Dans cette émission spéciale Noël, Pascal Praud est en ligne avec le journaliste Jean-Claude Narcy.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 - Je salue Jean-Claude Narcy, bonjour cher Jean-Claude.
00:02 - Bonjour Pascal.
00:04 - Que j'ai eu hier au téléphone, Jean-Claude qui m'a dit
00:06 j'écoute Europe 1 depuis la guerre d'Algérie.
00:08 - Oui c'est vrai.
00:10 C'était la première radio que j'ai écoutée en entrant sur la guerre d'Algérie.
00:14 Je suis content de vous entendre, bravo pour votre bonne humeur ce matin.
00:17 - Vous êtes gentil Jean-Claude.
00:18 - Joyeux Noël à tous.
00:19 - Est-ce que vous avez travaillé pour Europe 1 Jean-Claude ?
00:22 - Ah ben si je vous racontais comment oui.
00:25 J'étais dans le service public, je travaillais pour TF1,
00:27 pas TF1 à l'époque, France 3.
00:30 Et comme je gagnais pas assez ma vie, je suis venu faire des piches chez vous.
00:34 En enregistrant de la publicité.
00:37 Vous êtes le premier à qui je me raconte.
00:40 Vous n'étiez pas né bien sûr.
00:41 - Sans doute.
00:42 Et cette chanson, vous la trouvez sublime,
00:45 c'est une des plus jolies chansons de la chanson française
00:47 et vous m'avez dit mais faut la passer entièrement.
00:49 D'autant que vous avez...
00:50 - Ben ouais, je suis en manque.
00:51 - D'autant que vous avez rencontré Gérard Berliner
00:54 qui hélas nous a quittés il y a une dizaine d'années
00:56 et qui était quelqu'un de formidable.
00:58 - Écoutez, moi d'abord je suis toujours ému
01:01 voire bouleversé par cette chanson de Berliner.
01:03 D'ailleurs faut pas oublier à part Berliner
01:06 que c'est une chanson dont le texte,
01:08 puisque le texte est magnifique,
01:09 est signé par Franck Thomas qui était un auteur à succès.
01:13 Donc moi ce qui me perturbe, ce qui m'émeut,
01:15 c'est l'histoire de cette jeune fille
01:17 qui au début de la guerre, la grande guerre de 1948,
01:20 elle s'appelle donc Louise.
01:22 Cette petite servante provinciale qui est amoureuse d'un jeune ouvrier
01:25 qui va partir au front, l'ouvrier,
01:27 et qui ne reviendra jamais.
01:28 Et comme plus d'un million d'ailleurs, 400 000 poilus, voilà.
01:31 Sans oublier nos blessés.
01:33 Donc l'histoire de cette jeune femme,
01:36 c'est un témoignage émouvant de cette époque tragique de cette histoire.
01:40 - On va écouter la chanson et puis on se retrouve juste après Jean-Claude,
01:43 vous allez nous dire ce que vous faites à Noël.
01:44 - Merci en tous les cas, à quel bonheur !
01:46 J'espère qu'on va pas plomber la matinée.
01:48 - Non, c'est magnifique.
01:50 - D'abord elle est belle et effectivement...
01:52 - Oui elle est belle et elle est triste.
01:54 Mais ça me rappelle "Joyeux Noël", vous savez, le film de Guillaume Calé.
01:58 - Bien sûr, "Joyeux Noël" qui était sorti il y a quelques années avec...
02:01 Danny Boon, je crois, non ?
02:03 - Oui, tout à fait.
02:04 - Il jouait à "Un contre-emploi"
02:06 et c'était un film qui était assez réussi.
02:08 Je suis d'accord avec vous.
02:09 Écoutons cette chanson
02:11 et la voix de Gérard Berliner, magnifique.
02:14 Mais qui a soulagé sa peine ?
02:21 Porté son bois, porte les seaux
02:25 Offert une écharpe de laine
02:30 Le jour de la foire au chevet
02:34 Mais qui a pris soin de son âme ?
02:38 Et la bercede dans son lit ?
02:42 Qu'il a traité comme une femme
02:47 Au moins une fois dans sa vie
02:51 Le bois que portait Louise
02:57 C'est le bon Dieu qui le portait
03:03 Le froid dont souffrait Louise
03:08 C'est le bon Dieu qui le souffrait
03:14 Ce n'était qu'un homme des équipes
03:18 Du chantier des chemins de femmes
03:23 A leur laisser aux domestiques
03:28 Elle leur joignait près des barrières
03:32 Me voudras-tu, moi, qui s'écoudre ?
03:35 Signer mon nom et puis compter
03:40 L'homme à sa taille sur la route
03:45 Passait son bras et la promenait
03:50 Et l'amour qui tenait Louise
03:56 C'est le bon Dieu qui le tenait
04:01 Le regard bleu sur Louise
04:07 C'est le bon Dieu qui l'éclairait
04:13 Ils sont partis vaille que vaille
04:16 Mourir quatre ans dans les tranchées
04:19 Et l'ont raconté leur bataille
04:22 Dans le salon après le thé
04:27 Et les lettres qu'attendait Louise
04:33 C'est le bon Dieu qui les portait
04:39 La guerre qui séparait Louise
04:44 C'est le bon Dieu qui la voyait
04:50 Un soir d'hiver sous la charapente
04:55 Dans son lit calme, j'ai la tuée
05:00 L'amour tout au fond de son ventre
05:04 Par une aiguille à tricoter
05:09 Si je vous garde, Louise, en place
05:12 Cette arc-uisine part devant moi
05:16 Ma fille prie très fort pour que ce fasse
05:21 Ce que le curé m'a appris là
05:27 Et la honte que cachait Louise
05:33 C'est le bon Dieu qui l'a cachée
05:39 Le soldat qu'attendait Louise
05:44 C'est le bon Dieu qui l'a vu tomber
05:50 Il y a cinquante ans, c'était en France
05:55 Dans un village de l'Allier
05:59 On n'accordait pas d'importance
06:04 À une servante sans fiancé
06:11 L'odeur qu'apportait Louise
06:17 C'est le bon Dieu qui l'a portée
06:23 La vie qu'elle travaillait, Louise
06:29 C'est le bon Dieu qui l'a aidée
06:36 C'est vrai qu'elle est sublime cette chanson
06:50 Et je ne suis pas sûr d'ailleurs que la jeune génération
06:53 Comprendrait peut-être les allusions avec l'église à tricoter
06:57 Ce sont des choses qui, effectivement...
06:59 - Oui, qui sont un peu plus anciennes
07:01 - Voilà, c'est-à-dire comme l'avortement, évidemment, n'était pas possible
07:06 Beaucoup de femmes, avec des aiguilles à tricoter, ont tué
07:10 - Oui, parce qu'elles avaient honte
07:12 Dans le village, on leur a montré du doigt
07:14 En tout cas, Pascal, merci, c'est un beau cadeau de Noël que vous faites là
07:18 - Je vous embrasse, cher Jean-Claude, vraiment
07:21 - Moi aussi - Vraiment, on vous embrasse tendrement
07:22 Qu'est-ce que vous faites le soir de Noël ?
07:24 - On boit à la maison, en famille
07:27 Vous voulez me demander ce que je vais manger ?
07:29 - Bon, vous, je vous connais, vous faites très attention
07:32 Vous êtes un sportif de haut niveau
07:34 - De haut niveau ou non ?
07:36 - Vous faites toujours une heure de gymnastique le matin ?
07:38 - Tous les matins, je fais les 10 bornes
07:41 Jusqu'à Notre-Dame, je cours
07:43 - Et on peut vous écouter régulièrement, toujours sur TF1
07:46 On peut vous animer les spéciales, bien sûr
07:48 Et notamment celle du 14 juillet
07:50 Merci, cher Jean-Claude Narcisse
07:52 - Merci, Pascal - C'est toujours un honneur d'être avec vous
07:54 - Et bonne fête de fin d'année à vous et vos auditeurs
07:57 - Merci à vous - Et à votre belle équipe