Robert Yakan : Supprimer les aides pour relancer l’immobilier

  • il y a 9 mois
Robert Yakan Birdim Parlons Business

POUR RELANCER L’IMMOBILIER : SUPPRIMER LES AIDES !

Robert Yakan, professionnel passionné de l'immobilier, propose une recette atypique pour résoudre la crise du logement en France. Son idée audacieuse : supprimer les 18 milliards d'euros d'aides à la pierre accordés par l'État. Cette décision, bien que qualifiée de "violente", est jugée "nécessaire" pour faire baisser les prix du foncier jusqu'à 40% en 3 ou 4 ans, relançant ainsi la construction et améliorant le logement des Français.

Explorez cette vision singulière et découvrez Robert Yakan, président de BIRDIM, une entreprise qui transforme terrains et immeubles en logements. Son engagement envers le bien commun et sa fibre sociale sont évidents dans sa lutte contre le mal-logement.

Une proposition innovante qui suscite la réflexion sur les liens entre entrepreneuriat, politique, et l'amélioration des conditions de vie.

Pour en savoir plus sur cette initiative audacieuse, visitez : birdim.fr

Produit par :
Parlons Business

Journaliste :
Gilane Barret

https://parlons-business.fr/

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Transcription
00:00 (Générique)
00:12 Parlons business et parlons immobilier et logement.
00:15 Aujourd'hui, vous savez que le secteur est en pleine turbulence, il est secoué de toutes parts.
00:19 Difficile de trouver des solutions pour relancer ce pan de l'économie française.
00:23 Bonjour Robert Ayacan.
00:25 Bonjour Gylane, merci de me recevoir.
00:26 Je vous en prie.
00:27 Vous êtes président et fondateur de Bardim, vous achetez des terrains et des immeubles
00:31 et vous les transformez en logements.
00:32 On va y revenir dans un instant.
00:34 Mais tout d'abord, on a voulu vous inviter aujourd'hui car vous avez une idée, disons atypique,
00:39 pour sortir de la crise.
00:41 Je l'ai rarement vue ailleurs.
00:42 Quelle est-elle cette idée ?
00:44 Vous avez raison Gylane.
00:46 Je dirais plutôt qu'elle n'est pas atypique cette idée, ce sont des idées de bon sens.
00:50 Précisément ce qui manque dans le logement, mais dans le reste de notre pays aujourd'hui,
00:54 ce sont des idées, des propositions, une vision et de la planification de l'aménagement
00:59 du territoire pour relancer la production de logements en France.
01:02 C'est tout ce qui nous manque aujourd'hui pour avancer et il se trouve que chez Bardim,
01:06 des idées et des propositions, on en a à revendre.
01:09 Alors on va s'intéresser à une idée particulière.
01:11 Vous vous dites, on donne beaucoup d'argent, l'Etat donne beaucoup d'argent, des aides
01:16 etc. dans le secteur du bublier et vous voudriez les supprimer ?
01:19 Précisément, je pense précisément qu'il faut supprimer la politique du logement en
01:22 France, c'est 38,2 milliards d'euros par an.
01:26 Dans ces 38,2 milliards d'euros, vous avez 18,2 milliards d'euros qui correspondent
01:30 aux aides à la pierre, c'est-à-dire l'argent qu'on donne aux promoteurs pour acheter
01:34 des terrains et produire du logement et vous avez 20 milliards qui correspondent aux aides
01:38 à la personne, c'est-à-dire les APL que nos concitoyens connaissent bien.
01:41 Et je considère globalement que ces aides à la pierre contribuent à la hausse des prix.
01:48 Pourquoi ? Chaque année, on prend, mon cher Gylane, dans votre poche, dans la mienne,
01:51 ces 38,2 milliards d'euros, on les met dans l'économie immobilière, on les donne aux
01:56 promoteurs pour produire du logement et chaque année, nous-mêmes, concitoyens, nous-mêmes
02:00 dans ce pays, nous renchérissons les prix du foncier, ce qui rend impossible, mais vraiment
02:04 impossible, une réponse à long terme à la crise du logement.
02:08 Donc vous nous dites, si on supprime ces 18 milliards d'euros d'aides, ça va mécaniquement
02:14 au bout d'un moment faire baisser le prix des terrains, du foncier etc. et donc ça
02:18 va relancer l'économie et l'immobilier ? Alors exactement, c'est un des éléments,
02:22 mais ce n'est pas le seul.
02:23 Bien sûr, ça va relancer, pourquoi ? Parce qu'en fait, quand vous supprimez ces aides,
02:26 à un moment donné ou à un autre, les prix du foncier vont baisser, parce que les propriétaires
02:30 fonciers qui ont besoin de vendre leur foncier, il y en aura toujours, succession, déménagement,
02:35 etc.
02:36 Donc ça, c'est le premier élément.
02:37 Mais un deuxième élément qui permettra de faire baisser les prix, c'est de réformer,
02:42 c'est une autre proposition que nous avons, de réformer la fiscalité locale.
02:46 Pourquoi ?
02:47 Parce que les collectivités locales sont pour l'essentiel financées par des aides
02:52 directes, enfin des taxes directes ou indirectes sur l'immobilier.
02:54 Et donc le maire, il est coincé si vous voulez.
02:57 Quand ses aides, en fait son budget, il est fondé sur l'immobilier, sur les transactions
03:02 ou sur les taxes des permis liés au logement, il est obligé quand même de financer sa
03:08 collectivité.
03:09 Et dans un moment particulier où vous avez moins de transactions, les collectivités
03:12 souffrent, l'État qui donne, si vous voulez, moins de dotations générales de fonctionnement
03:16 aux collectivités locales.
03:17 Donc oui, c'est un ensemble de propositions qu'on formule.
03:20 Mais le premier élément, bien sûr, c'est de supprimer les aides à la pierre pour faire
03:24 dégonfler la hausse des prix du foncier.
03:26 Alors justement, Joré, quand on s'intéresse à ces aides, déjà c'est quelles aides ?
03:29 Vous visez quels dispositifs précisément ?
03:30 En fait, l'ensemble des dispositifs, il faut vraiment supprimer la totalité des aides.
03:34 Par exemple, le PINEL, tous les dispositifs qu'on appelle niches fiscales qui permettent
03:39 aux Français d'investir dans la défiscalisation, des programmes de défiscalisation.
03:43 J'ai 46 ans, j'ai l'impression que depuis que je suis né, j'entends des programmes
03:47 de défiscalisation.
03:48 Chaque ministre a son programme.
03:50 Périssols, baissons, ponces, j'en passe.
03:53 Malrob, c'est encore un autre sujet, mais vous avez tout un tas de schémas qui permettent
03:57 aux Français de mettre de l'argent dans la pierre et d'être défiscalisés.
04:01 Mais disons-le clairement, cet argent, c'est aussi le nôtre.
04:04 Donc quelque part, on fait tourner le même argent et ça n'apporte rien.
04:07 Et cet argent qu'on donne, encore une fois, aux promoteurs ou aux acteurs de l'immobilier,
04:11 il est pris dans la poche des Français, très clairement.
04:14 Et donc c'est ça qui fait monter les prix du français.
04:16 Et c'est ça qu'on doit arrêter une fois pour toutes.
04:18 Pour se dire de manière un peu technique, les aides à la paire sont inflationnistes.
04:23 - Juste une question un peu provocatrice, mais la France est perfusée par les subventions,
04:28 par les aides, c'est une tradition quasiment de notre pays.
04:31 Ça va être très violent quand même de supprimer des aides.
04:34 Comment est-ce que vous voyez cette crise et combien de temps ça va être difficile ?
04:37 - Alors vous avez raison, ça va être violent.
04:40 Mais on est déjà dans une crise extrêmement violente.
04:43 Vous avez aujourd'hui en France l'une des crises les plus violentes
04:47 que notre pays n'ait jamais connue en matière de logement.
04:50 Cette crise, la plupart des experts, et nous aussi, nous estimons qu'elle va durer 7 à 8 ans.
04:56 7 à 8 ans si on ne fait rien.
04:58 Et nous on arrive avec un modèle pour justement écourter la durée de cette crise.
05:02 Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ? Quel est le constat ?
05:04 Vous avez les ménages qui ne peuvent plus acheter, qui ne sont plus empruntés pour acheter leur logement.
05:09 Les promoteurs qui ne peuvent plus commercialiser leur programme.
05:12 Et vous avez le bâtiment qui est complètement à l'arrêt, la construction qui est complètement à l'arrêt.
05:19 Et je vous rappelle un adage qu'on connaît bien dans notre pays.
05:21 Quand le bâtiment va, tout va. Et le contraire est vrai aussi.
05:24 C'est une crise extrêmement forte. C'est à la fois une crise de l'offre et de la demande.
05:29 C'est assez rare pour le relever, une crise de l'offre et de la demande.
05:33 Et tout le marché est grippé. Même la transaction dans l'ancien est grippée.
05:37 Mais ça c'est tout simplement lié au fait que les banques aujourd'hui ne prêtent pas, du fait des critères de financement,
05:42 ne prêtent pas d'argent à nos concitoyens pour acheter leur logement.
05:45 Alors supprimer les aides à la pierre pour faire baisser les prix, est-ce que vous pouvez nous dire, d'après vos calculs,
05:50 de combien ces prix pourraient baisser si on fait ça ?
05:53 Alors c'est simple. Il faut toujours regarder l'histoire même en économie.
05:57 Pour les plus anciens ou nos aînés, il faut faire référence à la crise de 90.
06:03 En 90, on a eu une crise à peu près similaire et en l'espace de quelques années, 7 ans,
06:09 les prix notamment à Paris ont chuté de 45%.
06:13 Mais voilà, il ne s'agit pas de faire chuter les prix à ce point-là,
06:16 mais il faut aujourd'hui qu'on s'agite, qu'on trouve, qu'on fasse des propositions pour relancer rapidement la production de logements.
06:21 Et pour relancer cette production de logements, la solution, l'une des solutions, celle qu'on propose,
06:26 c'est de supprimer d'un coup, violemment, fermement, très rapidement, la totalité des aides à la pierre.
06:32 Mais ça, il faut du courage politique et je ne suis pas sûr que dans le gouvernement, il y en ait beaucoup.
06:36 Un petit acclé par-ci par-là. Parlons maintenant de votre société Burdine que vous avez fondée.
06:40 Alors vous achetez des terrains, vous achetez des immeubles pour les transformer en logements.
06:44 Mais comment faites-vous ? Quelle est l'originalité de votre démarche par rapport à d'autres ?
06:49 Alors nous, si vous voulez, Burdine, c'est une entreprise que j'ai créée tout seul avec 1 000 euros de capital en 2017.
06:56 Pas spécialement pour faire fortune. Moi, je ne suis pas un promoteur qui veut faire fortune.
07:00 Ce qui me motive, en fait, c'est l'intérêt général, le bien commun de nos citoyens.
07:04 Il faut une fois pour toutes répondre à la crise du logement.
07:06 Cette crise du logement, elle est très ancienne dans notre pays.
07:09 Historiquement, on pourrait la remonter au 19e siècle, mais plus récemment, on pourrait la remonter au milieu des années 70,
07:15 après les deux chocs pétroliers, puis plus précisément avec la décentralisation.
07:20 Qu'est-ce qu'on propose en fait aujourd'hui ?
07:22 On propose d'accélérer la production foncière et immobilière, de fluidifier les parcours résidentiels,
07:28 la mixité sociale et urbaine, et notre modèle permet aussi d'insérer les personnes exclues.
07:33 Troisième élément, le modèle qui est porté par Burdine permet aussi, évidemment, par le vecteur BTP,
07:39 de relancer l'économie française, et dernier point, vous allez me dire comment, mon cher Gylane,
07:44 de financer et sécuriser les retraites en France.
07:46 Les retraites aussi ?
07:47 Oui, évidemment. C'est vraiment un modèle économique, politique, macroéconomique qu'on propose pour le pays,
07:52 pour relancer effectivement la construction de logements.
07:55 Et je vous le dirai très rapidement, si on a quelques minutes,
07:58 quel est le premier élément d'une bonne retraite, mon cher Gylane ?
08:02 Qu'elle soit assurée, que le montant soit correct.
08:05 C'est vrai. Non, moi je considère que le premier élément d'une bonne retraite, c'est d'avoir un toit sur la tête.
08:10 Si vous êtes propriétaire de votre résidence principale, vous avez réglé une partie de vos besoins financiers à la retraite.
08:16 Et donc ça, il faut l'anticiper, il faut aider nos concitoyens à devenir propriétaires de leur résidence principale,
08:21 et c'est ça qui va nous permettre de régler un certain nombre de problèmes.
08:24 À la fois de relancer l'économie, de fluidifier les parcours résidentiels,
08:28 d'insérer les personnes exclues par la relance de l'activité notamment, mais aussi sur les logements,
08:32 et évidemment de financer les retraites, parce qu'on aura besoin de moins d'éléments,
08:36 si on est propriétaire de moins d'éléments financiers,
08:38 si on est propriétaire de sa maison que si on ne l'est pas, tout simplement.
08:40 Il faut dire qu'avant la retraite, le logement, c'est le premier poste de dépense des ménages.
08:44 Qu'on soit locataire ou propriétaire, ça coûte très cher, c'est le premier poste.
08:47 Vous avez parfaitement raison, et cette part a augmenté depuis le début des années 2000.
08:53 La part dans le budget des ménages du logement est passée de 25% à quasiment 30-40% aujourd'hui,
09:02 ce qui est un scandale, puisque on le sait bien, les prix de l'immobilier ont fortement progressé,
09:08 mais les salaires de nos concitoyens, eux, n'ont pas progressé.
09:11 Et quel que soit, d'ailleurs, si je puis me permettre,
09:13 quelle que soit l'équipe gouvernementale en place, les prix d'immobilier ont progressé, pas les salaires.
09:18 - Encore sur Burdim, vous allez vous développer, vous allez recruter ?
09:21 - Tout à fait. Aujourd'hui, en fait, Burdim, que j'ai créé il y a quelques années en partant de rien, très clairement,
09:26 c'est 12 collaborateurs, on sera bientôt 20 et peut-être 30 d'ici la fin de l'année,
09:30 et on a aujourd'hui 5000 logements en développement, je précise 5000 logements en développement,
09:34 pour être parfaitement précis, ce sont des terrains et des immeubles qu'on va transformer aujourd'hui en logement.
09:39 Et contrairement à beaucoup d'acteurs de l'immobilier, pour faire simple, Burdim ne connaît pas la crise aujourd'hui.
09:43 On a un modèle qui est vraiment porteur, et je viens vous en parler pour une raison toute simple,
09:47 c'est que je voudrais partager ce modèle pour l'ensemble du pays, pour relancer cette machine,
09:51 et enfin régler quelques problèmes dans notre pays.
09:54 - Alors, d'en parlant business, je reçois de nouveaux HL d'entreprise, comme vous,
09:57 mais j'avoue que je suis interloqué un peu en vous écoutant.
09:59 Vous êtes entrepreneur ou bien quasiment ministre du logement ?
10:02 On sent que vraiment le logement des Français, c'est quelque chose qui vous tient à cœur.
10:05 - Exact. Je suis très attaché en fait au logement du France.
10:08 J'ai commencé, j'ai travaillé longtemps dans l'habitat social, donc ça marque.
10:12 Donc je connais les difficultés de nos concitoyens, j'ai vu les difficultés,
10:15 j'ai moi-même grandi en banlieue, bien que mes parents étaient propriétaires,
10:18 mais j'ai grandi en banlieue, donc je connais la vraie vie de nos concitoyens,
10:22 et je sais qu'il faut les loger. On ne peut rien faire, Gylane, sans logement.
10:26 Vous ne pouvez pas démarrer dans la vie sans logement, vous ne pouvez pas étudier,
10:29 vous ne pouvez pas travailler, vous ne pouvez pas voyager, vous ne pouvez pas vous déplacer,
10:33 il n'y a rien qui est possible. Le logement, c'est un besoin primaire.
10:36 Il faut bien entendre un besoin primaire. On a tous besoin de se loger pour construire sa vie et avancer.
10:42 Donc on prend cet intérêt général, mais est-ce que c'est compatible avec vos intérêts de chef d'entreprise ?
10:47 Vous êtes à la tête d'une entreprise qui doit faire certainement des bénéfices,
10:49 qui doit bien rouler économiquement et financièrement.
10:52 Est-ce que c'est compatible avec l'intérêt général du logement des Français ?
10:55 Je crois profondément que c'est compatible. Je suis membre d'un certain nombre de mouvements d'entrepreneurs.
11:00 Je crois profondément qu'un entrepreneur, c'est quelqu'un qui est motivé par l'intérêt général,
11:04 par l'intérêt de son entreprise, bien sûr, mais par l'intérêt général et le bien commun de son entreprise,
11:08 mais aussi du pays. Je vais vous dire pourquoi.
11:12 Vous savez, quand vous êtes entrepreneur, et il y a beaucoup d'entrepreneurs en France,
11:15 vous démarrez souvent avec peu de moyens. Pour ma part, j'ai démarré avec 1000 euros de capital,
11:19 en sortant d'un poste de cadre de dirigeant assez confortable où j'étais bien payé.
11:23 1000 euros de capital, ce n'est pas grand-chose.
11:26 Et pendant quasiment 4-5 ans, je ne me suis pas versé un euro de salaire pour porter ce modèle auquel je crois,
11:33 parce que je suis profondément convaincu qu'il faut loger nos concitoyens pour relancer la machine.
11:38 Aujourd'hui, je suis quelqu'un comme tout le monde, si vous voulez.
11:42 Je vis dans un petit appartement parisien et je laisse les Français juger.
11:47 J'ai une vieille DS4 qui fait 120 000 km. Je ne sais pas si je suis entrepreneur du logement pour faire fortune.
11:52 Je laisse les Français juger.
11:54 Merci beaucoup Robert Yacoyan, qui est entrepreneur et donc avec beaucoup d'empathie pour ses concitoyens.
11:59 Exactement. Merci, j'ai rien à vous.
12:01 Merci beaucoup. On se retrouve très bientôt pour un nouveau numéro de Parlons Business.
12:05 [Musique]

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