Marie-Hélène Baylac, ancienne professeure d'Histoire-Géographie de Gabriel Attal - qui lui avait rendu hommage lors de sa nomination au ministère de l'Éducation nationale - était l'invitée de BFMTV pour évoquer son ancien élève, devenu le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la République.
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00:00 Il vous avait rendu hommage lors de la passation avec Pape Ndiaye.
00:04 Il ne l'a pas fait aujourd'hui.
00:05 Il ne peut pas le faire à chaque fois.
00:06 Mais est-ce que vous avez été ému aujourd'hui ?
00:09 Comment vous avez réagi ?
00:10 Je suis heureuse pour lui,
00:12 même si je suis convaincue que c'est un chemin difficile,
00:15 effectivement, qui s'annonce.
00:17 Mais je pense en même temps qu'il en a les capacités.
00:19 Ce qui m'a beaucoup intéressée dans son discours de passation hier,
00:24 c'est que c'est un discours très républicain
00:27 et en même temps très marqué à gauche.
00:29 Il a quand même fait allusion à Léon Blum,
00:32 il a fait allusion aussi aux couches moyennes,
00:36 on pense aux couches nouvelles de Gambetta,
00:39 le rappel aussi de la devise de la République
00:42 et de ses grandes valeurs qu'il est en train d'essayer de restaurer à l'école.
00:46 Et ça, je pense qu'il a fait un parcours sans faute à l'école
00:49 et qu'il est bien décidé à continuer.
00:51 Vous lui avez envoyé un message ?
00:52 Bien sûr.
00:53 Est-ce qu'on peut savoir ce que vous lui avez dit ?
00:55 Je l'ai simplement félicité.
00:56 Il vous a répondu ?
00:57 Non.
00:58 Mais c'est normal.
00:59 On imagine qu'il est…
01:00 Je pense que c'est l'après-midi, il a dû avoir beaucoup de messages.
01:02 …sursollicité.
01:03 Je n'attends pas un retour médiat.
01:05 Il a connu une ascension fulgurante, Gabriel Attal.
01:09 Vous l'aviez tout de suite perçu, vous, en tant qu'enseignante
01:13 de l'actuel Premier ministre, qui irait loin et vite.
01:16 Il faut être honnête.
01:17 Je l'avais perçue comme un garçon très clair dans sa tête,
01:22 sachant bien analyser notamment,
01:25 ferme, un élève à la fois brillant, mais je dirais retenu.
01:30 Vous voyez l'élève qui brille de partout.
01:34 Plutôt discret.
01:35 Plutôt discret.
01:36 Sachant où il voulait aller, je me souviens très bien,
01:38 un jour il était venu me voir, il m'avait dit
01:40 « Madame, est-ce qu'actuellement ce que je fais peut me permettre
01:43 d'intégrer Sciences Po ? »
01:45 Effectivement, il a eu la mention très bien.
01:47 D'ailleurs, toute la classe a eu la mention très bien.
01:48 C'était une promotion extraordinaire.
01:50 C'est grâce à vous.
01:51 Non, non, ce n'est pas grâce à moi,
01:52 mais il y a eu une promotion avec des gens absolument extraordinaires.
01:55 Et il a intégré Sciences Po à l'époque où il y avait un concours.
01:58 Donc, ça c'était manifestement quelqu'un qui pouvait aller loin.
02:03 D'autre part, il avait le goût de la politique très tôt.
02:05 J'en parlais en arrivant avec Christophe Barbier en 2007,
02:10 lors des élections présidentielles.
02:12 Il avait organisé une élection, je dirais factice, à l'école Alsacienne.
02:15 Là c'était quand il était quoi ? En première ?
02:17 En terminale.
02:18 Donc, une élection factice avec urne, bulletin,
02:22 enfin vraiment les choses avaient été faites tout à fait en règle.
02:25 Et il avait demandé aux élèves de l'école de voter.
02:28 Et puis, d'ailleurs, ils avaient voté Bayrou.
02:32 C'est pas un hasard, l'école était déjà en avance là-dessus.
02:37 Et puis, ils avaient invité Christophe Barbier à présenter les résultats.
02:42 Et Christophe Barbier n'avait pas pu.
02:44 Donc, je crois que Gabriel avait été vous trouver.
02:47 Il était venu à mon bureau, à l'Express, et on avait commenté cela.
02:50 Et en effet, c'était un choix surprenant,
02:52 mais ça correspondait bien aussi à la manière dont il avait animé
02:55 cette petite communauté d'élèves avant de les faire voter.
02:58 Donc, ma mère et moi, nous lui avons tout appris.
03:00 - C'est grave.