Avec Franck Martin, Expert en relations de confiance, formateur et coach. Auteur de plusieurs ouvrages, de "La contagion du bonheur" et de "Gentillesse... mes fesses!" - Editions Eyrolles
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00:00:05 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:13 Lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est gentil, voire trop gentil,
00:00:17 ça sous-entend souvent qu'il est un peu naïf, voire même certainement un peu con.
00:00:22 Comme si la gentillesse était une faiblesse.
00:00:24 Or, avec mon invité aujourd'hui, Franck Martin, qui est spécialiste dans les relations humaines,
00:00:29 il va nous prouver que la gentillesse, c'est peut-être plutôt une force.
00:00:33 Mais surtout, il va nous expliquer en quoi consiste la gentillesse,
00:00:37 parce que c'est vrai que c'est souvent assez mal compris.
00:00:39 C'est pas parce qu'on est gentil qu'on n'a pas le droit de dire non,
00:00:43 et qu'on ne se fait pas respecter.
00:00:45 Je crois que ça c'est quand même peut-être important,
00:00:47 parce qu'il faut peut-être d'abord être gentil avec soi-même.
00:00:49 On pourra également voir pourquoi certaines personnes mal attentionnées
00:00:53 profitent de la gentillesse des autres pour leur propre intérêt.
00:00:57 Quoi qu'il en soit, il faut bien reconnaître que la société humaine n'est pas franchement gentille.
00:01:03 En tout cas, si vous avez tendance, vous, à être parfois un peu trop gentil,
00:01:07 et bien venez nous raconter, et on vous dira si vous êtes vraiment quelqu'un de gentil,
00:01:11 si vous êtes trop gentil, ou peut-être un peu con, pourquoi pas.
00:01:14 Et pour ça, bien sûr, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:18 Bonjour Franck Martin.
00:01:19 Bonjour Brigitte.
00:01:20 Oui, alors, on ne sait jamais trop comment vous présenter, Franck Martin.
00:01:24 Alors, pour ça, je dis passionné de la relation humaine.
00:01:28 C'est parfait.
00:01:29 Ça vous va ?
00:01:30 Non, mais c'est parfait.
00:01:31 En tout cas, c'est ce qu'il dit derrière ce livre qui vient de sortir, qui est tout chaud.
00:01:35 "Gentillesse, mes fesses", aux éditions Erol.
00:01:38 Comment passer de l'intention de la gentillesse à son incarnation au quotidien ?
00:01:42 C'est un livre, comme beaucoup de vos livres d'ailleurs,
00:01:45 plein de bon sens, j'ai envie de dire d'abord et avant tout.
00:01:50 Un livre grand public aussi, ça c'est important.
00:01:53 Je voulais d'abord revenir sur cette tendance qu'on a à considérer que la gentillesse,
00:01:59 c'est quand même une preuve de faiblesse ou en tout cas de naïveté,
00:02:03 comme si la naïveté était un défaut,
00:02:05 comme si c'était les enfants qui étaient gentils et qu'adultes, il faut cesser d'être gentil.
00:02:09 Qu'est-ce que vous avez envie de nous dire ?
00:02:11 C'est très culturel et d'ailleurs, c'est assez étonnant parce qu'on oppose souvent deux mots
00:02:17 qui, dans la tête des gens, n'ont pas tout à fait le même sens.
00:02:21 On oppose souvent la gentillesse et la bienveillance.
00:02:23 Autant la bienveillance, d'ailleurs c'est assez étonnant,
00:02:25 les gens l'acceptent beaucoup plus facilement que la gentillesse.
00:02:27 J'ai eu des gens avec lesquels je bosse...
00:02:29 Il y a plein de gens qui ne savent pas ce que c'est que la bienveillance.
00:02:32 Peut-être, mais du coup au niveau du mot, de la définition du mot...
00:02:35 Il y a des tas de gens avec lesquels j'ai bossé, des patrons d'entreprise entre autres,
00:02:40 parfois qui considéraient que les considérer eux comme des gentils, c'était quasiment une insulte.
00:02:46 Et c'est vrai que quand on regarde culturellement les choses,
00:02:48 depuis des années, la gentillesse n'a pas bonne presse.
00:02:52 Il n'y a pas un jour qui se passe sans que, dans les médias,
00:02:56 il n'y ait pas quelqu'un qui dise "on n'est pas dans le monde des bisounours".
00:03:00 Il n'y a pas une entreprise dans laquelle on vous dise "on n'est pas là pour faire du social".
00:03:06 Culturellement parlant, on parlait de films ou de pièces de théâtre,
00:03:09 il y a eu ces fameuses pièces de théâtre tellement rigolotes, extraordinaires,
00:03:12 "Le Père Noël est une ordure" avec Thierry Lhermitte, Anne et Maud,
00:03:15 ou à un moment Thierry qui joue le rôle de Pierre,
00:03:18 dit de Thérèse "j'ai pas l'habitude de dire du mal des gens, mais Thérèse elle est bien gentille".
00:03:24 Il y a eu "Dîner de cons" etc.
00:03:26 - C'est vrai que le terme "bien gentille", c'est pas confimant.
00:03:31 - Alors que c'est quelque chose qui naturellement est beaucoup plus noble.
00:03:34 Et moi j'ai toujours tendance à dire que la gentillesse,
00:03:39 si on voulait essayer de la définir un peu, si on tentait qu'on puisse la définir,
00:03:42 en tout cas moi c'est la mienne de définition,
00:03:44 je dis souvent que c'est le bras armé de l'amour, c'est l'amour en acte.
00:03:47 Et donc du coup, je me souviens d'ailleurs d'un livre,
00:03:51 je crois que c'est Thomas d'Assambourg, quelque chose comme ça.
00:03:55 - Oui ça existe, en tout cas ce nom existe.
00:03:57 - Et qui avait sorti un livre qui disait "cessez d'être gentil, soyez vrai".
00:04:02 Et moi j'avais tendance à dire "non, ne cessez jamais d'être gentil,
00:04:06 en revanche, soyez vrai", c'est-à-dire soyez attentif à vous-même.
00:04:10 - Oui, ça revient à ce que j'ai dit dans l'introduction,
00:04:12 soyez gentil d'abord avec vous-même.
00:04:14 - Exactement, on a beaucoup de difficultés à être réellement gentil,
00:04:17 gratuitement gentil avec les autres, quand on ne sait pas l'être avec soi-même.
00:04:21 Et toute la difficulté c'est justement d'arriver à retrouver...
00:04:23 - Mais alors ça veut dire quoi, ça je crois que c'est intéressant,
00:04:26 et je crois que nos auditeurs ont envie de savoir,
00:04:28 ça veut dire quoi être gentil avec soi-même ?
00:04:30 - Et bien être gentil avec soi-même c'est déjà comprendre que
00:04:33 tout humain sur Terre n'a qu'une obsession,
00:04:36 c'est d'exister au sens étymologique du terme,
00:04:39 c'est-à-dire d'être sous le regard de l'autre.
00:04:42 Et nous recherchons tous, je dis souvent que nous sommes tous
00:04:46 des mandigots de l'amour, des mendiants de l'amour,
00:04:48 et ce qui nous amène, depuis tout petit...
00:04:51 - À être gentil pour être aimé.
00:04:53 - Exactement, et c'est quelque chose qu'on continue d'avoir
00:04:56 quand on commence à être adulte, quand on a des histoires d'amour,
00:04:59 des histoires d'amitié, et où on va effectivement se travestir,
00:05:02 mettre des masques inconsciemment pour pouvoir plaire à l'autre,
00:05:05 plaire à sa femme, plaire à son homme, plaire à ses amis,
00:05:07 plaire à son patron, et on est dans cette obsession
00:05:10 qui nous amène à nous trahir.
00:05:12 Ce qui fait qu'à un moment donné, on est dans un système
00:05:14 où on a peur de décevoir l'autre.
00:05:16 - Et d'ailleurs en préparant l'émission,
00:05:18 Franck Martin, vous me racontez votre ancienne histoire
00:05:22 où vous avez donné, donné, donné, donné,
00:05:24 donc vous avez été gentil, gentil, gentil, gentil,
00:05:27 jusqu'au moment où vous vous êtes rendu compte
00:05:29 que vous ne recevez rien en échange.
00:05:31 - Ou il manquait une forme de réciprocité.
00:05:33 - Donc être gentil envers soi-même, c'est aussi se respecter,
00:05:36 - C'est exactement ça, c'est fixer un cadre.
00:05:39 Moi c'est ce que je dis souvent,
00:05:41 c'est un des bouquins d'ailleurs que j'ai écrit,
00:05:43 il s'appelle "Gentil et pas con".
00:05:45 L'idée c'est de dire, la gentillesse elle est extrêmement riche,
00:05:48 c'est quelque chose de merveilleux,
00:05:50 et sans cette gentillesse, je ne vois pas comment,
00:05:52 enfin on souffrirait énormément ici-bas.
00:05:54 Et la gentillesse c'est fait de comportements de bienveillance,
00:05:57 de bienfaisance, de respect, d'honnêteté, d'humilité,
00:06:00 de regard de l'autre, d'attention à l'autre,
00:06:02 et je rajoute mais aussi le "pas con",
00:06:04 c'est-à-dire le cadre,
00:06:06 c'est-à-dire savoir fixer soi-même où sont mes limites.
00:06:09 Je vais jusque-là, et je le dis,
00:06:12 j'accepte de dire qu'à un moment donné, je n'irai pas plus loin.
00:06:15 Alors après, c'est pas facile,
00:06:17 parce que quand on dit non, on a peur de décevoir.
00:06:20 - C'est surtout pas facile, et là je me fais un peu l'avocat du diable,
00:06:24 et je pense que ceux qui nous sont en train de nous écouter,
00:06:26 c'est ce qu'ils ressentent,
00:06:28 dans un monde difficile,
00:06:30 dans une société qui n'est pas spécialement gentille,
00:06:33 être gentil, c'est peut-être quand même se faire marcher sur les pieds.
00:06:36 - Être un peu à contre-courant, ouais, si ça peut.
00:06:38 - Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:06:40 - Je réponds pas grand-chose, je réponds simplement que
00:06:42 c'est vraiment un choix personnel,
00:06:44 et là aussi, ça demande d'être
00:06:47 en pleine présence de soi,
00:06:49 en pleine conscience de soi-même, c'est-à-dire,
00:06:51 lorsque je suis dans cet acte de gentillesse,
00:06:54 que je vais avoir ce don de moi,
00:06:56 ce don de mon temps éventuellement,
00:06:58 et cette attention aux autres,
00:07:00 je vais être dans une forme de gratuité,
00:07:02 même si on sait tous très bien que
00:07:04 la gentillesse n'est jamais totalement gratuite,
00:07:06 puisque j'en recueille toujours le regard et l'attention de l'autre,
00:07:09 mais à un moment, je vais choisir moi-même
00:07:12 d'aller jusqu'à un endroit,
00:07:14 d'aller à une limite,
00:07:16 et cette limite, je me la fixe moi-même,
00:07:18 et je suis capable de voir si ce que je fais
00:07:21 m'amène à un résultat qui me va ou qui ne me va pas.
00:07:24 Si je fais quelque chose, et que cet acte de gentillesse
00:07:26 m'amène à récolter des choses qui sont bonnes,
00:07:28 pour moi, je continue, voire j'en rajoute.
00:07:30 Mais si je me rends compte qu'effectivement,
00:07:32 à un moment, ça m'amène le regard critique des autres,
00:07:35 ou qu'on me prend pour un idiot,
00:07:37 et qu'on me colle du boulot par-dessus la tête,
00:07:39 parce que je suis toujours quelqu'un qui dit "oui",
00:07:41 et que ça commence à ne plus m'aller,
00:07:43 c'est là où il est important d'être soi-même,
00:07:45 vrai, et de dire là, "stop, j'arrête,
00:07:47 je ne vais pas plus loin".
00:07:49 - Oui, mais ce n'est pas si facile,
00:07:51 parce que si on a été gentil,
00:07:53 que ce soit au travail ou dans le couple,
00:07:55 prenons l'exemple du couple, évidemment,
00:07:57 dans cette émission, ça me paraît plus cohérent,
00:07:59 mais si on est gentil avec son partenaire
00:08:01 ou sa partenaire pendant 5 ans,
00:08:03 comment tout d'un coup, elle ou il
00:08:05 peut entendre que "non, ça suffit,
00:08:07 ce n'est pas toujours à moi de céder,
00:08:09 ce n'est pas toujours à moi,
00:08:11 et donc, ce n'est pas facile".
00:08:13 - C'est toute l'histoire du couple
00:08:15 qui se forme, et qui, là aussi,
00:08:17 par nécessité de séduction,
00:08:19 nous amène à nous travestir.
00:08:21 On se travestit inconsciemment,
00:08:23 parce qu'on le fait à la fois un peu consciemment,
00:08:25 mais surtout inconsciemment, on est capable d'accepter,
00:08:27 de croire aimer les choses de l'autre
00:08:29 qui nous débectent,
00:08:31 pas forcément qui nous débectent, mais que l'on n'aime pas forcément.
00:08:33 Et on s'entend même dire,
00:08:35 et on a cette peau de sauce devant les yeux,
00:08:37 "Oh, mais j'adore sa façon de s'habiller",
00:08:39 alors que dans la réalité, on n'aime pas trop,
00:08:41 mais ça nous va bien, parce qu'on est dans cet acte de séduction.
00:08:43 Et puis, une fois l'acte de séduction passé,
00:08:45 les choses reviennent au galop,
00:08:47 la "réalité" revient au galop,
00:08:49 et quand on est confronté à une réalité
00:08:51 que pour le coup, elle commence à nous énerver,
00:08:53 ou en tout cas,
00:08:55 nous énerver, nous décevoir,
00:08:57 il est très difficile de faire marche arrière.
00:08:59 Donc on a accepté, par "amour de l'autre",
00:09:01 mais surtout par oublie de soi-même,
00:09:03 des choses que l'on n'aurait pas dû, éventuellement.
00:09:05 Donc c'est pas simple.
00:09:07 - C'est ce que vous dites dans ce livre, "Gentillesse mes fesses",
00:09:09 aimer, non pas plus, mais mieux.
00:09:11 - Mais mieux, exactement.
00:09:13 Aimer beaucoup mieux que plus.
00:09:15 Et ça nécessite de poser un cadre,
00:09:17 ça nécessite de beaucoup se connaître soi-même,
00:09:19 ça nécessite aussi de comprendre
00:09:21 que dans la notion de couple,
00:09:23 il y a toujours un effet miroir
00:09:25 de soi avec l'autre.
00:09:27 L'autre nous renvoie en permanence des images de nous
00:09:29 qui sont souvent des images en déni,
00:09:31 des choses qu'on ne veut pas voir, et comme par définition, on ne veut pas les voir,
00:09:33 ça déclenche chez nous des choses qui ne sont pas agréables.
00:09:35 - Et puis, Franck Martin,
00:09:37 vous l'écrivez aussi,
00:09:39 donc la gentillesse,
00:09:41 c'est aussi parce qu'on sait
00:09:43 écouter, écouter c'est être gentil,
00:09:45 donc pendant deux heures, je vous propose qu'on soit gentil
00:09:47 avec ceux qui vont nous appeler
00:09:49 au 0826 300 300,
00:09:51 et c'est Christine qui va commencer dans un instant.
00:09:53 - 14h16,
00:09:55 Brigitte Lae,
00:09:57 Sud Radio. - C'est Franck Martin
00:09:59 qui est avec nous, expert en relations
00:10:01 de confiance, formateur
00:10:03 et qui travaille beaucoup
00:10:05 d'ailleurs en entreprise
00:10:07 pour que justement il y ait plus de bienveillance
00:10:09 et de gentillesse, mais
00:10:11 on va maintenant vous aider à être gentil
00:10:13 parce que c'est vrai que rien que pour soi-même,
00:10:15 ça fait du bien d'être gentil,
00:10:17 ça renforce notre estime de nous-mêmes
00:10:19 et ça a été prouvé
00:10:21 par les neurosciences.
00:10:23 Mais point trop n'en faut, n'est-ce pas Christine ?
00:10:25 Bonjour. - Oui, bonjour
00:10:27 Brigitte, bonjour Franck.
00:10:29 - Bonjour Christine.
00:10:31 - Oui, c'est vrai que la gentillesse
00:10:33 est souvent... Moi qui suis très
00:10:35 gentille et je gêne beaucoup,
00:10:37 je me suis
00:10:39 fait avoir déjà, voilà.
00:10:41 Et en prenant de l'âge, on prend
00:10:43 beaucoup de recul et
00:10:45 on n'a pas à dire non.
00:10:47 - Oui.
00:10:49 Mais c'est intéressant
00:10:51 ce que vous dites parce que je crois que
00:10:53 obligatoirement si on est gentil, on se fait
00:10:55 de temps en temps avoir. Alors c'est
00:10:57 pas trop grave si le temps en temps
00:10:59 est... - Que de temps en temps.
00:11:01 - Voilà.
00:11:03 - Oui, complètement. Et
00:11:05 Christine, juste pour comprendre un peu,
00:11:07 comment vous vous êtes fait avoir finalement ?
00:11:09 - Ah ben disons que
00:11:11 j'ai eu des petits soucis de santé il y a quelques temps
00:11:13 et j'avais une amie
00:11:15 qui prenait souvent de mes nouvelles
00:11:17 et un jour, ben j'ai pas
00:11:19 voulu lui
00:11:21 dire vraiment ce que j'avais
00:11:23 et je lui ai dit "j'ai pas envie de parler"
00:11:25 et donc elle s'est fermée et elle ne m'a plus parlé.
00:11:27 - Ah oui. - Voilà. Donc elle est...
00:11:29 Voilà. Et à ce jour, on ne se parle plus.
00:11:31 Voilà. - D'accord. C'était...
00:11:33 - J'ai pris. - Oui, allez-y.
00:11:35 - J'ai pris beaucoup de recul
00:11:37 par rapport à ça et...
00:11:39 Mais bon, ça ne m'empêche pas d'être toujours gentille et de dire
00:11:41 oui aux gens que j'aime et...
00:11:43 et aux gens qui me le rendent aussi
00:11:45 sans atteindre un retour.
00:11:47 Mais bon, on voit sur qui on peut compter
00:11:49 et surtout quand on a des épreuves difficiles.
00:11:51 - Oui.
00:11:53 De ce que vous dites, j'ai pas forcément l'impression
00:11:55 que vous ne pourriez pas compter sur elle.
00:11:57 J'entends surtout qu'il y a eu
00:11:59 une... - Une incompréhension.
00:12:01 - Une problématique de compréhension. Voilà. C'est ça. Exactement.
00:12:03 C'est-à-dire que du coup, comme vous aviez sans doute
00:12:05 la pudeur de dire ce que vous aviez
00:12:07 et que vous étiez sans doute même émotivement
00:12:09 touchée par ce que vous aviez affecté...
00:12:11 - Oui, à tout.
00:12:13 - C'était difficile de pouvoir dire les choses
00:12:15 et c'est vrai que malheureusement, quand on ne verbalise pas,
00:12:17 en face de vous, vous avez toujours des gens
00:12:19 qui interprètent. Voilà. Et donc elle a peut-être
00:12:21 interprété comme "bah je la fais chier"
00:12:23 ou "elle m'aime pas" ou je sais pas quoi...
00:12:25 - "Elle a pas assez de temps pour moi"
00:12:27 - Oui, voilà. Quelque chose de ce style-là.
00:12:29 Et ça serait...
00:12:31 Si... Alors, pour le coup, l'acte de gentillesse
00:12:33 et donc du coup
00:12:35 de souplesse, de flexibilité comportementale,
00:12:37 si vous en avez envie bien sûr, parce que sinon
00:12:39 c'est pas la peine, c'est pas une injonction que je vous balance là,
00:12:41 ça pourrait être éventuellement de...
00:12:43 peut-être un jour de la recontacter,
00:12:45 lui dire, lui dire "bah tu sais,
00:12:47 ce jour-là où tu t'es éloignée de moi,
00:12:49 en tout cas j'ai eu l'impression que tu t'es éloignée de moi,
00:12:51 moi je ne t'ai pas répondu parce que
00:12:53 j'étais affectée par ma maladie
00:12:55 et parce que..." etc. Et lui donner
00:12:57 l'explication, ça peut souvent recréer le lien.
00:12:59 - Oui, tout à fait.
00:13:01 Mais j'ai pris beaucoup de recul.
00:13:03 - Oui mais vous avez été...
00:13:05 Vous avez été très blessée,
00:13:07 j'imagine, quand...
00:13:09 - Oui, oui. - Et c'est ça qui fait que
00:13:11 pour l'instant vous êtes encore...
00:13:13 Vous lui en voulez quand même un petit peu,
00:13:15 c'est pour ça que vous avez du mal à relancer
00:13:17 la communication
00:13:19 entre vous. Donc je pense qu'il faut
00:13:21 d'abord que vous compreniez
00:13:23 que vous avez mal peut-être
00:13:25 interprété... Je dis peut-être,
00:13:27 je ne vous permettrai pas
00:13:29 de vous accuser de quoi que ce soit. Peut-être que vous avez
00:13:31 mal interprété ce qui s'est passé
00:13:33 et comme vous êtes
00:13:35 très blessée, c'est très difficile.
00:13:37 Tant qu'on n'a pas compris
00:13:39 qu'on était peut-être blessée à tort,
00:13:41 c'est très compliqué de retourner
00:13:43 vers l'autre. Je pense qu'il faut d'abord
00:13:45 que vous fassiez un petit peu le point
00:13:47 sur ce que vous avez ressenti, sur ce qui s'est
00:13:49 passé et si ça se trouve,
00:13:51 elle aussi, elle est très blessée.
00:13:53 Et donc... - De ne pas comprendre,
00:13:55 peut-être aussi, de son côté. - Oui, oui.
00:13:57 Oui, oui, oui, certainement aussi.
00:13:59 C'est vrai qu'il y a eu une compréhension et
00:14:01 bon, j'ai avancé
00:14:03 quand même, je m'en suis sortie
00:14:05 et puis voilà, maintenant tout va bien.
00:14:07 - Mais du coup, la bonne question à vous poser,
00:14:09 c'est est-ce que vous avez envie de recréer la relation
00:14:11 avec elle ou pas ? C'est surtout ça la bonne question.
00:14:13 Si vous n'avez pas envie, c'est pas très grave,
00:14:15 vous ne faites rien. Mais si quelque part,
00:14:17 c'est quelque chose qui vous
00:14:19 titille, ça peut être intéressant.
00:14:21 - Parce que, voyez, là,
00:14:23 je lis ce qu'a écrit
00:14:25 Franck Martin
00:14:27 parce qu'en fait, là, la question c'est est-ce que vous pouvez
00:14:29 lui pardonner
00:14:31 cette rupture amicale ou pas ?
00:14:33 Et Franck Martin
00:14:35 dit "Pardonner, c'est cesser de condamner".
00:14:37 - Exactement. - Et ça, c'est peut-être la première
00:14:39 démarche à faire.
00:14:41 - Oui, je pense que je
00:14:43 peux pardonner, mais ça ne sera plus pareil.
00:14:45 - Ah, ben ça veut dire que vous ne pardonnez pas vraiment.
00:14:47 - Oui, et ça peut revenir après.
00:14:49 Ça peut revenir après, mais
00:14:51 l'idée de pardonner, comme vient de le dire
00:14:53 Brigitte en lisant ce petit extrait,
00:14:55 c'est déjà, effectivement,
00:14:57 le fait de comprendre que tous les actes
00:14:59 que les gens peuvent avoir
00:15:01 ne sont pas condamnables. Nous, on les condamne
00:15:03 parce qu'on porte un regard critique dessus.
00:15:05 Mais personne ne fait ce qu'il fait sans y en avoir
00:15:07 un bénéfice, et notamment
00:15:09 sans avoir le bénéfice de la recherche et de la reconnaissance
00:15:11 de l'amour de l'autre. Donc ça veut dire
00:15:13 qu'elle, dans sa manière d'être, d'avoir été
00:15:15 avec vous, vous avez jugé d'une certaine manière,
00:15:17 il y a sans doute quelque chose que vous ne connaissez pas
00:15:19 qui appartient à son intimité à elle
00:15:21 et qui l'a éventuellement touchée, elle,
00:15:23 quand vous, vous avez eu ce comportement. Vous comprenez
00:15:25 ce que je veux dire ? - Parce que si vous lui avez dit de manière
00:15:27 un peu sèche "j'ai pas envie de parler",
00:15:29 ça peut être très blessant pour elle.
00:15:31 - Oui. - Vous comprenez ?
00:15:33 - Oui, je peux comprendre. Je comprends.
00:15:35 - Je ne dis pas que c'est ça, encore une fois. C'est juste
00:15:37 des hypothèses qu'on vous propose.
00:15:39 Donc c'est important parce que si vous
00:15:41 nous appelez et si vous nous parlez de
00:15:43 ça, c'est que quelque part,
00:15:45 vous en souffrez encore un peu.
00:15:47 Donc ça vaut le coup, peut-être, de bien
00:15:49 réfléchir à tout ce qu'on vous a dit.
00:15:51 Faites le point, vous laissez décanter.
00:15:53 Et contrairement à ce que vous pensez, je ne pense
00:15:55 pas que vous lui avez pardonné.
00:15:57 - Oui. - Parce que vous ne pouvez pas
00:15:59 lui pardonner pour l'instant. Parce que
00:16:01 vous n'avez pas eu réparation.
00:16:03 - Peut-être. - Vous savez, c'est comme
00:16:05 quand on a été trompé par son
00:16:07 partenaire. Tant qu'on n'a pas eu
00:16:09 réparation, c'est-à-dire au moins
00:16:11 la preuve qu'il
00:16:13 nous aime encore et qu'il a envie
00:16:15 de continuer, on ne peut pas...
00:16:17 - Ou son méa culpa. - Ou son méa culpa, oui.
00:16:19 On ne peut pas pardonner. Vous comprenez ?
00:16:21 - Oui, oui, tout à fait.
00:16:23 - Et puis,
00:16:25 je pense que vous êtes quelqu'un de gentil, en effet,
00:16:27 et que vous resterez gentil.
00:16:29 En tout cas, c'est ce que j'entends dans
00:16:31 les mots que vous nous avez donnés.
00:16:33 - Je suis gentille et je ne veux pas
00:16:35 changer ma façon d'être.
00:16:37 - C'est très bien. - C'est très bien.
00:16:39 - Et du coup, maintenant, vous savez dire non.
00:16:41 - Tout à fait. J'ai appris
00:16:43 à dire non parce que c'est vrai
00:16:45 que souvent on m'a sollicité
00:16:47 et je disais toujours oui.
00:16:49 Et puis, quand j'ai eu besoin,
00:16:51 j'ai pu voir
00:16:53 les personnes qui ont été là.
00:16:55 - Comme quoi, parfois,
00:16:57 être malade, c'est une épreuve
00:16:59 certes sur le moment négative,
00:17:01 mais qui ensuite devient une belle leçon de vie.
00:17:03 - Tout à fait.
00:17:05 Ça fait grandir.
00:17:07 - On fait le tri des gens autour de soi.
00:17:09 - Comme quoi. - Également.
00:17:11 - Même si sur le moment, évidemment,
00:17:13 c'est difficile. Mais après, on se dit
00:17:15 c'était pas mal, finalement, ce moment
00:17:17 difficile. - Exactement.
00:17:19 - Merci beaucoup, Christine, d'avoir commencé
00:17:21 cette émission avec nous. - Merci Christine.
00:17:23 A bientôt. Au revoir.
00:17:25 - Et puis, on va être gentils, nous aussi, puisqu'on va vous offrir
00:17:27 des cadeaux. Vous savez, ce grand
00:17:29 sapin de Noël, Sud Radio,
00:17:31 c'est maintenant que je vous propose
00:17:33 de nous appeler pour peut-être repartir
00:17:35 avec une montre Ice Watch
00:17:37 solaire Power
00:17:39 ou alors peut-être un coffret Sérum Beauté
00:17:41 les duos de Garantia.
00:17:43 Enfin bref, il y a énormément de cadeaux, vous le savez,
00:17:45 au pied de ce grand sapin de Noël Sud Radio
00:17:47 et pour ça, il suffit de nous appeler
00:17:49 au 0 826 300 300
00:17:51 et ce sera la dixième personne,
00:17:53 le dixième appel qui repartira avec
00:17:55 un de ces cadeaux. Bonne chance à tous.
00:17:57 Et puis, on continue bien sûr à vous écouter.
00:17:59 Venez nous raconter si vous êtes gentil
00:18:01 ou méchant au 0 826 300 300.
00:18:03 - 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:18:07 - Nous sommes
00:18:09 aujourd'hui avec Franck Martin
00:18:11 et nous évoquons la gentillesse à l'occasion de la
00:18:13 sortie de ce livre "Gentillesse, méfesse"
00:18:15 aux éditions Erol.
00:18:17 On continue avec Roxane,
00:18:19 qui longtemps aussi
00:18:21 a été très gentille. Et alors, ce que
00:18:23 je trouve intéressant, c'est que vous aussi, vous avez été malade,
00:18:25 Roxane ? - Oui, bonjour
00:18:27 Brigitte, bonjour Franck. - Bonjour Roxane.
00:18:29 - Oui, oui, moi aussi, j'ai été
00:18:31 malade. - Moi, je fais une petite interprétation
00:18:33 comme ça, si on est trop
00:18:35 gentil, je dis bien
00:18:37 trop gentil, à un moment donné, il y a
00:18:39 notre corps qui nous dit "ça suffit".
00:18:41 - C'est exactement
00:18:43 ce qu'on m'a dit. - Ah ben alors !
00:18:45 - Et je pense effectivement que c'est vrai.
00:18:47 - Oui, oui, moi je pense vraiment parce que
00:18:49 je sais pas ce que vous en pensez
00:18:51 Franck Martin, mais quand même, quand on est
00:18:53 gentil, on donne de l'énergie aux
00:18:55 autres. - Bien sûr. - Et si on donne
00:18:57 toute l'énergie aux autres et pas à soi,
00:18:59 et bien à un moment donné, le corps lâche. - Ah ben, et
00:19:01 surtout, c'est mal dirigé, bien sûr. La première
00:19:03 des choses, c'est de diriger sur soi. C'est pour ça que souvent,
00:19:05 quand on dit
00:19:07 "ne cessez jamais
00:19:09 d'être gentil", ça commence d'abord
00:19:11 par vous-même. Le "soyez vrai", c'est vous-même.
00:19:13 Et ça nécessite
00:19:15 effectivement que vous vous écoutiez,
00:19:17 que vous vous entendiez, et surtout
00:19:19 que vous compreniez que
00:19:21 vous avez le droit,
00:19:23 c'est un droit, de décevoir
00:19:25 éventuellement les gens qui sont autour de vous.
00:19:27 Vous comprenez ?
00:19:29 - Oui, oui, oui, mais
00:19:31 moi j'estime pas avoir le droit, justement,
00:19:33 de décevoir autour de moi. - Ah oui, c'est bien le problème.
00:19:35 Et c'est une vraie difficulté.
00:19:37 - Ben il faut comprendre pourquoi, d'où ça vient
00:19:39 cette croyance que vous ne pouvez pas décevoir les gens ?
00:19:41 Parce que quelque part, ne pas vouloir les décevoir,
00:19:43 c'est parce que vous recherchez
00:19:45 quelque chose derrière ça.
00:19:47 - Certainement, je l'ai toujours pas
00:19:49 trouvé. - Non ? - Et effectivement,
00:19:51 le jour où j'ai appris que j'étais malade,
00:19:53 j'ai pas compris pourquoi moi.
00:19:55 Ça c'est vraiment la première chose.
00:19:57 - Ah c'était pas gentil, hein, franchement.
00:19:59 - Oui, voilà, déjà.
00:20:01 Et la deuxième chose, j'ai eu
00:20:03 énormément de difficultés
00:20:05 à l'annoncer autour de moi.
00:20:07 Que ce soit ma fille, mes parents,
00:20:09 ma soeur, enfin, tout autour de moi,
00:20:11 je n'arrivais pas à le dire. - Alors moi, ce qui me
00:20:13 vient comme ça, donc je vous le dis tel quel,
00:20:15 Roxane, c'est que vous pensez qu'il faut
00:20:17 tout le temps être forte, tout le temps en tenir,
00:20:19 - Oui. - Et dire aux autres
00:20:21 qu'on est malade, c'est montrer sa vulnérabilité.
00:20:23 - Ben c'est exactement
00:20:25 ça, en fait. - Et alors moi, j'ai
00:20:27 aussi autre chose qui me vient, c'est que
00:20:29 souvent, en étant malade inconsciemment,
00:20:31 on a l'impression inconsciemment, là aussi
00:20:33 toujours, que ça peut attirer
00:20:35 la bienveillance des autres.
00:20:37 - Oui, c'est ça.
00:20:39 Oui, c'est ce qui s'est passé avec
00:20:41 mes amis, que j'en ai perdu quand même
00:20:43 3 en 5 ans, 5 ans de maladie.
00:20:45 Et quand
00:20:47 on m'avait prévenu que ça risquait d'arriver,
00:20:49 que je pouvais perdre des amis parce que
00:20:51 le fait d'être malade,
00:20:53 ça peut être usant ou bon, je ne sais.
00:20:55 Et j'ai quand même
00:20:57 ri au nez des médecins en disant
00:20:59 "Non, c'est pas possible, ces amis-là sont
00:21:01 tellement proches que c'est pas possible."
00:21:03 Et en fait, c'est les plus proches que j'ai perdus.
00:21:05 - Mais Roxane, on peut être
00:21:07 aimable sans être malade.
00:21:09 - Oui, aussi, bien sûr.
00:21:11 Bien sûr.
00:21:13 Mais malade ou pas malade,
00:21:15 j'ai toujours été quelqu'un de très
00:21:17 gentil, mais j'ai toujours
00:21:19 aussi, on a toujours profité de moi.
00:21:21 - Mais oui, c'est normal. - Et à traverser à l'âge adulte
00:21:23 et avec les événements comme la maladie,
00:21:25 c'est moi qui ai décidé de mettre
00:21:27 un terme, en tout cas, sur les 3 amis que j'ai
00:21:29 perdus, c'est au moins 2,
00:21:31 c'est moi qui ai mis un terme à notre amitié.
00:21:33 J'ai pris mon téléphone et j'ai dit "C'est terminé."
00:21:35 - Parce que du coup,
00:21:37 c'était paraciproque. L'amitié n'était
00:21:39 paraciproque. - Alors si,
00:21:41 parce que c'est pas des amis
00:21:43 de quelques années, c'est des amis
00:21:45 de 10, 15,
00:21:47 voire 20 ans. - D'accord. - Mais je
00:21:49 n'avais plus la compassion,
00:21:51 je n'avais plus une certaine empathie.
00:21:53 Je sentais plus
00:21:55 la même chose en retour.
00:21:57 Ce que je donnais moi, en fait. - Il y avait la déception.
00:21:59 - Oui, et puis après,
00:22:01 il y a eu de la déception pour certaines choses,
00:22:03 et puis des
00:22:05 jugements.
00:22:07 Après être malade, évidemment,
00:22:09 on change. J'ai changé,
00:22:11 mais je pense un peu
00:22:13 plus à moi, voilà. - C'est vrai,
00:22:15 je parle souvent de cette notion de réciprocité dans
00:22:17 la gentillesse. Je dis
00:22:19 souvent que la gentillesse doit être gratuite,
00:22:21 mais en fait, dans la réalité,
00:22:23 quand on observe un peu les choses, elle n'est jamais vraiment totalement
00:22:25 gratuite. Puisque quand on est
00:22:27 gentil, quand on est gentil
00:22:29 au sens, quand on était tout petit,
00:22:31 avec nos grands-parents ou nos parents,
00:22:33 la première des choses, effectivement,
00:22:35 qui nous obsède, c'est de recueillir cet amour
00:22:37 de l'autre. Et donc,
00:22:39 du coup, même quand inconsciemment,
00:22:41 on n'a pas l'impression, ce n'est jamais
00:22:43 totalement gratuit. Donc, ça aussi,
00:22:45 c'est important de comprendre ça, et de
00:22:47 comprendre que se respecter et être gentil
00:22:49 avec soi-même, je le redis, j'ai tête l'impression
00:22:51 d'insister là-dessus, c'est d'être
00:22:53 gentil avec soi-même au sens
00:22:55 d'être... - S'autoriser à décevoir ?
00:22:57 - Oui, mais ça veut dire aussi,
00:22:59 Franck, et je pense que ça correspond
00:23:01 complètement au témoignage
00:23:03 de Roxane, ça veut dire
00:23:05 aussi que peut-être, Roxane,
00:23:07 vous n'êtes pas encore suffisamment
00:23:09 consciente que vous êtes quelqu'un d'aimable,
00:23:11 et vous avez besoin de prendre
00:23:13 conscience de ça pour
00:23:15 être gentil à bon escient, si je puis dire.
00:23:17 - Oui, moi,
00:23:19 je comprends, et
00:23:21 le problème, c'est que je ne sais pas quoi faire pour être
00:23:23 pas différente,
00:23:25 mais
00:23:27 pour changer un peu tout ça, quoi.
00:23:29 - Mais ça va venir de l'intérieur
00:23:31 de vous, et non pas de l'extérieur, parce que
00:23:33 finalement, et ça c'est normal, quand on
00:23:35 est enfant, on
00:23:37 grandit, on s'identifie
00:23:39 avec l'extérieur,
00:23:41 c'est-à-dire avec les gens qui nous entourent.
00:23:43 Et puis à un moment donné,
00:23:45 il arrive un moment, moi je
00:23:47 dirais que c'est à partir de la trentaine,
00:23:49 on doit commencer à se
00:23:51 construire par l'intérieur de soi.
00:23:53 Parce que sinon, on est toujours en attente
00:23:55 de reconnaissance, d'amour,
00:23:57 de rester... - De signes, de gestes.
00:23:59 - Et non, à partir de l'âge
00:24:01 de trente ans, je considère
00:24:03 qu'on est suffisamment, normalement,
00:24:05 adulte pour arriver
00:24:07 à interpréter
00:24:09 ce qu'on ressent
00:24:11 par rapport à ce que nous disent
00:24:13 les autres. Et je pense que
00:24:15 vous avez besoin
00:24:17 encore que les gens
00:24:19 vous apprécient, vous trouvent aimable
00:24:21 pour vous sentir aimable.
00:24:23 - Oui, c'est vraiment vrai.
00:24:25 - Et c'est ça qui fait que
00:24:27 forcément, vous allez avoir tendance
00:24:29 à être gentil
00:24:31 dans le mauvais sens du terme, si je puis dire.
00:24:33 - Et c'est important
00:24:35 que vous redeniez au sens aimable
00:24:37 le vrai sens du terme.
00:24:39 Et aimable, c'est pas juste "Oh, c'est quelqu'un
00:24:41 d'aimable", vous savez, c'est le truc habituel.
00:24:43 Non, aimable, c'est quelqu'un
00:24:45 qui est digne d'amour.
00:24:47 - Oui. - Vous voyez, c'est ça.
00:24:49 Mais Roxane, vous êtes juste digne
00:24:51 d'amour, quoi. - Comme tout le monde.
00:24:53 - Comme tout le monde. - Oui, mais justement,
00:24:55 c'est bien le problème, c'est que
00:24:57 je suis peut-être digne d'amour, mais
00:24:59 on profite encore. - Oui.
00:25:01 - Je pense que c'est moi qui laisse les gens
00:25:03 profiter de moi. - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:25:05 Parce que vous n'êtes pas
00:25:07 digne d'amour, vous avez soif d'amour.
00:25:09 Voyez la différence.
00:25:11 - Ah oui, oui, oui.
00:25:13 - Vous avez en vous un puissant
00:25:15 enfant qui a besoin d'être rempli, rempli, rempli.
00:25:17 Non, apprenez,
00:25:19 comme je dis souvent,
00:25:21 apprenez chaque jour à vous
00:25:23 accorder un petit plaisir et
00:25:25 à vous dire quelque chose de gentil pour vous.
00:25:27 Pour que ça
00:25:29 ne parte pas... - Oui, alors, ça, j'ai essayé, mais j'ai...
00:25:31 J'ai beaucoup de mal.
00:25:33 - Non, mais c'est pas... Bien sûr que vous avez
00:25:35 beaucoup de mal, mais raison de plus pour le faire
00:25:37 tous les jours, ce soir, avant de vous
00:25:39 endormir. Vous allez regarder ce que
00:25:41 vous avez fait de gentil, de fort,
00:25:43 notamment, nous appeler.
00:25:45 - Ah oui, oui. - Et ouvrir votre coeur
00:25:47 avec une sincérité que j'apprécie.
00:25:49 Ça, c'est ce que vous avez fait de
00:25:51 formidable aujourd'hui. Et ensuite,
00:25:53 vous accorderez d'ici ce soir
00:25:55 un petit plaisir. - Et puis ça peut
00:25:57 être des petites choses, les petits plaisirs. - Et tous les jours,
00:25:59 je vous oblige à faire ça,
00:26:01 Roxane. Et vous verrez que
00:26:03 ça va être très, très compliqué demain, ça sera
00:26:05 encore très compliqué pendant quelques jours,
00:26:07 et puis, à un moment donné, ça deviendra une sorte
00:26:09 de chose naturelle à faire
00:26:11 et le puits s'enfont,
00:26:13 il va se fermer.
00:26:15 - Ah oui, bah je vais essayer, alors.
00:26:17 - C'est simple. Non, non, il ne faut pas essayer,
00:26:19 il faut y arriver. - Oui, il faut y arriver,
00:26:21 c'est ça, exactement. - Hein ? - Oui.
00:26:23 - Vous êtes d'accord, Franck ? - Moi, je suis
00:26:25 complètement d'accord. - Je pense que c'est l'ordonnance qu'on peut donner à Roxane
00:26:27 pour cette fin d'année. - Et puis, commencez par des
00:26:29 toutes petites choses. Ça peut être vraiment des petites choses.
00:26:31 Tiens, ce soir, qu'est-ce que je m'autorise
00:26:33 de tout petit que je ne m'autorise pas
00:26:35 habituellement ? Je ne sais pas, ça peut être
00:26:37 se coucher plus tôt, ça peut être
00:26:39 boire un petit verre
00:26:41 d'un truc sympa, je ne sais pas, un petit
00:26:43 truc, un petit truc
00:26:45 qui vous fasse plaisir à vous.
00:26:47 - Oui.
00:26:49 - Ah, un sourire, super.
00:26:51 - Oui, oui, ça me fait du bien
00:26:53 toujours de vous parler, comme d'habitude.
00:26:55 Donc, c'est vrai que c'est court
00:26:57 mais ça fait tellement de bien que oui, oui, oui, je
00:26:59 rappellerai encore et encore. - Oui, mais
00:27:01 il faut faire ce que je vous dis de faire.
00:27:03 C'est vraiment important. Il n'y a que comme ça.
00:27:05 - À chaque fois, j'ai un conseil, oui, je m'y attarde
00:27:07 et j'y réfléchis à deux fois, oui.
00:27:09 - Mais faites-le. - Ah oui.
00:27:11 - Ne réfléchissez pas, faites-le.
00:27:13 Promis ? - Je vais moins réfléchir à le faire.
00:27:15 - C'est promis ? - Ah oui, oui, oui.
00:27:17 - Promis juré, on crache par terre.
00:27:19 - Voilà, c'est ça.
00:27:21 Merci beaucoup de votre aide.
00:27:23 - Merci. - Au revoir, Roxane.
00:27:25 - Jason, bonjour.
00:27:27 - Bonjour, bonjour Elis, bonjour Franck.
00:27:29 - Bonjour Jason. - Alors, quelle note vous donneriez
00:27:31 sur votre gentillesse,
00:27:33 sur 10 ?
00:27:35 - Je dirais 9,99.
00:27:37 - Oh, ça je ne vous crois pas, Jason.
00:27:39 Je ne vous crois pas.
00:27:41 - Je dirais que ça a été le cas pendant très très longtemps.
00:27:43 - Vous aussi, vous êtes un ancien gentil.
00:27:45 - C'est pour ça que je me retrouve énormément dans le témoignage juste avant.
00:27:47 Mais là, j'ai appris à penser
00:27:49 un peu plus à moi-même. Donc maintenant, je suis un peu moins gentil
00:27:51 avec les autres.
00:27:53 Mais avant, oui, j'étais
00:27:55 trop gentil, comme on dit, trop bon, trop con.
00:27:57 - Mais c'est pour ça que je ne croyais pas
00:27:59 à votre note de 9,99.
00:28:01 Parce que vous avez la voix
00:28:03 d'un gentil et d'un trop gentil
00:28:05 presque. Donc je pense que...
00:28:07 - Alors, ça a été vraiment le cas
00:28:09 pendant très très très longtemps. Et je me suis fait littéralement
00:28:11 bouffer. Jusqu'au jour où
00:28:13 j'ai commencé à penser à moi-même.
00:28:15 C'est très intéressant.
00:28:17 - C'est marrant, Jason. Ce que vous dites, ça me
00:28:19 fait penser à un truc qui est incroyable.
00:28:21 C'est que, il y a
00:28:23 deux types d'amour entre... Enfin, il y en a
00:28:25 beaucoup plus, mais dans ce à quoi je pense, c'est
00:28:27 il y a l'amour que l'on reçoit, qui n'est
00:28:29 pas du tout le même que l'amour que l'on
00:28:31 donne. Et il y a une vraie différence.
00:28:33 Et donc, on a tous l'impression de donner
00:28:35 de l'amour. Mais ce qui est incroyable,
00:28:37 c'est que quand vous interrogez les gens, les gens
00:28:39 ont tous l'impression de ne pas le recevoir
00:28:41 de la même manière.
00:28:43 - C'est peut-être parce qu'on n'accepte pas.
00:28:45 - Oui, alors je ne sais pas si c'est parce qu'on n'accepte pas, mais
00:28:47 on a tous cette impression du don d'amour.
00:28:49 Moi, il n'y a pas une seule personne autour de moi
00:28:51 quand on en parle. J'aime bien parler de ces
00:28:53 bouquins, justement, de la gentillesse, qui me dit "Mais moi, je suis
00:28:55 un vrai gentil". Tout le monde
00:28:57 me dit ça. Et comment se ferait-il
00:28:59 que tout le monde est un vrai gentil alors qu'on a tous
00:29:01 l'impression de ne pas le recevoir, cet amour ?
00:29:03 C'est un truc de dingue ! - C'est vrai.
00:29:05 - Vous voyez ce que je veux dire ? - C'est totalement vrai. - Oui, vous avez
00:29:07 totalement raison. - Voilà. Et donc, c'est une vraie grosse
00:29:09 différence. - Vous voyez, il est très gentil.
00:29:11 En plus, il vous dit "Vous avez complètement raison. Il n'ose
00:29:13 pas vous contredire. C'est un vrai gentil."
00:29:15 - Donc, c'est vrai.
00:29:17 C'est vrai. - Deuxième question.
00:29:21 Vous préférez regarder un
00:29:23 film pornographique ou
00:29:25 un film érotique ? - Un film érotique ?
00:29:27 - Oui. - Sans hésiter ? - Sans hésiter.
00:29:29 Ben, dites donc. Vous êtes vraiment un drôle
00:29:31 de mec, hein, à raison.
00:29:33 - Je pense à plus romantique.
00:29:35 - Ah ben, ça c'est sûr. Ça, ça a pas de
00:29:37 mal à être plus romantique.
00:29:39 Et, dernière
00:29:41 question. À quel
00:29:43 animal sexuel aimeriez-vous
00:29:45 ressembler ?
00:29:47 - Ah, un phénix. - Un phénix.
00:29:49 - Si ça pouvait exister. - Un phénix.
00:29:51 Alors là, je fantasme.
00:29:53 J'imagine le phénix.
00:29:55 - C'est quoi comme sexe, un phénix ?
00:29:57 - Ah ben, ça...
00:29:59 Bon, écoutez,
00:30:01 on va redevenir sérieux.
00:30:03 Vous pouvez poser une question à Franck.
00:30:05 Martin, il vous écoute.
00:30:07 - Alors, moi, je dirais...
00:30:09 Est-ce que, durant votre vie,
00:30:11 quand vous avez pu avoir vos compagnes,
00:30:13 est-ce que vous avez déjà eu l'impression
00:30:15 que votre belle-mère était un peu trop gentille
00:30:17 avec vous ? - Que ma belle-mère était
00:30:19 un peu trop gentille avec moi ?
00:30:21 Jamais.
00:30:23 - Un peu loulou.
00:30:25 - Non, ça, ça m'est jamais arrivé.
00:30:27 Non, non. Ça m'est jamais arrivé d'avoir une belle-mère
00:30:29 qui soit trop gentille avec moi, au sens même
00:30:31 très, trop, très, très, trop gentille.
00:30:33 Non, ça m'est jamais arrivé.
00:30:35 Pourquoi cette question ? C'est drôle, d'ailleurs, tiens.
00:30:37 C'est une expérience que vous avez, vous, non ?
00:30:39 - Ben, c'est...
00:30:41 En fait, moi, je sais pas.
00:30:43 C'est ce qui me...
00:30:45 C'est souvent, en fait, on essaye d'être toujours
00:30:47 très gentil avec les beaux-parents,
00:30:49 pour se faire bien voir de la famille.
00:30:51 Je me dis que c'est tout ce qu'on a.
00:30:53 - Mais la réciproque n'est pas toujours vraie.
00:30:55 - Ouais, c'est pas ça, parce que
00:30:57 en général, les belles-mères, elles ont tellement l'impression
00:30:59 qu'on leur enlève leur petit-enfant
00:31:01 qu'elles ont plutôt une tendance, en général,
00:31:03 à être très exigeantes.
00:31:05 - En règle générale, c'est plutôt
00:31:07 la belle-mère de l'homme
00:31:09 qui n'est pas sympa avec la femme
00:31:11 de cet homme.
00:31:13 C'est plutôt comme ça que ça se passe.
00:31:15 C'est ce qu'on appelle, d'ailleurs, les marâtres.
00:31:17 Ben, merci, Jason, en tout cas.
00:31:19 Merci à vous. On continue
00:31:21 avec notre gagnante,
00:31:23 déjà, avec qui on va être
00:31:25 très très gentil. Bonjour, Mylène.
00:31:27 - Bonjour. Bonjour, Brigitte.
00:31:29 Bonjour, Franck. - Bonjour, Mylène.
00:31:31 - Est-ce que vous avez été suffisamment gentille
00:31:33 pour mériter ce grand cadeau
00:31:35 du sapin de Noël de Sud Radio ?
00:31:37 - Oui, je pense, oui.
00:31:39 Je suis dans la catégorie des trop gentilles.
00:31:41 - Prouvez-le !
00:31:43 - Voilà.
00:31:45 - Donc, pour prouver
00:31:47 que vous êtes une vraie gentille, il va falloir
00:31:49 offrir le cadeau à quelqu'un d'autre, Mylène.
00:31:51 - Oui, oui, oui.
00:31:53 Ça, c'est pas un problème. - Non, je vous fais
00:31:55 marcher. Moi, je suis pas gentille.
00:31:57 Franchement, je suis pas gentille.
00:31:59 - Qu'est-ce que vous voulez, Mylène ? - Qu'est-ce que vous avez gagné ?
00:32:01 Voyons voir.
00:32:03 Waouh ! Alors là,
00:32:05 je suis pas sûre que vous aurez envie de le donner
00:32:07 à quelqu'un d'autre, Mylène, parce que vous avez
00:32:09 gagné une supplime enceinte
00:32:11 design et connectée portable
00:32:13 Minoté
00:32:15 de la marque française Lexone.
00:32:17 Et vous pourrez l'emmener partout, cette
00:32:19 enceinte.
00:32:21 - Ah, génial ! Alors, ici, la musique,
00:32:23 y en a beaucoup, beaucoup, donc ça tombe
00:32:25 super bien. Franchement, j'suis ravie.
00:32:27 - Vous allez la garder, avouez.
00:32:29 - Oui, mais la musique, ça se partage,
00:32:31 donc c'est parfait. - Bravo !
00:32:33 C'est parfait, vous avez la
00:32:35 bonne répartie, c'est parfait. Vous allez
00:32:37 être gentille, mais quand même d'abord
00:32:39 gentille avec vous-même. C'est exactement ce qu'il faut
00:32:41 faire, Mylène.
00:32:43 - Et nous, on continue à être gentils
00:32:45 sur Sud Radio, tous les jours,
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00:32:49 des superbes cadeaux, donc restez bien à l'écoute
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00:33:01 Allez, on fait une petite pause et on se retrouve dans un instant.
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00:33:09 14h16,
00:33:11 Brigitte Lae, Sud Radio.
00:33:13 - Franck Martin est avec nous,
00:33:15 "Gentillesse, mes fesses", aux éditions E-Roll,
00:33:17 ça vient de sortir, alors maintenant je commence à comprendre
00:33:19 le sous-titre "mes fesses", parce qu'en effet,
00:33:21 on n'a que des gens très très gentils qui
00:33:23 appellent, mais alors si tout le monde était très très gentil,
00:33:25 le monde irait tellement mieux.
00:33:27 Donc ça montre bien que tout le monde n'est pas très très
00:33:29 gentil, contrairement à ce que l'on
00:33:31 pourrait croire. Mais en tout cas,
00:33:33 on va écouter Marie maintenant. Bonjour Marie.
00:33:35 - Oui, bonjour Brigitte,
00:33:37 bonjour Franck. - Bonjour Marie.
00:33:39 - Alors, je vous en prie.
00:33:41 - Alors, je vous en prie.
00:33:43 - Alors, moi je suis une gentille
00:33:45 aussi, et
00:33:47 je suis de parents
00:33:49 gentils, voire trop gentils.
00:33:51 Et la difficulté
00:33:53 pour moi, c'est de trouver le juste équilibre.
00:33:55 Donc là,
00:33:57 je travaille justement pour ne pas
00:33:59 être trop gentille et sombrer
00:34:01 dans le trop bon, trop con,
00:34:03 qui m'a valu, enfin, ça a déjà été
00:34:05 le cas, ça m'a valu bien des tours, puisque
00:34:07 j'ai fait un burn-out
00:34:09 au travail
00:34:11 après deux ans
00:34:13 avec une collègue un petit peu
00:34:15 dominatrice, dominante,
00:34:17 et perverse narcissique.
00:34:19 Donc là, je travaille sur moi, mais c'est vrai
00:34:21 que vis-à-vis de mes proches
00:34:23 et de mes parents, qui sont aussi
00:34:25 partagés entre un
00:34:27 sentiment d'infériorité, un manque de confiance
00:34:29 en eux, c'est vrai que le trop gentil
00:34:31 est trop présent chez eux.
00:34:33 Et donc, bon, j'essaie de
00:34:35 les aiguiller, j'essaie de les aider,
00:34:37 je travaille aussi,
00:34:39 enfin, j'ai encore le syndrome
00:34:41 du sauveur qui me poursuit,
00:34:43 vis-à-vis d'eux.
00:34:45 J'essaie de les protéger, etc.
00:34:47 Et du coup,
00:34:49 j'essaie de trouver le juste équilibre
00:34:51 pour moi et
00:34:53 pour eux.
00:34:55 - Et quand vous dites "vous essayez de trouver
00:34:57 le juste équilibre", j'entends que c'est difficile ?
00:34:59 - Oui, c'est difficile
00:35:01 parce que, par exemple,
00:35:03 là, je suis inquiète pour un
00:35:05 problème de santé
00:35:07 d'un proche,
00:35:09 de mon père,
00:35:11 et par exemple,
00:35:13 eux, comment dirais-je,
00:35:15 sont trop gentils,
00:35:17 on leur dit de faire quelque chose, de prendre des médicaments,
00:35:19 même s'il y a des essais secondaires,
00:35:21 ils prennent, enfin, il ne faut pas trop
00:35:23 se poser de questions, il ne faut pas trop
00:35:25 aller contre ce qu'on nous dit,
00:35:27 il faut faire confiance...
00:35:29 - Moi, ce que j'entends dans ce que vous me dites,
00:35:31 là, actuellement, en parlant de votre père,
00:35:33 c'est qu'en fait, ça vous agace un peu de voir
00:35:35 comment vos parents sont finalement
00:35:37 trop soumis...
00:35:39 - Se font avoir. - Et se font avoir.
00:35:41 Donc je pense qu'il y a peut-être quelque chose à comprendre.
00:35:43 Vous voyez, parce que finalement,
00:35:45 vous restez
00:35:47 dans un modèle
00:35:49 qui vous a été inculqué parce que
00:35:51 c'est le modèle de votre enfance,
00:35:53 votre éducation...
00:35:55 Et donc, c'est compliqué pour vous
00:35:57 de quitter ce modèle-là.
00:35:59 Donc là,
00:36:01 c'est un problème
00:36:03 de lien de loyauté.
00:36:05 Mais donc, vous devez être
00:36:07 particulièrement déchiré,
00:36:09 ça doit
00:36:11 tirailler en vous,
00:36:13 parce que je pense que vous êtes conscientes
00:36:15 qu'il faut vous éloigner de ce modèle, et en même temps,
00:36:17 vous n'y arrivez pas.
00:36:19 - Ça peut même provoquer le burn-out, d'ailleurs.
00:36:21 - Sans doute. - Oui, oui.
00:36:23 Sans doute, tout à fait.
00:36:25 C'est vrai que j'ai un profil d'enfant soumis
00:36:27 adapté, mes parents, c'est la même chose.
00:36:29 On nous apprend à écouter,
00:36:31 à faire confiance, etc.
00:36:33 - À obéir. - À obéir,
00:36:35 voilà, tout à fait.
00:36:37 À ne pas faire de bruit, à obéir,
00:36:39 et à suivre tout ce qu'on nous dit.
00:36:41 Et c'est vrai que moi, j'ai toujours été
00:36:43 intimement
00:36:45 persuadée qu'on ne peut pas
00:36:47 non plus écouter tout et n'importe quoi.
00:36:49 Il faut aussi être en accord avec soi-même.
00:36:51 Donc j'essaie de travailler
00:36:53 sur moi. - Il y a une révolte
00:36:55 en vous qui, pour l'instant, n'a pas
00:36:57 encore su
00:36:59 comment s'organiser.
00:37:01 - Il est où, l'enfant rebelle, là, du coup ?
00:37:03 - Ben voilà, justement. Oui, c'est mon petit enfant
00:37:05 rebelle, oui, exactement, qui ne me demande
00:37:07 qu'à se substrimer.
00:37:09 - Qu'est-ce que vous risquez ? - Et là, je suis partagée.
00:37:11 Ben en fait, je risque...
00:37:13 - Il se passe quoi ? - Je sème la vivanie,
00:37:15 parce que j'ai conseillé à mon père
00:37:17 justement de ne pas prendre certains médicaments.
00:37:19 Donc là, ça le perturbe.
00:37:21 Parce que je ne suis pas médecin.
00:37:23 Et c'est vrai que... Oui, c'est compliqué
00:37:25 parce que j'ai toujours...
00:37:27 Enfin, c'est compliqué
00:37:29 pour moi de voir qu'on ne me fait pas confiance.
00:37:31 J'ai aussi le besoin d'appartenance
00:37:33 et le besoin de...
00:37:35 de voir qu'on me fait confiance.
00:37:37 - Est-ce que vous faites confiance
00:37:39 justement dans votre
00:37:41 sentiment ?
00:37:43 - Oui, moi, je travaille
00:37:45 là-dessus. Je travaille sur la confiance en moi.
00:37:47 Peut-être que je ne le fais pas suffisamment
00:37:49 vu qu'on ne me fait pas confiance.
00:37:51 - Non, non, non, mais Marie,
00:37:53 si vous êtes en train d'essayer...
00:37:55 Enfin, si vous êtes sur le chemin,
00:37:57 vous êtes sur le chemin. Après,
00:37:59 il faudra peut-être le temps qu'il faut pour arriver
00:38:01 à ce qu'il y ait quelque chose qui change.
00:38:03 Mais si vous êtes sur le chemin,
00:38:05 vous êtes sur le chemin. Ne vous
00:38:07 culpabilisez pas de ne pas encore avoir réussi
00:38:09 ce que vous aimeriez, voyez ?
00:38:11 Et soyez plus indulgente avec vous-même.
00:38:13 - Oui, je sais.
00:38:15 - Ça commence par là.
00:38:17 - Soyez plus gentil avec vous-même.
00:38:19 - Oui, je fais d'être bienveillante
00:38:21 avec les autres, avec moi-même aussi.
00:38:23 Mais je suis hyper sensible. C'est vrai que c'est compliqué.
00:38:25 Je suis un petit peu révoltée, oui,
00:38:27 de voir certaines choses.
00:38:29 Et c'est vrai que là, je suis très inquiète aussi
00:38:31 et que je dois travailler aussi sur mes peurs.
00:38:33 Et je vous avoue que là, c'est...
00:38:35 - Et puis, quand vous parliez
00:38:37 du sentiment d'infériorité de vos parents,
00:38:39 c'est aussi leur propre histoire
00:38:41 qui n'est pas forcément la vôtre.
00:38:43 - Je sais.
00:38:45 - Là aussi, il faut apprendre à...
00:38:47 Enfin, quand je dis "il faut apprendre",
00:38:49 c'est toujours simple, les mots, mais c'est
00:38:51 d'avoir conscience que
00:38:53 l'histoire de vos parents n'est pas la vôtre,
00:38:55 même s'il y a du transgénérationnel, forcément.
00:38:57 Je parle beaucoup, dans mes histoires
00:38:59 et dans ce dernier livre, entre autres,
00:39:01 de mes histoires familiales et du transgénérationnel.
00:39:03 Et moi, j'ai été chargé,
00:39:05 comme vous, vous avez sans doute été,
00:39:07 vous entendre,
00:39:09 c'est évident, de tas de choses
00:39:11 qui ne vous appartiennent pas.
00:39:13 Et donc, la première des choses que vous pourriez éventuellement faire,
00:39:15 non pas en travaillant, parce que travailler,
00:39:17 c'est quand même pénible, mais simplement en étudiant
00:39:19 un peu ce que vous faites, simplement en étant
00:39:21 curieuse de votre manière d'être,
00:39:23 de voir ce qui vous appartient et ce qui ne vous appartient pas.
00:39:25 Voilà. Sachant que
00:39:27 la difficulté, c'est quand on est môme,
00:39:29 on prend pour argent comptant et pour
00:39:31 vérité expérimentale tout ce que les adultes
00:39:33 vous disent. Ce que vous faites, c'est ce qu'ils
00:39:35 vous disent. Voilà. Donc,
00:39:37 ce qu'ils vous ont dit éventuellement et ce que vous avez
00:39:39 observé, c'est pas vous. C'est pas forcément
00:39:41 vous. Donc, la première des choses que vous pourriez faire en étant
00:39:43 gentil avec vous-même, ça serait peut-être
00:39:45 précisément de faire le tri. - Et puis,
00:39:47 peut-être, Marie, un petit conseil
00:39:49 très pratique qui va vous aider
00:39:51 par rapport à ce que vous racontez,
00:39:53 vous avez donné l'information à votre père.
00:39:55 Cette information qui vous semble
00:39:57 juste et qui est en
00:39:59 rébellion avec sa
00:40:01 façon d'être. Vous lui avez donné l'information.
00:40:03 Maintenant, vous ne pouvez rien faire
00:40:05 d'autre. C'est à lui de décider.
00:40:07 Et vouloir absolument qu'il
00:40:09 accepte votre information et qu'il agisse
00:40:11 en fonction de cette information-là,
00:40:13 c'est vouloir avoir le pouvoir sur lui.
00:40:15 - C'est ça. - Et si vous avez
00:40:17 besoin d'avoir le pouvoir sur lui, c'est
00:40:19 que vous n'avez pas suffisamment confiance
00:40:21 en vous-même. On ne peut pas changer
00:40:23 les autres malgré eux.
00:40:25 - En fait,
00:40:27 c'est surtout une façon pour moi
00:40:29 d'essayer de le protéger, mais effectivement, je me rends compte
00:40:31 que finalement, c'est faux. Il peut être que j'ai aussi peur
00:40:33 pour moi, pour la vie de mon père.
00:40:35 - Vous avez l'impression que ça vous renvoie à vous.
00:40:37 - Vous voyez bien. Donc, il faut travailler
00:40:39 sur vous-même. Vous avez donné l'information.
00:40:41 Bon, ça veut dire quoi ? Ça veut dire
00:40:43 que si vous insistez trop,
00:40:45 c'est quelque part, votre peur,
00:40:47 sans doute de le perdre,
00:40:49 et on peut le comprendre, qui n'a pas peur
00:40:51 de perdre son père, elle vous
00:40:53 aveugle. Et du coup, ça donne
00:40:55 une relation qui n'est pas
00:40:57 bonne entre vous deux.
00:40:59 - C'est ça. En plus, je lui mets
00:41:01 le stress, je mets le stress à mes parents.
00:41:03 Et du coup, ça empire
00:41:05 encore plus la situation.
00:41:07 - Mais forcément.
00:41:09 Donc, vous avez donné l'information.
00:41:11 Vous savez, moi, tous les jours,
00:41:13 j'ai à l'antenne des gens à qui je donne une information
00:41:15 que je pense être juste,
00:41:17 sinon je ne la donnerai pas. Et puis, j'entends bien
00:41:19 que de toute façon, ça n'est pas rentré dans les oreilles
00:41:21 de l'autre. Mais ce n'est pas grave, j'ai fait ma part.
00:41:23 Vous comprenez ?
00:41:25 Et si on insiste
00:41:27 trop, surtout
00:41:29 si c'est avec quelqu'un qu'on aime,
00:41:31 ça parle de nous. Ça ne parle pas
00:41:33 de l'autre. - Je sais.
00:41:35 Ça parle de mes peurs de perdre mes parents. Je suis très attachée
00:41:37 à eux. Je n'ai pas eu d'enfants.
00:41:39 Et du coup, oui, je sais que c'est
00:41:41 ma propre peur que je leur
00:41:43 transmets, finalement.
00:41:45 Mais en essayant de m'occuper de leur santé,
00:41:47 c'est aussi, finalement, essayer de m'occuper
00:41:49 aussi de la mienne, puisque on est liés.
00:41:51 Pour moi,
00:41:53 elles sont liées. Mais c'est vrai
00:41:55 que c'est égoïste, finalement, parce que
00:41:57 c'est à chacun de prendre sa propre décision pour
00:41:59 soi-même. Et c'est
00:42:01 pas non plus très sain de
00:42:03 diffuser aux autres ses propres peurs
00:42:05 et ses angoisses. - Oui, et puis en même temps, soyez gentils
00:42:07 avec vous-même. Vous ne jugez pas trop égoïste
00:42:09 ou pas ? Je veux dire, vous ne pouvez pas...
00:42:11 - Bien sûr, bien sûr.
00:42:13 Mais en revanche, il faut aussi
00:42:15 accepter la réalité de la vie et perdre
00:42:17 ses parents fait partie de la réalité de la vie.
00:42:19 Donc il faut commencer à
00:42:21 vous préparer aussi et
00:42:23 voir comment vous pourrez
00:42:25 vous organiser dans
00:42:27 votre vie quand ils ne seront plus là.
00:42:29 Ça peut être aussi
00:42:31 un travail qui va vous éloigner
00:42:33 un petit peu de votre peur, parce que là, vous allez
00:42:35 pouvoir en faire quelque chose de votre
00:42:37 peur. - Oui.
00:42:39 J'ai beaucoup de travail, oui, pour ça.
00:42:41 - Mais c'est formidable.
00:42:43 - Et ça peut pas être autrement que
00:42:45 émotionnellement fort.
00:42:47 Je vous entends, là.
00:42:49 J'entends qu'il y a des petites larmes qui coulent.
00:42:51 - Oui, oui, c'est très fort.
00:42:53 Depuis ma putain de enfance, je me
00:42:55 disais que j'aurais vraiment
00:42:57 plus de sens de
00:42:59 la vie après...
00:43:01 Une fois que mes parents ne sont plus là,
00:43:03 voilà, depuis très jeune,
00:43:05 je me disais finalement, voilà. Et puis ce sont
00:43:07 mes deux piliers, en fait.
00:43:09 - Mais Marie, vous êtes débordante d'amour
00:43:11 et cet amour, vous arriverez à le distribuer
00:43:13 ailleurs.
00:43:15 Soyez sans crainte.
00:43:17 - Vous faites déjà
00:43:19 de toute façon du mieux que vous pouvez et ça, c'est génial.
00:43:21 - Hum ? - Voilà.
00:43:23 Et après, vous continuerez déjà de le faire avec vous
00:43:25 et puis avec d'autres.
00:43:27 - On vous embrasse, Marie. Bon courage.
00:43:29 - Merci beaucoup. Merci à vous deux.
00:43:31 - Je vous en prie. Une petite devinette.
00:43:33 Et puis ensuite, on continuera
00:43:35 à évoquer la gentillesse. On voit,
00:43:37 vous avez raison, la gentillesse,
00:43:39 ça cache tellement d'émotions,
00:43:41 tellement d'amour aussi,
00:43:43 évidemment. Alors ma devinette,
00:43:45 elle est... Je suis pas sûre qu'elle soit très drôle,
00:43:47 mais bon, je vous la donne comme ça.
00:43:49 Pourquoi parfois, certains hommes ne voient plus bien ?
00:43:51 Vous pouvez réfléchir
00:43:53 et me donner la réponse après les infos.
00:43:55 - 14h16h,
00:43:57 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:43:59 - Nous sommes aujourd'hui
00:44:01 avec Franck Martin et
00:44:03 on pourrait croire que parce qu'on parle de gentillesse,
00:44:05 on est loin de cette émission qui parle
00:44:07 d'amour et en fait, non. On se rend compte
00:44:09 au fil des témoignages,
00:44:11 Franck Martin,
00:44:13 que la gentillesse, c'est, vous l'avez dit,
00:44:15 le premier bras de l'amour,
00:44:17 ou je ne sais plus... - C'est le bras armé de l'amour.
00:44:19 - Le bras armé, oui, mais le mot armé... - C'est l'amour en action.
00:44:21 - Le mot armé... - C'est l'amour en action.
00:44:23 - C'est mieux, parce que le bras armé...
00:44:25 - C'est l'amour en action.
00:44:27 - En tout cas, ça s'appelle
00:44:29 "Gentillesse méfaite", c'est aux éditions Hérault.
00:44:31 Et on apprend
00:44:33 vraiment dans ce livre,
00:44:35 très grand public, je le précise,
00:44:37 on apprend comment il faut comprendre la gentillesse
00:44:39 et non pas
00:44:41 croire que c'est une faiblesse.
00:44:43 C'est une force,
00:44:45 vous le dites, vous l'écrivez,
00:44:47 c'est un pouvoir de construction.
00:44:49 Alors, on a Karen qui va
00:44:51 prendre la parole dans un instant,
00:44:53 mais je voudrais d'abord la réponse à ma devinette,
00:44:55 bon, je ne suis pas sûre qu'elle soit terrible, cette devinette.
00:44:57 Pourquoi parfois certains hommes ne voient plus bien ?
00:44:59 - Je ne sais pas, moi, personnellement.
00:45:01 - Parce qu'il y a trop de poils pubiens.
00:45:03 - En France.
00:45:05 - Je vous l'avais prévenue, elle n'est peut-être pas terrible.
00:45:07 Il y a des jours,
00:45:09 je suis moins en forme que d'autres.
00:45:11 - Karen. - Bonjour Brigitte,
00:45:13 bonjour Franck. - Bonjour Karen.
00:45:15 - Je suis d'accord
00:45:17 avec ce que disaient Roxane tout à l'heure
00:45:19 et Marie, là, dernièrement.
00:45:21 Dans le témoignage de Roxane,
00:45:25 je me retrouvais vraiment avec, effectivement,
00:45:27 en fait, j'ai été très, très, très
00:45:31 gentille et trop gentille.
00:45:33 Comme beaucoup, ça m'a joué des tours,
00:45:39 plus la vie personnelle que professionnelle,
00:45:41 parce que je pense que quand on est gentil, on l'est.
00:45:43 - Un peu partout.
00:45:45 - Et il y a aussi
00:45:49 quelque chose qui rentre en ligne de compte,
00:45:51 comme nous disait Marie, c'est l'éducation.
00:45:53 Et il y a aussi
00:45:55 comment je vais dire, ce qu'on peut inculquer
00:45:59 à travers les religions.
00:46:01 Moi, je sais qu'il fallait
00:46:03 aimer son prochain,
00:46:05 ne pas faire de mal,
00:46:07 mais c'était à la fois dans le sens
00:46:09 "être une gentille petite fille",
00:46:11 mais aussi il y avait ce côté
00:46:13 religieux au-dessus de nous
00:46:15 qui nous était inculqué, en fait.
00:46:17 Et ça, si on le prend au pied de la lettre,
00:46:21 ça nous joue des tours,
00:46:25 tout simplement. Et moi, j'ai été trop gentille
00:46:27 trop longtemps,
00:46:29 et le problème, c'est que j'ai du mal
00:46:31 à... Alors, il y avait ce côté gentil pour être aimée,
00:46:35 donc avec la notion de aimable
00:46:37 dont vous parliez tout à l'heure.
00:46:39 Je pensais que, justement,
00:46:41 enfin, re-boucler avec
00:46:43 "être une gentille petite fille",
00:46:45 pas trop sortir du cadre, pas trop sortir des lignes...
00:46:47 - D'abord, il faut rappeler que
00:46:49 la phrase, c'est "aime ton prochain comme toi-même".
00:46:51 - Oui.
00:46:53 - Et donc, ça veut bien dire qu'il faut d'abord s'aimer
00:46:55 soi-même, et ensuite,
00:46:57 il ne faut pas être gentil
00:46:59 pour être aimé. C'est peut-être
00:47:01 ce qu'on ne comprend pas depuis tout à l'heure,
00:47:03 parce que
00:47:05 c'est parce qu'on est aimable et qu'on
00:47:07 aime son prochain qu'on est gentil.
00:47:09 Et on inverse, je trouve
00:47:11 qu'on inverse peut-être un petit peu...
00:47:13 Il me semble, Franck Martin... - Et on a cette obsession,
00:47:15 justement, depuis toujours. On a cette
00:47:17 c'est même pas une obsession,
00:47:19 c'est une nécessité de survie.
00:47:21 Quand on arrive au monde,
00:47:23 je ne sais pas globalement où on était avant, mais on était
00:47:25 sans doute dans un endroit où on était bien. Dans le ventre de maman,
00:47:27 c'était de l'amour inconditionnel,
00:47:29 c'était zéro frustration, c'était
00:47:31 37,2°C, génial, alors on est un petit peu serré sur la fin.
00:47:33 Et on arrive dans un monde, on débarque
00:47:35 dans un monde physique. - C'est violent,
00:47:37 la naissance pour AVB. - C'est violent.
00:47:39 On est les rois d'adaptation, entre nos sois-dits.
00:47:41 On passe d'un milieu à queues à un milieu aérien,
00:47:43 incroyablement, et là, tout d'un coup,
00:47:45 on nous enfourne dans le nez
00:47:47 d'un petit aspirateur pour nous aspirer
00:47:49 l'aigler de la gorge pour pas qu'on s'étouffe,
00:47:51 on nous pique le doigt pour avoir le résus, c'est un truc de dingue.
00:47:53 Et donc, immédiatement,
00:47:55 les premières secondes de la vie, c'est de
00:47:57 l'adaptation. Et donc, on passe notre temps
00:47:59 à construire quelque chose qu'on appelle
00:48:01 l'ego, et qui est
00:48:03 très utile à nous adapter, et
00:48:05 notamment à survivre dans ce monde
00:48:07 qui est en profond manque d'amour
00:48:09 par rapport à ce que l'on vivait auparavant.
00:48:11 Donc c'est normal qu'on ait tout ça. Et en plus de ça,
00:48:13 effectivement, on a des religions,
00:48:15 pas une, mais des religions, on parlait de la religion catholique,
00:48:17 pourquoi pas, mais les autres sont pareilles,
00:48:19 et qui nous culpabilisent. Et quand je dis
00:48:21 qu'elles nous culpabilisent, c'est qu'elles nous amènent
00:48:23 effectivement à penser et à croire
00:48:25 que nous devons tous devenir des saints, et des saintes.
00:48:27 Mais là aussi, on parlait tout à l'heure
00:48:29 des injonctions familiales et du transgénérationnel,
00:48:31 c'est juste terrible de pouvoir s'en
00:48:33 débarrasser, c'est très difficile.
00:48:35 Et personne ne le fait par méchanceté.
00:48:37 Aucun adulte autour de nous
00:48:39 n'est méchant en nous disant ça.
00:48:41 Et d'ailleurs, je le dis souvent, on compare
00:48:43 gentillesse et méchanceté,
00:48:45 mais le méchant à nos yeux
00:48:47 et le gentil aux yeux des autres.
00:48:49 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:48:51 - Oui, il y a quand même quelques pervers,
00:48:53 je ne suis pas sûre qu'Hitler
00:48:55 était un vrai gentil franc.
00:48:57 - Mais sans doute pas, mais
00:48:59 quand on parle d'Hitler, moi j'ai eu
00:49:01 cette curiosité d'aller essayer
00:49:03 de lire des traductions de son combat
00:49:05 de Mein Kampf, et quand vous lisez le truc
00:49:07 vous apercevez des choses incroyables, c'est que
00:49:09 ce type-là qui a attaqué le monde, et je ne suis pas
00:49:11 en train de faire du prosélytisme pour lui,
00:49:13 - On ne l'imagine pas, rassurez-vous.
00:49:15 - Surtout pas, se défendait
00:49:17 en attaquant le monde,
00:49:19 il se défendait de deux choses essentielles,
00:49:21 il se défendait du traité de Versailles,
00:49:23 je ne sais pas si vous vous rappelez de vos trucs d'histoire,
00:49:25 de cette injustice mondiale par rapport à l'Allemagne,
00:49:27 mine de rien, et puis il se défendait
00:49:29 d'un truc qui était ça, parano-dingue,
00:49:31 du monde des Juifs
00:49:33 qui soi-disant voulait détruire l'Allemagne.
00:49:35 Donc on est dans un truc complètement fou,
00:49:37 où malgré tout,
00:49:39 malgré l'horreur et les millions
00:49:41 de morts causées par ce type-là,
00:49:43 et par sa politique et sa vision des choses,
00:49:45 lui-même était à un moment,
00:49:47 rappelez-vous de ça, aimé et adulé par un certain
00:49:49 nombre, un grand nombre, une grande majorité d'Allemands.
00:49:51 Donc je ne suis pas en train de dire "ce mec est génial",
00:49:53 on est bien d'accord, je suis juste en train
00:49:55 de dire que, de la même manière qu'on regarde
00:49:57 aujourd'hui l'Ukraine et la Russie,
00:49:59 de la même manière qu'on regarde Israël
00:50:01 et la Palestine,
00:50:03 et tout autre type de contexte dans lequel
00:50:05 on se pose en juge,
00:50:07 on considère l'autre comme un méchant,
00:50:09 mais celui que l'on considère comme méchant,
00:50:11 lui-même se considère comme un gentil.
00:50:13 Il faut toujours l'avoir à l'esprit. C'est pour ça que je dis que
00:50:15 la première des choses, c'est de voir comment on peut
00:50:17 cesser de condamner l'autre
00:50:19 et entre autres, entre autres, Karen,
00:50:21 de vous condamner vous-même lorsque vous êtes pas
00:50:23 gentil, comme vous aimeriez,
00:50:25 ou comme on vous demanderait de l'être. Vous pigez ?
00:50:27 - Oui, je comprends
00:50:29 tout à fait, mais c'est vrai que comme c'est
00:50:31 compliqué, notamment quand on a
00:50:33 été comme ça pendant des dizaines
00:50:35 d'années, des dizaines d'années,
00:50:37 - C'est dur de se débarrasser des trucs. - Comme moi je fonctionne assez
00:50:39 en "on-off", j'ai tendance à
00:50:41 basculer, et de temps en temps,
00:50:43 quand il y a vraiment un vrai ras-le-bol,
00:50:45 où je me rends compte que je me suis
00:50:47 encore fait marcher sur les pieds, etc.,
00:50:49 du coup, je passe dans
00:50:51 un monde parallèle,
00:50:53 où là,
00:50:55 je suis beaucoup
00:50:57 moins aimable, mais là j'en suis
00:50:59 consciente. Je suis surtout
00:51:01 moins gentille, parce que d'un seul coup,
00:51:03 et puis il y a mon côté hyper sensible,
00:51:05 et du coup, d'un seul coup, j'ai un vrai
00:51:07 besoin de me protéger.
00:51:09 Et quand je suis en situation de devoir me protéger,
00:51:11 là je suis moins gentille.
00:51:13 - Et alors ? C'est grave ou pas, docteur ?
00:51:15 - J'arrive à me dire maintenant,
00:51:17 - C'est bien pour vous ou pas ? - Non, je me suis protégée.
00:51:19 - Est-ce que c'est bien pour vous ou pas ?
00:51:21 - Oui. - Bon, et bien on continue.
00:51:23 - Continuez, et puis
00:51:25 analysez peut-être un peu mieux
00:51:27 qu'est-ce qui vous a mis en rogne,
00:51:29 qu'est-ce qui vous a fait prendre
00:51:31 cette position de
00:51:33 défense légèrement agressive ?
00:51:35 - En règle générale, c'est quand on ne me respecte pas.
00:51:37 - Et bien voilà. - Quand on ne me
00:51:39 respecte pas, c'est même pas quand on est
00:51:41 méchant avec moi.
00:51:43 Le fait d'être méchant, des fois,
00:51:45 j'arrive à le faire passer
00:51:47 en arrière-plan, etc. - C'est formidable ce que vous dites,
00:51:49 Karen. Bravo. Enfin,
00:51:51 enfin, vous allez pouvoir
00:51:55 accepter de ne pas supporter,
00:51:57 de ne pas être respectée.
00:51:59 Et donc vous allez enfin vous respecter.
00:52:01 - Oui. - Parce que vous verrez,
00:52:03 et ça je peux vous le dire, j'ai un petit peu de
00:52:05 bouteille, comme on dit, je peux vous dire qu'aujourd'hui,
00:52:07 il n'y a pas grand monde qui ne me respecte pas.
00:52:09 Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:52:11 C'est-à-dire que du jour où vous
00:52:13 ne laisserez personne ne pas vous
00:52:15 respecter, il n'y aura plus personne
00:52:17 qui osera ne pas vous respecter.
00:52:19 Parce qu'intérieurement,
00:52:21 vous dégagerez une force et une énergie
00:52:23 et on ne s'y attaquera pas.
00:52:25 - Mais c'est...
00:52:27 En fait,
00:52:29 on en revient toujours à la même chose,
00:52:31 c'est arriver à se faire passer soi-même en premier.
00:52:33 - Oui, oui. Et surtout, ce qui est
00:52:35 important, Karen, quand vous êtes dans cette
00:52:37 attitude où tout d'un coup,
00:52:39 vous avez l'impression de ne plus être gentille parce qu'on vous a pas respecté,
00:52:41 prenez ça comme quelque
00:52:43 chose de positif et ne
00:52:45 vous sentez pas coupable.
00:52:47 Franck vient de le dire à l'instant.
00:52:49 Il faut
00:52:51 qu'il n'y ait aucune notion de culpabilité
00:52:53 ou de honte, c'est bien, c'est bon signe.
00:52:55 - C'est vrai que, honnêtement, c'est
00:52:59 difficile quand... - J'entends, j'entends.
00:53:01 - Et à la fois,
00:53:03 c'est difficile de passer à l'acte
00:53:05 et de se dire
00:53:07 "là, non, stop,
00:53:09 je vais arrêter d'être gentille et,
00:53:11 comme ça a été dit tout à l'heure, je vais arrêter d'être
00:53:13 conne",
00:53:15 et passer à l'acte et se dire
00:53:17 "là, stop" et
00:53:19 dire que "là, non".
00:53:21 Comme tout à l'heure, je crois que c'était
00:53:23 Roxane qui le disait, j'ai appelé mes amis
00:53:25 en disant "là, vous êtes plus
00:53:27 mes amis parce que je suis plus d'accord.
00:53:29 Je suis plus d'accord, il n'y a plus de réciprocité,
00:53:31 ça me va plus".
00:53:33 C'est un peu ce côté-là et
00:53:35 c'est encore plus difficile. Mais
00:53:37 c'est se soulager aussi soi-même
00:53:39 et se considérer aussi soi-même.
00:53:41 - J'avais une question à vous poser tout à l'heure.
00:53:43 Vous disiez "je suis trop gentille".
00:53:45 J'avais envie de vous demander "mais trop par rapport à quoi ?"
00:53:47 - Oui.
00:53:49 - Trop par rapport à quoi ?
00:53:51 - Oui, oui,
00:53:53 c'est sûr.
00:53:55 - Là, on se fait une espèce de belle généralisation.
00:53:57 Vous savez, je suis un adepte du...
00:53:59 Alors, passez-moi le mot, du "god".
00:54:01 Mais pas un truc sexuel.
00:54:03 - Dans cette émission, vous savez à quoi on pense.
00:54:05 - J'ai comme généralisation "o" comme
00:54:07 omission et "d" comme distorsion.
00:54:09 Ça fait partie des choses de notre petit vélo dans nos têtes
00:54:11 qui nous culpabilisent. Et entre autres,
00:54:13 quand on dit "trop, je suis trop gentille",
00:54:15 c'est une belle omission.
00:54:17 C'est-à-dire qu'il n'y a pas la fin de la phrase.
00:54:19 Et si vous vous attachez à avoir la fin de la phrase
00:54:21 et vous dites "tiens, trop, mais par rapport à quoi ?"
00:54:23 À des choses qui vous appartiennent
00:54:25 à vous, vous avez vécu vous, vous avez expérimenté
00:54:27 vous, à vos règles à vous
00:54:29 ou à celles de vos parents, à celles de la chrétienté
00:54:31 ou de toute autre religion, à par rapport à quoi ?
00:54:33 Vous voyez, Karen ?
00:54:35 Et ça, c'est une question intéressante. "Trop par rapport à quoi ?"
00:54:37 Par rapport à ce que je peux endurer, ça, c'est autre chose.
00:54:39 Vous pigez ?
00:54:41 - Oui. - Ça vous parle ?
00:54:43 - Oui. - Bon, bah génial.
00:54:45 - Oui, oui. Par rapport à...
00:54:47 On en revient au respect de foi. - Exactement.
00:54:49 - Et par rapport à ce que je suis en capacité de supporter.
00:54:51 Et...
00:54:53 Et je suis entièrement d'accord avec vous
00:54:55 dans le sens où... - Je vais vous donner une autre piste, Karen.
00:54:57 Quand vous avez
00:54:59 une émotion qui monte chez vous, un sentiment
00:55:01 comme ça, fort, qui est
00:55:03 en général quelque chose que l'on
00:55:05 refuse, parce que notre premier réflexe
00:55:07 c'est de chercher à son sentiment
00:55:09 une cause extérieure à soi.
00:55:11 Mais les sentiments ne sont jamais
00:55:13 causés par quelqu'un ou quelque chose d'extérieur.
00:55:15 Vos sentiments vous appartiennent.
00:55:17 Donc la première des choses intéressantes
00:55:19 à faire aussi, c'est quand vous avez ce sentiment
00:55:21 d'irrespect, où vous vous sentez à un moment
00:55:23 touché et non respecté,
00:55:25 posez-vous la question, qu'est-ce qui se passe là ?
00:55:27 L'autre, il n'est pas forcément en train
00:55:29 d'être irrespectueux, même s'il peut avoir
00:55:31 des comportements irrespectueux.
00:55:33 Mais vous êtes d'accord avec moi ? Si par exemple, passez-moi
00:55:35 le mot, quelqu'un vous traite de connasse
00:55:37 ou de connard, de qui
00:55:39 ça dépend de se sentir insulté ?
00:55:41 Est-ce que ça dépend de l'insulte ou de vous-même ?
00:55:43 Vous voyez ce que je veux dire ? Ça dépend de soi-même.
00:55:45 Donc quand on a quelqu'un qui a
00:55:47 un comportement... Alors il peut y avoir un comportement
00:55:49 physiquement irrespectueux, ça c'est autre chose.
00:55:51 Mais quand c'est quelque chose qui est
00:55:53 verbalement irrespectueux, la question
00:55:55 c'est que si ça vous touche,
00:55:57 la première des choses est qu'il y a un sentiment
00:55:59 et une émotion qui montent chez vous, posez-vous la
00:56:01 question, ça me touche en quoi ?
00:56:03 Par rapport à quoi ?
00:56:05 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:56:07 Exactement, à quoi ça me renvoie ?
00:56:09 Voilà, et c'est ça
00:56:11 le travail de dépouillement
00:56:13 personnel dont on parle. J'aime pas le mot
00:56:15 développement personnel. Le dépouillement personnel, c'est
00:56:17 bien plus chouette. Dépouillez-vous des choses
00:56:19 qui vous embêtent et qui ne sont pas à vous.
00:56:21 Karen ?
00:56:23 Ouais, je comprends.
00:56:25 C'est la phrase qu'on
00:56:27 comprend pas dans l'église catholique
00:56:29 quand
00:56:31 quelqu'un nous
00:56:33 donne une gifle, il faut la redonner.
00:56:35 Ça veut dire ça, c'est tout, ça veut pas
00:56:37 dire qu'il faut prendre des coups et
00:56:39 tendre l'autre coup. Merci, je me souviens plus de la
00:56:41 phrase exacte. Mais c'est
00:56:43 ça que ça veut dire. C'est tendre
00:56:45 la deuxième joue en fait. C'est pas tendre
00:56:47 la deuxième joue au sens, tiens, finalement
00:56:49 il m'a donné une gifle.
00:56:51 C'est juste dire, renvoyer
00:56:53 à l'autre ce qu'il vient de nous dire. Et ça peut même
00:56:55 être encore un cran plus loin, c'est
00:56:57 tendre l'autre joue, c'est
00:56:59 ne pas considérer que l'attaque
00:57:01 que je viens de subir est une attaque
00:57:03 mais c'est une défense de la part de l'autre.
00:57:05 Et l'amour inconditionnel, et c'est pas
00:57:07 facile, attention, je suis pas en train de dire que c'est facile, moi
00:57:09 le premier d'ailleurs, l'amour agapé,
00:57:11 ce qu'on appelle l'amour agapé, c'est justement
00:57:13 avoir conscience de cet amour
00:57:15 inconditionnel qui fait que parce
00:57:17 que l'autre en face de moi m'attaque,
00:57:19 il croit m'attaquer et moi je
00:57:21 considère que dans son attaque, il y a quelque
00:57:23 chose dont il se défend. A quoi il me
00:57:25 dit, quand il me dit non à moi,
00:57:27 à quoi il se dit oui à lui ? Vous voyez
00:57:29 ce que je veux dire ? - Oui. - C'est là où
00:57:31 les religions sont mal
00:57:33 interprétées et mal comprises parce que
00:57:35 dans chaque phrase de la religion
00:57:37 on pourrait presque
00:57:39 vous expliquer en quoi ce sont
00:57:41 des phrases gentilles finalement. - Oui, absolument.
00:57:43 - Des phrases d'amour. Mais ça c'est une autre
00:57:45 histoire, c'est une autre émission.
00:57:47 Et je crois qu'on va
00:57:49 en rester là avec vous pour aujourd'hui, Karen, je crois que
00:57:51 vous avez de quoi travailler.
00:57:53 De quoi vous dépouiller
00:57:55 pour prendre l'expression de Franck Martin.
00:57:57 Merci beaucoup, Karen. - Merci à tous les deux.
00:57:59 - Merci beaucoup. - Au revoir. - Allez, on fait une petite
00:58:01 pause et on continue à être gentils, bien sûr.
00:58:03 Alors me voilà rassurée, Franck Martin,
00:58:10 puisque nous avons un homme qui lui aussi
00:58:12 est quelqu'un de
00:58:14 gentil parce que jusqu'à présent j'avais l'impression
00:58:16 qu'il y avait que les femmes qui étaient gentilles.
00:58:18 Mais bon, en même temps, oui,
00:58:20 les femmes sont peut-être plus dans l'amour
00:58:22 que les hommes, j'ose le dire.
00:58:24 Yannick, bonjour.
00:58:26 - Bonjour Brésil, bonjour Franck. - Bonjour Yannick.
00:58:28 - On vous écoute, je vous en prie,
00:58:30 allez-y. - Oui, donc,
00:58:32 moi je suis quelqu'un de gentil,
00:58:34 alors trop gentil, je sais pas,
00:58:36 mais c'est vrai que j'ai remarqué que la gentillesse
00:58:38 dans la société d'aujourd'hui, c'est souvent
00:58:40 pris comme une faiblesse par les
00:58:42 autres personnes.
00:58:44 Et pour les hommes, après,
00:58:46 il y a aussi, alors il y a deux côtés, il y a la gentillesse
00:58:48 avec les personnes et la gentillesse, comme tu en dis, avec les
00:58:50 dames. Et j'ai remarqué que
00:58:52 notamment, quand on draguait, être
00:58:54 gentil, ça peut être finalement
00:58:56 très contre-productif.
00:58:58 - C'est pas viril,
00:59:02 c'est pas viril quoi, en fait. - Oui, c'est ça.
00:59:04 Beaucoup de femmes, finalement,
00:59:06 qui disent qu'elles veulent des hommes gentils et tout,
00:59:08 mais quand vous draguiez, si vous êtes plusieurs au coin,
00:59:10 elles vont plutôt aller vers le gars qui est peut-être
00:59:12 pas forcément hyper mature, mais
00:59:14 un petit peu plus mature. - Le mec un peu sombre.
00:59:16 - Le bad boy. - Le bad boy.
00:59:18 - Un petit peu le bad boy, plutôt que vers le mec un peu
00:59:20 gentil, un mec qui, elles vont être,
00:59:22 enfin, elles vont être adorables, elles vont trouver ça
00:59:24 super que le gars est gentil, mais
00:59:26 il va perdre finalement... - Ça va devenir
00:59:28 le bon copain, mais pas le bon amant.
00:59:30 - Voilà. - Vous avez raison. - Exactement. Alors que ça peut
00:59:32 être... - Un mec
00:59:34 trop gentil, parfois, c'est pas excitant.
00:59:36 - Oui, ou même gentil, tout simplement.
00:59:38 - Oui, oui. - Trop gentil, mais gentil.
00:59:40 Gentil, serviable, finalement,
00:59:42 ça va être une faiblesse dans...
00:59:44 Et ça, dans la vie, tous les jours, ça peut être une faiblesse,
00:59:46 mais là-dedans, ça peut être une faiblesse encore plus importante.
00:59:48 - Quand j'étais
00:59:50 gamin, ado,
00:59:52 moi, j'avais eu pas mal de problèmes aux yeux, entre autres,
00:59:54 et donc, j'étais encore plus
00:59:56 exacerbé sur le regard
00:59:58 que pouvaient porter les gens sur moi, et notamment
01:00:00 la jante féminine, et donc, moi, j'étais un
01:00:02 vrai gentil. Et c'est assez marrant, parce que
01:00:04 plusieurs années après, alors que je draguais comme un fou
01:00:06 pour essayer d'avoir le cœur
01:00:08 d'une copine,
01:00:10 je l'ai retrouvée
01:00:12 beaucoup plus tard, elle a eu des expériences
01:00:14 de vie de couple qui étaient très difficiles,
01:00:16 et elle m'a dit
01:00:18 à quel point elle regrettait finalement de ne pas s'être
01:00:20 laissée aller avec moi,
01:00:22 parce que j'étais un vrai gentil.
01:00:24 Et justement, c'est ce qu'il avait retenu à l'époque, j'étais trop gentil.
01:00:26 - Ouais. - C'est fou, hein ?
01:00:28 - C'est intéressant ce que vous dites,
01:00:30 Yannick, parce qu'en effet,
01:00:32 il faut être
01:00:34 gentil, mais
01:00:36 gentil, ça veut pas dire
01:00:38 mou, quoi. - Ça veut pas dire faible
01:00:40 non plus. - Non, non, non.
01:00:42 - Alors c'est vrai que moi, dans la vie de tous les jours,
01:00:44 je peux être gentil, mais je suis pas quelqu'un de faible, c'est-à-dire
01:00:46 que si je vois quelqu'un abuser de ma gentillesse,
01:00:48 je lui rentre directement,
01:00:52 verbalement, mais moi, j'ai pas de peur
01:00:54 de ce côté-là. Par contre, c'est vrai que
01:00:56 quand je suis avec des femmes, c'est plus compliqué.
01:00:58 Du coup, j'ai le côté...
01:01:00 Pas de quête de faiblesse, mais je vais pas lui dire
01:01:02 bon... Enfin, c'est plus compliqué
01:01:04 de dire qu'elle abuse ou voilà.
01:01:06 - Et c'est compliqué, Yannick,
01:01:08 c'est ce qui est fou, on touche à quelque chose d'important.
01:01:10 Peut-être beaucoup plus chez les hommes que chez les femmes
01:01:12 d'ailleurs, c'est pas sûr, mais en tout cas,
01:01:14 moi, c'est ma vision des choses, c'est mon angle d'homme
01:01:16 entre guillemets, c'est que souvent, on a
01:01:18 cet abus,
01:01:20 en tout cas, cette
01:01:22 excessivité de gentillesse
01:01:24 par peur de perdre l'amour
01:01:26 de sa femme.
01:01:28 Moi, j'en ai été le
01:01:30 premier. Je dis
01:01:32 souvent, je l'explique dans mon livre,
01:01:34 il n'y a pas de secret
01:01:36 là-dessus. Moi, j'ai été... Je suis
01:01:38 à mon troisième mariage, j'ai eu
01:01:40 trois... Avant mon
01:01:42 dernier mariage, trois grandes histoires.
01:01:44 Et je me suis
01:01:46 souvent oublié
01:01:48 parce qu'il me semblait
01:01:50 important et surtout, j'avais l'impression de ne pas pouvoir
01:01:52 vivre si je n'avais pas et si je n'obtenais pas
01:01:54 l'amour et le regard et la reconnaissance de
01:01:56 ma femme. C'était terrible. Et donc,
01:01:58 du coup, ça m'a amené à avoir des comportements d'une
01:02:00 ultra gentillesse, quitte à m'en oublier
01:02:02 totalement.
01:02:04 Tu vois ? C'est ça
01:02:06 le truc. C'est une histoire de fou.
01:02:08 Moi, j'ai vécu 17 ans
01:02:10 avec une personne,
01:02:12 mais c'est vrai qu'à un moment, elle me reprochait parce que
01:02:14 on n'arrivait pas à s'engueuler.
01:02:16 En fait, moi,
01:02:18 je ne sais pas m'engueuler avec une femme.
01:02:20 Donc, quand ça gueulait, moi, en fait, je faisais
01:02:22 la technique de la toile tirée, c'est-à-dire que je me tends, je ne dis plus rien.
01:02:24 Je n'arrive plus à parler. Mais là aussi,
01:02:26 c'est marrant parce que là aussi, c'est un comportement très masculin.
01:02:28 S'engueuler, c'est pas uniquement...
01:02:30 C'est pas forcément avoir...
01:02:32 monter au rideau et être sous polet.
01:02:34 - Oui, oui. - Le conflit,
01:02:36 c'est quelque chose de merveilleux.
01:02:38 Je parle beaucoup du couple.
01:02:40 Le couple, il peut être vécu comme un duel ou comme un duo.
01:02:42 Et le duo, ça nécessite de
01:02:44 comprendre qu'il n'y a pas un couple aujourd'hui
01:02:46 qui ne va pas
01:02:48 rencontrer à un moment donné un instant
01:02:50 "conflictuel".
01:02:52 - Mais ça veut dire aussi,
01:02:54 Yannick, que vous préfériez
01:02:56 rester gentil et
01:02:58 ne pas vous respecter
01:03:00 dans la vie
01:03:02 à deux ou quelque part.
01:03:04 Elle profitait, si vous voulez,
01:03:06 de votre gentillesse pour imposer un petit peu
01:03:08 sa façon d'être, etc.
01:03:10 Et donc, à un moment donné, vous avez certainement
01:03:12 commencé à un petit peu étouffer.
01:03:14 - Bien sûr. - Vous voyez ?
01:03:16 - De toute façon, la séparation, au bout de quelques...
01:03:18 On se séparait parce que dans les dernières
01:03:20 années, ça ne fonctionnait plus.
01:03:22 Le problème, c'est que paradoxalement,
01:03:24 moi, je suis quelqu'un de très sous-polé.
01:03:26 Donc, je suis quelqu'un
01:03:28 qui explose facilement. Moi, j'ai un tempérament
01:03:30 - Méditerranéen. - Ouais,
01:03:32 méditerranéen. Au boulot, tout le monde le sait,
01:03:34 je suis quelqu'un de hyper cash.
01:03:36 Et moi, le mec en face, ça pète le patron de la
01:03:38 boîte, le patron de qui il veut. - Ne chuchotez pas,
01:03:40 Yannick. - Non, non, mais les gens
01:03:42 le savent. Le jour où ça pète, moi,
01:03:44 j'explose, indirect. Bon, après, ça retombe.
01:03:46 Et le problème, c'est que
01:03:48 je peux être extrêmement violent dans mes propos,
01:03:50 dans ma manière d'exploser. Alors, pas forcément,
01:03:52 pas physiquement, je ne vais pas frapper
01:03:54 des gens, quoi, mais je suis extrêmement
01:03:56 violent quand j'explose. Et le problème, c'est que
01:03:58 j'ai toujours eu peur de...
01:04:00 - Oui, mais ça, ça montre bien...
01:04:02 Yannick, ça montre bien
01:04:04 qu'il y a... parce que quand on
01:04:06 explose comme ça, tout d'un coup, c'est que...
01:04:08 - C'est la stratégie de la cocotte minute. - Oui. On va
01:04:10 revenir avec vous, Yannick, dans un instant, parce que
01:04:12 je crois que c'est important qu'on vous donne
01:04:14 un petit conseil. Et puis, je pense que ça
01:04:16 intéressera aussi beaucoup de personnes qui nous écoutent et qui
01:04:18 sont aussi comme vous, hein, en effet,
01:04:20 des cocottes minutes.
01:04:22 CAM4.fr, le plus grand site
01:04:24 de webcams live réservé aux adultes.
01:04:26 14h-16h,
01:04:28 Brigitta et Sud Radio.
01:04:30 - Franck Martin
01:04:32 est avec nous. Il nous aide à comprendre
01:04:34 ce qu'est la gentillesse grâce à ce livre
01:04:36 "Gentillesse, mes fesses" aux éditions
01:04:38 Erol. C'est vrai que le titre peut
01:04:40 paraître surprenant, mais quand on lit le livre, on comprend.
01:04:42 Alors, c'est intéressant parce que,
01:04:44 Yannick, vous nous dites que de temps en temps,
01:04:46 vous êtes explosé. Franck a appris
01:04:48 l'expression de la cocotte minute.
01:04:50 Et alors, moi, ce qui m'a surtout intéressé
01:04:52 dans ce que vous avez dit, Yannick,
01:04:54 et je pense que Franck va réagir
01:04:56 aussitôt sur ça, c'est que
01:04:58 vous êtes dans une croyance.
01:05:00 Sous prétexte que vous seriez d'origine
01:05:02 espagnole, vous seriez quelqu'un
01:05:04 qui est sous polé. C'est ce qu'on
01:05:06 appelle, encore une fois, des croyances.
01:05:08 N'est-ce pas, Franck ? - Oui, c'est des liens de cause, en effet,
01:05:10 qui ne sont pas factuels. - Vous voyez ?
01:05:12 Yannick ? - Oui, mais quand je dis
01:05:14 que je suis d'origine espagnole, c'est pas parce que je suis d'origine espagnole.
01:05:16 C'est que, dans mon tempérament, de toute façon,
01:05:18 moi, je suis sous polé. C'est que, bon,
01:05:20 pour les gens qui ne savent pas, le lait, il chauffe,
01:05:22 il frémit, il frémit, puis d'un seul coup, il monte.
01:05:24 Et si vous coupez le gaz, il sort de la casserole.
01:05:26 - Il sort de la casserole. - Voilà. Moi, je travaille
01:05:28 dans des usines
01:05:30 qui concernent le "wild and gas" et la pétrochimie.
01:05:32 J'ai des postes où il y a
01:05:34 énormément de pression.
01:05:36 Je gère, en fait, des commandes de matériel
01:05:38 pour des arrêts, des trucs comme ça. Donc, il y a énormément
01:05:40 de pression. Et vous avez beaucoup de personnes qui ont
01:05:42 tendance à vous mettre la pression parce qu'ils
01:05:44 n'ont pas fait leur boulot correctement.
01:05:46 Donc, moi, qui suis un grand gaillard,
01:05:48 en général, j'envoie
01:05:50 bouler très vite pour expliquer aux gens
01:05:52 que stop, la pression,
01:05:54 c'est pas sur moi qu'ils vont la mettre. Et le fait d'exploser
01:05:56 comme ça très régulièrement, tout le monde le sait,
01:05:58 je suis une grande gueule et je suis quelqu'un de cash,
01:06:00 l'avantage, c'est que j'ai beaucoup moins de stress
01:06:02 quand je rentre chez moi. Je suis beaucoup plus zen, en fait,
01:06:04 parce que j'ai pas accumulé le stress.
01:06:06 J'ai explosé tout de suite et j'ai évacué mon stress
01:06:08 immédiatement. - Et du coup, c'est l'équipe
01:06:10 qui a du stress en rentrant chez elle ou pas ?
01:06:12 - Non, l'équipe non, parce qu'en fait,
01:06:14 moi, je travaille pratiquement
01:06:16 au solo. En fait, je suis en relation
01:06:18 avec tous les groupes d'une usine.
01:06:20 Mais maintenant, moi, j'ai des chefs,
01:06:22 ils savent comment je suis.
01:06:24 - Quand tu m'entends gueuler
01:06:26 dans le plan de travail, ils m'interviennent pas.
01:06:28 - Elle est très bien, votre explication,
01:06:30 parce qu'elle est du coup très factuelle et très professionnelle.
01:06:32 Mais vous m'avez quand même dit que vous n'osiez pas
01:06:34 face à votre partenaire
01:06:36 parce que vous aviez peur justement d'exploser.
01:06:38 Donc voyez bien qu'il y a quand même quelque chose
01:06:40 de cet ordre,
01:06:42 comment dirais-je,
01:06:44 émotionnel à comprendre.
01:06:46 - Tu provoques la coquotte minute derrière.
01:06:48 - Oui, avec les femmes, par contre, je le géris pas.
01:06:50 Avec les femmes, ça c'est mon côté...
01:06:52 - Oui, vous faites, comme vous avez dit
01:06:54 tout à l'heure, la toile cirée, c'est ça ?
01:06:56 - Oui, je fais la technique de la toile cirée.
01:06:58 Je m'étends et je laisse passer l'orage.
01:07:00 - Voilà. Mais du coup, ça marche pas ?
01:07:02 - Non, parce que j'accumule après.
01:07:04 - Bien sûr. Et ça, ça fait coquotte minute.
01:07:06 - Et là, ça fait coquotte minute et là, du coup,
01:07:08 vous avez du stress et vous explosez.
01:07:10 - Et le pire du pire, c'est que comme vous ne dites rien
01:07:12 pendant un certain temps, la personne en face
01:07:14 elle comprend pas. Parce qu'elle va relier ça
01:07:16 à quelque chose qui visiblement n'a pas
01:07:18 de lien éventuellement avec l'énervement global.
01:07:20 Et c'est la petite goutte qui fait déborder le vase
01:07:22 et quand ça déborde, ça déborde chaud chez vous.
01:07:24 - Ah.
01:07:26 - Vous m'avez entendu ? - La dernière fois où ça a débordé,
01:07:28 on s'est séparés.
01:07:30 - Et bien oui.
01:07:32 - C'est jamais dommage ou bien ou pas.
01:07:34 Après, chacun fait du mieux qu'il peut, comme d'habitude.
01:07:36 Mais ce qui est intéressant, c'est de comprendre
01:07:38 la façon, le comment vous vous y prenez.
01:07:40 Pas le pourquoi, parce que
01:07:42 toutes les raisons sont toujours très bonnes et légitimes.
01:07:44 Mais c'est comment vous vous y prenez en termes de processus
01:07:46 pour faire en sorte qu'à un moment donné,
01:07:48 cette coquotte minute, parce que ça vous va pas
01:07:50 visiblement, puis ça va pas à votre compagne,
01:07:52 comment vous pouvez vous y prendre
01:07:54 pour que cette coquotte, elle puisse avoir le...
01:07:56 Vous savez, le... je sais plus comment on appelle ça sur la coquotte minute,
01:07:58 le petit...
01:08:00 - La petite soupape. - Oui, la soupape de sécurité.
01:08:02 - Voilà. Et donc la soupape, il faut que vous puissiez...
01:08:04 Enfin, il faut. Là aussi, c'est toujours pareil.
01:08:06 Chacun fait ce qu'il peut. Ça peut être intéressant
01:08:08 pour vous et pour le couple
01:08:10 de voir comment la trouver,
01:08:12 cette soupape. Et la trouver, entre autres,
01:08:14 c'est
01:08:16 se déculpabiliser de dire
01:08:18 ce que l'on ressent, au moins les choses arrivent.
01:08:20 Les choses arrivent, pardon.
01:08:22 - Oui. Mais c'est plus compliqué à dire qu'à faire.
01:08:24 - Oui, mais du coup, ça vaut le coup
01:08:26 d'essayer sur des petites choses. C'est ce qu'on disait tout à l'heure,
01:08:28 je crois à Roxane ou à Mylène, je sais plus à laquelle des deux,
01:08:30 c'est essayer avec des petites choses.
01:08:32 Donc, quand il y a
01:08:34 un sentiment d'injustice ou d'irrespect
01:08:36 ou je sais pas quoi,
01:08:38 peut-être c'est tout de suite réagir en disant
01:08:40 "Écoute, je sais pas si tu l'as dit
01:08:42 pour ça ou pas, mais en tout cas, chez moi,
01:08:44 ça fait naître chez moi un sentiment d'irrespect
01:08:46 et je suis pas bien avec ça." Voilà, juste ça.
01:08:48 - Oui, parce que ça peut être, par exemple,
01:08:50 je dis n'importe quoi, Yannick,
01:08:52 mais vous rapportez
01:08:54 à votre compagne
01:08:56 des œillets
01:08:58 et puis elle vous dit "Ah, j'aime pas les œillets."
01:09:00 Ça peut vous blesser ?
01:09:02 Vous pouvez avoir le sentiment
01:09:04 que vous avez été gentil et puis que vous
01:09:06 avez une réflexion qui n'est pas
01:09:08 agréable ? On peut le dire,
01:09:10 voyez ?
01:09:12 - Oui, tout à fait.
01:09:14 - Et sur une petite chose comme ça, le dire, ça peut
01:09:16 peut-être être possible. Et ça va
01:09:18 faire que vous allez tout doucement apprendre
01:09:20 à dire les choses
01:09:22 quand vous vous sentez blessé, pas respecté
01:09:24 ou pas suffisamment
01:09:26 remercié.
01:09:28 Comme je dis
01:09:30 souvent, il faut
01:09:32 dans le couple
01:09:34 être... faire attention
01:09:36 à toutes ces petites choses parce que sinon ça devient
01:09:38 cette poussière qu'on met sous le tapis
01:09:40 à un moment donné. - C'est ce que
01:09:42 je dis souvent, Yannick, et ça
01:09:44 peut être intéressant aussi pour vous de l'entendre, c'est que
01:09:46 ce qui... on va pas
01:09:48 considérer que l'objectif d'un couple,
01:09:50 c'est de durer. Ça, c'est, on va dire,
01:09:52 quelque chose d'assez religieux. Mais
01:09:54 on peut quand même considérer que ce qui fait
01:09:56 qu'un couple dure, ça n'est pas
01:09:58 la force de son amour, c'est
01:10:00 d'abord la qualité de sa relation.
01:10:02 Ça veut pas dire qu'il faut pas de l'amour, il en faut
01:10:04 bien sûr, mais c'est pas suffisant.
01:10:06 Et donc du coup, la qualité de la relation, c'est
01:10:08 quoi ? C'est la capacité que vous pouvez
01:10:10 avoir à créer une relation de proximité, de confiance
01:10:12 avec votre compagne.
01:10:14 Et ça passe par
01:10:16 de la gentillesse, de la bienveillance, du respect, de l'humilité
01:10:18 mais surtout de la vérité, de la véracité.
01:10:20 C'est-à-dire la capacité à dire ce que
01:10:22 vous ressentez au moment où les choses arrivent. - La communication.
01:10:24 - Exactement. - Je suis d'accord. - Et donc du coup,
01:10:26 quand vous faites "toile cirée"
01:10:28 qui se tend, et bien "toile cirée",
01:10:30 là, moi, j'ai
01:10:32 l'expression qui me vient
01:10:34 comme un pet sur la toile cirée.
01:10:36 Ça dégage et ça marche pas.
01:10:38 - Mais bon, par contre,
01:10:40 voilà, je veux dire, moi, mon dernier couple,
01:10:42 ça m'a appris beaucoup là-dessus. - Ah bah bien sûr.
01:10:44 Encore heureux qu'on apprend par tous les couples.
01:10:46 - Non, non, mais voilà, je veux dire,
01:10:48 bon, voilà, je veux dire,
01:10:50 ça m'a appris là-dessus,
01:10:52 et puis bon, là, j'ai dans aussi, je sais que maintenant,
01:10:54 je gère plus de la même
01:10:56 manière. - Quel âge vous avez, Yannick ?
01:10:58 - J'ai 55 ans. - D'accord,
01:11:00 et ouais, il commence à faire maintenant.
01:11:02 - Non, mais je pense que vous avez très très bien
01:11:06 compris et puis vous faites ce que vous pouvez, Yannick,
01:11:08 et c'est formidable.
01:11:10 Merci en tout cas, merci de votre témoignage.
01:11:12 - Je vous remercie à vous. - Au revoir, Yannick. - Merci beaucoup, Yannick.
01:11:14 Alors justement, on va parler de
01:11:16 nos besoins et de
01:11:18 la manière dont ça se joue dans
01:11:20 un couple, ça va peut-être vous aider
01:11:22 à être plus capable
01:11:24 d'être gentil avec vous-même et donc de vous
01:11:26 respecter. En fait,
01:11:28 je vais vous expliquer, il y a 5 besoins,
01:11:30 Franck Martin,
01:11:32 physiques, éducatifs, relationnels, affectifs,
01:11:34 narcissiques, et je vais évidemment
01:11:36 expliquer en quoi consistent
01:11:38 ces 5 besoins, mais vous pouvez
01:11:40 pendant que je vous explique
01:11:42 ce Love Conseil, essayer de réfléchir dans votre
01:11:44 couple si ce besoin-là est
01:11:46 réellement satisfait ou
01:11:48 suffisamment, et s'il n'est pas
01:11:50 réellement satisfait, voir si c'est vraiment
01:11:52 important pour vous qu'il soit satisfait
01:11:54 ou si vous pouvez peut-être le
01:11:56 satisfaire ailleurs et donc trouver
01:11:58 la paix dans votre couple.
01:12:00 Alors le besoin physique, c'est évidemment
01:12:02 se toucher et avoir
01:12:04 de l'intimité et des relations
01:12:06 sexuelles, évidemment, ça je pense
01:12:08 qu'on le comprend. Alors le besoin
01:12:10 éducatif, c'est pas
01:12:12 d'être éduqué comme à l'école,
01:12:14 non, c'est se sentir protégé
01:12:16 par son ou sa partenaire.
01:12:18 C'est dans ce sens qu'on
01:12:20 appelle ce besoin éducatif.
01:12:22 Le besoin relationnel, c'est
01:12:24 évidemment à la fois de communiquer
01:12:26 mais également de se sentir compris
01:12:28 et ça c'est très très très important. Combien
01:12:30 de couples ont l'impression que l'autre
01:12:32 ne les a pas compris et ça crée
01:12:34 à force évidemment une séparation.
01:12:36 L'affectif,
01:12:38 c'est évidemment se sentir aimé
01:12:40 et le narcissique, c'est se sentir
01:12:42 admiré et se sentir respecté.
01:12:44 Et ces cinq besoins, ils sont quand même
01:12:46 assez fondamentaux, vous êtes
01:12:48 d'accord Franck Martin ? - Complètement.
01:12:50 - Donc voilà, vérifiez que ces cinq besoins
01:12:52 dans votre couple sont là.
01:12:54 Sinon, voyez comment vous pouvez
01:12:56 justement essayer de
01:12:58 rectifier tout ça.
01:13:00 - Dans les
01:13:02 quelques lignes que je me suis amusé à écrire dans ce dernier
01:13:04 livre, je parle d'un concept
01:13:06 qui m'est cher, dont on a souvent parlé ensemble
01:13:08 Brigitte, qui est ce concept
01:13:10 issu de Maria Montessori, que
01:13:12 j'ai beaucoup modélisé, et entre autres ce concept
01:13:14 de contenance que j'ai aussi
01:13:16 modélisé dans le cadre du couple. Et dans le cadre
01:13:18 du couple, entre autres, les cinq points de la contenance
01:13:20 c'est la sécurisation, entre autres
01:13:22 du couple, on vient d'en parler, c'est la
01:13:24 réponse aux besoins essentiels, c'est
01:13:26 la capacité relationnelle, c'est la créativité
01:13:28 et le développement, c'est faire des choses nouvelles
01:13:30 et le dernier point c'est le plaisir et l'enthousiasme.
01:13:32 Et précisément dans ce que vous venez de dire là,
01:13:34 sur le côté... - On les retrouve bien sûr. - On les retrouve absolument
01:13:36 tous. - C'est dit différemment mais...
01:13:38 - C'est la même chose.
01:13:40 - Donc voilà, si vous avez besoin de réécouter
01:13:42 ce Love Conseil ou ce que vient de dire
01:13:44 Franck, vous le savez, vous pouvez à tout moment
01:13:46 nous écouter en podcast.
01:13:48 Et c'est vrai qu'on est de plus en plus nombreux,
01:13:50 vous êtes de plus en plus nombreux
01:13:52 et je vous remercie de votre fidélité
01:13:54 et de vos témoignages
01:13:56 tous les jours à l'antenne. Bonjour Steve.
01:13:58 - Oui bonjour, bonjour à
01:14:00 votre identité, bonjour Brigitte. - Bonjour Steve.
01:14:02 - C'est Franck qui est avec nous.
01:14:04 Allez-y, on vous écoute.
01:14:06 - Non, non, puisque le sujet
01:14:08 c'était la gentillesse, vous voyez je le fais en direct.
01:14:10 Je prépare un feu de cheminée pour la
01:14:12 famille ce soir.
01:14:14 - Oui c'est chouette,
01:14:16 c'est chouette.
01:14:18 - C'est une intention.
01:14:20 - Oui, oui, donc... - Mais ce qu'il faut...
01:14:22 Et vous voyez ce que je trouve intéressant c'est que
01:14:24 vous avez eu envie de le dire à l'antenne
01:14:26 et ça veut dire que vous prenez du plaisir
01:14:28 à être gentil et allumer
01:14:30 ce feu et vous allez le faire avec
01:14:32 amour et
01:14:34 conscience, si je peux me permettre Franck, de dire ce mot.
01:14:36 - Oui,
01:14:38 oui,
01:14:40 donc pour parler du sujet
01:14:42 et me concernant pendant
01:14:44 un...
01:14:46 Alors, c'est difficile
01:14:48 de parler de soi comme ça mais
01:14:50 je me considère comme quelqu'un qui est
01:14:52 relativement, enfin relativement
01:14:54 gentil. Gentil
01:14:56 de... parce que
01:14:58 il me semble
01:15:00 que je suis assez attentif à l'autre
01:15:02 alors c'est besoin, je ne peux pas répondre à tous les besoins
01:15:04 mais
01:15:06 assez centré pour être
01:15:08 attentif à l'autre, voilà. Je vous parle de
01:15:10 cela parce que maintenant j'ai 50 ans
01:15:12 mais pendant des années ça n'a pas été le cas.
01:15:14 Pourquoi ? Parce que
01:15:16 j'avais de grandes difficultés à dire
01:15:18 non. Pendant des années.
01:15:20 Donc,
01:15:22 beaucoup de personnes,
01:15:24 par rapport à mes actes, par rapport à ma présence,
01:15:26 par rapport à l'écoute, par rapport au "oui, oui, je vais t'aider,
01:15:28 oui, je suis là, oui, etc."
01:15:30 Beaucoup de personnes, le retour c'était
01:15:32 "qu'est-ce qu'il est gentil ?"
01:15:34 Mais,
01:15:36 à un moment donné, je me suis posé la question, à savoir
01:15:38 est-ce que mon acte de gentillesse était
01:15:40 gratuit ? Totalement gratuit.
01:15:42 C'est-à-dire sans rien attendre au retour. Ben non.
01:15:44 En fait, je me suis aperçu au fur et à
01:15:46 mesure des années que
01:15:48 vous avez parlé des cinq besoins, je crois,
01:15:50 et le cinquième c'était le narcissisme.
01:15:52 - Oui, absolument. - Il me semblait magique.
01:15:54 Et c'était ça.
01:15:56 C'est-à-dire que
01:15:58 je... - Vous aviez besoin
01:16:00 d'être admiré, donc, hein ?
01:16:02 - Oui, admiré, et alors
01:16:04 il y a aussi ce sentiment de sécurité.
01:16:06 C'est respecté, tout à fait.
01:16:08 Par rapport à mon vécu,
01:16:10 par rapport au trauma que j'ai travaillé avec, etc.
01:16:12 Bon, ça c'est un autre sujet.
01:16:14 Mais, j'avais
01:16:16 quelque part, j'ai pris conscience à un moment donné
01:16:18 de dire "mais attends, est-ce que mon acte
01:16:20 il est fondamentalement gratuit ?
01:16:22 Est-ce que tu t'en sers pas aussi pour
01:16:24 le satisfaire ? Je ne sais pas si c'est légaux.
01:16:26 Mais, pourquoi pas ?
01:16:28 - C'est...
01:16:30 - Allez-y, financier.
01:16:32 - Oui, non, merci.
01:16:34 Et donc, je me suis dit
01:16:36 "mais est-ce que t'as fondamentalement
01:16:38 envie d'aider tout le temps ?
01:16:40 De dire oui tout le temps ?
01:16:42 Quel est le problème par rapport à ce nom ?
01:16:44 Et le fait qu'on peut retourner par rapport à cet acte-là
01:16:46 ce mot,
01:16:48 donc, qu'est-ce qu'il est gentil, mais ça me ramène
01:16:50 à quoi, en fait ? Est-ce que j'ai
01:16:52 besoin fondamentalement d'être gentil ?
01:16:54 Ou est-ce que je suis gentil ?
01:16:56 - Excusez-moi, je vous coupe,
01:16:58 mais je vais vraiment dans votre sens, Steve.
01:17:00 Est-ce que quand on vous disait "qu'est-ce qu'il est
01:17:02 gentil", ça vous faisait plaisir ?
01:17:04 - Ah oui.
01:17:06 En fait, au-delà du plaisir,
01:17:08 enfin, avec le plaisir, ça me rassurait.
01:17:10 Pour plein de raisons.
01:17:12 - Oui, donc vous étiez dans la bonne direction ?
01:17:14 - En fait,
01:17:16 vous touchez à un point qui est
01:17:18 vachement important dans cette histoire
01:17:20 de la gentillesse, c'est que
01:17:22 on dit souvent que la gentillesse,
01:17:24 pour être réellement prise, elle doit être gratuite.
01:17:26 Et c'est vrai, c'est-à-dire que spontanément,
01:17:28 on est dans la gratuité et le don.
01:17:30 Mais, et c'est ce qu'on expliquait
01:17:32 tout à l'heure en début d'émission,
01:17:34 elle est jamais totalement gratuite. Mais c'est inconscient,
01:17:36 ça. Et notamment, ça nous
01:17:38 renvoie à ce dont je vous parlais tout à l'heure,
01:17:40 c'est cette nécessité
01:17:42 de sécurisation,
01:17:44 d'avoir de l'amour, du regard
01:17:46 et de la reconnaissance d'exister.
01:17:48 Au sens, se trouver
01:17:50 sous le regard des autres. On existe
01:17:52 par le regard des autres. Et donc, du coup,
01:17:54 c'est normal que vous vous posiez la question.
01:17:56 Et c'est pas grave ! C'est pas grave !
01:17:58 Steve, tant pis, tant pis !
01:18:00 C'est comme ça, et bien, de temps en temps,
01:18:02 vous êtes dans l'acte totalement gratuit,
01:18:04 et puis de temps en temps, oui, tiens, je suis pas en train de
01:18:06 faire un feu à la famille, là,
01:18:08 pour qu'ils puissent me dire "Oh papa, comme on t'aime,
01:18:10 bon sang !" Eh bien, peut-être, tant mieux !
01:18:12 Prenez tout !
01:18:14 - Mais merci, Franck, mon professeur.
01:18:16 - Ouais, c'est Franck, ouais.
01:18:18 - Mais complètement ! D'ailleurs,
01:18:20 j'ai trois enfants, et donc pendant des années,
01:18:22 maintenant ils ont 18, 15 et 12,
01:18:24 mes petits, je rentrais à la maison
01:18:26 après le boulot, assez tard,
01:18:28 je dis "ça va, tout va bien à la maison ?"
01:18:30 Donc une fois, deux fois, trois fois, dix fois,
01:18:32 et à un moment donné, c'est ma fille, donc qui me l'a dit,
01:18:34 qui m'a fait la remarque assez pertinente, qui m'a permis
01:18:36 d'évoluer, je la remercie d'ailleurs,
01:18:38 elle m'a dit "Mais papa, nous ça va, mais toi ça va ?"
01:18:40 - C'est beau, c'est beau,
01:18:42 c'est magnifique ! - Excellent, excellent !
01:18:44 - C'est magnifique ! - De façon légère,
01:18:46 mais en tout cas, ça m'a percuté, ça m'a permis
01:18:48 d'évoluer. Et effectivement, je reprends
01:18:50 une phrase, alors je sais pas qui l'a
01:18:52 dit, vous allez peut-être m'éduquer,
01:18:54 mais il peut coexister
01:18:56 ou exister chez l'individu
01:18:58 deux entités, le loup et l'agneau.
01:19:00 Et en fait, il est rajouté,
01:19:02 demandez-vous laquelle vous voulez nourrir.
01:19:04 - Laquelle vous voulez nourrir le plus. - Laquelle vous voulez nourrir.
01:19:06 - Je crois que c'est Gurdjieff, en tout cas, Gurdjieff
01:19:08 l'a reprise, cette phrase, mais c'est peut-être pas de lui au départ,
01:19:10 mais en tout cas, moi c'est chez lui
01:19:12 que je l'ai découverte, et je la trouve magnifique
01:19:14 cette phrase, bien sûr. - C'est celui que vous nourrissez le plus ?
01:19:16 Alors ça aussi, c'est rigolo, enfin rigolo,
01:19:18 c'est très intéressant, c'est...
01:19:20 on ne voit de la vie
01:19:22 et de nos expériences que ce que l'on croit.
01:19:24 Vous savez, il y a Saint Thomas
01:19:26 qui disait "je ne crois que ce que je vois",
01:19:28 et Saint Thomas, je m'amuse toujours à dire
01:19:30 qu'il avait un cousin germain, alors cherchez pas, c'est pas vrai,
01:19:32 il s'appelait Saint Matos,
01:19:34 et Saint Matos lui dit "je ne vois
01:19:36 que ce que je crois".
01:19:38 C'est-à-dire qu'à un moment donné, vous vous dirigez
01:19:40 inconsciemment, vous dirigez vos
01:19:42 attentions et vos cinq sens,
01:19:44 vous récupérez de l'information
01:19:46 de la vie, uniquement par rapport à ce que
01:19:48 vous croyez de la vie. Donc il y a
01:19:50 des tas de gens qui croient que la gentillesse
01:19:52 n'existe pas, et ils voient tous les jours
01:19:54 des preuves de non-gentillesse dans la vie.
01:19:56 Et puis il y a des gens comme moi qui croient que la gentillesse
01:19:58 elle est juste là, partout. Et puis je suis moi,
01:20:00 ça ne veut pas dire que je ne vois pas le reste,
01:20:02 mais ça veut dire que je ne retiens de la vie que ce qui
01:20:04 sert mon point de vue et qui le renforce.
01:20:06 Voilà, et ça c'est intéressant aussi,
01:20:08 d'avoir à l'esprit.
01:20:10 - Voilà. Merci Steve de cet échange,
01:20:12 merci, merci beaucoup.
01:20:14 On va conclure dans un instant déjà.
01:20:16 - Bon feu de cheminée. - Et puis
01:20:18 on a été réchauffé grâce à Steve, en tout cas.
01:20:20 À tout de suite.
01:20:22 CAM4.fr, le plus grand site
01:20:24 de webcam live réservé aux adultes.
01:20:26 14h-16h, Brigitte Lahaie,
01:20:30 Sud Radio. - Et alors si vous avez
01:20:32 quelqu'un dans votre famille qui est méchant
01:20:34 et que vous lui voulez lui faire un beau cadeau pour Noël,
01:20:36 je vous conseille d'offrir le livre
01:20:38 de Franck Martin, "Gentillesse,
01:20:40 mes fesses" aux éditions Erol.
01:20:42 Voilà, ça vous fera du bien.
01:20:44 Qu'est-ce que vous en pensez Franck ? - Moi je suis bien d'accord.
01:20:46 C'est super gentil. - Un petit clin d'œil, comme ça,
01:20:48 de temps en temps. - Exactement. - Bonjour Sophie.
01:20:50 - Bonjour Brigitte,
01:20:52 bonjour Franck. Alors tout d'abord,
01:20:54 je voulais vraiment vous remercier parce que j'écoute
01:20:56 là depuis le début l'émission,
01:20:58 il y a énormément d'informations
01:21:00 extrêmement enrichissantes,
01:21:02 en tout cas pour ma part. - Merci.
01:21:04 - Et c'est un vaste
01:21:06 sujet que la gentillesse,
01:21:08 évidemment moi je suis très touchée par tout ce que vous avez
01:21:10 dit parce que j'ai
01:21:12 compris il n'y a pas très longtemps,
01:21:14 j'ai 54 ans aujourd'hui,
01:21:16 mais il y a 5-6 ans
01:21:18 on va dire, j'ai eu des grosses prises de conscience
01:21:20 et j'avais toujours l'impression d'être
01:21:22 le dindon de la farce,
01:21:24 d'être
01:21:26 toujours trop gentille,
01:21:28 de toujours
01:21:30 donner plus que je ne recevais,
01:21:32 etc. Et en fait j'ai compris
01:21:34 que c'est moi qui m'infligeais tout ça, sans poser
01:21:36 ces fameuses limites.
01:21:38 Et j'avoue que ça
01:21:40 je l'ai compris, mais alors pour mettre en pratique
01:21:42 merci, c'est très très compliqué
01:21:44 pour moi.
01:21:46 Et j'ai écouté, bien sûr,
01:21:48 tous vos conseils, etc.
01:21:50 Et aujourd'hui j'ai pris le
01:21:52 parti d'essayer de faire chaque jour
01:21:54 un pas un peu plus vers moi, parce que je pense
01:21:56 que moi je vais rechercher l'estime
01:21:58 de moi-même en donnant et en
01:22:00 étant dans ma gentillesse et ma générosité.
01:22:02 Et c'est vrai que j'avoue
01:22:04 que c'est...
01:22:06 J'y vais à petits pas, j'y arrive
01:22:08 parfois, des fois j'y arrive pas.
01:22:10 Et en tout cas, une chose est sûre, c'est que
01:22:12 ce que je me dis toujours, c'est que
01:22:14 je me dis "Sophie, si tu
01:22:16 parles avec ton cœur, tu ne peux pas te tromper."
01:22:18 - Exactement. - Oui.
01:22:20 Mais...
01:22:22 C'est compliqué quand même, parce que
01:22:24 je suis obligée de faire...
01:22:26 de m'en prendre plein la figure,
01:22:28 il faut le dire, mais c'est pas grave.
01:22:30 Je me dis "C'est pas grave", comme vous l'avez dit souvent
01:22:32 dans l'émission, là j'ai bien entendu quand vous disiez
01:22:34 "C'est pas grave, c'est pas grave", c'est vrai en fait.
01:22:36 - On fait au mieux. - L'essentiel c'est de faire
01:22:38 au mieux, mais surtout d'être authentique et soif.
01:22:40 - Exactement. - Et moi je dis que je... Voilà.
01:22:42 Et je porterai ça, mon drapeau.
01:22:44 C'est pas grave, je suis moi
01:22:46 et ça me plaît,
01:22:48 et puis c'est comme ça. Voilà.
01:22:50 - Ce qui est intéressant aussi, c'est vraiment
01:22:52 de vous repencher sur l'histoire familiale.
01:22:54 - Ah oui ? - C'est super important.
01:22:56 Moi je me livre beaucoup
01:22:58 dans ce lit parce que je parle vraiment de mon histoire familiale.
01:23:00 Et dans mon histoire familiale,
01:23:02 il y a précisément ce qui fait que je suis devenu l'homme
01:23:04 que je suis. Et tout ça par injonction,
01:23:06 par transgénération, mais pas
01:23:08 par méchanceté, avec deux familles
01:23:10 qui s'étripaient parfois, et qui
01:23:12 étaient juste deux familles géniales, géniales,
01:23:14 avec des gens tellement formidables, tellement pleins
01:23:16 d'amour, et qui m'ont
01:23:18 transmis des trucs qui étaient super durs à gérer,
01:23:20 dont il a fallu au moins 55 ans pour que je
01:23:22 puisse m'en débarrasser.
01:23:24 - Ah oui ? Et alors ?
01:23:26 Ça a été un long travail !
01:23:28 - Oui, mais c'est comme toute vie.
01:23:30 Toute vie,
01:23:32 elle demande juste à être vécue,
01:23:34 et donc juste à être vécue en pleine présence.
01:23:36 C'est surtout ça.
01:23:38 Vous savez, la vie, c'est quand même
01:23:40 pas grand-chose, c'est un petit trait d'union entre le moment
01:23:42 de notre naissance et le moment de notre mort. Voilà.
01:23:44 Et la vie, c'est pas juste... c'est pas une histoire.
01:23:46 La vie, c'est un instant.
01:23:48 C'est l'instant présent. On parle souvent de l'instant présent,
01:23:50 on parle de la pleine conscience, les machins...
01:23:52 Tout simplement, la vie, c'est l'instant présent.
01:23:54 C'est faire au mieux, ici et maintenant,
01:23:56 ce que l'on peut faire du mieux qu'on peut.
01:23:58 Voilà. Donc ça veut dire quoi ?
01:24:00 Ça veut dire que vous ne faites rien,
01:24:02 vous ne faites aucune erreur dans la vie.
01:24:04 L'erreur, c'est un jugement de ce que l'on a réalisé.
01:24:06 Mais quand on réalise les choses, on les fait toujours
01:24:08 avec les meilleurs critères possibles
01:24:10 au moment où on fait nos choix.
01:24:12 - Oui, vous revenez souvent, depuis tout à l'heure,
01:24:14 sur le jugement.
01:24:16 Je crois qu'en effet,
01:24:18 on est toujours, toujours dans le jugement
01:24:20 de soi-même, des autres...
01:24:22 - J'aurais pas dit !
01:24:24 - Et on a rarement tous les paramètres
01:24:26 pour pouvoir juger. Quand on voit comment
01:24:28 un procès dure longtemps,
01:24:30 pourquoi en trois secondes, on se permet
01:24:32 de juger, finalement,
01:24:34 soi-même ou les autres, Sophie ?
01:24:36 - Oui, mais du coup,
01:24:38 oui, bien sûr, tout à fait.
01:24:40 - Autre petit spice, Sophie, ça peut vous aider,
01:24:42 c'est quand vous faites quelque chose et que vous avez...
01:24:44 Au moment où vous faites ce que vous faites,
01:24:46 vous le faites avec les meilleurs éléments qui vous permettent de faire un choix.
01:24:48 Et puis peut-être que vous avez l'impression
01:24:50 de le regretter deux minutes, deux heures, deux jours ou deux mois après.
01:24:52 - Oui, ça, oui.
01:24:54 - Sauf que pour pouvoir arrêter d'abord de condamner ce que vous avez fait,
01:24:56 puisque au moment où vous avez fait le choix,
01:24:58 c'était le meilleur choix possible au moment où vous l'avez fait.
01:25:00 - Oui, bien sûr.
01:25:02 - Et avec les éléments que vous aviez, donc il n'y a pas à regretter.
01:25:04 - Oui, mais ça veut dire quand même
01:25:06 que je vais être amenée, enfin tous les gens
01:25:08 qui sont comme moi sont amenés à souffrir, en réalité.
01:25:10 Et en faisant leur croix...
01:25:12 - La souffrance, elle vient
01:25:14 aussi beaucoup de la différence
01:25:16 entre ce que la vie vous amène et ce que vous auriez aimé
01:25:18 qu'elle vous amène.
01:25:20 - C'est ça.
01:25:22 - Ça c'est de la philosophie.
01:25:24 - Et Sophie, la pleine présence,
01:25:26 en plus Sophie, Sophie,
01:25:28 vous portez un prénom quand même qui ne veut pas...
01:25:30 Enfin voilà, on est pile poil d'oeufs.
01:25:32 La première des choses, c'est effectivement d'accepter
01:25:34 la vie de manière inconditionnelle.
01:25:36 - Et arrêter de
01:25:38 confondre souffrance et douleur.
01:25:40 La douleur, c'est quand on a
01:25:42 une émotion très forte qui tout fait mal,
01:25:44 et la souffrance, c'est la pensée
01:25:46 qui entretient cette douleur
01:25:48 et qui fait que cette douleur reste quelque chose,
01:25:50 un poids qui nous
01:25:52 encombre.
01:25:54 Voilà, il faut passer à autre chose.
01:25:56 On a eu mal, on passe à autre chose.
01:25:58 Sinon, on reste dans la souffrance.
01:26:00 - Et gentillesse envers soi-même, ça commence par le fait de comprendre
01:26:02 qu'on ne fait pas d'erreur.
01:26:04 L'erreur, c'est un jugement de soi-même.
01:26:06 - On ne fait pas d'erreur. - Non, on fait du mieux qu'on peut.
01:26:08 - On fait du mieux qu'on peut, c'est vrai.
01:26:10 Ça me fait du bien ce que vous me dites, ça me fait du bien.
01:26:12 - Ah bah tant mieux, cadeau de Noël.
01:26:14 - Merci.
01:26:16 Voilà.
01:26:18 - Et tout le monde fait du mieux qu'il peut.
01:26:20 - Oui.
01:26:24 - Personne ne fait les choses... - Il y en a qui sont quand même
01:26:26 plus calculateurs. En réalité, les personnalités
01:26:28 comme la mienne, on ne calcule pas.
01:26:30 On donne un petit peu sans compter, vous voyez.
01:26:32 - Mais même quand ils calculent,
01:26:34 ils calculent en fonction de quelque chose
01:26:36 qui est important et vital pour eux.
01:26:38 C'est ça l'amour agapé.
01:26:40 - Oui, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont plus en paix
01:26:42 et plus heureux avec eux-mêmes, Sophie, de toute façon.
01:26:44 - Non, mais ils ont peut-être plus de...
01:26:46 Ils prennent plus soin d'eux.
01:26:48 - Mais du coup, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.
01:26:50 - Moi, j'ai le sentiment de ne pas prendre soin de moi à cause de ça,
01:26:52 justement, à cause de cette espèce de générosité,
01:26:54 de cette attention que je porte
01:26:56 obsessionnellement aux autres.
01:26:58 Vous voyez, c'est peut-être aussi une fuite
01:27:00 de moi, j'en sais rien.
01:27:02 J'ai du boulot.
01:27:04 - Non, mais c'est peut-être un besoin
01:27:06 que vous avez de donner,
01:27:08 vous avez ce trait de caractère d'être très, très, très
01:27:10 maternante.
01:27:12 Et si ça vous fait du bien de donner, donner,
01:27:14 donner, et puis de temps en temps, ça vous fera
01:27:16 un peu de mal, et puis vous
01:27:18 passez à autre chose.
01:27:20 Et puis voilà, je crois qu'il faut vivre, en effet,
01:27:22 chaque instant sans se juger,
01:27:24 sans
01:27:26 faire tourner le petit vélo dans la tête.
01:27:28 C'était en tout cas votre message.
01:27:30 Et merci d'avoir été aussi gentil avec
01:27:32 nos auditeurs, Franck Martin, merci à vous.
01:27:34 Ça s'appelle "Gentillesse, mes fesses", c'est aux éditions
01:27:36 Erol. On viendra demain
01:27:38 parler du désir.
01:27:40 Quels sont les signes avant-coureurs
01:27:42 du manque de désir de notre partenaire ?
01:27:44 Ce sera avec Philippe Arlin, qui a beaucoup,
01:27:46 beaucoup écrit sur le désir,
01:27:48 et qui pourra vous aider, qui vous donnera
01:27:50 des pistes pour relancer le désir dans votre
01:27:52 couple. Et tout de suite, vous
01:27:54 retrouvez Alexandre Delevagne,
01:27:56 qui va lui aussi être très gentil
01:27:58 avec vous.