Harcèlement scolaire: "À chaque fois, on attend un drame pour agir", déplore Nathan Smadja, fondateur de l’association "Résiste"
Nathan Smadja, victime de harcèlement scolaire et fondateur de l’association "Résiste", était l’invité de BFMTV ce dimanche.
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00:00 -Je pense qu'aujourd'hui, on a tous conscience
00:03 qu'il y a un problème avec le harcèlement dans notre société.
00:06 Et on a tous compris qu'on n'en parlait que quand il y avait un drame.
00:11 Et on l'a vu avec Lucas en janvier 2023,
00:14 avec l'INSEE, avec Nicolas, avec l'affaire Poissy au mois de septembre.
00:18 À chaque fois, on attend un drame pour agir,
00:20 pour avoir une réaction, pour avoir quelques actes.
00:24 Et sur le terrain, c'est toujours la même chose.
00:25 Les profs sont toujours désarmés, ils savent pas quoi faire.
00:29 Il y a un plan qui a été annoncé par Gabriel Attal au mois de septembre.
00:33 Sur le terrain, petit à petit, ça se matérialise.
00:36 Mais c'est parfois un peu compliqué.
00:39 Et donc, nous, on est vigilants en tant qu'association
00:43 à ce que, concrètement, sur le terrain,
00:44 les paroles se transforment en actes.
00:47 Pour l'instant, c'est un peu compliqué et ça prend du temps.
00:49 -Il faut que vous nous expliquiez comment un adolescent aujourd'hui
00:53 n'est pas capable de trouver une seule porte qui s'ouvre
00:55 de quelqu'un qui l'écoute, de quelqu'un qui va le prendre en charge,
00:59 qui va... On en parle de plus en plus.
01:00 On a l'impression qu'effectivement, les choses se sont déverrouillées.
01:02 Et pourtant, ce pauvre garçon, il se retrouve tout seul
01:05 à devoir amener un couteau, se poignarder lui-même en pleine classe,
01:09 parce qu'il a pas trouvé un recours, une aide, à un moment.
01:12 -Euh...
01:13 À part vous dire qu'on n'en fait jamais assez,
01:16 je sais pas quoi vous répondre.
01:17 C'est dire qu'on a simplifié les procédures.
01:19 Maintenant, c'est le 30-18, c'est un numéro unique.
01:21 Je pense que les gens l'ont compris, l'ont assimilé.
01:23 Mais il faut aller plus loin qu'un numéro.
01:25 Il y a les formations des professeurs.
01:26 Tout le monde est au courant,
01:27 mais pas tout le monde est apte à réagir à une situation.
01:30 Là, concrètement, le jeune, il se sent abandonné,
01:35 parce que c'est clairement ça, dans son témoignage.
01:37 Il y a un problème de formation
01:41 qui, sur le terrain, se matérialise.
01:44 C'est un peu compliqué.
01:45 C'est-à-dire qu'on sait pas trop quand on aura le temps de le faire.
01:48 Donc...
01:49 Je pense que c'est plus une question de...
01:51 Il y a plus une question d'homérta à l'Éducation nationale.
01:54 Ça, on a réglé le sujet.
01:55 On a une question de maintenant,
01:57 qu'il faut agir parce que la société nous attend au tournant.
02:01 Il y a des questions de manière de faire et d'approche.
02:03 Et là, on arrive dans la partie un peu charnière
02:07 où maintenant, il va falloir qu'on concrétise
02:09 tout le bruit qu'on a pu faire depuis le mois de septembre.
02:12 Et là, ça va être un travail d'arrache-pied.