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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 ♪ I feel like falling in love ♪
00:02 On a beaucoup été dans le salon à regarder ses spectacles
00:06 et à attendre,
00:07 alors qu'on voulait regarder "Sacrée soirée" ou "Champs-Élysées".
00:10 James, bonsoir.
00:12 Ça va ou quoi, Daphné ? Tu sais quoi, backstage,
00:14 j'ai croisé le Daron Fouras, il est trop sec, là.
00:16 Je me suis dit que c'est ça qui m'anime,
00:20 c'est ça qui me plaît, c'est ça que j'ai envie de faire.
00:22 Joby.
00:25 Joba.
00:26 Je voudrais remercier Géraldine.
00:30 Nakash et Hervé Mimran.
00:31 Si Géraldine, ma réalisatrice, veut 49 prises,
00:37 je lui en ferai 49, sans mouchetées.
00:40 Oui.
00:41 Comment on dit pas "sans mouchetées" ?
00:43 J'ai toujours cru que c'était mouchetées.
00:45 Je suis lesbienne, Marc.
00:52 Tout le monde est lesbienne, Marina.
00:54 C'est ça.
00:55 Allez, là !
01:02 Mon vrai métier, c'est de raconter des histoires.
01:06 - Bonsoir. - Bienvenue, Géraldine.
01:15 - Merci. - Bienvenue dans "Clique".
01:16 Merci.
01:17 - Ça va ? - Et toi ?
01:19 Oui.
01:20 Je tiens à dire qu'on a adoré "Je ne suis pas un héros"
01:22 de Rudi Milstein.
01:24 C'est actuellement au cinéma, avec Vincent Dediene,
01:25 Clémence Poesy, Isabelle Nantier, Sam Carman.
01:28 Le pitch, c'est l'histoire de Louis.
01:30 C'est un mec super gentil.
01:31 Dans son cabinet d'avocat,
01:32 c'est pas forcément un compliment d'être super gentil.
01:35 Quand on est avocat,
01:36 et le jour où son médecin lui diagnostique
01:38 par erreur une maladie grave,
01:39 le regard des autres change.
01:41 On fait attention à lui, on lui pose des questions,
01:43 et on lui donne de l'attention.
01:45 Louis existe, et ça donne ce film.
01:47 "Je ne suis pas un héros". Bonne annonce.
01:49 Je suis allé chez le médecin, il m'a diagnostiqué un cancer.
01:53 Je te trouve très courageux, Louis.
01:54 C'est bien ça. Tout va bien.
01:57 - Comment ça ? - Je suis désolé de vous inquiéter,
02:00 mais vous savez, j'en vois tellement que...
02:01 C'est dommage, c'est grâce à ça que t'as eu une promotion.
02:05 Tes parents s'aiment parce que t'as un cancer.
02:08 À partir d'aujourd'hui, c'est que des baisons !
02:10 - Oui ! - Il n'y a pas de douane.
02:12 T'as pécho une meuf parce que t'as un cancer.
02:14 Aujourd'hui, il y a des gens qui sont malades.
02:16 Je sais pas si tu comprends ce mot.
02:18 Je pense qu'il comprend parce qu'il vient juste
02:20 de débuter une chimiothérapie.
02:22 N'est-ce pas ?
02:23 Donc t'as loin un cancer pour nous faire de la peine.
02:26 Qui loue tout, la meuf ?
02:27 - Bonjour, bonjour. - Bonjour, ton cul.
02:31 Ta façon de parler, là. Tu peux pas faire un petit effort ?
02:33 - Ça va. - C'est pas joli, t'écoutes pas, toi ?
02:35 Si, la preuve, je t'écoute pas.
02:37 - Je suis une merde. - Regarde.
02:39 Ta morale, elle est en phase terminale, là, c'est chaud.
02:42 Va falloir que tu le dises.
02:43 Allez, là !
02:47 Ça s'appelle "Je ne suis pas un héros".
02:48 C'est un film sur lequel on met le tampon-clic, le fameux tampon.
02:53 - Je... - Je suis contente,
02:54 parce que je l'adore, ce film.
02:55 Nous aussi.
02:56 - Tu joues Hélène. - Je joue Hélène, oui.
02:58 Hélène est en rémission.
03:00 Elle est militante et porte-parole de victimes de cancer
03:03 causées par des pesticides.
03:04 C'est quelqu'un de très en colère, assez grossière,
03:07 qui se dit altruiste, mais qui l'est pas spécialement en réalité.
03:09 - Ouais. - Et elle dit dans le film
03:11 quelque chose qui résonne beaucoup,
03:13 "Il ne suffit pas de bien parler pour avoir raison."
03:16 Eh oui, et ça, c'est quelque chose qui nous parle à tous, quoi.
03:20 On n'est pas obligés d'avoir les diplômes.
03:22 Bien dire, c'est toujours très compliqué.
03:25 C'est vrai que souvent, on t'entend mieux
03:27 quand tu articules mieux ta pensée.
03:29 Cette Hélène Smil, elle articule sa pensée
03:31 d'une manière un peu compliquée, avec un langage un peu détestable.
03:35 Sauf que le fond, finalement,
03:36 on peut pas lui reprocher ce qu'elle pense.
03:38 Elle a envie d'aider, elle a envie de faire bien,
03:40 mais c'est vrai que la forme, elle est terrible.
03:43 Prix du public du meilleur second rôle féminin
03:46 au Festival Jean Carmet.
03:48 - Ouais. - C'est quoi ton rapport
03:50 avec les prix et les récompenses ?
03:51 C'était très nouveau, parce que j'en ai eu un magnifique,
03:54 qui était le prix du meilleur espoir féminin pour Leïla,
03:56 "Buckty", pour "Tout ce qui brille".
03:58 Puis j'ai eu un prix du public à l'Alpe d'Huez
04:00 pour "Tout ce qui brille", c'était ma première fois au cinéma.
04:02 Puis après, si tu veux,
04:04 je me suis souvenu de mon prix de camaraderie en CE1,
04:07 mais après, plus du tout.
04:08 C'est vrai qu'avec le film de Rudy, j'ai eu deux prix en tant qu'actrice,
04:11 et je suis très flattée.
04:14 Alors là, "Lego", c'est magnifique.
04:16 Et en même temps, je me dis, "Ah bon ? Ah bon ? Ah, d'accord."
04:19 -On va finir par... -Un rapport assez particulier
04:20 avec le cinéma.
04:22 Pour moi, t'es réalisatrice,
04:24 mais également comédienne,
04:26 donc c'est souvent deux casquettes qui sont très compliquées.
04:30 On prend par exemple Mathieu Kassovitz.
04:32 Lui, il a choisi de faire plutôt comédien, en ce moment.
04:34 Toi, on a l'impression que tu commences à t'épanouir
04:37 en tant que comédienne,
04:38 et tu dis des phrases comme,
04:39 "Je me suis longtemps demandé si j'étais vraiment désirée
04:42 ou si j'étais un second choix."
04:43 Oui, parce qu'en fait, quand tu te choisis dans tes propres films,
04:46 à un moment donné, tu sais plus si t'es l'élue de quelqu'un d'autre,
04:50 puisqu'il n'y a pas vraiment de quelqu'un d'autre.
04:52 Donc du coup, c'est vrai qu'à un moment donné,
04:54 après "Tout ce qui brille", notamment,
04:55 j'ai enchaîné un peu les films en envoyant des signaux très différents,
04:58 des films très différents, des comédies,
04:59 parce que je suis un peu née dans la comédie avec "Comme t'es belle".
05:01 Et puis c'est quelque chose qui me va bien,
05:03 parce que ça me permet, moi, dans la vie aussi, de m'exprimer.
05:07 Et puis après, j'ai voulu essayer d'autres choses,
05:08 du cinéma plus auteur, etc.
05:10 Mais j'allais là où on me choisissait,
05:12 comme si je me disais "Enfin, t'sais, moi, j'étais souvent la neuvième
05:14 à être choisie dans l'équipe de "Ballot prisonnier".
05:17 Donc à chaque fois, ça me terrassait un peu.
05:19 Et quand on me choisissait pour un film,
05:20 je me disais "Génial", sans trop faire de choix, finalement.
05:23 Aujourd'hui, c'est vrai que... C'est peut-être avec l'âge aussi,
05:26 c'est vrai que je fais plus de choix, et ça fait du bien.
05:28 -T'es entrée sur le morceau de Beyoncé. -Ouais.
05:31 -J'ai choisi Beyoncé parce que je t'ai croisée au concert de Beyoncé.
05:33 -Ah oui. -Avec une personne importante.
05:36 -Ah oui. C'était le premier concert où j'ai amené ma fille.
05:40 J'ai dû expliquer beaucoup à ma fille que c'était pas normal comme concert,
05:43 parce que c'est la première fois qu'elle voit une artiste sur scène,
05:45 et elle a dû se dire "C'est ça, faire de la scène".
05:48 Je lui ai dit "Non, il y aura peut-être pas de chevaux la prochaine fois,
05:50 il y aura peut-être pas autant de changements".
05:51 -C'est vrai qu'il y a eu un cheval géant.
05:52 -Il y a quand même eu un cheval géant, et puis des abeilles,
05:54 et puis des trucs, c'était toute la faune et la flore.
05:57 Et c'était un moment exceptionnel.
05:59 Alors évidemment, c'était au Stade de France,
06:01 donc elle avait son petit casque,
06:02 elle avait eu le droit de mettre sa jupe à paillettes,
06:03 finalement, ce jour-là.
06:05 -C'était incroyable, et je te remercie,
06:06 parce que ça va intéresser le public.
06:08 -Non, je pense pas.
06:09 -Grâce à toi, j'ai pu trouver un taxi-retour,
06:12 puisque tu nous as ramenés à la maison.
06:13 Ça intéresse tout le monde.
06:14 -J'ai le portable de Samina Seri.
06:15 -Voilà, c'est pour ça, en fait. Il faut que tu me le balances.
06:18 -Exactement.
06:19 On t'a vu faire pas mal de promotions pour ce film,
06:23 ce qui sort aujourd'hui,
06:24 et je me suis posé une question en voyant la promotion,
06:26 je me suis dit "Est-ce que toi, vu le contexte et l'actualité,
06:30 t'as l'impression qu'on te reçoit aussi en tant que juive ?"
06:34 -Ah, c'est une bonne question.
06:35 Avant même que "Je ne suis pas aérosorte",
06:37 c'est vrai qu'on m'a sollicité
06:40 pour que je puisse venir en tant qu'artiste
06:43 évoquer ce qui s'était passé,
06:46 notamment le 7 octobre, en Israël.
06:49 Ça avait été le cas à l'époque, avec "L'ayla abekti"
06:51 pour les attaques de Charlie Hebdo, aussi.
06:52 La presse nous avait beaucoup appelés, elle et moi,
06:55 pour qu'on puisse venir s'exprimer.
06:57 Et on avait du mal, à l'époque,
06:59 à exprimer la tristesse qu'on ressentait,
07:01 mais l'une comme l'autre, on était très mal à l'aise avec ça,
07:04 et ça nous rendait très tristes.
07:05 J'avais une phrase, souvent, avec "Layla",
07:08 qu'on répétait aux journalistes et aux gens qui nous invitaient,
07:10 en leur disant "Mais si, finalement,
07:11 vous l'avez demandé à Mélanie Laurent de venir s'exprimer..."
07:15 Alors, on adore Mélanie, c'est pour ça qu'on utilisait son nom,
07:17 mais on se demandait si on était invité en tant qu'actrice,
07:21 jeune actrice, jeune tout court,
07:22 ou finalement comme juive et musulmane.
07:24 Et aujourd'hui, à l'approche de la sortie de "Je ne suis pas un héros",
07:27 quand on a tous vécu cette torpeur-là,
07:30 c'est vrai que j'ai été sollicité aussi
07:33 pour venir parler, et tout d'un coup, je me suis dit...
07:35 "Qu'est-ce que ça veut dire ?"
07:36 Alors oui, c'est vrai, je suis juive.
07:39 Oui, c'est vrai, Layla est musulmane.
07:41 Il n'est pas très compliqué de savoir que je fais kippour
07:43 et qu'elle fait le ramadan.
07:45 Est-ce qu'on est analystes géopolitiques ?
07:47 Je ne suis pas certaine.
07:48 Est-ce qu'on est peinés par cette situation ?
07:50 Ça, j'en suis certaine.
07:51 On échange régulièrement, elle et moi, ensemble, à ce sujet.
07:55 Et c'est une situation qui nous met toutes très mal à l'aise.
07:58 Quant à la promotion, c'est vrai que, du coup...
08:02 Je dois admettre que j'ai dû me préparer différemment
08:04 pour promouvoir le film.
08:05 -Comment ça ? -Je savais, je me doutais
08:08 qu'on allait me parler... Regarde, avec toi, on en parle.
08:10 Je me doutais qu'on allait devoir en parler,
08:12 et puis tout d'un coup, moi, à part être émue
08:14 en tant que femme, en tant que maman,
08:17 en tant que juive aussi, c'est vrai,
08:19 et puis en tant que citoyenne,
08:21 émue aussi de voir que ces rapportés, tout ça,
08:24 ce conflit a pu être rapporté ici, en France,
08:27 ça, c'est un peu traumatique, quoi.
08:30 Donc, du coup, j'ai dû me préparer différemment
08:32 en me disant qu'on allait pouvoir me poser la question
08:34 et qu'il fallait pas déraper, sortir des rails.
08:36 Prononcer le mot "paix" aujourd'hui est devenu presque galvaudé.
08:39 Si tu dis que t'es pour la paix, c'est comme si on te dit
08:41 "Allez, allez, sort de là."
08:44 -Nous, on a simplement parlé de cessez-feu dans cette émission.
08:47 J'ai reçu un nombre de menaces, c'est pas possible.
08:49 -De menaces, carrément.
08:50 Il y a quelque chose qui va pas dans l'idée, aujourd'hui,
08:53 cette injonction à devoir parler, à devoir choisir son camp.
08:56 Et puis, ce truc aussi, à vouloir nous mettre dos à dos,
08:59 c'est vrai qu'avec Leïla, on se disait...
09:02 "Tout s'est bien passé depuis 'Tout ce qui brille'."
09:04 On était porte-drapeau de rien du tout, on était juste deux amies.
09:07 Et aujourd'hui, il y a eu un peu ce signal-là.
09:10 Honnêtement, c'est très minoritaire.
09:12 Faut quand même rendre à César. C'est tout petit,
09:15 mais vouloir nous mettre dos à deux, absolument s'exprimer...
09:18 Et c'est vrai que c'est une pression,
09:20 parce qu'elle et moi sommes très proches
09:22 de nos communautés respectives,
09:24 des communautés respectives de l'une et de l'autre aussi,
09:27 donc on ne veut blesser personne.
09:28 Et adresser aux gens, c'est aussi une façon de se dire
09:31 "Est-ce qu'on va pas toucher les gens ?"
09:33 Devoir faire un poste, pas faire de poste, se taire, pas se taire,
09:36 c'est devenu très compliqué.
09:39 Et un peu douloureux, c'est vrai.
09:42 -Tu t'es exprimée il y a trois jours sur ton Instagram,
09:44 t'as mis la boule au ventre.
09:46 "Cet an-ci, j'ai éprouvé de la solitude."
09:47 La solitude face à la guerre, face à ce que je pense,
09:50 face à ce que je dis ou ce que je devrais absolument dire
09:52 selon un tel ou un tel.
09:54 Pourquoi est-ce qu'on en arrive à ce niveau de pression ?
09:57 -Je sais pas bien pourquoi.
09:59 Je sais pas.
10:02 Au début, je me disais que c'était très franco-français,
10:05 de devoir se justifier,
10:06 puis je vois bien que c'est généralisé au monde entier.
10:08 Je sais pas pourquoi on en arrive à ce niveau de pression
10:11 et je sais pas pourquoi on accepte de subir cette pression aussi.
10:15 Parce que moi, je le vois tous les jours dans mon quotidien,
10:17 parce que dès le 9 octobre, on se parlait au téléphone,
10:20 toi et moi, je le vois avec mes amis,
10:22 qui sont des personnalités comme toi ou comme Laila,
10:25 ou avec des amis qui ne sont pas forcément en ce métier-là,
10:27 mais qui sont très forts à ce rassemblement,
10:30 à nos échanges, à parler, à échanger.
10:32 Je comprends aussi l'idée de se taire
10:37 et de décider d'être plus fort que ça.
10:39 C'est vrai que Laila et moi, on a été très fragilisés,
10:42 on n'a pas été peut-être assez fortes.
10:44 Laila a pris la parole sur ses raisons il y a quelques jours.
10:47 Moi aussi, pour la sortie de ce film,
10:49 je me disais que c'était indécent de poster l'abandonnement d'un film
10:52 et de savoir que ses otages n'ont pas été libérés.
10:55 C'est fou. Et en même temps, ces gens qui te disent
10:58 "Tu parles pas, tu parles pas, il est où un tel ?"
11:00 Ils sont dans ma poche, je vais te les montrer.
11:02 Tu deviens cynique, tu deviens agressif,
11:05 tu te taires chez toi, ça n'a pas vraiment de sens.
11:07 -On devient en proie aux amalgames. -En plus.
11:09 -J'aimerais qu'on regarde un extrait d'un documentaire
11:12 qui résonne énormément avec ce qui se passe aujourd'hui.
11:15 Ça s'appelle "Elle parle d'elle"
11:17 dans lequel tu racontes la vie de Gisèle Halimi.
11:19 -Je savais pas très bien ce que c'était, être avocat,
11:23 mais j'avais un tel sentiment d'un monde fait d'injustice sociale,
11:28 de misère, de clivage, les riches, les pauvres, les femmes,
11:31 les hommes, les Arabes colonisés, les Français qui colonisaient.
11:35 J'ai vécu là-dedans toute mon enfance.
11:37 J'ai tellement supporté, je l'ai subi,
11:39 que mon premier réflexe a été "Qu'est-ce que je veux faire
11:42 dans la vie ?" Défendre. Je savais pas comment, d'ailleurs.
11:45 Mais je savais qu'en défendant, je me défendrais aussi moi-même.
11:50 Alors, ça annule toutes mes larmes et mes émotions,
11:52 parce qu'en fait, voici une femme...
11:54 -Contre Kemms. -Contre Kemms, vraiment.
11:57 Un modèle de femme qui s'est dit "Je vais me battre pour les autres
12:00 et je me battrai encore mieux pour moi si j'y parviens."
12:03 Elle a fait des choses incroyables, notamment pour les femmes.
12:06 Avec sa copine Simone Veil, elle est parvenue à faire des choses immenses.
12:10 -Elle a combattu la colonisation. -Absolument.
12:12 Elle a fait ça aussi. Elle est décédée il y a pas si longtemps.
12:16 J'ai donc pas eu la chance de la rencontrer en France.
12:19 J'ai eu la chance de la rencontrer.
12:20 En revanche, j'ai passé beaucoup de temps avec les gens
12:23 qui l'ont côtoyée, qui ont travaillé avec elle, notamment,
12:27 qui ont monté cette association qui s'appelait "Choisir"
12:30 pour aider les femmes à choisir si oui ou non elles garderaient
12:33 leurs enfants ou pas, si elles pouvaient.
12:35 Donc, ce droit à l'avortement.
12:37 -Je dis pas ça parce qu'on est sur Canal,
12:39 mais c'est une des plus belles initiatives de Canal.
12:42 -C'est super. En fait, à la base, on est venus me chercher.
12:46 C'était un modèle, si j'ose dire.
12:47 Aucune actrice n'avait fait cette case de documentaire
12:50 qui s'appelle "Elle parle d'elle".
12:52 On m'a dit "Est-ce que tu voudrais parler d'une actrice morte,
12:56 "avec laquelle tu te sentirais une filiation ?"
12:58 Et je savais pas tellement...
13:00 Donc, j'ai d'abord refusé.
13:02 Après, ils sont revenus à la charge quelques mois plus tard.
13:05 J'avais vu Carole Bouquet qui parlait de Coco Chanel.
13:08 Tout de suite, j'ai pensé à Gisèle Halimi.
13:10 -Est-ce que le fait de faire un documentaire sur Gisèle Halimi,
13:14 ça a un rapport avec toi, le rapport avec la génération de tes parents,
13:18 et leur rapport à l'Algérie, notamment ?
13:20 -Ouais, ça résonne. Evidemment que ça résonne.
13:22 Mes parents...
13:24 C'est marrant, parce que mes parents m'ont toujours fait vivre
13:28 dans leur souvenir, qui était celui...
13:30 Mes deux parents sont nés en Algérie, ils y ont vécu.
13:33 Avec mon frère, on se disait toujours,
13:35 "Un jour, on ira avec eux, on pourra aller en Algérie
13:38 "voir, comprendre enfin leur pays,
13:42 "et qui on est, quelque part, une partie de nous."
13:44 Et puis, il y a quatre mois, on est parvenus, avec mon frère,
13:47 à ramener mes parents en Algérie, 60 ans après.
13:50 Ah, voilà !
13:52 Voilà, ça, c'est à Constantine.
13:55 Et d'accord, voilà ! Bon, bah super !
13:58 Alors... Super.
14:01 C'était un grand moment, parce que ça y est,
14:03 on a compris les odeurs.
14:05 Enfin, elles sont devenues des odeurs, elles n'étaient pas une odeur.
14:09 On a compris d'où on venait.
14:10 On a compris que...
14:12 que ce qu'on mangeait, ce qu'on dansait, ce qu'on pensait,
14:16 ce qu'on riait, ça venait d'ici aussi.
14:18 Donc, je suis ravie d'avoir pu vivre ces moments-là
14:21 avec mes parents et mon frère, voilà, tous les quatre, là-bas.
14:24 C'était dingue. -Donc, t'as kiffé l'Algérie ?
14:26 -Ah ouais, c'était super. -On dirait que t'as envie d'y retourner.
14:30 -Pour être honnête, on a prévu de refaire le même voyage
14:33 pour ma maman, qui est d'Oran. Donc, on va y retourner,
14:36 pour aller sur les traces.
14:38 En plus, avec mon père, on a vu l'endroit où il est né,
14:41 cet appartement, son école, l'appartement de sa grand-mère.
14:44 C'est dinguerie, quand même. Enfin, ça y est,
14:46 ces souvenirs qui étaient des fantômes pour mon frère et moi,
14:50 sont devenus des choses qui existent.
14:52 -On remercie les Algériens qui nous envoient des messages de soutien.
14:55 -C'est vrai. Et d'ailleurs, ils nous ont super bien accueillis
14:59 en Algérie aussi. -Le film "On y revient",
15:01 "Je ne suis pas un héros", ça parle de mensonges.
15:04 On s'est posé une question. Est-ce qu'il y a des mensonges
15:07 qui sont plus dangereux que les autres ?
15:09 -On en parle juste après ça.
15:11 -On le sait tous et on nous le rabâche depuis toujours,
15:14 mentir, c'est mal. Pourtant, on a tous déjà menti.
15:17 Que ce soit pour se protéger soi-même,
15:19 préserver les autres ou échapper à une situation délicate,
15:22 on a souvent de bonnes raisons de mentir.
15:25 -Est-ce que c'était bon pour toi ?
15:27 -J'ai connu mieux.
15:28 -Et nous mentons plus que nous le pensons.
15:31 Selon une étude britannique, les femmes mentiraient
15:34 en moyenne 3 fois par jour contre 6 fois par jour chez les hommes.
15:37 -Quoi ? T'es qu'une grosse...
15:39 -Autre fait intéressant,
15:41 nous ne mentons pas tous pour les mêmes raisons.
15:43 Les mensonges des femmes seraient altruistes,
15:46 alors que les hommes mentiraient davantage pour se protéger.
15:49 -I did not have sexual relations with that woman.
15:52 Miss Lewinsky.
15:54 -Et chez certaines personnes, le mensonge peut même être
15:57 une maladie, la mythomanie, une pathologie qui pousse à mentir
16:00 de manière compulsive et irréprécible.
16:03 -Avec ma rame, on a fait l'arbre généalogique de la famille.
16:06 Je suis le descendant direct de Louis XVI.
16:08 -La technologie n'arrange rien, car mentir derrière un écran,
16:12 c'est plus facile qu'en face à face.
16:14 Pire, les machines peuvent se retourner contre nous
16:17 et faire éclater la vérité.
16:19 -Qui est la meilleure actrice ? -C'est qui la meilleure actrice ?
16:22 Vous êtes vraiment des bâtards.
16:25 -Que ce soit pour éviter un conflit ou préserver une amitié,
16:28 pour se mettre en avant ou dissimuler une erreur,
16:31 est-ce que le mensonge, ça a du bon ?
16:33 -Non, je crois que ça a pas du bon.
16:36 J'ai fait un gros mensonge.
16:37 Quand j'étais jeune, j'en ai même fait un film,
16:40 "Mensonge de tout ce qui brille",
16:42 dire que j'habitais ailleurs, que j'étais d'ailleurs.
16:45 J'ai dû faire un film pour m'excuser auprès des miens,
16:48 pour leur dire de ne pas s'inquiéter.
16:50 J'aimais tout, c'est moi qui étais débile mentale.
16:53 J'ai l'impression que le mensonge, c'est pas bon.
16:56 Le truc même, le mensonge par omission, laisse tomber.
16:59 Tu gagnes du temps si tu mens pas.
17:01 -T'as l'impression de ne pas parler de tes mensonges.
17:05 -Oui.
17:06 -Je suis amoureuse d'un garçon qui s'appelle Cyril.
17:09 Ca se passe le week-end du 14 juillet,
17:11 je m'en souviendrai toute ma vie.
17:13 Il me dit qu'il part en Normandie,
17:15 ses parents ont une très grande maison,
17:17 il ne devrait pas y aller.
17:19 J'ai pas le droit d'y aller à 15 ans.
17:21 J'ai une copine qui s'appelle Johanna,
17:23 mes parents connaissent très bien.
17:25 Johanna a des grandes sœurs adultes, déjà très adultes,
17:28 qui l'emmènent souvent à Eurodisney.
17:31 "Maman, les sœurs de Johanna m'invitent à Disney,
17:34 "je peux y aller ?"
17:35 Et là, un oui sort.
17:36 Je pars en Normandie,
17:37 il y a une place très connue à Deauville,
17:39 la Place Morny.
17:41 Il fait beau, et je vois Cyril,
17:42 avec une fille qui est plus âgée que moi.
17:45 Du coup, j'arrive et je lui dis que je suis là.
17:48 Il se retourne vers moi et me dit...
17:50 "Géraldine, je suis avec elle,
17:52 "et puis en plus, elle, elle est..."
17:54 Il y va, il fait des trucs et tout.
17:56 Donc, passe le week-end.
17:57 -Oh !
17:59 -Oh là là !
18:00 -Ha ! Ha ! Ha !
18:01 -Attends, pardon.
18:02 Alors, moi, regarde.
18:03 -Tu fais quoi, ce mensonge ?
18:05 -Alors, attends.
18:06 Tu me mets en galère,
18:07 parce que c'était sur Internet, tranquille,
18:10 mes parents ne vont pas sur Internet.
18:12 Là, parce que moi, je m'en fous de...
18:14 C'est quand même... Moi, je mentis à mes parents.
18:17 Il y a eu celui-là aussi, qui était concomitant,
18:20 tout ce qui brille.
18:21 -Concomito. -Concomito !
18:23 Alors, c'est un mensonge terrible.
18:25 J'ai pris des billets de train avec l'argent de ma carte,
18:28 qui me permettait d'aller à la danse.
18:31 En plus, j'ai pas pu aller à la danse pendant un mois,
18:33 et j'ai dû faire semblant d'aller à la danse
18:36 pour me payer ce billet de train pour aller à Deauville,
18:39 où ce gars m'a juste basé.
18:41 -On espère qu'il nous regarde. -Donc, il faut pas mentir.
18:44 -Il faut pas mentir. -S'il te plaît, ma fille,
18:46 ne mens pas. -On se mettrait pas
18:48 un extrait du flambeau pour Golri ? -Ah, ça, oui !
18:51 -Je serais primate, la hiérarchie, on est à cheval dessus.
18:54 Et t'es mon chef, donc si t'as envie de copuler...
18:57 -D'accord, bah, ouais, maintenant.
18:59 -Non, j'ai un problème sur la carte, s'il te plaît.
19:02 -Tu me laisses un petit moment ? -On va nous trouver un endroit.
19:05 -Qu'est-ce qui se passe ? -Toi, avec Soraia ?
19:08 -Je suis en train de la séduire, on va peut-être copuler.
19:11 -Il en est hors de question. -T'es sa meilleure amie possessive ?
19:15 -Je suis amoureuse d'elle. -Qu'est-ce que tu racontes ?
19:18 -Je suis lesbienne, Marc.
19:19 -Tout le monde est lesbienne, Marina.
19:22 -Tu sais pas ce que ça veut dire ? -Non, voilà.
19:24 Tu connais tous les mots du dictionnaire ?
19:27 -Oui. -Tant mieux pour toi.
19:29 -Lesbienne, ça veut dire deux femmes qui s'aiment et qui font l'amour.
19:33 -Non, ça n'existait pas.
19:35 -Est-ce que tu vas rempiler dans les aventures de Marc ?
19:39 -On aimerait bien.
19:40 Je peux faire un petit... Jonathan, s'il te plaît.
19:43 Carbur, on a envie de rempiler tous. -On a besoin, là.
19:46 -On a envie de se marrer.
19:48 Mais "Je ne suis pas un héros", c'est très drôle.
19:51 -Il y a un grand réservoir de choses rigolotes,
19:54 c'est tes réseaux sociaux.
19:55 On a fouillé tes réseaux sociaux. On a cliqué dessus.
19:59 C'est le clic sûr.
20:00 (Musique électronique)
20:02 (Bip)
20:03 (Bip)
20:04 -On a cliqué sur vous, Géraldine Nakach.
20:06 La 1re chose, c'est votre clic,
20:08 composé de votre partenaire de chanson, votre best friend forever.
20:12 -J'aime, j'aime tes yeux
20:13 J'aime ton odeur
20:15 Nous, on fait l'amour, on vit la vie
20:17 Jour après jour, rien ne passe
20:19 -Une clique qui sait vous mettre en valeur lors de vos anniversaires.
20:23 Avec laquelle vous partagez la peur des grands reptiles.
20:26 (Musique électronique)
20:28 (Bip)
20:29 -C'est mon frère, ça.
20:31 (Cris)
20:32 -Avec laquelle vous partagez des aventures de dingue,
20:35 dignes de Hadjet 7.
20:36 -J'ai un souvenir à te montrer. -Un souvenir ?
20:39 Une vidéo coulisse de votre 1er film, votre 1er tapis rouge ?
20:43 -On était avec la meilleure, Leïla Beksi, à Cannes,
20:46 et on cherchait un tropico dans un kebab.
20:48 -Il y aura un avant et un après cette révélation.
20:51 -Quand on clique sur vous, on voit le modèle photo.
20:54 En toutes circonstances.
20:55 On peut être chic tout en faisant la vaisselle.
20:58 Actrice et réalisatrice, on découvre votre prestation méconnue
21:01 dans le biopic de Véronique et Davina.
21:03 -On y va ? C'est parti ?
21:05 Je t'attends.
21:06 -Vous êtes vraiment des bâtards.
21:09 -En cliquant sur vous, on a découvert que vous étiez à l'aise
21:13 avec la notion de propreté et de maladie.
21:15 -C'est un gel hydroalcoolique.
21:17 (Bip)
21:18 -C'est vrai, j'en ai qu'un.
21:20 -Ca s'appelle "Mahadi".
21:21 -Vraiment très à l'aise.
21:23 -J'ai une trousse avec du maquillage dedans.
21:25 Le premier truc...
21:27 -C'est tellement vrai.
21:28 -Ca fait cinq, en fait.
21:30 -On va rester là-dessus.
21:31 -On me dit que les images de la folle recherche du tropico
21:34 sont arrivées.
21:36 -Une canette ? Vous voulez une canette ?
21:38 -Le tropico !
21:39 -De bien beaux moments de télé.
21:41 -Géraldine, il nous reste peu de temps avant la fin de l'émission.
21:45 On va faire un compte-arbours, 1 minute 30,
21:47 un maximum de questions pour un maximum de réponses.
21:50 -J'ai vu ça dans ton émission. Ca me met en stress.
21:53 -Compte-arbours. T'aurais voulu avoir quel prénom ?
21:56 -Sophie.
21:57 -Qu'est-ce qu'il ne faut pas te donner après minuit ?
22:00 -Une banane.
22:01 -C'est quoi le bruit qui t'agace le plus ?
22:03 -Le quoi ? -Le bruit.
22:05 -La fourchette sur les dents, là, comme ça.
22:07 -Qu'est-ce qui te séduit immédiatement ?
22:10 -L'humour.
22:11 -Dans la peau de qui tu voudrais passer 24 heures ?
22:14 -John Malkovich.
22:15 -C'est quoi la chose secrète à savoir sur toi ?
22:18 -Je suis super sympa.
22:19 Tom Cruise, mais dans cocktail, uniquement. En VF.
22:22 -Pour qui est-ce que tu ne voteras jamais ?
22:24 -Tous les nazes.
22:26 -La chose la plus folle que t'aies faite avec de l'argent ?
22:29 -Acheter un vêtement très cher qui me va pas du tout.
22:32 -Qu'est-ce que tu sais faire de tes mains ?
22:34 -A manger.
22:35 -Qu'est-ce que tu détestes chez toi ?
22:38 -Non, mais là, ça m'en dépasse une minute.
22:40 -C'est quoi le cauchemar,
22:42 dont tu te souviens toujours ?
22:43 -Je vais à la porte, ça sonne, je mets ma main au judas,
22:47 et clac, on met un...
22:48 Comment on dit ?
22:49 Un truc...
22:50 Un tournevis, comme ça, dans le judas.
22:53 -Si tu rencontres un extraterrestre,
22:55 c'est quoi le premier truc que tu lui dis sur les humains ?
22:58 -T'es tranquille, toi.
22:59 -Dans quelle époque t'aurais aimé vivre ?
23:02 -Celle-ci.
23:03 -C'est quoi l'addiction que tu voudrais pas arrêter ?
23:06 -Sentir le coup de ma fille.
23:08 -C'est quoi la combinaison alimentaire
23:10 la plus étrange que tu aimes ?
23:12 -J'adore la coriandre,
23:13 mais partout, même sur la glace à la vanille.
23:16 -Pour toi, c'est quoi une journée parfaite ?
23:18 -Euh...
23:20 Que des trucs avec ma fille, tout ça.
23:23 -Ca suffit. -Ah ouais, c'est vrai.
23:25 J'ai eu un stress. -Pourquoi ?
23:26 -Parce que la minute, c'est stressant de dingue.
23:29 Gérald...
23:30 de la France.
23:31 Merci à tous !

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