En exportant 18.630 mégawatts d'électricité vendredi après-midi, la France a effacé la précédente marque record, établie en février 2019, à 17.415 MW. Une situation qui fait oublier les difficultés de 2022.
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00:00 Oui, vendredi en fin d'après-midi, on exportait 18 680 MW d'électricité vers nos voisins européens,
00:06 donc c'est un record, le précédent datait de février 2019.
00:09 Alors c'est vraiment un chiffre colossal, pour le mettre en perspective,
00:12 ça correspond à peu près à la production de 19 réacteurs nucléaires,
00:16 donc c'est vraiment impressionnant.
00:18 Alors il y a plusieurs raisons, d'abord il y a le retour des réacteurs nucléaires français sur le réseau,
00:22 je vous rappelle que l'an dernier ça avait été extrêmement compliqué en raison de maintenance,
00:26 mais aussi de problèmes techniques.
00:28 Ensuite il y a la météo, puisqu'en ce moment les températures, et Loïc en parlait, sont particulièrement clémentes,
00:33 donc on utilise moins le chauffage, donc on consomme moins d'électricité.
00:36 Puis le troisième facteur un petit peu inattendu, ce sont les éoliennes.
00:39 En ce moment il y a pas mal de vent, et les éoliennes, jeudi dernier, produisaient 23% de notre électricité,
00:46 là encore pour mettre le chiffre en perspective, c'est trois fois plus que d'habitude.
00:48 Alors évidemment c'est une bonne nouvelle pour EDF.
00:50 Alors EDF fait son grand retour sur le marché européen, après une année qui était vraiment catastrophique,
00:54 donc là oui c'est une bonne nouvelle.
00:55 En revanche, au niveau des tarifs, là c'est un petit peu plus compliqué pour EDF,
00:58 vous connaissez le principe de l'offre et de la demande,
01:00 plus il y a d'électricité disponible, comme c'est difficile à stocker, plus les prix baissent.
01:05 Et la semaine dernière, vendredi en particulier, on oscillait entre 0 et 50 euros,
01:10 le mégawatt-heure en est même passé brièvement en dessous de 0.
01:13 Donc ça veut dire que pendant une courte période vendredi, EDF faisait cadeau de son électricité aux voisins européens.
01:19 Je vais pas vous faire un dessin, ça n'est pas forcément une très très bonne affaire pour l'entreprise.
01:23 EDF avait calculé récemment dans ses négociations avec le gouvernement que 70 euros,
01:27 c'était son prix de référence pour couvrir ses coûts de production.
01:30 Donc évidemment, en dessous de 50 euros, ça n'est pas du tout une bonne affaire
01:33 et ça ne permet pas de financer tous les investissements qu'EDF va devoir faire
01:36 pour améliorer notamment le réseau électrique dans les prochaines années.
01:39 Mais c'est une bonne affaire pour nos voisins européens.
01:40 Alors là, très clairement, l'Espagne notamment, qui nous achète beaucoup d'électricité.
01:44 Et l'Allemagne, là je vais avoir la dent un petit peu plus dure,
01:46 parce que les Allemands, rappelez-vous, il y a quelques années, sont sortis du nucléaire
01:50 et quelque part, ils sont bien contents d'avoir nos centrales nucléaires à disposition
01:53 pour leur fournir de l'électricité.
01:55 Il y a quand même une grosse forme d'hypocrisie dans l'attitude de l'Allemagne.
01:59 Malgré tout, on y trouve notre compte.
02:01 D'abord parce que ça alimente la balance commerciale française.
02:03 On vend quand même de l'électricité, on l'exporte.
02:05 Et puis, ça nous donne du poids en Europe.
02:07 On est le fournisseur d'électricité leader en Europe
02:10 et ça, évidemment, ça donne du poids à la France dans la balance énergétique européenne.
02:13 - Électricité bas carbone en plus.
02:15 Merci beaucoup Stéphane.