• l’année dernière
Hervé Di Rosa artiste, peintre, co-fondateur du MIAM est direct, et aime l’uppercut : « on a l'obligation aujourd'hui, dans ce monde de prétention, surtout dans l'art contemporain, de revoir les choses avec modestie et de les remettre à leur niveau ! » C’est envoyé ! Coup de pinceau ou verbe bien senti, l’artiste est d’une justesse politique et esthétique qui propose une forme de bien-être intellectuel et philosophique à chaque visiteur qui entre au musée du 23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny à Sète. Bienvenue dans son voyage initiatique.

L’exposition « LIBRES ! Collectionneurs d’Arts Modestes » présente deux collections privées , montrées pour la première fois au public, du 16 décembre au 26 mai 2024.

Transcription
00:00 Hervé Diroza, pour être modeste il faut être libre, mais pour être libre il faut être aussi modeste, alors l'équilibre il est où ?
00:06 C'est la question de piège, vous faites un mélange entre la figuration libre et la modeste en fait, pour lesquels je suis à l'origine.
00:14 Moi je ne crois pas réellement à la libre, parce que libre c'est une manière de voir, on n'est jamais libre.
00:18 Quand Ben a inventé l'expression de figuration libre, je n'étais pas enthousiaste parce qu'on est tous tributaires de quelque chose.
00:24 Par contre modeste, on peut vraiment le désirer et vraiment l'être, et ça c'est une attitude.
00:30 Alors que libre, on essaie, je pense que la différence entre libre et modeste c'est qu'on essaie d'être libre, et modeste on peut y arriver avec une certaine volonté.
00:39 On a l'obligation aujourd'hui dans ce monde de prétention, surtout dans l'art contemporain, de revoir les choses à la modestie et de les remettre à leur niveau.
00:48 Pourquoi il faut venir voir cette exposition jusqu'au 26 mai 2024 ?
00:52 Parce que, regardez, je suis ici dans la partie de la collection de Marie Yvonne et Jean Bender,
00:58 ce sont des artistes depuis les années 30 aujourd'hui, principalement flix-labiste et couteau, il y en a d'autres artistes,
01:06 très liés à la fin du surréalisme, et ce sont des choses que jamais on ne voit, même moi je n'ai vu que chez eux, quand je suis allé chez eux.
01:13 Donc c'est vraiment une première de pouvoir faire pénétrer les gens dans cette intimité de collection, mais aussi de voir des pièces qu'on ne pourra jamais voir ailleurs.
01:22 Et je vous promets qu'il y a des amateurs de peinture, peut-être un peu plus âgés que moi, qui vont être vraiment passionnés par ça.
01:28 Et en plus, c'est très intéressant de revoir la peinture figurative française de l'après-guerre, qui a été assez rejetée.
01:38 Vous savez, les Français, nous on n'aime pas les artistes français.
01:40 Moi je fais mon exposition au Centre Pompidou l'année prochaine, j'aurai 64 ans, ils ont attendu 50 ans avant de faire l'exposition.
01:46 Vous voyez, on est un peu comme ça en France.
01:48 Et c'est vrai pour des artistes comme l'Abyss et tout ça, quand le Centre Pompidou a ouvert, et que là, les conservateurs se sont dirigés plus vers la direction américaine,
01:57 comme l'art conceptuel, l'art minimal, le pop-art, c'est vrai que tous ces artistes figuratifs de la dernière école de Paris,
02:04 ou de la dernière vague du surréalisme, ont été totalement écartés.
02:07 Et heureusement que des passionnés, et M.Bender a fait le catalogue raisonné de ces artistes en plus,
02:12 lui c'est une collection, mais en plus c'est un travail de préservation d'artistes extrêmement importants.
02:18 Je vais le dire parce que vous n'oserez pas le dire, mais il faut venir aussi, parce qu'il y a beaucoup d'Hervé Diroza, vous l'avez dit en introduction, il y a beaucoup de vos oeuvres ici.
02:25 Je voulais l'éviter, mais l'autre collectionneur, François Bébin et Donald Légère, les autres collectionneurs, eux c'est vrai, ont collectionné beaucoup la figuration.
02:34 Vous voyez avec M. et Mme Bender, on arrive de la seconde guerre mondiale jusqu'aux années 70, et là François Bébin et Donald Légère, après de le relayer, puisque c'est les années 80,
02:44 c'est vrai qu'il a énormément collectionné mon travail, c'était un de mes premiers collectionneurs dans les années 80-90, il m'a beaucoup acheté, beaucoup soutenu,
02:50 donc les commissaires quand ils ont choisi pour faire l'équilibre de la collection, ils ont mis pas mal d'oeuvres de moi,
02:56 parce que dans leur collection il y a beaucoup d'oeuvres d'hommes, mais aussi de Robert Combas, de François Boiron, de Rémi Blanchard,
03:00 et aussi à la suite des artistes cétois comme Aldo Biasca Mano, Jeanne Denain, enfin on a une vraie, la collection de François Bébin,
03:09 il y a un vrai rapport, on dirait, il y a un vrai regard aussi régional, un vrai regard aussi sur l'univers qui l'entoure ici.
03:15 Mais il y a aussi des artistes américains comme Krasch, des artistes africains comme Tukunaga, enfin il y a aussi,
03:20 en fait c'est deux regards très différents, historiques, mais qui sont dans la même, parce qu'en fait les deux avaient une passion d'artistes,
03:27 ils ont eu une passion de rencontrer les artistes, chacun connaissait les artistes,
03:30 M. Bender connaissait Félix Labis, François nous connaissait, etc. etc. C'est une histoire d'amitié et de passion très forte.
03:36 [Musique]

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