La bande de “Julie jusqu’à minuit” réagit au phénomène de la livraison de drogue sur commande contre laquelle veut lutter le ministre de l'Intérieur.
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00:00 On va parler du phénomène d'Uber Cheat. Uber Cheat, c'est la livraison de drogue à domicile via des applications.
00:06 Télégramme, Snapchat...
00:07 Julie, on n'arrête pas le progrès. Si je puis dire, avec tous les guillemets du monde.
00:12 C'est vrai que c'est développé, en particulier à Marseille, car c'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui s'exprimait à Marseille.
00:22 On a vu 49 morts sur les points de deal ou ailleurs dans la communauté marseillaise, des centaines de blessés.
00:30 Et effectivement, des actions policières de plus en plus réussies contre ces différents points de deal et contre les réseaux.
00:42 Alors maintenant, tout ça a été modernisé. Nos dealers se servent des messages récryptés, Snapchat, WhatsApp, etc.
00:50 Le Covid a été un facteur d'accélération, comme dans beaucoup de phénomènes sociétaux.
00:56 Le Covid a joué l'accélération de phénomènes commerciaux sur d'autres secteurs.
01:04 Et avec ces messageries cryptées, des petits gars en scooter ou en vélomoteur viennent vous livrer la dose du produit,
01:14 de la substance illicite que la police tolère et que la morale réprouve.
01:19 Comme il viendrait vous livrer n'importe quel repas.
01:21 D'ailleurs, certains sont également livreurs de pizzas et livreurs de sheets.
01:26 Le sheet est pas dans la pizza, c'est le quelque chose.
01:28 Et alors, ce qui est très intéressant pour ces dealers...
01:32 Ça arrive.
01:33 Ne me perturbez pas, Géricault, parce que sinon je vais être une balle et ça va se terminer dans le sang.
01:39 Ça rigole pas.
01:41 Ça rigole pas. Moi, je peux utiliser toutes les violences.
01:44 Et j'en étais donc au fait que ça permet aussi de toucher une autre clientèle.
01:51 Parce qu'il y a des tas de gens, bien sûr, dans leurs petits costumes, etc.,
01:55 qui n'ont pas du tout envie d'aller dans un point de deal à la Paternelle à Marseille,
02:00 mais qui, quand ils commandent ça sur WhatsApp, c'est tout à fait intéressant.
02:05 Des cadres, des étudiants...
02:08 Donc vous dites quoi ? Il faut s'attaquer aux consommateurs ?
02:10 Ce que disent les policiers, c'est qu'ils ont un très gros problème,
02:14 c'est que dans la loi Perben 2, ils ne peuvent pas accéder aux messageries cryptées.
02:19 On peut faire des écoutes téléphoniques, mais on ne peut pas décoder, si je puis dire, les messageries cryptées.
02:26 Et ils demandent impérativement qu'on puisse décoder les messageries cryptées.
02:31 Mais vous voyez les problèmes que ça pose, d'abord en termes de liberté publique...
02:35 Les messageries cryptées, c'est Telegram, c'est WhatsApp ?
02:37 C'est Snapchat, WhatsApp...
02:40 Qui servent aux terroristes également.
02:42 Et qui servent aux terroristes également.
02:44 Donc c'est en fait ça le débat sociétal et juridique qui est posé.
02:48 Est-ce qu'on doit changer la loi Perben 2 qui ne permet pas de faire cela ?
02:54 Il y a aussi le fait qui a été acté, enfin qui est aussi en discussion,
02:59 le fait que les policiers aient les mêmes droits que les douaniers pour fouiller les coffres de...
03:04 Mais là, en l'oblivion, pour le sujet qui préoccupe sur l'Uber Cheat ou l'Uber Coke,
03:11 d'ailleurs la maison Uber est très remontée parce qu'elle dit qu'on jette l'opprobre sur une part ailleurs,
03:20 une activité parfaitement honorable, je mets des guillemets "honorable" bien entendu encore.
03:25 Et voilà, donc le sujet qui est posé, sujet sociétal, sujet juridique.
03:30 Et effectivement le ministre de l'Intérieur qui veut mettre en place un contrôle systématique
03:34 des livraisons de repas à domicile, ce qui semble très compliqué.
03:36 On écoute Gérald Darmanin.
03:38 Ces autres formes, vous le savez, c'est soit de livraison dite à domicile,
03:43 ce qu'on appelle vulgairement le Uber Cheat, des scooters, des voitures,
03:47 des livreurs qui apportent chez les gens leur dose de drogue, très appuyé sur les réseaux sociaux.
03:52 Il y a aussi des appartements, un trafic dite d'appartement,
03:55 où on a finalement des clients qui vont dans des appartements pour récupérer ces drogues
03:59 parce qu'ils ne vont plus s'envoyer à pub.
04:00 Nous avons déjà renforcé, nous allons encore plus renforcer la police d'internet
04:03 pour surveiller davantage les réseaux sociaux.
04:05 Nous allons, comme on l'a fait dans plusieurs expérimentations, notamment au lieu parisien,
04:08 qui a très bien marché, faire des contrôles désormais systématiques de ceux qui livrent,
04:13 notamment parce que nous en avons des renseignements, de cette drogue.
04:16 Mais contrôler systématiquement tous les livreurs de repas à domicile,
04:20 ça semble un tout petit peu compliqué.
04:21 Oui mais surtout qu'ils ne livrent, ils n'ont pas de stock,
04:24 ils ne livrent que la dose commandée.
04:26 Donc ils sont sur une quantité qui fait qu'ils peuvent dire
04:31 que c'est pour leur consommation personnelle et ils ont une petite amende, c'est tout.
04:35 Comme un business très lucratif, on a pu joindre justement l'un de ces dealers qui…
04:42 Vous avez des drôles de fréquentation.
04:44 Vous allez le voir, il explique à quel point ça permet de bien terminer ses fins de mois.
04:53 On l'écoute.
04:54 Quand tu rejoins le Telegram, tu trouves des vidéos des produits,
04:58 tu trouves les tarots et voilà, après les clients passent leur commande
05:02 et on les livre jusqu'à chez eux.
05:04 Ils gagnent entre 300 et 600 euros par jour.
05:08 Voilà.
05:09 300 à 600 euros par jour.
05:11 Ce n'est pas les fins de mois quand même.
05:12 Non, ce n'est pas les fins de mois, vous avez raison.
05:14 Parce qu'avec 20 jours ouvrables par mois, ça fait quand même un bon salaire.
05:16 C'est énorme.
05:17 Évidemment, zéro cotisation sociale, etc.
05:19 Donc il y a quand même un problème à mettre dans la tête des consommateurs.
05:23 C'est quand ils consomment, moment récréatif pour eux,
05:26 ils sont complices du gamin qui se fait tuer à Marseille,
05:29 ils sont complices de nos services sociaux qui sont en rade,
05:32 ils sont complices des problèmes hospitaliers quand vont arriver
05:35 ceux qui seront passés à des drogues dures et qui seront dans l'overdose,
05:37 ils sont complices de ceux qui sont dans les zombies land du crack au nord de Paris.
05:42 Le petit 4 supérieur qui ne veut pas aller dans le point de deal
05:44 et qui se fait livrer à domicile son petit shit pour la soirée,
05:47 il est complice de ça.
05:48 Mais une fois qu'on a dit ça, Gérald Darmanin avait déjà dit
05:50 qu'il faut les tenir pour responsables.
05:52 Au-delà de la consommation, moi ce que je vois,
05:54 il faut vraiment se le mettre en tête,
05:56 en plus Marseille c'est une ville que je connais très bien,
05:58 dans la rue où j'habitais, il y a une personne qui se fait tuer
06:02 d'un règlement de compte, il faut bien comprendre
06:04 qu'en fait là, le marché de la drogue, c'est un espèce de capitalisme sauvage
06:08 où il n'y a aucune consommation.
06:10 C'est un marché comme ça, où dans ce cas-là,
06:12 l'une des seules règles possibles, c'est la violence.
06:14 Donc en fait, moi ça me fait rire, cette lubie pour Uber shit
06:17 ou pour les consommateurs, parce que, étant donné que c'est un espèce
06:20 de capitalisme sauvage, il se renouvellera toujours,
06:23 il y aura toujours d'autres techniques pour vendre,
06:25 pour acheter, pour faire du commerce.
06:27 Par contre, pour entendre Gérald Darmanin parler,
06:30 quand nous on a des règlements de compte sur Marseille,
06:32 que ce sont des petits qui suent les grosses têtes,
06:34 quand elles sont à Dubaï ou en Thaïlande,
06:36 on n'en entend pas parler.
06:38 Par contre, pour entamer un débat possiblement ouvert
06:41 sur la dépénalisation ou la légalisation,
06:43 comme au Portugal, là on n'en entend pas parler.
06:45 Donc en fait, ces réflexions démagogues
06:47 qui touchent aux vies des gens,
06:49 ça n'a vraiment très un but.
06:51 Le débat sur la dépénalisation, il est ouvert.
06:53 On n'en ferait pas un, on ferme la porte.
06:55 C'est ça la démocratie.
06:57 Pour l'instant, il y aura peut-être un nouveau président,
06:59 une présidente en 2027, qui sera pour.
07:01 Il y a des députés qui ont porté de manière transpartisane,
07:03 dans la mandature précédente, des projets de loi
07:05 pour dépénaliser. Après, il y a des avis d'experts divergents.
07:08 Entre ceux qui pensent que ça ne réglerait rien,
07:10 et d'autres qui pensent que ça permettrait en effet de sortir du problème.
07:12 L'expérience portugaise, elle est plutôt positive.
07:14 Il y en a d'autres qui sont moins encourageantes.
07:16 - Vous allez légaliser les stupéfiants ?
07:18 - On dit la pharmacie est.
07:20 - D'abord, légaliser les stupéfiants.
07:22 Maintenant, il y a un panel d'offres.
07:26 On peut faire parler du cannabis,
07:28 des drogues dures, des psychotropes,
07:32 des psychotropes extrêmement violents.
07:34 - Le cannabis. 5 millions de consommateurs de cannabis en France.
07:37 - 5 millions de consommateurs de cannabis.
07:39 J'ai du mal à répondre oui.
07:43 - On déstabilise le marché.
07:45 - Ensuite, est-ce qu'ils vont le reconstituer différemment ?
07:47 Mais c'est sûr qu'on déstabilise le marché.
07:49 - On déstabilise le marché. Est-ce qu'on le déstabilise dans un bon sens ?
07:51 - Oui, mais la règle ne sera plus la violence.
07:53 - Oh, ce n'est pas sûr.
07:55 - Ça, ça résout la violence.
07:57 L'Uber Cheat et l'Uber Co.
07:59 - Non, non, non.
08:01 C'est vraiment les parts de marché sur le terrain.
08:03 Uber Cheat, c'est une méthode de livraison.
08:05 Ça n'a rien à voir avec la division des parts de marché
08:07 et les violences pour se faire la guerre.
08:09 C'est deux sujets différents.
08:11 - Sur ordonnance, remboursé par la Sécu.
08:13 Ça, on le saura pour bien la prochaine fois.
08:15 - Ça existe pour le cannabis thérapeutique et ça, il faut le développer.
08:17 - Oui, tout à fait.
08:19 - Ça, c'est encore autre chose, le cannabis thérapeutique.