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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 -La Santé avec le Dr Mignot. Bonjour, Brigitte.
00:02 Vous nous parlez d'une première en France,
00:04 le traitement d'un grand brûlé grâce à un ver marin.
00:07 -Oui. On va revenir sur les fondamentaux.
00:10 Toutes nos cellules ont besoin d'oxygène pour fonctionner.
00:14 Cet oxygène est apporté par les globules rouges
00:17 et plus précisément par une protéine
00:19 que l'on appelle l'hémoglobine,
00:21 qui apporte l'oxygène aux cellules, va le déposer, etc.
00:24 Là, je reviens sur une petite histoire.
00:26 M. Frank Zal se promenait comme ça
00:28 sur les plages de la Manche et d'Atlantique.
00:33 Il voit un petit ver et se dit que c'est étonnant.
00:36 Ce ver arrive à vivre à marée haute, à marée basse.
00:40 Comment fait-il pour respirer ?
00:41 Je vous fais simple.
00:44 Il s'est aperçu qu'il avait une hémoglobine très particulière.
00:48 Je vous ai mis les principales différences
00:50 entre l'hémoglobine de notre petit ver Aré Nicolas Marina.
00:56 Les principales différences, c'est qu'il peut transporter
00:59 40 fois plus d'oxygène.
01:01 La molécule est 250 fois plus petite
01:06 que l'hémoglobine humaine.
01:07 Et elle est extracellulaire,
01:09 c'est-à-dire qu'elle n'est pas portée par un globule rouge.
01:12 C'est essentiel pour l'avenir.
01:14 Parce que, vous le savez, quand on doit transfuser quelqu'un,
01:18 on va tenir compte de son groupe sanguin.
01:20 On ne peut pas le faire à n'importe qui.
01:22 Parce que sur la paroi du globule rouge,
01:24 il y a quelque chose qui va être immunogène.
01:28 Et donc, on ne va pas pouvoir, sinon ça va être rejeté, etc.
01:31 Donc, ça, on pourrait imaginer à l'avenir,
01:34 le Graal, tout le monde cherche depuis des années,
01:37 le sang universel que l'on pourrait transfuser à tout le monde.
01:40 Donc, dans la mesure où il n'y a pas de membrane,
01:43 où il n'est pas immunogène, on pourrait peut-être imaginer
01:45 dans quelques années pouvoir transfuser,
01:47 avoir enfin ce sang universel que l'on attend depuis des années.
01:50 Bref, là, je vais vous montrer une image que je viens de vous raconter.
01:54 Vous voyez les globules rouges humains ?
01:55 On va voir les toutes petites molécules que l'on voit là.
01:57 Ce sont justement les molécules d'hémoglobine de ce petit verre.
02:02 Regardez à gauche l'hémoglobine humaine.
02:04 En blanc, les quatre petites boules, quatre molécules d'oxygène.
02:07 L'autre, 156, 40 fois plus de molécules d'oxygène.
02:11 Donc, il va pouvoir oxygéner.
02:12 Il a un pouvoir oxygénant très, très fort.
02:15 Et puis, comme la molécule, je vous l'ai dit,
02:17 elle est toute petite, petite, petite,
02:19 elle va pouvoir aller se profiler absolument partout.
02:22 On va le voir là, dans un vaisseau.
02:24 Quand les globules rouges, eux, n'arrivent pas à passer,
02:26 regardez, les petites molécules, elles, elles vont pouvoir passer
02:29 puisqu'elles sont toutes petites, petites.
02:31 Donc, parfois, quand il y a un peu des blocages, etc.,
02:34 cette petite molécule, vous voyez là, les globules,
02:36 ils sont un peu coincés.
02:37 Il y a un petit peu embouteillage.
02:38 Eh bien, les petites molécules, elles passent, elles.
02:41 Il n'y a pas de problème.
02:41 Donc, ce sont les images des Marina,
02:43 la boîte qui a créé tout ça, fantastique.
02:46 Et l'histoire de ce monsieur, ce grand brûlé.
02:50 Un homme de 33 ans, bateau, le bateau explose.
02:54 Quand je dis grand brûlé, grand brûlé.
02:56 Deuxième degré profond, troisième degré.
02:58 Ce qui compte beaucoup, c'est la surface.
03:01 Quand on est brûlé, 85 % de la surface de la peau brûlée.
03:05 Pronostic vital engagé.
03:08 Qu'est-ce qu'ils font ?
03:09 Ils demandent, parce que ce n'est pas autorisé,
03:11 mais il y a ce qu'on appelle les demandes compassionnelles.
03:13 Quand il y a un danger, on peut demander.
03:15 Le professeur Perrault, de l'hôpital de Nantes,
03:17 et son équipe ont l'idée d'appeler Marina
03:20 et de leur demander ce fameux pansement
03:23 à base de l'hémoglobine du ver marin.
03:26 Quand on dit pansement, c'est un gel que l'on passe à la seringue.
03:31 Ce n'est pas un pansement qu'on applique comme ça.
03:33 Et donc, en quelques semaines, il cicatrise.
03:37 Et au lieu d'avoir une peau dure, cicatricielle,
03:41 c'est le cas de le dire, fibrosée, non, une peau magnifique.
03:44 Il fait peau neuve très rapidement.
03:46 Un truc incroyable.
03:48 Toute l'équipe parle même de miracles et tout.
03:52 Donc voilà.
03:53 Ce que je voulais dire par là, c'est que cette recherche,
03:56 qui est fantastique et bravo à Marina,
03:58 elle peut être utilisée dans plein de domaines.
04:00 Parce que quelque chose qui est très riche comme ça,
04:03 qui a un pouvoir oxygénant incroyable...
04:05 Vous savez, quand on transporte les greffons
04:07 pour une grève de rein, une grève de cœur, une grève de poumon,
04:10 il faut qu'ils tiennent le plus longtemps possible.
04:11 Il y en a malheureusement 20 % qui ne tiennent pas par manque d'oxygène.
04:15 Là, on pourrait imaginer les transporter grâce à ça,
04:18 donc oxygéner, donc pouvoir être greffé en bon état,
04:22 en meilleur état.
04:23 On pourrait imaginer aussi, je vous l'ai dit,
04:25 des fameuses transfusions.
04:26 Formidable.
04:27 Tous les trucs dont on a besoin, par exemple,
04:29 même pour le parodonte, vous savez.
04:31 Après, revers de la médaille,
04:34 il ne faudrait pas que ce soit utilisé pour du dopage.
04:37 - Ah oui. - Le verre serait dans la pomme.
04:39 Super organisation.
04:40 Merci beaucoup, docteur Millot.
04:42 Super oxygénation par organisation.
04:45 Super oxygénation.
04:46 En tout cas, bravo à toutes les équipes et bravo à Emarina.
04:49 Merci, Brigitte.
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