Le Suisse de la Groupama-FDJ, Stefan Küng, au micro de Cyclism'Actu avant de commencer sa saison 2024, six ans déjà qu'il est dans la formation de Marc Madiot !
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00:00 Une équipe encore plus forte cette année.
00:02 Les jeunes ont un peu plus d'expérience.
00:05 Avec Valentin et moi, on a plusieurs cartes à jouer qui ont assez d'expérience maintenant.
00:11 On sait comment faire, on sait quoi faire.
00:14 Bon Stéphane, déjà bonne année.
00:17 Comment ça va ? Parce qu'il y a encore les stigmes.
00:20 Tout va bien, merci.
00:22 Ça c'est que pour protéger les cicatrices.
00:24 Comme je dis, ça reste des cicatrices.
00:28 Mais franchement, physiquement ça va très très bien.
00:31 Et mentalement pareil.
00:33 Tout va bien, je suis en cours pour commencer la saison en pleine force autour de Dalgaard.
00:39 On est sur la bonne trame.
00:42 Avant de parler de votre saison Stéphane, on va revenir sur le sujet.
00:45 Parce qu'on a pu lire dans la presse, dans une interview que vous avez faite,
00:49 que suite à votre accident lors de ces championnats,
00:52 et ces images qu'on a vu de vous qu'on n'aime pas du tout, et je pense que vous non plus,
00:55 vous avez dit "la balle est dans le camp de l'UCI".
00:58 Concrètement, qu'est-ce que vous souhaiteriez que fasse l'UCI par rapport à la sécurité des coureurs ?
01:05 C'est ce que j'ai dit, ou ce que j'aimerais, c'est que le sport il évolue.
01:11 On va de plus en plus vite, c'est suite à la recherche qu'on fait sur le matériel,
01:15 c'est aussi tout s'améliore, la nutrition, etc.
01:18 Donc surtout en vélo-chrono, on sent qu'avec l'avantage technique qu'on a maintenant,
01:23 les vitesses moyennes sont à 56-57 km/h,
01:27 et avant quand je suis passé pro il y a 10 ans, c'était plus aux alentours de 5 ans.
01:31 Donc ça change, parce qu'en vitesse maximale, par exemple sur le parcours plus plat,
01:36 on est à plus de 60 km/h.
01:38 Donc ma chute était vraiment évitable, certes c'est une erreur de communication entre moi et mon équipe,
01:46 mais ce n'est pas la faute de quelqu'un, et je ne dis pas ça pour pointer le doigt à l'UCI,
01:54 c'est à vous de faire maintenant.
01:56 Il faut toujours commencer à évoluer, et pareil avec la sécurité sur le parcours, par exemple en chrono.
02:02 Maintenant, tous les mecs ont la tête baissée dans le guidon.
02:06 Il faudrait penser au marquage au sol, ça c'est un moyen que je vois.
02:13 Pourquoi pas, s'il y a des barrières comme ça, peut-être il faut mettre des bandes de publicitaire,
02:19 je ne sais pas quoi, pour les rendre plus visibles,
02:22 parce que même si on lève la tête à 60 km/h, dans un casque de chrono, avec une visière,
02:28 au bout d'un effort de 30 minutes, la vision n'est plus la même que si tu es là comme ça en toute fraîcheur.
02:35 Donc il faut y penser, et il faut prendre en sorte tout ça,
02:39 pour rendre les courses encore plus sécures possible.
02:44 Il y a par exemple un nouveau projet Safer qui se monte,
02:46 on parle beaucoup des courses en ligne, mais il ne faut pas non plus oublier les chronos.
02:50 2024 ne peut que mieux commencer que 2023, c'est terminé du coup donc le programme,
02:57 parce qu'il est chargé pour Stéphane en 2024 ?
02:59 Oui, il est chargé, peut-être pas en quantité, mais en qualité,
03:03 ou en ampleur des objectifs,
03:06 parce qu'il y a une première phase de saison pour moi,
03:09 c'est jusqu'au classique avec le point culminant de Tour de Flandre et Paris-Roubaix,
03:13 puis il y a une deuxième partie avec le point culminant Légio,
03:16 et un troisième avec les championnats du monde en Suisse à la maison,
03:19 qui feront le troisième grand objectif de l'année.
03:23 Donc pas de Tour de France ?
03:24 Si, si le Tour de France fait passage pour ma préparation à Légio,
03:29 le Tour va me servir entre autres pour préparation,
03:33 mais ça reste un objectif,
03:36 et je serai déjà à 99% au Tour,
03:40 et l'objectif c'est de gagner une étape,
03:43 l'objectif aussi c'est d'aider David à faire un classement généralement le mieux possible,
03:49 et pour moi personnellement on a vu aussi que je suis le mieux après une course d'étapes,
03:55 et notamment après une course d'étapes de trois semaines,
03:58 que physiquement je sors toujours très très bien,
04:01 donc pour Paris on a décidé de prendre ce chemin-là pour la préparation.
04:07 Bon, donc les classiques, vous nous avez dit,
04:10 bonne nouvelle, Pogacar ne fait pas le Tour des Flandres.
04:12 Pardon ?
04:12 Bonne nouvelle, Pogacar ne fait pas le Tour des Flandres.
04:15 Oui, après on ne se concentre pas à nos adversaires,
04:19 on se concentre à nous-mêmes,
04:21 à nos points forts,
04:22 et on a une équipe très très forte avec tous les jeunes,
04:24 mais notamment aussi avec Valentin,
04:26 il y a une très très bonne harmonie entre nous et dans toute l'équipe,
04:32 et ça c'est très important pour réussir à battre tout le monde.
04:37 Stéphane, on s'est dit tout à l'heure que vous êtes chez Groupama BDJ,
04:41 il y a beaucoup de choses qui changent dans cette équipe,
04:44 en cette saison 2024,
04:47 vous avez maintenant le rôle de guider les jeunes ?
04:50 Je ne dirais pas guider, c'est peut-être conseiller,
04:54 si ils ont besoin de conseil, je suis toujours là,
04:57 la porte est toujours ouverte, l'oreille est toujours ouverte,
05:00 mais je ne m'impose pas à leur donner des conseils.
05:03 Maintenant, des jeunes coureurs qui passent professionnel,
05:05 ils sont déjà passés par la compte,
05:07 ils ont déjà une formation très très profonde,
05:08 donc ils en ont besoin moins d'assistance
05:11 que peut-être nous avons eues quand nous on est passé professionnel,
05:16 mais oui, s'ils ont besoin de conseil, je suis toujours là.
05:20 Il y a Romain par exemple qui va découvrir le Tour,
05:22 pour moi ce serait déjà mon 8ème Tour de France,
05:25 donc certes, je pourrais lui donner des conseils,
05:27 mais s'il les veut, ce n'est pas à moi de les imposer,
05:31 et après le départ de Thibaut et Arnaud,
05:35 je ressens quand même une très très grande homogénéité,
05:38 il n'y a plus cette hiérarchie entre guillemets,
05:41 de lui il est leader avec son groupe,
05:43 l'autre il est leader et il a son groupe,
05:46 on est toute une équipe,
05:47 si on vient sur une course, la composition est comme ça,
05:52 ou comme une autre,
05:54 on est tous là, on a tous le même objectif,
05:56 pour que l'équipe gagne, peu importe le coureur.
05:59 - Sans vous faire injure, vous faites partie des anciens du peloton maintenant,
06:03 le cyclisme évolue beaucoup,
06:06 on en parlait avec Valentin,
06:07 est-ce qu'il faut s'inquiéter,
06:10 par exemple on a eu Fusion ou pas Fusion,
06:12 on a eu l'affaire Rouge-Debrouck etc,
06:14 qu'est-ce que vous pensez de tout ça ?
06:17 Ça vire vers le foot ou quoi ?
06:19 Le cycliste se dirige à faire comme pour le foot,
06:23 comment vous voyez l'avenir du cyclisme ?
06:25 Parce que de l'argent, de plus en plus d'argent,
06:29 il y a l'Ecador, il y a les équipes leaders,
06:31 et puis il y a les autres.
06:33 - C'est clair, le cyclisme évolue,
06:36 je crois qu'il prend en importance aussi à l'échelle mondiale,
06:39 je me rappelle quand je suis passé professionnel,
06:41 ou quand j'étais chez BMC,
06:43 BMC s'est arrêté,
06:45 il n'y avait à peine quelqu'un pour reprendre la licence,
06:48 et maintenant il y en a 8 équipes qui aimeraient être en WorldTour,
06:51 qui ne le sont pas.
06:52 Donc ça fait que, voilà, il y a de plus en plus des équipes performantes,
06:57 avec des sponsors ou des médecins très très importants,
07:01 heureusement on peut s'appuyer sur des sponsors fiables,
07:04 et performants avec Groupama et FTJ,
07:07 ils sont là et ils veulent être là de notre côté aussi,
07:10 et on fait partie des 7 meilleures équipes mondiales,
07:13 donc certes le cyclisme se change,
07:17 peut-être qu'il est à un point tournant,
07:20 je ne le sais pas,
07:21 avec les contrats qui sont rachetés,
07:22 tout ça, etc.
07:24 et là pareil, on doit évoluer avec.
07:26 Ces organisations comme l'UCI,
07:30 quoi que ce soit,
07:31 à évoluer avec,
07:32 on ne peut pas tout le temps rester sur l'ancien modèle et dire,
07:35 en cyclisme, avant les contrats c'était 2 ans,
07:38 max 3 ans,
07:39 maintenant les jeunes ils signent des fois des contrats de 7, 8 ans,
07:43 et il faut évoluer avec,
07:45 et si on évolue avec,
07:48 on peut rester au-dessus de la vague,
07:51 mais il faut le faire.
07:52 2024, l'année ou jamais pour Stéphane,
07:56 c'est-à-dire une classique,
07:57 une médaille, une étape du tour,
07:59 une médaille olympique,
08:00 une médaille azurique,
08:01 enfin chez vous,
08:02 et tout sera parfait,
08:04 et on met un terme à sa carrière ?
08:06 C'est une année avec beaucoup beaucoup d'opportunités,
08:12 et je suis prêt à les saisir,
08:14 mais le terme de ma carrière,
08:17 j'espère qu'il est encore loin,
08:19 mais oui 2024 c'est une année très très importante,
08:21 et c'est très motivant,
08:23 et cet hiver,
08:25 à aucun moment,
08:27 j'ai dû chercher la motivation,
08:30 il y a tellement d'objectifs,
08:31 il y a tellement d'opportunités,
08:33 cette année,
08:34 pour rester motivé,
08:35 pour rester motivé,
08:38 encore plus fort,
08:39 pour être encore plus fort cette année.
08:41 Merci Stéphane.