La bande de “Julie jusqu’à minuit” évoque l'éventualité d'un remaniement.
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00:00 Autre dossier à gérer pour Emmanuel Macron et pas des moindres, un éventuel remaniement.
00:05 C'est vous qui prenez le pouvoir, Christophe Barbier.
00:09 Est-ce qu'il va changer, oui ou non, de Premier ministre ?
00:12 Est-ce qu'on peut dire qu'Elisabeth Borne s'est terminée ?
00:15 Alors Elisabeth Borne, d'après les informations des journalistes, déjeunait avec Emmanuel Macron
00:20 pour parler de la suite.
00:21 Donc elle ne semble pas complètement mise sur la touche,
00:23 même si on peut déjeuner avec quelqu'un pour lui dire que le terme est proche.
00:26 Emmanuel Macron déteste décider sous la pression médiatique, sous la pression politique.
00:30 Donc il prendra son temps.
00:31 Il a procrastiné très longtemps avant de nommer Elisabeth Borne.
00:35 Rappelez-vous comment le pauvre Jean Castex et son gouvernement
00:37 expédiaient les affaires courantes pendant des semaines et des semaines en mai 2022.
00:41 Donc je ne le vois pas déclicider comme ça parce qu'on est tous là à dire qu'il faut un remaniement.
00:46 Néanmoins, il a à regarder l'année 2024 telle qu'elle se présente.
00:50 Il y a les impératifs techniques, les Jeux Olympiques, etc.
00:53 Là, il peut garder cette équipe, changer quelques postes.
00:55 Et puis Elisabeth Borne, elle a la capacité technocratique à porter ça,
00:58 à piloter l'administration.
01:00 Mais il y a aussi les rendez-vous politiques.
01:02 Il y a des européennes.
01:04 Elles se présentent mal pour la majorité et pour l'exécutif.
01:06 En 2019, la campagne était mal partie aussi.
01:09 Edouard Philippe est descendu dans l'arène, a dénoncé la droite trocadéro
01:12 sur la droite post-fillonniste pour récupérer des voix parties chez les LR.
01:16 Emmanuel Macron a mouillé le maillot.
01:17 Il y a eu le grand débat post-gilet jaune.
01:19 Il a enchaîné avec la campagne européenne.
01:21 Il a réussi à sauver les meubles.
01:22 Je ne vois pas Elisabeth Borne, compte tenu de sa fatigue,
01:25 de son épuisement politique, de son manque de surface politique.
01:28 Elle n'est pas chef de parti ou chef d'un exécutif local depuis des années.
01:32 Porter ce combat politique.
01:33 Donc, en effet, Emmanuel Macron est dans la nécessité
01:36 de choisir un Premier ministre, peut-être pas tout de suite,
01:39 en tout cas avant les européennes, vers le printemps, pour porter ce combat.
01:42 Par ailleurs, l'année économique va être très difficile.
01:46 L'année européenne va être difficile.
01:47 L'année géopolitique va être difficile.
01:49 Avec nos partenaires allemands, avec l'Union européenne,
01:52 il faudra quand même un exécutif énergique
01:55 et qui sache parler à l'opinion et aux élus.
01:58 Je ne vois pas Elisabeth Borne avoir les batteries suffisantes en 2024,
02:02 après les avoir tellement usées depuis 2022.
02:04 Et qui peut porter alors, Olivier Véle, ce combat ?
02:06 Parce que souvent, on dit d'Emmanuel Macron, oui,
02:07 mais il n'a pas tellement de personnes autour de lui.
02:11 Surtout, en fait, ça ne servira à pas grand-chose,
02:13 puisqu'en fait, on le voit dans ses voeux,
02:14 c'est lui, aujourd'hui, qui fait office de président et de Premier ministre.
02:18 Et donc, en fait, un remaniement,
02:20 c'est Christophe qui aime bien le théâtre,
02:22 c'est comme si on ne changeait pas la pièce,
02:24 on bouge les figurants,
02:26 parce que malheureusement, les ministres, aujourd'hui,
02:27 sont des simples figurants dont certains, on ne connaît même pas leur nom.
02:30 Et ça, effectivement, ça ne va pas changer grand-chose.
02:33 Et on l'a vu dans les voeux, sur l'éducation,
02:36 c'est Emmanuel Macron qui fixe la direction.
02:39 Il y a quand même des figures très identifiées,
02:41 les Bruno Le Maire, le cornu, Attal.
02:45 Le cornu, même Attal.
02:47 Attal, qui aujourd'hui est une des révélations du gouvernement.
02:50 Le président a décidé de prendre lui-même le dossier de l'éducation à bras-le-corps.
02:55 Donc, on sent bien que, de toute manière, c'est lui qui est la politique de A à Z.
03:00 – C'est d'ailleurs son problème, parce qu'il ne veut à Matignon,
03:02 depuis son froid avec Édouard Philippe, que des collaborateurs.
03:05 Pour reprendre le mot qu'avait utilisé Guéant à propos de Fillon.
03:08 C'est-à-dire qu'il veut mettre des gens qui font le boulot techniquement,
03:10 mais qui n'ont pas d'ambition politique et qui ne viseront pas l'Élysée.
03:13 Castex et Borne sont dans cette catégorie.
03:15 Si demain, il nomme un Le Maire, un Attal ou même un Le Cordu,
03:18 il fabrique un présidential.
03:19 – Il fabrique un présidential.
03:20 – Quand on sait qu'il ne va pas se représenter en 2024.
03:22 – Justement, moins il aura d'autorité parce que son crédit s'épuise,
03:25 moins il aura envie de mettre à Matignon quelqu'un qui peut exister
03:28 comme l'incarnation de l'après Macron.
03:30 Sauf que les temps exigent ce sacrifice-là.
03:33 Emmanuel Macron doit sacrifier son égo et sa gestion de la postérité
03:37 au fait d'avoir un copilote dans l'avion et pas un collaborateur.
03:41 Parce que l'avion va mal.
03:42 – Mais ça, ça ne fait pas écho chez les Français, par exemple.
03:44 Aujourd'hui, par exemple, il y a le sondage Elab FM TV qui est sorti.
03:47 On a 7 Français sur 10.
03:49 – Ça ne change vraiment rien.
03:50 – Qui n'ont absolument rien à faire d'un absolu remaniement.
03:53 – Vous avez raison, le 5ème apprendra-t-il un nouvel élan ?
03:56 Non, à 72 %.
03:57 – Oui, si on résout la politique d'Emmanuel Macron,
04:00 on a une sorte d'isolement au sein du pouvoir,
04:03 un isolement dans la pratique du pouvoir
04:05 et ensuite une pratique plutôt radicalisée qui l'isole y compris des Français.
04:09 Et là, ce qu'il se passe, c'est qu'effectivement,
04:12 il est totalement à côté de la plaque des préoccupations des Français.
04:15 C'est quand même une succession, on le verra plus tard,
04:18 de fragilisation des acquis sociaux que tant dans sa pratique du pouvoir,
04:22 trait 49.3, que dans sa politique,
04:24 et bien là, ça crée, et on le sous-estime,
04:26 une véritable crise de la 5ème République,
04:29 tant les Français n'ont plus de considération, y compris pour les remaniements.
04:33 – Bien sûr, il y a une crise dont il n'est pas d'ailleurs la seule cause lui-même, Macron.
04:35 Et évidemment, changer de Premier ministre ne réconciliera pas les Français
04:39 ni avec l'exécutif, ni avec la politique.
04:40 En revanche…
04:41 – Non, il faudra changer de régime.
04:42 – Oui, il faudra faire ces réformes.
04:44 Peut-être que la campagne 2027 apportera un nouveau souffle, on verra.
04:47 Mais là, l'urgence n'est pas tant celle-là, ça se réglera en son temps,
04:50 que d'avoir quelqu'un qui peut parler aux Allemands dans un moment difficile,
04:53 et là, le bon candidat, c'est le maire.
04:55 Peut-être à l'OTAN et aux puissances militaires de ce monde,
04:58 dans des moments géopolitiques où il faudra aider Macron.
05:01 Et là, le candidat, c'est le cornu.
05:02 Et sur d'autres dossiers, on trouvera d'autres candidats
05:04 qui peuvent être vraiment copilote.
05:06 Est-ce que Macron veut un copilote dans l'avion ?
05:08 Ça, je n'en suis pas sûr.
05:09 Est-ce qu'il doit nommer un véritable copilote
05:11 pour les turbulences que va traverser l'avion France ?
05:14 Je pense que c'est nécessaire.
05:14 Mais alors justement, moi, je veux des noms, Christophe.
05:17 Vous êtes souvent bien informé.
05:18 Est-ce que vous avez quelques noms ?
05:20 Le Parisien, aujourd'hui, table sur Sébastien Lecornu.
05:23 Oui, parce qu'il a fait un très bon parcours à la défense,
05:25 et on voit bien que dans la période que traverse la planète,
05:27 la dimension militaire et géopolitique est très importante.
05:30 Et Lecornu...
05:31 Ça va faire très peur aux Français.
05:32 Ça risque de faire très peur aux Français.
05:33 C'est pas les Français le problème.
05:34 Dans une période de guerre qui s'internationalise.
05:35 Oh si, si, c'est un problème.
05:37 On rentre dans une période d'instabilité politique
05:38 et de colère sociale extrêmement importante
05:40 et de guerre qui s'internationalise.
05:41 Voilà, mais l'essentiel, c'est que les Français aient des résultats au bout
05:44 et que la sécurité française et européenne soit mieux garantie.
05:47 Et si on a la bonne équipe pour ça,
05:48 les Français après diront "Bon, on a été sceptiques, mais c'était le bon choix".
05:52 En revanche, si on considère que ce qui est devant nous est surtout économique,
05:54 parce que l'inflation n'est pas morte ou pas complètement,
05:57 il y a des risques de stagflation, la croissance est en panne,
06:01 l'emploi pourrait se dégrader.
06:02 Si on considère que c'est le moteur économique,
06:05 un des rares succès de Macron, qui peut tomber en panne,
06:07 là c'est vers Bruno Le Maire qu'il faut aller.
06:09 Parce que là, il a l'expérience, il a les contacts, il a la crédibilité pour ça.
06:13 Le Premier ministre miracle,
06:14 qui trouvera une majorité absolue à l'Assemblée nationale
06:17 et la popularité parmi les Français,
06:19 il n'existe pas.
06:20 Il n'existe pas.
06:21 S'il peut être le général de Gaulle, s'il est disponible.
06:24 Je crois qu'il ne l'est pas.
06:26 Je crois aussi.
06:27 Mais l'objectif aussi là, est-ce qu'il n'est pas aussi effectivement de...
06:32 Voilà, de donner, de faire un petit geste à la droite ?
06:35 Il faut s'attendre au poste de Premier,
06:37 de Première ministre, une figure de droite ?
06:39 Ça fait des mois, des années qu'on nous dit ça.
06:43 Je pense qu'on l'a vu en plus avec la loi immigration.
06:46 Et s'il voulait faire un vrai geste,
06:49 il n'aurait pas fait, après avoir eu un accord avec LR,
06:51 il n'aurait pas dit tout de suite qu'il allait convoquer le Conseil constitutionnel
06:54 pour détruire ce qu'il avait eu dans l'accord.
06:57 Je pense qu'il a renvoyé des signes qui font qu'aujourd'hui,
06:58 la droite doit être très très méfiante
07:00 et ne pas signer un accord et un blanc-seing.
07:02 Et elle n'en veut pas en plus.
07:03 Elle n'en veut pas.