• il y a 10 mois
Transcription
00:00 On ne naît pas femme, on le devient.
00:02 Et chez Yorgos Lanthimos, c'est une expérience.
00:05 Alors c'est l'histoire d'un scientifique fou
00:18 qui est joué par William Dafoe,
00:20 qui se livre à des expériences démentes sur des animaux
00:22 et sur des humains, des humaines en l'occurrence,
00:25 puisqu'il a sauvé une noyée qui était enceinte
00:29 et il a greffé le cerveau de son bébé à naître
00:32 dans le corps de la mère morte.
00:35 Ça ressemble vraiment à une sorte d'expérience de cinéma
00:38 qui est à la fois grinçante, irritante,
00:41 on en reparlera parce que...
00:43 il y en a qui n'aiment pas ça.
00:44 Et c'est ce qu'on a vu d'à peu près le plus dérangeant,
00:48 finalement, sur un personnage féminin depuis longtemps.
00:51 C'est Bella.
00:53 Bye, bye.
00:54 Bella, c'est Mr. McCandles.
00:58 Bonjour, Bella.
00:59 Marie a dit le mot, c'est irritant.
01:04 Dérangeant, j'aurais bien aimé être dérangé,
01:07 ça m'a plus agacé qu'autre chose, ce film.
01:09 Ça raconte une espèce d'émancipation féminine,
01:12 ce cerveau d'enfant dans un corps de femme.
01:15 Ça donne des scènes assez dingos au début,
01:17 où Emma Stone interprète une femme-enfant
01:20 qui n'a aucun surmoi,
01:23 et elle y va à fond, c'est quand même assez sidérant.
01:26 Et puis elle évolue, elle évolue,
01:28 elle est exploitée et à la fin, elle se libère.
01:30 Fort bien.
01:31 Le seul problème, par quelles étapes elle passe pour se libérer,
01:34 là, ça devient franchement problématique,
01:36 puisque l'antimo se fait subir les pires horreurs
01:39 à son personnage et donc à son interprète.
01:41 Et il y a aussi, évidemment, le passage incontournable par le bordel,
01:44 où en gros, pour devenir femme,
01:46 il faut passer par le bordel où on découvre le plaisir.
01:48 Ça peut paraître un peu léger quand même comme vision du féminisme.
01:51 Et puis il y a cette représentation de la sexualité aussi,
01:54 parce qu'il y a énormément de scènes très crues dans le film,
01:56 qui moi, je trouve un petit peu étrange.
01:59 Surtout, c'est une représentation de la sexualité extrêmement normée,
02:05 voire très clichée,
02:07 et surtout clichée de la part d'un homme
02:08 qui ne connaîtrait pas grand-chose aux femmes, d'après moi.
02:10 Voilà, donc pour tout ça, franchement,
02:12 moi, le film m'a profondément déplu.
02:14 Moi, le film m'a follement amusée,
02:16 et irritée aussi, mais finalement,
02:17 c'est bien d'être constamment étonnée par un film.
02:21 Alors en plus, sachez qu'il est distribué par Disney,
02:23 ce qui est rigolo, parce qu'il n'est pas du tout pour les petits-enfants.
02:26 Emma Stone réussit un numéro qui est vraiment dément.
02:28 C'est vrai que ce trajet va passer par beaucoup d'aventures sexuelles,
02:33 avec un personnage qui n'a pas de surmoi,
02:35 mais qui n'a pas non plus de honte,
02:37 qui n'a pas non plus, comment dire,
02:40 les codes sociaux qui vont réprimer son désir.
02:45 Et donc, le sexe est décrit comme un apprentissage,
02:47 mais le sexe est décrit comme la grande aventure de ce personnage.
02:51 Je dois avouer que j'ai un léger problème avec "Urgo Slantimouse",
03:07 depuis ses tous débuts.
03:09 Le premier film "Canine", qui était un film
03:11 qui avait raflé tous les prix de la jeunesse dans plein de festivals.
03:14 J'avoue, je n'ai toujours pas compris pourquoi.
03:15 Il y avait déjà beaucoup de tentatives de faire quelque chose de très cérébral.
03:19 Là, c'était des plans fixes, ultra stylisés.
03:21 Là, il part un peu dans tous les sens.
03:23 Ça bouge beaucoup.
03:24 Il y a de la couleur, de la noire et de la blanc, des décors complètement dingues.
03:27 Le film, effectivement, est extrêmement grinçant.
03:29 S'il a voulu qu'on grince, ce n'est pas assez réussi.
03:31 Après, moi, j'ai trouvé ça aussi extrêmement long.
03:34 Ça a duré 2h20, ça n'en finit pas.
03:36 C'est un peu fouillis, parfois.
03:39 On se demande bien ce qu'elle fiche dans ce bordel parisien.
03:41 Mais avant le bordel parisien, il y a eu plein d'étapes,
03:44 notamment avec Marc Ruffalo, qui joue une espèce de séducteur,
03:48 vraiment, mais d'une sorte de clicheton ambulant du mec sexy
03:54 qui, en fait, va se faire rouler dans la farine
03:56 par la petite nénette qu'il croyait plumer.
03:59 Il y a cet apprentissage avec lui et il y a cet apprentissage de la liberté.
04:02 Et c'est ça aussi qui est très passionnant dans le film.
04:04 C'est comment, en fait, toutes ces audaces,
04:06 tout ce côté finalement déplaisant, mais aussi gonflé, mais aussi porte-naouak,
04:11 mais finalement, ça vient rafraîchir.
04:14 Ça vient faire surtout un cinéma qui vient des Etats-Unis
04:17 qu'on n'a plus l'habitude de voir, où tout est tellement normé, cadré.
04:21 Voilà, beaucoup plus que la sexualité de l'héroïne.
04:23 C'est le cinéma américain qui est très normé, cadré.
04:25 Et ça, ça fait un bien fou.
04:26 Pauvre créature, hélas !
04:28 Pauvre créature, c'est bien.
04:31 Sous-titrage Société Radio-Canada
04:33 [Musique]

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