20:12 Là, pour vous présenter mon premier livre en jeunesse.
20:14 Mais aussi des films, et bien sûr, de la musique.
20:16 Plus étonnant, l'Aéra Tété vous a engagé pour détendre les usagers à bout.
20:20 On continue de vouloir filmer tous ces moments insensés qui ne reviennent plus jamais.
20:24 Quand on clique sur vous, on se rend compte que votre talent est reconnu
20:27 par des monuments de la chanson française,
20:29 qui font appel à vos talents d'écriture et vous rémunèrent à base d'omelettes.
20:33 On est allé chez lui, dans son petit village, chez Cabrel, dans ses studios.
20:36 Entre deux prises, il nous faisait des omelettes aux pommes de terre.
20:39 Mais aussi par des amis proches, avec qui vous avez une belle relation.
20:42 J'ai eu mon accident en 97, j'ai découvert vraiment le slam.
20:46 Oui, je suis vieux, Louen.
20:48 Comme un coup de poulet de poulet, tiens les autres !
20:50 Sur vos réseaux, vous faites votre promo.
20:52 Et au début, on va pas se mentir, c'est élaborieux.
20:55 La vie de ma mère, on n'est pas assez chauds sur les réseaux avec la vente du coffret.
21:00 Puis après, vous avez pris du level, en mode démonstrateur du télé-shopping.
21:03 Avec des produits dérivés et des tours de magie incroyables.
21:07 Hop, il a disparu, il n'est plus là.
21:11 De magie, nos cœurs vous avaient remplis.
21:14 Cliquez sur vous, c'est comme slammer.
21:16 On n'a pas pu s'en empêcher.
21:18 Ça va mieux avec les réseaux sociaux ?
21:20 Je progresse, je progresse.
21:22 C'est pas de ma génération première, mais oui, j'aime ça.
21:25 Non seulement je progresse, mais j'aime bien ça.
21:27 Fabien, on va jouer ensemble.
21:28 Suivez-nous sur Instagram.
21:29 Suivez Fabien sur Instagram, sur TikTok, sur Facebook.
21:32 Vous êtes fort, vous cliquez sur Instagram.
21:34 Je suis ennemi fan aussi, il est partout.
21:36 Ennemi fan, bien vache.
21:38 7 jeux, 7 questions.
21:40 On ferme les yeux, c'est l'interview à la carte.
21:43 Et on choisit un jeu de questions.
21:45 Allez.
21:46 Celle-là.
21:49 Allez.
21:50 La haine.
21:51 La haine. Ah, c'est toi.
21:52 Ouais.
21:53 On va faire une interview, la haine, Grand Corps Malade.
21:56 Quel a la critique ou le commentaire haineux qui t'a le plus blessé ?
22:00 Je te jure que je n'en ai pas.
22:02 Parce que...
22:04 Bien sûr qu'il y en a eu des trucs haineux, mais ça ne me parle pas trop.
22:07 Je ne lis pas beaucoup tous les commentaires sur les réseaux.
22:10 Il n'y a aucun truc où je me suis dit "mais pourquoi il dit ça ?"
22:12 Je passe vite à autre chose sur la haine.
22:14 Qu'est-ce qui te met le plus la haine dans le monde actuel ?
22:17 La division permanente.
22:22 La haine des uns envers les autres.
22:25 Est-ce qu'on t'a déjà détesté pour de bonnes raisons ?
22:28 Certainement.
22:29 Quel est ton insulte préféré quand tu es en colère ?
22:35 "La putain de ta mère !"
22:37 Je ne vise personne.
22:39 C'est comme un hoquet.
22:43 Est-ce que tu as déjà aimé quelqu'un que tu as haï ou haï quelqu'un que tu as aimé ?
22:48 Est-ce qu'on peut remercier une fois mille personnes ?
22:52 Non, c'était quoi la phrase ?
22:54 Est-ce qu'on peut aimer mille fois une personne ?
22:56 Non, "est-ce que..."
22:58 Est-ce que jusqu'ici tout va bien ?
23:01 Jusqu'ici tout va bien.
23:02 Magnifique.
23:03 Fabien, le huitième album est sorti.
23:05 Je tiens à le montrer.
23:07 On m'a dit qu'il fallait absolument dire que c'était du vinyle recyclable.
23:10 Oui, est-ce que tu as le vinyle à l'intérieur ?
23:13 J'ai le vinyle à l'intérieur.
23:14 Il faut que vous voyez ça, messieurs-dames.
23:15 Tout est entièrement recyclé et donc du coup ça donne des pièces uniques.
23:19 Et regardez comme il est beau.
23:21 C'est de la recyclation incroyable.
23:22 C'est que de la recyclation.
23:23 C'est magnifique.
23:24 Et c'est pour ça que chaque couleur unique, il y en a de toutes les couleurs.
23:26 Et donc vous pouvez aller sur notre boutique en ligne ou sur Wallafnac.
23:29 Et voilà.
23:30 C'est l'instant maxi promo.
23:32 On ne fait jamais ça, mais là c'est Grand Corps Malade et je vous le dis, c'est son meilleur album.
23:35 Donc on y va à fond dans la promo.
23:37 En ce moment, c'est dur de faire parler des artistes, on va se le dire avec l'actu.
23:40 On n'était pas dans la meilleure semaine pour sortir un album, je te le confirme.
23:43 Mais heureusement, tu es là.
23:44 On a le temps de parler un peu.
23:45 Voilà.
23:46 En tout cas, cet album s'appelle Reflet.
23:47 C'est le huitième.
23:48 C'est le meilleur.
23:49 La tournée est bientôt.
23:50 Janvier, février, mars, oui.
23:51 Combien de dates encore ?
23:52 Là, on démarre par une trentaine.
23:54 On démarre par Saint-Omer dans le nord.
23:57 Après, on va aller un peu partout.
23:58 On finit par Trois-Énith à Paris fin mars.
24:00 [SILENCE]