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00:00 - France Blancs, Morning 8h18, les vacances arrivent, des vacances qui entraînent souvent une situation tendue dans les hôpitaux
00:05 et notamment aux urgences, on en parle ce matin avec le chef du SAMU, Diley Villene, et des urgences du CHU de Rennes.
00:10 - Bonjour Professeur Louis Soula. - Bonjour.
00:13 - Alors à quelques heures du début de ces vacances de Noël, comment ça s'annonce, notamment aux urgences déjà du CHU de Rennes ?
00:19 - J'ai envie de dire que c'est un peu du bis répétita, toujours les mêmes problématiques,
00:23 difficulté de finaliser des plannings sur cette période tendue et puis toujours des grosses problématiques de manque de lits d'aval pour les patients
00:31 alors qu'on est en triple phase épidémique, grippe, Covid et VRS pour les nourrissons.
00:37 - Les plannings parce qu'évidemment les soignants aussi ont droit à des congés pour les fêtes de fin d'année et qu'en même temps il vous manque toute l'année du personnel, c'est ça ?
00:44 - Effectivement, l'été a été dur et on savait que ça serait dur de septembre à décembre, beaucoup de départs, beaucoup d'arrêts,
00:51 donc des plannings qui restent compliqués, notamment au niveau du territoire, même si on parle nous en tant que participants au GHT,
01:00 donc qui comprend Rennes, Fougères, Vitré et Rennes et on a eu la bonne nouvelle en début novembre de pouvoir réactiver les urgences de redons la nuit.
01:10 Donc pour les vacances, des points sensibles sur Fougères et Vitré mais qui restent limités pour cette période.
01:16 - C'est-à-dire qu'à Fougères et Vitré, il y aura des fermetures pendant les 15 prochains jours ?
01:19 - Vitré est fermé la nuit depuis deux ans et demi maintenant, il y aura une situation compliquée la journée du 25 et Fougères sera fermé la nuit du 24 uniquement.
01:29 - Toujours à cause de ces problèmes de personnel et de lits en aval, c'est ça ?
01:32 - Effectivement, surtout les problèmes de personnel pour maintenir les deux lignes d'activité en sachant qu'on dit services fermés, ça ne plaît pas à nos tutelles
01:39 parce qu'on maintient quand même une présence des SMUR qui permettent la prise en charge des urgences vitales sur tous ces secteurs.
01:45 Donc c'est notre priorité de maintenir l'activité des SMUR sur ces structures et après les patients seront réorientés par la réclamation médicale du SAMUSAS.
01:54 - Cette situation, est-ce qu'elle vous oblige à refuser des congés à des soignants ou on n'en arrive tout de même pas là, Professeur Soula ?
02:02 - Si, indirectement puisqu'on oblige des soignants à faire des heures supplémentaires et on sait que dans cette période difficile, il y a surtout des arrêts de travail qui vont s'ajouter.
02:12 Vous avez remarqué qu'on a en pleine épidémie de grippe et donc on a aussi des arrêts de soignants importants.
02:18 - Qui sont eux-mêmes malades, alors vous voulez dire ?
02:20 - Bien sûr, on est très impacté par les arrêts de travail inopinés et donc oui, les soignants sont obligés de faire des heures supes
02:27 et ce qui manque actuellement, c'est un peu d'attractivité pour ces heures supplémentaires, que ce soit pour les soignants ou pour les médecins.
02:33 - Attractivité, vous voulez dire d'augmentation ?
02:35 - De revalorisation du temps de travail additionnel. Je fais le lien, là je prends ma casquette SAMU Urgences de France,
02:40 avec ce qui est en cours d'obtention à Brest-Carré et nous on espère que ces mesures qui ont été obtenues seront généralisées sur la Bretagne.
02:48 - Professeur Louis Sola, vous êtes chef du SAMU en Ille-et-Vilaine et des urgences du CHU de Rennes.
02:53 Rappelons à nos auditeurs que pour ne pas engorger les urgences, il faut appeler le 15 d'abord.
02:59 - Oui, je pense que c'est très utile pour nous parce que cette régulation médicale en amont de l'avenue aux urgences permet d'orienter au mieux les patients,
03:07 notamment sur les urgences vitales. Comme je vous le disais, notre priorité c'est la prise en charge des urgences vitales avec les SMUR.
03:12 Il faut éviter de se présenter aux urgences qui potentiellement peuvent être en activité régulée.
03:18 Donc il est important et c'est un autre message que l'on veut faire passer à nos tutelles, aux habitants bretons,
03:25 c'est vraiment d'appeler le 15 avant de se rendre aux urgences.
03:28 - Ça fait déjà plusieurs mois qu'on le dit, cette règle d'appeler le 15 avant d'aller aux urgences, est-ce que ça fonctionne en Bretagne, en Ille-et-Vilaine ?
03:35 - Ça commence un petit peu à venir et je pense que c'est un problème d'éducation sanitaire.
03:42 Il faudra du temps et il faut surtout comprendre l'intérêt.
03:45 Et ce n'est pas uniquement comme le pensent les politiques pour contrer les fermetures d'urgence, comme ça peut être dit sur Carré.
03:53 C'est vraiment pour évaluer le besoin de santé et quand c'est possible, de pouvoir réorienter les patients vers des structures de soins ambulatoires
04:00 avec le gros travail qui est fait avec la médecine générale pour orienter vers des plages de consultation disponibles les patients
04:06 qui n'ont pas forcément besoin de venir aux urgences tout de suite, mais surtout également pour anticiper une prise en charge d'urgence vitale.
04:14 - Expliquez-nous professeur, à partir de lundi, une nouvelle expérimentation, c'est ça, pour limiter encore ce passage non justifié aux urgences,
04:22 avec un régulateur du SAMU qui pourrait envoyer un binôme infirmier ambulancier, qu'est-ce que ça veut dire ça ?
04:28 - Ce n'est pas trop le lieu pour en parler parce que cette expérimentation va te présenter aujourd'hui officiellement le 28 août,
04:35 mais je vais quand même en dire un petit mot.
04:37 C'est une des missions du SAMU, c'est de répondre de façon adaptée à un besoin de santé.
04:43 Et donc effectivement, en lien avec les transports sanitaires, en lien avec les infirmiers libéraux,
04:49 on va proposer l'envoi d'un moyen intermédiaire des infirmiers correspondant au SAMU qui pourront évaluer une situation
04:56 dès lors qu'on veut essayer de maintenir une personne à domicile pour éviter un passage inutile aux urgences,
05:03 notamment pour les personnes âgées qui sont dépendantes pour régler une situation de santé,
05:07 en lien avec la régulation médicale qui fera le suivi de cette intervention et qui décidera si la décision est adaptée ou pas.
05:13 - Pour terminer professeur, de quoi avez-vous besoin ? Toujours plus de moyens, humains notamment ?
05:17 - Si je veux un petit cadeau de Noël, c'est-à-dire un ministre de la santé qui reste depuis longtemps.
05:23 Et puis après, on arrive à... Le deuxième point le plus important, c'est des lits d'aval pour les patients,
05:30 pour arrêter cette stagnation de patients et cette maltraitance qu'on inflige aux patients.
05:35 - Le message est passé ce matin sur France Blanc-Amérique. Merci professeur Louis Soula d'avoir été notre invité.
05:40 Vous êtes chef du SAMU en Ille-et-Vilaine également, les urgences du CHU de Rennes.

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