• il y a 10 mois
Avec Kévin Audouy, co-Président des Jeunes Agriculteurs de l'Ariège

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-01-16##

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News
Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - 7h13, 7 à la une, les agriculteurs de toute l'Occitanie
00:08 qui se donnent rendez-vous à Toulouse aujourd'hui.
00:10 500 tracteurs, 3000 attendus avec cette action d'envergure.
00:15 Et nous sommes avec Kevin Odui, co-président des jeunes agriculteurs de La Riège.
00:19 Kevin, rebonjour.
00:20 Vous êtes sur votre tracteur, vous êtes stationné, vous êtes sur la route.
00:24 Quelle est votre route d'ailleurs ?
00:26 C'est quoi votre parcours, votre trajet ce matin ?
00:29 - Le parcours ce matin, je suis parti à côté de la Vlannée, de l'Esparou dans la Riège.
00:33 Je rejoins un convoi d'une quarantaine de tracteurs à Pamier.
00:37 Et de là, on démarre un convoi et on va prendre l'autoroute à Maver pour rejoindre un autre convoi de l'Ode sur Nayou.
00:47 Et finir d'arriver sur Toulouse.
00:49 - Votre objectif, c'est d'alerter sur votre situation les agriculteurs en règle générale.
00:56 Quelles sont les revendications les plus importantes que vous avez ?
01:00 Qu'est-ce que vous voulez aujourd'hui ? Sur quoi voulez-vous alerter ?
01:05 - Aujourd'hui déjà, on souhaite alerter sur un mal-être et un ras-le-bol général au niveau de la profession agricole.
01:12 Et ensuite, les points essentiels, mais en particulier, il y a quand même l'accès à l'eau,
01:17 qui est important aujourd'hui.
01:19 Sur les levages, on a quand même une grosse partie sur la maladie, la MHE,
01:24 qui est arrivée au cours de l'année dernière, où on a beaucoup de dégâts sur les cheptels.
01:29 Et on ne sait pas encore tous les aboutissants qui vont en découler.
01:33 Un gros volet prédation.
01:35 Après, il y a des gros soucis sur le renouvellement des générations.
01:41 On a du mal à motiver des jeunes à s'installer sans perspective.
01:45 Des accords commerciaux avec le libre-échange et différentes réglementations européennes
01:50 qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
01:52 On a l'impression que la profession aujourd'hui est stigmatisée, et on en est là.
01:58 - Et donc c'est la raison pour laquelle vous allez manifester aujourd'hui.
02:03 Est-ce que vous avez l'impression d'être compris par la population ?
02:07 Je parle de la population autour de chez vous, en milieu rural, et puis après en ville.
02:12 C'est pour ça que vous allez en centre-ville à Toulouse.
02:16 - Déjà, on va en centre-ville à Toulouse, parce qu'aujourd'hui,
02:19 il y a quand même beaucoup de décisions qui sont décidées au niveau de la région.
02:23 C'est pour ça qu'on va sur Toulouse.
02:25 Ensuite, l'objectif aujourd'hui, c'est d'aller discuter avec la population.
02:31 On a un cortège qui est prévu des Allége-Aljouraie jusqu'au Capitole,
02:36 où on doit se rendre pour faire déguster des produits régionaux.
02:40 Le but, c'est aussi d'aller discuter avec la population,
02:44 leur expliquer notre situation, pour qu'ils comprennent tout ça.
02:48 - Est-ce que vous avez l'impression, parce que vous, vous êtes un jeune agriculteur, Kevin,
02:53 est-ce que vous avez l'impression que si on continue sur cette voie,
02:58 demain, il n'y aura quasiment plus d'agriculteurs en France, ou très peu ?
03:03 On sait qu'il y a 160 000 agriculteurs qui partent en retraite.
03:08 Aujourd'hui, on a baissé, il y avait un million d'agriculteurs, alors il y a des années,
03:12 mais la population agricole a fondu, et elle risque encore de diminuer ?
03:17 - Oui, je pense qu'aujourd'hui, si vraiment on n'a pas de réaction, si on n'a pas de réponse,
03:24 déjà, comme on dit, installer des jeunes va être très compliqué,
03:27 et même, je vois moi, j'ai des agriculteurs voisins à moi,
03:32 qui sont installés depuis 10-15 ans, qui se posent clairement la question de cesser leur activité aujourd'hui.
03:38 - De cesser leur activité, carrément d'arrêter, pourquoi ? Parce qu'ils n'y arrivent plus ?
03:42 Ils ont trop d'emprunts sur le dos ?
03:44 - Parce qu'ils n'y arrivent plus, bon, il y a des emprunts, oui, ils ont été obligés de passer par des investissements,
03:50 et puis après, on a toutes ces directives et ces réglementations qui nous tombent dessus,
03:55 et tout est compliqué à mettre en oeuvre.
03:57 - Alors quand vous dites des réglementations, c'est quoi ?
04:00 Quelles normes vous sont imposées et qui sont difficiles à assumer pour vous ?
04:06 - Par exemple, je vois au niveau céréalier, pour tout ce qui est l'irrigation,
04:10 il faut faire des cultures de semences pour faire quand même de la valeur ajoutée,
04:15 s'ils ont plus d'eau demain à aujourd'hui, comme en Ariège, sur la plaine de Saverdun, des choses comme ça,
04:23 clairement, des contrats de semences n'y viendront plus, parce que la culture sans eau ne donnera rien.
04:30 - Oui, mais est-ce que vous comprenez aussi les préoccupations autour du réchauffement climatique ?
04:36 - Oui, ça, il faut être conscient aujourd'hui, mais je pense qu'il y a moyen, en écoutant la profession,
04:44 de trouver des consciences pour arriver à travailler ensemble.
04:48 - Oui, voilà, c'est ça, c'est ce que vous réclamez.
04:51 Bon bah écoutez, Kévin, on va vous laisser reprendre la route, parce qu'il y en a encore.
04:55 Ça représente combien de kilomètres d'ailleurs d'aller à peu près de chez vous,
04:58 là où vous êtes parti, de l'Esparu jusqu'à Toulouse ?
05:01 - Oh, 110 kilomètres je crois.
05:04 - 110 kilomètres, et vous roulez à peu près à quelle vitesse sur un tracteur ?
05:07 - 40 km/h.
05:09 - Ah quand même ! Mais aujourd'hui on va beaucoup plus vite avec ces tracteurs, 40 km/h.
05:15 Bon, mais c'est vrai que vous allez mettre un peu de temps.
05:18 Bah écoutez, on va vous suivre.
05:19 Christine Bouillaud, évidemment, va vous suivre, notre correspondante dans tout le grand Sud-Ouest,
05:25 et puis on sera ensemble de nouveau dans ce Grand Matin, et puis tout au long de la journée sur Sud Radio.
05:31 Il est 7h18.
05:32 Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.

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