AZIZ DOUGAZ : Prêt à rejoindre ONS JABEUR au SOMMET ?

Game, Set & Talk

Dans cette vidéo, nous allons revenir sur Aziz Dougaz, joueur tunisien de 26 ans qui a notamment participé aux qualifications de l'Open d'Australie 2024 où il s'est incliné contre Prizmic, le premier adversaire de Novak Djokovic. Le Tunisien revient sur son parcours riche en enseignements.  Pour le suivre : https://www.instagram.com/_azizdougaz_/?hl=fr  Photo : Charlotte James   Pour parier sur le tennis sur Parions Sport, ça se passe ici (Bonus jusqu'à 100 euros à la clé): https://wlfdj.adsrv.eacdn.com/C.ashx?btag=a_1101b_108c_&affid=443&siteid=1101&adid=108&c=  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  NOS PARTENAIRES    ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  ► Fungiball, la révolution numérique du tennis est en marche : https://marketplace.fungiball.io/?ref=FXVI03XBEO ► Le QuizTennis (5€ de réduction) : https://quiztennis.fr/discount/GST ► Royaltiz - Investis sur des talents : https://www.royaltiz.com/referral/0dba88ff-e800-417d-a285-43a408a88122 ► Télécharge Tennis Metrics, l'application pour mieux analyser les matchs de tennis : https://www.tennismetrics.fr/  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  LIENS   ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  ► Abonnez-vous : http://urlr.me/9tnbC ► Pour participer à la World Tennis League : http://gamesetandtalk.com ► Discord : https://discord.gg/8g4Ajra ► Nous contacter : gamesetandtalk@gamil.com ► Si tu veux avoir le même décor que nous : http://urlr.me/D1rq5  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  POUR ALLER PLUS LOIN  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  ► Facebook : https://www.facebook.com/gamesetandtalk ► X : https://twitter.com/GameSetAndTalk ► Instagram : https://www.instagram.com/gamesetandtalk/?hl=fr ► Nous soutenir sur YouTube : http://urlr.me/DJ3xW ► Nous soutenir sur Tipee : https://fr.tipeee.com/game-set-talk ► Apple Podcast : http://urlr.me/dD8Ch ► Spotify : http://urlr.me/KLcfv  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  CHAPITRES DE CETTE VIDÉO  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  00:00 : Introduction 00:41 : Présentation 02:00 : Sensations à l'Open d'Australie 2024 08:00 : Un parcours particulier 17:00 : Le financier au tennis 21:00 : Ses réussites 24:00 : L'apport d'Ons Jabeur 30:00 : La suite 35:00 Les anecdotes 40:00 : Le mot de la fin  ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ ✍️ À PROPOS DE CETTE VIDÉO ✍️ ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬  #Djokovic #Jabeur #AustralianOpen   Musique INTRO & OUTRO :  Fiesta Loca by Mike Leite https://soundcloud.com/mikeleite  Creative Commons — Attribution 3.0 Unported — CC BY 3.0  Free Download / Stream: https://bit.ly/mike-leite-fiesta-loca Music promoted by Audio Library https://youtu.be/X5_gDgGbp6w

Transcript

00:00 J'ai eu le plaisir de recevoir Aziz Doughaz, le numéro 1 tunisien qui venait tout juste de perdre en qualification à l'Open d'Australie.

00:06 Il a gagné deux matchs et il s'est incliné au troisième tour contre Przemich, le croate qui jouera Novak Djokovic,

00:11 d'entrer à l'Open d'Australie pour le tableau principal.

00:13 Donc forcément, un petit peu de déception chez Aziz, mais franchement cette interview est passionnante.

00:19 On découvre un joueur avec beaucoup d'humanité, de bienveillance, qui veut vraiment aider les autres,

00:24 qui a eu des modèles comme Malek Jaziri et Ons Jaber.

00:27 Il va nous parler de ses obstacles, de ses réussites et surtout de ses ambitions.

00:31 Je ne t'en dis pas plus et je te laisse avec Aziz Doughaz.

00:33 Bonjour Aziz, merci pour cet échange.

00:41 Est-ce que tu peux te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaissent pas ?

00:45 Je m'appelle Aziz Doughaz, j'ai 26 ans, je suis le 225e mondial et je suis tunisien.

00:53 On va rentrer tout de suite dans le cœur du sujet, sachant que là tu es à Melbourne,

00:57 ce matin encore, tu joues au niveau des qualifications, tu as gagné deux matchs,

01:01 donc deux très bons matchs en 2-7 et tu t'es incliné en 2-7 6-3 6-4 contre Przemich.

01:06 Quelles sont tes sensations un petit peu à chaud ? Forcément un petit peu déçu j'imagine ?

01:10 À chaud, c'est sûr qu'il y a de la déception sur le match de ce matin,

01:15 surtout que finalement Przemich, Kimba joue Djoko au premier tour.

01:19 Donc ça aurait été vraiment un rêve de jouer Djoko au premier tour ici.

01:24 Donc après un peu déçu bien sûr du résultat, mais il faut quand même que je garde le positif.

01:30 C'est une semaine qui reste quand même positive, c'est mon premier dernier tour en grand chelem.

01:34 C'est à ma première participation à Melbourne, donc il y a quand même pas mal de positifs à en tirer,

01:40 même si bien sûr à chaud, il y a plus de déception que de satisfaction.

01:44 Et quelles sont les sensations un peu de cette semaine par rapport à ton jeu ?

01:48 Est-ce que tu as confirmé un peu les sensations que tu avais à l'entraînement par rapport à cette intersaison ?

01:53 Comment tu te sentais en Australie ?

01:55 En fait, vu que c'est le premier tournoi de l'année, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.

01:59 On a eu quand même une présaison assez bonne.

02:01 J'ai eu aussi une petite blessure que j'ai dû guérir en fin d'année.

02:05 Donc j'ai fait des traitements et notamment une injection au coude.

02:08 Donc je n'avais vraiment pas d'attente particulière par rapport à mon niveau de jeu.

02:14 Et puis j'ai été vraiment, je veux dire agréablement surpris.

02:18 Même les jours avant le début du tournoi, je n'étais pas très confiant et sûr de mon jeu.

02:23 Mais dès que les matchs ont commencé, ça s'est mis en place de mieux en mieux.

02:26 Et puis j'ai réussi quand même à faire deux bons matchs.

02:29 Et malheureusement, ça n'a pas suffi aujourd'hui.

02:32 Je suis tombé sur un très bon joueur aussi qui a fait un super match.

02:36 Mais c'est sûr que ça donne de la confiance et l'envie de retourner au travail et de revenir plus fort.

02:43 Et qu'est-ce qui t'a manqué du coup sur ce match contre Prismich ?

02:46 Est-ce que tu arrives à mettre en avant certains points d'amélioration ?

02:50 Je pense finalement que ça se joue sur un break dans chaque set.

02:54 Et sur les deux jeux où je me fais breaker, c'est vraiment des jeux où j'ai commis pas mal d'erreurs.

02:59 Les deux fois, je rate une volée facile plus une double.

03:02 Donc en fait, c'est deux jeux où je manque un peu peut-être de concentration et de rigueur qui me coûtent vraiment cher.

03:08 Et après, lui, le remettre dans le jeu et forcément, il fait deux, trois bons points à chaque fois pour breaker.

03:15 Donc je pense vraiment garder plus de constance sur mes jeux de service.

03:18 Et puis aujourd'hui, c'est la première journée où il faisait vraiment chaud.

03:22 Je trouve que ça m'a touché un peu plus que lui physiquement.

03:26 J'avais plus de mal à être explosif et à mettre mon tennis en place.

03:32 Et du coup, est-ce que dans le deuxième set, tu te procures une balle de break juste avant de te faire breaker.

03:40 Est-ce que c'est un mini tournant ou ça n'a aucune conséquence pour toi ?

03:44 C'est clair, c'est clair, c'est un mini tournant parce qu'à ce moment-là, je pense que je mène 2-1.

03:47 J'ai une balle de break qui se joue sur l'échange, donc je retourne et c'est plus ou moins ouvert dans l'échange.

03:53 Et le jeu d'après, je mène 3-0, je me fais breaker.

03:56 Donc à un, deux points après, j'aurais peut-être dû être 4-1 au deuxième set.

04:02 Et finalement, je me retrouve à 3-2 contre break.

04:06 Donc après, j'ai essayé de rester quand même dans le match.

04:10 J'ai essayé de le forcer à servir le plus de jeux possible.

04:12 Donc j'ai gardé mes jeux de service.

04:14 Mais je ne me suis pas vraiment procuré une grosse chance de break sur les jeux d'après.

04:18 Je pense aussi que le fait d'avoir joué peut-être deux gauchers sur les deux premiers matchs,

04:23 j'avais l'impression d'être un peu déréglé au retour et du fond de cours par rapport aux deux matchs d'avant.

04:29 C'est toujours une trajectoire de balle différente, un effet différent.

04:33 Donc je trouve que ça, peut-être aussi, ça m'a un tout petit peu déstabilisé.

04:37 Et vu que tu l'as joué pour terminer sur ce match sur Prismich, qui est assez jeune, le croate,

04:42 on dit beaucoup que c'est l'avenir, aussi c'est le futur,

04:45 et potentiellement avec l'Alkara, etc. par rapport à sa jeune expérience et ses résultats.

04:50 Qu'est-ce que tu en as pensé, toi qui as pu vraiment matcher contre lui ?

04:53 Je pense déjà que physiquement, il ne ressemble vraiment pas à un athlète de 18 ans.

04:58 Il est déjà très, très fort.

05:01 Là, moi, je l'avais vu en septembre en Challenger.

05:04 Je l'ai revu là, je pense qu'il a dû reprendre 5 kilos de muscles.

05:07 Donc je pense qu'il avance vraiment à très grande vitesse.

05:12 Il a beaucoup d'armes dans son jeu.

05:14 Maintenant, jusqu'où il va aller et en combien de temps, l'avenir nous le dira.

05:20 Mais je pense que c'est vraiment un joueur qui a tout pour aller très, très loin

05:24 et pour continuer à très vite grimper au classement.

05:28 Et du coup, là, toi, tu es à Melbourne.

05:31 Fais-nous un petit peu rêver par rapport à ton expérience que tu as pu avoir à l'US, à Wim.

05:35 Comment ça se passe, l'atmosphère de l'Open d'Australie ?

05:38 Il y a beaucoup de bons échos.

05:40 Est-ce que c'est confirmé ? Est-ce qu'en tant que joueur, c'est quelque chose que tu ressens ?

05:42 Toutes ces bonnes énergies, ce public déchaîné ?

05:44 Moi, je vais comparer par rapport à Wim Leden et l'US.

05:49 Je n'ai pas encore fait Roland, j'espère que ce sera le cas en mai.

05:51 Et je dirais que c'est le meilleur grand chelem, en tout cas vécu par moi.

05:58 Je pense que déjà, c'est en début d'année, il fait beau.

06:01 Et puis vraiment, l'organisation est vraiment très à l'écoute des joueurs.

06:05 Ils font vraiment tout pour que les joueurs se sentent bien.

06:10 Ils appellent ça le « happy slam » aussi, donc je pense que c'est pour une raison.

06:13 Et puis voilà, Wim Leden, je vais dire que c'est le grand chelem que j'ai préféré le moins dans les qualifs.

06:19 C'est vrai que l'expérience dans les qualifs, on ne se sent pas vraiment en train de jouer un grand chelem

06:24 parce que c'est hors-site, c'est à Roehampton.

06:26 Donc ce n'était pas l'expérience qui m'a fait le plus rêver.

06:31 Mais je dirais ici, c'était vraiment top.

06:32 Tout a été top du début à la fin.

06:35 Et puis voilà, j'ai vraiment envie de revenir plus fort l'année prochaine

06:40 et puis rentrer dans les tableaux de grand chelem pour pouvoir un peu expérimenter tout ça.

06:47 Et justement, pour finir sur cette partie introductive,

06:51 comment tu qualifierais ton style de jeu pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de te voir jouer ?

06:55 C'est quoi ton style de jeu ?

06:57 Déjà, je pense que je suis un joueur très agressif et puis mes points forts vont être le service et le coup droit.

07:01 Donc j'essaie vraiment de tout construire autour de ces deux coups-là et d'être le plus agressif possible.

07:07 Je pense que j'ai des progrès à faire à la volée pour passer un cap aussi,

07:12 pour aller chercher plus de points à la volée.

07:14 Mais je pense que mon style de jeu est plutôt clair.

07:17 Gaucher, gros service et puis j'essaie vraiment de m'appuyer sur mon coup droit aussi.

07:22 J'arrive à générer quand même beaucoup en coup droit, donc je m'appuie sur ces deux armes.

07:27 On va revenir un petit peu en arrière.

07:29 Comment toi, Aziz, tu as été introduit au tennis et quel a été ton parcours pour devenir joueur professionnel ?

07:36 Moi, j'ai commencé le tennis à 5 ans.

07:40 Ça s'est fait…

07:41 Mon papa jouait vraiment pour le plaisir au tennis et puis je me suis trouvé dans le club avec lui.

07:47 J'ai commencé à essayer de frapper dans la balle et ça a commencé comme ça.

07:51 J'ai été repéré par un des coaches du club qui avait demandé à ce que je revienne faire des entraînements, des tests.

07:57 Et puis ça a vraiment été… J'ai vraiment accroché dès la première frappe de balle jusqu'à aujourd'hui.

08:03 J'ai toujours été vraiment passionné, amoureux du tennis.

08:05 Après, je pense que j'ai un parcours assez aussi particulier par rapport à tous les joueurs qui se retrouvent en grand chelum.

08:11 Je viens d'un pays qui cercle maintenant une grosse culture tennis avec Ons.

08:16 Et c'est un sport vraiment qui est vraiment en train d'énormément gagner en popularité en Tunisie.

08:24 Mais finalement, je ne suis que le deuxième joueur de l'histoire à faire des grands chelums chez les hommes après Malek Jaziri.

08:31 Donc, ce n'est pas une culture, ce n'est pas des choses qui sont banalisées en Tunisie.

08:36 En junior, j'étais parmi les 50 premiers.

08:40 J'ai joué tous les grands chelums en junior et ça m'a ouvert la porte pour les universités aux États-Unis.

08:47 Initialement, je voulais vraiment passer professionnel après mon parcours en junior.

08:52 Mais je pense que c'était vraiment la meilleure décision à prendre.

08:55 À 18 ans, je n'avais vraiment pas du tout l'environnement propice pour passer sur le circuit.

09:01 Je n'avais pas de sponsor derrière moi, je n'avais pas d'entraîneur, pas de moyens financiers pour pouvoir me lancer sur le circuit.

09:07 Donc, les États-Unis m'ont vraiment permis de me développer en tant que joueur et d'avoir une expérience aussi d'homme qui a été vraiment top

09:14 pour après me relancer sur le circuit avec plus de confiance et un meilleur niveau pour aussi aller plus vite.

09:21 Et du coup, tu l'as évoqué, cette fédération qui a un petit peu moins de moyens, où c'est un peu plus compliqué.

09:26 Comment tu l'as perçu et surtout comment tu as fait pour surmonter tout ça par rapport à ton regard ?

09:32 Donc là, tu as parlé des États-Unis, le fait que tu as fait ce choix stratégique, mais comment on fait face à tout ça ?

09:38 C'est clair qu'au début, en étant jeune, ça crée beaucoup de limites mentalement, parce que vu que personne ne l'a fait,

09:46 vu que les gens autour n'y croient pas vraiment, donc forcément, envisager d'être top 50 ou top 100,

09:54 ce n'est pas un rêve commun, je dirais, quand j'ai commencé à jouer au tennis en Tunisie.

09:58 Après, maintenant, je pense qu'il y a vraiment un impact énorme d'Ance et de Malek.

10:02 Et aujourd'hui, on a une fédération qui a vraiment beaucoup plus de moyens et qui, moi, en tout cas,

10:07 ils sont vraiment à fond derrière moi et ils sont en train de me soutenir du mieux qu'ils peuvent depuis deux ans.

10:14 Et ça fait vraiment une énorme différence d'avoir une fédération derrière moi.

10:18 Mais c'est clair qu'en grandissant, ça crée beaucoup de limites, en fait, parce que finalement,

10:23 tu regardes autour de toi et tu te rends compte que la plupart des joueurs vont arrêter le tennis à 15-16 ans

10:28 pour se concentrer sur leurs études et que ce n'est vraiment pas dans la mentalité ni des joueurs ni des parents

10:35 de se dire « bon, on peut tenter l'aventure, on peut croire aux rêves ».

10:39 C'était plus « mais en fait, Aziz, qu'est-ce que tu fais à essayer de jouer au tennis, à essayer de devenir professionnel ?

10:45 Il vaudrait mieux que tu te concentres et que tu te focalises à devenir médecin ou avocat ou ingénieur.

10:51 Il n'y a pas d'avenir dans le tennis.

10:53 Je ne pense pas que toi, ça va tourner différemment.

10:57 Donc, je pense que c'est beaucoup de limites, jeune.

10:59 Mais encore une fois, je dis maintenant, heureusement qu'on a une fédération qui est vraiment solide et qui est vraiment derrière moi.

11:08 On a une présidente aussi qui est vraiment dévouée et qui fait, en tout cas moi,

11:11 personnellement, on a une très bonne relation et tout se passe très bien maintenant depuis deux ans, heureusement.

11:16 Et du coup, peut-être sur le moment, on peut le voir comme un challenge, des difficultés,

11:20 mais est-ce que tu arrives à en tirer du positif maintenant ?

11:22 Je pense notamment sur l'aspect mental.

11:24 On sait que le tennis, c'est un sport avec énormément de mental sur les matchs par rapport à tout ce que tu as traversé

11:28 et te dire que tu t'es accroché parce que tu aurais très bien pu devenir médecin, avocat, comme tu l'as dit,

11:32 mais toi, tu t'es accroché, tu es allé au bout de tes rêves.

11:34 Est-ce que du coup, ça te sert maintenant et tu arrives vraiment à en tirer du positif ?

11:36 C'est clair.

11:38 Je pense que la première leçon que j'ai acquise grâce à ça, c'est vraiment de persévérer.

11:43 Quand je vois tous mes amis, quand je reviens, par exemple, en -12, en -14,

11:47 je réalisais que chaque année, en fait, le lot diminuait.

11:51 Par exemple, en -14, je pense qu'on était un groupe de 10 joueurs en Tunisie qui avait un très bon niveau.

11:57 Et puis, au fur et à mesure du temps, je vois qu'à 15 ans, finalement, on n'est plus que 5

12:01 parce que les autres ont décidé d'abandonner.

12:03 À 16 ans, on restait plus que 3.

12:05 À 17 ans, on était 2.

12:07 Et puis à 18 ans, j'étais le seul.

12:09 Donc, je me dis que chaque année, en fait, j'ai persévéré.

12:12 J'ai peut-être cru plus en moi que les autres.

12:15 J'ai aussi peut-être eu la chance d'avoir des parents qui ont poussé et qui ont cru en moi.

12:19 Je pense qu'il y a une chose très, très compliquée pour des parents de se dire,

12:23 bon, on va tenter ce rêve-là, même si ce n'est pas une carrière plus ou moins tracée, logique.

12:31 Il n'y a rien de logique, je trouve, dans le tennis.

12:32 En fait, il n'y a aucune garantie.

12:34 Il n'y a aucune certitude de réussir.

12:37 Donc, c'est vraiment beaucoup de courage, je trouve, de la part de mes parents

12:43 de m'avoir laissé vivre ce rêve-là.

12:47 Parce que moi, finalement, en tant que jeune, le tennis, c'est mon rêve, c'est ma passion.

12:51 Donc, je n'ai pas trop réfléchi au pour et au contre.

12:55 Mais je pense, de leur part, avec eux aussi, leur vécu, leur carrière professionnelle,

12:59 ils ont pu se dire, en fait, il n'y a rien de rationnel dans ce qu'on est en train de faire.

13:04 Autant prendre des décisions plus logiques et aider notre enfant à aller vers d'autres chemins.

13:11 Donc, je les remercie beaucoup.

13:12 J'ai eu la chance de les avoir.

13:14 Et puis, comme j'ai dit, ça m'aide beaucoup à persévérer.

13:16 Je n'ai pas eu un chemin facile.

13:18 J'ai eu beaucoup d'obstacles, mais je trouve qu'au fur et à mesure de mon chemin,

13:23 les choses s'éclaircissent.

13:25 J'arrive à être de mieux en mieux encadré, comme j'ai dit, par la Fédération.

13:30 J'ai aussi signé avec une agence de management Edge depuis 2023

13:36 et qui apporte vraiment énormément de stabilité et de sérénité dans mon projet.

13:42 C'est une chose que je n'ai jamais eue auparavant.

13:45 Donc, je trouve que vraiment, là, depuis quelques mois, quelques années,

13:49 les choses se mettent de plus en plus en place.

13:51 Surtout là, depuis un an, tout va de mieux en mieux pour moi.

13:55 Donc, je trouve que le fait d'être plus serein, plus tranquille,

14:00 d'avoir des gens autour de toi qui croient en toi,

14:03 qui ont les compétences nécessaires pour te pousser et aller chercher tes rêves,

14:08 ça m'a vraiment donné beaucoup de calme et encore plus d'envie de réussir.

14:13 Et je pense que tous les efforts finissent par payer.

14:17 C'est vrai que ce n'est pas à l'instant T,

14:18 mais là, tout ce que tu as mis en place sur les années précédentes,

14:21 tu en vois un petit peu les fruits.

14:22 Maintenant, tu l'as dit avec Edge.

14:24 Et justement, qu'est-ce que Edge t'apporte dans ta carrière ?

14:27 Est-ce que ça te permet un peu de te propulser à avoir un peu plus de confort

14:31 par rapport à ce que tu as vécu précédemment ?

14:33 Déjà, clairement, je pense que c'est le rêve de chaque joueur

14:37 d'être encadré par des gens qui sont au top dans leur domaine d'expertise.

14:41 Avec Edge, j'ai vraiment accès à ça.

14:42 J'ai vraiment des gens qui sont déjà passionnés par le tennis,

14:45 qui croient dans le sport.

14:48 Et puis, il y a vraiment un staff qui est étoffé et qui excelle dans ce qu'ils font.

14:52 Donc, c'est sûr qu'avoir vraiment un staff et des personnes aussi dévouées,

14:59 ça me rassure et ça me donne une stabilité et une envie de réussir

15:04 que je n'ai jamais eue auparavant.

15:06 Donc là, c'est sûr que, comme j'ai dit,

15:07 les choses commencent vraiment à se mettre en place avec ma Fedé et Edge.

15:12 Je trouve que là, j'ai vraiment de plus en plus de moyens et de cartes en main

15:15 pour vraiment faire exprimer mon talent,

15:18 chose que je n'ai jamais eue, je pense, dans le passé.

15:20 Donc, c'est là, je pense que je commence à passer des étapes

15:24 dans le classement, dans mes résultats.

15:26 Et clairement, l'objectif est loin d'être atteint.

15:29 Donc, je vais essayer de m'en servir au max,

15:32 de vraiment tirer le maximum des compétences des gens

15:36 qui sont derrière moi et qui m'entourent,

15:38 et les pousser aussi à continuer à s'investir et à y croire dans mon rêve.

15:43 Et du coup, tu parlais de plusieurs obstacles que tu as rencontrés.

15:47 Ça a été quoi le plus grand obstacle

15:49 contre lequel tu as dû faire face tout au long de ta carrière ?

15:52 Déjà, il y a l'obstacle financier,

15:55 le fait de pouvoir se permettre d'avoir un coach,

16:00 d'avoir un staff, de voyager.

16:03 Donc, c'est clair qu'en Tunisie, vu la dévaluation de notre monnaie,

16:08 on a vraiment un pouvoir d'achat qui est terrible sur l'échelle internationale.

16:12 Donc, ça complique aussi énormément les choses.

16:14 Et puis, voilà, pas de sponsor.

16:18 En étant jeune, voilà, pas de sponsor.

16:21 À l'époque, la FED avait pas beaucoup de moyens.

16:23 J'avais pas Edge, j'avais pas de personnes

16:26 qui ont forcément cru en moi assez pour investir en moi financièrement.

16:30 Donc, je pense que ça, c'est le premier obstacle

16:32 qu'un joueur de tennis rencontre, le volet financier.

16:35 Et puis après, c'est aussi le fait de pouvoir s'encadrer,

16:39 s'entourer de gens qui excellent dans leur domaine.

16:44 Avec Edge, par exemple, maintenant, j'ai mon coach tennis,

16:47 j'ai un coach physique, on a un nutritionniste, on a un agent,

16:50 on a quelqu'un qui s'occupe de tout ce qui est stats dans le tennis.

16:55 Donc, c'est vraiment incroyable d'avoir autant de ressources entre mes mains.

16:59 J'ai jamais eu ça.

17:00 J'ai jamais eu un coach de tennis qui a été constamment avec moi.

17:05 J'ai jamais eu ce luxe-là.

17:06 Donc là, c'est clair qu'avec Edge, avec la FED depuis un moment,

17:11 j'arrive à me permettre de faire ça.

17:14 Et c'est ça qui va me permettre d'atteindre un palier supérieur dans le tennis.

17:20 Tu parlais du volet financier,

17:22 qui est forcément l'un des plus grands obstacles auxquels les joueurs de tennis font face.

17:26 Par rapport à ton année passée, donc 2023,

17:29 pour qu'on ait une idée concrète de combien ça coûte,

17:33 cette saison 2023, combien est-ce qu'elle t'a coûté

17:37 par rapport à tous les déplacements, les voyages, etc.

17:40 Donc, ma saison 2023 m'a coûté 80 000 euros en faisant mes comptes de fin d'année.

17:45 Et puis, quand je vois mon price money de l'année,

17:48 en fait, sur le site de l'ATP, par exemple, ça va dire que c'est peut-être à 105 000 dollars.

17:52 Mais déjà, 100 dollars pour un euro.

17:55 Et puis, il n'y a surtout pas les taxes qui déduisent.

17:58 En fait, c'est le montant avant taxe.

18:00 Donc, après taxe, j'ai dû gagner peut-être 70 000 euros.

18:03 Donc, en étant 230e mondial,

18:06 on jouait deux grands j'aimes et passait un tour à l'US Open.

18:08 J'étais déjà en perte.

18:10 Donc, voilà, c'est ça un peu la réalité du tennis.

18:15 On n'a pas de sponsor et qu'on n'a pas de soutien financier.

18:19 Donc, heureusement, en 2023, c'était le cas pour moi.

18:21 Je pouvais compter sur elle et sur ma FEDE pour m'aider et m'apporter un soutien financier.

18:28 Sans ça, en fait, c'est impossible.

18:31 Je n'aurais jamais pu investir autant et voyager autant dans l'année.

18:39 En tout cas, c'est bien que ça puisse un peu s'accélérer

18:41 et que là, 2024, on va voir ce que ça va donner.

18:45 On te souhaite plein de bonnes choses.

18:46 Clairement, après, ça dépend, je pense, des dépenses d'un joueur.

18:50 Moi, je pense que je suis un joueur qui fait par la force des choses,

18:53 qui arrive à vraiment très bien budgétiser ma saison

18:56 et qui arrive à vraiment…

18:58 - Optimiser.

19:00 - J'ai très peu de dépenses inutiles, en fait.

19:03 Je vis chez mes parents en Tunisie, donc zéro loyer.

19:07 Et puis, déjà, ça, c'est vraiment sauver pas mal de budget

19:12 parce que la plupart des joueurs, comme toutes les personnes dans le monde,

19:16 ils ont un appart, ils ont une base, ce qui n'est pas le cas pour moi.

19:21 Donc déjà, c'est vraiment une économie considérable.

19:26 Et puis voilà, c'est rien d'extravagant.

19:29 Donc, on fait vraiment, avec mon coach, on fait vraiment…

19:33 On investit vraiment là où il faut, mais on ne fait vraiment pas de folie.

19:37 Pour un petit exemple, la plupart des joueurs, je pense, pour l'Australie,

19:40 se permettent de voyager en business.

19:43 Ça n'a pas trop été notre cas.

19:45 Donc voilà, c'est vraiment pas…

19:48 Quand je dis 80 000 euros, peut-être que c'est un montant qui paraît énorme,

19:52 mais en fait, je pense que je suis parmi les joueurs qui dépensent le moins dans mon classement.

19:57 - Et du coup, par curiosité, ces 80 000 euros,

19:59 ça couvre à peu près combien de tournois dans l'année 2023 ?

20:01 Et surtout, quel est le pôle de dépense le plus élevé ?

20:05 - Le pôle de dépense, je dirais, le plus élevé, c'est le coaching.

20:08 Donc, il faut payer le coaching.

20:09 Et puis après, c'est les frais de voyage,

20:12 donc tous les billets d'avion, tous les repas, toutes les chambres d'hôtel,

20:18 tous les accotés, le cordage.

20:21 Rien que le cordage, ça chiffre à une vitesse qui est assez phénoménale.

20:25 La raquette est à peu près à 30 dollars en Challenger, 25-30 dollars.

20:29 En moyenne, par semaine, il y a, on va dire, 10-15 raquettes de fait.

20:32 Donc, c'est déjà un budget de 400-450 euros par semaine.

20:37 Puis, on multiplie par 30 tournois, c'est quand même des chiffres assez hauts.

20:43 Puis pareil, les avions, chaque semaine, sur le circuit Challenger,

20:47 il y a très rarement des semaines qui se suivent au même endroit.

20:51 Donc, ça fait des billets d'avion chaque semaine pour moi, pour mon coach.

20:55 Donc, ça va très vite.

20:56 Mais je dirais, oui, 80 % des dépenses seraient entre le coaching

21:00 et les frais liés au voyage.

21:02 Et du coup, ça couvre une trentaine de tournois ?

21:06 C'est ça, je dirais ça couvre.

21:07 Moi, j'ai fait 32-33 tournois, c'est ça.

21:11 OK, comme ça, ça permet vraiment qu'on ait une idée claire par rapport au volet financier.

21:15 Donc, on a vu tes obstacles et par rapport à tes réussites,

21:18 c'est laquelle dont tu es le plus fier ?

21:19 On a vu ce sacre en fin d'année, là, au championnat,

21:23 un championnat arabe qui t'offre les portes pour Doha sur cette saison 2024.

21:30 Est-ce que c'est l'une de tes plus grandes réussites ?

21:31 Comment est-ce que tu vois les choses ?

21:32 C'est quoi ce dont tu es le plus fier en ce moment ?

21:35 Clairement, moi, mon rêve, depuis que j'ai commencé,

21:37 depuis que j'ai touché une raquette de tennis,

21:39 c'est de jouer les tournois les plus prestigieux

21:41 et de vraiment me mettre dans cette catégorie de joueur-là.

21:45 Donc là, déjà, commencer à jouer les Grands Chênes,

21:47 c'était une fierté d'être parvenu à le faire.

21:51 J'ai commencé à le faire à Wimbledon.

21:53 Donc on a fait Wimbledon, l'US, l'Australie,

21:55 et puis j'espère que la série va être longue.

21:58 Donc ça, je peux dire que c'est vraiment une fierté

22:01 de pouvoir se mettre dans cette catégorie de joueur-là, déjà.

22:05 Et puis, oui, le titre en décembre, c'est sûr que c'est un titre important,

22:11 car ça me donne la wild card pour l'ATP 250 à Doha.

22:14 Donc ça va être mon premier tableau d'ATP.

22:17 Je suis super content.

22:19 Comme j'ai dit, le rêve, c'est vraiment de jouer ces tournois-là

22:21 et de pouvoir se mesurer aux meilleurs joueurs du monde.

22:24 Donc c'est clair qu'une wild card pareille, ça ouvre beaucoup de portes.

22:28 Et j'espère qu'en tout cas, je vais faire au mieux pour être préparé

22:32 et montrer vraiment mon potentiel et puis pouvoir passer des étapes cette année.

22:39 C'est tout ce qu'on peut te souhaiter.

22:40 Tu as parlé de tes parents.

22:42 Tu as parlé aussi de Ons et de Malek,

22:45 par rapport à ces joueurs qui ont porté vraiment le pays et toi,

22:48 qui t'ont fait ce cadre.

22:50 Est-ce que ce sont tes modèles, c'est eux qui t'ont inspiré

22:54 ou est-ce qu'il y a d'autres modèles qui ont inspiré,

22:57 qui ont forgé le caractère d'Aziz et ce joueur que tu es maintenant ?

23:01 Je pense que Malek, c'est vraiment le modèle et l'exemple parfait pour moi,

23:05 parce qu'on a vraiment une histoire qui se ressemble.

23:09 On n'a pas été top 10 en junior.

23:11 On a été bon, mais on n'a pas été assez bon pour avoir tous les sponsors du monde,

23:15 contrairement à Ons, qui a été vraiment extrêmement forte dès son jeune âge

23:19 et qui est dans une catégorie vraiment hors norme, ce qu'elle fait.

23:23 Malek, c'est vraiment quelqu'un, en regardant sa carrière,

23:26 où j'arrive vraiment à me voir à travers sa carrière.

23:30 Et puis, grâce à lui, j'ai pu y croire.

23:33 J'ai pu me dire qu'il croirait encore plus,

23:35 parce que je pense que j'y croyais vraiment au fond de moi dès le départ.

23:39 Mais voir réussir dans sa carrière, être top 50,

23:42 arriver à gagner des top 10, des top 5, ça m'a vraiment ouvert des portes.

23:48 Et puis, comme je l'ai dit, c'est quelqu'un avec qui je pense

23:51 que je partage beaucoup de choses dans le processus de la carrière.

23:56 Et c'est quelqu'un aussi sur qui je peux compter.

23:59 C'est mon capitaine de Coupe Davis, c'est un grand frère pour moi.

24:02 Donc, c'est vraiment quelqu'un,

24:06 j'espère que je vais avoir vraiment besoin de lui dans ma carrière

24:08 pour arriver à exploiter au maximum mon potentiel.

24:14 Et du coup, est-ce que tu es proche aussi de Ons

24:16 par rapport à, j'imagine que ça a un peu bougé tout ça par rapport à ses résultats,

24:21 ses finales en grand chelem, etc.

24:23 Ça a fait accélérer un petit peu les choses ?

24:25 Oui, c'est clair qu'on est très proche.

24:26 C'est aussi quelqu'un de super humble, qui est super accessible, qui est super gentil.

24:32 Donc, ça, c'est déjà, je pense, une qualité rare pour une championne de son standing.

24:37 Après, je pense que des gens peut-être réalisent ou pas, je ne sais pas.

24:42 Mais je pense que ce qu'elle fait, c'est vraiment miraculeux d'arriver à avoir la carrière qu'elle a.

24:49 Quand je vois que des gens arrivent encore à la critiquer, à penser que en Tunisie,

24:54 il y a des gens qui la critiquent, qui pensent encore que ça a un échec.

24:56 Mais pour moi, quand je dis ça, c'est vraiment aberrant.

25:00 Elle est critiquée en Tunisie du coup ?

25:02 Je pense qu'il y a des gens qui ne comprennent pas trop la grandeur de ce qu'elle arrive à accomplir

25:06 et qui ont envie peut-être qu'elle réussisse encore plus.

25:08 Du coup, je pense qu'elle est pas assez… Elle est admirée, c'est sûr et certain.

25:14 Mais je pense que les gens ne réalisent même pas l'ampleur et la grandeur de ce qu'elle est en train d'accomplir.

25:20 Moi, étant joueur de tennis venant de la Tunisie, ce qu'elle fait, c'est vraiment exceptionnel.

25:25 Et puis, le fait de croire et de vouloir gagner un grand champ,

25:29 je pense que c'est vraiment du domaine de l'inimaginable pour un pays comme la Tunisie.

25:37 On voit qu'il y a des pays comme… On ne va pas aller chercher loin,

25:40 je pense comme la France qui investit énormément dans le tennis

25:43 et qui n'arrive toujours pas depuis énormément d'années chez les hommes d'avoir un vainqueur du grand chelem.

25:50 Chez les femmes, je pense qu'il y a eu Mauresmo Bartoli sur les trois dernières années.

25:55 Comparer et se dire que la Tunisie arrive à titiller les grands chelems et qu'elle fait trois finales,

26:02 c'est incroyable. C'est vraiment une carrière hors normes qu'elle fait.

26:06 J'espère que les gens vont de plus en plus se rendre compte que ce qu'elle fait, c'est phénoménal.

26:13 Tu m'as parlé de tes ambitions de participer aux plus grands tournois du monde.

26:16 Quels sont tes objectifs ? Qu'est-ce que tu as envie de faire en tant que joueur professionnel ?

26:21 Est-ce que tu te mets des limites ? C'est nos limites.

26:23 Ou est-ce que tu te dis « j'aimerais être top 50, pouvoir vivre confortablement par rapport à tous les obstacles que j'ai passés » ?

26:30 Ou est-ce que c'est « je vise le top 10, je vise un gros titre ».

26:33 Comment ça se passe ? Quels sont tes objectifs, tes rêves ?

26:37 Mon rêve dès le départ, ça a été d'être dans les 50 premiers.

26:42 C'est un objectif que je me suis fixé tout jeune, c'est un rêve.

26:45 Je m'accroche à ce rêve-là, j'y crois.

26:48 Après, comme tu dis, je pense que des fois, il n'y a pas de limite.

26:51 Malek l'a prouvé, il a réussi à faire des finales sur le circuit ATP.

26:56 Donc oui, mon rêve, ça serait d'être dans les 50 premiers et pourquoi pas aller chercher un titre sur le circuit principal pendant ma carrière.

27:04 Et en 2024, tes objectifs ?

27:07 En 2024, l'objectif de départ, c'était déjà de se qualifier dans un grand tableau de Grand Chelem.

27:13 Finalement, on n'est pas très loin en Australie, on est au troisième tour.

27:16 Il y a beaucoup de positifs à en tirer.

27:18 Donc ça, c'était un objectif.

27:19 Les deux autres objectifs, c'est de gagner un Challenger cette année

27:24 et puis de rentrer dans les 150 premiers en fin d'année.

27:29 Et on a beaucoup parlé du tennis.

27:31 Qu'est-ce qui te passionne dans ce sport ?

27:34 Moi, je le dis souvent, c'est un rêve.

27:37 C'est vraiment une passion, c'est l'amour du tennis.

27:41 Parce que si je devais être rationnel, je pense que j'aurais arrêté le tennis depuis un moment.

27:49 Parce que j'ai fait des études, j'ai toujours été aussi assez bon à l'école.

27:55 Et puis, je pense que pour vraiment se lancer dans une carrière professionnelle de tennis,

27:59 il faut des fois essayer de se déconnecter du côté rationnel.

28:03 Parce que tu fais un job, mais à moins d'être dans les 150 premiers,

28:09 tu ne gagnes pas d'argent.

28:10 Donc, est-ce qu'on peut appeler ça un job ?

28:13 Ce n'est pas trop la définition d'un job.

28:14 Donc, je pense que pour moi, ce qui m'anime, c'est vraiment l'amour du tennis

28:21 et ce rêve qui est en moi, qui me pousse à continuer.

28:25 Parce que comme j'ai dit, si je devais être rationnel,

28:28 c'est clair que là, les choses vont mieux en tout cas.

28:30 Même si je devais être rationnel, je pourrais être un peu plus rassuré.

28:34 Avec Edge, ma Fedé et la participation dans les Grands Chelèmes.

28:37 Mais c'est clair que ce n'est pas le côté rationnel qui m'anime pour continuer à jouer au tennis.

28:43 C'est vraiment plus mon cœur et cette flamme qui est à l'intérieur de moi,

28:47 qui me pousse et qui me motive tous les jours à m'entraîner et à jouer au tennis.

28:56 Et le tennis, j'imagine que ça occupe une grosse partie de tes journées.

29:00 Mais est-ce que tu as d'autres centres d'intérêt,

29:02 des formes d'exutoires pour déconnecter un petit peu de tout ça ?

29:06 Déjà, je pense que je suis fan de sport.

29:08 Je regarde vraiment énormément de sport à la télé dès que j'en ai l'occasion.

29:12 Le foot, la Formule 1, le handball, le rugby.

29:14 Je suis vraiment très sportif depuis très jeune.

29:18 Je pense que le sport occupe une grande partie de ma vie.

29:21 Après, ce que j'essaie de faire de plus en plus,

29:23 c'est que le tennis me donne une chance incroyable.

29:26 C'est vraiment de voyager et de voir les quatre coins dans le monde.

29:30 C'est vraiment d'arriver à me détacher, visiter un peu,

29:34 profiter aussi un peu de l'expérience humaine que je vis.

29:38 Des fois, ça peut être un après-midi off, une petite visite d'une journée.

29:43 Et puis vraiment aussi se dire que c'est top d'être joueur de tennis.

29:47 C'est incroyable, c'est une chance que j'ai et il faut en être fier.

29:52 Mais voilà, essayer de se dire aussi, autant en profiter,

29:57 découvrir un peu tous ces pays-là, toutes ces cultures-là,

30:00 parce que finalement, c'est ça ce qui forge une personne.

30:04 Je pense que le sport, c'est vraiment l'école de la vie,

30:08 surtout le sport de haut niveau.

30:10 Et justement, tu arrives à le trouver cet équilibre

30:13 entre toutes les exigences qu'il y a sur le circuit professionnel,

30:16 ton métier, être joueur de tennis et aussi ta vie personnelle ?

30:21 Je pense que j'y arrive de mieux en mieux.

30:23 C'est sûr que là, vu que je suis mieux encadré déjà,

30:26 j'ai moins de soucis à gérer, j'ai moins de tâches à faire.

30:31 Donc j'arrive de plus en plus à me détacher un peu du tennis

30:36 et des fois, savoir aussi profiter du voyage ou d'une petite journée de visite

30:42 et aussi essayer d'avoir une vie aussi normale,

30:47 même si c'est pour des parties très courtes.

30:51 J'essaie maintenant de revenir aussi,

30:53 passer un peu de temps en Tunisie avec ma famille dès que je peux,

30:57 passer un peu aussi de temps avec ma copine dès qu'on a l'occasion.

30:59 Donc c'est vraiment des choses que j'essaie de faire de mieux en mieux,

31:02 de gérer de mieux en mieux.

31:04 Et c'est clair que le fait d'être entouré maintenant,

31:08 comme j'ai dit par Ed, je m'en fais aider et puis jouer en grand chème,

31:11 ça facilite les choses, c'est sûr grandement.

31:15 Et là, tu es à Melbourne, c'est quoi la suite ?

31:19 La semaine prochaine, dans deux semaines, comment ça va se passer ?

31:22 Bonne question.

31:23 En fait, c'est un peu la vie d'un joueur de tennis.

31:25 J'ai fini à Melbourne aujourd'hui.

31:28 Je n'ai aucune idée où est-ce que je vais jouer en tournant la semaine prochaine.

31:32 Pour l'instant, je suis inscrit à Tenerife en Challenger,

31:34 qui est assez loin de Melbourne, qui est de l'autre côté de la Terre,

31:39 dans les îles Canaries, à côté du Maroc.

31:43 Et je ne sais pas encore si je vais là-bas,

31:45 ou si je vais sur un Challenger en Thaïlande,

31:47 ou si je vais sur un 25 000 au Qatar.

31:49 Donc c'est vraiment trois options qui sont un peu à l'opposé.

31:53 Et on est vendredi après-midi,

31:56 et je n'ai toujours pas décidé, pas vu mes billets d'avion.

32:00 Il faut que je puisse gérer ça avec mon coach, en discuter.

32:03 Mais c'est un peu le quotidien qu'on vit.

32:07 Vraiment être dans l'incertitude, ne pas savoir où on va, quand on va,

32:10 ou comment s'organiser, donc vraiment très compliqué.

32:15 Pour les gens qui ne sont pas dans le tennis,

32:16 je trouve que ça paraît un peu fou.

32:20 Pour ma mère, des fois c'est fou que je lui dise

32:23 « je pars ce soir, mais je ne sais pas où,

32:26 je ne sais pas vers quel pays,

32:28 je ne sais pas à quelle heure est mon vol. »

32:31 C'est sûr que c'est…

32:33 Il y en a qui paniquent parce que le soir,

32:34 ils ne savent pas ce qu'ils vont manger.

32:36 Et là, on est sur quelque chose d'autre.

32:38 Exactement.

32:39 Donc ça permet, comme tout est relatif,

32:42 mais ça permet aussi de se dire

32:44 déjà c'est une chance, je ne vais pas m'en plaindre,

32:46 c'est une chance de vivre cette vie-là,

32:48 et de vivre de sa passion, et d'être animé par un rêve.

32:51 Mais c'est clair que le tennis,

32:53 ça donne beaucoup d'incertitudes

32:55 et beaucoup d'instabilité dans la vie de tous les jours.

32:59 Et j'en profite, comment vous allez faire le choix ?

33:01 Vous allez vous poser, vous dire

33:02 « ok, les billets d'avion, c'est ça pour aller là, là, là, là. »

33:05 Ce qui est le plus économique,

33:06 comment ce choix va être acté ?

33:08 Donc déjà, oui, il y a les billets d'avion qu'on doit checker,

33:11 qu'on doit voir parce que finalement, ça arrive très vite.

33:14 On est vendredi à Tenerife,

33:15 ça serait pour jouer mardi, en Thaïlande, mardi,

33:17 et au Qatar, pareil, mardi.

33:19 Il faudrait voir aussi les temps de voyage.

33:21 Je pense que le voyage pour arriver à Tenerife,

33:22 c'est un peu plus que 30 heures de voyage.

33:25 Donc avec le décalage horaire, la fatigue,

33:29 ce n'est pas quelque chose d'évident à gérer.

33:31 Et puis, il y a aussi les listes.

33:33 Donc là, pour l'instant, je suis accepté dans le tournoi à Tenerife,

33:35 mais je ne suis pas encore accepté à Bangkok, en Thaïlande.

33:38 Donc on attend aussi de voir un peu,

33:40 en fonction des retraits de dernière minute,

33:42 si j'arrive à être dans le tableau final là-bas,

33:44 peut-être que ça serait une option un peu plus logique

33:47 et facile à faire en termes de logistique.

33:49 Donc voilà, c'est toujours un peu, il y a des facteurs.

33:51 Il y a le facteur liste, dans quelle liste on est accepté.

33:54 Et puis, il y a le facteur dans la logistique du voyage aussi à gérer.

33:58 Et puis, pour se mettre dans les conditions, je ne dirais pas optimum,

34:03 mais au moins dans les meilleures conditions possibles.

34:07 C'est ultra intéressant de savoir que tous les choix qui sont faits

34:12 et pourquoi on va dans tel ou tel tournoi,

34:14 c'est vrai qu'on ne se rend pas compte forcément en tant que spectateur,

34:16 à se dire, mais pourquoi il va à ce tournoi, ce tournoi ?

34:17 Mais c'est vrai que derrière, il y a une stratégie qui est quand même bien réfléchie

34:20 et mûrement réfléchie.

34:21 Donc ça, c'est ultra intéressant.

34:23 Tu vas forcément y avoir droit.

34:24 Un prono pour l'Open d'Australie chez les hommes et chez les dames ?

34:30 Moi, je pense que Djoko est quand même au-dessus.

34:33 J'ai envie aussi de le voir gagner.

34:34 Je pense que c'est un champion sûr et en dehors du terrain.

34:37 C'est quelqu'un qui essaie vraiment d'avoir un impact sur son sport et sur le monde.

34:42 Je pense que c'est ça qui relève aussi d'un champion.

34:45 Donc je le mettrais en favori et aussi mon favori à moi.

34:50 C'est pour ça que je suis vraiment encore plus déçu de ma défaite,

34:54 de savoir qu'en fait, j'aurais eu le droit à jouer Djoko sur le RoadLever.

34:59 Ça aurait été un rêve de gamin et puis j'espère que j'aurai la chance

35:03 de pouvoir vivre ça sur les grands chelèmes ou les ATP à venir.

35:08 Peut-être que ça sera Doha, peut-être qu'il jouera Doha

35:09 et que j'aurai Djoko au premier tour.

35:12 Donc j'espère que je ne jouerai pas au premier tour.

35:15 J'espère que je pourrai gagner quelques matchs avant de jouer.

35:19 Mais c'est clair, chez les mecs, je dirais que c'est Djoko.

35:22 Et puis chez les femmes, sans hésitation, ma favorite, c'est Hans.

35:28 J'ai vraiment envie qu'elle gagne un grand chelème.

35:30 Elle le mérite.

35:31 Elle fait tout pour et puis elle a une équipe incroyable, formidable autour d'elle.

35:35 Donc je leur souhaite vraiment du fond de mon cœur d'avoir ce titre-là.

35:40 Et du coup, tu es plus Team Djoko par rapport à cet éternel débat

35:44 entre les Team Nadal, Team Fédérale.

35:46 Tu es plus Team Djoko ?

35:48 Enfant, j'ai vraiment été fan de Rafa Gauchet.

35:51 Et puis j'avais toutes les tenues de Rafa,

35:53 tous ses pantacourts quand il jouait avec des pantacourts,

35:56 tous ses débardeurs.

35:57 J'étais hyper mince avec les débardeurs et tout.

35:59 Je ne pense pas que c'était le style approprié,

36:03 mais j'adorais, j'étais fan du joueur.

36:07 Mais là, je pense qu'en grandissant, je penche encore plus par Djoko

36:11 parce que je trouve que ce qu'il fait sur et en dehors du cours,

36:14 c'est vraiment exceptionnel.

36:16 Il essaie vraiment d'avoir un impact sur le tennis, d'aider les joueurs.

36:20 Il fait vraiment des choses incroyables en Serbie aussi pour sa communauté.

36:24 Et j'espère que pour moi, c'est un exemple.

36:26 Et puis j'espère qu'à mon échelle, j'aurai aussi la possibilité d'aider,

36:32 parce que c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur.

36:33 C'est vraiment d'aider dès que je peux,

36:38 quel que soit le tennis ou autre.

36:42 Mais j'aimerais vraiment être en position plus tard dans ma carrière,

36:47 soit financièrement ou par mon expérience,

36:48 de vraiment donner aux générations d'après

36:51 et contribuer un peu à mon échelle à leur futur.

36:58 C'est très important de pouvoir essayer d'aider un petit peu,

37:03 comme tu l'as dit, par rapport à tous les obstacles que tu as rencontrés.

37:05 Et c'est vrai que ça peut être de partager ton expérience

37:07 et justement que quelqu'un qui soit passionné de tennis,

37:10 qui a envie de faire une carrière là-dedans, qui vient de Tunisie,

37:14 tu puisses apporter ton expertise sur ça.

37:17 En tout cas, on te le souhaite.

37:19 Et pour finir, est-ce que tu as une anecdote un petit peu fun

37:23 à nous raconter de ce que tu as pu vivre sur le tour ?

37:28 Une anecdote, il y en a pas mal qui me traversent l'esprit.

37:35 Après, je ne sais pas trop dans quel domaine,

37:41 dans quel type d'anecdote,

37:45 mais moi l'anecdote qui me revient en premier,

37:51 c'est avec mon coach Yannick.

37:56 Et puis tu vois, en fin d'année dernière,

37:59 on est en Challenger au Canada.

38:03 Je perds en quart de finale 7-6 au troisième set.

38:06 Et en gagnant, j'ai assuré ma place pour l'Open d'Australie.

38:10 Donc le cut normalement pour l'Australian, c'est à 2,35-2,36.

38:13 En gagnant, j'allais être confortable pour le cut,

38:16 donc je perds en quart de finale.

38:19 Et là, je brise ma raquette à la fin du match.

38:22 Je prends une amende de l'ATP.

38:24 Puis je rentre à l'hôtel et je lui dis,

38:26 "Yann, je ne peux plus le faire.

38:29 Il reste deux semaines pour aller chercher le cut.

38:31 J'ai 2,25 milles à la maison en Tunisie,

38:33 mais j'en peux plus.

38:34 Ça fait neuf semaines de suite que j'essaye,

38:37 que je joue sans arrêt les tournois."

38:40 Écoute, là, c'est stop.

38:42 Tu rentres chez toi à Milan, je rentre chez moi à Tunis.

38:44 Et puis voilà, au Diable, l'Open d'Australie,

38:48 j'ai eu ma dose pour l'année.

38:50 Donc voilà, il me dit, ouais…

38:52 C'est la première fois, je pense qu'il était aussi…

38:55 Je pense qu'il a toujours été calme.

38:56 Donc c'est la première fois que je voyais vraiment

38:58 et qu'il était vraiment dégoûté pour moi aussi,

39:01 pour nous, après cette défaite-là,

39:02 parce qu'on a vraiment tout fait pour y arriver.

39:04 On rate vraiment le match de ça.

39:07 Et donc voilà, je vais me coucher.

39:10 Et puis le lendemain, en fait, à 5 heures du mat,

39:12 je me réveille, je change mon vol pour Tunis de date.

39:16 Et je lui dis, mec, j'ai demandé Wild Card,

39:19 je vais jouer le 25 milles.

39:21 Je n'arrive pas à dormir.

39:22 Et puis deux jours après, j'étais en 25 milles en Tunisie,

39:26 en train de me battre pour aller chercher ce cut, en fait.

39:29 Donc c'était vraiment…

39:31 Et puis après, je me dis, en fait, c'est complètement taré.

39:35 Ça fait neuf semaines que je joue en tournoi.

39:38 Je suis au Canada le samedi, je prends l'avion

39:39 pour jouer mardi en Tunisie avec des Kalashsia et tout.

39:43 J'étais dégoûté.

39:45 J'ai eu une technique comme ça.

39:46 Pendant mon sommeil, je me suis réveillé.

39:48 Et je me suis dit, non, mais mec, ce n'est pas possible.

39:51 Tu demandes la Wild Card de 25 milles, tu vas jouer.

39:54 Tu joues jusqu'au bout.

39:55 Donc c'est vraiment le truc récent qu'on a vécu.

39:57 Et finalement, on se retrouve en Australie.

39:59 Dans les qualifs, on gagne deux matchs.

40:01 Donc c'est un peu…

40:03 Je dirais que ça récompense un peu les efforts que j'ai fait en fin de saison.

40:06 Et puis je lui ai promis, on s'est promis tous les deux

40:08 de ne plus trotter dans cette situation-là,

40:11 de très vite passer un cap et d'éviter tous ces calculs-là,

40:14 tous ces cuts et d'être vraiment borderline pour les grands chelou.

40:19 En tout cas, cette anecdote, elle est bien avec ce fil conducteur

40:21 de tout ce que tu as vécu et cette combativité, en fait,

40:24 dont tu as fait preuve tout au long de ta carrière.

40:27 Et justement, on en parlait.

40:27 Ça résume un peu ma carrière.

40:29 C'est ça.

40:29 Moi, je trouve en fait, ça résume un peu…

40:31 Comme il me dit, lui, en fait, maintenant,

40:34 à force de me connaître, des fois,

40:35 quand il voit que je suis très dramatique après un match,

40:37 il me dit « ouais, mais de toute façon, je ne veux rien te dire.

40:39 Je sais très bien, demain, tu vas te lever et on va repartir. »

40:43 Tu vois, tu as toujours fait comme ça.

40:45 Tu as toujours été bon dans la difficulté.

40:47 Donc au début, il me prenait peut-être au mot après mes matchs.

40:52 Je pense que là, il ne me croit plus trop quand je suis un peu dramatique après un match.

40:58 Je sais très bien que le lendemain ou le soir même,

41:01 je vais dire « mec, on repart au taquet.

41:04 On a deux vols demain pour aller en Inde pour jouer des Challengers. »

41:07 Oui, c'est clair.

41:08 C'est bien de faire preuve de cette combativité.

41:10 C'est aussi les hauts et les bas qu'on a en tant que joueur de tennis.

41:13 Ça repart très vite parce que dès mardi, tu es potentiellement sur le cours de nouveau.

41:17 Donc il faut vite laisser ça derrière et repartir au charbon.

41:22 Aziz, sur quelle raison on peut te suivre ?

41:23 Sur lequel tu es le plus actif ?

41:25 Je mettrai tous tes liens en description pour que les joueurs puissent suivre ta carrière.

41:27 J'essaie d'être de plus en plus actif sur Instagram.

41:31 Je ne l'ai pas été tout au long de ma carrière.

41:33 Comme je l'ai dit, j'avais beaucoup de choses à gérer en étant seul au début.

41:36 Mais là, vu que je suis entouré d'une équipe,

41:38 je vais essayer d'être de plus en plus actif sur les réseaux sociaux,

41:41 de montrer aussi ce que c'est la vie d'un joueur de tennis, de partager ça.

41:45 Je pense aussi que je peux avoir vraiment une communauté très tennisique.

41:50 En fait, je parle quatre langues.

41:54 Donc je pense aussi que ça peut m'aider.

41:56 Et puis ça peut permettre aussi aux fans du tennis un peu partout dans le monde

42:00 de voir ce que c'est la vie d'un joueur de tennis qui n'est pas top 10

42:04 et qui voyage toute l'année, qui se bat toute l'année pour arracher son rêve.

42:10 Voilà, allez suivre le compte Instagram d'Aziz pour découvrir un petit peu tout ça.

42:14 Je pense que c'est important et en plus, tu auras plein de choses à partager.

42:17 Un grand merci Aziz pour ton discours plein d'humanité, de combativité, de bienveillance.

42:22 Ça fait vraiment plaisir et je te souhaite le meilleur pour la suite

42:25 et que tu puisses atteindre tes objectifs.

42:27 Merci beaucoup.

42:28 Puis le plaisir est vraiment partagé.

42:30 C'était vraiment cool de partager tout ça avec toi.

42:32 Et puis j'espère qu'on aura l'occasion d'en reparler et de se voir rapidement.

42:37 Carrément, carrément, carrément.

42:38 Et voilà, dès que tous tes échelons, j'aimerais bien pouvoir échanger

42:42 à chaque fois que tu passes tes échelons et je pense qu'on aura l'occasion de se revoir.

42:45 Merci beaucoup Aziz.

42:46 Merci, merci Constantin.

42:47 [Musique]

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